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[RP] Stupeur sans tremblements
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Lapinus27



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MessagePosté le: Sam Avr 18, 2009 2:41 pm    Sujet du message: [RP] Stupeur sans tremblements Répondre en citant


    Il nous est apparu utile de rappeler quelques règles élémentaires du jeu avant de débuter cette narration, afin que la rédaction, la lecture et le partage restent un plaisir pour tous.

    Ces précisions s'adressent au joueur, et non aux personnages ; et ne doivent en aucun cas être perçues comme une prise de pouvoir d'un ou plusieurs joueur(s) sur d'autres, mais bien comme une mise au point nécessaire afin que ce jeu reste un plaisir pour tous.

    Merci à tous.




    Citation:


      Première (pas si) petite (que ça) précision :


        Afin de ne pas gâcher le plaisir de RPiser des participants, merci de ne pas oublier cette règle fondamentale : ce n’est pas parce que vous, joueur, derrière votre écran, oui, vous, avec vos charentaises aux pieds et votre L&M à la main, ce n’est pas parce que vous avez la capacité technique de lire ce sujet que votre personnage peut légitimement être au courant des actions RP qui seront narrées dans ce post.

        En outre, ce RP est posté place d’Aristote afin qu’un maximum de joueurs puissent le lire. Cela ne signifie pas qu’il se déroule en plein milieu de ladite place, comme tout lecteur attentif le remarquera bientôt.

        Il serait regrettable pour tous que ceci soit oublié.


    Citation:


      Seconde (pas si) petite (que ça) précision :


        Ceci est un RP privé.

        Ce qui signifie que toute personne non sollicitée est priée de bien vouloir s’abstenir de poster à la suite.
        Contentez-vous de lire ce qui se passa ce jour-là à Rome, ce sera déjà pas mal.

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L'aristotélicienne comédieLa mort de Lapinus
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Lapinus27



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MessagePosté le: Sam Avr 18, 2009 2:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

_ Mais, madame Bérangère…
_ Mademoiselle !

(Ce mot — mademoiselle — avait été plus rugi que dit.)
Nouveaux rugissements.
Ouverture de la porte de la chambre de l’évêque.
Cris du maître des lieux théorique.
Ouverture de la grande porte d’entrée.
Éjection du maître des lieux théorique sur le seuil — en robe de nuit.
Jubilation de la mégère.
Consternation du maître des lieux théorique.

Ainsi, parce qu’il était toujours au lit à huit heures et quatre minutes un mardi, il avait rogné le temps — très précieux — de sa gouvernante un jour de grand ménage en le Palazzo Balestra de quatre minutes, étant donné qu’il était censé être levé à huit heures précises — o’clock, comme diraient nos amis anglais. Ainsi, parce que, émergeant du sommeil, il avait commis une faute onomastique impardonnable — oser donner du « madame » à une vieille fille de la soixantaine désespérée de son état —, il avait décuplé la fureur de la mégère et s’était retrouvé assis sur les marches menant à son propre palais — en robe de nuit.
Mais il n’était pas homme à se laisser abattre. Il réfléchit très vite, et décida qu’il allait — comme cela était devenu son habitude du mardi — opérer un « repli stratégique » : trouver une occupation (vraiment très) loin du Palazzo afin d’éviter les foudres de Bérangère — une fuite habilement dissimulée, en somme. Ça tombait bien, il désertait justement les locaux de l’Assemblée Épiscopale de France depuis fort longtemps, et n’y avait guère été présent depuis son retour, après sa maladie. Il avait ouï que ce chien, ce bâtard fangeux, cette charogne puante d’Eldwin était candidat à un poste d’évêque, et il ne pouvait en aucun cas laisser cette simple éventualité devenir réalité. Et puis, cela faisait quelques temps qu’il n’avait plus été déblatérer sur Verty, Ecaterina, et toute la bande d’incapables mitrés qu’il abhorrait.
Mais auparavant, il avait besoin de se remettre en forme, de se donner du tonus. Il passa subrepticement la tête par la porte de son Palazzo et… reçut, en pleine figure, une serpillière humide et dégagent une forte odeur de vieille poussière — un cadeau signé Bérangère. Blasé, il ne s’en formalisa guère et dit d’une voix posée qu’il désirait simplement que le capitaine de sa garde épiscopale le rejoigne, « pour ne pas importuner les travaux de ce mardi », eut-il l’habilité de préciser.
Le stratagème porta ses fruits : deux minutes plus tard, le capitaine — levé depuis deux heures, lui — fut expulsé de la même manière que l’évêque, et vint rejoindre ce dernier sur le seuil.

