L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church Index du Forum L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church
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[RP] Une soeur prend son élan... dans la chapelle
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Urbain_mastiggia
Cardinal
Cardinal


Inscrit le: 19 Mai 2017
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MessagePosté le: Mer Aoû 07, 2024 10:50 am    Sujet du message: Répondre en citant

    Urbain avait guidé Cételle bien sûr jusqu'au premier rang. Il échangea brièvement avec les protagonistes.

      - J'ai été victime, cher ami, d'une lassitude grandissante de cette ville bouchée. Il serait grand temps que les pouvoirs en charge réfléchissent à une amélioration de la circulation. Mon cocher, sa patience soit louée, a fait ce qu'il a pu. Cela dit, mon bon Laodin, l'âne est l'animal qui, à ma connaissance, peut porter de lourdes charges sur des distances pharaoniques. Seuls ceux qui n'en possèdent pas en font une insulte. Sous son faux air, l'âne est un animal des plus vénérable.


    Puis Laodin entama la cérémonie. Il avait toujours le mot juste, Laodin. N'y avait-il pas toute la sagesse du monde dans ses mots ? N'y avait-il pas tout ce qu'un aspirant prêtre redoute quand il a connu une vie autre que celle de prêtre ? Le cardinal avait pour habitude "Je ne suis pas né prêtre, je le suis devenu", il avait aussi la conviction grandissante qui ne le serait plus tôt ou tard. Si son visage était fermé sur les motivations de ce qui pouvait amener un humain à la prêtrise, il sourit assez largement à l'évocation du parcours inspirant de Mélo. En cœur avec la foule de plus en plus nombreuse -on se croirait aux Lices de France, à Saint-Denis- Urbain étala sa confiture. C'était un fervent défenseur de la tartine.

      - Je confesse à Dieu Tout-Puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action... Je supplie tous les saints, et vous, mes amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très-Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.


    Bon Dieu que Cételle avait du coffre, cela faisait plaisir à entendre. A l'invitation de l'évêque de Montélimar, l'homme en rouge se leva. Brodées en violet, les lettres "O" et "L" apparaissaient assez clairement sur les manches du cardinal. Malgré tout ce qui s'était passé, malgré sa position, le cardinal émérite n'oubliait pas qu'il venait de l'Ordre Lescurien et qu'il lui devait tout. Il sourit à Laodin qui lui cédait la place pour un moment. Le silence retombait sur ce cadre magnifique. Il balaya l'architecture d'un regard, puis les fidèles. C'était beau. "Quel cadre magnifique pour devenir prêtre." Il posa son regard bleu sur Melo et esquissa un sourire. Parfois il fallait garder son chemin pour les autres plus que pour soi-même. Nathaira, Laodin, Melo étaient ces autres. D'autres viendraient, d'autres passeraient, mais il savait que l'Eglise en France était une mine d'or de la Foi. Il s'adressa à tous.

      - Monseigneur l'évêque de Montélimar a vu juste. Je ne répèterai pas ce qu'il a dit, je ne le complèterai pas autrement que par un éloge simple. Melo, comme quelques uns ici, êtes l'avenir de l'Eglise. En faisant le choix de devenir prêtre, votre rôle sera primordial. Il sera peut-être plus important que celui de n'importe qui au cours de la vie des autres. Et comme l'a justement dit monseigneur de Montélimar, c'est un plaisir de travailler avec vous. Votre intelligence, votre capacité d'écoute, d'adaptation, votre fidélité aussi font de une personne d'importance pour notre Eglise. Je pourrais continuer à citer des vertus, mais je crains que nous n'ayons pas jusqu'à demain pour le faire.


    "Et je gage qu'elle deviendra certainement cardinale un jour." Il sourit.

      - Maintenant que le confitu... confiteor a été récité, que nous avons demandé pardon, il est temps pour nous de montrer au Monde combien la communauté de fidèle est importante. Reprenons ensemble le Credo.


    Il fallait vraiment qu'il travaille à ne plus visualiser un pot de confiture de fraise de Mathilde quand il parlait du confiteor. Les mots quittèrent sa bouche avec tendresse et certitude. Il était serein dans sa Foi et voulait transmettre ce message.

      - Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
      Créateur du Ciel et de la Terre,
      Des Enfers et du Paradis,
      Juge de notre âme à l'heure de la mort.

      Et en Aristote, son prophète,
      le fils de Nicomaque et de Phaetis,
      envoyé pour enseigner la sagesse
      et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

      Je crois aussi en Christos,
      Né de Maria et de Giosep.
      Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
      C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
      Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
      Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

      Je crois en l'Action Divine;
      En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
      En la communion des Saints;
      En la rémission des péchés
      En la Vie Éternelle.

      AMEN


    Oh, Urbain le connaissait en latin, mais son accent lorraino-provençal rendait certainement ses discours difficilement compréhensibles. Alors il avait opté pour le français. Puis il n'était pas là pour se la péter. Il fit de nouveau fasse à l'impétrante.

      - Melo approchez vous de nous. Je vous laisse vous agenouiller, mais n'allez pas vous péter une rotule, je n'en n'ai pas de rechange.


