L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Popoulos]

Marchant à ces côtés, Gémini se dévisse les neurones à chaque réplique de la Prêtresse :

Aaaah...aaaaah...quelle cruauté Abigaïl...maltraîter ainsi mon Mavrodaphne!! Vous ne m'étalez que des comptes d'apothicaire, et je sens mes résistances nerveuses céder.

Il repart à l'assaut :

Je vous demande le quarantième, et vous verserai dès la troisième année de bénéfice!!!
Le soixantième du capital sur mes bénéfices et le tiers de mon terrain exploitable pour votre oliveraie?

Alors en ce cas je vous demande en sus la moitié sur votre Fondation!!! Co-fondateur ainsi si vous m'avez bien compris!!

Cela commençait à se mélanger sévère...
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[Abigaïl]

L'Empoisonneuse en reconversion minaude :

Oh oh oh oh...mais vous n'êtes point en position dominante de marchander mon très cher...

La fortune de la Prêtresse ne demandait qu'à investir dans autres commerces que celui du poison, de l'alcool, ainsi que ses embarassantes et mouillées couvertures. Sauf celui de la Pourpre, elle tenait à changer de cap d'un air de rien. Mais...elle avait la dent dure...
Ce qu'elle attendait surtout...c'était la petite cerise sur le gâteau qui n'avait que très loin à voir avec ce méli-mélo de tractations financières.

Le quarantième? la troisième année de bénéfice? Dans ce cas j'espère de vous l'entière prise en charge des bâtiments d'extraction d'huile ainsi que la première année de mise en marche salaires compris!!!

Alors en ce cas seulement je vous accorde de partager les parts et de devenir Co-fondateur!!

Il va y venir ou je lui donne le coup de grâce : j'achète tout, il dirige, mais j'en serai la propriétaire!! et lui métayer!! serf!! petit rien sous mes ordres!! gnarc!!

C'était pire qu'entre Cigüe et Esperanza le jour d'un abordage corsaire musclé sur fond de lame de fond pour obliger Aspho à grimper dans ce bon sang de maudit bateau!! Quel chameau cette gosse!! il fallut plus d'une heure rien que pour la forcer à changer de pont...*


[*Pour explications voir Terra Nostra]
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[Popoulos]

Il était ampoulé, maniéré, pompeux, grandiloquent, raffiné...mais là quand même...

Elle commence à me briser les cacahuètes avec ses "trentième", ses "première", ses "prise en charge" et ses impératifs à rallonge!!!

Je vais pas baisser mes braies devant cette sorcière du chiffre!!

Abigaïl!! vous me courrez sec sur le chevelu!!!

Je vous assène le dernier coup de semonce!! Si vous n'en voulez pas allez vous faire peindre en Grèce avec votre pote le Sans-Nom!!!

C'est l'avenir du Domaine Viticole, mon liquoreux et votre olifère en co-gestion!! Tout en co-gestion!! JE serai le propriétaire!! vous êtes l'associée, la co-fondatrice, l'amante, l'épouse, et je vous laisse les affaires de votre hôtel de luxe à Alexandrie et de votre taverne du Chat Noir!!
A ma mort : je vous lègue tout jusqu'au dernier caillou de Péloponnèse!!
A la votre : on refile tout à la gosse!! votre frappée de progéniture à la chevelure rouge de marginale qui nous marche devant comme si elle était constipée!!

Entre la mère et la fille...faut se farcir le coquelicot hein...

Grognongrognongrognon.....sa peau en rougit d'agacement au Popou...
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[Abigaïl]

C'est un éclat de rire qui rivalise avec tous les vols de canards sauvages du coin..coin..^^

Gémini!! six mois pour vous exprimer!! trente secondes pour vous déclarer!! un peu plus et je vous croyais réellement niaiseux...

Elle tends la main : on tope!! c'est d'accord!!
A nous le Mavrodaphne de Patras et l'Huile d'Olive fruitée de ma...recette.

Elle trouve bon de rajouter :

Par contre très cher...je m'occuperai personnellement du Prince d'Achaïe afin de mener l'achat...
Si le Cardinal Rehael avait résisté à ses oeillades-punch-triple-boucle-piquet c'était sûrement parce qu'il était soit inhibé du bulbe érotico-sensuel, soit qu'il possédait une ceinture de châsteté de haute sécurité dont seul le code était connu de Soeur Cunégonde pour cas de force majeure...à moins qu'il ne soit inscrit sur la face arrière d'une pierre du Vatican...mystère...
Elle ne le soupçonnait pas d'aimer les hommes, on ne pouvait pas dire qu'il s'était non plus montré d'une froide givrure de marbre congelé devant sa fille...si ce n'était devant sa plastique, au moins devant son joli sourire.

