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[F-Dogma]Le Livre des Vertus
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Oberon.



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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:


    Livre de la Pré-Histoire
    Chapitre VII - « L’exode »


    1 La ville toute entière d’Oanylone fut ainsi engloutie dans les entrailles du monde, dévorée par les flammes. Afin de purifier les lieux, Dieu répandit du sel sur les traces de la cité du péché, afin que plus aucune vie ne s’y installe et n’y prospère. La puissance du cataclysme divin vint couvrir le ciel de poussière sur plusieurs lieues à la ronde. Les divers groupes qui l’avaient fui redoublèrent de célérité afin d’échapper à la catastrophe, laissant derrière eux leur ancienne vie. La plupart pleurèrent de ce qui leur semblait être une injustice. S’étant détournés de Dieu et de Son amour, ils ne comprenaient pas Sa juste décision divine.

    2 Certains arrivèrent jusqu’à la mer. Ils coupèrent du bois et en firent des bateaux. Ils mirent beaucoup de temps pour achever ces constructions. En effet, ils avaient perdu l’habitude du labeur et peinaient à se mettre au travail. Ils passaient plus de temps à paresser sur la plage qu’à chercher à se nourrir ou à construire leur navires. Mais le sombre nuage de poussière leur rappelait sans cesse qu’ils devaient s’activer. Peu à peu, ils reprirent goût à l’effort et, même si ils ne vivaient plus dans la vertu, leur sociétés viciées ne connaissaient plus la débauche de péchés qu’ils pratiquaient à Oanylone.

    3 Lorsque les bateaux furent prêts, ils partirent parcourir le monde, traversant les mers et accostant sur toutes les côtes qui leur semblaient propices. D’autres groupes d’évadés fuirent le cataclysme en s’enfonçant encore plus loin à l’intérieur des terres. Ils traversèrent diverses forêts, marécages, rivières, fleuves, vallées, collines, montagnes, ravins, glaciers et plaines. Chaque fois qu’ils trouvaient un lieu propice à leur installation, un groupe s’y arrêtait et y fondait une ville.

    4 Ainsi, ils peuplèrent petit à petit le monde entier, installant des villages partout où ils passaient. Chaque cité organisa son système politique. Ils élirent des chefs, qui géraient les ressources de leurs communautés. Ceux-ci nommèrent des gardes, afin que les lois de la cité soient respectées. Afin de financer cette hiérarchie naissante, ils prélevèrent l’or et l’argent des mines et les fondirent pour en faire de la monnaie. Celle-ci leur facilitait les échanges au sein de chaque ville.

    5 Mais, surtout, cela leur permettait d’échanger des marchandises entre cités. Mais ce commerce enrichissait certaines alors qu’il appauvrissait les autres. Les cités se concurrençaient de plus en plus pour le contrôle des ressources. Ce qu’elles ne pouvaient avoir par le commerce, elles tentaient de l’obtenir par la force. Ainsi, chaque cité organisa une armée, engageant des soldats, afin de combattre pour enrichir leur communauté et ses dirigeants.

    6 Alors, Dieu décida de leur permettre d’apprendre ce qu’était l’amitié, afin que, plus jamais, un humain n’en tue un autre. Il divisa le langage unique en une multitude de langues. Les humains ne se comprirent alors plus entre les cités. Le Très Haut leur permit ensuite de pouvoir apprendre les langues qu’ils ne connaissaient pas. Cet apprentissage nécessitait pour chacun de s’ouvrir à la culture de l’autre. Ainsi, ils étaient moins enclins au combat, étant donné les efforts nécessaires pour apprendre les langages de ceux qu’ils voulaient attaquer.

    Spyosu

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Oberon.



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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:


    Livre de la Pré-Histoire
    Chapitre VIII - « Le paganisme »


    1 Les groupes d’humains ayant fui Oanylone s’étaient ainsi dispersés et avaient peuplé le monde. Leurs descendants avaient constitué des cités, formé des gouvernements et inventé l’argent, qui permettait le commerce. Mais ils avaient aussi inventé la guerre et, pour les encourager à mieux se connaître au lieu de se battre, Dieu avait divisé le langage unique en une multitude de langues.

    2 Parmi tous ces humains, un groupe se forma, cherchant à comprendre la réalité divine. Mais ce groupe était tout aussi ignorant de Dieu que le reste de l’humanité. Les humains ne ressentaient plus l’amour divin, car ils s’étaient détournés de Lui. Ils cherchaient une explication à leur vie, alors que la réponse leur était donnée. Mais ils ne savaient plus l’écouter et y restaient sourds.

    3 Le groupe décréta que dans chaque chose, dans chaque élément qui entoure les hommes et les femmes, il y avait un esprit dont la puissance dépassait l’entendement. Ces esprits élémentaux possédaient des pouvoirs surhumains. Ils étaient dotés de personnalités variées et ne manquaient jamais de se concurrencer afin de prouver lequel était le plus fort. Ils entraient souvent en colère et n’hésitaient jamais à se mesurer l’un à l’autre, par humains interposés.

    4 Ainsi, n’ayant plus Dieu dans leur coeur, ils s’étaient inventés tout un panthéon de faux dieux. Comme le ciel couvre le monde et qu’il est la source de la lumière, il firent du dieu du ciel le roi de leurs divinités. Sa foudre devint rapidement célèbre et tout humain apprit très vite à la craindre. Comme les humains ne connaissaient plus la vertu, les dieux qu’ils s’étaient inventés étaient aussi débauchés qu’eux. Leur roi divin pouvait se transformer en nuage d’or pour pratiquer le péché de luxure avec des princesses.

    5 Pour honorer leurs multiples divinités, les humains créèrent des églises qui leur étaient dédiées et les nommèrent “temple”. Eux-mêmes, faisant office de clerc dans leur paganisme, se nommèrent “prêtres”. Ils suppliaient l’aide de leurs dieux et, en échange, leur sacrifiaient des animaux. Alors que Dieu avait enseigné à Oane que les multiples créatures du monde, bien que soumises aux humains, devaient être respectées, c’est par leur sang que les païens révéraient leurs fausses divinités.

    6 Mais il n’y avait pas d’amour pour leurs nouveaux dieux. Ceux-ci ne servaient qu’à rendre des services en échanges de ces sacrifices. Certes, ces païens respectaient leurs divinités, mais c’était par peur plutôt que par amour. De nombreuses cités se regroupèrent en royaumes, ayant à leur tête des rois. Ceux-ci firent appel aux prêtres païens afin que leurs divinités leur viennent en aide, et les faux clercs croyaient lire dans les entrailles l’avenir des cités.

    7 Mais il restait un vide dans le coeur des hommes et des femmes. Il leur manquait ce pour quoi ils avaient été conçus. Il leur manquait l’amour que Dieu voulait leur donner et qu’Il attendait en retour. Alors, Dieu décida que le moment était venu de se rappeler à Sa Création. Il trouva un enfant dans la cité qui s’appelait Stagire et lui enseigna Sa Parole afin que l’Homme retrouve le chemin de la vertu. Cet enfant s’appelait Aristote.


    Spyosu

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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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    Livre de l’Éclipse
    Chapitre I - « La lune »


    1 L’histoire que je vais vous raconter peut sembler surprenante, mais, lorsque vous l’aurez lue, vous saurez qu’il y a en elle beaucoup de vérité.