    Il sourit. En roue libre ? Certainement un peu. Mais Urbain savait combien ces moments pouvaient être difficiles. Quand Melo fut en place, si tant est qu'elle le fut, Urbain commença.

      - Melo de Montracol, vous engagez vous, devant le Très-Haut, monseigneur l'évêque de Montélimar, Laodin, et nous même Urbain Mastiggia, cardinal prêtre émérite, à ne pas porter d'armes autres que celles d'apparat ou coutumières ? Vous engagez-vous à ne pas fonder de famille et à ne pas adopter ? Vous engagez vous à être exemplaire, c'est à dire à privilégier l'étude aux biens matériels, à continuer de mettre vos capacités au service de la Vraie Foi et de tous les fidèles ? Vous engagez vous à la triple obéissance ? A celle de la hiérarchie, établie par Christos, aux Dogmes et au Droit Canon ? Êtes-vous prête ? Êtes-vous sûre ?


    Urbain se souvenait qu'un poids s'était enlevé de ses épaules le jour où il avait fait ce choix. Peut-être était-ce cette insouciance qu'il avait depuis perdu qui le faisait douter ? Contrairement à son parrain, il ne s'était pas vu au delà de presbytre de campagne. Maintenant il était cardinal prêtre émérite. Son parrain aurait certainement été fier. Mais Urbain, lui, aurait dit que ces phrases étaient surtout le début des emmerdes. Il observait Melo avec un air grave sous son galero. Sa respiration était nettement plus lente, comme suspendue dans le temps.

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Melo03



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MessagePosté le: Jeu Aoû 08, 2024 10:47 am    Sujet du message: Répondre en citant

Derrière elle, Lou arriva. Melo, la tête basse, ne la vit pas arriver mais pu presque la sentir (non pas qu'elle sente mauvais hein !).
S'il y avait une personne que Melo était sûre de voir à un jour aussi important, c'était bien sa sœur de cœur, son amie. Toujours présente, dans les moments les plus heureux, en officiant son mariage avec Jet par exemple, comme les plus malheureux, avec l'enterrement de Jet... Toujours présente, toujours discrète ou indiscrète... bref, tout ce qu'il fallait pour être amie, sœur, motivatrice et agachante (mélange de agaçante et attachante).

Cyphus était là aussi. Quand Melo le verrait, elle n'en serait que peu surprise. Bien que discret, il faisait maintenant parti de son cercle de connaissance proche.

Le dernier arrivé n'était guère une surprise. Le Primat se devait d'être partout et puis ils se connaissaient bien. Bien que non invité, son absence aurait été bizarre pour Melo.

Urbain ne tarit pas d'éloge sur la jeune femme à genoux. Il était amusant de se souvenir de leurs premiers contacts quand il devint Primat. Melo avait hésité à démissionner tant il lui paraissait froid et que leur méthode de travail semblait si peu en adéquation. Finalement, ils avaient fini par s'amadouer respectivement et par apprendre à se connaitre et se respecter.


Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.

AMEN


Melo se rapprocha à la demande d'Urbain et s'agenouilla devant lui. Un sourire amusé répondit à sa blague des rotules. S'en vint le moment tant attendu...

Je m'engage à ne pas porter d'armes, ça c'était la partie simple, depuis son ordination diaconale, elle se refusait à porter des armes. Pas toujours évident surtout avec Namay qui tapait régulièrement ses amis...

Un silence suivit. Elle jeta un coup d’œil à Laodin puis baissa les yeux vers la pièce. Elle l'avait tenu si fort que le symbole s'était gravé dans sa paume : le côté pile !
Hypnotisée, elle en oublia presque la suite de la cérémonie.

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Cyphus



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MessagePosté le: Jeu Aoû 08, 2024 4:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

—Je crois en Dieu, le Très-Haut Tout-Puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

« Et en Aristote, Son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux humains égarés.

« Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

« Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.

« Amen.

Puis Cyphus lève le visage vers Melo qui commence à prononcer son serment...
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Laodin



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MessagePosté le: Lun Aoû 12, 2024 3:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

------ Je suis bien d'accord avec vous ! avait répondu Laodin à Urbain, peu de temps avant le début de la cérémonie. Les ânes sont des animaux vraiment merveilleux, je m'évertue à le dire tous les jours. Malheureusement, je crains que les autres conducteurs ne le voient pas tant de cet œil, surtout quand le mien accélère soudainement ou s'assoupit en bloquant le passage !

-----Lancé comme il l'était, Laodin aurait bien aussi parlé de son pigeon injustement considéré par ses destinataires - il ne faisait que leur lacérer les bras et déposer des fientes dans leurs cheveux, pourtant -, mais l'heure n'était pas à la revue zoologique et une ordination les attendait. Se rangeant derrière l'autel aux dimensions majestueuses, il avait ensuite pris la parole, ne la laissant que lorsqu'il fut temps pour Urbain de prendre le relais.

