L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Nizâm ibn al-Sabbah]

Nizâm, qui d'ordinaire était convaincu que les choses terrestres n'importaient point, éprouvait cependant une certaine mélancolie à l'approche des faubourgs romains. Il avait laissé derrière lui femmes et enfants, avec regret. Son oncle Hassan, hériter du trône d'Alamût la mythique, avait tenu à lui confier cette délicate mission. Nizâm s'en acquitterait. Il avait fait un serment, du genre de ceux qu'on ne dénonce pas. Il avait donné sa vie à Alamût et à son roi, et le parjure était le pire crime qu'il aurait pu commettre. Et pourtant, il était las. Las de devoir courir les routes d'un occident dont il se méfiait. Non, le mépris ne lui ressemblait pas, mais il suspectait des peuples à tel point singuliers qu'ils osaient souvent s'affranchir du Créateur de toutes choses. Ils parlaient de liberté, mais la liberté n'est rien sans l'honneur de servir son royaume et à travers lui le Divin, pensait le jeune Perse.

Et voici qu'il atteignait un bastion de la foi. Qu'il s'agisse de l'aristotélisme ne le dérangeait pas. Les Nizârites de Gâzor Khân et d'Alamût étaient une secte ouverte d'esprit, qui ne rechignait pas à trouver une inspiration théologique dans les écrits romains. Ce qui importait était l'ardeur qu'elle insufflait dans le coeur des hommes. En revanche, il fallait croire: les athées ne méritaient aucune considération. Les Nizârites décapitaient sans autre forme de procès ceux qui tombaient entre leurs mains, triste sort que réservait les souverains d'Alamût aux mécréants.

Mais cela était bon.

Nizâm devait se méfier. Les religieux de ces contrées avaient beau se ramollir, certains devaient encore entretenir quelques résidus de conviction. Il savait qu'en d'autres temps, il aurait été brûlé céans. Mais il espérait que son sauf-conduit lui permettrait de franchir l'étape romaine sans trop de difficultés. Son navire avait accosté à Tarente. Son contact sur place, Montmajour, lui avait conseillé d'éviter la cité millénaire, mais il aurait perdu un temps précieux et ne souhaitait pas s'attarder. Plus tôt il atteindrait son but, plus tôt il pourrait s'en retourner pour retrouver les siens.

Le jeune prince fit stopper la caravane qui le suivait: quelques voitures conduites par ses féaux, fidèles jusqu'à la mort, composait le convoi. Une dizaine d'hommes en tout, mais qui ne portaient aucune arme, du moins ostensiblement. Leur entrée dans les faubourgs avait été remarquée. Il n'était pas dans les habitudes du bon peuple de voir une équipée aussi exotique. Nizâm décida qu'il valait mieux se présenter seul aux autorités.

Il s'avança plus profondément dans les ruelles de la cité, en quête d'un garde ou d'un officiel qui aurait pu le renseigner...

[Nizâm ibn al-Sabbah]

[HRP/ J'aurais peut être du préciser que ce RP est libre et que tout le monde peut y participer... Encore faut-il y trouver un intérêt, certes. /HRP]

Nizâm fit à plusieurs reprises le tour des faubourgs sans rencontrer la moindre manifestation d’hospitalité. Les jarrets de son destrier faiblissaient sur les pavés irréguliers de la cité romaine, il mit donc pied à terre, puis décida d’aller de lui-même à la rencontre des autochtones. Il vint se planter devant un homme qui devait être un prêtre, puisqu'il portait une robe de bure…

Salam alikoum, romain.

Je suis le prince Nizâm Abdelkadi bin el-Sabbah, fils de Fâtimide bin Muhammad bin Ja`far bin al-Husayn bin Muhammad bin al-Sabbâh al-Himyarî, descendant du grand et impitoyable Hassan Ibn el-Sabbah autrefois imam des Nizârites, envoyé par mon oncle hériter du trône d’Alamût la mystérieuse et du glorieux royaume de Gâzor Khân pour faire route à travers les terres de l’occident aristotélicien et y rencontrer un haut dignitaire de votre secte qui, semble t-il, a élu résidence dans le sud des gaules.

Je souhaite, ainsi que l’exige la tradition, me présenter aux seigneurs de cette cité et leur quémander hospitalité pour quelques jours, le temps que mes hommes et moi prenions un peu de repos.

Et Nizâm de s'incliner légèrement...
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Prince d'Alamût

[Odoacre]

Pendant ce temps, Odoacre palabrait au Saint Office. Il n'était pas au courant de l'arrivée du sauvage des contrées d'Orient, et vraiment, moins il allait par les fauxbourgs mieux il se portait... les boues et les déjections des pouilleux, barbares.... en soit du peuple romain, l'indisposaient.
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Primat de France, Archevêque de Rouen et Inquisiteur de la Foi
Odoacre est sur Twitter !

