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[RP] Résurrection
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belphegore



Inscrit le: 06 Juin 2007
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MessagePosté le: Jeu Mai 05, 2011 9:11 am    Sujet du message: Répondre en citant

Son arrivée n'ayant pas suscité plus de réaction que cela et se demandant toujours pourquoi elle était là dans cette réunion morbide, masculine et monstrueuse, elle se mit en retrait, observant ces drôles de personnages se donner du "Messire " tout en se jetant des éclairs par le regard.

Quand l'un des deux hommes qui semblait le plus normal l'apostropha:


Marco_Castello a écrit:

Madame Belphegore, venez voir, s'il vous plait!


A ses gestes, elle devina qu'il devait s'agir du premier médecin appelé à faire l'autopsie.

Elle s'approcha, les mains derrière le dos et l'observa, écoutant ses commentaires, hochant la tête à chaque étape. Elle ne pouvait pas faire autre chose, à part, peut-être, approcher un bout de verre sous le nez du défunt pour voir si une légère buée se formait à l'expiration éventuelle du cadavre.

Mais comme personne ne semblait douter des dires du médicastre et que le Cardinal s'apprêtait à prier, il était donc entendu que ce mort était bien mort.

Donc, elle pourrait bientôt aller trouver une auberge pas trop pouilleuse et dormir un tantinet avant de reprendre sa route, espérait-elle...
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Shadahar



Inscrit le: 20 Avr 2011
Messages: 9
Localisation: Cour des Miracles

MessagePosté le: Sam Mai 07, 2011 10:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un éclat meurtrier brilla dans le regard du vieil homme... pour disparaître aussitôt.

Il sourit, affable.


Que le prince ne se dérange pas. Daimones. Porte dont le corps dans la nuit, tout en haut sur un banc, une table ou un couche, ce que tu trouveras.

Tandis que l'homme bleu s'exécutait pour prendre le corps nu du primat dans ses bras, Shadahar leva un index vers le ciel et dit à Hannibal sur le ton de la confidence, mais en français

La lune est pleine cette nuit... il faut saisir notre chance...

Puis, fronçant les sourcils, il continua en grec en direction du mastodonte

Tandis que je prépare mon matériel, trouve dans la bibliothèque de ton oncle corinthien... un ouvrage ... tu le reconnaîtras facilement, son cuir est noir comme la nuit et caparaçonné de fer tout aussi noir...


Ouvrant les mains pour donner des dimensions de 120 sur 100 centimètres

Il doit être assez lourd... et peut-être est-il enchainé... amène le moi rapidement. Ne sois pas effrayé par les gravures ou la forme des ferrures...


Puis, sans prêter aucune attention aux personnes présentes, il se saisit d'un grand sac et commença d'ouvrir coffres, caisses et ballots, à sélectionner divers ustensiles pour les placer dans le sac qu'il emmènerait en haut de la tour.
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Hannibal de Corinthe



Inscrit le: 20 Mar 2011
Messages: 26

MessagePosté le: Mar Mai 10, 2011 11:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hannibal avait observé la scène avec méfiance.
Par principe, il ne faisait confiance ni aux occidentaux, ni aux médecins. La prudence était donc de mise.

Au demeurant, il n'eut pas à s'offusquer de grand chose, et ne broncha nullement tout au long de l'auscultation. A vrai dire, il souhaitait de plus ardemment que partent les intrus qui différaient le retour de son oncle auprès de lui. L'allure de Shadahar lui inspirait confiance en ses capacités occultes, et il bouillait littéralement de voir le vieillard se mettre à l’œuvre.

Plongé dans ses pensées et incapable de discerner convenablement la langue locale, il ne comprit rien des dialogues qui s'instaurèrent, et n'en perçut même pas la teneur approximative.
Heureusement, son oncle s'adressa à lui en grec, ce qui lui permit de réintégrer quelque peu l'action.

Il hocha la tête à la demande de Shadahar, et vit avec surprise Daimones se saisir du corps d'Odoacre. Il ne tiqua cependant pas plus que ça, s'en remettant intégralement à Shadahar qui semblait avoir pris la direction des opérations.

Il se rendit donc à la bibliothèque le plus rapidement qu'il lui était possible, et se mit en quête de l'ouvrage mentionné par le vieux sorcier.
Les volumes étranges ne manquaient pas, mais il y était habitué, et ne tarda pas à trouver l'ouvrage dont il était question, bien caché dans un recoin de la pièce, sur une étagère dissimulée par un un rideau.
Ce livre était aisément le plus dérangeant de ceux que le gros grec avait eu l'occasion de parcourir. Sa couverture elle-même suffisait à mettre mal à l'aise d'un simple contact. Le cuir rendait une texture unique qu'aucun autre n'avait présenté sous ses doigts.

