L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Siddhartha Rujia]

Le maître avait quitté l'Hospital quelques temps auparavant. Il s'y était grandement plus mais sentait qu'il n'était plus à sa place. Il avait pris le temps d'inviter quelques personnes à venir voir leur campement de fortune pour l'instant et avait repris le chemin des rues le conduisant vers celui-ci.

Il aperçu alors au loin, malgré son âge avancé et son regard qui ne portait plus si fort qu'à ses vingt ans. Trois hommes. Il reconnût de suite Sacha qui semblait épris d'une folle volonté de parler et en face de lui un homme en robe de bure. À ses côtés un homme en habit. Il n'avait pas encore vu ni l'un ni l'autre mais se plaisait déjà à les rencontrer. Pourtant il pris tout son temps pour s'approcher et afin d'être le plus silencieux possible.

Ceci fait il écouta lui aussi avec attention Sacha qui ignorait encore sa présence et se plaisir à l'entendre expliquer le Kabuken à ses interlocuteurs.
_________________
- PNJ -

L'expérience est une bougie qui n'éclaire que celui qui la porte.
La vie de l'homme dépend de sa volonté ; sans volonté, elle serait abandonnée au hasard

[Excelsior]

[Siddhartha Rujia]

S'avançant alors vers le petit groupe le maître dit alors.

Mais il n'y a rien de religieux ou de mystique dans notre démarche. Si certains veulent y voir un moyen de communiquer avec un Dieu, des divinités ou des esprits libres à eux. Moi ce que j'enseigne c'est de connaître ses limites et de les atteindre. Car seul un esprit fort dans un corps fort peut se sentir en harmonie avec lui même et les choses.

Il s'était dirigé vers l'homme qui parlait alors avec Sacha puis regarda ensuite celui qui portait une robe de bure et qui semblait bien être un prêtre. Il dit alors.

Je me présentes Siddhartha Rujia. Vieil homme et maître de cette école.
_________________
- PNJ -

L'expérience est une bougie qui n'éclaire que celui qui la porte.
La vie de l'homme dépend de sa volonté ; sans volonté, elle serait abandonnée au hasard

[Excelsior]

Excelsior surpris par la voix eut un petit moment d'étonnement vite dissipé.

Ah ! bonjour mon père... euh ! maître... Que la chose que vous exprimez est bien dite là ! "Un esprit fort dans un corps fort peut seul détenir l'harmonie." En une maxime, tout semble avoir été affirmé mais en même temps cela suscite tellement de questions...

Je me présente à mon tour. Je suis l'Admor Excelsior Ravanel, seigneur de Puycalvel, je suis vraiment honoré de vous rencontrer. Je suis en cours séjour à Rome profitant des charmantes collines romaines pour méditer et me reposer. Je ne dis pas que de temps en temps je vais lire les annonces que les prélats passent en Place d'Aristote. Mais bon... à part les faubourgs, le centre de Rome ressemble de plus en plus à ses moulins à prières que quelques peuples d'Asie utilisent pour leurs dévotions. Ca tourne en rond pour revenir à dire toujours la même chose : "il n'y a de place que pour nous et nous seul avec nous seul et les autres peuvent aller voir en d'autres royaumes s'ils y sont !" Mais ce n'est pas plus mal, ils s'approfondissent !

La réalité fort heureusement est multiple ! Là, je suis tombé sur votre... euh... élève ou disciple... et je me suis dit : "tiens ! voilà que des étrangers sont venus nous raconter leur façon de vivre, de voir, de sentir... Vous semblez vous méfier de ce mot de religion et ne pas l'accepté comme définissant votre pratique ! C'est fort heureux de votre part.

