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[RP] [Trastevere] Confessionnal d'Ingeburge

 
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Ingeburge



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MessagePosté le: Jeu Juin 12, 2008 12:18 am    Sujet du message: [RP] [Trastevere] Confessionnal d'Ingeburge Répondre en citant

[HRP]Note préliminaire laconique mais ô combien primordiale :
Tout ce que vous lirez dans ce RP ne pourra et ne saura être retenu lors de RP ultérieurs contre les personnages concernés.
Bon jeu.[/HRP]



Ingeburge aimait à aller prier dans une petite église sise dans le quartier du Trastevere.
Le rione était composé d'un dédale de ruelles étroites où les voitures ne pouvaient pas passer à cause des balcons et des encorbellements. Son isolement lui conférait une ambiance insolite et bien différente des abords du palais pontifical.

En ce jour, la jeune femme se trouvait dans ce confessionnal, comme il lui arrivait plusieurs fois par semaine. Elle y recevait les fidèles désireux de débarasser leur âme et leur conscience du poids de leurs fautes. Point n'était besoin de prendre rendez-vous, elle était à l'écoute de tous, simplement désireuse d'aider les aristotéliciens tourmentés.
Assise dans le beau meuble en noyer sculpté, elle s'adonnait à son vice : l'exégèse du Sanctam Aristotelicam Ecclesiam Codex Iuris Canonici. Elle lisait tranquillement, se repaissant avec délectation d'un certain article, presqu'en transe mais pas tout à fait quand même...


Balisé [RP] par Kad.
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Fra_Diavolo



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MessagePosté le: Jeu Juin 12, 2008 12:22 am    Sujet du message: Répondre en citant

Parti à la recherche d'un confessionnal, l'évêque du Puy s'était rendu dans les faubourds de Rome, là où lui avait-on dit, la cardinale Ingeburge avait ouvert un confessionnal.

C'était plutôt suicidaire d'aller se faire confesser là bas, mais bon, de toutes façons, il y avait le secret de la confession, et il était sûr que la cardinale le respecterait... enfin il espérait!


Bon allez on respire.. une fois... deux fois... on expire aussi un peu... trois fois!

Et il toqua à la porte du confessional.

Ca y est, il est trop tard pour reculer!
pensa-t-il alors.
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Ingeburge



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MessagePosté le: Jeu Juin 12, 2008 12:27 am    Sujet du message: Répondre en citant

En entendant toquer contre la paroi du confessionnal, Ingeburge leva les yeux de son ouvrage en soupirant, Dieu qu'elle se régalait, quitta l'air extatique qu'elle arborait et demanda :
_ Oui?
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Fra_Diavolo



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MessagePosté le: Jeu Juin 12, 2008 12:33 am    Sujet du message: Répondre en citant

Non! Oulah... pas malin de dire ça!... de Dieu! L'évêque rougit. Il commençait avec un blasphème!
Il pris place dans le confessionnal :


Et bien... bonjour Emminence! Je viens car... comme vous l'entendez, j'ai besoin de me confesser. Pour un péché avec lequel vous êtes très familière je crois : l'intempérance!

J'ai comment dirais-je... légèrement traitée son Emminence Anguillerusée comme une vieille chaussette, pour reprendre les dires d'Arakiriman.
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Ingeburge



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MessagePosté le: Jeu Juin 12, 2008 12:56 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ingeburge n'eut pas le temps de répondre sa petite phrase d'accueil "tirez la bobinette et la chevillette cherra" que déjà le pêcheur prenait place dans le confessionnal. Elle reconnut en ce dernier le Légat de l'Inquisition, Fra Diavolo. Elle n'en fut guère suprise à vrai dire, la passion fait commettre des erreurs. Elle en savait quelquechose. Elle laissa son livre de côté, comme à regrets mais se consola bien vite, le pénitent était tout de même au nombre de ses amis et c'était bien la première fois qu'il allait se confier à elle. Qu'allait-il donc bien pouvor révéler comme détails croustillants? Les rôles étaient changés, il allait donc passer sur le grill lui qui recevait tant de gens dans son proprre confessionnal.