Salim!! tu fais attention à mon beau tableau hein!!
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[Salim]

[Arrivés en place Aristote]

Salim se marre, parce qu'ils étaient drôles les ancêtres à en venir aux "mains" pour se demander en mariage...

J'te jure...je viendrai dans votre domaine rien que pour vous voir vivre ensemble vous deux...On amènera des dattes confites pour mater le spectacle avec Shani...

Il portait un tableau dans son dos, bien emmailloté dans un drap.
Oui je fais bien attention "maîtresse"!!

A Mordekaï devant : hey la Rouge!! quand tu veux tu nous dis pourquoi ce jour c'est soupe à la grimace...

Il la rattrape, plus sérieux : Tu es différente depuis qu'on est parti de chez le Cardinal hier...

Y avait baleine sous roche...et apparemment, elle portait sur ses épaules et la baleine, et la roche.
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[Abigaïl]

Abigaïl avait bien senti également le changement d'humeur de sa fille. Mais elle ne dirait pas qu'elle était foncièrement de mauvaise humeur, ni non plus de mauvaise composition ce matin.

De nature secrète, celle-ci pouvait être franchement pénible à décrypter.

Il lui faudrait un homme pour la diriger oui!!

Ca lui faisait penser tiens...avant d'oublier...

Mordekaï ne nous ponds pas la décision de faire tes voeux!! je t'interdis de penser à une telle chose...bien que je n'ai aucune envie de devenir grand-mère...oh...l'idée d'être appelée "mamie"...au secours.

Si tu fais ça sache que je te déshérite...
Tu devrais te trouver un homme fortuné, et qui sache bien s'y prendre en pratique dans l'art et la manière, avec les femmes...ça te ferait du bien crois-moi...
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[Mordekaï]

Ah noon...mais des fois elle est vraiment horrible...

La jeune femme se retourne :

Il serait bon de vous calmer, vos pieds foulant la Place Aristote...Voila donc les annonces...
Si vous pouviez surveiller votre langage dorénavant...sinon je vous embarque de moi-même...

Et...M'man...de la part de quelqu'un qui emporte le tableau de P'pa en guenilles pour épancher sa rancune...elle soupire...quel cas...je suis contente que Gémini ait la charge prochaine de son éducation.

De toute façon, si tu continues je t'envoie chez Son Eminence Clodeweck pour faire ta pastorale!! là tu vas trouver à qui parler...tu peux croire...

La pensée de Son Eminence la fit sourire...elle n'avait pas oublié le caractère bien trempé de cet homme franc, dans le meilleur sens du terme, et sans détours. Elle s'en souvenait comme d'une montagne à la volonté bien dirigée, toujours très clair dans ses choix, autant avec les autres qu'avec lui-même. C'était autrement plus rassurant d'avoir un avis redoutable qu'une langue qui mignarde et dissimule.
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[Abigaïl]

Elle se doutait bien que s'exprimant d'une manière générale, sa fille la rabrouait elle surtout...
Boudant, elle lève les yeux au ciel comme une enfant grondée, et croise les bras devant les affiches.

Une Eminence contre une Etxeberry qui donnerait un : Eminence - 1 - Etxeberry - 0 - ...


Qui ça? Claude Weck? C'est qui ce Claude?
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[killdragon]

Un homme encapuchonné, vêtu de noir des bottes à la tête marchait sur la place d'Aristote, parmi les religieux, les badauds, la foule hétéroclite qui se bousculait, se frôlait, s'adressait quelques mots, des regards.

Il y avait beaucoup de monde, décidément.

Il avait appris à se faire discret, le temps et l’expérience aidant. Mais là il était en mission.

En effet, il pouvait très bien s'afficher avec son uniforme et ses galons, brillant de mille feu comme un miroir de lupanar. Mais il avait préféré prendre ses fonctions dans la discrétion, en mode furtif pour mieux ressentir et appréhender la foule de l'intérieur.

A dire vrai, le nouveau commandeur de la Garde Pontificale trouvait cela excitant, cela lui changeait de son quotidien à la Garde Episcopale.

