L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Popoulos]

[Avançant place Aristote]

Les mains derrière le dos, il connaissait parfaitement la conjoncture.

Des idéaux de ces deux-là, et de leurs quêtes...que ce soit l'"in fine" pour elle, et la fiancée laissée au pays pour l'autre.

Quant à lui...il plissa les yeux...il était plutôt satisfait...la compagnie de ces deux-là avait fait avancé les choses, ce fut une chance de tomber sur ces deux têtes brûlées.

Il émit un petit rire content...

Cependant, il manquait un élément pour que ce soit parfait, et ses affaires fonctionneraient à merveille...alors...il pourra sûrement avancer la somme que demandait le Prince d'Achaïe pour cette terre qu'il convoitait...Cette Terre!! cette terre...située au nord du Péloponnèse...
Il n'aura alors, pas démérité, et n'aura pas bourlingué milles aventures pour rien...

Il l'espérait...
Se retournant vers ses compagnons, il ne put s'empêcher de laisser échapper un grognement inquiet...avec ces deux-là...
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[Abigaïl]

C'était bien ici, le rendez-vous...

La place était fort occupée ce jour...L'endroit était joli, même si pour elle, ce n'était qu'une place parmis tant d'autres, la place des Aristotéliciens.

Aérienne, Abigaïl avance toujours d'un pied sûr, et le menton haut. Elle cherche de son regard violet, électrique, les visages familiers qu'elle souhaitait retrouvé. Elle ne laisse jamais son intérêt flâner au-delà de ses objectifs, ce qui fait qu'elle ne se retourne sur personne, ne regarde personne, marche ainsi comme si elle était seule.

Oh? elle lève sa tête magnifique un peu plus haut...oui...il semblait bien que ce fut lui...
Gémini...elle sourit, l'oeil rusé. Elle l'aime bien...Il a forgé une façade qu'elle trouvait fascinant de briser...Cette façon ampoulée de s'exprimer, ces manières de gentilhomme bien comme il faut, alors qu'il est capable de porter des barrils de poudre sur le pont d'un bateau pirate...

Mmm!! finalement...ils étaient bien tous pareil...tous, avec leur masque, et leur conquête personnelle...secrète...

Elle ne l'interpellera pas de loin...cela ferait vulgaire...elle va juste s'approcher de lui, et attendre que son envoûtement fasse le reste...

Gémini...souffla t'elle derrière son épaule...
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[Mordekaï]

M'man??!!!

Ben qu'est-ce tu fais là? tu devais pas nous attendre à Alexandrie? Mais 'tends...tu devais aussi chercher ta parure à Malte au Saint Angelo...

Elle l'avait reconnue immédiatement : la démarche altière, l'allure conquérante mais discrète, le vêtement au tissu riche...
Depuis plus d'un an, elle l'avait redécouverte, appris à la connaître...l'image de la mère froide et calculatrice qui les avait abandonné elle et son père adoptif avait été dépouillée par la nouvelle force de sa fille qui avait botté à grands coups de pied dans les miches les démons du passé...et vu les bagages qu'elle portait......y avait besoin.
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[Abigaïl]

M'man??!!!

Abigaïl coupée dans son magnétisme réprime un mouvement d'humeur : elle lui avait fait loupé son entrée auprès de Gémini...
Mais avec la prêtresse, il ne fallait pas s'attendre à diriger la scène...

Ben qu'est-ce tu fais là? tu devais pas nous attendre à Alexandrie? Mais 'tends...tu devais aussi chercher ta parure à Malte au Saint Angelo...

Elle se dirige vers sa fille...

C'est ainsi que tu salues ta mère que tu n'as pas vu depuis trois longues semaines?

Lui claquant deux bises sur les joues, elle réponds sur un ton de "comme de bien entendu voyons" :

Alexandrie? non...c'était juste pour donner une excuse afin de partir après vous et d'y rester plus longtemps. Le ton laissait entendre qu'elle avait une idée derrière la tête concernant cette ville.
San Angelo...tu croyais que j'allais longtemps y traîner mes divines guêtres? J'ai fais vite, je ne l'ai pas fait seule...
Un éclat vénal dans la prunelle : je te montrerai les bijoux...ça valait le coup de les récupérer...ils sont impressionnants...l'avidité d'Abi pour les pierres précieuses et l'or n'étonnait plus personne, celle-ci ne s'en était d'ailleurs jamais caché.