Elle l'écouta puis répondit :

_ Bienvenue en ce splendide confessionnal ouvragé, façonné par des maîtres ébénistes de Milan et que j'ai fait retirer de...
Elle se tut, ce n'était pas encore l'heure de la visite guidée aux évêques teutons au visage cramoisi de coups de soleil, ça c'était après. Elle enclencha donc son autre refrain :
_ Bienvenue horrible pêcheur car assurément vous avez dû pêcher pour poser votre postérieur dans ce splendide confessionnal ouvragé, façonné par des maîtres...
Ahem.


Elle se tut et ajouta :
_ C'est moi qui dis de quel péché vous souffrez, votre recul vous honore mais de grâce, laissez-moi faire mon travail. Quand vous allez chez le physicien, vous vous saignez vous-même peut-être? Que nenni. Vous laissez ce charlatan vous videz de votre humeur sanguine.
Laisse-moi donc déterminer la nature de votre faute. Je peux déjà dire que vous êtes un brin orgueilleux. Hop.
Ah et au fait, moi intempérante, ah ah ah.


Elle ricana et dit :
_ J'ajoute donc en sus de votre orgueil le mensonge. Et ce n'est pas tout... Ainsi donc vous vous êtes laissé emporter par votre mouvement premier. Et contre un cardinal de surcroît. Hum.
Dites-moi en plus.

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Dernière édition par Ingeburge le Jeu Juin 12, 2008 1:47 am; édité 1 fois
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Fra_Diavolo



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MessagePosté le: Jeu Juin 12, 2008 1:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oh non! Cette confession se promettait ennuyeuse, déjà la cardinale commençait à se prendre pour une guide touristie, et déjà, l'évêque avait commencé à se lever pour fuir au plus vite avant que le fastidieux discours que promettait le ton d'Ingeburge n'handicape à jamais sa bonne humeur!
Mais non, Dieu merci, la cardinale s'était arrêtée... avait-elle peur de perdre un client prolixe?
Quoiqu'il en soit, l'évêque se réinstalla tranquillement tout en écoutant Ingeburge parler et commenter son postérieur, ce qui eu pour effet de flatter l'évêque qui avait été fort déçu de ne point pouvoir l'exposer en raison de l'annulation du concours de beauté qui était censé avoir lieu au Puy.
Puis tandis qu'elle parlait, l'évêque tentait de l'arrêter, lui qui était venu simplement pour une affaire d'intempérance, le voici coupable d'orgueil et de mensonge, à ce train là, il sortirait démon lunaire de cette confession!


Euuh mais euuh! Mais la cardinale continuait à parler. Quant enfin elle l'invita à prendre la parole, il bagaya un instant :

Heu... bah disons que que... je ne peux vraiment pas supporter son Emminence Anguillerusée... et bon, étant tous les deux missi inquisitori, nous sommes bien sûr amené à nous voir souvent à l'inquisition. Bon d'habitude, j'essaie de rester calme, j'ai même réussi à avoir de très bon rapport avec Monseigneur Arilan du temps où nous étions tous les deux légats, malgré le fait que lui non plus, je ne l'apprécie pas trop. Mais là, il s'avère que récemment, j'ai tenu des propos du style, Là, l'évêque prit une voix autoritaire :"Bon, maintenant, t'arrêtes ton délire Anguille! Il s'arrêta de parler rougissant un peu.

Bref, je ne pense pas vraiment que cela soit une manière adéquate de parler à un cardinal...
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Ingeburge



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MessagePosté le: Lun Juin 16, 2008 12:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

Mains tendues devant elle, Ingeburge regardait ses ongles d'un air parfaitement concentré. Plongée ainsi dans leur ô combien inintéressante contemplation, elle paraissait à di mile lieues de la conversation mais en fait, elle écoutait attentivement le... Puysard? Puyssien? Puysot? Ah, le Ponot! Elle pouffa, c'était trop mignon comme gentilé, vraiment.

Le Ponot se tut donc et Ingeburge releva la tête, ne pipant mot et observant le futur pénitent d'un regard vide. Quelle idée avait-elle eu d'ouvrir son confessionnal en ce jour? Elle aurait pu être plongée dans un baquet d'eau chaude ou alors en train de se rouler dans le sable à Ostie. Et non, elle recevait Fra qui lui paraissait bien gêné, étrange.

