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[RP] Une audience pour s'élever

 
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Aventin



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MessagePosté le: Ven Mai 19, 2023 9:39 pm    Sujet du message: [RP] Une audience pour s'élever Répondre en citant

Citation:

Citation:

    De Aventin Gazeran à
    Monseigneur Adelene de Kermabon, Primat de France, Archevêque de Paris, Évêque de Beauvais, Préfet-Général de la Chambre Apostolique,

    Bruges, le dix-neuvième jour de mai de l'An de Grasce 1471,



      Monseigneur, paix et salutations.

      Je vous remercie de l'intérêt que vous portez à ma candidature et c'est avec plaisir que je me présenterai en la Villa Catena.
      Le temps de voyager et je serai par devant vous d'ici dix jours.

      Monseigneur, je vous prie de croire en ma très haute considération.
      Qu'Il vous garde.


      𝔄𝔳𝔢𝔫𝔱𝔦𝔫 𝔊𝔞𝔷𝔢𝔯𝔞𝔫





Suite à une annonce, j'avais osé un courrier de demande d'entretien. Qui ne tente rien n'a rien n'est ce pas. J'ai tenté z'et j'ai obtenu une entrevue où mon avenir et celui de ma petite femme va se jouer. Conscient de ce que ça représente, nous en avons discuté et plusieurs jours après me voici devant la fameuse Villa Catena.

Fichtre, cela n'a pas été simple, j'ai du casser notre maigre tirelire afin de m'habiller chic et choc mais discret. De nouvelles braies, un pourpoint non rapiécé et des bottes trop lustrées à force d'avoir craché dessus pour les assouplir. Le voyage aussi a coûté car il m'a fallu louer un cheval, évitant les auberges trop chères pour dormir sur les feux de camp inconfortables.

C'est donc les yeux cernés d'avoir mal dormi durant plusieurs jours que je me présente non sans avoir fait une toilette conséquente. Pour un premier entretien mieux vaut faire bonne impression. Braies brossées, cape secouée, cheveux en arrière, mèche disciplinée, par ce que j'le vaux bien, j'arrive ému. Une grande inspiration et me voilà face à un garde à qui je montre le courrier de Monseigneur Adelene.


Bonjour, je suis Messire Aventin Gazeran et je me présente à Monseigneur Adelene comme le stipule cette lettre. Pourriez-vous m'amenez devant lui ?
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Adelene
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MessagePosté le: Sam Mai 20, 2023 7:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

On sonnait, on sonnait, mais le pauvre Buridon n'avait que deux jambes dont une qui n'avait jamais vraiment bien digéré la guerre contre les bretons. Il clopinait dans les escaliers, nombreux, de la Villa Catena jusqu'à parvenir à porte, qu'il n'ouvrit qu'après avoir repris sa respiration. Il eut été malvenu d'accueillir quelqu'un le souffle court, et ainsi lui laisser imaginer qu'il pouvait à l'intérieur se passer des choses éprouvante.

Après que l'individu se soit présenté, Buridon le pria de le suivre, non sans une mise en garde, gêné qu'il était en tentant de cacher dans ses braies des mains tâchées de sang.


- Son Excellence est aux cuisines. Il a participé ce matin à une partie de chasse. Puis il se reprit. Nous sommes allés lever quelques collets que nous avions posés avec son Excellence, et le voici en train de... comment dire... de dépecer des lièvres.

Arrivés dans les cuisines, la scène était en effet sinistrement sanguine. L'ecclésiaste était un néophyte en la matière, et la cuisine semblait plus une scène de crime qu'autre chose. Buridon présenta le nouveau venu, provocant un sourire sincère de l'évêque. Il accueillit son invité, couteau dégoulinant en main.


- Soyez le bienvenu messire Gazeran. Vous tombez à point. Savez-vous faire ce qu'on fait à ces bestioles pour les déshabiller ? Je n'ai hélas pas encore de personnel de maison, sauf ce cher Buridon qui ne s'y connaît pas plus que moi. On m'a dit que la chose était amusante à faire. Pour dire vrai, je trouve cela plutôt incommodant, et très salissant.

À bien y regarder, il y avait en effet du sang un peu partout, ici et là des viscères jonchant le sol, et au milieu de ce carnage, deux cadavres torturés de lièvres, convoités amoureusement par une nuée de mouches bleutées.
_________________
Primat de France
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Archevêque de Paris et de Malines
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Aventin



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MessagePosté le: Dim Mai 21, 2023 10:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je détaille le serviteur qui me guide jusqu'au bureau de sa Seigneurie. Il boitille, le p'tit homme hein pas Monseigneur. Il a la démarche du gus qui va aux fraises avec ses mains dans les braies. Curieux bonhomme. Tout en le suivant je rectifie ma tenue, passe le plat de main pour lisser les faux plis et pour la énième fois remet en arrière ma mèche rebelle, quand... quand je comprends que je vais être reçu non pas dans un coquet bureau avec corbeille de fruits z'et verre de vin mais... dans les cuisines ??? Heueueu, rassurez-moi, c'est un gag!

