L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Mordekaï]

Il lui bouscule l'épaule....oui...

Shbim...ah...shbam....oh...shpif...arrête...shbarf...rooo mais!!...shpim...ah ça vaaaa...arrêteuuuu Salimeuuuuuu!!
Mmmf...

Elle observe un instant sans rien dire. Leurs mots dans la tête.

Il y avait ces deux jambes bien campées sur le sol...il y avait ces bras, forts, et ces mains, lestes et ouvertes. Et puis il y avait l'envie. Et il y avait...le glaive.

Il y avait ce coeur, rempli, débordant, volontaire. Elle avait l'esprit, celui du soldat...il y avait l'expérience, celle du vétéran...
Il tournait autour d'elle l'énergie de se battre, mieux qu'au premier jour.

Mieux...il y avait eux.

Elle reste un instant silencieuse. Elle réfléchit, reprends possession de ses moyens. Les instants de ce genre, c'était bien...mais c'était bien...quand ils étaient courts.

Elle respire...sent l'air froid dans ses poumons, c'était réel, pragmatique, loin de ses idées irrationnelles qu'elle se farcissait plus tôt.

Passant ses mains sur son visage, elle se rends à l'évidence : faire corps avec sa décision, c'était maintenant...

Délier doucement sa vie en Orient, et rejoindre l'Ouest....
Car c'était ce qu'elle avait décidé, non?

Et puisqu'elle l'avait décidé, et qu'une personne lui faisait confiance...il était temps de lui rendre cette confiance et d'agir selon sa décision. Il était temps aussi d'être digne d'eux...digne de son choix, digne de cette lettre qui chauffait maintenant son coeur comme un feu ardent....non ce ne sera plus les feux de camp sur lesquels elle faisait griller de la guimauve...ce sera une autre vie, et ce sera d'autres moments.

Les mains sur les hanches...elle accepte de changer sa vie, d'endosser ce qui est grand, d'embrasser ce qui demande beaucoup.
En réalité...il n'en avait jamais été autrement.

Inspirant un grand coup...elle leur lance un coup d'oeil.

Sa mère et Popoulos partent pour l'Achaïe, acheter la Terre où poussera leur vigne...
Salim rentre à Jérusalem, retrouver, et marier sa Shani.

Et elle...
Elle, elle se recule de deux pas, elle porte ses mains aux liens de sa cape...

Sous sa capuche, elle leur sourit.

Je me débrouillerai...je ne sais pas quand...je ne sais pas comment...mais je me débrouillerai pour qu'on se revoit très vite.

Après un bref instant...

Je reste ici...

Enfin...le regard change, il semble fier comme les voiles gonflées qui poussées par le vent, tire le navire, tire tout droit, droit devant!!

Et...Et...si en Orient on m'appelle Mordekaï!!!! ....

Dénouant sa cape, elle l'agrippe fermement d'une main... le bras se détends, le tissu s'envole et claque dans l'air, la chevelure se défait, la silhouette, droite, ferme, déterminée, apparaît...
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[Asphodelle]

... Je suis Asphodelle...en Occident!!

C'est ce qui s'appelait briser l'anonymat...agir sans discrétion...c'était la dose de sucre qui transformait la compote en confiture...mais le cheveu au vent, et le visage empreint d'une force tranquille...s'il vous plaît.

- Fin d'une époque, la sixième.
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« Il n'y a pas de sens, il n'y a qu'un but »

[killdragon]

Il ne pouvait pas décrocher son regard de cette rouquine qui lui faisait décidément penser à quelqu'un qu'il avait apprécié, quelqu'un qui avait beaucoup compté pour lui et pour la Garde Episcopale.

Cette femme n'était pas la même, mais son allure, sa voix, ses gestes la trahissaient.

Une lueur d'espoir commença à briller au fond de ses yeux clairs. Killdragon s'approcha et écouta les conversations: les bribes se faisaient plus claires et ce qu'il entendait à présent était loin de ce qu'il s'était imaginé...

Se pourrait-il que ce soit elle? Asph... non... c'est impossible...

Il ne pouvait pas le croire, la dernière fois qu'il l'avait vu en vie, c'était sur le champ de bataille lors de la croisade dans le Béarn... et puis les combats, et le départ des troupes, mais elle avait été portée disparue.

