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[RP] Terra Nostra- Maison de Caleb DiCésarini
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Asphodelle



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MessagePosté le: Ven Nov 28, 2008 11:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'air était blanc...

Asphodelle avait écouté, les sourcils froncés, la diatribe de son oncle. S'étant concentré d'avantage sur sa voix grave et profonde, elle saisissait au vol toute la fermeté des mots, assenés plus que libérés. Tel le juge inquisitorial : l'homme d'Eglise donnait sentence...


"Oubliez Asphodelle, elle ne sera jamais votre..."
"Je ne confierais ses jours qu'a une personne qui saura lui assurer confort de vie, et gloire et renommé.."
"Pensez vous que je sois homme à changer d'avis devant l'obstination?"
"Ce choix appartient à ceux qui en ont l'autorité.. qui êtes vous pour prétendre remettre en doute mon droit?"
"Si l'on donne des droits à une personne pour décider des décisions d'un autre, il y a des raisons."
"Tel est mon droit, et je l'exerce."
"Ma réponse à été claire, je pense.."

"Ma nièce est Asphodelle DiCésarini, Fille d'Ujio DiCésarini.."

Toutes ses inflexions, ses barrages de mots qui construisaient remparts...Toutes les faces des sons qui éclataient dans l'espace de la pièce, emplissaient ses oreilles des échos d'un monde et d'un univers qu'elle ne connaissait point, et dont elle ne venait point.

Le monde clinquant des draps de lin, si bons au réveil, le lumineux des argents, la vergue hautaine des langues de haute naissance, le rebondi des ventres bien remplis, la lumière dans les couverts d'étain et toutes ses soieries...l'éblouissaient ce jour comme une chanson étrange languissant dans une langue étrangère...

Elle n'avait pas tout compris...il avait parlé bas, à un moment, tandis que l'esprit d'Asphodelle s'apprêtait à commencer la lente ascension d'une réflexion empreinte de gravité....et de religiosité.
Tandis qu'une ligne se dessinait sur son front, et que ses yeux prenaient une expression d'égarement voyageuse, pélerins des sentiers du passé...le chemin de roc du Chemin de Saint-Jacques de Compostelle, s'ouvrait sur les flancs des Pyrénées, sous ses pieds nus d'enfants ballotés par le vent, poussant comme un échafaudage.

Son père, la besace de tailleur en bandoulière, cliquetait à ses côtés, tandis qu'elle s'amusait, enfantine, concentrée sur ses pieds, aux pics douloureux quand, parfois, une pierre pointue mordait dans sa chair, pareil à des chatouilles de la montagne qu'elle seule aurait pu comprendre.

Etait-ce l'odeur de la lagune qui faisait frémir son nez à présent? le parfum salée de l'écume nacrée qui léchait avec détermination les côtes du littoral aquitain...et les landes balayées par un vent continu, puissant, aussi puissant que la grande mer, qui grondait près de l'épaule, si près.
Une étendue d'îles et de marais, une odeur marine et aquatique, et le chemin de saint-jacques était supplanté en son esprit par un contact humide et spongieux sous sa plante.

Les canards sauvages s'envolaient par dizaine, les hérons, perchés sur leur patte, sondaient les eaux saumâtres, tandis que les roseaux se balançaient, élégants, comme répondant au rythme doux des ondes courantes au-dessus des eaux fascinantes.

L'air fouettait la joue, secouait l'humain qui osait se perdre dans ses contrées fantastiques, sauvages et inhabitées...
La puissance du vent, la puissance des vagues, la toute puissance de la nature, avait marqué à jamais ses yeux de gamines sans maison.

Attention aux ajoncs...fit son père, Petit Pierre chercheur de chantiers pour nourrir le ventre.
Les ajoncs la narguaient : pour sûr, ces maîtres des marais aquitains se disputaient l'autorité du territoire avec les pins, gigantesques, regroupés en masse comme des castes murmurantes la prochaine attaque.

De ci de là, ils formaient des îles magiques, qui n'étaient pas sans lui rappeler l'univers inquiétant des grottes illuminées de sa mère, qui chantait en langue étrange, parfois avec ses amis, où un lapin, une poule ou un chat, une chouette hulotte où un renard était éventré au-dessus d'un socle de métal, dans une huée de spasmodiques litanies fantasmagoriques.


Regarde, Asphodelle...son père lui montre un îlot plus dense, où ils s'enfoncent sur une croûte plus ferme. La petite adresse un regard inquiet aux géants, si hauts, seigneurs de ces terres, leur demandant de les laisser saufs en leur demeure.

C'est là que tu es née...par là...je ne sais plus...c'est forcément par là, vu le nombre d'asphodèles...fit-il l'oeil souffrant, la voix un peu brisée, happé dans sa nostalgie retenu par la douleur mortelle du souvenir d'un amour intarissable. Sa mère lui aurait montré l'endroit exact, si elle n'était partie dans la nature, le mois passé. Son père, fou de cette femme, égoïste et ambitieuse, revenait sur le lieu de la naissance de sa fille...qui n'était pas la sienne....pour retrouver celle qui ne voulut enfanter qu'une fois, dans l'amertume et la colère, l'enfant femelle qui avait déformé ses formes divinement surnaturelles plus de deux ans.

Tu étais née, plus tôt que prévu...ensuite...il est passé...

"Il"...elle s'était toujours interrogé sur ce "il"..."il", avait aujourd'hui un nom...une réalité dans ses yeux, marqué par l'effroi de ses pupilles réalisant toute la signification enfin découverte...du "il"...

Sa naissance, dans les bois...
Le parfum du bois, le contact du bois...

Asphodelle se rendit compte qu'elle sortait de ses songes, respirant l'odeur ciré du parquet, et tournant dans sa main, la croix en bois d'olivier de Jérusalem, rapportée des croisades en Terre Sainte à Feu Son Eminence Kreuz Von Valendras...qui la lui légua à sa mort.

L'héritage, si simplement taillée dans un bois clair, attirait ses doigts lorsqu'elle cherchait son chemin.

Ici, devant elle, un homme parlait fort, et revendiquait un droit...

Les landes battues par les flots n'avaient pourtant jamais vu cet homme, ni son frère. La fôret qui avait ce jour tût un instant le tapage de ses cimes pour écouter les cris du nourrisson dans son antre protectrice, n'avait non plus vu le visage de cet homme ni celui de son frère.

Le droit...à décider de son destin, l'autorité de choisir, revendiquait son existence, 27 ans après la mise au monde de celle qui ce jour, attends que son oncle lui dépose sur la tête la couronne de fleurs de la future épousée.

Métal la sort de ses pensées, en lui glissant dans les mains un mouchoir brodé. Le tissu, différent du bois de l'héritage saint...la sortit de sa torpeur...tandis qu'il déposait sur son front un tendre baiser désespéré.


"Ma nièce est Asphodelle DiCésarini, Fille d'Ujio DiCésarini..."


La poitrine d'Asphodelle commençe à se soulever sous une respiration plus forte, son oeil se fait orage et déterminé, son visage s'allonge, son regard prends un éclat ferme, indéracinable...Sa jolie bouche rose se rétrécit un peu pinçant ses lèvres pleines...

Telle quel sur la lagune, Asphodelle devenait comme le vent, forte et sûre, si solide, si bien ancrée sur terre...

Elle avise son oncle de deux pupilles aussi pénétrantes qu'un esprit mystique. Elle soutient son regard, l'accroche, et l'affronte..