La chasse, ha oui normal pour la haute, va falloir que je m'habitue à ça. Non des collets... ça lève des collets comme un maraud un ecclésiastique ? Dubitatif, je me gratte le somment du crâne. Là déjà je sens venir le truc louche. Mais quand je me pointe dans l'encadrement de porte des cuisines, la scène me parait tout à la fois surréaliste, dramatico-comique et champ de bataille après la guerre. Là, le fameux
"Monseigneur Adelene de Kermabon, Primat de France, Archevêque de Paris, Évêque de Beauvais, Préfet-Général de la Chambre Apostolique, se tient debout large couteau sanguinolent en main. Ben j'vais pas lui serrer la paluche hein.

Coup d'oeil circulaire sur l'ensemble de la pièce... put' de nom de Dieu
- pardon mon Dieu - mais ils ont tué et tenté de dépouiller combien de lièvres, tous ceux des bois environnants ? ou c'est l'antichambre de l'inquisition avec sa salle de torture ? Le moment de surprise passé, je retrouve mon sourire et réponds à l'évêque qui d'un coup ressemble au commun des mortels. Le pauvre a plus l'air du pauvre bougre qui se dépatouille difficilement avec sa "chasse". J'allais me fendre d'une courbette mais vais laisser tomber, l'ambiance ne s'y prête pas.

Bonjour votre Excellence. Hm en effet, avec tout le respect que je vous dois, vous me semblez mal parti pour dépouiller ces lièvres. Si vous continuez ainsi vous aurez un ragoût d'os avec les poils.

Je souris amusé avant de poursuivre.

Si vous me le permettez, je vais vous montrer comment pratiquer ce genre de chose disons... proprement.

Je chasse le nuage de mouches en battant des mains avant de me saisir d'un long couteau effilé. J'avise une cordelette que je fourre dans ma poche. Puis, un lièvre dans chaque main, je quitte la scène du thriller pour filer dehors. D'un mouvement de tête et d'un impératif, je les enjoins à me suivre.

Venez !

Une fois sur le perron, coup d'oeil à droite, coup d'oeil à gauche et hop j'avise la basse branche d'un bel arbre. Parfait. Là j'attache les animaux par les pattes de derrière en les écartant et incise proprement la peau au niveau des tarses. Enfin, pour ce qui reste de peau après le massacre. Je continue quand même en dégageant le haut des pattes et en tirant la peau vers le bas avant de les jeter sur l'herbe. De toute manière, abîmées comme elles sont, on ne peut plus rien en tirer. On les dirait mitées, dommage !

Bon maintenant espérons que dans leur charcutage ils n'ont pas fait éclater les fiels sinon la viande sera immangeable. Alors je vérifie, ouf, tout est intact. J'ôte délicatement le fiel que je jète à terre et récupère les abats comme le foie. Puis, fier de mon travail j'essuie la lame sur des feuilles avant de me retourner vers eux les mains ensanglantées.


Et voilà le travail, il ne reste plus qu'à les cuisiner. Hum vous savez faire ?

Par ce qu'on ne sait jamais, pas envie de mal manger, me méfie du coup.
J'avise mes mains, mon beau pourpoint flambant neuf et ma chemise qui a failli restée blanche...
Et m*rde, c'était bien la peine d'avoir jouer les fashion's victim !
Bras écartés, le regard penaud je les observe avant d'éclater de rire.
On fait la paire... non le trio !
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Adelene
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MessagePosté le: Lun Mai 22, 2023 11:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

L'évêque avait suivi son invité, avec curiosité et un vif intérêt. Il suivit la leçon de dépeçage comme un élève attentif, cherchant à intégrer les gestes. Il semblait effectivement que la chose était plus simple et amusante que ce qui lui paraissait quelques instants avant. Et plus rapide également. Car il charcutait quand même depuis bien trois heures.

Buridon ne manifestait pas autant d'entrain, bien qu'à la fin il fut manifestement soulagé de voir se terminer cette scène épouvantable. Il se disait que si la candidature de ce visiteur au poste de secrétaire particulier venait à ne pas remporter l'aval du prélat, au moins il avait fait montre d'une excellente capacité à manier le couteau, ce qui lui confèrerait aisément une place d'homme de main, dans un milieu romain qui ne manquait pas de risques.