Le Commandeur s'avança un peu plus et s'arrêta net.

Et...si en Orient on m'appelle Mordekaï!!!!

La rouquine qui se voulait discrète haussa le ton et poursuivit d'une manière presque théâtrale en tombant le masque:

... Je suis Asphodelle...en Occident!!

Et là... boum badaboum!!! Un coup du poing du Très-Haut lui-même l'aurait presque fait sourire à côté de l'effet produit par cette annonce...

Ses yeux s'écarquillèrent alors qu'il découvrait en 'direct live' celle qui avait été sa plus grande alliée... vivante... visiblement en pleine forme et d'attaque.

Il hésita un instant.

Mais il devait se rendre à l'évidence, c'était bien elle... Asphodelle!

Aspho... Aspho... delle???

A cet instant toutes ses responsabilités avaient disparues, il n'y avait plus qu'un homme presque hébété, en tout cas éberlué, abasourdi, qui semblait s'être pris un uppercut dans la citrouille.

Il se tenait devant elle, ne sachant comment réagir, les bras ballants, sa capuche toujours sur la tête...
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Premier Maréchal de la Garde Episcopale.Vidame de Bretagne.

[Salim]

Aaaaah ah ah ah ah!!! Salim est vraiment content de ce voyage à Rome!! il est heureuuuuuuuuux!!
D'abord, il a appris qu'il avait possibilité de retrouver sa fiancée!!

Ensuite, il avait dormi chez un Cardinal...oooh le confort d'un bon lit, de draps de qualité...mais il avait aussi pissé dans ses toilettes, mangé à sa table...et la Soeur elle cuisine bien...faut pas croire!!

Qui peut se vanter chez le commun des mortels de visiter des latrines cardinalices? et puis faut voir, c'est pas des baraques en bois avec un pauv' trou au-dessus du vide, ou un pot d'chambre à vider dans la rue...c'était du marbre, des mosaïques décorant les murs, des égouts qui furent restaurés de l'époque romaine afin d'évacuer le "tout" sans que ça renifle des siècles...des brocs d'eau en émail peint, des miroirs et quelques nécessaires de toilettes, des huiles parfumantes...aaaaah...les latrinae du Cardinal Rehael...tout un poême...

Ensuite, beaucoup de choses s'étaient décantées : les relations mère-fille de Mordekaï et sa mère...ceux d'Abi et de Gémini...et Mordekaï elle-même, avait fini par trouver semble t-il sa voie.

Evidemment, sa façon peu discrète et peu modeste de se révéler le fait marrer...il eut bien-sûr l'irrésistible envie de la charrier :

Ouaaaaaiiiiiis Asphodelle en Occideeeeent!!!! ouhouuuh!!! et maintenant : le strip-tease!!!

Aspho... Aspho... delle???

Un homme tourné vers elle la connaissait de toute évidence.

Mon bon monsieur...faut payer pour le spectacle maint'nant hein...évidemment il ignorait qu'il parlait au Commandeur de la Garde Pontificale.
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[Asphodelle]

Il n'y à pas de voix d'outre-tombe, pas de voix d'ange, ni de voix d'un autre ciel, qui pouvait rivaliser avec une voix du passé, dont la provenance touchait le plus profond de son coeur.
Exceptée la voix de son père, qu'elle n'a pas connu.
Exceptée, peut-être, "sa" voix...peut-être.

Asphodelle cependant, prends le temps de sourire à la remarque de Salim...celui qui déjà, paraît si loin, si loin là-bas...

Entre deux Continents, la voila, un pied à l'ouest, l'émotion à l'est.
Bientôt, ce seront les deux qui se rejoignent, car voila qu'elle se retourne :
un visage, une carrure, qu'elle connaît...celles d'un ami, d'un confident, d'un collègue de misères et de fatigue...ceux, qui savent...qui savent le dur labeur de tenir une Forteresse à bout de bras, avec les moyens du bord, sans l'aide du haut. Et tous ces moments passés, à tenir bon la barre, garder espoir, espoir d'un meilleur, d'une amélioration, d'un soutien, d'un retour...d'un retour...ou...d'une nomination.