Lapinus demanda au capitaine d’aller lui chercher une tenue décente pour se rendre à l’Assemblée Épiscopale Française y traiter d’affaires importantes — sans plus de précisions. Le capitaine ne demande d’ailleurs aucun complément d’informations, pour avoir déjà fait l’expérience de la réplique de l’évêque à ces interrogatoires : ayant reçu pour mission de lui rapporter l’article sur « la prise de pouvoir progressive que les franciscains prenaient à Rome » que Lapinus avait lu dans « le journal », le pauvre capitaine avait osé demander une précision quant au journal, Rome comptant une bonne douzaine de publications religieuses. La réplique de l’évêque fut fulgurante de rapidité et désarmante de superbe : « Pourriez-vous, je vous prie, aller ennuyer quelqu’un d’autre avec vos questions ? ». Confus, le capitaine s’était mordu les lèvres d’avoir posé une question sans autre résultat que celui d’avoir donné à l’évêque — une fois de plus — une occasion de l’humilier.
Donc, cette fois-ci, le capitaine s’exécuta, ouvrit la porte du Palazzo et… reçut, en pleine figure, une serpillière humide et dégagent une forte odeur de vieille poussière — comme un air de déjà vu. Était-ce la même qui avait accueilli, quelques minutes plus tôt, l’ancien SVG de Bourges ? Cela fera à jamais partie des mystères jamais élucidés par l’Homme.
La demande de l’évêque, fort simple en apparence, était un véritable calvaire : il fallait tout d’abord passer le hall d’entrée, puis monter au second, y choisir des habits convenant à la demande faite, puis redescendre — tout ça avec une Bérangère omniprésente. Lapinus, qui avait déjà beaucoup apprécié la serpillière reçue sur le nez par son capitaine, jubilait en imaginant qu’il endurait bien pire à l’intérieur — car Lapinus, au cas où le lecteur novice ne l’aurait pas compris, avait pour passe-temps favori la « persécution de sous-fifres », comme lui-même disait. La persécution de sous-fifres était à Lapinus ce que le bain était à Napoléon : cela le remettait de tout.

Le capitaine ressortit, l’air harassé, dégoulinant de transpiration et de sueur, les yeux grands ouverts par la terreur ressentie devant les attaques bérangèriennes dont il avait été victime à l'intérieur, une serpillière dans les cheveux et divers habits dans les bras. Cette simple vue remplit l’évêque d’allégresse, car elle lui permettait de visualiser les tribulations du capitaine à travers la Palazzo. Mais Lapinus avait été humilié à l’excès par sa gouvernante, et avait besoin de passer ses nerfs sur le garde pour être entièrement tonifié.
Silencieux, sans montrer qu’il jubilait à l’idée qu’il venait d’avoir, il regarda les vêtements amenés par le garde. Le premier était une robe de bure vert épiscopal. Lapinus la tourna et, discrètement, marqua un pli ; puis la retourna.

_ Cette robe de bure a un pli, capitaine. Je vous avais dit que j’avais besoin d’habits sérieux…
L’habit suivant était une robe de bure d’un rouge fort proche du pourpre cardinalice. Faisant mine de la changer d’orientation pour la voir à la lueur du soleil, l’évêque la mit en fait dans la direction du vent et attendit qu’une poussière s’y dépose, avant de dire d’un ton revêche :
_ Et celle-ci est pleine de poussière !
Venait ensuite — « enfin », en réalité, car le garde n’avait apporté que trois tenues différentes — une aube blanche et un haut mauve. L’évêque exprima tout de suite un geste de dégoût avec la langue, puis dit, calmement — et ce calme inquiéta le capitaine, habitué à voir l’évêque exploser d’imprécation :
_ Mais quel goût horrible, capitaine ! Ce mauve jure atrocement sur un blanc si pur !
Le plan de l’évêque avait parfaitement fonctionné, il n’y avait plus qu’à conclure, et il pourrait s’en donner à cœur joie sur le pauvre capitaine. Avec les mains, il exprima un geste qui signifiait « Quoi, plus rien ?! » ; puis lui dit :