Lors que la viande fut nue, et que l'invité demanda si quelqu'un savait cuisiner, Buridon enfonça sa tête dans ses épaules, et fit un pas de recul. Le prélat fit une moue qui ne laissait guère de doute.


Pour tout vous dire, je me nourris presque exclusivement de fruits. Et mon éducation au monastère ne m'a pas permis d'apprendre l'art de la cuisine, laquelle était fort sommaire à Argentat, où j'ai évolué. Mais je suis sûr que cela doit être très amusant, et j'aurais grand plaisir à apprendre.

Cependant je n'abuserai pas de votre bonté, et nous ferions peut-être mieux de discuter des choses qui vous ont amené ici.


D'un regard au Buridon, il lui enjoint de s'emparer des bestioles et d'aller s'en occuper en cuisine.

Non loin de l'arbre qui avait fait office de pilori, une fontaine exposait de rondelettes sculptures de nymphes versant en continu des jarres de pierres desquelles s'écoulaient des filets d'eau. L'évêque s'en approcha pour s'y rincer les mains. Tout en faisant, il engagea son invité.


Il ne faudrait pas que vous puissiez vous figurer qu'un Primat de France passe son temps à quelques divertissements comme la chasse ou la cuisine. Loin de là, mes charges et responsabilités sont diverses, mais généralement très denses.

Mon élection a suivi une période très instable, qui n'est pas encore terminée. Notre Primat, le Cardinal Mastiggia, a du démissionner après quoi s'en est suivi une période d'intérim menée par l'évêque de Tarbes, lequel céda la place à une nouvelle Primat, l'évêque Enora d'Azana, dont la santé se détériora si vite qu'à peine un mois après son élection elle fut retrouvée sans vie. J'ai assuré à mon tour l'intérim jusqu'à ce que l'Assemblée me confirme définitivement le poste. Durant ces longs mois de troubles, nous avons eu à subir l'Ordonnance de Paris et celle du Parère, qui ont profondément déstabilisé toute la structure de notre Sainte Institution, du moins sur la zone francophone.

Il est donc de ma responsabilité aujourd'hui de ramener de l'équilibre, de la stabilité et de l'ordre au sein de notre Primatie, ainsi que de renouer du lien entre l'Église, les pouvoirs temporels et les fidèles. Il faudra faire usage pour cela de compétences variées, notamment en diplomatie, et parvenir à convaincre tout en rassurant. Dans un monde qui prône la liberté de culte et qui promeut l'union civile et donc les relations conjugales hors mariage, j'ose pouvoir dire que nous évoluons sur des terres hostiles.


Je ne suis qu'un homme, et seul je ne peux m'acquitter entièrement de cette tâche. c'est pourquoi j'ai souhaité pouvoir disposer des services d'un esprit affûté. Si pour le poste en question il est bienvenu de maîtriser la plume, du moins tout aussi habillement que vous avez montré savoir manier le couteau, il me serait davantage nécessaire de faire appel à des yeux et des oreilles qui puissent distinguer, analyser et retranscrire ce qui m'échapperait. J'entends être conseillé, de manière à pouvoir m'acquitter avec sagesse et conviction de mes responsabilités.

Lors d'un premier entretien, il ne pouvait en dire davantage sans risquer de faire fuir son interlocuteur. Il ne pouvait pas, notamment, lui expliquer qu'il attendait de lui d'aller écouter aux portes, de récupérer ici et là quelques témoignages, de s'assurer que tel importun se trouve fiévreux au bon moment, de contribuer à ouvrir des portes qui d'ordinaire ne s'ouvrent pas, etc. Non, il ne pouvait l'engager sur ce terrain. Il s'assurerait ultérieurement tout de même que l'aspirant dispose de quelques connaissances en toxicologie. Il s'était montré rassurant quant à ses capacités à manier une lame, mais les circonstances pouvaient exiger parfois des résolutions propres, sans épanchement de sang.
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Aventin



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MessagePosté le: Mar Mai 30, 2023 9:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon je sais pas si le Prélat et son homme de main ont bien retenu la leçon de dépouillage, mais il semble que je doive également leur apprendre à cuisiner!

Pour tout vous dire, je me nourris presque exclusivement de fruits.

Sans blague, que des fruits ? et moi qui pensais que les hommes d'église passaient leur temps libre à se remplir la panse de mets autant délicats que plantureux. Tout faux... il va falloir que je suive le même régime aussi ? et bien si l'affaire se conclut j'aurais intérêt à faire préciser certaines choses sur le contrat et entre autre mon régime alimentaire.