Le corinthien ne résista pas à la tentation de l'ouvrir pour jeter un coup d’œil. Sur la page qu'il découvrit au hasard étaient inscrits ces mots, qu'il gargouilla à mi-voix du fond de la gorge :


Shub-Niggurath...
hmmmm
Grande chèvre noire des bois ?
Je fais appel à vous...


Troublé, le gros corinthien ferma bien vite l'étrange ouvrage, et fila s'en débarrasser en le remettant à l'homme qui l'avait envoyé lui chercher.
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« Finalement, peu après la chute officielle de l'Empire romain d'Occident en 476, le pouvoir vandale est reconnu par le nouveau maître de Rome, le barbare Odoacre. »
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Daimones



Inscrit le: 27 Jan 2008
Messages: 24
Localisation: Cour des Miracles

MessagePosté le: Mer Mai 11, 2011 1:51 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pendant ce temps, Daimones avait pris le corps nu d'Odoacre et commencé de monter les escaliers en colimaçon.

Une fois là haut, dans cet espace à ciel ouvert et bordé de créneaux à l'utilité contestable, l'homme bleu déposa son ancien maître sur les pierres froides et entreprit d'aménager une couche.

Débarrassant une table basse sur laquelle étaient disposés des carafons et des récipients accueillant diverses friandises il y déposa le corps.

Débarrassant tous les ustensiles inutiles sans la lunette d'observation toute de cuivre, de bois et de verre, il disposa neuf torchère de fer forgé.

N'hésitant qu'un seul instant, il se munit de poudre qu'il gardait toujours sur lui et en jeta une pincée dans chacune des neuf torchères.

Une odeur acre s'en dégagea l'espace d'un instant avant d'être dissipée par la brise chaude. Les flammes avaient l'espace d'une fraction de seconde été teintées de vert. Ou de bleu. Cela avait été si bref...

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Shadahar



Inscrit le: 20 Avr 2011
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MessagePosté le: Mer Mai 11, 2011 3:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pensant ce temps, le vieillard avait terminé de rassembler ce qu'il souhaitait emporter.

Un sac de toile cliquetant... ainsi qu'un panier qui laissait entendre une sorte de remue ménage glougloutant.

Montant avec lenteur l'escalier en colimaçon, il conclut son parcours en hochant la tête avec contentement.

L'installation de Daimones était parfaite.

Ouvrant son panier, il en sortit un globe de verre humide, une sphère scellée et remplie d'eau et qui disposait tout de même d'une ouverture sur le dessus... sans doute l'origine de la fuite.

A l'intérieur paressait un poulpe manifestement à l'étroit.

Ôtant la lunette de son trépied, il y fixa le globe-aquarium à la place.

Puis il vida son sac.

Plusieurs pot en terre cuite, en verre et en cuivre.

De sortes de bâtons courts.... cela pouvait ressembler à des sceptres.

De nombreux coquillages, classiques comme exotiques : bulots, moules, huitres, coquilles saint jacques, conques, morceaux de coraux... tous ceux-là, il les disposa autour et sur le corps d'Odoacre.

Ouvrant ensuite ses pots, il commença à passer diverses substances sur les tempes du cadavres, les chevilles, les bras, le cour... il s'arrêta sur la poitrine de son cœur qui révélait de très nombreuses cicatrices... mystique quasi fanatique de ce qu'il aimait à appeler la théologie résurrectionnelle, le vieux Grec semblait avoir expérimenté bien des choses...

Shadahar secoua la tête. Puis, comme Daimones et à échelle différente, il jeta plusieurs poignées de poudres diverses dans les braseros en attendant Hannibal.

Ici aillait des flammes rouges, là des vertes ou des violettes....

En haut de la Tour d'Astrologie, c'était comme si les enfers étaient convoquées cette nuit.

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Hannibal de Corinthe



Inscrit le: 20 Mar 2011
Messages: 26

MessagePosté le: Ven Mai 13, 2011 12:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Hannibal montait difficilement les escaliers, décidément bien trop raides à son goût. Il commençait à transpirer copieusement, mais ne s'en souciait guère tant son impatience tambourinait aux portes des son esprit.