-----Intelligence, capacité d'écoute, adaptation, fidélité : les qualités énoncées correspondaient bien à Melo, même si d'autres, comme sa bonhomie ou sa douceur, auraient évidemment pu être aussi mentionnées. Elle n'était pas une servante austère de l'Église, accomplissant son travail avec professionnalisme mais froideur : quand on la rencontrait, il était difficile de ne pas sympathiser avec elle, ce qui l'aidait beaucoup auprès des autres et expliquait en partie la réussite de Saint-Benoît. Il y avait fort à parier que Laodin ne se serait pas senti autant attaché au séminaire si la Doyenne à sa tête avait été une personne acariâtre, dédaigneuse et hautaine. Elle avait été le meilleur des choix possibles à ce poste et, pour le reste, elle illuminait l'Église de sa présence au quotidien.

-----Faire un long roman sur elle n'aurait cependant pas été pour la mettre à l'aise, surtout si l'éloge devait durer plus longtemps que les honneurs rendus à Dieu. Dans la continuité du
confiteor, Urbain entonna ainsi le chant plus long qu'était le Credo, l'air tranquille et parfaitement décontracté. Quelle figure imposante il était dans cette Sainte-Chapelle, et pourtant il n'avait nul besoin de parler en force pour cela ! Comme les autres rassemblés sous les lumières mystiques des vitraux, Laodin chanta en chœur.

------ Je crois en Dieu, le Très-Haut tout-puissant, créateur du Ciel et de la Terre, des Enfers et du Paradis, juge de notre âme à l'heure de la mort...et en Aristote, son prophète, le fils de Nicomaque et de Phaetis, envoyé pour enseigner la sagesse et les lois divines de l'univers aux hommes égarés. Je crois aussi en Christos, né de Maria et de Giosep : il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis. C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce, il est mort dans le martyre pour nous sauver. Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut. Je crois en l'action divine ; en la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, une et indivisible ; en la communion des saints ; en la rémission des péchés ; en la vie éternelle. Amen.

-----Cela n'était bien sûr qu'une mise en bouche, des paroles communes à tout sacrement. Le plus important surviendrait maintenant : le moment où l'ordination se ferait à proprement parler, où Melo, malgré ses tourments intérieurs, devrait ployer le genou et réciter ses vœux. Sans doute pour la détendre durant cette étape clef, Urbain se laissa aller à un peu d'humour et de familiarité. Cela était surprenant dans pareil édifice, mais curieusement les mots ne sonnèrent pas de façon déplacée et tirèrent même un sourire à Laodin. Et si Urbain sauvait finalement Melo de sa peur de franchir le pas ?

-----Les premiers instants des vœux semblèrent aller dans ce sens, et la rousse n'hésita pas un instant lorsqu'il fut question de renoncer au port des armes. La suite fut cependant beaucoup plus compliquée, loin de ces débuts encourageants. Silencieuse, Melo ne pipa plus mot ; promettre de ne jamais fonder de famille était encore difficile quand son corps et son esprit brûlaient tout entiers pour Adelène, avec qui une vie moins cruelle lui aurait donné des enfants beaux et forts. Mettre un point final à tout ceci était presque au-dessus de ses forces. Renoncerait-elle maintenant ? Suspendu à ses lèvres, osant à peine respirer, Laodin attendit un sursaut.

-----Ce fut un regard lancé dans sa direction qui le convainquit finalement d'agir : s'il ne faisait rien, s'il ne lui donnait pas un coup de pouce, il était probable que Melo resterait bloquée ainsi des heures, incapable de se décider. Ou bien elle irait jusqu'au bout de ces vœux, ou bien elle repartirait en direction de la sortie, mais dans tous les cas elle devrait se décider maintenant. Elle paraissait presque ailleurs à présent, enfermée dans une bulle de songes qui devait avoir l'apparence de cette pièce qu'elle tenait dans sa main et que Laodin lui avait donnée. Dans l'espoir de la tirer de sa torpeur, ce dernier fit alors semblant de tousser :


------ Keuf keuf ! Je vous prie de m'excuser, cela devait arriver pile maintenant, alors qu'une si charmante femme va peut-être s'engager à ne pas fonder de famille.
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Cetelle



Inscrit le: 28 Jan 2024
Messages: 427

MessagePosté le: Lun Aoû 12, 2024 4:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Plus sagement et discrètement, Cételle récita le crédo.

Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.

AMEN


Puis elle écouta avec attention le serment que devait prononcer Melo. Elle se rappelait parfaitement ce moment de sa propre ordination. Instant charnière, point de non retour, là où l'on bascule dans une existence exclusivement dédiée au service de Dieu, où l'on devient un pasteur dont le devoir essentiel est de conduire les fidèles sur le chemin de la Vraie Foi et de la Vérité Divine et surtout c'est le moment où l'on abandonne ses biens, sa famille pour l'amour de Dieu et des humains. Melo était-elle certaine de vouloir s'engager dans le sacerdoce, celui-là même qui était à l'origine de ses souffrances. Cételle désirait ardemment y croire et que Melo trouve l'apaisement dans cette vie. Elle ferma les yeux, les mains jointes en prière, elle se répéta comme un mantra :

Seigneur, donne-lui la force... Seigneur donne-lui la force... Seigneur donne-lui la force...
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Lorenzo_cosini



Inscrit le: 28 Juin 2023
Messages: 1938

MessagePosté le: Lun Aoû 12, 2024 5:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Lorenzo rejoignit la congrégation dans la prière.

« Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.

Amen »

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Cuando te anuncian la muerte del rey de Francia
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Melo03



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MessagePosté le: Lun Aoû 12, 2024 9:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le temps suspendu paraissait l'entrainer loin, très loin de la chapelle. C'est finalement la petite toux de Laodin qui la ramena à l'instant présent. Elle releva les yeux surprise, refermant ses doigts sur la pièce pour ne pas la perdre.
Il s'excusa à sa manière, lui adressa par la même occasion un message dissimulé, l'encourageant, la portant vers Lui.


cela devait arriver pile maintenant

Une larme coula sur sa joue alors qu'elle franchit le pas, abandonnant l'idée d'avoir un enfant de son sang mais d'en avoir une centaine de cœur.

Je m'engage à ne pas fonder de famille et à ne pas en adopter.

Sa voix se brisa un instant. Non sur les enfants perdus, mais sur l'amour qui s'évaporait avec ses paroles. L'amour qu'elle lui vouait, encore bien trop présent mais de toute façon interdit, impossible.
Bien sûr que le renoncement la torturait. Comment aurait-il pu en être différemment ?

Melo lui avait laissé la main sur la finalité de leur histoire. Au lieu de quoi, il l'avait abandonné avec une simple note. Oh elle pleura. Pas sur son manque de courage à lui mais sur sa vassalité à elle. Depuis quand laissait-elle quelqu'un d'autre qu'elle-même et que le Très Haut choisir de sa vie ?
Non, en sortant de chez elle quelques jours plus tard, Melo avait choisi.
Adelene resterait cardinal parce qu'ils œuvraient à ce but depuis longtemps et qu'il était destiné à de grandes choses.
Quant à elle, plus jamais elle ne donnerait son cœur à un homme alors pourquoi ne pas avancer ?

La suite fut beaucoup plus simple car elle ne cessait d'y tendre depuis qu'elle s'était engagée dans la voie de l'Eglise :

Je vouerai ma vie à être la plus exemplaire possible. Je renonce volontiers aux biens matériels et à faire mon possible pour Lui et tous nos fidèles.

Je destine ma vie à l'obéissance.

Etes-vous prête ? Etes-vous sûre ?

Melo lança un nouveau regard vers Laodin, son pilier en ce jour si spécial. Un peu comme Lou et Cnedra l'avaient été à son mariage quelques années plus tôt.
Puis, elle braqua ses phares vers Urbain en hochant la tête :


Je suis sûre.
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Laodin



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Messages: 1268
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MessagePosté le: Mer Aoû 14, 2024 3:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

-----Ils avaient réussi ! Melo avait réussi. Malgré le chagrin et la douleur d'enterrer ses sentiments pour Adelène, sa bouche s'était ouverte pour prononcer les mots fatidiques. Si son œil était humide, c'était bien un choix de raison qui la guidait ; et, pour la grande majorité des personnes présentes, c'était d'ailleurs de joie qu'elle pleurait, de joie de rejoindre pour de bon une famille qui ne la laisserait pas tomber. Son amour ne disparaîtrait peut-être pas avec le temps mais elle apprendrait à s'en passer, n'ayant de toute façon pas d'autre choix si elle voulait survivre.

-----Cette femme d'exception était désormais prêtresse, ou presque si on attendait les mots de confirmation de la part d'Urbain et Laodin. Elle venait de franchir une étape très difficile, peut-être la plus difficile de sa vie, même s'il ne lui serait jamais interdit de retourner à une vie laïque par une demande de défrocation. En attendant ce jour qui, tout le monde l'espérait, ne viendrait jamais, ses pensées entières devraient être tournées vers Dieu et non vers un seul homme. Avec du temps et de la foi, elle y parviendrait, et cette histoire qui la tourmentait ne serait plus qu'un vieux souvenir qu'elle ressortirait pour s'en émouvoir de façon passagère ou pour en rire. Elle avait maintenant un mari, un mari qu'elle ne verrait ni ne pourrait jamais toucher, mais qui la comblerait plus que tout autre de Ses grâces, principale source de motivation avec ses amis pour le reste de son existence.

-----Entendre Melo prononcer enfin ses vœux de prêtrise avait été un intense soulagement pour Laodin, et c'était peu de le dire. Il avait tellement craint, à ce moment-là, de la voir s'effondrer et craquer devant une assistance médusée ! Ses confrères et consœurs lui auraient pardonné, mais à partir de ce jour plus grand monde ne l'aurait regardée comme étant une femme aux idées claires et sachant ce qu'elle voulait. On aurait pu la penser plus tant engagée que cela, ne portant pas l'Église comme un cheval de bataille...Il suffisait parfois d'un épisode malheureux pour faire oublier tous les efforts du quotidien, et Laodin, même avec tous ses arguments qu'il pensait valable, aurait eu bien du mal à la défendre à son échelle. Renoncement était sagesse, mais pour beaucoup, cela était surtout une preuve de faiblesse et d'indécision dans leur milieu.