Elle dit enfin :

_ Sont-ce là les seules malheureuses paroles que vous ayez prononcées? A combien de reprises cela s'est-il produit? Qu'avez-vous ressenti en le faisant? Pourquoi alors que visiblement vous vous étiez contenu jusque lors avez-vous laissé libre vos cours à vos colériques épanchements?
Hum, pas mal comme question, pensa-t-elle, il faudra que je la note pour la ressortir à l'occasion.

Elle fixa Fra et ajouta :

_ ...
Euh non, rien finalement, c'était déjà pas mal. Il fallait faire durer le plaisir. Voir le Ponot penaud, c'était trop bon.
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Fra_Diavolo



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MessagePosté le: Lun Juin 16, 2008 11:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Après un court moment d'hésitation (l'évêque ne passant jamais trop de temps à réfléchir, ses moments d'hésitations étaient souvent courts), Fra, s'imaginant que la cardinale était perdue dans de longues et interminables prières, à moins qu'elle ne réadmirait encore la fantastique dorrure de son confessionnal, fit un... toc toc t...?

La cardinale avait pris la parole juste sur son dernier toc, il rougit en espérant qu'elle ne l'ai pas trop trop entendu.

Tandis que les questions défillaient, l'évêque se demanda un instant si Ingeburge était au courant pour son dernier acte de luxure, ce qui le fit allègrement transpirer, quand enfin son côté rationnel repris le dessus, et qu'il compris que cette question était tout à fait adaptée au péché qu'il venait d'avouer.
De plus, il est vrai que "colériques épanchements", c'était vachement bien tourné, il hésitait à demander à Inge si c'était d'elle. Puis après un court moment :


Colériques épanchements... c'est de vous?

Hem, sinon, pour les paroles, bah, je dirais qu'il y en a eu beaucoup d'autres, je n'ai absolument pas eu une attitude amicale, et je pense dépassant les frontières de l'irrespect parfois, envers le cardinal Anguillerusée, et ce durant plusieurs jours.
La raison, c'était qu'il y a bientôt un mois, j'avais discuté avec les autres missi pour savoir ce qu'ils pensaient d'Anguille, car je me demandais si j'étais vraiment le seul à avoir un problème avec lui... et il s'est avéré que tous ceux interrogés m'ont répondusque son attitude n'était pas vraiment bénéfique pour la congrégation... maintenant, ça n'a pas été le seul déclencheur, il m'a peut-être particulièrement gonfflé un jour, et je me suis complètement lâché...
Tandis qu'il parlait, il réalisait qu'il ne savait même plus comment tout ceci avait commencé...chic, du coup, me souviens plus pourquoi j'ai péché moi! Vais p't'être sortir sans pénitence! songea-t-il amusé.
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Ingeburge



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MessagePosté le: Mar Juil 22, 2008 9:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La confession se poursuivit encore et encore avec pensées scabreuses et jeux de mots foireux mais ce qui se dit ne sera pas laissé à la postérité.
Sachez simplement que Fra diavolo fut copieusement fouetté.

On voit où ça l'a mené...

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UterPendragon



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MessagePosté le: Mer Oct 15, 2008 4:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le calme romain n'avait pas apposé son sceau aux faubourgs, et ainsi, dès les premiers contacts physique avec la foule, le vieil Aymé sut qu'arriver jusqu'au confessionnal qu'on lui avait indiqué avec un sourire amusé. Si bon qu'il était, il ne faisait confiance que jusqu'à un certain point, et sentait au fond de son coeur que tout ne tournait pas tout à fait rond. Les rues bondées n'étaient pas un souci pour lui, et il gracia le Ciel d'avoir pensé à revêtir sa simple robe de bure, qui permettait de glisser simplement à travers la masse compacte d'hommes et femmes.

Ah, s'ils avaient su... Mais rien ne faisait plus plaisir au recteur grégorien de pouvoir rester proche du peuple, c'est ce qu'il avait toujours prôné et prônerait toujours, avec conviction et acharnement. Cette envie de rendre l'Eglise accessible à tous, il n'avait cessé de de la rendre plus forte, et y avait oeuvré sans relâche, en son diocèse, mais aussi comme il le pouvait, à Rome. Le ciel était d'un bleu immaculé, et quelques oiseaux marins voletaient innocemment au-dessus des toits. Ô combien de fois le Von Frayner avait espéré avoir le privilège de s'envoler, de se rapprocher de l'astre solaire, de rejoindre ces animaux dont la grâce n'était égalée que par de rares oeuvres d'arts.