_ Mon pauvre, je crains que j’aie une fois de plus sous-estimé votre bêtise.
_ Mais, monseigneur…
_ Et par pitié, perdez cette habitude de bêler en ma présence ! Vous savez combien ma fréquentation de messeigneurs Ecaterina et de Verty m’a donné horreur des vieilles biques ânonneuses.
_ …
_ Je disais donc : vous êtes le dernier des incapables !
_ Mais, monseigneur…
_ Vous le faites exprès ?
_ Pardonnez-moi, monseigneur.
_ Vous ne m’avez rien amené de mettable ; vous êtes un incapable, un émule d’Ecaterina, le fils spirituel de Verty et d’Eldwin !
_ Mais… Enfin, je veux dire : certes, monseigneur, mais ne me facilitez pas la tâche…
_ Comment ?! Grossier merle ! Impertinent personnage !
_ Je veux simplement dire, monseigneur, que je n’ai pas reçu assez de précision pour mener ma tâche à bien, car vous ne m’avez pas détaillé ce que vous désiriez et j’ai donc dû…
_ Les détails de votre incompétence ne m’intéressent pas.

À une si auguste sentence, le capitaine ne trouva rien à redire. L’évêque triomphait.

Ayant enfilé — en précisant bien que « c’est parce qu’il n’avait rien d’autre » — la robe de bure rouge foncé, il monta en litière d’un pas allègre. Ce petit exercice matinal l’avait mis de très bonne humeur.
Arrivé dans les locaux de l’Assemblée, il éructa pendant une bonne douzaine de minutes à l’encontre d’Eldwin, rappelant ô combien ce petit roquet ne méritait pas plus la mitre que le pire des hérétiques ; expliqua à qui voulait l’entendre comment et pourquoi les franciscains étaient une secte ; conta par le menu toutes les preuves de l’incompétence pathologique de monseigneur Verty qu’il avait amassée ; et explosa d’imprécation contre une paire de prélats qu’il jugeait trop laxiste. Que le lecteur me pardonne de ne pas avoir détaillé ces ô combien représentatives de Lapinus interventions, mais le temps me manque. Contentez-vous d’imaginer la plus mauvaise foi avancée par un homme qui se présente, justement, comme pourfendeur de la mauvaise foi, et qui éructe d’imprécation chaque fois qu’un prélat a le malheur de ne pas être d’accord avec lui, multipliez le tout par deux ou trois ; et vous obtiendrez un tableau un tant soit peu réaliste de la prise de parole de l’évêque du Puy, ce jour-là.
Ensuite, l’insipide monseigneur Alhysis prit la parole pour parler de l’état pitoyable de son diocèse — état qui, naturellement, ne découlait nullement de son incompétence faramineuse mais bien d’une conjecture difficile, comme de bien entendu —, de l’immense travail déjà accompli par monseigneur Verty en la province de Bourges — le greffier avait noté le nombre formidable de quatre prises de paroles de la successeuse des apôtres depuis son élection à la tête de la province berruyère —, de l’importance de ne pas réagir trop rapidement — c’est vrai, on risquerait même de devenir compétent et de mériter notre mitre —, ou de tout autre sujet qui nécessitait qu’elle émerge de sa profonde retraite au sein de son diocèse aux cinq paroisses mais au clerc unique pour venir polluer l’atmosphère et faire perdre du temps aux rares prélats actifs et compétents. Lapinus profita justement de cette prise de parole fastidieuse et monotone pour saluer discrètement lesdits évêques actifs et compétents, afin de mettre à profit ce temps perdu pour entendre une gamine attardée pleurnicher sur son sort et encenser d’autres gamines attardées ayant tendance à pleurnicher sur leur sort. Il adressa de discrets signes de tête à messeigneurs Bardieu, Hardouin, Kaioh et Guillaume ; fit un doux mais tout aussi discret geste de la main à messeigneurs Griffes et Aymé, respectivement surnommés affectueusement Griffounet et Mémé. Tous manifestaient des signes de fatigue devant le discours soporifique que tenait l’évêque de Limoges. Ces prélats las-là (lire tout haut pour plus d’effet) étaient les seuls pour lesquels il éprouvait une once d’estime. Pourtant, il lui semblait qu’un prélat manquait à l’appel. Oui, il y en avait un dernier qui comptait pour Lapinus. Il fit un rapide tour des prélats présents afin de s’en assurer : Rehael : sûrement pas — plus une femelle qu’un mâle, incapable de se faire respecter de ses prélats… Ingeburge : encore moins — l’archétype de la garce… Clodeweck : de pire en pire — non seulement sa naissance le condamne (chien puant de charogne immonde de Breton), mais ses agissements encore plus (femelette incapable de faire tourner une congrégation)… Odoacre : mais oui ! Odoacre, voilà pourquoi il aurait dû se rendre à l’Assemblée dès son retour — et il s’en mordait les doigts de ne plus y avoir pensé. Ne prêtant plus aucune attention à ce qu’il se passait autour de lui, il commença à fouiller dans son porte-documents, afin de vérifier s’il avait bien emporté les documents qu’il avait précisément envie d’avoir là, maintenant — il les avait. Les remettant à leur place, il eu du mal à s’empêcher de sourire — sourire mauvais de ceux qui ont une idée derrière la tête.


