L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Constant Corteis]

Constant avait horreur de ne pas se faire comprendre alors qu'il avait l'impression d'être clair. D'autant plus lorsque les gens qui lui faisait face était de ceux dont il aurait légitimement pu attendre une compréhension fine.
Autant dire, donc, que là, il commençait à sérieusement chauffer du cigare. L'heure était critique, et un petit exercice d'autopersuasion s'imposait pour aplanir un peu les enjeux émotionnels de la situation.
Ne pouvant pas subitement rendre les gens intelligents, ne restait qu'à faire en sorte de leur donner des excuses.
Ainsi, tout naturellement, Constant essaya de se dire qu'il parlait à des femmes.

Il parla d'une voix forte, lente, et intelligible, en découpant bien toutes les syllabes :

Le Tri-bu-nal ai-me-rait beau-coup -en-tendre ce que la dé-fense a à ré-pondre à ce-la.

Je vous cite, éminence. Et je vous obéis.

Si, à présent, vous m'interrogez sur la nature humaine, je vous réponds.

A proprement parler, votre position devrait être formulée autrement. Vous évoquez ce qu'il est convenu d'appeler un argument téléologique. Vous n'étiez pas obligé de le savoir. L'on appelle téléologique un argument qui tend à tirer les conséquences d'une finalité. Là, il s'agit de la finalité d'une disposition humaine.
Bref.

Vous avez raison, l'idée de manger de la chair humaine rebute. Je ne le conteste pas, et je suis le premier à dire que cela me dégoûte également.
C'est là que vous devez bien comprendre ma démarche. Je ne suis pas en train de vous parler de ce que je pense du texte, ceci n'intéresse personne, je voudrais juste que nous cherchions à déterminer pré-ci-sé-ment en quoi l'on peut dire que ce texte est contraire aux écritures.
Pour vous répondre, je vous mettrai au défi d'établir qu'un strict parallélisme existe entre les dispositions de la Nature humaine et les préceptes de l'aristotélisme.

Mangeriez-vous un ver, éminence, ou une blatte ? Un scolopendre, pourquoi pas.
Non, le dégoût que nous ressentons à cette idée est du même ordre. Y a-t-il une exception ontologique au sein du règne animal ? Bien sûr que non ! Ontologiquement et théologiquement, il n'y a qu'un statut, l'animalité. Pourtant, l'on doit, pour être cohérent, admettre que la Nature humaine semble réfractaire à l'idée de se gaver d'asticots. Doit-on y voir un précepte aristotélicien ?
Non. Doit on donc voir un quelconque parallélisme ? Non plus.

Alors, entendons-nous bien. Que l'Église, réunie en cénacle compétent par délégation des pouvoirs de la Curie, prenne sur elle de déterminer positivement l'interdiction, pour l'homme, de consommer de la chair humaine, c'est possible, et, je le répète pour la centième fois, nous ne le contestons pas. Je ne vise pas à réhabiliter ce texte, et monseigneur non plus. Mais cette interdiction ne saurait être motivée en les termes publiés par le Saint-Office, et place donc monseigneur Odoacre en position légitime de demander des éclaircissements.

Et, je vous vous le demande humblement, pourriez-vous m'éclaircir les propos du théologue ? Je ne vois là qu'un tissus de concepts brodés au hasard. Comment peut-il me dire que je parle de "supra-humains" alors même que le dynamisme ontologique dont je parle implique de fait que je me place dans une perspective sublunaire ?

[Odoacre]

En réponse à Lorgol, Odoacre se contenta de montrer de la main son avocat, qui s'en était occupé.

Le vieux Grec se tourna alors vers Argenntia, non loin, qui asticotait son curé... l'évêque lui siffla

Ma fille, essayez de vous tenir un peu, vous n'êtes dans un bordel à courtiser des soldats, mais bien dans un tribunal, alors retournez parmi la plèbe et laissez le clergé des premiers rangs se concentrer sur ce procès !
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Primat de France, Archevêque de Rouen et Inquisiteur de la Foi
Odoacre est sur Twitter !

[nsaymar]

Ne savait pas que les grecques avaient en eux des choses inavouables, heureusement que le temps finit par donné raison, mais que tentait cet avocat...?

Si mes concepts sont brodés, vous en êtes surement le tisserand. Nous essayons dans notre argumentation de vous expliquer comment et pourquoi la décision du Saint Office en long et en large.
Vous à apparemment dans votre raisonnement que nous trouvons irrationnel, suivez un but que nous ignorons jusqu’à présent, d’où le fait nous ayons pu parler de supra humains, car tout ceci dépasse l’entendement, il s’agit ici d’un procès et non un spectacle. Car nous reprochons à votre client des choses très graves, nous ne savons point si vous en êtes conscient au point de croire qu’il suffit qu’un argument soit logique pour être cohérent, nous aimerions bien que vous vous posez des questions qui éluciderons cette affaire, nous n’aimerions pas tourner en rond

Vous pensez que nous sommes au cénacle peut être ? Et vous vous faufilez par tous les moyens et en jouant avec le silence du dogme pour soutenir des horreurs ? Même si Odoacre est le nouveau prophète, ce texte ne passera pas et si ce texte ne passe pas, la décision du Sainte Office restera telle qu’elle est, ce sera à l’Inquisiteur de décider de ce qui en sera.