    2 Un jour qu’il faisait beau, je me promenais avec mon chien le long de petits chemins ondulant entre les champs. Je venais de manger et me cherchais un petit coin agréable où faire ma sieste. En cet après-midi de mai, le ciel était d’un bleu pur, vierge de tout nuage. Les oiseaux chantaient et mon chien courait à travers les blés, poursuivant de petits animaux bien plus rapides que lui. Il aboyait de toutes ses forces dans sa course-poursuite perdue d’avance.

    3 La journée semblait belle, mais la présence de la lune dans le ciel en plein jour m’inquiétait. Alors que le soleil était le lieu destiné à accueillir les justes après leur jugement, la lune était le futur lieu de supplice des pécheurs. Le premier était surnommé Paradis, alors que la seconde était appelée Enfer. Le rapprochement de ces deux astres divins en pleine journée ne pouvait qu’être annonciatrice de grands malheurs.

    4 Je me baissais pour admirer une petite fleur des prés, mais l’obscurité était telle que je ne pouvais plus la distinguer. L’obscurité, me dis-je? Comment pouvait-il y avoir la moindre obscurité pendant une si belle journée, alors que le soleil était à son apogée? Je levai les yeux au ciel et fus saisi d’horreur: la lune masquait maintenant le soleil, empêchant la divine lumière, source de vie, d’éclairer le monde. Seul un sinistre halo couleur de feu, ceignant l’astre de nuit, témoignait encore de la présence de l’astre de jour.

    5 Mon chien s’arrêta d’aboyer. Je me dis, pour me rassurer, qu’il ne s’agissait que d’un de ces événements cosmiques dont les anciens avaient régulièrement gardé trace, et que cela allait finir bientôt. Mais je n’en étais pas convaincu. Le halo de feu donnait à cette éclipse une atmosphère angoissante. Mais il finit par disparaître quand la lune acheva sa conquête du soleil. Il faisait un noir d’encre. Même les étoiles avaient décidé de s‘éclipser. C’est alors que la lune décida de contrevenir aux règles de la physique.

    6 Je la vis se colorer de diverses teintes. Au centre de ce disque d’obscurité, des taches de couleurs se mouvaient, comme des oiseaux virevoltant dans le ciel. Elles semblaient livrer batailles, se mêlant les unes aux autres, puis se séparant brusquement. Le mauve se jetait sur le bleu, qui esquivait le turquoise, alors que le vert fuyait le rouge, lui-même poursuivi par le jaune. Puis, les taches calmèrent leurs ébats. Je ne pouvais pas quitter la lune des yeux, alors que je voyais les couleurs se répartir la surface de l’astre de nuit, en un tout enfin ordonné.

    7 Elles restèrent ainsi toute une éternité, alors que mon chien geignait, caché dans le champ de blé. Puis, les taches de couleurs surgirent de la lune, telles des carreaux tirés par une arbalète. On aurait dit six rayons de lumière qui déchiraient le ciel en de longs traits colorés. Les couleurs se joignirent en un véritable arc-en-ciel qui vint s’abattre à mes pieds. J’avais devant moi un pont zébré de couleurs, formant une arche qui enjambait la distance qui me séparait de la lune.

    8 Je la regardai alors et vis que le pont de couleurs y tombait en une véritable chute de lumière blanche. Je regardai ensuite à mes pieds et vis qu’ils étaient aspergés de la même douce lumière laiteuse. Les six rayons, accolés sur toute la longueur du pont, venaient à ses extrémités fusionner en une même blancheur.

    9 Bien qu’étreint par une angoisse indescriptible, je décidai de poser le pied sur cet arc-en-ciel lunaire...


    Sypous

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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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    Livre de l’Éclipse
    Chapitre II - « Le brouillard »


    1 Je marchai donc sur un pont rayé de six couleurs, en destination de la lune, sous un ciel d’encre vide de toute étoile. Le trajet me sembla durer une éternité. Mais, alors que je commençais à désespérer de la distance qui me restait à parcourir, je perdis l’équilibre. En effet, les bandes de couleurs qui constituaient le pont que je traversais se mêlèrent en une seule et unique lumière blanche. Celle-ci, telle de l’eau, s'abattait sur la surface de la lune en une cascade laiteuse. Je m’effondrai pathétiquement au sol et, fortement agacé, me relevai, essuyant la poussière de mes vêtements..

    2 Tout autour de moi, je voyais un brouillard blanchâtre peu engageant. Il faisait chaud et moite au sein de cet air dense et irrespirable. J’essayais d’avancer mais mes mouvements étaient lents et maladroits, tant le brouillard semblait s’agripper à mon corps. Mes pieds s’enfonçaient dans le sol mou et visqueux. J’en venais à souhaiter que le vent se lève afin de disperser cette gangue crémeuse qui m’entourait. Mais ce lieu me donnait l’impression de ne pas avoir connu la moindre brise depuis la nuit des temps. C’était la même atmosphère moite qui régnait depuis. Je me croyais dans un tombeau.

    3 C’est alors que je sentis une longue langue me lécher le torse. Paralysé par la terreur, je m’immobilisai. Regardant autour de moi, je discernai enfin des formes. Elles étaient innombrables et ressemblaient fort peu à des êtres humains. L’une d’elles, de taille gigantesque se dressa face à moi, et je pus en détailler la laideur. Entièrement nu, ce démon avait une peau lisse, gorgée de sueur, et des jambes arquées, entre lesquelles les attributs de la masculinité s’affichaient sans pudeur. Je vis également que sa poitrine portait les attributs de la féminité. J’espérais découvrir un visage humain, mais, à la place, se trouvait une gueule semblable à celle d’un serpent, de laquelle sortait une longue langue dressée vers moi.

    4 Le monstre me dit: “ Je suis Asmodée, Prince de la Luxure. Raphaëlle, Archange de la Conviction, est mon opposée. Celui qui se complaît dans l’abus des choses de la chair et dans le nihilisme le plus total vient rejoindre les rangs de mes damnés.” Je ne savais pas quelle réponse donner à une si horrible créature, mais elle n’en attendait pas et s’écarta de mon chemin. C’est alors que je vis un long couloir creusé dans le dense brouillard. Je ne me fis pas prier pour l’emprunter et ainsi échapper à ces bêtes luxurieuses. Le sol était de moins en moins pâteux et devenait de plus en plus sableux. La couleur blanchâtre laissait peu à peu la place à une sombre lueur turquoise.

    5 Au bout d’un temps indéfinissable, j’accédai à une gigantesque grotte. Des piliers titanesques soutenaient sa voûte, que j’avais du mal à discerner, étant donnée sa hauteur. Un lac aux dimensions homériques emplissait les lieux. Son liquide, qu’aucune onde ne venait troubler, irradiait d’une sombre lueur turquoise, colorant ainsi toutes les roches environnantes. Aucune vie ne semblait pouvoir se maintenir en ces lieux. Quelle ne fut pas ma surprise quand je vis, parmi les roches qui s’entassaient le long de la berge des formes obscures se lever. Leurs mouvements étaient lents, maladroits, et peu affirmés..