Elle ne le défiait pas, ni ne le provoquait, mais une gravité sombre, emplie de majesté, demandait à l'instant, réponse. Une certaine grandeur, une certaine noblesse, accompagnait cet état de puissance tranquille, qui émanait à présent de tout son être.

Sa voix fut plus grave qu'à l'accoutumée, comme sortie des profondeurs de la terre, mais...comme chantés, les mots, lourds, pesés et efficaces, imploraient plus qu'ils ne portaient requête, l'homme qui la bouleversait ce jour...
Sa voix n'était pourtant pas forte, ni insolente...mais les phrases sortaient comme des pas de géants, faisant trembler la terre...dans une dignité majestueuse qui exigeait réponse.

Serrant le mouchoir d'une main, la croix de bois héritée de Kreuz dans l'autre...elle parla en ces termes :


Le droit, que moi je vois, a-til accompli sur chemins de croix, pénitence? lors que cet homme au seuil de l'enfer, se voit refuser la main de son amour au nom du dit droit...
L'autorité ainsi habillée a t'elle trouvé sa rédemption dans une juste flagellation? Le pardon de Dieu fut-il imploré, à genoux?

Ujio mon père, qui engendra un enfant du péché, a t-il payé sa dette à Dieu en devenant Paladin Templier, pour avoir péché du péché de la luxure, et de la lâcheté? Ce droit vient-il d'une paternité impure qui jamais n'adressa de suppliques pour avoir abandonné son enfant femelle? Les voûtes des cathédrales entendirent-elles le cri de ses larmes et de son regret? Pour avoir laisser...sa fille...sa fille unique...aux hasards des chemins affamés, et sans le sou vaillant au fond de sa poche troué de manante?

Que pense le Très-Haut de la progéniture abandonnée pour bâtardise conçu dans le péché de chair? Que pense le Très-Haut de la fille d'origine pécheresse de sang mêlé?

Ses yeux perdirent de cette puissance hors du commun qu'elle abritait, et se déstabilisèrent dans une gravité douloureuse...réalisant l'infamie de sa mise au monde.

L'air était blanc, le passé se mêlait au présent, et l'heure des comptes allaient sonner pour le Trépassé : justice sera clamée à travers l'âme de l'homme qui se tenait là, tel un rocher impitoyable et invincible...

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caleb le voyageur



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MessagePosté le: Lun Déc 01, 2008 1:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quand Caleb avait vu que sa nièce s'appretait à prendre la parole, il prit peur, pendant un moment..
Il s'attendait à une remarque fougeuse, de la colère..
Mais non rien de tout cela..
A la place, Asphodelle avait fait montre de retenue..
De plus, portait elle des questions tout à fait légitime..
Caleb savait que sa nièce se posait des questions sur son passé.. et s'était bien normal..
Néanmoins, en présence de cet invité, il n'était pas question d'évoquer le pénible sujet de son père.. Il aurait aimer la prendre dans ses bras, la reconforter, lui dire que tout ira bien, qu'il allait tout lui expliquer.
Mais il ne savait pas comment on procédait.. Une éducation très strict, voula se qui avait poussé les deux frères vers encore plus de rigeur, l'un en s'engageant au temple, l'autre dans l'inquisition.
Il répondit à sa nièce, il aurait voulu que sa voix soit forte, et pleine de ressentit, mais il n'y parvînt pas



Ma chère enfant, votre père était homme pieux, très, je vous prierai de ne pas le remettre en cause sans savoir..
De plus, je ne pense pas que notre invité soit concerné par les repentances de notre famille.
Quand à vous messire Maire, sachez que vous pourriez être bourguignon que ca ne changerait rien..
Je me moque d'ou vous venez, il n'y a que l'homme qui m'interesse..
Et dans la présente, il ne m'interesse pas..

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metalpark



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MessagePosté le: Lun Déc 01, 2008 2:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Metalpark tentait néanmoins de reprendre ses esprits malgré les assauts insultants sans cesse prononcés par cet homme, pourtant si important à ses yeux.
Il ne pouvait pas lacher prise maintenant, juste parce qu'il aurait été baffoué... L'enjeu de sa vie, était bien trop important pour cela.


Père Caleb... J'hésitais à vous en parler, car rien n'est encore trés officiel, mais vous devriez savoir, que je suis en discussions avec votre cousin Cell.
Il est un des hommes les plus important d'Helvêtie en ce qui concerne les propriétés terrestres.
Hors, en ce moment, nous sommes sur une attribution me concernant.
Si vous vouliez lui poser la question sur l'homme que je suis, et que je souhaite devenir, il pourrait également vous éclairer.
Il serait d'ailleurs, de par votre famille commune, de plus grande confiance à vos yeux, que ce que j'ai bien pu vous dire à mon sujet.
Si noblesse sur les terres helvètes m'était alors accordé par ce biais, Asphodelle prendrait pleinement possession au même titre que moi.

Elle est la personne que j'aime... Pourquoi alors je ne souhaiterais pas que son bonheur ?
Je vous affirme que tout ce qu'il est en mon pouvoir de faire pour la rendre heureuse, sera fait.
Je veillerais sur elle, nuit et jour, été comme hiver, dans la joie comme les chagrins.

Sans cesse à vos propos mon chagrin augmente de vous entendre ainsi me prendre pour ce que je ne suis pas.

Ayez confiance en moi, et pour ce que je suis, et pour ce que je deviendrais trés certainement.

Pensez vous que je ne sois pas homme respectable alors que nombreux membres de votre famille me font confiance ?

Ne me fermez pas la porte de son coeur, sous pretexte que je ne sois pas assez bien, alors que vous êtes certainement celui que je connaissais le moins. Ce qui entre nous soit dit, de par vos fonctions, est plutôt à mon avantage.

Je me permet d'insister, car je sais que tout comme vous, je veux ce qu'il y a de meilleur pour elle. Je peux l'être et lui apporter le reste !

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Asphodelle



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MessagePosté le: Lun Déc 01, 2008 9:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Elle regarda Métal avec tendresse...il se donnait tant de mal pour elle...
Bien des hommes l'avaient aimé...mais combien s'était accroché de la sorte? Longtemps, elle l'avait rejeté...longtemps, il ne cessa de dire qu'il l'aimait.
Il avait à Sion des femmes belles et aimables...mais il avait préféré la diaconesse, souvent absente, souvent là pour rappeler au calme et redresser les tords, dans une religiosité austère, et droite, avec un caractère solide, et déterminé...
Il était de ceux qui, avec quelques uns de la Garde, avait découvert les premiers l'éclat de lumière enjouée, ce côté rayonnant d'Asphodelle, qui fait la pitre, qui secoue les âmes tristes, boute-en-train et empêcheuse de tourner en rond, si simple, au contact de ses paroissiens...et parfois plus guerrière quand elle rentre dans le lard des réformés qui ne font taire leurs insultes au Très-Haut...

Et à cet instant, Asphodelle avait pourtant l'impression que tout ceci ne comptait pas...il n'y avait pas de diaconesse comme il n'y avait de ferveur, pas de joie comme pas de ténacité, ni de force et ni de tendresse...
Elle n'était qu'une fille pas totalement noble...une bâtarde...née d'une union illégitime entre une gueuse et un bien-né.

Elle baissa la tête et se demanda si elle n'aurait pas préféré rester seule et sans famille, qu'à gagner un nom mais se découvrir qu'une moitié de quelque chose...Et pourtant cette "moitié", celle qui représentait son père et qu'elle détestait tant, l'appelait avec tant de force!! la voix qui raisonnait en elle et la poussait à chercher son père au-delà du Trépas était devenue une pensée du matin et du soir, une obsession...