Un tournant se dessina face à lui, il le prit et s'approcha du bâtiment qui élevait ses colonnes face à lui. Puissante représentation de l'Eglise, tendre vers le paradis, ainsi était le message de ces tourelles en haut desquelles un clocher se montrait. Pointant du doigt le Ciel, d'un air presque accusateur, elles laissaient à chacun imaginer l'avenir qui l'attendait. Cette peur de l'inconnu était comblée par le dogme, qui en avait sauvé plus d'un, au final. Il se trouvait déjà face au grand portillon de bois, qu'il poussa. Un coulissement accompagné d'un grincement sonore lui répondit. La grimace s'affichant sur le visage ridé du vieil homme ne présumait rien de bon... Son intuition ne l'avait que de rares fois trompée...

Le confessionnal se révéla judicieusement dissimulé, il fit quelques pas, s'arrêta, recommença et fit de même plusieurs fois de suite. Y va? Y va pas? Venir jusqu'ici inutilement eût été désolant, alors il se décida, entra par la petite porte de bois qui était restée ouverte, et attendit, l'anxiété qui lui tenait l'estomac l'empêchait de prononcer quelque mot que ce soit.

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Ingeburge



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MessagePosté le: Sam Oct 18, 2008 10:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

Comme toujours lorsqu'elle voulait échapper à l'oppression romaine, Ingeburge se rendait dans le quartier du Trastevere au sud de la cité pontificale. Et quand elle n'était pas chez elle, au Palazzo di Diana, elle profitait du calme et de la pénombre de son confessionnal.

C'est là qu'elle trouvait en ce jour d'octobre lumineux. Penchée sur un recueil de textes profanes, elle ne se rendit pas compte tout d'abord qu'un visiteur avait pénétré dans la petite chapelle. C'est un clerc qui vint la déranger dans la sacristie pour lui indiquer qu'un homme d'âge mûr attendait à la porte du confessionnal.
Un peu étonnée qu'on vienne la déranger jusque là, l'adresse n'étant pas largement diffusée, elle délaissa sa lecture pour se rendre auprès de la personne désireuse de la rencontrer.

Quelques pas la mena près de cette dernière et elle ne put retenir un mouvement de surprise en reconnaissant la silhouette de l'homme. Elle chuchota :

_ Aymé?

Mais elle se reprit, elle traitait chaque fidèle de la même façon dès lors qu'il s'agissait de soulager leur âme de leurs tourments et elle l'invita d'un simple geste à prendre place. Elle-même pénétra dans l'imposant meuble en noyer et s'assit.

Elle garda le silence, attendant que le prélat grégorien décide de prendre la parole.

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UterPendragon



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MessagePosté le: Dim Oct 19, 2008 8:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La prestance de Son Eminence contrastait avec la simple et sobre robe de bure du vieil Aymé. Mais cette austérité ne pouvait toutefois qu'aller de pair avec ce désir de repentir qu'il avait depuis déjà tant de temps, mais qu'il n'avait jusqu'à présent pas su exprimer, pas réussi à extérioriser, jusqu'à ce jour. La comtesse de Carpentras était la seule qui pourrait traiter n'importe qui avec une objectivité quasi-totale, et en qui il avait une relative confiance. Dès que les premiers pans de soie noire furent en vue, ce qu'il restait d'entrailles du meneur grégorien se contracta, et il sentit ses jambes frémir, mais ce ne fut rien comparé à la crainte qui s'était emparée de lui.

Le signe qui lui fut adressé ne laissa aucun doute en son esprit, et d'un pas fort peu assuré, il entra et prit place dans l'atmosphère à la fois rassurante et étouffante du confessionnal. Ô Dieu sait qu'il en avait à raconter, sa vie n'avait point été uniquement péché, toutefois... ce repentir était le premier depuis déjà plus d'une très longue année. Caressant machinalement le bois de noyer qui lui paraissait d'une immense douceur, il se racla la gorge mais ne dit rien. Le besoin d'un instant de réflexion se faisait toutefois sentir, il ne pouvait abandonner cette situation de dissimulation dans laquelle il avait vécu si longtemps sans y penser, ne serait-ce qu'un très court moment...