Et contre vents et marées, qu'est-il devenu, lui, sans elle?

Kill.......Kill.......KILL!!!

Et tous ces rires...ces moments de travail...c'était la même vision, le même courage, les mêmes envies...

La surprise passée...c'est l'émotion qui torpille!!
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« Il n'y a pas de sens, il n'y a qu'un but »

[killdragon]

Killdragon regarda l'homme et hésita entre retirer sa cape pour lui montrer ses galons et lui clouer le bec sur place ou ne pas en rajouter. Il choisit cette deuxième solution, il le gratifia d'un sourire, mais finalement n'eût même pas le temps de voir sa réaction...

Une voix trop familière retentit sur la place d'Aristote...

Kill.......Kill.......KILL!!!

Et oui c'était bien elle... Asphodelle!!! Qu'il soupçonne la rouquine d'avoir beaucoup de ressemblance avec sa chère amie disparue était une chose, mais qu'elle le reconnaisse... là il n'y avait aucun doute à avoir.

Et en effet, il n'y avait désormais plus de doute. Cette vision était très certainement, et même, 'très fortement' comme l'aurait déclaré Son Eminence Rehael, la plus belle qu'il avait pu avoir depuis des années.

Kill avait juste l'impression de rêver ou d'être arrivé au paradis solaire: il était en effet rare de retrouver vivante une personne que l'on avait profondément apprécié alors qu'elle était portée disparue depuis longtemps.

Aspho!!!! Par Aristote, mais c'est bien toi!!!!

Elle était bien là, en chair, en os... et en splendeur. Elle semblait avoir gagné en expérience, mais cela lui donnait encore plus de charme. Asphodelle était 'belle et bien' de retour et Kill ne put s'empêcher d'ouvrir les bras pour lui faire une accolade chaleureuse.
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Premier Maréchal de la Garde Episcopale.Vidame de Bretagne.

[Asphodelle]

Killdragon n'était pas Cardinal!! alors un!! deux!!! trois bonds et zouuuuuuuu!! ...

Asphodelle s'était littéralement jetée dans ses bras ouverts...
En Occident, on est "prout-prout", on fait pas ces choses-là devant tout le monde...mais elle, elle revient orientale!! alors flûte!!

Cela dit...si Kill n'était pas Cardinal...il était marrié...alors elle évitera l'effusion de poutouilles...parce que ça en orient comme en occident ça termine par une mise en plis soigneusement gratinée par Madame...^^

Rolalala...Killdragon!!! Cornes de gazelle!! s'exclama t'elle...la folie!!!

Ah si elle croise un Garde, ni Cardinal, ni marrié...lui il va prendre cher par contre...

Elle se recule un peu, les yeux mouillés...

Mais...mais...avisant sa mise : toi aussi tu...as disparu et tu cherches à pas être reconnu?...
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« Il n'y a pas de sens, il n'y a qu'un but »

[killdragon]

Ce fut un véritable soulagement pour Killdragon que de revoir Asphodelle. Les êtres disparus nous manquent toujours, mais là c'était bien la première fois qu'il en voyait revenir une qui lui était aussi chère.

Il la serra très fort contre lui tout en appréciant cette étreinte déstabilisante. Il avait remarqué qu'elle avait pris en muscle et en épaules. Mais cela lui allait bien. Elle avait surtout l'air très en forme et c'était une bonne chose.

Puis il lui sourit après qu'elle se soit un peu reculée, quelques larmes faisant briller ses yeux couleur thé à la menthe. Elle avait beau être une guerrière de première catégorie, elle n'en était pas moins sensible, et Kill le savait bien.

Elle le toisa, l'air intrigué.

toi aussi tu...as disparu et tu cherches à pas être reconnu?..

Sur le coup il ne réalisa pas à quoi elle faisait allusion... l'émotion sans doute...

Mais il se ravisa bien vite en jetant un coup d'oeil sur sa tenue.

Un autre sourire.

Non ma chère Asphodelle, je n'ai guère disparu, mais je cherchais à me dissimuler dans la foule de la place d'Aristote, je suis ici en mission.

Et là... paf! il retira sa sombre cape pour en dévoiler un uniforme de Commandeur de la Garde Pontificale.
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Premier Maréchal de la Garde Episcopale.Vidame de Bretagne.

