L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

Lewyne · Inscrit le: 07 Mar 2013 Messages: 16

La fois dernière où elle avait fait un tour à Rome, si éloignée de la Bourgogne, c'était pour assister à la cérémonie en l'honneur des croisés sous la chaleur de l'été.

Cette fois ci, il faisait un peu plus frisquet et ce qui l'amenait en Italie était le procès d'Aryanha, pour la soutenir. Les blessures s'étaient refermées depuis plusieurs mois et les deux femmes s'entendaient de nouveau malgré que tout n'avait pas été rose durant l'hiver dernier. Lewyne avait écrit au Chevalier Senateur dès qu'elle avait pris connaissance de l'annonce concernant la baronne pour témoigner.

Arrivant sur place, elle jeta un coup d'oeil aux personnes présentes. Beaucoup de têtes connues à vrai dire. Plus ou moins appréciées aussi, un sourcil se leva légèrement en apercevant Olivier. Puis elle aperçu Trixolas et alla le rejoindre.

- Toujours aussi impressionnante la garde romaine !

Della · Inscrit le: 24 Sep 2009 Messages: 637

Bon, pour le plan "je me planque", c'était raté. Olivier s'approcha, ce qui la surprit déjà, il lui parla même, ce qui eut pour effet ce soulèvement de sourcil si particulier.

Bonjour Baron. Lui répondit-elle d'un ton neutre, avec un petit sourire quand même.

C'est très gentil à vous, je vous remercie pour votre sollicitude, cela me touche beaucoup. Ajouta-t-elle lorsqu'il l'assura de son soutien.

Je suis assez surprise de voir ici, je dois dire.
_________________
Della de Volvent

Olivier1er · Inscrit le: 05 Jan 2009 Messages: 20

En fait, je viens souvent ici. J'ai toujours l'espoir que L'Eglise prenne conscience de certaines erreurs et ait le courage de les rectifier d'elle meme.

sourire desabusé.

ne dit on pas que l'espoir fait vivre ?

marquant une pause et plus bas.

... Et puis je suis curieux de savoir jusqu'ou l'humiliation doit aller pour se faire pardonner une erreur commise par l'eglise.
_________________

Rehael · Inscrit le: 16 Sep 2007 Messages: 13676 Localisation: Roma

Rehael salua son confrère, le Cardinal Adso, qui pris place à ses côtés. Il remercia ensuite Melian d'un signe de tête lorsqu'elle fit s'avancer Aegon.

Je déclare ouvert le procès en réhabilitation d'Aryanha Farnezze, qui fut excommuniée en date du deux février 1461.

Se tournant vers Aegon qui venait de prendre place devant l'estrade.

Monseigneur Aegon, avant de débuter nos travaux et de donner naturellement la parole à la principale interessée, Aryanha Farnezze, nous souhaitons vous entendre. En tant qu'évêque d'Autun, il me semble que c'est vous qui avez reçu Aryanha Farnezze et l'avez soutenu dans la démarche de réhabilitation qu'elle a entrepris et qui la conduit ici, en ce jour. Vous avez par ailleurs cosigné sa demande.

Pouvez vous nous faire un résumé aussi complet que possible de la teneur de vos entretiens avec elle ?

Adso · Cardinal Inscrit le: 16 Jan 2009 Messages: 6549

Adso salua le camerlingue en retour, et écouta ce que l'on allait dire. A vrai dire, il ne savait que vaguement les raisons de l'excommunication de la personne qui comparaissait.
_________________

Cardinal émérite - Archevêque de Cambrai

Aegon · Inscrit le: 26 Fév 2012 Messages: 901

Une inclinaison de tête confirma que l'évêque avait pris connaissance de ce qu'on lui demandait, et entrepris d'y répondre.

Votre Eminence, Vos Emincences, c'est en effet en qualité de prélat bourguignon, en tant qu'évêque d'Autun, que j'ai accompagné la baronne de Grancey dans son chemin de repentance.