_ La séance est terminée. Demain, Son Éminence Clodeweck nous parlera de « L’importance de la modération en toutes choses ».
Ça promet, pensa Lapinus.
Et, sitôt que le primat eut prononcé ces mots, l’Assemblée se vida. Monseigneur de Cardaillac rattrapa monseigneur de Corinthe et, lui touchant le bras afin de le faire s’arrêter dans sa course folle vers la sortie, lui dit ceci :

_ Mon cher frère, je souhaiterais vous entretenir au plus vite.

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MessagePosté le: Sam Avr 18, 2009 9:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le vieux Lapinus de Cardaillac était revenu à Rome, visiblement en bonne forme !

Le vieux Grec se méfiait naturellement, car si les deux vieillards avaient pu s'entendre par le passé, au seul bénéfice du Grec, ce dernier avait choisi de ne pas lui rendre la pareille en s'opposant même vivement à sa candidature à l'archevêché de Bourges, préférant soigner des relations qu'il estimait plus stratégiques à approfondir...

C'est pourquoi, lorsque son ancien allié vint le trouver, Odoacre flaira le piège, plissa les yeux et, esquissant un petit sourire qui aurait pu être moqueur ou poli... ou un simple rictus


Très cher frère, vous connaissez le chemin de ma tour, je vous y recevrai avec plaisir dès que me visiterez.
Pour l'heure, j'ai quelques dossiers à voir en mes bureaux de l'AEF.


Et le vieux Grec de lui tourner sans cérémonie le dos pour se diriger à grands pas en direction de la porte qui menait au local qui lui était réservé au sein de l'auguste institution.
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Lapinus27



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MessagePosté le: Dim Avr 19, 2009 2:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mais bien entendu… Pour qui me prends-tu, pauvre pomme ?, pensa Lapinus lorsque Odoacre l’invita à aller lui parler dans sa tour.
Le vieux prélat ne s’y était rendu qu’une seule fois, et le souvenir qu’il avait de cette furtive visite l’incitait à ne plus jamais y retourner ; par ailleurs, il avait juré que, lui vivant, il n’y remettrait plus jamais un pied.
Déjà avant même d’être à l’intérieur de l’inquiétant bâtiment, il avait eu un mauvais pressentiment et avait tenu à être accompagné par son archidiaconesse de l’époque, Auru — nommée depuis peu au poste d’archiviste et de secrétaire particulière de l’évêque ; afin de libérer le poste de vicaire diocésain, poste qui a été offert au père Malicène pour le remercier de tous les services rendus. Auru avait accompagné l’évêque de son Palazzo à le tour du Grec, l’avait attendu devant et avait reçu comme consigne de prévenir les autorités compétentes si l’alors Super-Vicaire-Général de Bourges n’était point redescendu au bout d’une heure. Lapinus se souvenait toujours de l’accueil qui lui avait été fait : il cogna sur la porte comme un forcené — car personne ne vint lui ouvrir après la première salve —, puis aperçut ce qui devait être la gouvernante de l’évêque de Périgueux, qui ne lui tint pas réellement tous les honneurs dus son rang, et puis il avait dû gravir les escaliers jusqu’au bureau du Grec. Par la grâce de Dieu, il n’avait été la victime d’aucun piège lors de cette ascension — mais il était intimement persuadé que le vieux Grec avait placé en cet escalier dix mécanismes différents afin de faire disparaître à jamais un visiteur trop encombrant. Toujours par la grâce du Tout-Puissant, il était ressorti indemne de la tour du Grec, emportant même un moyen de pression potentiel contre lui — j’aurai l’occasion de revenir sur cette fameuse lettre un peu plus tard.
Cela s’était passé à l’époque où Odoacre et Lapinus étaient de bons amis, des collègues estimés, et même des alliés stratégiques. Et pourtant, malgré cette profonde entente, le vieux prélat avait manqué à une dizaine de reprises d’y laisser sa peau. Il était donc en droit de se demander ce qui l’attendrait s’il se rendait dans la mythique tour maintenant que lui et le Grec étaient en mauvais termes — et ce, par la faute dudit Grec, précisément.