Elle regarda son oncle : lui ressemblait-il?

De ce sentiment de n'être pas totalement une Di Césarini, et d'avoir une moitié de sang impur de par sa païenne de mère...la faisait souffrir, comme si elle n'était plus à sa place où qu'elle aille.

Il était probable que la majorité de cette famille le sache, ce qui fait qu'elle leur est, somme toute assez étrangère...mais elle comprenait...en fait...
Tandis qu'en Helvétie on se méfiait des noms à particules et on la regardait différemment, à présent...

Elle détourna la tête avec tristesse, et résignation...s'approchant de la fenêtre, elle eut le vif besoin de plonger son regard dans la blancheur nacrée et froide du ciel, qui annonçait précipitations de neige...
Elle posa le bout de ses doigts sur la vitre, comme si elle aurait pu caresser le ciel...

Métalpark...sans le regarder, tournée vers le monde du dehors, elle songea combien sa condition la tenait prisonnière, tout en ne lui laissant pas toute la magnificence d'une naissance pleine, avec un père qui l'aimât et qui serait vivant, une mère épousée légitimement et possédant ce nom qu'elle chérissait et découvrait en même temps, des parents puissants...alors, sa vie serait différente...

Et la voila coincée entre deux mondes...ni appartenant totalement à l'un, ni reconnue totalement dans l'autre...

Et elle songea à son aimé, qui devait souffrir le martyr...à cet homme qui pourtant sans naissance, valait tant, à ses yeux, à tant de gens encore.

Perdue et éperdue, elle ne savait plus tout d'un coup...où elle en était...
Elle serra sa croix plus fort...seul élément sûr de sa vie.
Une puissante envie de retrouver les bancs d'une nef la prit...elle joignit les mains en prière et ferma les yeux...

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caleb le voyageur



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MessagePosté le: Mer Déc 03, 2008 9:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Caleb était triste de voir sa Nièce dans cet état.. Un douloureux chagrin s'empara de son âme, tandis qu'il s'avançait vers une autre fenêtre..
En regardant les arbres, une autre image se juxtaposa à la première.. souvenir mêlée de nostalgie..
Des bribes de conversations avec son frère, à propos de sa fille, ses recommandations, ses conseils, ses craintes et ses anxiétés. Caleb avait fait un serment à son frère, il l'avait longtemps écouté, entendus ses angoisses à propos de cette fille..
Bras croisé derrière le dos, Caleb se souvînt de son serment fait à son aîné, feu son aîné, désormais..
Les mots du Maire de Sion lui agressaient les oreilles.. Surtout quand il mit en avant ses relations avec sa famille.. Sa voix se fit neutre, il n'avait même plus le coeur de se mettre en colère..


Je sais parfaitement que mon cousin souhaite vous donner des terres.. Je sais se qu'il représente pour la famille, et pour la confédération, et quel genre d'homme il est..
Néanmoins, il n'est pas question d'établir des relations de vassalités.. Le but n'est pas de savoir si vous saurez payer la dîme, ou défendre une partie de mes terres.. Il ne s'agit pas de terrain, mais de ma nièce. Je suis las de vous entendre dire que vous l'aimez, comme si cela pouvait être une raison suffisante à mes yeux. Ma réponse reste inchangé, et elle le demeurera..
Néanmoins, comme je vous l'ai dis, je n'ai rien contre vous..
Ma réponse est non, pour le moment, dans quelques années,peut être les choses changeront-elles..
Pour l'instant..
Je vous réitère ma proposition de passer aux cuisines afin de prendre une ration de nourriture pour votre retour, à la suite de quoi, vous me pardonnerez de ne pas vous raccompagner à la porte, mais je dois m'entretenir avec ma nièce.
Vous présenterez mes affections à mon cousin Cell, ainsi qu'aux autres membres de ma famille que vous aurez l'occasion de rencontrer..

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metalpark



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MessagePosté le: Jeu Déc 04, 2008 2:44 am    Sujet du message: Répondre en citant

Alors que la colère commence sérieusement à l'envahir, Metalpark, loin d'être habitué à être malmené de la sorte par un irrespectueux, commence à craquer totalement et perdre le contrôle de ses nerfs...

Vous passez votre temps à juger des gens sans rien connaitre de votre triste vie et de ceux qui vous y entourent, de gré, ou de force !
Vous me parlez de n'avoir rien à faire de savoir si je pourrais payer la dîme ! mais vous me teniez à l'instant des propos sur une personne qui pourrait lui assurer confort de vie !
Vous n'avez rien contre moi, mais j'ai désormais bien plus que quelque chose contre vous !
Vous avez baffoué mon honneur alors que je venais me présenter à vous ! Vous me traitez de ce que je ne suis pas sans même me connaitre !
Je ne suis pas un de vos défroqués du quotidien ! Je suis un homme qui par ses actes, a travaillé sur la construction de plus de choses que vous ne passerez à en démolir dans une vie d'inquisition !


Sa colère devenait immense... Il aurait volontiers tranché la tête de cet homme si arrogant. Il se tourne vers le désaroi d'Asphodelle, et la colère alors se transforme en chagrin profond... Il s'approche d'elle, doucement lui prend les main et colle son front au sien...

Je suis désolé mon coeur, mais je dois vous laisser.
Il me met dehors et je dois le faire... Pour toi...
Je t'attend à Sion mon ange, je t'attendrais sans relache.
Revient moi vite, je n'ai pas besoin de lui pour t'aimer encore.


Alors qu'il dépose un tendre baiser surprenant et provocateur, sur la comissure de ses lèvres pour la saluer, il regarde à nouveau celui qu'il considère d'ores et déjà comme son pire ennemi, aux côtés de Sanctus...

Quand à votre générosité, vous pouvez vous la garder ! Il n'y a pas plus précieuse que celle du coeur ! En chemin, je me serais volontiers nourris de vos entrailles, mais vos sales paroles m'ont rassasié.
Il vous reste une seule importance à mes yeux ! Votre nièce !
Possedez ce que vous voulez ! Mais vous n'aurez pas raison de mon amour pour elle, soyez en sur.
On se reverra Caleb... D'une façon ou d'une autre.... Soyez en sûr !


Metalpark quitte la pièce en claquant la porte et sort de cette maison à grands pas.
Même si son honneur lui dictait de tuer cet homme sur le champs, il ne pouvait qu'affronter la pénible réalité du supplice que vivait sa bien aimée.
Hésitant un instant, il pose le front sur le museau de Bipbip qui semblait compatir à sa souffrance...


Cet homme est pire qu'une mule mon gros tu sais... Fait moi te promettre de n'être jamais aussi cruel avec mes proches.

Il l'enfourche, remonte sa capuche et reprend la direction de Sion, où il avait encore bien des choses à penser.
La tristesse et la colère se lisaient volontiers sur son visage... Les larmes glissaient le longs de ses joues, comme crées et emportées par le galop.
Jamais sa soif de laver son honneur n'avait été si grande.
Un homme d'église, qu'il oeuvrait pourtant à tant défendre...
Toutes ces questions qui se bousculaient dans sa tête, comme s'il avait pris les mauvaises décisions et défendu les mauvaises causes.
Un seul homme était en train de changer le cours de sa vie... Sans raison...
Peut être que la sagesse de Scarpia, dans ce moment si pénible, lui serait nécessaire à se remettre...
Profond dégout... Gros chagrin... Lassitude et déshonneur... Il ne savait plus quoi faire, et n'avait plus gout à rien...