Cependant, il me faut préciser que la baronne ne dépend pas de ma juridiction épiscopale, car elle est paroissienne de Joinville, paroisse sise sur le diocèse de Langres. De là qu'elle ai d'abord mandé le concours de l'ancien évêque de Langres, le père Pie de Valence, qui a le premier fait parvenir à l'Inquisition la demande d'un procès en réhabilitation.

Mon intervention dans le parcours de repentance de la baronne est donc essentiellement postérieur à la révocation par la primatie de France, du père Pie de Valence. Néanmoins, j'ai eu connoissance très tôt, dès mon retour en convalescence en Bourgogne, c'était au mois d'octobre, de la volonté de repentance de la baronne. Je savais aussi qu'elle était encouragée et entourée de plusieurs fidèles de grande piété dans cette entreprise, et qu'elle en avait déjà donné les signes publiquement.

Pourtant, la sincérité de la repentance m'apparaissait contraire au contenu de la lettre de repentance adressée à l'Inquisition, et qui ne traitait pas des causes précises de l'excommunication, ni de leur nature, ni de leur redressement. C'est la raison pour laquelle je me suis proposé de guider plus conformément à l'esprit de la repentance en tant que premier pas d'une confession publique, la baronne, comme je l'avais fait pour le duc de Montréal.

De là que, quoique n'ayant pas eu de contact direct avec la baronne, je sois parvenu à proposer une formulation telle que celle qui fut portée à Rome en décembre. J'ajoute que cette déclaration de repentance de décembre a été signé après la révocation de l'évêque de Langres, d'où que j'ai jugé opportun de la cosigner attendu la vacance du diocèse de juridiction, et pour éviter tout délai supplémentaire.
Cette signature formelle se fit en la demeure de la baronne, lors que je m'y étais rendu pour discuter avec elle des suites à donner à la condamnation par un tribunal bourguignon de mon archidiacre, qui s'était exposé à un possible martyre pour prévenir l'usurpation du diocèse d'Autun par l'hérésiarque Henriques. Étant procureur lors de ce procès, ne l'étant plus au moment de la rencontre, la baronne nous a conseillé sur les démarches à faire pour porter l'affaire en Cour d'Appel du Royaume du France.

L'évêque inclina à nouveau la tête pour indiquer qu'il avait achevé.
_________________

Mort le 20 février 1462. Resquiscat in pace

Rehael · Inscrit le: 16 Sep 2007 Messages: 13676 Localisation: Roma

Rehael opina du chef, remerciant Aegon pour sa prise de parole.

Je vous remercie pour votre éclairage très important, Monseigneur.

Après ces propos liminaires, nous allons désormais écouter Aryanha Farnezze, puis nous écouterons ensuite quelques témoins qui souhaiterons probablement prendre la parole.

Se tournant à présent vers Aryanha, il lui fit signe de s'avancer devant l'estrade.

Baronne Aryanha Farnezze, pouvez-vous nous rappeler les raisons qui ont conduit à votre excommunication, et quel a été votre cheminement depuis cette date ?

Hugo · Posté le: Dim Jan 19, 2014 7:09 pm Sujet du message: rep

Le Préfet de la Sainte Inquisition arriva discrètement.
Etant déjà en retard, inutile de faire plus parler de lui.
Saluant le Cardinal Rehael d'un signe de tête il prit place et écouta.
_________________

aryanha · Inscrit le: 28 Mar 2012 Messages: 30

A l'appel de son nom, Aryanha s'avança devant l'estrade.