Le Von Frayner se décida enfin à parler, les souvenirs affluaient par vagues en son esprit, trop puissantes et si immenses qu'il ne pouvait s'en protéger, la muraille spirituelle formée peu à peu se fissurait...


Eminence, pauvre pécheur que je suis, à genoux devant Dieu, je viens implorer le pardon des Cieux et de l'Eglise pour l'abandon de moi-même. Mes actes ne sont pas, ne furent pas à l'image de ce que je prônais, j'ai sombré dans l'excès, j'ai laissé ma Foi s'éloigner peu à peu, remplacée par l'Erreur.


Il avait déjà fait ce qui lui paraissait le plus complexe, reconnaître sa faute auprès d'une personne autre que lui-même. Restait désormais l'énumération des fautes, ce qu'il pensait aisément réalisable, mais s'il avait su ô combien il était dans l'erreur.

J'ai fauté, Eminence.

Il y a de cela bien des années déjà, alors que je n'étais qu'un simple soldat lorrain, serviteur aveugle de ma patrie, je tuai. Ma lame ôtant la vie avec trop de facilité, mon bras guidé par la haine, j'en ai oublié ce qui m'avait été dit lors de mon baptême, cette idée d'amour aristotélicien. Je ne pensai pas un instant que mes adversaires soient capables d'éprouver quoi que ce soit d'humain... Ces hommes, je... revois encore leur regard, avaient-ils peur? Etaient-ils même terrifiés par la mort? Je ne sais... J'ai fermé les yeux, et ait repris de plus belle, découpant bras et membres au rythme de cette danse macabre si excitante... N'aurais-je pas dû réfléchir avant d'agir? M'efforcer de ne pas précipiter leurs âmes le plus loin possible de leur enveloppe terrestre?


Cette vision hantait le Seigneur de Ménil-la-Tour depuis tant de mois déjà, le réveillant en sursaut au cours de son sommeil qui n'était plus aussi calme et reposant qu'auparavant. Sa tension avait parfois été telle que sa blessure du sacre, lorsqu'il avait été poignardé traitreusement par les penseurs hérétiques, laissant couler le sang, tel un flot dévastateur, s'était réouverte. Il revoyait les lances dansant avec sabres, bâtons et autres, tandis que le soleil prenait une couleur s'approchant du rubis. Ses mains se contractèrent, serrant le tissu avec une force dont il n'avait pas fait preuve depuis déjà tant d'années, mais il continua :

J'ai fauté, Eminence.

Alors que j'étais encore jeune et vigoureux, je me rendis dans une taverne Lorraine, me reposant durant quelques instants avant de reprendre la route en direction de Verdun. Je bus quelques verres, mais pas outre mesure, mangeai à ma faim, puis m'installa devant le feu. Quelques instants passèrent, et j'ouïs alors quelques paroles venant de l'autre bout de la pièce, vint alors une discussion fort animée, durant laquelle nous échangeâmes à propos de l'histoire de ce duché relativement triste, à cette époque. Je fus alors apostrophé par une femme, dont je ne puis oublier le nom. Et je l'ai aimée, la nuit durant, cette femme, je lui ai offert mon coeur, mon amour, et je m'en suis détaché... Soit, nous sommes devenus fort proches, après s'être éloignés, nous nous retrouvâmes au sein de l'Ost, mais là n'est réellement pas le sujet... J'ai péché, j'ai oublié et renié mes engagements, j'ai aimé avant le mariage...


Le visage aux si délicats traits lui revint à l'esprit, la bonté sans borne de celle pour qui il aurait traversé des mers... Michaella... Elle aussi apparaissait dans ses songes inquiétants, au beau milieu de la bataille... Peut-être... Peut-être n'aurait-il pas dû l'abandonner de la sorte, sûrement même... Sa lame avait taillé des corps au cours de l'assaut du bastion de Toul, il avait été présent, combattant dos à dos avec Torpedo, actuel colonel... Ceci paraissait si irréaliste qu'il n'arrivait pas à le croire. La sensation que l'évêque de Toulon éprouvait au contact du bois lui rappelait tant celle de la si douce peau de son aimée, qu'il avait tant caressée cette soirée. Enfoui au plus profond de son coeur, jamais il n'avait réussi à se séparer de cet immense manque que représentait une présence féminine à ses côtés. Se satisfaisant de l'Amour de Dieu, il avait toutefois trouvé Celui-Ci fort peu distributeur de baisers... Mais désormais, il avait découvert ô combien cette divine présence à ces côtés, quand bien même il l'imaginât parfois, ou la pensa dans chaque chose, le rassurait.
Une brèche était déjà largement ouverte dans la muraille.