    6 Elles semblaient devoir faire un effort surhumain pour entrer en mouvement. Je les voyais toutes pleurer leur état déliquescent et amorphe. C’est alors qu’une gerbe de liquide turquoise surgit de lac surface du lac. Une énorme créature à la peau écailleuse et à la longue queue de lézard surgit du liquide. Surmontant une mâchoire titanesque, deux petits yeux d’émeraude me fixaient. Elle me dit: “ Je suis Belial, Prince de l’Orgueil. Miguaël, Archange du Don de soi, est mon opposé. Celui qui a le sentiment de pouvoir vivre hors de la communauté, ou d’être capable d’atteindre le statut de divin, vient rejoindre les rangs de mes damnés.”


    Sypous

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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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    Livre de l’Éclipse
    Chapitre III - « La plaine »


    1 Belial retourna dans les eaux stagnantes turquoises, qui retrouvèrent leur inquiétante surface lisse. Je remarquai alors une petite barque sur la rive. Comment avais-je pu ne pas la voir avant? Je la pris, ne voyant aucun des êtres amorphes s’y opposer. Je ramai alors pendant des heures, les gigantesques piliers de roche se succédant les uns aux autres. J’avançai de plus en plus vite, mais la joie que cela m’apportait fut vite changée en horreur lorsque je me rendis compte que ce n’était que parce que j’étais aspiré dans un tourbillon. Ne pouvant m’y soustraire, je tombai alors au fond de cet orifice.

    2 Lorsque je me réveillai, le corps endolori, je vis autour de moi un sombre couloir. Le sol était recouvert d’un tissu doux et chaud, dont la couleur mauve faisait ton sur ton avec les améthystes qui composaient les murs. Je décidai de suivre cette étrange pièce. Tout au long de mon trajet, je pouvais admirer des tas gigantesques d’or, d’argent et de bijoux le long des murs. Des mets délicieux exhalaient leurs appétissantes senteurs. Des créatures à l'apparence d'humains, hommes ou femmes pourvus d'un corps magnifiques se pavanaient devant moi. Mais je vis surtout de nombreuses personnes, assises, qui dévoraient des yeux ce formidable luxe.

    3 Je me demandai pourquoi ils ne s’appropriaient pas ce qui s’offrait à eux, mais je compris bien vite. Un des damnés prit une pièce d’or, mais la relâcha de suite dans un hurlement de douleur. Ces maudits étaient condamnés à convoiter un tel luxe sans jamais pouvoir en profiter. C’est alors que j’entendis un bruit d’ailes et je vis se poser devant moi une créature herculéenne aux grandes ailes de chauve-souris et à la peau couleur d’améthyste. Elle me dit: “Je suis Satan, Prince de l’Envie. Michel, Archange de la Justice, est mon opposé. Celui qui désire bénéficier des justes récompenses attribuées à autrui, ou qui convoite les biens ou le bonheur de son semblable, vient rejoindre le rang de mes damnés.”

    4 Puis, sans rien ajouter d’autre, Satan reprit son envol. Je repris donc ma marche vers le bout du couloir, que je finis enfin par trouver. La sortie était une petite ouverture chapeautée par un arc-boutant de pierres noires, où étaient sculptés des crânes. J’hésitai à m’engager, mais je me souvins de ce qu’il y avait derrière moi et ne tint pas à y retourner. Je passai donc cette encablure de porte et me retrouvai face à une plaine qui s’étendait à l’infini. Sur mes côtés, je pouvais voir de grandes montagnes rouges circonscrivant avec précisions les limites de ce plat pays.

    5 Ce décor pouvait ressembler à un paysage terrestre, mais les montagnes et l’herbe étaient couleur de sang. Le soleil brûlait juste au-dessus de la plaine. Il emplissait la moitié du ciel et semblait être collé à la lune. Il se découpait dans une nuit étoilée qui semblait peser de tout son poids sur moi. Je remarquai un vertigineux pic bleu qui s’élevait au milieu de la plaine, qui atteignait le gigantesque astre de jour. A son pied se trouvait une grande construction de bois. Je décidai d’avancer, afin de rejoindre ce doigt de pierre pointé vers le haut. Mais, à mi-chemin, je compris que je ne pouvais l’atteindre.

    6 En effet, tout autour du pic bleu, sur des centaines de lieues alentour, des milliers de damnés se battaient comme des forcenés. Ils n’avaient pas la moindre pitié les uns envers les autres. Chaque occasion était bonne pour arracher un membre à son adversaire. Lorsque les armes et les poings ne suffisaient plus, les dents prenaient le relais. Alors, sortant de la gigantesque mêlée, un énorme taureau avança vers moi. En dessous de ses yeux injectés de sang, des flammes sortaient de ses narines. Il me dit: “Je suis Léviathan, Prince de la Colère. Gabriel, Archange de la Tempérance, est mon opposé. Celui qui s’abandonne à la haine de l’autre, ou qui de toutes ses forces tente de lutter contre sa condition vient rejoindre les rangs de mes damnés.”


    Sypous

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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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    Livre de l’Éclipse
    Chapitre IV - « Les galeries »


    1 Alors, Léviathan frappa l’herbe sanguine de son sabot, et une ouverture se fit dans le sol. J’y vis un escalier de pierre en colimaçon descendre dans l’obscurité. Prenant mon courage à deux mains, je m’y engageai, pendant que le Prince-démon retournait au combat. Je descendis prudemment les marches, car il n’y avait pas de lumière pour m’aider à savoir où j’avançais et le chemin semblait encore long. Pour m’aider, je faisais glisser ma main le long du mur, et je pouvais me rendre compte au toucher qu’il était simplement creusé dans la terre.

    2 Je sursautai de peur lorsque mes doigts touchèrent une forme visqueuse. C’est alors que l’escalier s’emplit d’une couleur verdâtre. Je retournai mon regard vers la cause de mon sursaut et vis avec dégoût un long lombric sortir du mur. Il irradiait de cette lumière répugnante, tout comme les milliers de créatures similaires qui sortaient elles aussi de la terre. Commençant à avoir l’habitude du fonctionnement lunaire, je me demandai quel péché était puni en ces lieux. J’obtins ma réponse en bas de l’escalier en colimaçon, où se trouvait une dizaine de galeries creusées à même la terre, infestées de ces immondes bestioles verdâtres.

    3 Des damnées bouffis, qui avaient du mal à avancer tant leur corps était rempli de graisse, attrapaient et dévoraient celles qui passaient à leur portée. Je retins ma nausée, lorsque une nouvelle galerie s’ouvrit, laissant passer la tête d’un énorme vers de terre répugnant. Celui-ci me dit: “Je suis Azazel, Prince de la Gourmandise. Galadrielle, Archange de la Conservation est mon opposée. Celui qui abuse du plaisir des besoins premiers, qui n’a pas la mesure des nécessités de sa subsistance, vient rejoindre les rangs de mes damnés.”

    4 Puis il ajouta: “Suis-moi”. Il recula et continua à creuser sa galerie. Je le suivis sur de nombreuses lieues, suivant ses multiples changements d’orientation. Puis, le tunnel déboucha sur un grand hangar de bois. Je compris que je me trouvais au pied du pic de pierre. Azazel, qui m’attendait près de la sortie, repartit en creusant un nouveau tunnel. Je regardai autour de moi et m'aperçus que j’étais sur une sorte de butte de terre. Tout autour d’elle, un gouffre semblait ne pas avoir de fond.