Se tournant vers Salim :

Je te remercie...tu as de bons amis...leur efficacité n'a fait défaut à la grandeur de ton peuple, Salim. Ils furent rétribués à la hauteur de la mission...tu le seras bien davantage. souffla t'elle, le mystère proportionnel à sa fascinante beauté.
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[Salim]

Un peu crispé à sa vue, il sourit aux réponses d'Abigaïl.

Cette femme n'était jamais là quand on s'y attendait, et était absente quand on l'espérait.
Ses habituelles et nombreuses pérégrinations et divers détours avaient sans aucun doute contribué à ce que ses poursuivants ne mettent la main dessus, tout autant qu'à la création de son vertigineux réseau...Elle avait été la principale instigatrice de toute cette épopée : kidnappant sa fille, la rebaptisant, la protégeant pour ensuite la balancer dans la tourmente...
Les mécanismes de ses réflexions étaient d'une froideur et d'une vivacité qui faisaient froid dans le dos. Mais elle avait fait mouche.....sur toute la ligne...

Il fallait dire...

Regardant Mordekaï, il songea combien celle-ci avait changé depuis qu'il l'avait rencontrée. Les chiens ne faisaient pas des chats...sa mère lui avait montré comment être plus forte...plus souveraine dans ses décisions...comme la mère Lionne apprenant à chasser à ses petits. Du reste, Abigaïl n'avait rien d'autre à donner que ses maîtrises, ne possédant pas d'élan maternel.

Je te remercie...tu as de bons amis...leur efficacité n'a fait défaut à la grandeur de ton peuple, Salim. Ils furent rétribués à la hauteur de la mission...tu le seras bien davantage.

Il s'empêcha de soupirer de soulagement...et se contenta d'un bas signe de tête...la main sur le coeur.

Son regard était lourd de reconnaissance. Son oeil noir sombra dans une violente émotion contenue.
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[Mordekaï]

Hop hop hop...c'était quoi ça?

Ses yeux de thé à la menthe n'avait pas loupé l'aparté maternelle avec son ami...elle la connaissait à présent comme si elle l'avait faite.

Elle plisse les yeux : le procédé sentait le chien mouillé...

Assombrissant son regard, elle s'approche fissa de Salim et le pousse à deux pas : viens par là toi...

Ce truc là...c'était quoi? tandis que ses pupilles se fixent sur le jeune Ottoman, son esprit fouille les dernières insinuations de sa mère pendant le voyage...

Là...là...ça commençait à tiquer méchant dans le dispositif intra-cranien...elle hoche la tête de droite à gauche comme pour pousser son plus proche ami à infirmer ses craintes...

Salim...Salim.......Salim ne......ne me dis pas que...
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[Popoulos]

Gemini...
M'man!!!

Mmm? une envolée lyrique chatouille ses oreilles, un bouquet de senteurs émoustille ses narines...

Aaaaaaaah...Abigaïl...bien qu'une voix de poissonnière avait clos le tout, il était d'ores et déjà sous le charme...

Abigaïl...une force de la Nature...elle l'avait subjuguée immédiatement.
Oui...il a connu des Princesses, des Comtesses, des Duchesses...toutes avaient de beaux atours, des personnalités fortes, qu'elles soient douces ou hautaines...Mais...il n'a connu, et ne connaîtra qu'une seule Prêtresse. Devant toutes, elle gagne la mise, et mieux que cela : elle tient la distance.

Abigaïl...ce n'était pas qu'un physique spectaculaire...ce qui en soit, n'était en rien extraordinaire et sots ceux qui se l'imaginent : la beauté étant un don à la naissance, que l'on ne mérite pas plus que l'on ne démérite.
Abigaïl c'était aussi un tempérament extrêmement compliqué...fascinant...elle était une énigme...une forteresse imprenable qui dissimulait en ses murs quelque chose qu'il n'avait pas découvert. Mais...pour être aussi impitoyable, ce qu'elle cachait en elle devait être terrible...effrayant...
Elle était intelligente, et souvent duale - une mélodie implacable, et soudain, une note d'une douceur exquise...Son assurance était telle qu'on ne pouvait s'empêcher de se sentir intimidé. Elle avait conquis la place des meneurs, et des gagnants, mais on sentait qu'elle avait travaillé dur pour cela.