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Asphodelle



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MessagePosté le: Ven Déc 05, 2008 12:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis désolé mon coeur, mais je dois vous laisser.
Il me met dehors et je dois le faire... Pour toi...
Je t'attend à Sion mon ange, je t'attendrais sans relache.
Revient moi vite, je n'ai pas besoin de lui pour t'aimer encore.
...pour t'aimer encore...t'aimer encore...encore....

Asphodelle se retourne sur le nouveau refus ferme de son oncle.
Elle sent la colère de Métal et son chagrin. Elle sent des tourbillons d'émotion et le temps s'arrête.

Du chagrin qui doucement s'est installé en elle, il reste une langueur imprégnée d'une torpeur étrange.

Un élancement électrique dans sa jambe...oui, il va neiger c'est vrai...

L'odeur du bois ciré et des livres jaunis par les ailes du temps...

L'air sans mouvements, et pourtant tout remue autour d'elle, les sentiments, ressentiments certainement.

L'oeil, sec, mais le sourcil figé...les larmes comme suspendues.


Reviens moi vite...reviens-moi...reviens-moi...


Est-ce un de ces moments ou de plein fouet face à trop fort, on ne réalise pas?
Est-ce dans cet instant brumeux - comme lorsqu'elle avait trop bu de Calva dans les jolies tavernes normandes - que l'on est insensibilisé par trop de sensibilité exacerbé?
...éther éthylique idyllique amnésique...
Ses mains sont réchauffées par le halo de tendresse du visage qui lui fait tant de bien.


Je t'attend à Sion mon ange, je t'attendrais sans relache.


Un contact doux et chaud de ses lèvres près des siennes...
Une envolée de tissus, Métal s'en retourne...un parfum de désespoir, de colère, de haine peut-être...remonte en effluves jusqu'à ses narines...le sang dans ses tempes tape plus fort...

Rome est si jolie en cette saison...


"Ma réponse reste inchangée, et elle le demeurera..
Ma réponse est non..."
..."En chemin, je me serais volontiers nourris de vos entrailles, mais vos sales paroles m'ont rassasié...."
"Le but n'est pas de savoir si vous saurez payer la dîme, ou défendre une partie de mes terres.. Il ne s'agit pas de terrain, mais de ma nièce."
...""Il vous reste une seule importance à mes yeux ! Votre nièce!"

Et tout s'emmêle dans sa tête...une seconde! qu'est ce que cela veut dire? Elle porte sa main à sa tête...il est bien question d'elle, il est bien question de sa condition, de sa famille et de son avenir.

Là pourtant, se tient à sa gauche, son oncle, le visage dur et fermé...face à elle, part dans une tempête de rage et de détresse Métalpark, son doux aimé...Et elle, au milieu de la pièce, qui est spectatrice de ce drame!! et elle qui d'habitude s'engouffre dans la bataille, s'élance en premières lignes pour tous ses combats!!

Elle sent de nouveau le contact de l'apesanteur sur sa peau...et le visage baissé, s'aperçoit du poids de la solitude partagée avec l'Inquisiteur...

La porte claquée sur le présent, la porte verrouillée, le crissement de la porte de la geôle sur sa prison.

Elle lève vers l'Inquisiteur deux yeux couleur orage, mêlés de stupeur, de désespoir, de rancoeur...

Doucement, Asphodelle s'éveille à la situation...
Après avoir été percutée par le rappel de sa condition, de sa naissance, de cette marque appliquée au fer rouge sur sa peau, son coeur, son corps délié...
Après avoir bien digéré ce qui au fond la plaque dans les profondeurs des abysses, comme lestée d'une ancre...pantomyme dansante des fantomes marins, se débattant dans une réalité dont elle ne voulait pas!!! de parents qu'elle n'avait pas choisi!!
Et écartelée pire encore par l'amour doux d'un homme, et le magnétisme de celui qui aujourd'hui, est sa seule famille présente...comme étirée de tous ses membres et son coeur hurlant qu'elle veut le choix de sa vie mais ne pas avoir à choisir entre ces deux hommes...Oui choisir!! goûter encore à la liberté des champs éperdus de la campagne normande, dans sa langueur de jeune fille naïve qui n'a pas à toujours se battre, combattre, affronter, tenir le choc, tenir bon, encaisser, rester droite, ne pas abandonner, ne pas baisser la garde, ne pas lâcher d'un pouce, tenir encore et tenir toujours!!! révolte!!! mutinerie!! assez de tout ceci! la paix!! l'amour!! le calme!!!

Sa respiration plus rapide, et ce regard chargé comme une enclume...était peut-être sa déclaration de guerre, autant que son cri de détresse, et peut-être aussi, que c'était une supplique à être chérie...

Des larmes perlèrent à ses yeux...elle se redressa, sans cesser de fixer son oncle...elle se tourna lentement vers lui, ses yeux verts si lourds, brillants de colère...brillants de concentration...éclatés de détermination...sur la douceur de ses traits d'ange et le velours de son âme si courageuse...

Des comptes à présent! après une vie à marcher pieds nus sur les roches coupantes...des comptes!!! des exigences!

Là maintenant et de suite, il lui fallait des réponses qui la calment de cette scène insaisissable où impuissante elle n'avait pu que suivre du regard la détresse de son aimé.

Des comptes!! que l'Inquisiteur se mette à table, qu'il donne de ses tripes et efface de ses yeux les traces de flou qui allaient finir par la rendre folle!!

A présent, vous pouvez me répondre, fit-elle d'une voix sourde qui déchira tel un coup de fouet le calme étal du cube de sa prison...
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caleb le voyageur



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MessagePosté le: Ven Déc 05, 2008 11:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Caleb regardait toujours vers l'exterieur..
Il contemplait l'oeuvre du Seigneur, la nature, l'herbe verte, le ciel bleu, les nuages blancs, bien que quelques uns s'armaient désormais de noir, signe qu'un orage s'annoncait, la couleur du bois, le gris des pierres.. Le Seigneur avait crée la perfection, juste par sa pensée. L'inquisiteur aurait aimé se rapprocher de cette perfection, prendre toujours les bonnes décisions, en sachant qu'elles seraient toujours les bonnes. Pouvoir faire en sorte que tout aille pour le mieu, ne pas avoir à faire souffrir les autres..
Métal était partis..
Juste avant que les portes ne claquent, il avait proféré des paroles insultantes, violentes, même..
En temps normal, Caleb ne l'aurait pas accepté, mais là, c'était différent, l'homme était sous le coup de la douleur et de la déception, nul besoin d'en rajouter.. Neanmoins, l'Inquisiteur se promis de rappeler à l'ordre le Maire de Sion, à l'occasion. Mais rien ne pressait..
Pour le moment, il y avait plus important à faire.. Bien plus important..
Sa nièce attendait des réponses.. Elle était en âge de les connaitres..
Seigneur que cela était difficile...
Il regarda encore l'exterieur, le vent s'était levé, ramassant sur son passage les feuilles mortes..
Un tourbillon de couleur, du rouge, du jaune, du marron..
Un chaos de forme et de teinte qui s'entremêlaient, naviguant, déambulant, sans but apparent..