    5 Mais il devait forcément y en avoir, car de nombreux pilonnes de bois en surgissaient arrivant à ma hauteur. Des damnés étaient placés dessus. Même debout, ils devaient faire de difficiles efforts afin de se maintenir dessus et de ne pas tomber. Mais le plus étrange, c’était que chacun tenait entre ses bras des trésors incomparables en valeur et en beauté. Ils s’agrippaient à ces lourds coffres remplis d’or, à ces gros sacs pleins de pierres précieuses, comme si leur vie en dépendait.

    6 Parfois, un mouvement un peu moins mesuré que les autres faisait tomber certaines de ces richesses. Ceux qui faisaient l’erreur d’essayer de les rattraper finissaient invariablement par tomber. Du gouffre une pâle lueur jaune témoignait des innombrables richesses qui y étaient tombées, entraînant dans leur sillage les maudits, dont aucun ne semblait vouloir laisser s’échapper le moindre écu. Certains devaient même s’accrocher depuis longtemps, car leurs jambes étaient atrophiées. Mais ils ne laissaient échapper la moindre plainte, craignant de faire tomber leur or dans le gouffre.

    7 Alors, je vis descendre du plafond, rattachée à son fil, une gigantesque araignée toute couverte d’or, aux milliers d’yeux de diamant. Arrivée près de moi, elle me dit: “Je suis Belzébuth, Prince de l’Avarice. Georges, Archange de l’Amitié, est mon opposé. Celui dont l’égoïsme n’a d’égal que le mépris de l’autre vient rejoindre les rangs de mes damnés.” Puis, sans ajouter quoi que ce soit, le Prince-démon tissa un pont, avec sa toile, reliant mon îlot et le bord du hangar de bois..


    Sypous

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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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    Livre de l’Éclipse
    Chapitre V - « Le pic »


    1 Au bout du pont de toile se trouvait une petite porte de bois. Je tournai la poignée, mais elle ne s’ouvrit pas. Je forçai un bon moment, puis elle finit par céder. Cela devait faire une éternité qu’elle n’avait pas été utilisée. Lorsque la porte fut ouverte, je me trouvai devant une masse de pierre bleue. Je passai l’encablure et levai les yeux. Le pic que j’avais pu observer tout à l’heure pointait jusqu’au soleil, qui, d’où je me trouvais, emplissait le ciel tout entier.

    2 Ne voulant pas rester en Enfer pour l’éternité, j'entreprit d’escalader le pic rocheux. Pendant des heures, je m’accrochais tant bien que mal à chaque aspérité, avançant à une très faible allure à cause des conditions difficiles de ma progression. Je n’étais pas le seul à tenter cette terrible expédition. De nombreuses personnes peinaient autant que moi dans cette difficile épreuve. Elles pleuraient devant cette tâche surhumaine, et certaines finissaient par abandonner.

    3 Ceux-là ne trouvaient plus la force de continuer et tentaient de redescendre. Mais il était encore plus dur de se déplacer dans ce sens que de se diriger vers le sommet du pic bleu. Tout ceux qui se résignaient ainsi finissaient par lâcher prise et aller s’écraser tout en bas dans un sinistre bruit mat. Chaque chute semblait affaiblir la volonté des survivants, mais je m’accrochai à ma volonté et continuai. Je finis par me retrouver seul dans cette terrible ascension.

    4 Alors que je pensais être arrivé à mi-parcours et que mes muscles me faisaient mal à en pleurer, je vis une corniche non loin de moi. Enchanté par cette découverte inespérée, je m’y dirigeai. Une fois arrivé à bon port, je me décidai enfin à regarder vers le sol, afin de voir quelle hauteur j’avais grimpé. Quelle ne fut pas mon horreur lorsque la lune toute entière apparut à mes yeux, sous des volutes de fumée bleue semblable à des nuages. Aucune montagne sur terre ne pouvait être si haute! J’étais ravi de l’efficacité de mes efforts, mais je me rappelai alors qu’il restait autant à parcourir jusqu’au sommet..

    5 Je m’écroulai sur la corniche pour essayer de trouver quelque repos, lorsque j’entendis des pleurs. Je tournai ma tête et vis un vieil homme à la barbe hirsute qui versait de chaudes larmes. Son corps était si sec qu’il en paraissait squelettique. Il me dit: “Je suis Lucifer, Prince de l’Acédie. Sylphaël, Archange du Plaisir, est mon opposé. Celui qui entre en dépression spirituelle, qui reste passif, qui n’a plus goût à la vie, et qui ignore sa propre satisfaction rejoint les rangs de mes damnés, qui jamais n’arrivent à atteindre le soleil.”

    6 Je vis une grotte derrière lui. Il me fit signe d’y aller, sans dire un mot. Un long couloir dallé se dirigeait vers une porte de métal, qui présentait une étrange veinure verticale en son milieu. Je cherchai une quelconque poignée, mais n’en trouvai pas. Après de longues recherches, je finis par m’adosser sur un côté de l’encablure, épuisé. J’entendis alors un petit bruit de clochette et la porte s’ouvrit, les deux moitiés de la porte coulissant sur les côtés. Surpris, je regardai à l’intérieur et y vis un miroir magnifique, qui reflétait comme aucun autre mon image.

    7 J’entrai dans le petit espace dans lequel il se trouvait, mes yeux n’arrivant pas à s’en détacher. J’entendis alors une voix calme me dire: “Vous montez?”. Je me retournai, abasourdi par une question si étrange et vis une personne souriante attendant une réponse. Nous nous trouvions ensemble dans une pièce minuscule où seule une demi-douzaine de personnes tout au plus aurait pu y tenir debout. Elle était assez bien éclairée, bien que la lumière blanche, qui descendait du plafond, me semblât un peu terne. Ne sachant que dire, je répondis “Oui.”. Alors, la personne posa son doigt sur un carré où était écrit le mot “Dernier étage”. La porte se referma, ses deux moitiés se joignant à nouveau, et je sentis la pièce monter.


    Sypous

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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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    Livre de l’Éclipse
    Chapitre VI - « Le soleil »


    1 Alors que la petite pièce où je me trouvais avec cette étrange inconnu montait, j’avais la sensation désagréable d’être plus lourd qu’à mon habitude. Mais, lorsque elle s’arrêta, je me sentis un instant extrêmement léger. Je n’avais pourtant ni grossi ni maigri pendant ce court laps de temps. La porte s’ouvrit en deux, comme je l’avais vu plus bas. L’inconnu se retourna alors vers moi et me dit: “Vous êtes arrivé.”. Il arborait un sourire plein de gentillesse et de douceur. Cela me redonna un peu d’entrain et j’osai enfin lui demander: “Mais qui êtes-vous donc ?”..

    2 Il me répondit: “Je suis le passeur, le seul ange à rester pour l’éternité en dehors du Paradis. Mon rôle est d’accompagner jusqu’ici ceux qui n’ont pas encore fait le choix.”. “Quel choix?”, m’écriais-je, interloqué. Mais, sans me répondre, il afficha encore un de ses beaux sourires et tendit sa main vers l’extérieur de la pièce pour m’inviter à avancer. Voyant que rien ne pourrait lui soutirer plus d’informations, je décidai d’avancer. Une fois sorti, la porte se referma derrière moi, ses deux parties se rejoignant, et j’entendis la pièce redescendre.