-----Fort heureusement, rien de tout ceci ne s'était produit et Melo, fidèle à ce qu'elle avait promis dans ses lettres, avait fini par s'engager officiellement devant Dieu. Laodin reprit son souffle ; un peu plus et il aurait manqué mourir de suffocation. Oui, Melo avait réussi, et ce serait à présent à lui d'être à la hauteur s'il le pouvait. Le moment avait été si crucial et intense qu'il aurait pu simplement se précipiter vers elle pour la féliciter, mais le devoir lui ordonnait de rester calme et concentré. L'imposition des mains serait au programme de la suite, sans sortir les mots de leur contexte...Quittant sa place derrière l'autel, l'évêque de Montélimar descendit jusqu'à son amie puis, se tenant à une distance raisonnable, enserra doucement son crâne. Les mots rituels tournèrent autour d'elle et l'enveloppèrent de toute leur puissance :


------ Puisse l'eau, symbole de pureté, laver tes péchés et faire de toi une âme vertueuse ! Puisse le feu, symbole de la connaissance, te guider à travers les ténèbres sur le chemin de la droiture et de la sanctification ! Puisse la pierre, symbole de la résistance et de la détermination, te garder indemne face à l'adversité et aux griefs contre la Foi ! Puisse l'air, symbole d'élévation spirituelle, faire de ton ministère une porte de salut pour les hommes et s'élever, comme une offrande d'encens agréable, jusqu'au Tout-Puissant dans le Paradis solaire ! Puisse l’Éther te guider dans ton sacerdoce et te montrer la voie pour toujours afin qu’à ton tour tu puisses guider les brebis dans le chemin du Salut Éternel.

-----Puis il la relâcha, ayant béni Melo des quatre éléments pour la suite de sa carrière. Heureusement que tout ceci n'avait été que des mots, ou bien on lui aurait demandé de marcher pieds nus sur des braises et de respirer de l'encens à s'en rendre malade ! Cela aurait peut-être été moins dur pour elle que de prononcer ces derniers vœux, toutefois.

-----Sans qu'il eût besoin de le dire, deux jeunes sacristains s'avancèrent jusqu'à lui, portant dans leurs bras les vêtements liturgiques qui s'imposaient pour une telle cérémonie. Ils étaient plus dignes, donc plus ennuyeux, que ceux qu'il avait l'habitude de fréquenter à Montélimar ; néanmoins, on aurait difficilement pu imaginer meilleurs représentants pour l'ordination de Melo en un tel lieu. Les saluant de la tête, il leur demanda à voix basse :


------ Cédric et...Bertrand, c'est bien cela ? Merci de votre venue, vous n'êtes pas en retard et en plus vous n'avez pas bu...

------ Évidemment !
s'indigna l'un des deux sans bouger d'un pouce. Avec tout mon respect, pour qui nous prenez-vous Monseigneur ?

------ Pour personne, pour personne...Euh non, ce n'est pas ce que je voulais dire ! En fait, je n'ai pas l'habitude que des sacristains se tiennent aussi bien, c'est un peu nouveau pour moi...En règle générale, ils n'en font qu'à leur tête et...Bon, ce n'est rien, vous pouvez y aller Bertrand.


-----Après un regard de biais voulant dire "Qui est donc cet évêque qui n'a aucune autorité sur son diocèse", le plus grand des deux s'approcha de Melo puis tendit un habit d'or et de blanc au-dessus d'elle. C'était la chasuble qui avait été réalisée en vue de son nouveau statut, tissée et brodée par les meilleurs artisans de la Primatie de France ; d'autres modèles avaient été présentés à Laodin mais c'était bien celui-ci qu'il avait choisi, sobre - rarement comme Melo -, élégant, et semblant l'entourer d'une aura solaire qui correspondrait à merveille à son caractère. La mélancolie l'abattait alors qu'elle disait adieu à ses rêves avec Adelène, mais il faudrait bien un habit joyeux pour lui redonner le sourire et se rappeler que la prêtrise n'était pas une condamnation.

------ Recevez, Mère Melo, la chasuble et l'étole qui vous permettront de faire reconnaître votre statut à tous durant les offices. Que son éclat, rendu par les meilleurs tisserands de notre royaume, vous inonde vous et vos ouailles d'un enthousiasme débordant ! clama Laodin.

-----Le vêtement sans manches passa autour de son cou et de ses épaules, la couvrant comme si un rayon de soleil s'était soudainement posé sur elle. Sa robe noire, assez lugubre, sembla disparaître en même temps que l'angoisse qui l'avait accompagnée ; elle paraissait tout de suite beaucoup plus radieuse ainsi, et bien plus en correspondance avec ce qu'elle était vraiment aux yeux des autres. Si elle était encore agenouillée sur le sol, la rousse brillerait de mille feux dès lors qu'elle se lèverait en éblouissant ses semblables.

-----Dans la foulée de cet habillage des plus prestigieux, Cédric avança à son tour pour remettre la fameuse étole aussi longue que légère. C'est le côté avers qu'il choisit, mettant encore plus en valeur le haut de la chasuble : sa couleur d'un rouge flamboyant semblait presque prolonger la chevelure de Melo en deux mèches, et ses colombes représentées appelleraient à la paix non seulement entre les Hommes, mais pour celle qui devrait l'invoquer de toute son âme. Elle était vraiment parfaite ainsi, du moins à l'esprit de Laodin.