Il aimait cette femme, et se moquait de sa réputation, à laquelle il ne donnait de crédit.
En effet...Abigaïl, surnommée "La Veuve Noire", était soupçonnée d'avoir assassinée au poison ses deux premiers maris, qui, alourdissant le tout, étaient très riche, et l'avaient l'un comme l'autre couchée sur leur testament.

Le premier, un riche commerçant, un bourgeois des Cévennes, qui possédait une tannerie. Le deuxième, un baron natif de l'île de Malte. Elle n'eut jamais le droit d'avoir en héritage le moindre bout de parcelles de terres...mais celui-ci fit jurer au curé qui lui donnait l'extrême onction de sauver la fortune qu'il lui laissait, et un collier : une chaînette et un pendentif représentant un soleil, en or.

Ajoutant à cela qu'elle était l'une des pontes des réseaux illégaux en Méditerranée, "un ange qui habille la Mort d'un drapé de Cristal...", une fabricante de poison dont elle en fit son métier, dont elle devint l'une des meilleures...

Popoulos était probablement le seul à sentir que sous la carapace en roc de la Sorcière, il suffirait d'effleurer d'un souffle la raison pour laquelle elle serait prête à se briser, pour la voir partir en fumée.
Il fallait toujours se défier des personnes qui portaient un masque d'acier : sous le cache...une cicatrice était à la mesure de ce qui la dissimule.

Ma Dame...fit-il lorsque celle-ci revenait vers lui...
Il ne lui baisa pas la main - d'un effleurement de lèvres - car elle goûtait peu ces mondanités.

Après avoir entendu les explications qu'elle venait de donner à sa fille, il s'étonna :

Ma chère...qu'avez-vous fait de mes deux mercenaires qui devaient nous porter notre "nécessaire"? - ainsi appelaient-ils discrètement les coupures d'argent vitales à leur voyage et qui étaient planqués un peu partout dans la Nature (un truc de vagabond pour avoir de l'argent sans en avoir trop sur soi, tout en assurant sécurité à son bien).

Et qui...d'ailleurs...si je ne m'abuse...devaient nous retrouver aujourd'hui, ici-même, mais dans quatre heures.
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[Salim]

Mordekaï le poussait un peu plus loin : évidemment, elle n'était pas contente. Mais il s'en fichait : elle pouvait tempêter, lui, il était heureux.

Ce truc là...c'était quoi?

Salim...Salim.......Salim ne......ne me dis pas que...

Elle dardait sur lui un regard implorant, et il savait ce qui la troublait si profondément...mais ce n'était pas si simple, et pour une fois, elle allait se mêler de ses affaires!!!

Chargeant son regard d'une sombre défense, il lui répondit avec fermeté :

Oui!! oui je te le dis : elle a accepté de m'aider pour Shani...en échange de mon soutien pour son expédition au Fort...et alors??!! arrête ça Kaï!! pour toi c'est facile...tu penses qu'on peut aussi facilement ne choisir que le Bon et le Bien...qu'on peut être proche de la mort et pourtant mourrir sans faillir!! pour qui te prends-tu? même toi, tu as parfois mal agi pour tes intérêts...

C'était à son tour à lui de l'implorer : ne me juge pas pour avoir accepter...ne me juges pas Kaï...je ne peux plus...tu comprends?...je ne peux plus...je veux rentrer, revoir Shani...et la faire mienne...
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[Abigaïl]

Ma chère...qu'avez-vous fait de mes deux mercenaires qui devaient nous porter notre "nécessaire"?
Et qui...d'ailleurs...si je ne m'abuse...devaient nous retrouver aujourd'hui, ici-même, mais dans quatre heures.

Elle eut un petit rire sardonique : elle n'aimait pas les mercenaires...
Mais de même, il lui était nécessaire de revenir sur le Continent pour joindre Paris...

