L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church Index du Forum L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church
Forum RP de l'Eglise Aristotelicienne du jeu en ligne RR
Forum RP for the Aristotelic Church of the RK online game
 
Lien fonctionnel : Le DogmeLien fonctionnel : Le Droit Canon
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

[RP] Rome, enfin...

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church Index du Forum -> La place d'Aristote - Aristote's Square - Platz des Aristoteles - La Piazza di Aristotele -> Les faubourgs de Rome - The suburbs of Rome - Die Vororte von Rom - I Sobborghi di Roma
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Philippe Desmoulins



Inscrit le: 13 Aoû 2009
Messages: 4

MessagePosté le: Jeu Aoû 13, 2009 10:49 pm    Sujet du message: [RP] Rome, enfin... Répondre en citant

Rome, enfin...

Philippe avait accéléré le rythme à la vue des premières lueurs de la cité millénaire. Les poursuivants n'oseraient pas, non, les suivre dans les faubourgs. La cité était trop bien gardée, trop fréquentée. Quelques heures d'avance tout au plus, ils avaient sur les cavaliers qui, depuis Venise, leur donnaient la chasse. Le maître avait exigé que la nuit dernière, on ne s'arrêta point. Philippe était au bord de l'épuisement. Les chevaux l'étaient aussi. Mais il préférait cela à affronter un mystère qu'il savait pavé de très mauvaises intentions.

Quelques heures d'avance...

A dire vrai, il n'en savait rien. Peut-être n'était ce que quelques minutes. Il avait l'impression de sentir le souffle rauque des destriers noirs, ceux qu'il avait entraperçu alors que lui et le maître avaient accosté dans la cité des doges. L'escorte avait lâché depuis, pour faire diversion. Mais visiblement ça n'avait pas suffit. Il n'osait imaginer le sort qui leur avait été réservé. Non, ils n'avaient pas fui. Fidèles parmi les fidèles. Ça ne pouvait se concevoir, en aucune façon.

Une année qu'ils avaient quitté la Provence. Une année entière. Philippe ne voulait pas que cela se termine ainsi, au détour d'un chemin, la gorge tranchée ou la panse trouée, après un tel périple. Il avait averti le maître, le voyage serait long et périlleux. Il en fut ainsi, mais l'espoir l'avait gagné depuis que la troupe avait fait demi-tour après Utique. Le maître avait entendu raison, et il s'en félicitait. A présent il fallait survivre.

Le maître avait suggéré Rome. Bonne idée. Jamais le carrosse, ralenti par les premières pluies de la fin de l'été, n'aurait pu atteindre le Thor sans être rattrapé par les poursuivants. Et voici que sous leurs pieds, Rome s'étalait, lascive mais vertueuse, du moins c'est ce qu'il voulait croire.


Maître, nous y voilà. Les faubourgs de Rome! hurla t-il.

Une voix répondit...

Bien, Philippe, bien. Pressons. Pressons!

Et il s'exécuta, jetant les dernières forces de l'attelage dans cette course folle contre la montre...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Daimones



Inscrit le: 27 Jan 2008
Messages: 24
Localisation: Cour des Miracles

MessagePosté le: Ven Aoû 14, 2009 1:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Préférant d'ordinaire se déplacer à bord d'un char tiré par six porcs monstrueux, Daimones avait préféré une jument noire dont il avait vicieusement labouré les flancs durant des jours entiers...

Puis il y avait eu cette escorte... l'art de la guerre consommé, la fidélité et la bravoure ne pouvaient rien contre la folie haineuse pétrie de mysticisme dévoyé du chasseur....

Il était désormais seul en route... le vieux était resté en chemin, vers l'Orient...; cette vieille carne d'alchimiste aurait été bien incapable de suivre un tel rythme, même avec les drogues et potions qu'il confectionnait à ce effet...

Daimones avait également abandonné en route les quelques sicaires et autres pauvres hères qui avaient participé à la traque, qui contre des drogues, qui contre une poignée d'écus, qui contre une promesse non tenue, la vie sauve ou la gorge tranchée...