Killdragon était un homme de terrain, c'est en effet sur les champs de bataille qu'il avait appris le plus, mais la direction récente par intérim de la GE francophone lui offrait d'autres aventures qui étaient quelques fois un peu trop administratives à son goût, même si il aimait cette armée d'élite par dessus tout.

Il faisait froid, l'hiver était proche, et le Très-Haut n'épargnait pas la Place d'Aristote. Kill aurait pourtant préféré un traitement de faveur pour Rome, du genre un halo de lumière qui aurait protégé Rome du froid.

Quelle idée saugrenue Kill.... concentre-toi...

Cela faisait un bon moment qu'il suivait un groupe qu'il avait trouvé plutôt louche. Quatre personnes mal assorties, une espèce de condensé de la cour des miracles en sommes. Deux hommes atypiques et deux femmes étranges qui semblaient venir de loin, et même de très loin, à en croire leurs tenues et leurs aspects pour le moins suspects...

Le commandeur scrutait chacun de leurs mouvements, et se tenant à distance raisonnable, il se dissimulait tout en faisant mine de rien. Tantôt derrière une charrette, un pilier, un cheval, un tonneau, une grosse femme...

C'était un petit jeu qui l'amusait, mais il était conscient qu'il n'était pas là pour jouer, mais bien pour sécuriser la plus importante place de Rome.

Il s'approcha du groupe et entendit quelques bribes de conversation.

Qui ça? Claude Weck? C'est qui ce Claude?

Ce nom mal prononcé le fit sursauter... comment cette bande de marauds supposés pouvait connaître son père? Non, il avait du mal entendre, ou alors il devait halluciner... la fatigue, le surmenage ou ce mauvais vin qu'on lui avait servi dans une taverne un peu avant.

Mais... mais il était possible que leur objectif eut été d'assassiner un cardinal...

Une main posée sur sa dague d'Isenduil, Kill posa son regard de braise sur chacun de ces visages inconnus et celui-ci s'attarda sur la mèche de cheveux qui dépassait de la capuche que portait la rouquine...
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Premier Maréchal de la Garde Episcopale.Vidame de Bretagne.

[Mordekaï]

Elle essaie de donner le change, de garder le contrôle...mais elle s'aperçoit que plus les minutes passent, plus la mesure que prends sa conscience cherche à couper sa respiration.

Ne parvenant pas même à lire les annonces et s'y concentrer...elle voit son horizon rétréci à une unique pensée, un unique sentiment.

Sur son coeur, la lettre du Cardinal lui brûle la poitrine.

N'y tenant plus, elle appuie sa main droite contre le mur, à moitié cassée, l'autre main aggripant plus fort le bord de sa capuche qu'elle tire au plus sur son visage...

Mais que se passe-t'il...pense t'elle...tentant de chercher l'issue à cet état.

Un état que jamais auparavant elle ne ressentit...
Sans repère, sans jurisprudence concernant ce qui la comprime, elle ne comprends pas.

Pourtant...je suis heureuse...oui...heureuse, plus que jamais...

Ce n'était pourtant pas totalement vrai qu'elle n'avait jamais ressenti cela. En réalité, c'est seulement ce qui inspirait cette émotion et qui ne l'avait jamais fait auparavant qui était étrange.

Faisant rapidement le rapport...le ventre noué...

Se pourrait-il que...
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[Abigaïl]

Asphodelle...

Abigaïl ne badine plus. Sérieuse, et grave, elle prends en main la situation.

Asphodelle...que fait-on lorsqu'on est trop chargé? ... on n'avance pas, on se fatigue, on se fait rattraper par ses ennemis...on ploie sous le fardeau...

Se retournant vers sa fille, son regard lui intime de passer aux aveux.
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[Mordekaï]

Elle serre les dents, regardant le sol, suivant de ses yeux les lignes des jointures des pierres de pavage.

J'ai la trouuuuuuuuuuuuuuiille...une pu...mmmm...de trouuuuuuuuuiiille...voila ce que j'ai...

Aaah...quelle engeance que ce trouble!!

Se redressant avec peine, ses épaules restent tout de même courbées sous le poids qu'elle se met seule.

Quelle pitié...vraiment quelle pitié...

Il était vrai que l'Orient, malgré son lot de péripéties, avait toujours été une source de sérénité pour elle.
Là-bas, même en pays aristotélicien, les codes étaient différents.