Après un bref instant de réflexion pendant lequel il se remémora et analysa tout cela, il marcha très lentement sur les traces du Grec, et atteignit bientôt son bureau. Il avait prit son temps pour s’y rendre et avait été d’une discrétion extrême, si bien qu’Odoacre ne l’avait pas entendu venir et était déjà assis à son bureau lorsque Lapinus fut sur le seuil de son bureau.
Lapinus savait précisément pourquoi il venait ici, et savait également que la partie serait très serrée : ils étaient tous deux de vieux forbans docteurs ès magouilles en tous genres et savaient également tous deux manipuler les gens à la perfection. Lapinus se répéta encore une fois ce qu’il s’efforçait de se remémorer depuis qu’il avait quitté le cénacle de l’Assemblée : ne le sous-estime pas. Car le vieux Grec ne payait guère de mine, avec ses vieux habits miteux et sa constante odeur d’alcool frelaté, et cela avait enduit Lapinus d’erreur
(*) lors de leur premier tête à tête, lequel s’était d’ailleurs soldé par un cuisant échec de Lapinus — échec doublement humiliant car, dans un premier temps, Odoacre avait réussi à convaincre Lapinus que le marché conclu le mettait dans une position de fore, alors que Lapinus avait tout perdu et s’était parjuré pour des queues de cerise.
Pesant le pour et le contre de chacun de ses gestes, tant il savait que l’issue de la négociation dépendrait de l’image qu’il arriverait à donner au Grec — image de position de force ou d’infériorité par rapport audit Grec —, il prit place dans le fauteuil posé devant le bureau sans y avoir été invité — geste d’incorrection absolue qui pouvait néanmoins être compris comme suit : « Je te considère comme mon égal et ne vois pas pourquoi j’attendrai ton autorisation pour reposer mon séant. »
Se penchant légèrement vers Odoacre et lui parlant comme une maîtresse d’école parle à un enfant qui n’a pas correctement lu l’énoncé de l’exercice ou qui a mal interprété une consigne :

_ J’avais précisé « au plus vite », mon frère. Ce que j’ai à vous dire ne puit souffrir délai, je le crains.
S’enfonçant au maximum dans le siège, ce qui devait être interprété de la même manière que la prise de position non sollicitée, il dit d’un ton désinvolte :
_ Auriez-vous quelque chose à boire ?



(*) J'ai honte. Si, si ; je le jure.
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Odoacre



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MessagePosté le: Mar Mai 05, 2009 10:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

Odoacre s'était tranquillement installé à son bureau et commençait à faire semblant de remuer de la paperasse.... avant de tomber sur un certain manuscrit.... mmh, il laissait vraiment trainer des choses compromettantes.... ici des extraits d'un traité qu'il ne publierait pas car trop tendancieux.... et là.... un billet diplomatique secret dont l'original, il n'en doutait pas, était déjà dans le coffre du camerlingue, mais comme il n'était pas signé... bah...

C'est alors que la voix du prétendu super vicaire de Bourges se fit entendre.... il aurait dû fermer son bureau.


Il exigeait.... visiblement assez mécontent... et à son air, sûr de sa force, ce qui rendit le vieux Grec suspicieux.... cela cachait quelque chose....

Odoacre de Corinthe leva la tête.