J'ai fauté, Eminence.

Mes rapports avec la hiérarchie se sont souvent montrés fort complexes, probablement trop d'ailleurs... Déjà, alors que je n'étais que curé d'Epinal, j'ai défié l'autorité ecclésiastique de Monseigneur JLam, j'ai ainsi fait preuve de fort peu de diplomatie, en passant outre sa présence et me dirigeant droit vers la curie, ce qui m'avait par ailleurs valu une réprimande terrible... Beaucoup m'ont dit que j'étais un clerc hors pair, suffisamment pour que mon coeur en soit gonflé d'orgueil... Voici désormais longtemps que je sers aveuglément l'Eglise, et... lorsque je vois parfois l'incohérence de certains, je ne peux m'empêcher de m'exprimer, surtout ces derniers temps, et quand bien même ils soient bien plus hauts dans la hiérarchie. La curie n'y a pas échappé, ni vous, Eminence, mais... Je dois dire que je croyais vous porter en mon coeur, je pensais que cette amitié était réciproque, mais je ne sais plus... Je m'égare...
Il m'arrive régulièrement de penser au bienheureux Pouyss qui mourut pour avoir défié l'autorité papale, nombre d'échos viennent perturber la sainteté de cet homme, mais je suis persuadé que ceci n'est qu'un lot d'idioties. Il me faut me réguler, Eminence, et j'implore le pardon du Tout-Puissant, en espérant repartir sur de nouvelles bases...

Ce qu'il avait entendu l'avait trop perturbé pour qu'il reste de marbre, il avait été rongé d'inquiétude, de désespoir, de rage, tout cela mélangé, suite à certains échos qu'il avait eu à propos de lui-même. S'étant pensé apprécié par nombre de prélats, en premier par la princesse de Cologne, Aymé s'était bien rendu compte qu'il s'était leurré, trompé et avait trop espéré. On ne pouvait changer l'idéalisme romain du jour au lendemain, ni le comportement des prélats, mais ceci, c'était un autre souci, il n'avait pas à s'en charger, du moins pas pour le moment. Ses prières étaient toutefois régulièrement adressées à Dieu afin qu'il change cette vision de vice, de péché de luxure qu'on pouvait souvent avoir de l'Eglise...

J'ai fauté, Eminence.

Trop de fois, j'en ai oublié la patience et la tempérance, j'ai été pris d'excès, d'envie, et je m'attendais à ce que tout me tombe dans les mains à l'instant où je l'espérais. Par exemple, l'archevêché d'Arles, que j'ai tant espéré, a produit chez moi l'effet d'un gain, de quelque chose que je me devais d'obtenir, quoi qu'en soit le prix, et j'en suis venu à être pris d'impatience, à ne plus cesser de penser à l'ornement qui viendrait encadrer mon blason... Trop de matériel, trop peu de spirituel, j'ai été saisi par ce que je combattais. Je ne cesse de me gourmander à ce propos, et j'espère avoir réussi à me débarrasser de ces pensées qui me hantaient sans répit... Je ne veux plus que cela se produise, Eminence... Non, je ne veux plus...


Les larmes roulaient sur sa peau parcheminée, qu'on aurait cru pouvoir déchirer ne serait-ce qu'en la caressant, la souffrance s'était évacuée au fur et à mesure de la révélation de l'horreur dans laquelle il avait vécu, dans les reproches incessants qu'il s'était faits... Le recteur grégorien avait lutté, portant bien son prénom en Aimant sans cesse Dieu et Sa Création, Ses Enfants. Mais devait venir un jour où la muraille céderait, ce jour était venu. Le flot de pleurs retenus à grand peine traversait ses remparts spirituels et psychologiques, dévastant sur leur passage les convictions passées et ancrées du vieil homme. Il leva les yeux, et attendit le verdict, qu'il recevrait avec plaisir.
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UterPendragon