    3 Je m’attendais à trouver un paysage idyllique, mais, au lieu de ça, j’avais encore et toujours cette détestable pierre bleue qui composait le pic infernal. Elle avait été taillée pour obtenir une sorte de terrasse. Je me demandai comment sortir de ce que je croyais alors être un ignoble traquenard. En effet, j’avais atteint le sommet et n’avais aucune chance de ne pas tomber si j’essayais de descendre par la paroi du pic. Quant à l’étrange porte, je ne savais pas comment l’ouvrir. Je m'asseyais donc, en pleurs, me demandant quel horrible péché j’avais pu connaître pour être ainsi puni.

    4 Quelques instants plus tard, j’entendis un concert de battements d’ailes. Je levai les yeux et vis un magnifique spectacle: sept anges étaient en train de se poser sur la terrasse bleue. Je reconnu l’Archange Michel, saint patron de la Justice, en armure, tenant en main une magnifique épée et un grand bouclier aux merveilleux ornements. Mais mes connaissances théologiques étaient limitées et je demandai, non sans honte à qui j’avais affaire. Je m'attendais à entendre quelque reproche, mais ce ne fut pas le cas. Tous me regardèrent d’un regard plein de douceur et d’amour.

    5 L’un d’eux s’avança et me dit: “Je suis Georges, Archange de l’Amitié. Et voici Gabriel, Archange de la Tempérance, Michel, Archange de la Justice, Miguaël, Archange du Don de soi, Galadrielle, Archange de la Conservation, Sylphaël, Archange du Plaisir, et Raphaëlle, Archange de la Conviction. Nous sept, sous les ordres du prophète Aristote et du messie Christos, sommes chargés de guider les humains sur le chemin de la vertu, qui les mène vers Dieu et Son Paradis.”

    6 J’avais en face de moi les sept humains les plus importants de l’histoire, exception faite d’Aristote et de Christos. Devant un tel privilège, je ne pus que me prosterner à leurs pieds, face contre terre. Mais Georges me dit: “Ne te prosterne pas devant nous : nous ne sommes en définitive que des humains. Seul Dieu mérite cela. Nous sommes Ses humbles serviteurs, accomplissant Sa divine volonté. Mais viens avec nous, car l’heure est bientôt venue de faire le choix. Nous sommes là pour te mener au soleil.”


    Sypous

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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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    Livre de l’Éclipse
    Chapitre VII - « Le paradis »


    1 Les sept anges se tenaient face à moi. Ils arboraient un grand sourire plein de gentillesse que venait souligner leur regard plein de tendresse. Pour la première fois depuis que j’avais laissé mon chien seul dans le champ, je me détendis et m’emplis de la sérénité qu’ils dégageaient. Ils m’aidèrent à me lever et Michel, le plus robuste, me fit monter sur son dos. Je rougis à l’idée de chevaucher un Archange comme un cheval. Mais ils rirent tous, voyant la gêne s’afficher sur mon visage. Ces rires n’étaient pas moqueurs, mais pleins d’amitié.

    2 Alors, sept grandes paires d’ailes magnifiques s’étendirent. Ils s’approchèrent du bord et se laissèrent tomber. Je hurlai de terreur, mais mon cri s’étouffa lorsque les Archanges redressèrent leur vol et s’envolèrent vers la soleil. Je pus voir sous moi l’ensemble de la lune et me promis intérieurement, si l’occasion m’en était donnée, de toujours vivre dans la vertu, suivant les préceptes d’Aristote et de Christos, afin de ne jamais plus retourner dans un endroit aussi sordide. Galadrielle me lança un sourire complice et me dit: “C’est bien. Tu as pris une judicieuse décision. Puissent les autres vivants faire la même.”

    3 Je me demandai comment elle avait pu connaître aussi bien le fond de mes pensées. Mais mon esprit fut bien vite plutôt intéressé par le spectacle qui s’offrait à moi. Nous venions de quitter la lune et nous volions dans l’espace qui la sépare du soleil. Les étoiles s’offraient à mon regard comme autant de spectacles magiques. Je pouvais même discerner de nombreux autres astres dont je ne connaissais pas l’existence, ne pouvant être vus depuis le monde. Mais l’essentiel de ma vision était occupé par ce soleil immense, brûlant, que je n’avais jamais vu d’aussi près. Je me sentais comme une mouche face à une vache: minuscule.

    4 Nous nous approchâmes si près de l’astre divin que des flammes de plusieurs lieues de long nous frôlèrent. Je me demandai si je n’allais pas partager avec les sept Archanges une bien funeste fin. Mais Michel, sur lequel j’étais toujours juché, me dit: “N’aie crainte et regarde.”. Je vis alors les flammes qui couvraient le soleil s’ouvrir, pour laisser place à un magnifique spectacle. Sous cette couche brûlante se trouvait ce dont j’avais entendu parler depuis ma plus tendre enfance, sans jamais savoir ce en quoi cela consistait : le Paradis!

    5 Nous atterrîmes dans un lieu magique. Tout était baigné d’une douce lumière. Où que je regardais, je ne trouvais pas la moindre obscurité. A perte de vue, il n’y avait ni habitation, ni la moindre construction. Ceux qui avaient faim se servaient sur les arbres fruitiers. Ceux qui appréciaient les plaisirs de la détente s’allongeaient dans l’herbe. Des enfants jouaient innocemment, riant et courant à travers les hautes herbes. Les sept Archanges me prévinrent qu’ils devaient me laisser, leur mission étant terminée. Je les remerciai grandement et leur dis au revoir.

    6 Je décidai de visiter ces lieux enchanteurs. Tous ceux que je rencontrais me souhaitèrent la bienvenue en me souriant. Je leur rendais leur sourire et les remerciais. Tout respirait le bonheur, la bonté et la joie. Alors que je m’approchai d’une petite fontaine où l’eau semblait si claire que je ne résistais pas à l’envie de m’y désaltérer, je vis deux hommes discuter. Ils me remarquèrent et me firent signe de venir. J’eus alors en face de moi rien de moins qu’Aristote et Christos. Ils m’accueillirent avec la plus grande gentillesse. Ils me demandèrent si les lieux me plaisaient et si j’avais fait un bon voyage. J’étais si ému que je ne savais pas quoi répondre. Je bafouillai quelque vague parole, alors que j’essayai encore de réaliser qui se trouvait devant moi. C’est alors que j’entendis une voix.


    Sypous

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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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    Livre de l’Éclipse
    Chapitre VIII - « La résurrection »


    1 Cette voix que j’entendis, alors que je me trouvais en compagnie d’Aristote et de Christos, était calme et pénétrante. Ils m’expliquèrent que c’était Dieu Lui-même qui allait me poser la question. J’allai enfin savoir laquelle était-ce. La voix divine me dit: “Toi, l’humain que les tiens nomment Sypous, tu es venu à Moi, découvrant tout ce qu’un humain pourra connaître après sa mort. Tu as visité chacun des sept Enfers, où tu as rencontré chacun des Princes-démons, qui se sont présentés à toi, conformément à Ma volonté. Qu’as-tu retenu de tes périples ?”

    2 Je répondis: “J’ai compris le sens du Salut. Lorsqu’un humain a vécu dans la vertu, s’étant ainsi conformé à Ta divine parole, transmise par le prophète Aristote et par Christos, le messie, Tu lui accordes le droit d’accéder en ces lieux, au Paradis, au sein du soleil. S'il se détourne de la vertu, refusant d’écouter Ta divine parole, qu’il s’abandonne aux plaisirs terrestres, à l’égoïsme, à la tentation, à de fausses divinités, Ton infinie sagesse t’amène à l’envoyer en Enfer, dans la lune, pour y être puni pour l’éternité. Tu nous aimes, mais c’est également à nous de T’aimer.”