De nos jours la religion a été galvaudée ! Nous sommes dans une époque bien obscure où de faux dévôts parlent d'un Dieu qui serait une personne ayant des sentiments humains comme la colère, la jalousie, la compassion ou je ne sais quelle fadaise et vivant du haut de son rayon de soleil tel un juge. Je ne pense pas que tous les prélats de Rome croient ce que je vous dis mais, hélas, bien trop souvent nous entendons ce genre de caricature dans nos pays. En effet, confondre le symbole avec la réalité, prendre la lettre à la lettre contre son esprit, est la plus grande perversion du spirituel ! Il s'agit de passer outre et d'envisager en Dieu le divin et de constater que la racine du divin est dans la source affirmative de la réalité !

Source affirmative... disais-je... elle est ce qui fait la force d'exister en toute chose. c'est pourquoi, d'ailleurs, même si par convention nous les distinguons, le corps et l'esprit ne sont qu'un. A trop renforcer l'esprit au dépend du corps, nous constatons bien trop souvent chez nos clercs des troubles de l'humeur et des accès de mélancolie, des exagérations de l'âme soit dans le sens d'une sensibilité exacerbée soit dans celui d'une sensibilité pour le moins tyranniquement glacial.

Prendre conscience de cette nature des choses pour reprendre notre Sage Epicrèce est déjà un commencement de la liberté...

_________________

> Grande Ecole-Havre Spinoza de France & du SERG francophone
> UnionSpinoza>Forum2>Religion

[Siddhartha Rujia]

D'un petit signe de la tête le maître salua l'homme avec attention et ne se départit pas de son sourire tout le long du temps où l'homme lui parla. Puis il tourna légèrement la tête vers Sacha et lui glissa à l'oreille quelque chose qui le fit partir brusquement. Et sans même prêter attention une seconde à ce départ il répondit tout en s'asseyant.

A ce que je vois vous n'aimez guère les faux dévots et les grenouilles de bénitiers. Dans vos mots résonnent l'humilité, la tranquillité et le détachement. Ne serait-ce pas là le but de toute spiritualité de rechercher au delà des apparences ? Me serait-je fourvoyer ou seriez vous un homme refusant de croire vous aussi ?
_________________
- PNJ -

L'expérience est une bougie qui n'éclaire que celui qui la porte.
La vie de l'homme dépend de sa volonté ; sans volonté, elle serait abandonnée au hasard

[Excelsior]

Oui, bien trop souvent la croyance est l'asile de l'ignorance ! Regardez-donc dans les plus hautes sphères de la hiérarchie romaine, vous pourrez lire des annonces grotesques sur la tolérance avec des ânes qui viennent pousser leur hi-han.

Ils ont fait de de l'Etre Divin une croyance c'est-à-dire une résignation, un vide de la pensée et ils l'ont placé au-dessus de la réalité dans un paradis solaire. Il ne s'agit donc pas de libérer quoique ce soit de la nature humaine, mais simplement de la soumettre à une contrainte extérieure. Rien de divin en fait !

Mais laissons-là. Dites-moi plutôt ce que peut signifier ce mot de kabuken ?
_________________

> Grande Ecole-Havre Spinoza de France & du SERG francophone
> UnionSpinoza>Forum2>Religion

[Siddhartha Rujia]

A ces mots le maître sourit d'un sourire à peine caché. Puis il regarda rapidement le moine qui se tenait à leur côté. Celui-ci n'avait pas dit mot et semblait s'être enfermé dans une sorte de transe. Il observait mais n'avait même pas dévoilé son nom. N'en prenant pas ombrage le maître revint vers son interlocuteur et lui répondit.

Le terme se perd dans les limbes des langues aux confins de l'Europe, par delà les montagnes et par delà les terres ottomanes. Mais on peut le traduire ainsi, l'art du combat. C'est un enseignement qui signifie donc que la force et la violence ne peuvent vivre que si elles sont maîtrisés. Maitrisez vous votre propre violence noble homme ?