Vos deux fidèles et loyaux serviteurs...Piquet...et Astragal...ont eut un excès de rêves...ils se sont soudainement sentis euphoriques et ont été d'un volatile passage de la main "délesté" de leur mission pour s'offrir des vacances au pays des songes...ce doit être leur rencontre avec ma petite "lactucarium" qui a du leur faire cet effet fit-elle d'un air faussement innocent. C'est une chipie qui "endort" les gens de ses histoires à dormir debout...

Elle s'approcha plus près de lui d'un glissement fluide :
La "sucrerie" était bien plus en sécurité avec moi qu'avec ces deux imbéciles...susurra t'elle de sa voix d'enchanteresse en glissant d'une main preste le petit paquet de papier sous le pourpoint de cuir de Popoulos.

Et vous savez bien que je connais les sentiers de traverse...-bien obligée, quand on veut passer incognito...et puis c'était là où poussaient le plus de plantes sauvages. Mais ravie de l'impressionner encore.


Force me fut, en sus...d'admettre que le voyage me permet de vous voir et de remonter jusqu'à la Cour.

"La Cour"...ce n'était pas celle de la Reyne dont parlait Abigaïl.
"La Cour" où autrefois elle avait pignon sur rue, et tenait la boutique "Bouton Noir" (nom populaire de la "Belladone")..officiellement boutique de simples; officieusement...

Elle avait bien remarqué la tension soudaine de sa fille...mais que pouvait-elle faire de plus que s'énerver et rouspéter une nouvelle fois?

Quantité négligeable que son mouvement d'humeur...elle se calmera.
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[Mordekaï]

Oui!! oui je te le dis : elle a accepté de m'aider pour Shani...en échange de mon soutien pour son expédition au Fort...

Il faut avoir entendu le rugissement d'une Dodge Viper SRT-10 qu'on monte dans les tours pour avoir une idée de ce qui se passe en cette seconde dans la tête de Mordekaï...

Elle darda sur sa mère un regard aiguisé comme un poignard et ne laissa à ses prunelles aucune pitié qui eut put faire croire qu'elle dériverait de sa colère...
Elle était tendue comme une catapulte, armée...prête à déclencher...

Il n'y avait dans ce bouillonnement intérieur pas d'espace pour un raisonnement réfléchi, seulement l'interrogation révoltée d'un "vas-tu cesser?!"...

Cependant, elle comprenait Salim. Il lui avait été impossible d'épouser sa tendre amie qu'il connaissait depuis toujours...Si avec sa mère, elles ne l'avaient pas fichu dans le pétrin...en tout cas, pas si vite...il n'en serait peut-être pas arrivé à cette extrêmité aujourd'hui.
Le conflit des Factions l'avait éloigné de son propre camp...et leur damnation voulut qu'il pactise avec l'adversaire...Le père de Shani ne le lui pardonna pas, et le tançant vertement, lui laissa une chance d'avoir la vie sauve à condition qu'il ne l'approche plus.

A présent que cette jacquerie était finie...ou en tout cas sur sa fin, il n'était que justice qu'il la retrouve enfin, après un an et demi de séparation cruelle et forcée.

Cependant...Abigaïl n'avait pas à marchander ce qui n'était que profiter de sa position pour rendre à son ami ce qu'on lui avait volé. Le forcer à parlementer avec ses frères pour soutenir cette croqueuse de diamants dans une mission aussi futile...en échange d'un bonheur qui valait tous les trésors du monde...
Il fallait toujours que, même en amitié, elle domine, elle contrôle, qu'elle fasse sentir qui a les cartes en main.

Mordekaï se tourne vers son bel ami, serrant son épaule de sa main...ses yeux lui indiquent qu'il a raison, finalement...même sur elle-même...

Pardon...se contente t'elle de souffler...

Puis, combattante, elle marche vers sa mère un vent de tempête soufflant dans son crâne...

Je ne te passerai pas d'avoir humilier Salim de la sorte!!...c'est fini, m'man...aujourd'hui, je te ferai plier...tu vas cracher ton venin...

Tu n'iras pas à la Cour des Miracles, m'man...fit-elle, impérieuse, et d'un ton qui ne laissait place aux tergiversations...le Royaume de France est en guerre...

Je te ferai plier...

S'adressant à Popoulos : Popou...excuse-moi de ne pas te laisser voir immédiatement les annonces...mais j'ai quelque chose à faire avant...