    3 Dieu me dit: “Maintenant, le temps est venu pour toi de faire ton choix. Tu peux décider d’accepter la mort. Dans ce cas, je jugerai toute ta vie, les moments où tu as su oeuvrer pour la vertu et ceux où tu t’es détourné d’elle. Si, alors, Je juge que tu le mérites, tu rejoindras les élus pour une éternité de joie et de bonheur. Mais si Je juge alors que ta vie n’a pas été assez vertueuse, tu connaîtras une éternité de tourments en Enfer. Mais, si tu penses que ton temps n’a pas encore été accompli, que tu n’as pas encore fait tes preuves devant Moi, tu peux décider de revenir à la vie.”

    4 Je ne savais que répondre. Avais-je mérité de rejoindre le Paradis ou finirais-je en Enfer? Alors, j’entendis des voix. C’était celles de mes amis, qui priaient pour le Salut de mon âme. Bien qu’ils se trouvassent sur terre, je les entendais distinctement. Cela me faisait chaud au cœur de voir qu’ils se souciaient tant de ce qui allait m’arriver. Il me fallait leur montrer que leurs prières n’étaient pas vaines. Je décidai d’accepter la résurrection, afin de pouvoir vivre dans la vertu et de mériter le Paradis. Je leur devais bien ça, au moins autant que je me le devais à moi-même.

    5 Dieu me dit alors: “Depuis que J’ai décidé de changer l’esprit des humains en âme, afin qu’elle soit jugée à leur mort, chacun d’eux parcourt le chemin qui t’a conduit à Moi, et Je pose la même question à chacun d’eux. Certains ont la même prudence que toi, d’autres accèdent au Paradis, et d’autres surestiment la qualité de leur vécu et sont envoyés en Enfer.”

    6 “Ceux qui ont opté, comme toi, pour la résurrection ne gardent pas traces de leur périple céleste dans leur mémoire. Ainsi, leur comportement ne change que si la leçon s’est gravée au fond de leur cœur. Mais, afin que tous sachent quel sort terrible les attend s'ils se détournent de mon amour, je te laisse exceptionnellement la mémoire. Tu pourras ainsi témoigner de ton périple. Et ton témoignage restera pour les siècles des siècles. Maintenant que tu sais quelle tâche Je t’ai confiée, retourne à la vie, jusqu’à ce que Je te rappelle pour que tu fasses un nouveau choix.”

    7 Alors, ma vue se brouilla. J’eus tout juste le temps de voir Aristote et Christos me dire à bientôt avant de perdre connaissance. Lorsque je me réveillai, je me trouvais dans mon lit, les bras en croix. Autour de moi des cierges étaient allumés et mes amis étaient en train de prier. En larmes, mais visiblement soulagés, ils m’expliquèrent que cela faisait neuf jours que j’étais mort. Je me levai, alla à la fenêtre, et vis que le soleil diffusait à nouveau sa chaleureuse lumière sur le monde. Je racontai à mes amis mon incroyable périple et décidai de coucher sur le papier tout ce que je venais de connaître pendant ma mort.


    Sypous

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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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    Livre de la fin des temps
    Chapitre I - « Le rêve »


    1 Moi, Ysupso d’Alexandrie, pieux croyant d’Egypte, vais vous décrire la révélation qui me fut faite en songe. Cela peut paraître étrange de considérer un rêve comme une véridique prémonition, mais la lecture de mes révélations vous montrera qu’il ne s’agit pas d’un rêve ordinaire. Je remercie d’ailleurs le Très Haut de m’avoir confié la divine mission de transmettre au monde Sa volonté.

    2 Mon rêve commença par une douce lumière blanche. J’avais la sensation de me réveiller et, comme au petit matin, j’émergeais petit à petit de mon état léthargique. La lumière apporta, au fur et à mesure de mon réveil imaginaire, son lot de nuances. Je finis par voir un groupe d’être humains aux grandes ailes d’oiseaux, surmontés d’un anneau lumineux. Ils resplendissaient d’amour et de douceur. Leurs regards étaient pleins de bonté et de tendresse.

    3 J’avais en face de moi tous les humains qui, par leur sainte vie vertueuse, avaient accédé au statut d’anges. Sept d’entre eux dépassaient leurs compagnons par la sensation de bien-être que je ressentais en leur présence. Je reconnus sans difficulté les sept archanges bénis de Dieu: Georges, patron de l’amitié, Miguaël, patron du don de soi, Raphaëlle, patronne de la conviction, Gabriel, patron de la tempérance, Michel, patron de la justice, Sylphaël, patron du plaisir, et Galadrielle, patronne de la conservation.

    4 Derrière eux, je voyais de vastes paysages idylliques. Tout resplendissait la beauté et donnait envie d’y rester pour l’éternité. Mais cela semblait bien vide. Je pouvais admirer les innombrables élus, peuplant le Paradis, sur le visage desquels s’affichait la béatitude. Voyant un tel bonheur emplir ceux qui avait vécu dans la vertu, je me réjouissais pour eux et espérais pouvoir les rejoindre.

    5 Alors, j’entendis une voix dure et sereine me dire: “Ceux que tu vois ici sont ceux qui ont su gagner le Paradis, suivant la parole que J’ai confiée à Aristote et à Christos. Mais sache que l’avenir ne sera pas aussi radieux pour tous”. Je compris que c’était Dieu Lui-même qui m’adressait ce divin message. Alors, les anges me laissèrent seul, en communion avec le Très Haut. “Regarde dans la flaque d’eau à tes pieds”, me dit-Il.

    6 J’y vis alors un beau pays. La douce chaleur du soleil caressait les arbres des vergers, nourrissait les épis de blé, qui se dressaient, fiers, vers le ciel, et donnait tout son amour aux légumes, qui prospéraient. Plus loin, je pouvais voir les vaches paître placidement, accompagnées de moutons gardés par leur pâtre. L’agréable brise prêtait sa force au travail du meunier en faisant tourner les ailes du moulin.

    7 La mer fournissait aux pêcheurs moult poissons, afin de les nourrir, et exhalait ses senteurs rustiques mais si agréables à ceux qui savaient les apprécier. Au coeur de cette paisible vie, une ville, ceinte de murailles, fourmillait d’activité. Les artisans oeuvraient afin de fournir à la population tout ce dont elle avait besoin et les commerçants faisaient l’éloge de leur marchandises aux clients venant faire leur marché.

    8 Les enfants jouaient, riant et courant le long des rues animées. Des tavernes sortaient des rires et des bruits de liquides que l’on versait dans les chopes. Un petit groupe était attroupé autour du maire, qui écoutait leurs interrogations et y répondait. Les cloches se mirent à sonner et nombre d’habitants sortirent de leurs maisons pour se rendre à la messe.


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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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    Livre de la fin des temps
    Chapitre II - « Le château »


    1 Et c’est alors que l’horreur commença.

    2 Le ciel s’assombrit, se chargeant de ténébreux nuages. Le tonnerre gronda, résonnant dans toutes les chaumières. Et la pluie se mit à tomber. Un déluge comme personne n’en avait vu jusqu’alors! Les bourrasques tourbillonnaient et la mer se fit si houleuse que je vis plusieurs pêcheurs disparaître sous les flots. Tous se mirent à l’abris, mais la pluie ne cessa plus de tomber.