Il en allait de même dans l'esprit de l'Inquisiteur, tant d'images, d'émotions se pressaient en sa mémoire.. Il ne savais pas par quoi commencer..
Dehors, les premieres goutes commencèrent à tomber..
Le ciel devînt noir, la pièce fut sombre..Il n'était même pas midi..La journée allait être longue..
Caleb se retourna, faisant face à sa nièce.
Il resta un long moment à la regarder..
Il n'avait jamais connu sa mère, mais Asphodelle était le portrait craché de son frère..
Tout était la.. Le gris des yeux, le regard perçant, dont il avait lui même hérité d'ailleur, la tête haute, le menton relevé, les épaules droites et le buste en avant, en toutes occasions. Grand et fièr, tel était la marque des DiCésarini, la marque qu'Ujio avait légué à sa fille.. Caleb pensa que grâce à cela, elle ne sera jamais une batarde, du moins que de noms, car toute sa personne transpirait Ujio..
Il ouvre la porte, puis demande à sa domestique de faire préparer du thé..
Puis il referma la porte..

Regardant à nouveau sa nièce, il pensa que sa mère avait du lui leguer le feu de ses cheveux, mais il ne voyait rien d'autre qui ne lui rappelait pas son frère.
D'un geste de la canne, il lui fit signe de prendre une chaise, la même qui avait acceuillis Métal quelques minutes plus tôt..



Ainsi vous voulez connaître la vérité sur votre père..
Alors écoutez..


Il prit direction de la fenêtre..Déjà, dehors, de grandes flaques commencaient à se former..
Il plongeat les yeux dans l'une d'elles, se faisant soudainement happer par le passé.


Tout à commencer il y à bien longtemps.. sur la plus belle île du monde..
Votre père et moi vivions avec votre grand père, travaillant les champs, récoltant les fruits..
Nous avons toujours été caractériel et un jour, se qui devait se passer, arriva. Votre père décida de partir de la maison familial à la suite d'une dispute avec notre père.. Il avait 15 ans..
Il a rejoint le mer et à pris un bateau en direction du continent.
Une fois arrivé sur la terre ferme, il s'est mis à marcher, droit devant lui, à travers foret.
Nous entretenions des rapports réguliers, c'est ainsi que je sais tout cela.
Il me tenait régulièrement au courant, c'est ainsi que j'appris rapidement, qu'il avait rencontré une femme..


Quelqu'un toqua à la porte.. Le domestique amenait le thé, Caleb ne se retourna pas, toujours en proie au souvenir, comme si au travers de la flaque qu'il scrutait, il pouvait revivre les evenements d'antans..

Il est arrivé dans une ville du languedoc, si je me souvient bien, et à décidé de s'arreter pour manger un peu..Il à pris place dans la taverne, et à commander à manger, et à boire, surtout a boire.. Peu être trop..
Alors que son esprit s'embrumait, il y eut une rixe avec les autres personnes présentes.
Votre père, une fois n'est pas coutume, s'est battus, et fut blessé.
On le jeta hors du village, et il déambula dans la forêt, avant de s'endormir, épuisé, perdant du sang..



A ces mots, Caleb se retira de la fenêtre et marcha vers la bibliothèque..
Il ouvrit un tiroir, en retira les feuilles, et ouvrant le faux fond, en sortis un coffret.


Quand il se réveilla, il était encore dans la foret, mais pas à l'endroit ou il s'était assoupis..
Auprès de lui, un feu brûlait, le réchauffant, et une petite hutte avait été montée, non loin de là..


Caleb, avec le coffret s'approcha d'Aspodelle, et posa une fesse sur le bureau, pour être plus d'elle.
Il ouvrit la boite en bois, et en sortis une veille lettre, rongé par le temps.



Vous devez vous demander comment je sais cela, c'est bien simple, il me l'a écrit.


Citation:
....que je scrutait les alentours, à la recherche de la bonne âme qui m'avait secouru, je découvrit une femme. Mon frère, puisses tu me croire en me lisant, mais elle était belle, comme nulle autre femme ne peut l'être. Tout son être rayonne, et réchauffe comme milles soleils.
Au moment ou mes yeux se sont posés sur elle, un grand réconfort, et une immense sérénité m'ont envahis..



Caleb reposa la lettre et referma le coffret..



Le reste, et bien vous vous en doutez.. Cette femme à pris soin d'Ujio, et quand mon frère fut remis sur pied, il pris à son tour soin de cette femme..
Mais un jour, alors qu'il rentrait de la chasse, il vit celle qui devait être votre mère se livrer à de curieuse choses, parlant en une langue inconnue, sous l'effet d'une transe qui lui faisait trembler tout le corps, et rouler des yeux, Ujio compris que cette femme était une sorcière..


Caleb pris un temps de pause, pour trouver les mots justes, qui ne blesseraient pas sa nièce..

Vous savez, nous avons toujours été d'une grande croyance, même si parfois, nous pensions que Dieu nous avait abandonné.. Nous étions des gens pauvres, les subtilités de la croyance nous échappaient, et nous n'accordions foy qu'en les paroles du prêtre de notre village..
Aussi savions nous peu de chose, mais se que nous savions, nous en etions sur...
Et l'une de ces choses, était que les sorcières étaient des envoyés de la Créature Sans noms..
Aujourd'hui que je suis moi même inquisiteur, j'ai tendance à relativiser ces paroles, mais à l'époque, pour votre père, il n'y avait pas de place au doute..
Il aurait du tuer votre mère, tel était se qui était en son esprit.. Mais il n'y parvînt pas.. il l'aimait.. tout simplement..


Caleb se leva, et entreprit d'allumer les bougies..

Cela doit vous paraître fou, mais dans le temps, rien n'était plus normal.. les femmes suspectés de sorcelleries étaient lapidées, sans autre formes de procès.. Il faut que vous voyez là, pour l'époque, le geste de votre père comme une grande preuve de ses sentiments..


Puis Caleb souffla le bout de bois qui avait servit à allumer les bougies, et continua..



Il quitta donc votre mère.. Sans savoir qu'elle portait en son ventre le fruit de leurs étreintes, coupables certe, mais tellement sincères..
Puis il reprit la route, vagabondant de ci, de là, pendant à peu près un ans..
Durant ce temps, je décida également de quitter mon père et de quitter l'île, marchant dans les pas de mon aîné..



Caleb hésita un instant..


De la même façon que votre père n'est pas née Templier, je ne suis pas née Inquisiteur, et certains passages de mon passé sont assez.. obscures, aussi me pardonnerez vous si je passe sur certains évènements, qui n'ont de toute façon rien à voir avec notre histoires..

Toujours est il que je pris pied sur le continent.. Et après quelques...vagabondages, la providence voulut que je rencontre votre père, dans un village du sud..
Je ne puis vous décrire la je qui fut notre, et durant une longue nuit, nous nous sommes racontés les évènements que nous avions chacuns loupés, aidé par quelques cruchons d'une bière forte..


Caleb sourit à l'évocation de ce passage..

Enfin bref, j'appris qu'il avait appris, je ne sais comment, que vous étiez née..
Une année et demie avait passée, et il se rendait auprès de votre mère, afin de voir cet enfant, de vous voir, vous..



Caleb se servit un peu de thé..
L'histoire était loin d'être finie, mais il voulait laisser un peu de temps à Asphodelle..
Afin qu'elle puisse déjà digérer cela..

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Asphodelle



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MessagePosté le: Sam Déc 06, 2008 3:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La soirée d'hier, avait été une jolie soirée. Le feu crépitait dans l'âtre, et des effluves de souvenirs avaient apprivoisées Asphodelle, comme elles avaient fait tomber de temps en temps, sans qu'il le sache, quelques pierres des murailles de l'Inquisiteur.

................