Il avait pourtant eu mission de rester discret.... difficille pour un homme à la peau teinte en bleue, scarifié, les yeux rouges et fiévreux des drogues qu'il buvait et respirait régulièrement, et qui aimait à porter des robes multicolores fendues de toutes part...

Il n'avait été durant tout le trajet ou presque qu'un cavalier noir... souvent, sa capuche était tombée.... et le cocher au loin, peut être, parfois plus près, avait peut-être aperçu son visage....

Le Maître avait été prévenu.... Rome. La proie allait se réfugier au coeur de la souricière... un sourire mauvais étira le visage halluciné du psychopathe....

Proche des fauxbourgs, l'homme bleu apercevait la tour d'Astrologie du Maître... depuis plusieurs lieux déjà, Daimones avait sorti un petit miroir et le portait au dessus de sa tête à bout de bras, pour qu'il réflechisse les rayons du soleil en direction de la Tour.


Peu avant que le carosse entre dans les fauxbourgs... un signal avait répondu depuis un rempart de Rome... le Maître allait prendre le relais....


Poussant sa monture jusqu'aux abords des fauxbours, Daimones se laissa tomber plus qu'il ne descendit de cheval.... laissant son cheval couvert de sang vaqer, hagard... lui Daimones, trébuchait et se dirigeait vers une bicoque très précise... hâvre et porte, porte vers la Tour par un astucieux souterrain que le Maître avait fait construire lorsqu'il s'était cru définitivement déchu...


_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé MSN Messenger
Philippe Desmoulins



Inscrit le: 13 Aoû 2009
Messages: 4

MessagePosté le: Ven Aoû 14, 2009 3:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le carrosse passait les premiers regroupements de pèlerins que la garde n'avait pas laissé entrer dans les murs. De vastes étendues de terre battue leurs étaient réservées, ceintes par des tours de bois où les premières vigies scrutaient l'obscurité, si toutefois elles n'étaient pas endormies, cuvant le vin de Toscane qu'on buvait ici comme de l'eau. La nuit, la garde ne patrouillait manifestement pas, et Philippe ne vit personne pour les interrompre. Il fit ralentir l'attelage alors qu'il traversaient enfin le quartier des teinturiers. Des odeurs nauséabondes vinrent à ses narines, et quelques mendiants pouilleux se pressaient déjà autour de lui en quête d'une pitance, aussi maigre fut-elle. Il n'avait rien à leur offrir et les dégageait prestement. Parfois devait-il administrer un coup de pied ou deux.

Le maître avait un refuge dans l'Esquilin, quartier populaire et véritable coupe-gorge coincé sur la colline du même nom, entre la basilique Majeure et les marchés du Trajan, repère de tous les brigands de la péninsule. Philippe ne comprenait pas pourquoi lui, un si noble personnage, devait se réfugier dans ce dédale de ruelles sombres et meurtrières. Il lui avait expliqué que nul ne pourrait venir l'y trouver, la cache étant un secret jalousement gardé. Philippe craignait que l'escorte, abandonnée après Venise et qui connaissait la situation de la cache, n'ait parlé d'une manière ou d'une autre. Ces hommes étaient fidèles, mais avaient la boisson facile et le verbe tout autant lorsque l'ivresse faisait son œuvre. Pis, ils avaient pu tomber entre les griffes de leurs poursuivants, et faire l'objet d'une question dont Philippe ne souhaitait même pas imaginer les méthodes.


A droite. Arrêtez-vous, fit la voix dans le carrosse.

Philippe s'exécuta. Ils se trouvaient dans une petite cour dont il ferma aussitôt les portes. Le maître descendit du carrosse, drapé dans sa bure, et sans un regard pour lui entra dans la maisonnée. Philippe le suivit après avoir donné au chevaux de quoi s'abreuver.

A l'intérieur, il faisait un noir insondable. Philippe s'employa à allumer un feu. Le maître l'interrompit.


Fol! Ne fait pas ça, nous allons attirer l'attention. Et puis cette cheminée ne tire pas: elle est condamnée. Tu peux dormir maintenant. Demain dès l'aube j'irai à la cité pontificale.

