L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[BaronSengir]

Elle était toujours là. Bordant la place d'Aristote, un édifice parmi les autres qui se dressait vers le firmament romain. Mais si l’œil novice ne distinguait qu'une tour parmi les autres bastiments, le connaisseur savait de quel illustre personnage ce fut l'antre durant trois ans.

Ce fut long pour retrouver qui de droit, discutailler comme des chiffonniers avec ces hellènes ; ou Oane savait d'où venaient cette clique ; sur les questions de prix, des conditions... Mais finalement il s'en était tiré en déboursant bien moins qu'il l'ait craint. Une demeure aux portes de Rome ne pouvait intéresser que celui qui a commerce à Rome, quel qu'il soit. Les proches du vieux Grec lui avait paru tout sauf intéressés de près ou de loin par le monde de l'Eglise. Voire de ce monde-ci. Etranges que ceux-là, vraiment.

Dans les termes de l'accord, il s'était engagé à prendre à son service les anciens affidés de l'homme aux sandales, si jamais ils se présentaient au blond. Cela ne le préoccupait pas plus que cela. Il doutait en voir un jour, et sinon, il verrait bien. L'important était cette acquisition qu'il avait faite. Un instant il avait songé à de faux certificats de propriété, pour rester dans l'héritage de l'ancien propriétaire. Mais sa rencontre avec la famille odoacrienne l'avait rassuré quant à son choix. Mieux valait un blond avare sur les bords, un peu moins riche qu'un peu moins vivant.

La porte s'ouvrit en grinçant. Un mouchoir sur son nez, il pénétra dans l'obscurité de la tour. Des senteurs indescriptibles. Entre des mois de vase clos, l'hygiène présumée du théologue... Et on lui avait rapporté qu'on avait pratiqué sorte d'autopsie du Grec en ces lieux mesme... On n'y voyait guère, mais comme cela lui avait été rapporté, il pouvait voir contours de choses et d'autres. Ce qui avait grande valeur marchande ; vu le souvenir du Grec qu'il en avait, de sa robe élimée, de ses pieds noirastres, il doutait qu'il s'était doté de richesses terrestres ; ou sentimentale ; les Corinthe, sentimentaux, cela lui semblait incongru de mesme ; avait été emporté par ses proches. Mais une grande partie des affaires du vieux Grec étaient toujours présentes. Un état des lieux s'imposait, du ménage, un euphémisme, et il pourrait pleinement prendre possession de sa nouvelle demeure.

Fronçant les yeux comme pour transpercer la pénombre, l'évesque jeta regard vers l'escalier menant à l'étage suivant. Rumeurs de pièges, d'arbalestries et autres étaient venues à son oreille ces dernières années. Mieux valait explorer avec torches en main et armure de garde épiscopal au corps, on ne savait jamais. Il avait toutefois haste de se retrouver au dernier étage de la tour et d'y contempler la place d'Aristote, de voir la sainte Cité, les faubourgs... Baron Sengir, surplombant le monde... Du moins Rome.
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[BaronSengir]

Ah, sa tour. Un blond soupir s'échappa dans la froide matinée romaine. Il avait laissé soin à de la valetaille d'y porter ses affaires, il avait tenu à se rendre directement à l'assemblée épiscopale. Une nuit à compulser notes et parchemins, il avait grande envie de repos. Et haste de voir comment avaient avancé les travaux en son absence.

Diantre, cela changeait d'atmosphère! Il avait tenu à ne rien changer de l'aspect extérieur, aussi avait-il pallié autrement au manque de lumière que le percement d'une fenestre dans l'épaisse muraille. A intervalles réguliers, il avait fait disposé miroirs, tant en hauteur que sur tout le pourtour intérieur. Les faibles lueurs provenant des minces interstices vers l'intérieur, l'éclat d'une seule torche accrochée à l'entrée, l'on n'y voyait plus comme un four comme auparavant. Il n'avait, lui, aucune raison de surprendre le visiteur par une épaisse pénombre l'arbalète à la main preste à décocher.

Le mobilier du rez-de-chaussée inspirait la détente et l'accueil. Les visiteurs lambda y seraient introduits. Les proches, eux, auraient accès aux étages. Les non proches... Il y avait toujours les sous-sols creusés par les esclaves du vieux Grec, et quelques cachots toujours fonctionnels... Non, non, il ne fallait pas y songer. Un rapide dernier regard sur ce que verrait tout entrant. Un savant mélange de ce qui caractérisait Baron. "J'aime le luxe mais j'abhorre dépenser". Qui plus est, avec tous ces évesques qui rendaient l'asme, nombre de tenanciers et d'hosteliers étaient plus que ravis de se débarrasser d'effets encombrants que personne ne venait réclamer. Récupération à faible coust, musique aux oreilles du blond!

Il inspecterait chaque étage, et chaque galerie, une fois repos et repas pris. Il avait certitude qu'il en serait satisfait, et qu'il s'y sentirait tout à fait chez lui.
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[BaronSengir]

Une clef et quelques piécettes avaient été envoyées à la Vecchia, la veuve vivant dans une masure décrépite non loin de la Tour d'astrologie. Elle avait semblé toujours se trouver là, on ne ne l'appelait qu'ainsi, la Vieille, personne ne connaissait son nom ni rien sur elle. Hormis qu'elle avait enterré son mari. Des siècles auparavant, c'était certain. Elle avait survécu à combien de papes, de cardinaux, d'évesques? N'allant pas très vite avec sa canne et ses jambes usées, elle faisait tout de mesme de menus travaux ça et là dans les abords de ce quartier de la Sainte Ville. Et c'était d'un fantosme qu'elle croyait disparu qu'elle reçut ses nouvelles tasches en date.

La porte fut malaisée à ouvrir, bloquée par un amas de boue et d'immondices traisnant là depuis si longtemps. Oh l'odeur de renfermé en aurait presque arraché larmes à la Vecchia. Mais en songeant à l'ancien propriétaire, cela remettait les choses en perspective. Elle secoua la teste en pestant devant la poussière accumulée. Elle fit jouer les deniers dans sa poche. Le blond ne la payait pas assez pour s'échiner à grimper aux étages. Elle ferait le rez-de-chaussée et attendrait son arrivée, mais pas plus. Ces clercs, tous des radins...
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[Fitz]

Passant près d'une ancienne tour depuis longtemps abandonnée par un propriétaire qu'il connaissait plutôt bien, il vit qu'une vieille femme s'y affairait. Ou tout du moins, avait passé la porte lui fournissant accès..

Pensif, le prélat continua sa route, sans toutefois chasser cette vision.. La femme était peut-être folle, ou nostalgique. Ou voleuse ?! Y avait-il encore quelque objet de valeur dans cette vieille tour ?

Mais soupirant, l'évêque poursuivit toujours plus loin sur la Place d'Aristote... Les affaires du Royaume et de la Primatie allant toujours bon train, son devoir l'appelait. Un procès se tenant non loin de là l'attendait, et il n'allait pas faire attendre plus que nécessaire ses divers acolytes.

Repoussant donc ses réflexions sur la Tour d'Astrologie dans un coin de son esprit, il s'en alla.
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Archevêque métropolitain de Rouen