Elle y avait pensé depuis un bon bout de temps...et plus les nuits se suivaient, plus ces appels de l'âme, au plus profond d'elle-même, jusque dans ses entrailles...l'intimaient d'y aller...

C'était une coïncidence heureuse que sa mère fut là, précisément ce jour où elle s'était décidée à le faire...oui...vraiment heureuse...
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[Popoulos]

N'est-ce pas souvent de son propre sein que naît le plus fort de ses adversaires?

Ce n'est pas aux vieux singes à qui on apprends à faire la grimace...Aussi, Gémini n'avait rien manqué de la tension soudaine qui s'arma soudainement entre Kaï et Abigaïl.

Abigaïl a vécu comme elle l'entendait jusqu'à maintenant...mais en faisant venir à elle sa fille en Orient, c'est sa conscience qu'elle finit par appeler. Car il n'était pas possible d'agir avec de mauvaises intentions aux côtés de Mordekaï, pas plus qu'aux côtés de Salim. Tous les deux étaient puissamment ancrés dans leur religion et ne pouvaient supporter que l'on sème le mal à petite ou grande échelle.

Il se tût cependant, car il se doutait depuis longtemps qu'une confrontation entres elles auraient lieu un jour. Cela était devenu certain dès l'instant où Abigaïl avait décidé de faire enlever sa fille, pour que celle-ci serve ses intérêts. C'était leur histoire...il savait également que seule Mordekaï pourrait sauver l'âme de sa mère. Dans le cas contraire, il devra renoncer à son amour pour celle-ci.

Popou...excuse-moi de ne pas te laisser voir immédiatement les annonces...mais j'ai quelque chose à faire avant...

C'était souvent par des réflexions personnelles et de nouveaux projets qu'ils s'étaient entraînés les uns les autres dans de si multiples aventures. Ca avait toujours commencé par un "excusez-moi faudrait que je..."...Et tous, ils se suivaient, et apportaient leur soutien, galère ou pas...irrémédiablement liés par un passé commun, liés par le devoir d'aider chacun à réaliser leur souhait, tous, redevable à l'autre pour une partie de leur histoire, tous, se devant une dette...dans l'attente d'en être libérés.

Aussi il ne fut pas plus bousculé que cela...

Je t'en prie Mordekaï...Il attendit qu'elle s'explique sans s'inquiéter.
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[Salim]

Lorsque Mordekaï s'excuse, il sait à quels sentiments elle s'est rangée...Ils se connaissent si bien, furent de vieux complices...alors il ne s'en fait pas.

Il allait retrouver sa Rose Orientale...sa raison de vivre, celle qui jouait avec lui dans les rues si belles de Jérusalem, où l'on voit encore les fondations de la Jérusalem antique...où les maisons de pierre sont modestes, si collées et si nombreuses, mais ont la parure d'une ville légendaire et chacune le charme dans leur individualité. Sans Shani, le monde entier ne serait qu'un vaste champ d'errance et de déraison.

Rassénéré, il sentit plus amusé que d'habitude le "plan foireux"...celui qui annonçait toujours un petit périple qui pimentait leur vie.
Il préparait déjà son retour, et s'imaginait entouré de bambins à la tête de la forge de son père...
Il aidera peut-être ses compagnons à rejoindre Weyesberg, nottamment à se réarmer décemment pour s'y diriger plus sûrement, mais pas si sûr qu'il les accompagne jusqu'au bout...Par contre il ne les abandonnera pas tout de suite. Il souhaitait voir encore un peu vers où ils se dirigeraient dans leur vie personnelle.

Il y avait longtemps...un bon petit "plan foireux" à la sauce Mordekaï...fit-il en souriant pour la charrier. D'un signe de tête, il l'invite à révéler la prochaine scène du prochain Acte.
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[Abigaïl]

C'était comme avant un changement d'air en pleine Mer...avant l'orage...avant le grain.

Elle sentait que sa fille était différente, car si Mordekaï l'avait déjà envoyée sur les roses, jamais elle ne s'était permise de remettre sa mère à sa place comme si elle n'était qu'une gamine capricieuse.

Pas habituée à recevoir un ordre...Abigaïl comme réponse leva plus haut le menton et répondit au regard de sa fille par une certaine présomption...une présomption certaine dirons-nous même. Si cela n'avait été Mordekaï, elle aurait déjà sa lame empoisonnée au bout des doigts, vénéneuse et poussant l'infâme à supplier son pardon.