Philippe, épuisé, ne demanda pas son reste et s'étala dans un coin, sur un lit de paille qui sentait le moisi. Il s'endormit, mais d'un sommeil agité, peuplé de rêves étranges...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Igor Massovich



Inscrit le: 14 Aoû 2009
Messages: 2

MessagePosté le: Ven Aoû 14, 2009 10:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Au cœur des faubourgs, dans l'Esquilin, alors que le soleil commençait à poindre, son seigneur s'écriait : Ah, mais quel beau miracle que voila ! Les yeux vitreux, la mine sombre, Igor restait de marbre. Papier, mon bon ami !, lui intima t'on. Il s'exécuta, tendant un mouchoir. Décidément, y avait il vraiment fallu passer la nuitée dans cette cave, que le vieux nommait son trésor, à compter les bouteilles et admirer les étiquettes alors que bien des couches honorables les auraient accueillis. Igor, oh Igor, regarde cela, et sent ! D'humer puis de rétorquer : Vous m'aviez habitué à bien pire... L'autre de poursuivre : Mais, mon fidèle compagnon, miracle, comme je dis, quel beau miracle que voila ! Mes intestins m'accordent un répit. Ah, douce vie. Igor de lever les yeux au ciel : Monsieur, on vous regarde...

L'autre de se tourner vers les passants, tout joyeux : Ah, bonnes gens, observez cela ! Par tous les saints et bienheureux, un étron bien moulé ! Dur comme le bronze. Renaissance ! Louée soit la Création ! La honte... Igor de s'impatienter : Monsieur, il se fait tard, ou plutôt tôt, et vous n'êtes point sans savoir qu'en dépit de votre soutane trouée, des moult précautions mises sur pied, ce quartier n'en demeure pas moins dangereux. D'appuyer son propos d'un regard soutenu. Mais le vieux n'avait point l'habitude de plier aux injonctions de ses serviteurs. Il continuait de brailler, de s'extasier, tant et si bien que les fenêtres s'ouvraient ci et la, honorant le miracle de quelques tomates et injures laissant entendre qu'on ferait avaler ledit miracle à son créateur si le tumulte n'en venait à s'apaiser...

Riant à gueule bec, le maitre de répondre :
Paix sur vos couches, bonnes gens, paix et prospérité !

Il n'allait point s'accoiser. Igor d'observer les alentours, soucieux...
_________________
- Igor Massovich -
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Philippe Desmoulins



Inscrit le: 13 Aoû 2009
Messages: 4

MessagePosté le: Sam Aoû 15, 2009 3:52 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le sommeil de Philippe fut agité. Les images de leur périple défilaient derrière ses paupières fermées. Il avait chaud, il suait. La chaleur de ce mois d'août rendait son repos plus inconfortable encore qu'il ne l'était pourtant par le simple effet de ses remords. Ceux d'avoir trompé, d'avoir escroqué, parfois même battu pour obtenir ce qui convenait au maître. Mais après tout, Alexandre n'avait-il pas fait de même? N'avait-il pas usé de tous les subterfuges, de toutes les malices pour parvenir à son but, qui lui était vertueux? N'était-ce pas l'enseignement du prophète, que d'atteindre la fin par tous les moyens?

Il se souvenait. Il se souvenait de ce modeste négociant de Constantinople, battu à mort pour lui tirer quelques informations. Il se souvenait du diacre de Sainte Sophie, lardé de coups pour que le maître puisse enfin rencontrer le fils de l'Empereur, caché dans les vieux réservoirs de la Corne d'Or. Il se souvenait de ces nuits à craindre l'assaut d'un ennemi invisible, que l'imagination faisait paraître comme les monstres de la Genèse. Il se souvenait de ces jours passés à creuser la terre sous un soleil de plomb, à dépouiller le contenu de centaines d'amphores, à soigner ses cales qui lui creusaient les mains.

Philippe tournait et se retournait, puis s'éveilla, au premières lueurs de l'aube. Le maître n'avait pas fermé l'œil.


Quelqu'un est dehors, lui dit-il. Je sens une présence.

Le maître ferma les yeux, et prit une profonde inspiration.