Suffisant, son interlocuteur le toisait et demandait à boire.... coup d'oeil rapide par dessus son épaule, Lapinus n'avait pas fermé la porte...

Plissant les yeux, l'évêque de Périgueux se prit à sourire et se leva


Oncques jamais n'affirmera que je suis un hôte ingrat très cher frère !

Et Odoacre d'aller chercher une cruche d'eau dans le coin et deux godets de bois pour les poser sur le bureau, sans servir.


Puis passant près de la porte, il ferme celle-ci en disant


Gare aux portes ouvertes très cher Frère, à nos âge, les courants d'air sont le plus sûr moyen pour attraper la mort !

Et Odoacre, comédien, d'être pris d'une violente et bruyante quinte de toux.... tempête sonore destinée à camoufler le bruit de la clef qu'il tournait dans la serrure de la porte du bureau, et dont le mécanisme était suffisamment bien huilé pour rester discret.


La clef finit aussi rapidement qu'elle avait tourné dans une des poche accessible par les fentes dans la robe de bure noire du Grec, ce dernier retournant l'air de rien à sa place, prenant l'air d'un vieillard qui vient d'être affecté par.... une violente quinte de toux, tiens.

Et d'une fois un peu cassée, il déclara alors


Eh bien, puisque vous êtes là très cher frère... vous souhaitiez m'entretenir de... ?
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Lapinus27



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MessagePosté le: Mar Mai 05, 2009 7:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tout d’un coup, ou seulement la moitié maintenant ?
Lapinus contempla, sans mot dire, la tornade grecque. Car c’est bien de cela qu’il s’agissait : Odoacre tournoyait, virevoltait à travers la pièce. Jetant la cruche et les godets sur le bureau plus qu’il ne les déposait, se rabattant subitement vers la porte comme si le Graal était posé dans l’entrebâillement, puis affectant d’être las et jouant au vieillard cacochyme.
Tout d’un coup, ou seulement la moitié maintenant ?
Tout en ondulant à travers son bureau, l’évêque de Périgueux parlait. Bien qu’il ne s’agitât point, feignant sempiternellement la sénescence, Lapinus devinait qu’il bouillonnait intérieurement — cela crevait les yeux. Le volume sonore de sa voix n’était pas particulièrement élevé, mais on entendait à son ton qu’il avait envie d’en finir — la fermeture soudaine de la porte en était certainement une preuve, trahison du subconscient sur le conscient —. Lapinus entendait les points d’exclamations dont le Grec jonchait ses sentences.
Tout d’un coup, ou seulement la moitié maintenant ?

Dans un premier temps, l’ancien « super » vicaire général de Bourges reporta son attention vers la cruche d’eau négligemment posée sur la table, et sur les deux godets l’accompagnant. Eméchée, écaillée, elle ne payait vraiment pas de mine ; les godets ne valaient pas mieux. Offrir cela à un haut-prélat en présentant le tout comme les marques de l’hospitalité pouvait sans aucun problème être considéré comme une insulte.
Tout d’un coup, ou seulement la moitié maintenant ?
Lapinus n’avait nullement soif : comme expliqué plus haut, il avait requis une boisson simplement pour étaler, pour montrer qu’il ne considérait nullement Odoacre comme son supérieur. Faire honneur aurait annulé la plus grande partie de l’effet voulu, sans doute. En outre, l’aspect peu engageant de l’eau — Lapinus soupçonnait qu’elle fût croupie — le conforta dans cette résolution de contempler la cruche dédaigneusement sans s’en servir.
Tout d’un coup, ou seulement la moitié maintenant ?

Lapinus attendit patiemment que le vieux croûton fut rassis
(*) et, quand Odoacre reprit place sur son siège, entreprit de répondre à la question que ledit croûton lui posa. Il pencha légèrement le buste vers son interlocuteur et plissa imperceptiblement les yeux, tel un gros chat observant silencieusement une souris avant de bondir dessus. Mais avant de répondre à la question du Grec, il devait tout d’abord répondre à la question que lui-même se posait — qu’il se posait depuis qu’il avait résolu d’aller parler à Odoacre :
Tout d’un coup, ou seulement la moitié maintenant ?
Car Lapinus disposait de plusieurs moyens de pression, et il ne savait quelle stratégie adopter avec le vieux furet grec : tout lui sortir d’une traite, ou bien y aller par à-coups ? Étant à ses heures perdues un joueur de ramponneau plutôt habile, le vieux renard savoyard résolut de garder quelques atouts dans sa manche, et déballa la moitié de ce qu’il avait à dire, avec une simplicité qu’il voulait déconcertante — j’aurais l’occasion de revenir dessus — :

_ La raison de ma visite est que j’aimerais savoir les raisons de votre parjure et de votre trahison, mon frère.
L’évêque n’ajouta mot et guetta la réaction périgourdine.