    En haut : chasuble ; en bas : étole (avers et revers)





-----S'éloignant aussi discrètement qu'ils étaient arrivés, bien qu'ils eussent gardé la tête haute, Bertrand et Cédric laissèrent ensuite l'évêque et la nouvelle prêtresse devant l'autel, regardés d'un côté par les spectateurs et de l'autre par Urbain. Avant de disparaître complètement, le second prit tout de même soin de déposer trois ouvrages dans les mains de Laodin : ceux-ci seraient assez lourds, mais le chemin pour les porter ne serait heureusement pas trop long. Un par un, il les remit à sa consœur, un sourire en coin :

------ Je sais combien vous avez l'habitude de me voir en tenir, Mère Melo...Pour une fois cependant, c'est bien à vous que je remets des ouvrages, et ceux-ci ne porteront pas le titre de Poidologie angélique. Le Livre des Vertus, le Livre des Hagiographies ainsi que les Textes de référence : voici le cadeau que je vous offre pour fêter votre accession à la prêtrise, manuscrit et enluminé par les meilleurs de nos scribes. Peut-être en possédez-vous déjà que vous emmenez partout dans la vie de tous les jours, mais je doute qu'ils soient aussi beaux et neufs que ceux que vous recevez maintenant ! Si je peux me permettre, ne lisez pas le Livre de l'Éclipse avant de vous endormir, les illustrations y sont aussi belles qu'elles peuvent se montrer effrayantes.









-----Tout ceci faisait évidemment beaucoup pour Melo qui, en plus de la charge émotionnelle que lui avait procurée cette ordination, se retrouvait à présent avec une véritable charge physique. Pour ne pas l'encombrer plus longtemps, Laodin lui dit alors :

------ Mère Melo, ma Sœur et amie, je suppose qu'il vous brûle de trouver dans ces livres l'un de vos passages préférés, et de voir s'il est aussi bien calligraphié que dans vos espérances. Peut-être en existe-t-il un, tout particulièrement, que vous aimeriez nous lire pour célébrer votre nouveau statut ? Chacun de nous trouve dans le Dogme matière à réfléchir, à nous motiver et remotiver, et cela sera d'autant plus important aujourd'hui, où vous avez fait un grand - immense - pas dans votre vie. Pourriez-vous choisir ici un extrait, un chapitre ou un texte et nous dire dans quelle mesure il vous inspire ? N'ayez crainte, je récupérerai provisoirement les deux autres ouvrages afin que vous puissiez lire aussi confortablement que possible. Ah, et bien sûr, vous pouvez aussi vous lever !

-----Livre des Vertus, Livre des Hagiographies ou Textes de référence ? Laodin se tint prêt à récupérer ceux dont elle n'aurait pas immédiatement besoin, se demandant quel serait son choix de texte. De là lui vint un autre questionnement : classique ou peu commun ?
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Urbain_mastiggia
Cardinal
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MessagePosté le: Mer Aoû 14, 2024 4:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

    Le cardinal, dont le rôle semblait avoir été légèrement anticipé, n'avait pas relancé Melo, car il n'était pas d'usage de se répéter ou de demander une seconde fois si l'on était sûr de son choix. Par chance, et il se doutait que la chance n'avait rien à voir ici, Laodin toussa et Melo répondit. Si chacun pouvait voir Melo pleurer, peut-être de joie, Urbain n'en ressentit pas vraiment l'onde lorsque son regard fut accroché par celui de Melo. Il vit un grain de regret qu'il ne comprenait pas, il vit une larme de tristesse. Son regard quoi qu'incompréhensif se voulu rassurant pour Melo. Il ne savait pas, mais il se tenait là pour l'accompagner, il le lui avait promis. Lorsque l'échange fut rompu, il se recula, conformément au cérémonial établi en amont avec Montélimar et gagna une place plus en retrait, néanmoins accessible aux échanges pour qu'il puisse entendre la suite.

    L'échange avec les sacristains lui fermèrent un peu plus le visage. Il était tout à fait certain que le cardinal irait leur tirer les oreilles une fois la cérémonie accomplie. Il ne les quitta pas des yeux et releva qu'ils ne saluèrent pas la mère ni l'évêque. Lorsque ceux-ci eurent terminés d'habiller Melo, il réussit à croiser leur regard et leur envoya par ce biais un aperçu simple de l'enfer lunaire.

    Il n'oublia pas de remarquer que la chasuble et l'étole étaient de très bonne facture. Laodin avait certainement du y laisser une partie d'un héritage quelconque. Urbain observa instinctivement Yseline et son valet du coin de l'œil. Ils ne bougèrent pas. Pas encore. L'habit de lumière tranchait nettement avec ce qui avait été aperçu dans le regard de Melo quelques minutes en amont. Aujourd'hui, Urbain avait entrevu dans le regard une tristesse qu'il ne soupçonnait pas. Une tristesse dont Melo avait voulu taire le secret, et c'était son choix, il le respecterait. Il espérait cependant que ce choix n'était pas guidé par le renoncement plutôt que par l'envie de continuer son implication au sein de l'Eglise. Il tenta de le dissimuler comme il le put. Installé dans une cathèdre, il attendait avec impatience le texte que Mélo allait choisir. En général, le premier sermon servait à expier ce que l'on venait de vivre ou bien d'annoncer la couleur de ses envies pour son sacerdoce.