Ce jour, mon ami, peut-être allons nous mourir. Peut-être allons-nous payer.

Philippe comprit plus que le maître le sens de ces mots. Il savait que ses actes ne pouvaient rester sans rétribution. Ce qu'il regrettait, c'est que tout cela fut vain: aucun fragment ne fut découvert. Non, aucun.

Philippe sortit pour préparer les chevaux. Il fallait à présent gagner la place d'Aristote...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Igor Massovich



Inscrit le: 14 Aoû 2009
Messages: 2

MessagePosté le: Sam Aoû 15, 2009 10:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

Il fallu emballer l'étron pour satisfaire aux désirs du maitre, soucieux de le montrer à Tibère et Ingeburge avant que de le faire disséquer par ses brillants médecins. Après quoi, Igor s'était employé à apazimer la foule, puis à ramentevoir à l'accaprissat le rendez vous pris avec Knud, qui s'en revenait d'Ostie pour accomplir quelques besognes du maitre. Ils se rejoindraient devant le temple de Minerve Medica, non loin de la. Il faudrait rallier la via Labicana et le mur d'Aurélien avant que les rues ne soient trop encombrées par les chariots. Igor s'en fut chercher les deux hongres, soigneusement dissimulés derrière un portique. Il remplit leurs besaces des bouteilles qu'ils s'en étaient venus chercher, les enveloppant dans des linges de manière à ce que les chocs afférents au voyage ne puissent les navrer.

Maître, il est temps. Nous accusons un retard certain. Prenons la route avant que d'être circondés par ces bagasses, ribaudes et marauds Le vieil homme, drapé d'une soutane noire, se laissait plus encore gagner par la béatitude, heureux que de s'estimer vainqueur de la maladie. Il s'esbouffait à rire. Un pied dans l'étrier, une poussée franche et le voila qui se hisse enfin en scelle, le dos droit comme un jeune puceau fougueux. Il avait fiance en son machiavélique Igor ainsi qu'en ses propres capacités, sans même un pensement pour de préalables escapades qui avaient dégénéré. Il avait survécu aux croisades, il ne périrait point de main de gueux. Inconscient fendant. Miracle, et moi je te dis que tu es dur comme de la pierre, et sur cette pierre je bâtirai une Église ! s'écriait il encore tandis que la foule se faisait de plus en plus dense. Impossible de l'assouager. Ils mirent néanmoins les voiles... pour se retrouver bloqués dans les bouchons, deux rues plus loin... Sur recommandation d'Igor, le maître laissa choir son capuchon sur son visage, de manière à ce qu'il ne puisse être reconnu. Trois bons mois qu'ils n'avaient foulé la terre pontificale. Il faudrait encore faire montre de patience, quelques heures durant pour le moins.
_________________
- Igor Massovich -
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Odoacre



Inscrit le: 12 Mai 2007
Messages: 5478
Localisation: Archevêque de Rouen

MessagePosté le: Sam Aoû 15, 2009 8:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bien loin des préoccupation fangeuses d'un étrange vieux à la soutane trouée, Odoacre de Corinthe courrait le long d'un chemin de ronde du rempart extérieur de Rome...

Connu de tous les gardes pontificaux, ceux-ci s'écartaient avec prudence de son chemin.... tous savaient pertinemment que l'acariâtre mais néanmoins mystique évêque de Périgueux n'aurait pas hésité à en pousser un du haut des murs pour éviter de se mettre de profil....

Marches dévalées enfin.... Portes franchies.... théoriquement, le timing devait être parfait.... ouiii !!!!

Le carrosse était passé devant lui... rapidement.... pour ces chemins des faubourgs boueux, mais pas suffisamment pour qu'on ne puisse le perde de vue....

Un hôtel particulier qu'Odoacre ne connaissait pas... deux silhouettes.... le cocher, celui qui avait réussi à échapper à Daimones, et l'autre, son maître.... un concurrent qui cherchait la même chose que le Grec...

La nuit tombait...