(*) Là aussi, j'ai honte. Je l'jure.
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MessagePosté le: Mar Mai 05, 2009 9:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Eh bien tout ça pour ça ! C'était direct, mais surtout désobligeant... et le vieux Grec n'aimait pas échanger ainsi de manière si ouverte.... ou quand il le faisait, il fallait que ce soit outrageux, hyperbolique voire obscène !

Donc là vraiment...

Odoacre prit un air peiné, comme l'ami trahi qui ne peut s'offusquer tant l'injustice dont il est victime est grande... et c'est d'une voix presque suppliante qu'il dit


Mon si vieil ami... comment pouvez-vous être si cruel envers moi pour employer ces qualificatifs qui ne désignent que ce que je ne puis être !
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Lapinus27



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MessagePosté le: Mer Mai 06, 2009 4:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Lapinus avait fait mouche.
S’inspirant de Robert III d’Artois, il avait annoncé le but de sa visite et le ressenti qui était le sien sans aucune mise en bouche. Usant de la franche bonhomie typique du colosse artésien, il avait réussi à atteindre l’objectif qu’il s’était fixé — et qui était certainement aussi celui recherché bien des fois par le héros de la bataille de Vannes — : son interlocuteur avait été totalement désemparé, désarmé par une franchise aussi subite qu’inhabituelle chez le vieux prélat.
Cette victoire aussi totale que momentanée — au grand dam de l’ancien SVG berruyer — se voyait dans diverses manifestations croûtonesques : la peine et la tristesse, feintes, bien sûr, étaient très mal jouées, alors que le Grec était passé maître dans l’art de dissimuler — ceci prouvait bien que, bien qu’il n’en laissât rien paraître, il avait été déstabilisé — ; ensuite, l’appellation « mon si vieil » ami était bouffonne — Odoacre et Lapinus n’avaient jamais été amis : ils avaient été alliés, un temps, et souvent leurs points de vue concordaient dans bien des domaines (et, bien qu’ils ne le savent qu’inconsciemment, ils continuent de converger — mais ces deux rois de l’autosuggestion se convainquent que non depuis la trahison du Grec) —, mais en aucun cas ils n’avaient été amis — cette appellation grandiloquente était une nouvelle preuve de la perte de moyens de l’évêque de Périgueux.
Lapinus avait fait mouche.

Ne laissant rien transparaître de la légère euphorie dans laquelle il baignait en pensant à tout cela, il résolut de continuer sur sa lancée — garder son joker dans sa manche et user de la plus désarmante simplicité qui fut :

_ Monseigneur, vous m’avez fait rédiger, signer et sceller une lettre dans laquelle je me disais témoin de faits qui n’ont jamais été portés à ma connaissance et qui, selon toute vraisemblance, n’ont jamais eu lieu. J’ai, sur votre demande, porté cette lettre au Primat. Il me semble que cette missive a beaucoup arrangé les choses pour vous. N’ayant point de monnaie d’échange à me proposer à ce moment-là, vous m’avez proposé, en guise de compensation, votre soutien en diverses opérations — chose qui puit réellement s’apparenter à une alliance.
Or, lors de l’élection pour la province de Bourges, vous avez offert vos suffrages à cette garce de Montfort-Toxandrie, me privant par la même d’accéder à la direction de la province berruyère. Ce retournement de veste, effectué alors que vous ne m’aviez toujours soutenu dans aucune de mes actions — et donc toujours offert aucune monnaie d’échange —, a toutes les raisons d’être appelé une trahison, ne pensez-vous pas ?

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Odoacre



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MessagePosté le: Mer Mai 06, 2009 4:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Après avoir joué la peine, le vieil évêque laissa le renard remonter à la surface...