Le vieux était tout en haut de la tour... Peut-être l'avait-il fait exprès ?
Au jeune corinthien paraissait trouble l'idée qu'une résurrection doive nécessairement se faire à ciel ouvert. Il était de toute manière fort peu instruit dans le domaine de l'hermétisme pur et dur dont il devait sûrement s'agir ici.

Il ne parvenait pas à chasser de son imagination ce livre étrange qu'il venait de feuilleter rapidement dans la bibliothèque, éprouvant à son égard une sorte de crainte dévouée, tenu qu'il était d'en attendre un service essentiel.

Il parvint finalement en haut de la tour. La dernière fois qu'il en avait fait l'ascension remontait au jour de son arrivée à Rome, et il avait finalement du s'affaler au plus vite sur un fauteuil pour ne pas sombrer dans l'apoplexie.
Rien de tout cela aujourd'hui. Non pas qu'on puisse le soupçonner un seul instant d'avoir veillé à se remettre en forme, mais l'esprit d'un homme animé d'une volonté si puissante qu'était celle qui trônait en tête des préoccupations du gros grec pouvait faire de surprenantes prouesses.

Hannibal ne ressentit pas la fatigue, l'anxiété fébrile cédant immédiatement le pas à une sorte d'émerveillement respectueux.

Visiblement, la mise en scène faisait forte impression, principalement les effusions de couleur, semblables dans l'intention à celles qu'il avait lui-même organisées avec les bougies dans la pièce où reposait Odoacre. Le procédé en revanche était bien plus impressionnant, et Hannibal fut pris de frisson en croyant percevoir l'extraordinaire intensité de ce moment dont ces lumières dansantes et multicolores formaient l'aube.

Tout à l'intensité de son sentiment, il dut même résister à la tendance spontanée qui fut la sienne de présenter solennellement le livre à celui qui allait officier, en se précipitant vers lui, courbant la tête et posant un genou au sol.
Il se maîtrisa tant et si bien en réponse qu'il resta pétrifié à la sortie de l'escalier.

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Marco_Castello



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MessagePosté le: Dim Mai 15, 2011 12:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et l'Italien s'en alla, saluant tout le monde au passage.

Au revoir.

[MIS A JOUR SUR RP PARTAGE!]
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Ex. Juge Royal|Arch. Em.de Malines |[url=http://abbaye-thomiste.forumactif.org/]Thomiste
| Comte de Corinthe et Baron de La Vostice (Achaïe), Vicomte de Bailleul (France)
- MORT DÉFINITIVEMENT CETTE FOIS
Récipiendaire du Grand Chrisme d'Or
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Shadahar



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Messages: 9
Localisation: Cour des Miracles

MessagePosté le: Dim Mai 15, 2011 10:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tout était là...

Tout était prêt...

De ses longs doigts griffus, Shadahar l'Obscène effleura le cuir étrange du grimoire et en frissonna. On ne s'y habituait jamais vraiment. D'un geste, il fit signe à Hannibal de conserver le grimoire et de se relever.

Puis il leva la tête pour regarder la lune et respira à fond en fermant les yeux. Elle était pleine et dardait de pales rayons qui éclairaient pourtant toute la ville. Aucune nuage à l'horizon. Ils ne pouvaient espérer meilleures conditions.

Daimones remontait avec un lutrin qui fut placé près de la tête d'Odoacre.

Shadahar prit alors le livre des mains d'Hannibal. Il le feuilleta lentement puis le laissa ouvert pour faire place à Hannibal tandis que lui-même se plaçait aux pieds du Grec.

Ouvrant le haut du globe de verre, il en extirpa le pouple qui commença à dérouler et enrouler ses tentatcules dans l'air et sur les avant-bras du vieillard qui s'empressa de le placer sur le ventre du primat de France.

Tendis que la créature se tâtait le cadavre tout en protestant par des spasmes de douleur à cette exposition à l'air libre, une injonction fusa en direction de l'obèse. En grec.


Lis ! Haut, fort, sans perdre le rythme, en faisant les mouvements décrits !

Puis, prenant une coquille Saint-Jacques, Shadahar commença à recueillir de l'eau salée du globe du globe ouvert pour en asperger le poulpe régulièrement...

Tout à côté, Daimones montait en courant des seaux dans lesquels il versait du sel. Des réserves pour qu'en permanence la créature soit baignée...