[Arilan]

Alors qu'il se rendait, en carrosse et avec escorte, vers la place d'Aristote Arilan pensait à tout ce qui avait changé, était en train de changer et ce qui allait changer dans sa vie. Il avait des tonnes de projets et la plupart avaient déjà été initiés, certains arrivaient même à terme. Plongé dans ses pensées il fut ramené à la réalité par l'arrêt du carrosse. Il se demanda ce qui pouvait avoir causé cela. Il se pencha vers la fenêtre pour tenter de voir quelque chose lorsqu’un des soldats de son escorte, à cheval, vint se mettre à la hauteur du prélat. Il recula un peu de surprise puis se pencha quelque peu de nouveau et écouta son garde.

Monseigneur, un convoi arrêté bloque le chemin, un homme à cheval les mènent et ce sont des barbares, il parlent avec un prêtre.

A cette annonce de son soldat Arilan fronça les sourcils et se rembrunit. Des barbares ici à Rome ! On aura tout vu. Il se décida à descendre du carrosse et contempla alors la scène, un maure, à cheval, semblait parler à un prêtre qui se tenait devant lui, derrière le cavalier se tenait un convoi de plusieurs charriots. Arilan fit signe à deux de ses gardes de mettre pied à terre et de l'escorter et il s'avança alors. Habillé de ses habits blancs et ors avec sa mitre, sa croix pectorale et sa crosse en or serties de pierres précieuses, il rayonnait sous le soleil d'été et son autorité et facilement reconnaissable par ses atours et ses manières, le menton haut, le regard fier, la noblesse d'Arilan s'ajoutait toujours au prestige de sa charge. Arrivé à la hauteur du prêtre et entendant la fin des paroles de l'homme il dit.

Vous pouvez y aller mon frère, je m'occupe de lui.

Il se tourna vers le cavalier et bien que celui ci soit plus haut que lui et le darda de son regard quelque méprisant. Il savait les sarrasins plutôt de confession averroïste, des ennemis de la vraie Foy donc ! Il n'avait entendu que la fin de son discours, sa demande d'hospitalité. Sa crosse bien en main, tenu un peu en avant comme un sceptre, symbole de son autorité il apostropha l'homme.

Qui êtes vous et que faites vous ici sarrasin ?!

Arilan se savait en position de force, ici à Rome, dans son fief. Il ne voulait pas être hostile ou menaçant avec l'étranger mais de nature intransigeante il savait que si ces hommes se révélaient être des averroïstes il les ferait arrêter, emprisonner et ensuite sûrement exécuter pour avoir oser fouler le sol sacré du centre du monde aristotélicien.
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[Nizâm ibn al-Sabbah]

Nizâm fut interrompu par ce qui devait être un seigneur de la cité, celui-ci arborant certains signes distinctifs qu'il avait déjà pu voir sur certaines gravures du poète et enlumineur Rashid al-din Fadl Allah ibn ‘Imad al-dawla abu l-Khayr. L'homme semblait particulièrement en confiance. Le jeune perse décida qu'il ne serait point opportun de lui manquer de respect, aussi s'employa t-il à appliquer tout ce qu'on lui avait enseigné de l'étiquette occidentale...

Monseigneur, fit-il en s'inclinant de nouveau.

Je me nomme Nizâm Abdelkadi bin el-Sabbah, prince d'Alamût, que le Créateur fasse prospérer votre descendance sur 13 générations.

Nos peuples sont en paix, et c'est en paix que je viens avec mes hommes. Nous sollicitons simplement un peu d'hospitalité. Pourriez-vous nous l'accorder, dans votre immense mansuétude?
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Prince d'Alamût

[Arilan]

Arilan apprécia de voir l'homme s'incliner. Bien qu'il soit un sarrasin il lui témoignait le respect dû à son rang. Lorsqu'il se présenta Arilan fut agréablement surpris d'apprendre qu'il était prince, par conséquent il inclina la tête pour le saluer et après sa présentation et sa demande Arilan dit.

Mes salutations Votre Altesse, je suis Monseigneur Arilan de Louvois, Evêque de Langres et Seigneur de Culètre. Que la Paix soit avec vous. Ne connaissant pas votre peuple je ne doute pas que nous ne sommes pas en conflit. Pour votre demande d'hospitalité c'est avec plaisir que je vous propose de venir séjourner en ma demeure, ici à Rome, le temps que vous resterez en notre magnifique cité. Mais dites moi, si ce n'est pas indiscret, qu'elle est la raison de votre venue ?

Arilan trouvait finalement l'homme sympathique, mais il était également très intrigué par lui c'est pourquoi il lui avait proposé son hospitalité.
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