La pluie glaciale tape aux carreaux.
Il lui avait montré un siège.
Son regard n'avait pas changé. Elle le regardait par en-dessous...et ses sourcils marquaient ses yeux comme le front de la colère.

Elle jeta un coup d'oeil à l'objet qu'il lui désignait...elle se serait bien assise à présent, mais le temps du relâchement n'était pas encore là, et elle n'avait pas l'intention d'obéir...aussi resta-t'elle debout.

Elle écouta ce qui suit avec une émotion qui faisait soulever et baisser sa poitrine. Son père prenait tout d'un coup vie dans son esprit. Fantôme d'un passé inconnu, élément d'un puzzle qui lui manquait et faisait un énorme trou dans la représentation de sa vie, un énorme trou dans sa vie. Son évocation et la narration de ses mouvements, de ses sentiments, de ses pas dans les sentiers de France, lui donnaient ce qui lui manquait : de la consistance.

Sa robe trop grande trainait toujours au sol.
Au bord du gouffre, elle entendait son histoire.

Lorsqu'il évoqua sa mère, et affirma son statut de sorcière, elle baissa les yeux...de honte...de chagrin aussi...ces mêmes lithanies qu'elle même chantait dans son enfance sans savoir que c'était là l'oeuvre de la Créature. Le visage si beau d'Abigaïl...ce regard si dur qu'elle avait sur elle...un enfant non désiré...pourtant née de l'amour. Etait-ce pour la rassurer? Elle sortait du ventre d'une servante de la Créature. Et elle la savait vivante, encore...sa mère, n'était pas morte.

Ses yeux ne changèrent pas de couleur...elle reposa ce regard pleins de ressentiments et de tristesse mêlés, sur son oncle, comme s'il était responsable de cette souffrance qui étreignait sa gorge et qu'elle lui reprochait tout ce qui l'abattait en cet instant.

Elle écoutait cependant avec avidité ce qu'il lui narrait, dans un silence étouffant, tandis que des larmes remplissaient ses yeux et, si lourdes, tombaient parfois de ces cils en effleurant sa joue.

"Ensuite...il est passé..."

Ujio l'avait donc vue. Ujio est allée voir sa fille. A ce moment elle le sait, ses parents s'étaient marriés. Sa mère était une sorcière, mais à cette époque, les femmes qui avaient un enfant sans mari étaient considérées comme des catins.
Sa mère avait trouvé en la bonté et la passion aveugle de Petit Pierre de Taillebourg, une aide pour lui permettre de remonter en selle en société et pourvoir assouvir ses ambitions.

Sans mots dires, seule et droite, elle se tenait dans le tourment. Suivant du regard son oncle...une tension pénible dans les épaules et la nuque, la mâchoire crispée...Asphodelle, au seuil de l'Enfer, encaissait avec force le récit de ses origines.
De sa fierté, ne restait qu'un tas de ruines fumantes...de son amour-propre, ne se posait qu'un gâchis sans nom. Mais il fallait survivre. Survivre après la mort de son père adoptif qui la jeta dans les ruelles de Bordeaux. Survivre quand on est une fille et que l'on est seule. Tenter d'échapper à la prostitution et à la rapine pour rester droite. Tenter de survivre sans perdre son âme.
Survivre pour les femmes sans droits, c'était jouer la comédie et ne jamais montrer les faiblesses dont le Créateur avait desservi le beau sexe.

C'est sa colère et son instinct, qui cette heure la tenaient debout.

Il lui fallait entendre la suite, et ses yeux ne laissaient nul autre choix à Caleb, que de continuer à lui raconter ce qu'il savait sur son père et les circonstances de sa naissance.

La soirée d'hier, avait été une jolie soirée. Le feu crépitait dans l'âtre, et des effluves de souvenirs partagées avec sa nièce, avaient apprivoisées Asphodelle, comme elles avaient fait tomber de temps en temps, sans qu'il le sache, quelques pierres des murailles de l'Inquisiteur.
La soirée avant, elle avait cru se rapprocher de cet homme...pour qui elle ressentait quelque chose de très fort...elle aurait pu croire que cela fut de l'amour filial...mais les choses se combinaient dans son esprit...lentement, dans une toile de désespoir sans fonds.

La suite à présent...elle attendait la suite.

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caleb le voyageur



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2008 11:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Caleb reposa sa tasse sur le bureau.. Le thé était brûlant, et il eut l'impression qu'il pouvait en suivre le trajet.. Dans sa bouche d'abord, puis coulant dans sa gorge, et arrivant dans son ventre, rencontrant une boule..
En effet, une boule s'était formé à l'intérieur de l'inquisiteur, une angoisse mellé d'appréhension..
Dieu que tout cela était difficile à dire.. Comme il est pesant au coeur que de devoir dévoiler des secrets, surtout quand ceux ci peuvent blesser..
Il se leva de la table, et marcha contre le mur..
De grand tableaux y étaient suspendus mais recouverts d'un linceul noir..
L'inquisiteur s'approcha du premier.


Quand il est partit voir ta mère, nous nous étions convenus que nous nous attendrions..
J'ai donc pris une chambre d'hôtel pour patienter..
Une semaine plus tard, il est revenu..
Il était triste, si triste, plein de remord, il vînt me voir, et me raconta qu'il vous avait vu, mais qu'il ne pouvait pas rester auprès de vous.
Il savait qu'il commétait un péché, mais ne pouvais demeurer avec votre mère, cela représentait un péché encore plus grand à ses yeux.. Néanmoins, cette pensée ne le réconfortait pas, et nous avons longuement parler..
Il est allé voir un prêtre pour se faire confesser, et ce dernier lui donna l'absolution, après une longue et pénible pénitence.. Néanmoins, rien ne parvenait à chasser ce chagrin en son coeur..Il en déduisit que son erreur n'avait pas été pardonnée par le Seigneur, mal grès la confession, et qu'il devait se repentir, encore et encore..
Au matin, il pris une décision, il décida de faire voeux de pauvreté.. Il eut la conviction qu'ainsi il regagnerait foi aux yeux du Seigneur.. Les choses devaient changer, et pour immortaliser ce choix qu'il faisait, nous allâmes voir un peintre.


Caleb tira la première toile, une peinture de l'inquisiteur et de son frère, en guenille.


Ce tableau devait lui rappeler son voeux..
Puis il pris la route

Les années passèrent, et un jour, j'eus à nouveau de ses nouvelles,nous nous donnâmes rendez vous prêt de Clermont, à sa demande..
Quand je le vis, il me semblât qu'il avait perdu au moins 40 livres..
Toujours dans des habits de mendiants, sans chausses, et rien de plus qu'un bâton de pèlerin comme tout bagage..
Une fois n'est pas coutume, la nuit fut propice aux confession, et mal grès son errance sur les routes, à aider du mieux qu'il pouvait les gens qu'il rencontrait en signe de pénitence, il ne se sentait toujours pas absout..
Aussi avait il pris nouvelle décision..


Caleb se deplaca, pour lever le voile du second tableau.. On le voyait vêtu de l'uniforme des écuyers du Temple..


En prenant place dans l'ordre Militaro Religieux le plus sévère de ces années, il espérait bien retrouver grâce auprès du Tout Puissant.
Nous avons discuté pendant quelques jours, puis il est partis.

A nouveaux, les années s'écoulèrent, et un beau matin, je reçu missive de mon cher frère, qui m'invitait à la Villeneuve Du Temple.. J'entrepris alors le voyage, et me présenta à la porte de la forteresse.