Odoacre, égal à lui même, stationnait devant les portes, de l'autre côté de la rue.... robe de bure noire, haute coiffe conique de religieux grec, sandales usées... trois anneaux épiscopaux à l'annulaire.... celui de Rodez, celui de Périgueux... et celui de Mgr Muad Dib, qu'il avait supplicié il y a quelques mois pour se livrer à une expérience mystico-scientifique.... un double échec : expérience ratée, Muad Dib ressuscité..... bref.

L'évêque s'interrogeait.... instinctivement, il aurait voulu attendre que Daimones vienne à lui, ainsi que son frère le vieil alchimiste... et qu'exu trois, peut-être accompagnés de sicaires, donnent un assaut sanglant et nocturne....

Mais c'était Rome, et le vieux Grec savait qu'il était fort probable que d'autres évêques ou cardinaux aient dépêché des espions pour le suivre et mieux le faire poursuivre...

Il prit donc le temps de la réflexion.... et adopta une autre stratégie.... de l'identité de l'homme présent dans cet hôtel, il savait seulement qu'il s'agissait d'un homme d'Eglise aristotélicien.... probablement un prélat vu sa richesse et son train.... eh bien, il pouvait très bien innocemment lui rendre une visite de courtoisie... et trouverait bien un prétexte une fois à l'intérieur... et aviserait.

D'abord, vérifier qu'il avait tout ce qu'il fallait... un peu d'or... son bâton de pèlerin, en fait une canne à pointe ferrée, dont il se servait de temps à autres pour battre un esclave.... ou le tuer.... et sous sa robe de bure aux fentes invisibles permettant un accès facile à ce qu'il cachait dessous : un glaive court extrêmement pointu.... un glaive espagnol de facture récente mais imitant l'arme des légionnaires romains des débuts de l'Empire... et un poignard grec, légèrement courbe, au tranchant incroyablement effilé.... et vicieusement enduit de piment dans son fourreau de cuir pourpre...

Il faisait nuit à présent.

Odoacre de Corinthe traversa la rue jusque devant les massives portes de l'hôtel particulier, saisit le heurtoir de la main gauche et donne trois grand coup, des coups lents.... le vieux Grec n'avait pas pu s'empêcher de frapper au même rythme que le glas...

_________________
Primat de France, Archevêque de Rouen et Inquisiteur de la Foi
Odoacre est sur Twitter !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur MSN Messenger
Philippe Desmoulins



Inscrit le: 13 Aoû 2009
Messages: 4

MessagePosté le: Dim Aoû 16, 2009 9:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

On frappait au portail. Trois coups qui figèrent Philippe dans la position où il se trouvait, affairé à sangler les destriers. Ses yeux s'écarquillèrent, entre surprise et panique. Il ne pouvait plus faire un geste. Ils n'attendaient personne. Pis, nul ne pouvait savoir qu'ils étaient en ces lieux, excepté l'ennemi. Ainsi donc, ils avaient été confondus.

Il chercha le maître du regard, qui porta son index à ses lèvres pour lui signifier de ne pas faire un bruit. Philippe dégaina son épée. Le maître s'approcha furtivement de la porte de chêne. Son attitude trahissait sa surprise, quoi que son visage fut invisible. Il écoutait à travers les vantaux. Le temps était comme suspendu.

Et soudain, le maître eut la seule réaction qui convenait.


Allez!

Il saisit Philippe par le bras sans ménagement et l'entraina dans la maisonnée, vers une porte dérobée qui donnait sur une ruelle obscure et peuplée de rats, qui fuyèrent comme une volée de moineaux. Philippe s'effondra sur une pile de cagettes vides. Le bruit sonna comme un coup de tonnerre dans le silence de la nuit romaine. Le maître le traita d'idiot, il lui sembla, mais le sang battait si fort à ses tempes qu'il n'en était pas certain.

Ils coururent...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Odoacre



Inscrit le: 12 Mai 2007
Messages: 5478
Localisation: Archevêque de Rouen

MessagePosté le: Mar Aoû 18, 2009 2:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le silence.

Un de ces silences trop silencieux pour être un silence naturel.

Un silence naturel, c'est une harmonie pleine de petits bruits...