Votre texte par interprétation profonde veut remettre en cause l’avènement de l’Eglise Aristotélicienne et tous ces textes et nous nous appuyons sur le texte et non à l’abstrait, car nous ne sommes là, que pour élucider cette affaire et pas pour notre bon plaisir à discuter.

Si vous trouvez insignifiant la chair humaine au point de la mettre au même ordre qu’un scolopendre….Vous trouvez cela cohérent ? N’est ce point grave ? Mais c’est de la démence.

En voila des idées, avec votre concept sur le dynamisme ontologique : Il implique qu’aucune notion ne sera dialectiquement opposé, mais plutôt interactif, donc l’être et non-être, le bien et le mal….bref…Tout ce que nous discutons là, est purement Hérétique.
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[b]Pr. Casaviecchi[b/]

[Lorgol]

A Constant - C'est vous, messer, qui ne m'écoutez pas. Je vous ai dit que nous admettions que la position du Saint Office ne se justifiait pas, pour faciliter des débats que vous vous évertuez à rendre plus complexes qu'ils ne sont. Et à vous entendre, en somme, le traité d'Odoacre ne se justifie pas davantage. La seule chose que vous recherchez est la condamnation par ce tribunal de la mise à l'index. Et en définitive, si vous ne visez pas à réhabiliter le texte susdit, je ne comprends pas l'objet de ce procès: autant que l'accusé reconnaisse d'emblée son erreur, et nous n'aurions pas perdu tout ce temps.

Quant à ce défi que vous me lancez, sachez que j'ai beaucoup voyagé, messer, sur les traces d'Alexandre que je tiens pour être un saint, bien qu'il n'y ait pas d'hagiographie à son nom. Et j'ai vu certaines peuplades se nourrir d'asticots et de tarentules grillés. En revanche, je n'en ai vu aucune se nourrir de chair humaine, parce que se nourrir de chair humaine inspire un dégoût bien différent de celui de se nourrir d'insectes rampants. De quoi je tire que consommer de la chair humaine, autrement dit consommer la chair des morts au lieu de les enterrer comme il sied à toutes les ethnies de ce monde, est contraire à la nature de l'homme.

Et le strict parallélisme entre les dispositions de la nature humaine et les préceptes de l'aristotélisme réside en cela: celui qui ne se conforme pas à sa nature d'homme n'en mérite pas le nom. Il est un barbare ou un dieu, pas un homme. Par voie de conséquence, il ne saurait faire partie de la communauté aristotélicienne. Il s'en est exclu de lui-même.

A nsaymar - C'est bien aimable, cher frère, de vouloir vous substituer à Son Eminence Diftain, mais on ne comprend rien à ce que vous dites.

[nsaymar]

A Lorgol : Mais Cardinal, l'avocat nous mène dans le domaine de l'incompréhensible et l'irrationnel.Alors j'essaie de poser mes questions en forme d'argumentation, afin de le ramener à l'ordre des choses.
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[b]Pr. Casaviecchi[b/]

[Lorgol]

A nsaymar - En forme d'argumentation? En forme de rien de tout, oui. Je trouve proprement scandaleux que le Saint Office ne participe pas plus sérieusement à ce procès qui le concerne directement et choisisse de m'envoyer quelqu'un qui parle dans une langue que personne ici n'est en mesure de comprendre. Qu'on ne s'étonne pas ensuite que sévissent des gens comme cet hérétique d'Odoacre, dont chacun sait de quoi il est capable, si toutes les forces de l'église ne se coalisent pas pour lui faire échec. Je n'ai rien contre vous, frère nsaymar, mais force est de constater que votre argumentaire ne vaut rien en comparaison de ce fourbe d'avocat.

[Constant Corteis]

Constant allait répondre à Lorgol, sans faire attention au théologue dont il ne parvenait pas vraiment à comprendre les propos, lorsque le Cardinal se mit à invectiver le représentant du Saint-Office.
Notre jeune homme en resta un petit moment scotché.

Surtout, Lorgol venait de dire que son argumentaire à lui valait mieux que celui du Saint-Office, ce dont il n'avait pas douté à titre personnel, mais qui, dans le masque du cardinal, résonnait comme une dangereuse tentative de piéger son adversaire.

Nous nous retrouvons donc avec la douloureuse conjoncture d'éléments suivante : d'un côté, Constant s'était fait à l'idée qu'il devait voir Lorgol comme une femme, pour lui pardonner son inertie spirituelle, de l'autre, voilà qu'il se mettait à faire dans la fourberie...

Et voilà, ça y était... Constant avait l'impression de parler à sa mère. Et dans la hiérarchie des sensations aptes à lui couper le sifflet, celle-là tenait à coup sûr et certain le haut de l'affiche.
Il ferma les yeux pour tâcher de se concentrer, et d'en placer une avant de tomber dans le mutisme radical.