Intérieurement, elle n'était pas totalement insatisfaite : elle l'avait retrouvée, faible, pleurnicharde, perdue...empêtrée dans son passé...émotive et se laissant distraire par ses émotions...se laissant posséder par tout ce qui n'était pas sa propre force. Gaspillage...temps perdu...énergie perdue...insupportable enfant geignard...Il avait fallu que la situation sociale et religieuse de Jérusalem la pousse dans ses retranchements, et qu'elle, sa mère, lui mette quelque pieds au derrière pour qu'elle sorte de ses sentiers battus et admette d'autres raisonnements, d'autres vues de l'esprit, prennent en compte l'environnement sans y perdre ses forces...C'était devenu une meilleure combattante, un meilleur stratège, une meilleure amie, une meilleure femme.

Il n'y avait que sur le passé qu'elle n'avait de contrôle, mais celui-ci avait l'air de ne plus empesantir la vie de Mordekaï de manière aussi aliénante qu'autrefois...
Elle était différente de celle qu'elle a retrouvé, et elle sentait qu'elle avait si bien fait qu'elle devrait l'affronter. Car il n'y à qu'une chose qu'elle n'avait pas réussi à accomplir : la convertir, et la convaincre de reprendre le flambeau de la Prêtrise, de son commerce de poison, et de ses rites de Sorcellerie.
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[Mordekaï]

Je t'en prie Mordekaï...

Merci...je t'adore...hop petit duo gagnant "bisou-clin d'oeil"...^^

Parce qu'Abigaïl, c'était peut-être l'autorité, peut-être elle qui avait le pognon, les meilleures relations, le plus beau bateau et les meilleurs chevaux...l'intelligence la plus aiguisée et l'une des armes les plus redoutables qui soient (les charmes féminins)...Salim, le vieux compagnon d'arme, le complice des bons coups et des coups tordus, le plus malin pour se sortir desdits coups tordus, le plus rapide au combat et le plus agile à pied ou à la voltige sur cheval...celui avec qui elle se marrait aussi, avec qui elle chahutait comme une gamine...
Mais Popou, c'était la présence réconfortante et tranquille...la connaissance et l'expérience, les histoires sous les étoiles, le conseil du père...la retenue et celui qui les avait tous empêcher d'aller trop loin, de tout faire péter dans leur délire...C'était le mot de la fin, le mot qui change tout...faut dire aussi qu'il avait toujours le meilleur pinard...et les meilleures adresses de table.

Il y avait longtemps...un bon petit "plan foireux" à la sauce Mordekaï...

Fais moi rire!! le dernier épisode du "minet et son couteau Beja"...c'était pas moi l'idée c'était toi vieux maroufle...elle pouffa bêtement...


Plus sérieusement...elle prit une inspiration et annonça :

Je vais pénétrer par effraction dans une maison des Faubourgs...


Son regard se fit plus sombre et plus déterminé : il y à quelque chose que je veux récupérer.

Mais d'abord...visite touristique devant la façade de la belle Villa Plantagenêt.
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[Abigaïl]

[2ème voyage Continental aristotélicien - 3ème jour - depuis la résidence Terra Nostra - vers la Place Aristote]



....Je vous offre le trentième du capital, et entends recevoir le bénéfice de notre traîté dès la première année de bénéfice.

Abigaïl s'amuse : elle a derrière son oreille le murmure d'une idée qui lui dit qu'elle aimerait bien aller un peu plus loin que cela. Mais!! n'est-ce pas à l'homme de proposer?!

En attendant : elle marchande et joue.

Se retournant :

Je vous demanderai également d'étudier le terrain pour la fondation d'une oliveraie!! Bien entendu...je réclamerai le soixantième du capital sur vos bénéfices, et peut-être le tiers de votre terrain exploitable.

Le regard magnétique, elle rit intérieurement.




[Rappel : Rp fermé = MP merci^^]
[Rappel narratif : *1er jour et matin du 2ème jour : Place Aristote - Villa Plantagenêt *2ème jour et matin du 3ème jour : Résidence Terra Nostra *3ème jour : ici même^^]
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