[Salim]

C'était le moment de la fracture, l'instant qui se délite et s'étiole...ça sentait le départ du navire sur les flots et loin au loin, les brumes d'horizon qui bientôt le mangeront dans un éclat diffus et mystérieux sur la ligne entre ciel et mer.

Salim sourit d'un demi-sourire qui hésite entre la joie et la tristesse. Il s'inquiétait, mais il s'inquiétait vraiment. Ici, le monde est si différent de ce qu'elle a trouvé là-bas...Ici l'implacable lutte avec l'impitoyable, et les réserves sont si grandes, qu'elles retiennent dans leur carcan de fer froid les sentiments et le rayonnement de chaleur qui viennent naturellement des êtres de vie simple.

Elle risquait de s'y perdre, de devenir un être froid à son tour, tant elle s'était gonflée de cette force qu'elle avait l'air d'avoir prit de sa mère...Leurs personnalités s'étaient transformées, mais l'une avait retiré la dureté de l'autre, tandis que l'autre s'était laissée aller à plus de lâcher-prise.

C'était soit elle se brisera, dans la tendresse de son coeur, soit elle se retrouvera rapidement prisonnière d'une vie solitaire et dénuée de chaleur, dans l'ardeur active de ce qu'elle puise en elle.

A moins que...à moins qu'elle n'apprenne, ou ne possède déjà, le mystère des alchimistes, et de transformer de sa pierre philosophale le plomb en or...et ce qu'elle touche, en matière sensible à son rayonnement. A moins qu'elle ne sache par son sourire, et le soleil qui vit en son esprit, rayonner autour d'elle d'une aura positive et confiante, et qu'elle puisse ainsi, se protéger des autres, de leur vindicte, de leur méchanceté, de leur froide façon de considérer leur monde.

Salim avise un instant du regard son ami...il avait un visage rassurant, et l'oeil rempli de bonté. Il semblait de même, avoir vécu...il semblait enfin, bien l'aimer. La pensée qu'il puisse veiller sur elle le rassénéra un peu, sans pour autant le convaincre.
Il reviendra sûrement, et il savait que Gémini reviendrait également...faire le bilan dans quelques mois. S'ils l'abiment ou la meurtrissent, ce n'est pas sa mère ce coup-ci, qui l'enlèvera, c'est eux qui l'en arracheront, et jamais...ne lui permettront d'y revenir.

Néanmoins...néanmoins, il fallait qu'il s'avoue qu'elle le surpendra sûrement...tant elle avait su faire glisser sur elle les coups, les épreuves.

Il se doutait que le Cardinal était homme de devoir...et qu'il n'avait pas seulement parlé avec elle de la pluie et du beau temps qu'il fait à Jérusalem...il était certain, qu'il aura pris pour lui ce qu'elle avait en elle.

Sans embage il s'avance :

Killdragon...tu sauras veiller sur elle? on tourne pas des heures autour du pot quand on parle avec la franchise égyptienne.

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[killdragon]

Il y eut cet instant de silence qui parût une éternité. Il ne s'agissait pourtant que d'une demi seconde, suffisante pour se jauger du regard, suffisante pour que tout soit dit sans qu'aucun mot ne sorte de la bouche.

Killdragon...tu sauras veiller sur elle?

Killdragon attarda son regard sur l'homme qui venait de lui poser une question, et sa réponse se devait d'être franche et sincère.

Il en avait combattu des guerriers de toutes sortes au cours de sa vie de soldat; il en avait mené des troupes au combat; il en avait rencontré de toutes sortes mais celui-là dégageait une force spirituelle rare, sans doute due à ses origines ou sa culture.

Tu as ma parole. Je veillerai sur elle, même si je dois sacrifier ma propre vie. Elle a disparu une première fois, et cette fois-ci, je ne tiens pas à la perdre.

Son regard était déterminé, et Killdragon n'était pas homme à s'engager pour rien. Sa loyauté n'était plus à prouver, ni son sens de l'engagement.

Il sourit à Salim, puis se tourna vers Asphodelle.

Enfin... si Asphodelle le veut.
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Premier Maréchal de la Garde Episcopale.Vidame de Bretagne.