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Melo03



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MessagePosté le: Mer Aoû 14, 2024 8:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L’eau : la purification, celle qui lave.
Le feu : le guide, celui qui éclaire le chemin.
La pierre : la solidité, celle qui donne la force et le courage.
L’air : l’ouverture, celui qui élève.
Et l’éther… Lui, tout simplement.

Laodin retira ses mains. La rouquine garda un instant les yeux fermés pour s’imprégner du moment. Ses épaules s’étaient relâchés avec ses vœux formulés. Advienne que pourra ! Se disait-elle à présent.
Et quand il sortirait de retraite, apprendrait son sacerdoce… Pour sûr qu’il serait surpris… soulagé aussi peut-être ? Ou dévasté ?
Elle frissonna et secoua doucement la tête, ne voulant surtout pas y penser.

Il aurait été très marrant de lui demander de marcher dans le feu ou de se baigner… Pour sûr que Melo le ferait pour ses premières ordinations ! Après tout, elle avait bien fait l’immersion totale pour plusieurs baptêmes.

La chasuble magnifique l’habilla. Melo caressa l’étoffe et leva les yeux vers Laodin, surprise. Une grande qualité, c’était un habit merveilleux !


Merci…

Laodin lui remit alors les ouvrages. Certes superbe, à n'en pas douter, et aux illustrations magnifiques… mais d’une lourdeur ! Melo les serra contre elle, tentant de garder son équilibre.

La rousse avait longtemps réfléchi à l’extrait qu’elle lirait. Longtemps elle avait tourné les pages du Dogme à la recherche d’inspiration. Etonnant comme les extraits pour les cérémonies qu’elle organisait lui venait sans même chercher alors que pour elle, en ce jour extraordinaire, elle n’eut aucune idée de ce qui lui ferait plaisir. C’est par hasard qu’elle était tombée sur un texte et qu’elle s’était dite :
“ tiens pourquoi pas ? “
Elle opina donc à la proposition de Laodin.

Oubliant un instant le poids qu’elle avait contre elle, Melo voulut se lever avec célérité. Evidemment, les livres la déportèrent vers l’avant et paf ! Elle se retrouva la mâchoire explosée contre les dalles de la chapelle. Elle se mordit la langue, sentant aussitôt le goût âpre du sang envahir sa bouche.

Les fesses en l’air, les livres sous son ventre toujours étreint par ses bras, la tête au sol, la rousse resta un instant sonnée avant de pousser un cri de douleur, qui résonna mélodieusement dans la chapelle.

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Cetelle



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MessagePosté le: Mer Aoû 14, 2024 10:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Elle l'avait fait ! Cételle rouvrit les yeux quand elle eut entendu les vœux prononcés, d'abord d'une voix cassée. Sans doute était-ce dû à l'émotion qui l'étreignait et dont Cételle imaginait sans mal la teneur depuis qu'elle l'avait vue en confession.
Mais ensuite, le ton se fit plus ferme et Cételle retrouva la femme forte et sûre d'elle qu'elle avait rencontrée d'abord à Saint Benoît pour sa Prima pastorale, puis lors du voyage en Normandie à l'épilogue tragique.


Je suis sûre

Ces trois petits mots confirmèrent que le choix était fait et irrévocable. Mélo faisait le choix de l'amour infini et laissait derrière elle l'impossible hyménée. Cételle se surprit pour la première fois à se réjouir de cet engagement car elle voyait, devant l'autel, une femme d'Eglise prête à embrasser la vie sacerdotale.

Laodin, comme à son habitude, avait trouvé les mots justes et, en ami attentionné, avait prévu des présents magnifiques pour célébrer cette nouvelle naissance.
Le jeune évêque admira surtout les ouvrages aux reliures précieuses dont les pages devaient receler des trésors iconographiques. Elle espérait que Mélo lui accorderait le droit de les feuilleter.

Alors qu'elle était tout à son admiration et attendait d'entendre la lecture choisie par la nouvelle prêtre, Cetelle n'eut pas le temps de réaliser que Mélo perdait l'équilibre et s'effondrait tête ... ou plutôt dents les premières sur le sol.


Oh ! Dieu !

Cri d'exclamation immédiat. Dans le même élan, Cételle se lève et se précipite vers Mélo qui semble sonnée [dalle 1 - Melo 0]. Et ... n'est-ce pas du sang qu'elle voit s'écouler ? Puis rapidement, un cri strident capable de briser les vitraux de la chapelle s'échappa de la bouche ensanglantée.

Ma Soeur ! Mélo !

Cételle se retrouva à genou, auprès de Melo, le corps étalé, sur le ventre, de tout son long. Elle regarde effarée Laodin et Urbain, puis le reste de l'assistance.