Mon frère m'y accueillis, il était tout de blanc vêtu, marque des paladins, et son insigne de maréchal adjoint luisait fièrement à sa poitrine.
Il me dit alors qu'il avait fait ses voeux, une façon de plus de se repentir. Nous allâmes dans le cloître, car il semblait avoir une chose importante à me dire.


Caleb se dirigeât alors vers le troisième tableaux, il représentait Ujio, avec Feu Kreuz..


Votre père partait en croisade.. Il allait en languedoc, afin de combattre les hérétiques cathares.
C'est à ce moment qu'il savait que si cela n'apaisait pas son âmes, il aurait tout essayé, et que le Seigneur ne voulait simplement plus le reconnaître, et préférait l'envoyer en enfer..
Sachant qu'il ne pourrait peut être pas revenir de cette croisade, il me confia une partie de ses biens, et surtout, il me confia votre responsabilité.
Il me fit promettre de vous protéger, de toujours faire en sorte que votre vie soit égal à celle qu'il aurait aimer vous offrir..
Ujio partit en croisade, et il en revînt.. Je n'ai eu que peu de contact avec lui par la suite, quelques messages par ci, par là.. Je n'ai jamais su si sa peine l'avait quittée, mais toujours est il que je lui ai donné ma parole, à votre sujet..
Et je la respecterait, toujours...


Caleb retourna à la fenêtre, la flaque avait grossie, et recouvrait maintenant une grande partie de la terrasse.. Dans le ciel, il crut apercevoir le visage de son frère.. Comme ils sont douloureux, ses souvenirs
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Asphodelle



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MessagePosté le: Sam Déc 20, 2008 9:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La main dure de l'Inquisiteur tira un voile noir d'un tableau...

Asphodelle s'approcha, et dévora du regard le portrait peint ici.

Elle reconnut son oncle, plus jeune sur la toile. A côté de lui, un homme au visage marqué et soucieux...

Elle reconnut ses propres traits dans son front, ses yeux...une certaine tenue malgré le poids qui paraissait peser de toute sa pesanteur sur ses épaules carrées mais osseuses, devinées sous le tissu de toile grossier qui le recouvrait.
Les vêtements, vulgaires, étaient ceux de ces mendiants qui tendaient la main au coin des rues.
La peau, frappée sur la toile par des coups de pinceau à large trait, mélangeait lumière et noirceur...les lignes sont fatiguées, la main lasse.
Le regard...le regard quant à lui, happe la tristesse et la recherche constante d'un état insatisfait à cette heure...
Il semble vacillé dans la représentation, il semble parler et dire des mots que la bouche mince n'exprime pas...
Un fond sans fin de désarroi habite sa pupille...un fond sans fin de chagrin profond comme les abysses marines...
Pourtant, l'oeil restait fort, sûr, fier...il n'était pas mort, pas abattu...il n'avait pas sonné la rédiscion...et la vaillance n'avait pas déserté les plaines de son esprit ni les vastes vallées de son âme.

Asphodelle voyait son père...ainsi sur cette toile...sa gorge se serra, et les larmes silencieuses coulaient sans discontinuer sur son visage fin frappé d'émotions lourdes...un peu lourdes. Il était vivant à cette époque et elle chercha dans son esprit où elle pouvait se trouver, à l'heure où le peintre le déposait sur son cadre toilé.

Elle était encore petite fille...elle ne devait pas être plus épaisse que lui, pas mieux chaudement couverte.

Partagée entre la peine de voir son père dans cet état, et le ressentiment à ne pas avoir su trouver le moyen de rester avec sa fille...moyen qui n'existait pas, elle le savait à présent...Asphodelle sent le désespoir pesé sur son cou qui ploie...sa main rejoint son ventre durcit par l'émoi, l'autre main rejoint une bouche pleine et tremblante...portée à invoquer Dieu de lui porter soutien.

Son regard se porte sur le plancher qu'elle ne voit pas...elle était si loin de savoir le drame qui entourait sa naissance...

Son oncle tira un autre voile noir...

Un homme à l'opposé du premier apparu : la carrure large, le bras fort, la poitrine formant rempart, l'uniforme blanc comme l'étincelant d'un nuage dans le ciel pur de l'été...le port altier et le cou robuste, pourtant point rustique mais élégant...les mains dures semblables à celles de son oncle.
Le visage resté marqué et avait vieilli...bien qu'encore jeune, on y devinait la trace d'une vie où le corps fut malmené...Pourtant, quelque chose restait semblable au premier tableau...Asphodelle y reposa ses yeux...et l'évidence la frappa de plein fouet : le regard...

Le regard était le même...plus fier, comme joué dans l'assurance...mais ce regard, appelait l'âme tourmenté de sa fille. Il ressemblait un peu, à celui de Petit Pierre, souffrant de l'absence de sa mère qu'il ne cessât d'aimer.

Sensible, trop sensible...Asphodelle sentit les signaux de ces prunelles glacées par un désespoir inscrit dans l'univers...le secret de la famille d'Ujio et de son frère...l'être qui grandit dans le mystère de l'indigence, balloté sur les routes et loin, très loin des marches marbrées du Chateau de Bresse...

Et cet homme, qui, jamais ne trouva le repos de l'âme...qu'elle voulait frapper et serrer contre elle tout à la fois...

Eperdue dans les chaînes de ce qui était fait et que l'on ne pouvait défaire...Asphodelle réalisait qu'elle-même avait contribué au malheur de son père...

Un troisième tableau fut dévoilé : son père et Son Eminence Kreuz...

De façon inconsciente elle porta la main à la croix de bois qui pendait à son cou : l'héritage du feu Cardinal prenait par ce tableau tout son sens...

Son Eminence Kreuz de Castelnou Von Rosenberg Valendras, savait le drame qui habitat l'âme d'Ujio, et connaissait d'Asphodelle le lien filial dont il tint le secret jusqu'à cet héritage sur bien des points étrange.

Il avait souhaité donné à la fille de son ami, la croix de bois qui lui fut rapportée des croisades depuis Jérusalem reconquise, et les Terres Saintes...
Un fil peut-être, le fil qui relie l'âme d'Asphodelle aux voeux qui soumettent les Chevaliers de Dieu, la part du Paladin que son père lui a légué...la part du Chevalier qui combattit tout sa vie contre le remord et vécu dans la contrition...

Un espace dévoilé, un indice, un aveu...le petit rien que le serment de silence qu'il dût prêter à Ujio sur le secret de sa naissance...un petit mot à peine audible prononcé par ce don pour soulager sa conscience dans toute cette terrible affaire.

Un petit fil qu'Asphodelle aurait pu suivre...et qu'Asphodelle ne découvrit pas par la croix, mais par l'arme de métal que lui laissât son père...

Une profonde désolation s'abattit sur son corps qui se vouta...ses yeux perdirent de leur fierté, son regard de sa détermination...ses sourcils s'abaissèrent dans une pantomime digne des plus jolis masques tristes de Venise...
Lourd était la révélation...si lourd était l'acceptation de ce que son existence imposa à cet homme, qu'elle détestait moins...qu'elle détestait encore...qu'elle aimait toujours, à qui elle en voulait...dont elle s'était passionné...
Le fardeau se posa sur son dos comme l'on charge la vieille mule...de soldat il ne restait qu'un tas de cendre et au centre, une vieille jeune femme, accablée et la bouche serrée, tenant bon sous la masse de la réalité brute, le corps ramassé...la main prenant de force ce qu'elle pouvait de la croix de bois...
Ses yeux avaient comme récupéré la quête de son père...et elle se mettait à chercher elle aussi, dans la lourdeur de l'air, l'issue inexistante que certaines fatalités ferment aux âmes qui vivent, des âmes qui passent des épreuves qui coupent le souffle, et qu'il faut passer, en ne mourant pas..en continuant malgré tout.