[Salim]

Il s'approche de Killdragon, et simplement frappe avec le poing d'une certaine mesure, l'épaule de celui-ci.

Tu fais bien...fait-il, incisif.

Il ne laisse pas son amie répondre : Mordekaï n'a rien à dire. Elle sait très bien.

On n'arrêtait pas comme cela plus d'une année de complicité et d'aventures. Salim n'aimait pas l'idée qu'elle reste, il la désapprouvait.

La femme avec ces cheveux étranges étaient mieux dans sa maison blanche au toit plat...elle s'y était bien intégrée, et la personnalité qu'elle y avait développé cadrait bien mieux qu'avec ce monde occidental attaché à ses apparences.
Là-bas il trouvera un homme pour la marrier, il la prendra dans sa maison comme sa soeur. Et si malgré tout elle souhaitait continuer cette vie de voyages, elle sera très bien dans ce relais chypriote, ou italien.

Même s'il pensait bien que c'était ainsi que les choses devaient être, et qu'on n'y pouvait rien, il commençait à éprouver l'amertume de ce qu'on ne peut défaire, sur lequel on n'a pas de prise.

Il n'était pas bien sûr en réalité, que tout cela finisse aussi bien que cela.

Il croise son regard vert, c'était déjà le début d'un au revoir, mais il s'interrogeait également sur la teneur d'un éventuel adieu.
C'était bien cela le problème.
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[Abigaïl]

Abigaïl hausse les épaules.

Moi je préférais "Mordekaï"...si j'avais su, je ne l'aurai pas appelée "Asphodelle". C'est cul-cul la praline "Asphodelle". Il est...bizarre ce prénom...vous ne trouvez pas Gémini? il est vrai...que je n'ai pas cherché lorsqu'elle est née...je me suis contentée de regarder ce que j'avais autour de moi, sur cette lagune en bord d'océan.

Elle baisse le regard...les adieux, non merci.

Bien...puisqu'on ne remonte plus dans sa ville de Vikings...Abigaïl, la première, s'avance, la tête droite.

Elle s'arrête au niveau de sa fille, épaule contre épaule...des directions différentes en ligne de mire. Après un bref regard dans sa direction, elle sort un aussi bref...

Et bien...et rien de plus.

Et elle fait les trois pas qui la séparent d'elle, sans accorder davantage...froide, distante...éloignée déjà...bien qu'un quelque chose dans le regard dérange l'ordre parfait de ses sentiments...si tenté qu'elle en avait.

C'était son "au revoir" de mère.
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[Asphodelle]

Un sourire très léger mais très doux apparaît après l'échange de ces deux hommes.

Il n'y avait d'autres âmes en réalité...que ces deux personnes là, sur qui elle pouvait reposer sa tête. Il n'y aura probablement jamais d'autre pilier solide pour l'empêcher de tomber, et elle devra très certainement chercher au fond d'elle-même tout ce qu'il faudra qu'elle retire pour parvenir à tenir bon. Elle le savait, et elle l'acceptait.

C'était la frontière, celle qui la poursuivra toujours. Elle apprendra à se souvenir de la complexité pas toujours salutaire des rapports de ce milieu d'Ouest. Elle n'aura de toutes les façons, pas le choix, que de faire avec.

Il fallait juste qu'elle fasse attention, à elle-même. C'était si facile, si rapide de glisser hors de ce que l'on est vraiment, au fond de soi. Il y avait des situations qui vous poussaient à sortir de la sérénité des jardins de Galilée, et en peu de temps on risquait de finir par ne plus se reconnaître.

La missive surtout, sur son sein gauche, lui murmure que ce sera à elle plutôt, de veiller sur Killdragon.

Elle serre le poing, car elle ne s'écroulera pas...mais c'était plus un désir qu'une certitude.

Pour réponse à Kill, elle dit simplement :

Je prendrai tout ce que l'on me voudra bien donner...parce que pour ma part je donnerai tout ce que je peux...et même certainement ce que je n'ai plus.


Même si cela était risqué.

Je sais Salim...je sais...mais tu sais, ma vie ne m'appartient plus maintenant.