    3 Trois jours et trois nuits durant, elle travailla à réduire à néant tous les efforts des agriculteurs, qui voyaient, impuissants, leurs récoltes mourir. Les rues se transformaient en torrents. Tout le pays était gorgé d’eau. Et la mer frappait de tout son courroux contre la cité, détruisant les embarcadères, coulant même les bateaux les plus gros, et venant s’abattre contre la côte.

    4 Puis, le ciel s’assombrit encore, étouffant totalement les rayons du soleil, et ne s’éclairait que par les éclairs dont le tonnerre résonnait dans toutes les maisons où les gens se massaient, apeurés. La pluie se fit de plus en plus froide, se changeant en neige. Le gel acheva de détruire les récoltes et le vent glacial fouettait les maisons, où les gens, terrifiés, souffraient de la faim et de la soif sans oser dire un mot.

    5 Alors, la neige se changea en grêle. Celle-ci était composée d’énormes grêlons gros comme une balle de soule et durs comme la pierre. Ils frappèrent de toutes leurs forces les solides murailles et les bâtiments de pierre. Les toits semblaient souffrir de ce traitement, mais s'efforçaient de résister. Cela ne suffit pas toujours, car nombre de maisons s’effondrèrent sur leurs infortunés habitants, dans des cris déchirants d’appel à l’aide qui se perdirent dans le bruit du cataclysme.

    6 Mais le calvaire sembla prendre fin lorsque la grêle diminua, puis s’arrêta. Petit à petit, les gens sortirent de leur modestes abris et nombre d’entre eux, hagards, se dirigèrent vers le château, afin de trouver des réponses à leurs questions. Le curé et le duc s’adressèrent alors à la foule. Mais le discours du seigneur temporel fut interrompu par l’effondrement de la tour, qui l’écrasa sans autre forme de procès.

    7 En effet, la terre s’était mise à trembler. Et le malheureux élu s’était trouvé sous la trajectoire verticale de l’énorme monument. Les gens se mirent à courir afin de rejoindre à nouveau leurs abris. Mais les faibles maisonnées s’effondraient les unes après les autres. Les rues s’ouvraient, des crevasses s’ouvrirent, dévorant de leurs crocs de terre les infortunés qui se faisaient prendre dans leur terrible piège. Les murailles, déjà ébranlées par la grêle s’effondrèrent, apportant elles aussi leur lot de morts.

    8 Toute la ville s’écroula ainsi peu à peu, laissant de nombreuses personnes aux prises avec la panique. Seule l’église avait survécu aux assauts des éléments déchaînés, le saint bâtiment semblant épargné par les éléments déchaînés. La terre s’arrêta de trembler et le calme se fit. Sans un mot, les survivants s’attroupèrent donc dans la maison du Très Haut. Le curé s’y trouvait. Il prêchait la repentance des fautes commises. Sa verve était d’or, mais on sentait dans sa voix l’angoisse que ses prières ne suffisent pas à les secourir. Mais tous écoutaient cependant le prêche du curé comme ils ne l’avaient jamais fait auparavant.


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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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    Livre de la fin des temps
    Chapitre III - « L’église »


    1 Le vent battait sur les flancs de l’église, faisant frémir toute sa structure. Le ciel, ténébreux et glacial, était empli de menaçants nuages aux proportions herculéennes. Tout autour du saint bâtiment, la foudre déchirait l’air, bientôt suivie par son complice, le tonnerre, dont le grondement résonnait dans les cœurs terrifiés des ouailles.

    2 Le curé les encourageait à la prière. Il n’avait de cesse de leur rappeler qu’ils n’avaient rien à craindre si ils gardaient dans leur esprit les paroles divines révélées par le prophète Aristote et par Christos, le messie. La pureté de sa foi le poussait à encourager ses auditeurs à faire pénitence de leur fautes. Et il répétait sans cesse qu’il était temps d’entendre en confession ceux qui avaient des péchés à leur actif. Mais personne ne l’écoutait plus, la terreur prenant le pas sur la raison, et tous regardaient à présent à travers les vitraux de l’église.

    3 C’est alors que la troisième calamité s’abattit sur eux. Le vent redoubla d’intensité, se changeant en bourrasques et les bourrasques en tempête. Le cataclysme atteignit son paroxysme lorsqu’une terrible tornade vint investir le saint bâtiment. Celle-ci brisa les vitraux de l’église, venant emplir le saint bâtiment de son souffle glacial. Les morceaux de verre teint retombèrent en une pluie de lames aiguisées sur les infortunés qui se trouvaient en-dessous.

    4 La tornade propulsa les bancs contre les murs, ce qui les fit voler en éclats. Elle renversa les ouailles, qui se percutèrent les uns les autres. Elle fit s’effondrer les statues du haut de leur piédestal, en les brisant en mille morceaux. Les lourdes et imposantes portes de l’église étaient vieilles de plusieurs siècles. Elles avaient connu les affres du temps sans jamais faire montre de la moindre faiblesse. Mais la tornade les fit s’envoler comme des fétus de paille.

    5 Le bruit de la tempête couvrait les exhortations à la prière du curé. Celui-ci s’interrompit alors lorsqu’il vit un jeune enfant à terre. Une poutre énorme menaçait de s’abattre sur lui. Le curé se jeta alors sur lui et poussa l’enfant de la trajectoire du monstre de bois. Ce sacrifice s’avéra malheureusement inutile, car le bâtiment tout entier s’effondra sur ses habitants, dont seuls quelques survivants parvinrent à s’échapper.

    6 Ceux-ci ne furent pas les plus chanceux, car ils eurent enfin le malheur d’assister à la dernière des calamités. La ville n’était plus qu’un champ de ruines au sol craquelé, la mer était déchaînée sous un ciel d’encre fendu par les éclairs, les champs, les pâturages et les vergers étaient noyés et seuls quelques arbres tenaient encore plus ou moins debout.

    7 Les survivants virent alors ces derniers s’embraser. Ils crièrent de toutes les forces qui leur restaient. Le vent, jusqu’alors glacial, s’embrasa en un véritable bûcher à ciel ouvert. Les nuages rougirent, reflétant les flammes qui baignaient le pays. Celles-ci dévoraient tout ce qui avait survécu en un gigantesque brasier. Les infortunées personnes qui avaient survécu aux trois autres calamités hurlèrent de douleur quand le brasier détruisit leurs chairs, ne laissant plus rien de leurs corps.


    Ysupso

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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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    Livre de la fin des temps
    Chapitre IV - « Le jugement divin »


    1 Je levai les yeux de la flaque d’eau où toutes ces images horribles venaient de s’offrir à mes yeux. Je tremblais de toute mon âme, les cris de souffrance des pauvres victimes de ces quatre calamités résonnant encore dans mon cœur. Je pleurais de chaudes larmes, tant était horrible le sort de ces pauvres malheureux.

    2 Alors, Dieu, d’une voix douce et apaisante, me dit: “Vois, comment risque de finir le monde que tu aimes tant. Il sera détruit par l’eau, la terre, le vent et le feu. Mais n’aie crainte, car si vous vous montrez vertueux, vous pourrez éviter ces inutiles souffrances. Et que ceux qui vivent dans la vertu ne s’inquiètent pas, car jamais Je n’oublie ceux qui M’aiment.”, me dit le Très Haut. Je vis en effet les nuages s’en aller, les vents se calmer, les flammes mourir. Mais la terre trembla de plus belle.