Il aimait à jouer à ce petit jeu. Poser des questions afin de forcer les gens à s'interroger. Il ne voulait pas être indiscret, seulement mieux connaître son interlocuteur et aussi savoir s'il se connaissait lui même.
_________________
- PNJ -

L'expérience est une bougie qui n'éclaire que celui qui la porte.
La vie de l'homme dépend de sa volonté ; sans volonté, elle serait abandonnée au hasard

[Excelsior]

Hum ! La question est pour le moins assez orientée si je puis me permettre. Par exemple, voyez-vous, à la question : maitrisez-vous votre cheval ? Il faut qu'il y ait un cheval pour pouvoir le maitriser. Non, bon, vous pourriez me le demander dans un sens plus général : savez-vous maitriser les chevaux ?

Oui, oui... je pense qu'en général je sais maitriser la violence susceptible de naitre en moi. Les passions troublent notre nature et nous enchainent. Ai-je une maitrise totale ? Euh... je conviens que je ne l'ai pas, je suis pas un tanna, mais un simple havana. Disons que je me suis mis en chemin...

Excel se gratta la tête et eut un petit sourire...

En fait, en ce moment, y-a un homme en vert, une sorte de faux robin des bois... Mais tout le contraire, il prend pour se donner à lui-même tout en récitant une collection de sermons appris par cœur... Lui alors, c'est la preuve que j'ai la maitrise de moi-même, quand je suis obligé de l'entendre en gardant mon sérieux!

L'Admor spinoziste se mit à rire franchement.
_________________

> Grande Ecole-Havre Spinoza de France & du SERG francophone
> UnionSpinoza>Forum2>Religion

[Siddhartha Rujia]

[HRP]N'ayez pas peur LJD Frère Roger de poster on mord pas[/HRP]

Le vieil homme respira longuement. L'homme en face de lui lui plaisait.

Le maître du maître d'Aristote, soit Socrate disait « Connais toi toi même. » Je crois que c'est à peu près aussi notre façon de vivre dans l'art du Kabuken. On sait que nous ne pourrons jamais être parfait y comprendre dans le rejet de la violence mais on fait tout pour savoir qu'elles sont nos limites et les améliorer.

Il inspira encore et poursuivi.

Dans d'autres lieux des philosophies ou des religions si l'on peut distinguer les deux comme le Vedanta arrive à la même conclusion. Ses forces, ses faiblesses, son être en lui même. Nul ne peut avancer sans savoir qui il y est. Mais le saurons nous un jour ?

Il tendit le doigt vers le l'eau qui s'écoulait derrière lui.

Regardez cette rivière. Nous reverrions tous de pouvoir marcher dessous ou dedans comme dans l'air mais nous n'y arriverons pas. Pourtant comme c'est un idéal il faut parfois y tendre quitte à ne jamais l'atteindre.
_________________
- PNJ -

L'expérience est une bougie qui n'éclaire que celui qui la porte.
La vie de l'homme dépend de sa volonté ; sans volonté, elle serait abandonnée au hasard

[Excelsior]

Tè !

Il n'y a pas si longtemps un curé, qui plus est théologien distingué, m'a dit également que le Maître d'Aristote était Socrate. Bah ! tu n'es pas aristos Mestre Rujia et qui plus tu viens de si loin ! mais Socrate était le maitre de Platon, lui même maitre d'Aristote qui ne lui fut pas si fidèle que ça d'ailleurs...

"Connais-toi toi même" était inscrit sul'fronton du temple d'Apollon à Delphes. Socrate l'a repris à son compte... D'ailleurs, sul'fronton y-avait pas que cette maxime mais aussi un drôle de "E" tout seul... les sages savent que ce "E" veut dire "Es" ou "Tu es" bref "Tu es partie du divin" ! Pas mal, non ?! Les païens sont pas si bête qu'on l'croit.

Mais dites-moi donc c'est qu'ici vot'camps d'base ou bien vous avez un camps ailleurs quelques part dans une quelconque province ?

_________________

> Grande Ecole-Havre Spinoza de France & du SERG francophone
> UnionSpinoza>Forum2>Religion