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MessagePosté le: Mer Nov 19, 2008 10:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Plusieurs minutes s'étaient écoulés, les larmes séchaient peu à peu, asséchant les rivières formées par ses rides. L'espoir naissait dans ses yeux, mais une légère crainte aussi, il attendait... Son Eminence devait réfléchir, le blâme viendrait, il le sentait, mais cette attente devenait difficilement supportable, il culpabilisait... beaucoup, trop même. Aurait-il tant péché? Il fallait qu'on lui réponde, il le fallait, avant que la folie ne s'insinue en lui.
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Ingeburge



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MessagePosté le: Dim Jan 11, 2009 10:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Rien n'était venu car Ingeburge ne pensait pas pouvoir aider son confrère. Les raisons étaient multiples et elle lui avait écrit pour lui expliquer :
Citation:
Cher Aymé,

Il y a plusieurs semaines de cela, vous avez ressenti le besoin de vous confesser et vous m'avez choisie afin e vous accompagner sur ce chemin douloureux mais porteur de renouveau.
Je vous ai écouté mais je suis demeurée silencieuse.

Pourquoi? Car j'estime que je ne suis pas la personne la plus à même de le faire. Vos propos sont fortement entachés de rancune et d'aigreur à mon endroit et vos récentes déclarations n'ont pas atténué chez moi cette impression.
Je ne pense pas qu'il soit approprié que je vous écoute et que je vous donne l'absolution car votre confession tient plus du règlement de compte que d'une introspection sur vous-même.

Je vous conseille, ar j'ai de l'amitié pour vous, quoique vous en pensez, de vous adresser à un autre prêtre qui ne sera pas personnellement impliquée comme je peux l'être moi-même.


Qu'Aristote vous garde et puissiez-vous trouver la paix en votre cœur.

Ingeburge.




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Morte deux fois en trois jours, vise le triplé
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MessagePosté le: Dim Jan 11, 2009 11:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une lettre lui parvint... La colombe, élégante et douce, vint picorer quelques grains de-ci de-là, tandis que le vieil homme caressait avec délicatesse la tête du volatile. Récupérant le parchemin, il le décacheta, et déposa ses yeux sur la lettre, et reconnaissant l'écriture, il déglutit. Les larmes lui vinrent, et coulèrent sur son visage... Alors, il saisit rapidement la plume, qui frotta avec un léger crissement sur le velin.

Citation:
Chère Ingeburge,

Je vous réponds car je ressens un besoin pressant de vous dire clairement ce qui me pèse sur le cœur depuis tant de temps...

Je me souviens encore de nostre première rencontre, et de nostre étroite collaboration qui s'en suivit. Si vous vous souvenez, nous œuvrions ensemble, étant les seuls évêques du CESE encore présents. Je me souviens aussi de vous avoir accordé ma confiance quant à la succession d'Inorn... Jamais je ne l'ai regretté, et jamais je ne le regretterai.

Oui, je dois reconnaître que j'étais jusqu'à peu terriblement jaloux de vostre personne. Mon orgueil a gonflé, au cours des années... Abondance de titres parfois inutiles, projets réussis, j'ai cru par moment avoir des connaissances et une sagesse que je ne possède pas. Le fait que vous ayez été couverte de la pourpre cardinalice m'a réjouit pour vous, mais je pensais plus le mériter. Dieu que je me trompais alors... Je l'ai compris au cours du temps, et c'est l'une des raisons de mes griefs à votre égard, c'est de savoir que vous m'êtes grandement supérieure.

Pourtant, Dieu sait que je vous apprécie... je dirais même que j'ai pour vous une grande affection. Et j'avais aussi un profond désir, dont je ne vous ai encore jamais parlé, mais qui me tenait à cœur. Et l'ordre teutonique me paraissait être une solution. Ainsi, devenir frère et sœur de Sang.

Mais là n'est pas tout à fait la question, par ces mots, sachez que je regrette tout le mal que j'ai pu vous faire, et j'espère de tout mon être que vous m'accorderez votre pardon. Dans cette optique, et sachant que j'ai désormais énoncé ce qui me pesait sur la conscience, je m'efforcerai d'annihiler de mon être toute colère...

Dans l'espoir que l'Amitié nous unisse,


Aymé.



Et la colombe s'envola... Porteur d'un message lourd, mais signe d'une délivrance immense...
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