Quand sa mère prends la direction de la sortie de la place...elle comprends bien que c'était le moment du départ et de la séparation.

Sans bouger...elle ne se retourne pas pour échanger un regard qui ne viendrait pas, ni pour serrer des bras qu'elle savait ne pas devoir attendre, ni même contempler des larmes sur ce visage qu'elle devinait sec, et ce, même si les fortunes de leur vie pouvaient bien les séparer à jamais.

Elle était habituée à ces rapports-ci, et elle ne fera rien qui de toute façon, ne se fit jamais.

Elle se contente d'un regard vers le tissu de cette robe qui la frôle...un regard un peu mélancolique...et de dire d'un ton résigné, mais semblable à une enfant qui dit "à ce soir" à sa mère sur le chemin de ces activités d'enfant :



Salut.......M'man...
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« Il n'y a pas de sens, il n'y a qu'un but »

[Popoulos]

Sa main avait quitté le contact de sa peau blanche sans qu'il ne s'en aperçoive. Quant à ses paroles, il ne les avait tout simplement pas entendu.
Abigaïl avait ouvert la marche, il ne l'avait pas vu.

Maintenant que la jeune femme qui revenait "chez elle" avait fini par décider de la suite de sa vie, il ressentait une sensation des plus étranges.

Le regard sombre, mais non point vraiment noir, il posait ses yeux sur l'homme, Killdragon. Il regardait tour à tour Asphodelle et ce soldat.
Salim, de son côté, était semblable à lui-même, loyal et attentif, direct et franc.

Qu'était cette chose étrange qui se déployait dans le ciel comme un drap lourd et invisible? quels mots placer sur ce sentiment perplexe où l'on sentait que dans l'air, un air de rien, une ouverture vers l'inconnu, une attirance vers un trouble léger qui naissait et s'annonçait comme bientôt persistant? Un trouble léger qui de grave monterait la gamme vers un aigu des plus désagréables? ou cela finira vers l'imperceptible et tout ceci ne méritera que d'être balayé d'un revers de main...

L'agitation de ce jour de fin d'été, s'accordait mal avec le ralenti de la scène de ces trois derniers jours.

Il y avait...il y avait quelque chose d'un peu trop parfait dans la précision d'horloge de ces coïncidences à répétition. Il y avait un ordre un peu trop régulier et un crescendo bien trop rapide pour croire à une maîtrise totale et absolu des évènements.

La douceur de fin Septembre c'est aussi le piquant de l'air qui annonce le froid et la brume, dans ces murs gris d'art des Goths...
Le souffle léger à peine perceptible de la brise sur le vert éclatant de l'herbe, léché et caressé par les langueurs blanches persistantes qui veulent tout manger dans leur déprime.
C'était l'automne et l'humidité, les feuilles qui tombent sur des arbres qui se dénudent dans des postures fantasmagoriques, terrifiante ambiance des forêts profondes.
Bientôt, la neige craquante apportera le repos, mais rendra les voyages pénibles...beaux aussi.
L'Occident, c'était bien plus pourtant. Mais c'était le jeu de ficelles, tout en finesse, et le tissage des liens calculé au creux des lourds murs crénelés des citadelles et grandes maisons de grands hommes qui inquiétaient le négociant, bien plus que le vol lourd et funeste des corbeaux qui cherchent leur cadavre.

Le danger était partout, pourtant le loup était moins à craindre que le serpent.

Enfin...l'homme à la cape et à la tête de Breton fera gaffe...et il y avait aussi une lettre à l'intention d'un autre...celle qu'il rédigea à la Villa Terra Nostra sur le bureau d'Ujio. Il la fera envoyer pour une adresse qu'il connait à présent, espérant que l'autorité d'un autre prendra le relais de la sienne, pour veiller sur sa comme-fille.
Malheureusement, la lettre se perdra avant d'arriver à sa proche destination. Le destinataire ne connaîtra jamais le souhait de Gémini et sa vision d'être un homme. Seul le futur dira si le Très-Haut veillera au grain par les murmures qu'il souffle de sa divine bouche sur les êtres et leurs intentions.

Secouant sa veste comme pour se débarasser d'une couche d'idées noires, Popoulos s'ébroue et gonfle sa poitrine dans un grognement de bête sauvage.