Révérendissimes Éminences, Messeigneurs, honorables auditeurs

Je commencerai donc par vous faire connaître les raisons de mes actes qui ont conduit à mon excommunication:

En décembre 1460, Alexandre Olund est devenu régnant de Bourgogne. Durant toute la campagne électorale qui avait précédé, il avait, ainsi que le parti avec qui il formait une coalition, affirmé qu'il ne prêterait pas allégeances au Roy de France, pour faire pression sur lui sur la question des relations avec l'Eglise. A cette époque j'étais chef d'armée de La Veuve Noire sur Dijon, chargée de la protection de la capitale.
Le capitaine Miguaël Enguerrand m'avait demandé d'aller chercher le nouveau duc à Joinville mais mon armée était vide ce qui m'exposait à être abattue par une petit groupe armé de brigands, et des brigands il y en avait beaucoup. Quelques jours plus tard, j'apprenais qu'Alexandre avait quitté Joinville mais l'ordre que j'avais reçu était toujours en vigueur. J'ai eu la conviction qu'on cherchait réellement à attenter à ma vie, en tout cas à m'éloigner à tout prix de Dijon, dusse ce prix être ma vie.
Entre temps Alexandre n'ayant pas prêté allégeance et étant royaliste j'ai donc pris le château de Dijon début janvier 1461, le 9 si je m'en souviens.
J'ai chassé le régnant de Bourgogne et son conseil sans me préoccuper des annonces de L'Eglise Aristotélicienne de Rome à l'encontre du Roy et de ceux qui le suivraient. Et j'ai combattu les Saintes Armées auprès des armées royalistes.
Durant la Régence, j'ai également dénoncé le concordat de Mervans et permis la mise en place d’évêques schismatiques.

Mon cheminement de repentance, il s'est fait petit à petit :

A la fin de cette guerre, je me suis rendue compte du désastre que mes actes avaient engendrés dans l'ordre civil :
Des dizaines de procès, des pertes de titres, des morts et des blessés dans chaque camp, des vies brisées.
La Bourgogne continuait d'être coupée en deux.
Alors je me suis jurée que plus jamais !
Il n'y avait aucun gagnant, nous étions tous perdants et il m'a fallu tout le printemps 1461 pour m'en rendre compte.

A partir de Mai 1461, j'ai voulu apporter une paix réelle et non imposée par des menaces, des insultes et des diffamations à l'encontre d'une partie des bourguignons. Nous devions tous nous retrouver. Je l'ai fait au sein du Conseil ducal où j'étais consultante mais cela n'a pas été une réussite puisque j'en ai été chassée sous le prétexte évidemment de sombres raisons.
Ces mêmes personnes, en qui j'avais foi, m'ont alors montré leur vrai visage, un visage que je ne reconnaissais plus alors que ceux que j'avais tourmenté et condamné m'ouvraient leur cœur et commençaient à me faire voir la nécessité qu'il y avait de réparer mes erreurs sur le terrain public.
En juillet, j'écrivais une lettre ouverte pour la Paix.
En voici son contenu :

Aryanha sortit de son aumônière la copie d'une lettre. Elle en fit la lecture.

Ambroise. · Posté le: Dim Jan 19, 2014 11:18 pm Sujet du message:

Ambroise accoste un garde et lui donne un parchemin adresser à Rehael.

Fitz · Posté le: Lun Jan 20, 2014 5:48 am Sujet du message:

[Un peu plus tôt...]

Bien sûr que le prélat serait là.
Pour ce premier procès en réhabilitation.
Mais aussi et surtout pour ce procès concernant la Bourgogne qu'il venait de quitter.

L'homme d'Eglise était donc là, figure parmi tant d'autres dans l'assemblée, mitre parmi tant d'autres dans les rangs réservés au clergé.
Pourtant, malgré les nombreux visages regroupés en ce jour, il observe. Et maintient son attention sur des personnages plus.. particuliers.

Ainsi, il voit que nombre de Bourguignons se sont déplacés. Beaucoup plus que ce qu'il avait imaginé en tout cas. Quelques prélats, surtout de ceux ayant été liés de près ou de loin à ce conflit bourguignon.

Et Della.

