L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Charles_antoine]

L'invitation avait été lancée sans protocole. La réception à Montegridolfo le serait tout autant.
Charles-Antoine s'en revenait tout juste du Périgord où il avait aidé le Comté à mater la jacquerie castillonaise. Il prendrait un peu de repos à Montegridolfo et en profiterait pour accorder l'audience demandée par Ellesya. Il connaissait peu la jeune femme. Il ne savait d'elle que sa noble ascendance française, sa noblesse pontificale et son attachement au cardinal Aaron de Nagan. Si à cela, on ajoutait que lors des discussions à la chambre des nobles des Etats Pontificaux leurs points de vue se rejoignaient souvent, cela leur faisait déjà un certain nombre de points communs. Suffisamment pour accepter l'entrevue, en tout cas.

Puisque la visite n'était pas protocolaire, rien n'avait été particulièrement préparé. Pas d'étendard aux couleurs de Cagli, ni de Montegridolfo ; pas de hordes de serviteurs en livrée impeccable aux petits soins pour la visiteuse et l'hôte ; pas de décoration ostentatoire. Seules quelques hallebardes avaient remplacées des épées accrochées aux murs, le maître des lieux les trouvant assez étrangement plus harmonieuses et plus accueillantes. La seule décoration réelle consistait en des portraits familiaux accrochés dans l'entrée de la citadelle.

Cagli l'avait fait prévenir de son arrivée imminente.Charles-Antoine patientait donc, en griffonnant quelques tactiques militaires sur un velin. Chaplume ne devait pas être loin.

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[Ellesya]

Venue d’Urbino où elle s’était invitée pour avoir moins de route à faire, Ellesya parut bientôt devant la porte du castel marchéen de Montegridolfo, surmonté de ses donjons. Un sourire étira ses lèvres tandis que le regard clair de la visiteuse étudiait scrupuleusement ces lieux nouveaux pour elle, en appréciant les qualités nécessaires à pareil fort. Cela ne ressemblait pas à Cagli mais cela lui plut, même le bourg était plaisant et semblait sain. Ayant grandi sur les hauteurs d’Annecy, elle avait gardé un goût particulier pour les forteresses sur quelques hauteurs ou éperons, même si cela ne sautait pas aux yeux avec son propre choix.

Avant de prendre la route, alors qu’on sellait Souris –elle s’était décarcassé pour finalement nommer son palefroi du nom de la robe d’icelle…-, Ellesya avait tergiversé encore un temps sur la manière de se vestir. Pour finalement opter pour une version qui était tout de même souvent son quotidien bien que les vêtements disposés sur sa couche étaient quasi neufs et d’excellente facture. Sur sa chainse teintée au bleu de guesde, Ellesya serra une longue bande sur sa poitrine. Par dessus, une cotte de laine noire finement tissée fut passée. Celle-ci était fendue sur les côtés et ajustée par des lacets de cuir qui offrit un meilleur confort. Sa ceinture de cuir sombre cloutée de loups d'argent ceignait sa taille, de même que son baudrier retenant Promesse, sa batarde.
Ellesya enfila encore de hautes bottes de cuir sur ses braies d’un bleu gris presque noir. Elle natta enfin ses cheveux soigneusement avant de tourner le tout en chignon. Enfin, elle agrafa son mantel azur d’errante grâce au fermail offert par Hans à la Saint Noël. D’argent aux motifs sobres. Point de parure hormis une petite chaine qui s’entrevoyait dans son cou sans en découvrir le pendentif perdu sous la cotte.

Les deux hommes d’armes qui l’avaient escorté restèrent de part et d’autres de la duchesse, un peu en retrait, tandis que Lu, son page au tabard de la Louveterie, quittait sa selle pour gagner la Porte :

Que soit annoncée l’arrivée de sa Grasce Ellesya de la Louveterie au Maistre des lieux, je vous prie.
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Duchesse de Baschi, Comtesse de Cagli

[hrp : Hors français et allemand, les traductions viennent de Reverso.]

[Charles_antoine]

Elle était arrivée. Les portes de la citadelle s'ouvrirent laissant la petite troupe de la comtesse de Cagli pénétrer dans la cour du domaine seigneurial.
Dans le même temps, un garde alla prévenir le maître des lieux, pendant qu'un autre faisant entrer la comtesse et ses suivants dans le hall d'entrée.

Charles-Antoine était pour une fois plutôt au calme, dans son bureau, avec un membre de sa Maison lorsqu'on le prévint de l'arrivée de Ellesya. Avant de rejoindre le hall, il donna un ordre afin de donner suite à la missive qu'on venait de lui transmettre.