Monseigneur, vous n'abusez en rien de ma bonté et je me ferai un plaisir de vous apprendre à cuisiner.

Ne serait-ce que pour être certain de ne pas mourir d'inanition. Mains toujours dégoulinantes de sang et tenue tâchée, j'imite Adelene et me rince à la fontaine tout en l'écoutant. Et nous voici sautant du coq à l'âne ou plutôt du lièvre au but de ma venue. Après, si je puis dire, une mise en bouche me relatant les faits puis l'état actuel de l'église de Rome. Ma foi, et c'est le mot qui convient, Rome a l'air d'être mis à mal par l'actuelle reine et se retrouve embourber dans une situation peu commune comme le parère pour les mariages civils.

D'ailleurs j'y pense, nous ne sommes pas en délit ma petite Lyz et moi ? bah non nous sommes d'essence roturière. Pensée vers celle qui partage ma vie et est restée sur Paris à trimer dur pour quelques écus... de vide, mon regard se pose à nouveau sur le Primat et acquiesce pour montrer mon attention avant de répondre.


Dans un monde qui prône la liberté de culte et qui promeut l'union civile et donc les relations conjugales hors mariage, j'ose pouvoir dire que nous évoluons sur des terres hostiles.

En effet, j'entends mais voyez-vous je suis moi-même marié civilement avec mon épouse et je n'estime pas être hors mariage. Pourriez-vous mieux m'exposer le sujet s'il vous plait ?


Expliquer, comprendre, apprendre sont les clés de la réussite dans un poste donné.
Ne pas faire semblant de tout connaitre, le savoir est précieux et j'en suis conscient.
Tout ouïe donc je le laisse poursuivre.


[...] c'est pourquoi j'ai souhaité pouvoir disposer des services d'un esprit affûté. Si pour le poste en question il est bienvenu de maîtriser la plume, du moins tout aussi habillement que vous avez montré savoir manier le couteau [...]

Là je deviens Maître Corbeau tenant en son bec un fromage et me sens pousser des ailes. Par contre, la suite de la description de la fiche de poste me fait ouvrir une large bouche laissant tomber à voix basse mais intelligible un.

Fichtre ! pour éviter de jurer un "Nom de Dieu" En somme si je comprends bien, vous me demandez de devenir votre... émissaire, votre condé en quelque sorte.

Si je m'attendais à ça en lisant l'affiche ! Tout en m'essuyant les mains à mon pourpoint qui désormais ne risquait plus grand chose, je réfléchissais fissa fissa. Pas franchement de temps à perdre. J'avoue que d'un côté l'ampleur de la tâche me ferait reculer quand d'autre part je suis intrigué par cet homme qui se révèle d'une grande sagesse. Comme à chaque fois que je suis dubitatif, je me frotte vigoureusement la nuque.

Je plante mon regard dans celui d'Adelene puis d'un ton mi jovial, mi en questionnement, j'abhorre un sourire et me permets.


Hm et bien ma foi, si je puis me permettre nous pourrions en discuter plus avant devant un bon civet. J'ai quelques questions et vous montrerai comment cuisiner le lapin. Bon échange de procédés qu'en pensez-vous ?

Bon et puis surtout au-delà des formalités d'un entretien d'embauche, je tiens à bien manger, qu'on se le dise !
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Adelene
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MessagePosté le: Mer Mai 31, 2023 10:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Primat grimaça imperceptiblement lorsque son invité lui apprit qu'il s'était livré à cette aberration qu'était l'union civile. Il tâcha de répondre avec tact et diplomatie.

Vous pensez ne pas être hors mariage, mais cependant vous n'êtes pas marié. J'ignore donc où vous estimez vous trouver.

Il lui fallait réfléchir et tourner sa langue dans la bouche. La violence n'était pas une matière qu'il affectionnait particulièrement, pourtant il venait d'apprendre comment, d'un geste sec et assurer, dépecer un être proprement. L'idée trotta dans son esprit, puis il se ravisa.

Voyez-vous, le mariage est un sacrement. Par là j'entends qu'il s'agit d'une célébration... d'une officialisation ritualisée d'une union, qui répond à un principe sacré, celui de l'Amitié aristotélicienne, l'un des vertus majeures enseignées par le grand prophète et transmise à l'homme par Dieu. L'homme a la capacité d'aimer parce que Dieu la lui a offerte. Il fut ainsi confié à Saint Titus, père fondateur de notre Église, de consacrer l'union entre un homme et une femme. Par délégation cette charge est revenue à ses héritiers et à tous les pasteur de notre Église. Le sacrement du mariage est ainsi une prérogative des clercs qui officient selon les rites aristotéliciens.