Un des sourcils de l'archevêque se lève graduellement en remarquant sa présence, et son cousin le rejoint tout aussi rapidement lorsqu'il note en quelle charmante compagnie la Renarde se trouve...
Les gens qu'il avait connu avaient donc tant changé depuis son départ ? Il n'en savait rien et ne voulait pas le savoir.. Il avait été décidé à laisser cet épisode de sa vie derrière lui.. Mais quand bien même, il était surpris de voir le Baron à ses côtés.. Dans son esprit, la situation était toute aussi incongrue que s'il avait aperçu Charlemagne, son cher ex-suzerain, dans l'assemblée.. Bien qu'une joute verbale ne l'aurait pas répugné.
Son regard reste donc fixé sur une ancienne relation, avec une intensité que l'on pourrait qualifier d'inconvenante. Mais il n'en a que faire. Il ne s'en était jamais soucié jusqu'à présent. Et peu lui importait que la destinataire le remarque ou non, au final.

Bref.
Le procès débuta sans plus attendre et le prélat écouta attentivement. Il ne pensait pas témoigner pour ce procès, puisqu'il n'avait connu cette paroissienne que de nom. Peut-être, par contre, pour les procès à venir, il prendrait parole, étant beaucoup plus au fait de leurs différentes histoires personnelles...
_________________

Archevêque métropolitain de Rouen

Olivier1er · Inscrit le: 05 Jan 2009 Messages: 20

Quelle désagreabale sensation que celle d'etre observé. Difficile a cernée, mais fort inconfortable. Le Baron chercha discretement qui pouvait bien l'épié. Il tourna la tete a droite, a gauche tout en ecoutant les debats, mais ne vit personne le regarder.

Se tromperait il ?

Etrange....cette sensation persistait.....mais il n'arrivait pas a en definir la cause....

Probablement le lieu... Apres tout...

il se concentra sur les debats.
_________________

Della · Inscrit le: 24 Sep 2009 Messages: 637

Pie de Valence · Posté le: Mar Jan 21, 2014 9:54 pm Sujet du message:

Les désastres climatiques du Midi ne facilitaient pas le voyage jusqu'à Rome et avaient considérablement retardé le voyage du Patriarche de l'Eglise Renaissante jusqu'à Rome. Il tenait néanmoins, même en simple spectateur, à assister au procès en réhabilitation d'Aryanha qui n'était plus une excommuniée depuis bien longtemps pour l'Eglise Renaissante, pas plus que d'autres qui semblaient avoir été oubliés alors qu'eux aussi avaient fait une contrition inutilement blessante.
Il pénétra en silence dans la salle, salua discrètement Aryanha et alla s'asseoir à une place libre.
_________________
"Le modernisme n'est ni une dérive, ni une horreur, ni une maladie honteuse. C'est le terreau de la rénovation de l'Eglise, la terreur des conservateurs, l'air pur qui vivifiera la foi" (Pie II de Valence)
"On n'est jamais dans le mensonge quand on prêche la paix et l'apaisement, toujours quand on prêche la haine d'autrui" (Pie II de Valence)

Ambroise. · Posté le: Ven Jan 24, 2014 4:41 pm Sujet du message:

Le jeune frère avait écouté discrètement la conversation entre son amie Della et le Baron Olivier. Il ne pouvait qu’approuver les paroles de Della. Ambroise aurait même ajouté qu’il y a une différence entre l’humiliation et l’humilité. La noble blonde murmure à son tour, le fixant d’un regard empli de tristesse. Il lui prit doucement la main, la serra avec compassion. Nul besoin de mots pour expliquer son geste, juste le cœur d’un ami qui s’ouvre à elle afin de partager la douleur qui l’accable, de la soutenir en ce moment de deuil. Trop d’êtres généreux disparaissent trop tôt. Était-ce donc vrai que les meilleurs partent en premier ? Ambroise se penche doucement à l’épaule de son amie et lui murmure à son tour sa réponse.

Oui, beaucoup de monde … Je crois que certains viennent par curiosité … Je vais devoir vous laisser pendant l’audience car j’ai demandé à témoigner, mais je resterai près de vous mon amie.
_________________