Un vrai silence comme celui-ci, c'était un silence suspect, où l'on retient sa respiration, où l'on soutient les poignées pour ne pas faire grincer les clenches, où l'on laisse crisser lentement le cuir des bottes en essayant de marcher sur la pointe... bref, le temps s'arrête, les battements cardiaques s'accélèrent.

Aux aguets, le vieux Grec sursauta presque en entendant une voie étouffée, puis des bruits de pas rapides dans la cour derrière le portail.... ils avaient dû se barricader dans la demeure...

Serrant les poings de rage, Odoacre attendit encore un peu, ne sachant vraiment que faire lorsqu'il entendit un vacarme dans le silence de la nuit.

Enfin un vacarme comparativement au silence qui le précédait, comme si l'on avait renversé quelque chose... et cela venait d'une rue adjacente.... des bruits de pas claquèrent à la suite... les scélérats, ils essayaient de lui échapper par derrière !

Toujours vert et sportif, le vieux Grec commença lui aussi à claquer des sandales en direction du bruit qu'il avait entendu.... et arrivant dans la ruelle, il aperçut disparaître deux silhouette à son coin...

Etirant un sourire carnasser, l'évêque de Périgueux pressa l'allure... ils devaient être fatigués par leur voyage.... il les rattraperait, foi d'Odoacre !!!

_________________
Primat de France, Archevêque de Rouen et Inquisiteur de la Foi
Odoacre est sur Twitter !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur MSN Messenger
Lorgol
Cardinal
Cardinal


Inscrit le: 05 Avr 2006
Messages: 3719

MessagePosté le: Mer Aoû 19, 2009 11:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ah oui il la sentait sur ses talons, l'haleine fétide de l'hérésie. Pire qu'un Pélardon en phase terminale. Il l'avait fréquentée, combattue, jugée, brulée. Il connaissait les relents putrides de cette chair qui carbonise. Il l'eut reconnue au beau milieu d'un monceau de vieux cadavres. Et voilà qu'il la fuyait, comme un vulgaire pèlerin en terre païenne. Il avait envie de s'arrêter, de faire face, de jeter au visage de l'abject pourceau lancé à ses trousses qu'il le haïssait, lui et tout ce qu'il représentait, qu'il n'avait peur que du Très-Haut, et que la justice voulut qu'on lui ôte la langue et les bourses avant de les rôtir. Mais il tenait encore à la vie, du moins pour un temps. Il avait encore du travail. Aussi devait-il presser sa course.

Son pénible compagnon de voyage avait peur, sentiment que Lorgol ne connaissait plus depuis longtemps. Il lui mit judicieusement quelques pieds au cul pour lui faire comprendre l'urgence de la situation
.

Avance, idiot!

Le pauvre Philippe était transi. Il voyait des démons partout. Ah s'il savait. S'il savait que leurs poursuivants ne pouvaient être qu'une misérable bande de mécréants, peut-être d'une apparence peu engageante, peut-être perclus d'anneaux et marqués de tatouages, mais si vils dans leurs âmes égarées. Et finalement si pitoyables.

Lorgol scruta l'obscurité derrière lui. Il crut distinguer une espèce de coiffe de pope grec. Une coiffe ridicule. Il continuèrent vers le palais pontifical
.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Odoacre



Inscrit le: 12 Mai 2007
Messages: 5478
Localisation: Archevêque de Rouen

MessagePosté le: Lun Aoû 31, 2009 12:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le vieux courait de toutes ses forces... il faisait trop sombre pour savoir s'il se faisait distancer ou s'il les rattrappait.

A un moment donné, l'une des personnes qu'il suivit sembla se retourner mais il n'aperçut rien de son visage, mais comme un étrange éclair d'albâtre...

se faisant il se rendit compte qu'il gagnait du terrain... mais également qu'il se fatiguait lui-même et ne serait pas en état de tenir ce rythme...

C'est pourquoi, mû par l'énergie du désespoir et la feu de sa haine, il s'arrêta lorsque son chemin croisa au sol une pierre excellement calibrée pour la lapidation, s'en saisit, reprit un peu d'élan et projeta la pierre de toutes ses forces en direction de ses proies, en reprenant la course avant même de voir s'il allait toucher sa cible...