Demandez à Chaplume de nous rejoindre. Nous reprendrons la route dès demain.

Puis, le jeune duc rejoignit le hall. Sa tenue était sobre, comme souvent. Une longue tunique blanche venait recouvrir une chemise et des braies de la même couleur. Des bottes de cuir lassées sur les mollets, ainsi qu'une ceinture assortie venait agrémenter le tout. Pour une fois, il ne portait pas d'arme à la ceinture, même pas une arme d'apparat. Le seul bijou arboré était l'étoile d'Aristote qu'il ne quittait presque jamais et qu'il portant en collier. Enfin, il portait la traditionnelle cape teutonique, frappée de la croix noire.
Le jeune homme fit son entrée en personne dans le hall. Le pas était rapide et assuré, quasi militaire. Il s'arrêta devant elle, s'inclinant respectueusement.

Bonjour Monseigneur, soyez la bienvenue à Montegridolfo. J'espère que vous avez fait bonne route.

Ces premiers mots étaient finalement d'une banalité affligeante. Mais la suite de leurs échanges promettait d'être plus intéressante.
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[chaplume]

Elle se trouvait dans sa chambre, goutant un repos bien méritée après les longues semaines à Castillon. Installée au bureau, elle en profitait pour mettre à jour sa correspondance. Elle fut interrompue par un toc-toc à sa porte.

Entrez

Elle se retourna. Un membre de la maisonnée se trouvait dans l'encadrement de la porte

Oui ?

Ma Dame, Sa Grâce vous demande de le rejoindre dans le hall.

Très bien j'arrive tout de suite.

Et abandonnant là plume et parchemin, elle se rendit donc dans le hall pour savoir de quoi il retournait.

[Ellesya]

L’Errante descendit lestement de selle avant d’en tendre les rênes à son page. Ses gens savaient quoi faire en l’attendant, en fonction de l’hospitalité des lieux. Aussi pénétra-t-elle seule dans le hall où son pair vint à sa rencontre avec une sobriété autant dans la mise que dans l’attitude qui lui convint et fit naître naturellement un sourire sans ombre.
A son salut, elle répondit d’une inclinaison du chef.
Sans être mondains, la situation nécessitait de trouver par quel biais aborder cette discussion et cela passait par les salutations d’usage tout de même. Auxquelles elle répondit sans se faire prier.

Le bon jour vous va, votre Grasce.
Je vous remercie pour votre accueil et vous rassure, la route depuis Urbino s’est déroulée sans encombres en plus de me permettre de mieux connaître une nouvelle partie de ce territoire.

Le regard clair de la duchesse se plissa d’un sourire avant de découvrir un peu plus le hall où ils se trouvaient, sans s’en cacher, avant de revenir se poser sur Charles Antoine.

Connaissiez-vous déjà Montegridolfo au moment de poser votre choix ? Je ne me rappelle pas.
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Duchesse de Baschi, Comtesse de Cagli

[hrp : Hors français et allemand, les traductions viennent de Reverso.]

[Charles_antoine]

Au sourire, répondit un sourire.

Je connaissais Montegridolfo de visu, en effet. Lorsque m'étais lancé à la recherche du Trésor de Séleucos il y a quelques temps de cela, j'étais passé en contrebas du village, sans en connaître cependant son nom. Ainsi, lors des choix possibles, je reconnus ce village sur la carte. En plus du fait que celui-ci fasse partie de la région d'Urbino, cela suffit à arrêter mon choix. Et je ne le regrette pas.

Charles-Antoine avait fait préparé le salon de la demeure seigneuriale en prévision de la discussion à venir.

Je vous propose que nous nous installions dans le salon. Nous y serons plus à l'aise pour discuter.

Charles-Antoine fit signe à son invitée de l'accompagner. Il se força à marcher plus lentement que lors de son arrivée. Alors qu'ils s'engageaient dans le couloir menant au salon, Charles-Antoine enchaîna.

Vous ne connaissiez pas Cagli, il me semble. Votre nouveau fief vous plaît-il ? Votre choix fut également guidé par le fait que Son Eminence Aaron soit gouverneur d'Urbino, n'est-ce pas ?
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[chaplume]

Arrivée dans le hall elle le trouva déjà vide. Elle ne pensait pas avoir mis autant de temps à descendre mais il est vrai que se repérer dans une nouvelle demeure n'était pas aisée, pour elle du moins...

Elle décida donc de se diriger vers le salon où certainement Charles Antoine devait se trouver car le lieu se prêtait bien aux discussions. Des bribes de voix devant elle lui confirmèrent qu'elle était bien dans le bonne direction.