Elle écouta comme la biche blessée la promesse de son oncle...et le regarda comme la seule amarre qu'il lui restait et dont elle n'avait le choix...

Elle demanda simplement d'une voix atone :
comment est-il mort?
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Asphodelle



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MessagePosté le: Sam Avr 18, 2009 3:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

Asphodelle ne saura jamais comment son père mourrut...






La question posée à Caleb se suspendra dans le temps, et toute sa vie, elle aura cherché à réunir les pièces d'un puzzle éparses, à jamais.

Caleb était parti en retraite, et il partait. Cela était tout.

Sans un mot pour sa nièce, sans un détour vers sa figure, il abandonnait, comme son frère le fit par le passé, la fille, la née de sorcière.



La maison tombait en désuétude. La saison avait passé, une nouvelle saison arrivait.

Elle avait la clé dans sa poche, et elle était devant cette porte fermée, la même qu'elle passa il y à des mois de cela pour trouver refuge sous la pluie.



Devant cette porte, elle se demanda ce qui pouvait bien faire chez elle...ce qui pouvait bien faire qu'on l'abandonne ainsi.

Des blasons, des atours, des devises de son père...tout cela s'éparpillait dans le vent, dans une résonance aussi creuse qu'une tombe.

La tête baissée, elle prenait la pleine mesure du vide. Le vide rempli de rien, bien aimable encore, qu'on le remplisse d'un quelque chose.

Le néant...serait plus juste...

Celui qui se mange lui-même, la terrifiante anti-matière capable de se générer elle-même sur de....l'absence.


Mais Asphodelle à cette heure, entend sonner les cloches du soir...au seuil de l'enfer, au seuil de sa solitude, au seuil des révélations aussi claquantes qu'un battement de soie dans le vent, aussi creuses que le puit sans fond qui s'étend sous leur fondement...

Elle se demande juste...

Elle se demande juste, ce qui fait chez elle, que toujours, on l'abandonne.

Oh là-haut, une envolée de corneilles s'éparpillent sur le souffle de sa peine, sur le courant de son chagrin et la courbe lisse de son désarroi...aussi grand que l'infini.

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Asphodelle



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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2009 7:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un carreau était cassé...
Des souris avaient profité du vide du lieu pour se faufiler et faire leur nid, vivre leur vie de souris dans une maison inhabitée.

Depuis la mort de Caleb, Asphodelle avait laissé la maison à la décrépitude. Le jardin était en friche, les rampants s'emparaient des façades, tentaient de les absorber ou de les manger, de les emporter dans les Enfers...
La mousse séchée avait tenté la reconquête des murets, les fruitiers n'étaient pas taillés et avaient fourni des fruits sauvages...

Le séjour, les corridors, la cuisine sentait le rance et le renfermé, le moisi et la poussière...la crotte de rongeurs.
Sur les meubles, des draps blancs jetés en vitesse, il manquait quelques chaises, la vaisselle avait été décimée, quelques bougeoirs d'argent également : les serviteurs les moins scrupuleux s'étaient un peu servi au passage.

Le bureau était intact. Encore sur le plan des feuilles griffonnées à l'encre d'une main hésitante...l'encre s'évaporait dans un parfum âcre de noir de chine.
Les livres étaient là...les tableaux...les visages...

Dans la chambre, les robes n'avaient pas été emportées...une cependant avait semble-t'il perdu son col de macramé, une autre son passement aux manchettes.

Asphodelle après avoir fait le tour, se retrouva désœuvrée dans le séjour, sur le parquet qui craque sur une latte, l'oeil désolée, un soupir soudain et profond sur cette maison qui représentait si bien le chaos de sa vie personnelle...Du pas-fini par ici, et du fatigué par là...des traces de batailles, des marques de larcin, et tant de choses dissimulées, cachées, mystérieuses sous les draps blancs de son passé.

Pinçant les lèvres, elle passe une main sur son menton, en pleine réflexion, et sans davantage s'appesantir dans la contemplation du chantier, s'assoit sur un canapé drapé un peu dur...

Elle travaillera plus tard...dans le filon d'or des rayons de soleil, lorsque ceux-ci viennent mourir en grâce sur l'horizon rouge puis bleu...

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Mordekaï



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MessagePosté le: Lun Oct 03, 2011 9:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[Dans une rue des Faubourgs depuis la Villa Plantagenêt]

A tout moment de sa vie, on peut tomber sur des évènements si déterminants qu'ils peuvent devenir au détour de ses choix, de véritables carrefours, ce que l'on appelle "la croisée des chemins"...Tout peut continuer, ainsi que cela a toujours été, ou bien, tout peux basculer au point de changer définitivement la donne.

Alors qu'elle entraînait ces compagnons vers sa destination, Mordekaï sentit qu'au bout de ces voyages, elle allait peut-être pouvoir provoquer sa chance d'éclairer le passé, afin d'affronter l'avenir l'esprit plus clair, et d'illuminer enfin...son présent. Cependant, si ce sentiment persistant se reposait en son coeur, elle savait que ce qu'elle devait d'abord faire, c'était de sauver l'âme de sa mère, qui, plus le temps passait, s'enfermait dans un personnage sombre, manipulateur et obtus.

Elle avait réussi à réunir les morceaux du puzzle, au fur et à mesure qu'elle côtoyait Abigaïl, et elle avait compris qu'elle ne pourra jamais le faire seule.
En réalité, elle avait compris qu'une seule personne pourrait le faire...même si celle-ci avait rendu son dernier souffle il y à longtemps. Une seule personne pourra frapper l'esprit de sa mère de la foudre...

Elle n'était pas sûre, car Abigaïl était obscure, occulte...peut-être déjà trop loin dans son délire, peut-être déjà perdue. A vrai dire, elle ignorait totalement ce qu'elle allait provoquer...peut-être la plus infernale des colères, ou le plus écrasant mépris...


Mordekaï relève le menton et affermit son pied : elle ne faillira pas, quelque soit la réaction de sa mère, elle saura lui tenir tête mais n'en sera plus blessée. Ce sera son choix, ce sera sa décision.

Son regard s'ancre dans l'instant présent, et son esprit se prépare, tandis que se profile sur la lumière déclinante de fin d'après-midi, le faîte du toît.

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Dernière édition par Mordekaï le Dim Oct 23, 2011 4:01 pm; édité 1 fois
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Mordekaï



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MessagePosté le: Lun Oct 03, 2011 10:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[Dans une rue des Faubourgs, devant la Villa "Terra Nostra"]


Cela se voyait et se sentait, que cette résidence à la pierre grisonnante était inhabitée depuis un certain temps.
Une petite cour s'avançait devant la porte d'entrée, afin de ne pas laisser les visiteurs dans la rue.

Sur le linteau, "Terra Nostra" annonçait la propriété de la bâtisse.
De chaque côté de la porte, deux fenêtres rectangulaires ne s'ouvrant que par l'intérieur, sont chacune obturées par un volet bois interne.


C'est ici...annonça t'elle, un brin nerveuse.

Gémini, veux-tu bien rester avec ma mère ici devant? Nous passerons par derrière avec Salim...

Sans attendre sa réponse, elle s'élance non sans avoir jeté un regard vers celui-ci, de plus en plus nouée.
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