_________________
Primat de France, Archevêque de Rouen et Inquisiteur de la Foi
Odoacre est sur Twitter !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur MSN Messenger
Lorgol
Cardinal
Cardinal


Inscrit le: 05 Avr 2006
Messages: 3719

MessagePosté le: Lun Aoû 31, 2009 7:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une pierre fit éclater une caisse pourrie à quelques coudées du sinistre Lorgol. "Ah ouais" se dit le cardinal, qui saisit la première chose qui lui passait sous la main, faute de pierre: un chat.

Il lança son projectile improvisé au jugé, dans l'obscurité. De toute manière il n'en pouvait plus. Il s'arrêta pour rencontrer ses agresseurs. Après tout, peut-être savaient-ils parler, finalement.

Le courage de Philippe l'avait manifestement abandonné: il prit la fuite. Lorgol ramassa deux planches de bois pour former une croix aristotélicienne de fortune.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Odoacre



Inscrit le: 12 Mai 2007
Messages: 5478
Localisation: Archevêque de Rouen

MessagePosté le: Mar Sep 01, 2009 12:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Comme il avait repris sa course et l'une des deux proies s'était arrêtées, le vieux Grec s'était réellement rapproché... ce qui conféra au lancer lorgolien de chat une certaine efficace....

Le gentil minou poussant un cri très minouesque, les poils hérissés et toutes griffes dehors, aterrit et s'aggripa à la toque de l'évêque de Périgueux....

Comme il faisait un peu froid, le vieux Grec avait mis la toque en peau de chat que lui avait offerte l'archevêque lescurienne de Rouen, Mgr Sériella...

Complètement déséquilibré, Odoacre fut forcé de pivoter sur un pied pour encaisser le choc et ne pas tomber...

C'est alors que débuta une étrange gigue, Odoacre zig zaguant en arcs de cercles secoués pour tenter de se débarrasser du gentil minou qui ne cessait de s'agripper à sa toquer, de crier, souffler, miauler...

Ce faisant, le vieux Grec sabrait l'air à grands coups de bâton ferré en essayant d'apercevoir sa proie... finalement un adversaire plus coriace - ou plus chanceux - qu'il ne l'escomptait !

_________________
Primat de France, Archevêque de Rouen et Inquisiteur de la Foi
Odoacre est sur Twitter !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur MSN Messenger
Lorgol
Cardinal
Cardinal


Inscrit le: 05 Avr 2006
Messages: 3719

MessagePosté le: Jeu Sep 10, 2009 11:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le cardinal scrutait l'obscurité pour distinguer son agresseur, mais il ne voyait rien. Il ne faisait qu'entendre, les gémissements du poursuivant aux prises avec son chat d'attaque. Il ignorait si un chat pouvait tuer un homme, mais si c'était le cas, celui-ci était bien parti.

Et le cardinal, satisfait d'avoir trouvé cet allié inattendu, prit son courage à son cou en priant pour que l'animal ait les griffes aussi acérées que des rasoirs.


Mouahahahaha!

Drapé dans sa toge noire, il fila vers le palais pontifical.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Odoacre



Inscrit le: 12 Mai 2007
Messages: 5478
Localisation: Archevêque de Rouen

MessagePosté le: Ven Sep 11, 2009 12:40 am    Sujet du message: Répondre en citant

Et c'est ainsi que le vieil Odoacre se perdit de son côté, aux prises avec ce chat sauvage complètement maboul, accroché à la toque en peau de chat, et ce couple étrange tituba sur quelques centaines de mètres avant un douloureux divorce pour l'évêque qui avait réussi à s'assommer d'un grand coup de canne...
_________________
Primat de France, Archevêque de Rouen et Inquisiteur de la Foi
Odoacre est sur Twitter !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur MSN Messenger
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church Index du Forum -> La place d'Aristote - Aristote's Square - Platz des Aristoteles - La Piazza di Aristotele -> Les faubourgs de Rome - The suburbs of Rome - Die Vororte von Rom - I Sobborghi di Roma Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com