    3 Et les hommes et les femmes qui avaient vécu les atrocités que j’avais pu voir dans la flaque sortirent du monde en volant. Ils étaient innombrables, debout les uns près des autres, tels une mer d’humains. Malgré le temps indéfinissable qu’ils avaient attendu sous terre, ils avaient l’air de retrouver une nouvelle jeunesse. Ils s’envolèrent en un magnifique nuage d’êtres venant rejoindre leur Créateur.

    4 Derrière eux, je vis le monde, gigantesque boule de matière. Tous les humains l’avaient quitté. Sa surface se mit à se craqueler, des flammes titanesques surgissant des crevasses ainsi formées. Puis, le monde tout entier s’embrasa. Il illuminait les autres astres d’une puissante lumière rouge. Enfin, dans une incommensurable explosion, il acheva la mission que Dieu lui avait confiée.

    5 Les humains s’installèrent le long des étoiles, sur ce que l’on appelle la voie lactée. Ils s’organisèrent alors en une file qui semblait interminable. Certains avaient l’air heureux d’attendre le Jugement Divin, d’autres versaient de chaudes larmes, regrettant de n’avoir pas su écouter les paroles divines transmises par le prophète Aristote et Christos, le messie. Les anges attendaient patiemment les humains sur le soleil. Et sur la lune, les démons crachaient leur haine à la face des futurs jugés.

    6 Et Dieu me parla: “Vois. Ces hommes et ces femmes qui sont maintenant unis dans l’attente du jugement de leur âme. Je vous ai faits aspirant à la vertu et J’ai fait celle-ci de telle manière que si l’un d’entre vous la pratiquait, elle se communiquerait aux autres.” Je reconnaissais là l’enseignement d’Aristote et les paroles de Christos! “Il y avait un but à cela, ajouta-t-il, Me servir, M’honorer et M’aimer, mais aussi vous aimer les uns les autres. Je suis la main invisible qui guide vos pas, mais nombre d’entre vous se sont détournés de Ma Parole.”

    7 “Vous êtes jugés un à un lorsque vous mourrez, mais cela ne sera pas toujours le cas. En effet, j’ai laissé la créature à laquelle Je n’ai pas donné de nom prouver ses dires, selon lesquels c’est au fort de dominer le faible. Si, encore une fois, vous vous détournez de Moi en trop grand nombre, ce que tu as vu dans la flaque s’accomplira. Si vous oubliez à nouveau l’amour que J’ai pour vous et que vous ne m’aimiez plus à nouveau, cela sera vérité. Si Ma parole, révélée par Aristote et Christos n’est plus écoutée, Je détruirai le monde et la vie, car l’amour n’en sera plus le sens. Alors, prends garde à ne pas laisser Ma parole se perdre dans les gouffres de l’oubli.”

    8 Voilà pourquoi je vous révèle cela. La vertu doit guider chacun de nos pas. Chacun doit la transmettre à son prochain. Telle est la Parole de Dieu. Ne vous échappez pas de la sage voie de sa main, ou viendra le jour où le monde disparaîtra et où nous seront tous jugés !


    Ysupso

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MessagePosté le: Jeu Sep 17, 2020 4:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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    Livre de la fin des temps
    Chapitre V - « Les questions »


    1 Mais nombre de questions n’avaient pas encore trouvé de réponse. Je demandai à Dieu si Il voulait bien éclairer ma lanterne et, dans Sa grande miséricorde, Il accepta.

    2 Je Lui demandai: “Quand serons-nous jugés? Quelles seront les peines et les récompenses que nous aurons?” Il me répondit: “J’ai décidé, lorsque J’ai fait des humains Mes enfants, de leur faire le plus beau des cadeaux: J’ai fait de tous vos esprits des âmes, vous permettant de gagner le Paradis si vous suivez les enseignements d’Aristote et de Christos, mais vous punissant des Enfers si vous vous détournez du chemin qu’ils ont tracé. Vous êtes en cours de jugement tout au long de votre vie. Chaque pensée, chaque parole et chaque action influent sur Ma décision finale. Lorsque chacun de vous meurt, Je décide de votre destination éternelle. Selon que vous avez été vertueux ou pécheur, vous rejoignez les rangs des élus ou des damnés.”

    3 Je Lui demandai ensuite: “Mais à quoi ressembleront les humains qui accéderont au soleil ou à la lune? Ne serons-nous que de purs esprits? Que deviendront nos corps? Que sont ces anges et ces démons?” Il me répondit: “Le corps ne peut vivre sans l’esprit et l’esprit sans le corps, car J’ai fait de la vie l’union de ces deux états. Lorsqu’un humain accède au Paradis ou à l’Enfer, le corps qu’il avait sur le monde est abandonné pour nourrir la vie et un nouveau corps lui est donné en échange. Celui-ci est à l’image de l’esprit de l’humain: il en représente soit la beauté soit la laideur. Les anges sont ceux qui, par leur sainteté, ont obtenu un corps si parfait qu’ils me secondent dans le soleil. Les démons sont ceux qui ont tant vécu dans l’erreur que leur corps n’est qu’horreur et bestialité.”

    4 Je Lui demandai encore: “Le baptême est le sacrement qui consacre l’entrée d’un humain dans la communauté des croyants (*). Sans ça, il n’y a pas d’accès au Paradis possible. Mais que deviennent les pauvres enfants dont la vie s’achève avant qu’ils aient la chance d’être baptisés?” Il me répondit: “Je vous ai fait élus à votre naissance, car vous tendez naturellement vers Moi. Ce sont vos péchés qui vous détournent de Ma divine perfection.”

    5 “Le baptême permet à la vertu de racheter le péché, permet à l’amour de vaincre l’acédie. Un vertueux qui n’est pas baptisé ne se verra pas effacer ses fautes, car Je n’ai pas béni son entrée dans la communauté de Mes fidèles. Mais ne crois pas que le fait d’être baptisé t’autorise à pécher sans vergogne. Ce sacrement n’est que le moyen de vivre dans la vertu. Mais tous ceux qui n’ont pas été baptisés, qu’ils soient enfants ou adultes, si ils n’ont absolument jamais péché, pourront de même accéder au Paradis.”

    6 Je Lui demandai enfin: “La Fin des Temps aura-t-elle forcément lieu?” Il me répondit: “Non, Je déciderai de détruire le monde si les humains s’abandonnent tant dans le péché qu’ils ont fini par donner raison à la créature à laquelle Je n’ai pas donné de nom. Sache que l’avenir du monde ne dépend que de votre vertu. A vous de respecter la parole que j'ai transmise à Aristote et Christos car, si vous vous comportez comme les habitants d’Oanylone, votre vice liera le sort du monde que vous aimez tant.”

    7 Alors, Dieu me dit que le temps était venu que je retourne chez moi, que mon rêve se finisse, et que je me réveille. Soulagé d’avoir tant appris de Dieu Lui-même, je retournai donc à mon lit douillet, où je me réveillai. Encore troublé par ces révélations, j'entrepris de coucher par écrit ce message de Dieu Lui-même.


    Ysupso

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