Il avait approché du bout de l'esprit, la possibilité que la fleur du désert, aille trop loin. Il ne la connaissait que trop bien, et il savait qu'elle ne fera pas attention. Et...cependant...c'était ainsi qu'elle vivait sa vie, et qu'elle l'aimait...c'est ainsi probablement, qu'elle mourra, mais si c'est ainsi, c'est avec le sourire, qu'elle accueillera le trépas.

Chipiiiiiiiiiiiiiiiiie!! lui adresse-t'il de sa grosse voix en se mettant prestigieusement en marche, comme pour conclure sa réflexion.

Arrivant à son niveau, il la prends dans ses bras, la berçant doucement.

Attendant que je sois là pour le voir...tu bottes le train à tes prétendants...il se recule, prenant ses épaules dans ses mains...
Tu me fais rire avec tes idées de célibat!! crétinotte!! tu crois réellement que tu passeras à travers les mailles du filet? et dans tous les cas!! prends garde à ton derrière : malgré ton âge, je peux encore le tancer!! il tonne un peu : j'ai mon mot à dire...tu entends? je veux voir le gus, sa débraille et son accent!!
Plus bas : nous verrons au moment voulu si on doit enfermer ta mère le jour des présentations, pour éviter de gâcher tes chances de ne pas finir vieille bique tordue et antipathique...

Bien...je pars...je rentre, vers le soleil, les palmiers, l'eau bleue et la pierre éclatante...pour le Patras!! toi, reste dans ton bourbi foireux...et au moins, profite du vin!! et plus encore...fais attention à ta frimousse...gamine...tu sais bien que parfois...tu es simple d'esprit...

Il fait glisser un doigt sur la joue brune de fille qui a emporté le soleil dans son épiderme, et d'un oeil tendre, lui adresse dernières recommandations.

Shcklak!! la cape claque, la main se lève dans un au revoir entendu pour un prochain salut...un bateau est à prendre à la pointe de la botte, et des négociations attendues.
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[Asphodelle]

Et tout d'un coup le silence...

Trois silhouettes de dos qui empruntent la grande ouverture de ce grand cercle de colonnades...et en face, à quelques quartiers de là, la Forteresse Motarde d'Ascalon...

Mais le silence...

Elle est aussi douée dans l'expression des sentiments que ses compères...alors elle lance un maladroit :

Ouais c'est ça cassez-vouus!! ou j'appelle la Garde...hé...mais sa piteuse boutade ne la fait pas rire...

C'était maintenant le silence, de l'absence...Ce vide à l'intérieur de soi qui s'ouvre au départ de personnes chères, qui avaient l'habitude de remplir des cases affectives vides.

Il n'y avait plus qu'en remplacement, cette immense forteresse que des chantiers d'aggrandissement avaient rendus plus imposante, et plus grande que dans son souvenir.

La pierre...de la pierre...et du travail...

Laissée seule au milieu de la place...elle aperçoit la grande ligne du i...immense route sans fin...et au loin, le point de sa solitude...

C'était de ces cas idtiots, où le devoir, plus fort que la douleur, vous faisait choisir le moins simple, le plus difficile, là où l'on sue et où on verse des larmes, souvent amères...plutot que de simplement renoncer, et accepter de seulement sourire au soleil.

Mais Asphodelle était une femme de devoir, et ce sera sa perte, sa prison, son fardeau, la seule explication de sa personne...sûrement peu intéressante...ce sera sa seule façon d'aimer...ce sera...son choix.



[FIN 2ème partie...ou FIN je sais pas dépends de mon envie d'écrire et de l'histoire en cours...
NOTA : les incohérences entre la Villa Terra Nostra et la Villa Plantagenêt s'expliquent par le fait qu'il n'était pas prévu dans ma narration que Rehael découvre Asphodelle sous Mordekaï...ma trame était prévue depuis le départ...aussi la première nuit est sensée dans mon histoire se passer chez Ujio et non être passée à la Villa Plantagenêt. Après de multilples éditions...j'ai pris le parti d'arrêter d'éditer et de laisser tel que ce fut écrit en premier jus./HRP]
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« Il n'y a pas de sens, il n'y a qu'un but »