Elle avait perdu l'habitude des lourdes charges occidentales, dans lesquelles se mêlaient pêle-mêle dans une ronde parfumée à l'excès l'Etiquette, la Réputation, l'Attente au tournant, et parfois même s'invitait dans la danse, la Jalousie...

C'était si simple, le sable qui coule entre les doigts, les mots que l'on se dit, qui sont ceux que l'on pense...le regard que l'on se lance, celui que l'on a dans les tripes.

Le Vieux Continent sentait bon la parure de circonstance et le mot élégant. Mais très vite on apprends à rentrer dans le rang.

En Orient, elle courait, marchait, sautait, les cheveux aux vents, les yeux sans défiance, les braies sales et la chemise d'autant...et c'est la liberté d'aller qu'elle portait en bandoulière aux côtés d'un Isenduil lacé dans son ruban.

L'esprit clair, et l'âme sûre, c'était "avancer" qui chaque matin illuminait son visage depuis sa fenêtre...d'où elle voyait la mer, le désert, Jérusalem, le pont du navire, les roches Chypriotes, les criques grecques...

Le virage amorcé était si rude et si long qu'elle se sentait basculer toute entière.

Il était vrai, également, que quand on aime, on veut toujours bien faire.

Et Asphodelle aime beaucoup...alors elle veut beaucoup...beaucoup bien faire.
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[Abigaïl]

La Prêtresse considère un instant sa fille avec tendresse. Puis la fixant intensément :

Hmm...la trouille hein?...ah c'est bon la trouille!! savoure-la...ceux qui ne la ressentent jamais se prive de bien du plaisir...et d'autant plus de qualités.

La trouille...est précurseur du bond de géant que l'on ne fera jamais l'esprit calme...la peur!! voila ce qui décuple tes forces avant de grimper ce mur aussi haut qu'un arbre!!

N'est-ce pas la crainte qui te fait évoluer comme un serpent, transforme ton ouïe en celui du loup, et ton oeil en celui de l'aigle? Laisse-toi posséder par ta peur...elle fera activer ta réflexion, rendra ton pied alerte et ta marche prudente...

Hey!! fille d'Ujio!! combats-la ensuite par les seules armes qu'elle connaisse : le courage...le calme...la bravoure...la vaillance...avant qu'elle ne se décide à te transformer en pierre, inutile et incapable d'avancer.

La trouille...voila ce qui a du guider ton père...
Quand je l'ai connu, ce n'était qu'un puceau qui ne savait contrôlé aucune de ses pulsions!! il cognait, et parlait fort s'il n'était pas d'accord!!

J'ai attentivement regardé chacun des trois tableaux qui le représentent à la Terra Nostra.
Certes, j'ai pris celui où il décide de faire voeu de pauvreté...par sournoiserie.

Mais...j'ai bien vu également...quel homme il est devenu.

Tu es de sa race!! tu as son sang...et le métal dans lequel nous t'avons coulé...est celui qui ne se brise pas aussi facilement...

Avec mon caractère et son tempérament, tu es obligée de te redresser et de lever le menton!!

Et tout de suite jeune fille!!
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[Popoulos]

Popoulos ne dit rien...

Il a un demi-sourire...d'une main, il se lisse la barbe.
Observant la gamine, il se dit qu'en fait...elle aurait à peu de chose près l'âge de sa fille...

Son autre main se glisse dans celle d'Abigaïl. Elle avait bien parlé.

Il savait, maintenant, que la transformation n'allait pas tarder.
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[Salim]

Qu'est-ce qui ne fait pas sourire notre Oriental? il trouve toujours le rayon de soleil dans le jour de pluie, et saura rire de se retrouver en fin de journée trempé ... d'avoir jouer dans les flaques.

Ah ah ah!!! Mordekaï!!! ce n'est que çaaaa? aaaah mais tu me rassures : je pensais que tu avais attrapé ce vilain mal des viscères qui oblige à s'arrêter derrière chaque buisson en fuyant les mouches...

Il lui bouscule l'épaule....

Aller...ho...shbim...hey...shbam....ta mère a raison!! quoi tu crains? shpif...tout ce que tu as appris, cela t'appartient...tu ne quittes rien : tu amènes tout!!! shbarf...l'échec? jamais peur de l'échec...c'est un tremplin sur lequel on se vautre sur les fesses au premier saut, et où on s'envole au deuxième...shpim...

Aller...aller...Mordekaï....

...tu es loin d'être seule...
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