Les avant-bras déjà trempés, l'eau ruisselant sur les dalles et Shadahar qui répéta d'une voix impérieuse


Lis et ne t'arrête pas avant d'avoir terminé !
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Rehael



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Messages: 13676
Localisation: Roma

MessagePosté le: Mar Mai 17, 2011 8:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Rehael récitait de longues prières, a genoux sur son prie-dieu, les yeux clos. Seules ses lèvres remuaient a mesure qu'il psalmodiait. Recommander l'âme d'Odoacre au Créateur n'était pas chose aisée, aussi le prélat préféra ne pas lésiner sur les moyens.

En son for intérieur, il était persuadé que l'âme d'Odoacre contenait une part d'ombre suffisante pour qu'il passe l'éternité sur la Lune. Part d'ombre qu'il pressentait plus qu'il ne connaissait formellement. Les rumeurs de cannibalisme à Rodez, son attirance pour certains ouvrages interdits, et bien d'autres choses...
Cependant il était du devoir de Rehael de prier pour le salut de son âme, parce qu'il souhaitait qu'Odoacre puisse trouver la paix dans la mort.

Alors qu'il achevait une série de prières et qu'il se préparait à en entamer une autre, il entendit des éclats de voix au dessus de lui, venant probablement du sommet de la tour. Il s'aperçu que le corps avait été emmené ailleurs et qu'il était désormais seul avec Dimitri. Sans savoir pourquoi, un frisson lui parcouru l'échine.

Il se releva, resta un moment songeur, puis pris la décision de se diriger vers l'escalier en colimaçon qui semblait mener au sommet de la tour. De là, il pensait pouvoir observer ce qu'il s'y passait sans être vu, du moins dans un premier temps.
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Hannibal de Corinthe



Inscrit le: 20 Mar 2011
Messages: 26

MessagePosté le: Mer Mai 18, 2011 10:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

Hannibal suivait machinalement les directives de son oncle.
Ses jambes étaient flageolantes et son pouls emballé. Pour tout dire, il était à la limite de la tétanie. L'importance de l'évènement et la mise en scène concoctée par Shadahar avaient facilement raison du sang-froid de ce jeune homme impressionnable. Il se prenait à présent à craindre le vieux sorcier, et lui obéirait donc aveuglément, redoutant jusqu'à d'éventuelles pensées hostiles qu'il aurait pu avoir à son égard durant son jeune age, écrasé qu'avait été le plus vieux des deux frères sous l'éclat étincelant de son cadet dans l'esprit du neveu.

Du reste, l'aspect profondément païen de la cérémonie n'échappait en rien au gros corinthien, et lui travaillait sourdement la conscience. En réalité, Hannibal n'était pas un fervent croyant. Disons plutôt qu'il n'eut jamais à l'être. Ayant vécu dans un environnement protégé, plusieurs couches de luxes tapageurs l'ayant toujours isolé du monde, il ne percevait la réalité qu'à travers le prisme hautement déformant des livres que son éducation lui avait commandé de lire. L'aristotélisme lui semblait donc une donnée de base, quelque chose qu'il n'avait pas été libre de choisir, et sur le sens de laquelle il n'avait finalement jamais jugé utile de réfléchir. Symétriquement, toute forme de paganisme ou d'hétérodoxie quelconque était parfaitement abstraite dans son esprit.
A tel point qu'il ne réalisait que maintenant que les arts mystiques que maniait son vieil oncle ne devaient probablement pas être inspirés par la religion d'Aristote et de Christos.
Hannibal en éprouvait une sorte de honte coupable, comme un petit garçon regardant pour la première fois sous les jupes de sa sœur.


Il était toutefois suffisamment maître de lui pour exécuter les commandements impérieux du maître de cérémonie.
Il posa ses yeux sur la page et s'apprêta à lire. Mais son regard buta sur la gravure qui s'étendait sur la page de gauche. De grosses gouttes de sueur roulaient sur le front du gros grec. Un être de forme vaguement humanoïde y était représenté, à ceci près qu'il n'avait pas de peau. En lieu et place, les couleurs criardes donnaient vie à un corps noueux, enchevêtré de tendons comme les racines d'un arbre millénaire qu'on aurait forcé à pousser en pot. L'aspect organique, presque suintant, de l'ensemble provoqua à Hannibal un haut-le-cœur. La chair écorchée de l'homme était de couleur verdâtre, sauf sa tête, dont la teinte rouge vif attestait bien que celle du reste du corps n'était pas choisie par hasard ou par manque de moyens. Hannibal avait été si frappé par la silhouette d'ensemble qu'il ne remarqua qu'au bout de quelques secondes que l'être était tripode, et qu'il n'avait pas de pieds, l'extrémité de ses trois jambes semblant se planter directement dans le sol. De toutes les parties de ce corps abject, la tête était de loin la plus répugnante, car si tout le reste semblait comme mort, gâté, pourri et gorgé d'eau comme sous l'effet d'une longue et ancienne noyade, l'appendice supérieur étincelait d'un pourpre criard. Sa forme n'avait rien d'humain, et ressemblait plus à un long tentacule braqué droit vers le ciel, comme une sorte de défi au Créateur impuissant voyant son œuvre dégénérer en une horreur perverse. Une vie impie et vile semblait prête à déborder de ce long appendice gorgé de sang, dégorgeant en de puissantes giclées d'humeurs huileuses et dégoutantes à la figure du fou qui s'aventurerait à en piquer la membrane distendue et irritée.