Pourquoi se perdre à nouveau dans de longues dissertations alors qu'il suffirait de plonger l'homme tout entier dans la fontaine pour lui faire entendre raison, à condition de lui maintenir la tête sous l'eau jusqu'à ce qu'il expire, avec son dernier souffle, toute prétention hétérodoxe. Mais le Primat n'était pas homme à perdre espoir.

La Reine elle-même est consciente que les pouvoirs temporels n'ont aucune légitimité en matière de mariage, et c'est pourquoi elle s'est longuement ouverte sur le fait que l'union civile ne peut se prétendre un mariage. Cependant, qu'est-ce qu'une union civile s'il ne s'agit pas d'un mariage ? A proprement parler, il s'agit d'un acte, attesté par un certificat faisant foi, qui confirme la légalité de l'union d'un homme et d'une femme, leur permettant de convoler en toute impunité, et de s'adonner à des concupiscences diverses afin de donner naissance à des enfants. Cette prétendue légalité s'affirme donc en totale opposition au Droit Canon et à notre Dogme qui précise que l'union de deux êtres de sexe opposé ne peut être valide que si elle est consacrée par un ministre de l'Église.

Vraiment, l'homme est au bord de l'eau. Un léger coup dans l'estomac le déstabiliserait et il n'y aurait rien à faire de plus pour le faire basculer en arrière, dans l'eau. Quelques glouglou plus tard il pourrait être définitivement convaincu. Mais non.

Ce qui s'oppose au Droit Canon ne peut se prétendre légal, puisque le Royaume de France est une terre aristotélicienne et qu'à ce titre elle a juré fidélité aux enseignements d'Aristote et aux recommandations de Christos. Une seule Reine ne peut pas à elle seule désavouer les serments de tous les régnants qui l'ont précédée et de tous ceux qui lui succèderont. Ainsi donc cette "union civile" n'a, pas essence, aucune légitimité, et, par principe, aucune légalité. Pour résumer, il s'agit d'une hérésie simple qui finira par disparaître dans les annexes les plus sordides de l'histoire de France.

Un silence. une idée noire passa, puis un ange. Et enfin s'imposa la conviction qu'un être doté d'esprit ne pouvait se résigner à penser autrement que l'exigeait le bon sens.

Notre pauvre Della eut été fort affectée de vous savoir livré à ce genre de pratique bien peu orthodoxe. Paix à son âme.

Il se signa trois fois. Une fois pour l'âme de Della, une fois pour celle de son invité et une dernière fois pour trouver lui-même la force de ne pas se livrer à un acte funeste à l'égard de quelqu'un qu'il avait fait venir dans l'espoir de s'assurer les services d'un homme fidèle et vertueux.

Quant à ce que j'attends d'un secrétaire tel que je vous l'ai présenté, vous avez tout juste. Je souhaite en outre quelqu'un qui soit en mesure de devancer nos adversaires et d'anticiper leurs coups. Parmi les adversaires en question, il y a notamment les fervents défenseurs de l'union civile. Mais pas uniquement. Vous comprendrez donc qu'il me sera impossible de vous recruter sans qu'au préalable je ne puisse rétablir dans la vertu votre union, et, de fait, officialiser votre mariage selon nos rites.

D'une proposition apparente il en était en réalité une condition sine qua none. Puis une lueur qui illumina le regard du Primat.

Mais j'y pense... Pourquoi ne pas célébrer votre mariage en grande pompe, en la Cathédrale Notre Dame de paris ? A moins que vous ne préfériez l'intimité d'une petite chapelle flamande dont j'ai la gestion, sise sur les terres de son Altesse Wayllander de Leffe Miras, mon bien aimé protecteur. En fidèle aristotélicien qu'il est, je suis sûr qu'il ne verrait pas d'inconvénient à accueillir dans son domaine une personne que je lui recommande.

Mais pardonnez-moi de vous assommer ainsi. J'ignore ce qu'est un bon civet, mais je suis de nature curieuse, et j'aime apprendre. Rentrons donc vers les cuisines et vous pourrez me faire la démonstration que vous souhaitez, tout en me posant ces questions que vous avez.


Prenant le chemin de la villa, au moins les deux hommes s'écarteraient de cette fontaine où, sûrement, d'anciens propriétaires avaient du se livrer à quelques noyades punitives. Rome n'était pas une terre aussi pacifiste qu'il y paraissait, et bien des conflits dogmatiques s'y résolvaient de manière peu vertueuse.
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