Arf... hummm... (à ce stade là, je me permets de souligner que c'est vraiment pas gagné) et sinon... heuuuu... l'ontologie, on en fait quoi dans tout ça ?

Quand la compréhension divague, il convient de s'en tenir à l'extension pure et dure. Quitte à dire n'importe quoi...

[Lorgol]

Un huissier vint porter un billet à l'inquisiteur. Si l'assistance avait pu voir son visage, elle l'aurait vu blêmir. L'heure était très grave. Le procès attendrait.

A l'assistance - Chers frères et sœurs, messeigneurs, je dois suspendre l'audience jusqu'à nouvel ordre. Merci de votre compréhension. Vous êtes priés de vous rendre immédiatement au pavillon pour entendre une déclaration de la plus haute importance.

[Odoacre]

L'évêque de Périgueux jubilait littéralement.... le Saint Office se faisait remettre en place...

Odoacre ne cacha donc pas sa joie et gloussa très bruyamment en tapant dans le dos de son avocat...

Puis il commença à tousser... n'ayant pas maîtrisé l'ingestion de sa salive... sa toux empira et se fit sifflement et crachats.... le vieux Grec commença à s'étreindre la poitrine et tomba en avant.... et c'est à quatre pattes qu'il continua de cracher sur les pieds de son avocat....

Ainsi, c'est à peine s'il entendit Lorgol et ne compris pas vraiment que l'Inquisiteur venait de suspendre la séance...
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Primat de France, Archevêque de Rouen et Inquisiteur de la Foi
Odoacre est sur Twitter !

[Constant Corteis]

Visiblement, personne n'en avait quoique ce soit à faire, de l'ontologie. Odoacre était trop occupé à tousser comme un malpropre, et voilà que Lorgol suspendait purement et simplement la séance.

Constant resta un bon moment étonné, correspond d'ailleurs plus ou moins exactement au temps qu'il mit à se rendre compte qu'il avait un vieux grec qui lui cracher sur les pompes.

Hé, non mais vous êtes cintré ?

Ayant esquissé un mouvement de recul, il observa l'étendue des dégâts d'un air dégoûté, le temps de se rendre compte que le vieil évêque était toujours en train de cracher ses poumons à quatre pattes.

Moitié par charité, moitié par vengeance, il profita du moment pour lui coller une grande claque dans le dos, en lui marmonnant des mots doux.

Ça c'est pour les chausses et la tour d'astrologie. Vous allez mieux ?

[Odoacre]

Le coup fut aussi violent que décisif...douloureux mais lui permit de se maîtriser... pas verbalement cependant

Crétin des Alpes, vous êtes censé me défendre pas m'achever !!!

Et c'est en s'appuyant sur les bras de son fauteuil que l'évêque se releva difficilement... pour voir Lorgol qui quittait la place

Mais qu'est-ce donc que ce foutoir !
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Primat de France, Archevêque de Rouen et Inquisiteur de la Foi
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[Constant Corteis]

Constant arborait un large sourire en réponse aux invectives de l'évêque.

Je vous avoue que je ne sais pas trop ce qui se passe.
il me semble que, pendant que vous faisiez un foin d'enfer à mâter votre rébellion pulmonaire, j'ai entendu Lorgol dire que la séance était suspendue jusqu'à nouvel ordre.
On lui a amené un papier.

Constant se frottait la barbe naissante du mention en signe de réflexion intense.

Si ça se trouve c'est une nana qui lui écrit et il a tenu à y aller tout de suite. C'est vrai que ça doit pas lui arriver tous les jours, le pauvre vieux.

[Odoacre]

Odoacre se mordit les lèvres brusquement et siffla

Vous voulez vraiment me tuer avouez-le !

Il aperçut Lorgol qui s'éloignait plus loin sur la place d'Aristote et s'apprêtait à y prendre la parole... le vieux Grec chercha des yeux le jeune Lotx tout puant et tout boudant et lui lança en désignant Lorgol

Père Lotx, suivez-moi, le clergé périgourdin doit rester uni dans l'épreuve, allons vois ce que manigance ce vieux pitre de Lorgol !

Il prit alors sa canne, et fit un signe en direction des Périgourdins pas trop hostiles qu'il apercevait et dit à son avocat

Allons nous dégourdir les jambes mon fils... ça n'a pas l'air d'être un nouveau procès, je pourrai au moins dire ce que je pense !
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[dragones]

La surprise se lisait sur son visage, l’incompréhension était dans son regard, un soupire sortie de ses lèvres…

Suspendu…Mais pourquoi…Elle regarde Seamus…

Les mouvements se font de l’assemblée qui se dirige vers la sortie…Odoacre qui avait failli cracher ses poumons leur fit signe…Dragones ne put s’empêcher de grimacé et le salut d’un léger mouvement de tête…
Le couple décida d’attendre que la salle du procès se vide avant de prendre également la sortie…
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Que le souffle des Dragons rechaufe vos âmes...

[Constant Corteis]

Ayant écouté les propos de l'évêque, et l'ayant surtout vu faire des signes à tout une tripotée de gens peu recommandables, Constant ne put réprimer un accès d'inquiétude :

Dites, vous comptez y aller avec toute la ménagerie ?