Hannibal était comme hypnotisé par l'image, et dut mobiliser toute sa volonté pour s'arracher à la contemplation horrifiée en laquelle il se perdait depuis plusieurs dizaines de secondes.
Un texte était couché sur la page de garde.

Le gros grec prit une profonde inspiration, et déclama d'une voix qui se voulait forte et sûre, mais où se faisait sentir le trouble et l'émotion.
Pour tout dire, il était finalement fort heureux qu'Hannibal n'ait pas les moyens de comprendre ce qu'il avait sous les yeux. Il lirait en phonétique, lentement et s'appliquant, cette prière démoniaque dont il redoutait de connaître le contenu.


Iah ! Nyarlathotep !

Le corinthien avait eu des difficultés à déchiffrer ce nom, et des frissons lui parcoururent l'échine lorsqu'il le prononça. Il marqua une pause et avala sa salive avant de continuer prudemment.

Fils au teint d'ébène de la Boule de Feu pointant au coin du jour,
Fille boursouflée de la Lune par trois fois force d'observation,

Nous te servons et t'appelons à nous,

Que ta Langue Sanglante, ô messager des Dieux,
Pourlèche de ses ailes noires dans l'obscurité éternelle,
La Volonté suprême d'Azathoth, au centre de l'Univers,
Au commencement des temps, que la flute résonne !


Hannibal sentait l'humidité de sa nuque gorgée des sueurs froides qui lui coulaient le long du cou. Bizarrement, le fait de ne pas comprendre ce qu'il disait ne faisait qu'accroître son malaise. Et s'il passait à son insu un pacte avec le démon ?

Serviteur du Dieu Stupide,
Tu tires les ficelles à la barbe de l'Aveugle,

Nous te rendons hommage et sollicitons ton aide.

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Shadahar



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MessagePosté le: Dim Mai 22, 2011 12:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Continuant mécaniquement d'arroser d'eau salée le poulpe près d'agoniser, le vieillard fermait les yeux et débutait un mouvement de balancier d'en avant en arrière avec son long corps décharné...

Il s'imprégnait de l'incantation prononcée avec le timbre caractéristique de celui qui lit une langue sans la comprendre... la déshumanisation du texte provoquée par cet état de fait conférait de façon surprenante une intensité dérangeante aux psalmodies...

Comme si ce grimoire était si étranger à l'humanité que plus l'on s'en éloignait, mieux l'on percevait la nature réelle de son contenu.

Et Shadahar jouissait d'entendre cela comme jamais il ne l'avait entendu.

Et pourtant il en avait la chair de poule...

Cessant pendant quelques instants ses jeux d'eaux, il ouvrit les paupières, laissant apparaître deux globes d'un blanc laiteux.

Les yeux révulsés, Shadahar l'Obscène était en transe. Aveugle aux réalités matérielles en apparence, le voici qui sortit de sa manche un objet minuscule... une épingle taillée dans le rubis... s'approchant alors de la tête d'Odoacre, il plaça la pointe sur le front du cadavre et frappa la tête de l'épingle avec une coquille saint-Jacques.

Une seule fois.

Aucun fluide ne s'écoula.

Puis de se replacer aux pieds du cadavre sans avoir jamais cessé son mouvement de balancier.

Le voilà qui ferme à nouveau les yeux et qui reprend l'arrosage.

Daimones lui, redescend chercher d'autres seaux d'eau... sur le chemin il croise le cardinal sans lui porter plus d'attention. On ne peut se permettre d'être en manque d'eau salée.

Eau salée qui commençait à dégouliner sur les marches de l'escalier en colimaçon...

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