Y-a-t-il parmi vous un médecin ? Quelqu'un !
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Laodin



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MessagePosté le: Jeu Aoû 15, 2024 11:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

-----Si seulement tout avait suivi son cours comme prévu...Alors que Laodin, désormais l'esprit serein, observait Melo se lever pour choisir son extrait à lire, un événement comme rarement ou jamais en avait connu la Sainte-Chapelle se produisit. Emportée par le poids de ses livres, la nouvelle prêtresse s'écroula, tête en avant, et alla percuter le sol à une vitesse prodigieuse...Dans un réflexe, Laodin tenta de la rattraper, mais il était trop tard et un bruit d'os lui parvint avant qu'il fût en mesure de l'en empêcher. Le cri de douleur qui s'ensuivit fut des plus sinistres, parcourant son échine d'un millier de frissons.

-----« Oh ! Dieu ! » s'écria Cételle en bondissant hors de la nef, rejoignant Laodin et la silhouette avachie en moins d'une seconde. De fait, elle s'avéra la plus prompte à appeler les secours alors que l'évêque de Montélimar, presque aussi sonné que celle dont il tenait les épaules, resta un instant coi en se demandant si c'était un cauchemar ou la réalité. Il avait tellement l'impression de revivre la même scène que dans son bureau d'archiviste, quand il s'était cassé le nez et que Melo l'avait veillé...Toutefois, ils avaient été seuls, sans tout un public autour d'eux, et surtout il préférait souffrir plutôt que de voir l'une de ses amies saigner ainsi. Après avoir souri, il avait juste envie de pleurer, même si son expression paraissait pour le moment absente.


------ Dégoûtant...commenta l'un des deux sacristains.

------ Oui...Répandre son sang dans la Sainte-Chapelle, quelle ignominie...

------ Cédric et Benoît !
les interpella Laodin, regagnant un peu de lucidité. Allez chercher un médecin tout de suite !

------ Ah non, moi c'est Bertrand, pas Benoît !
fit celui-ci d'un ton courroucé. En plus, vous n'avez pas dit le mot magique...

------ Oui, nous préférerions prendre nos ordres de quelqu'un comme Son Éminence Urbain, lui au moins est digne de se trouver dans la Sainte-Chapelle.


-----Pourquoi tout devait-il être toujours aussi compliqué ? Quittant un instant du regard Melo qu'il tentait encore de ranimer, Laodin avisa Urbain avec désarroi. Il la retourna ensuite sur le dos pour lui permettre de mieux respirer, la déchargeant par la même occasion des livres pressés contre son ventre. Il se sentait d'un coup stupide de n'avoir jamais appris les gestes de premiers secours, ni d'avoir suivi un cursus de médecine comme il aurait dû le faire depuis longtemps à Saint-Benoît. Tout ce qu'il croyait savoir, c'était qu'il faudrait faire avaler de la bile à Melo car elle était de mauvaise humeur...
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Cyphus



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MessagePosté le: Ven Aoû 16, 2024 3:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

—Sur le côté.
Cyphus s'était approché lentement du chœur.
—Si vous la laissez sur le dos elle pourrait s'étouffer en avalant son sang.
Sans se préoccuper de quelque objection Cyphus s'accroupit devant Melo, un coussin de prière dans la main pour caler sa tête ailleurs que sur l'angle d'une marche.
—Ma Soeur, est-ce que vous êtes avec nous ?
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Cyphus



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MessagePosté le: Mer Aoû 21, 2024 2:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sans réponse, Cyphus installe aussi peu inconfortablement que possible son professeur contre les marches du chœur—grâce au coussin—et passe sa main contre le front de Mélo, regarde ses lèvres.
—Elle respire normalement.
Mais le sang qui tâche sa robe—heureusement noire—laisse suggérer une blessure que le Diacre-medecin cherche en massant très délicatement la mâchoire de la clerc.
—Et l'os est en place...
Cyphus semble oublier totalement le public qui les observe, il passe sa main devant le visage de Mélo. Il ne présente plus de signe d'inquiétude et semble comprendre ce qui s'est passé :
—Soeur Mélo, ma Soeur, revenez avec nous.
Et imperceptiblement la main de Cyphus s'agrippe à un mouchoir, qu'il portera à la bouche de la blessée dès qu'elle essaiera de parler.
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Cetelle



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MessagePosté le: Mer Aoû 21, 2024 3:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Laodin était venu près d'elle et avait basculé Mélo sur le dos. La pauvre était inconsciente, le sang coulait de sa bouche et dégoulinait sur son cou, imprégnant le col de sa chasuble.
Cételle avait les larmes aux yeux de voir sa sœur inanimée et ensanglantée. Cyphus parvint jusqu'à eux, prodiguant les premiers conseils. Comme mue par une main invisible obéit aux indications de Cyphus et bascula doucement le corps de Mélo sur le côté. Puis elle s'écarta pour le laisser examiner la blessure. Ses premiers propos semblaient plutôt rassurants. Toutefois, Cételle demanda.


Mon frère, que peut-on faire ? Va-t-elle se réveiller ? La blessure est-elle grave ?
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