Très cher frère, je doute réellement qu'un pauvre et vieil évêque gréco-périgourdin ait jamais eu la capacité de faire écrire, signer et sceller la moindre chose au si grand Super Méga Ultime Vicaire Général de Bourges.... je ne puis imaginer un seul instant que ce dernier ait pu seulement l'imaginer !



S'installant plus confortablement dans son fauteuil.... si ce n'était que cela...

Je prends, très cher ami, que vous semblez considérer les suffrages épiscopaux de l'AEF comme une simple donnée réifiable et monnayable.... ce qui, je crois, prend le contrepied complet de la construction théologique des nominations épiscopales, et par là-même du dogme....

Se penchant alors vers le vieil ex-vicaire de Bourges en plissant les yeux

Dites-moi, Monseigneur de Cardaillac, seriez-vous venu par devant-moi afin de confesser la plus terrible des hérésies ?

Esquiver, riposter sur un autre terrain, un coup classique, mais qui faisait généralement son effet.
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Lapinus27



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MessagePosté le: Mer Mai 06, 2009 5:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le divorce était consommé.
Le Grec se rendit compte que Lapinus avait pris un peu de bouteille depuis leur dernière entrevue, et avait fortement durci le ton. Qu’à cela ne tienne, Lapinus lui rendre la pareille.
Mais avant cela, il lui restait un problème à régler — et il allait peut-être avoir à le régler plusieurs fois — : sortir son va-tout maintenant, ou attendre ? Il ne disposait que très peu de temps pour réfléchir. Après quelques fractions de seconde, il résolut de le garder encore un peu. Son raisonnement était le suivant : de tous temps, on lui a reproché d’agir trop vite, sans prendre le temps de peser le pour et le contre. Cela lui avait moyennement réussi, jusque cette fameuse élection berruyère. Il allait donc essayer de se contrôler pour enrayer la malédiction.
Il le garderait jusqu’à être acculé, à ne plus rien avoir d’autre à répondre. Or, ici, il avait de la matière.

Se redressant sur son siège afin de bien marquer sa prise de distance encore plus importante, il dit d’un ton froid, parfaitement contrôler :

_ Allons mon frère, n’essayez point de m’avoir avec votre rhétorique. Vous ne m'impressionnez pas.
Je suis un évêque rejeté par ses pairs, avec aucune chance de monter — l’élection à Bourges en est bien la preuve. Je n’ai donc plus rien à perdre.
Or, si je tombe, vous tombez aussi. J’ai certes péché en rédigeant cette lettre, mais vous avez également péché — au moins autant que moi — en vous parjurant. Vous avez donc tout intérêt à ce que je garde le silence, d’autant plus que vous avez déjà des antécédents de procès à notre très sainte Inquisition, contrairement à moi.
Comprenez-vous ou je veux en venir ?

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Odoacre



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MessagePosté le: Mer Mai 06, 2009 7:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Odoacre gloussa franchement devant les menaces du vieux Cardaillac

Oh oui, pour sûr, j'en tremble très cher frère.... l'Inquisition !

L'évêque de Périgueux ne cachait pas du tout son amusement...

Les plaintes s'accumulent depuis suffisamment longtemps contre ma personne pour que je ne les craigne plus du tout... en outre, je ne cherche point d'archevêché et je me sens tout à fait bien en Périgord, une terre qui, si on la prive de prélat maintenant, se retrouvera dans un chaos si sombre que le divorce entre population et Eglise sera définitivement consommé... aussi je ne crains même pas l'idée d'une motion visant à me destituer...

Haussant finalement les épaules

Eh puis franchement... ce sera ma parole contre la votre.... et si mes ennemis sont Cardinaux, Aaron et Diftain sont trop cancres pour disposer d'aucune crédibilité.... tandis que VOS adversaires, Cardaillac, sont autrement plus.... denses...

Sourire carnassier. Sur ce terrain de la lettre et d'un possible duel au sujet de la combine des deux vieillards, le Grec montrait qu'il n'en avait strictement aucunement cure, qu'il se sentait.... invincible.
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Lapinus27



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MessagePosté le: Jeu Mai 07, 2009 6:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Lapinus connaissait ce sourire. La dernière fois qu’il l’avait vu sur la figure du Grec, c’était après avoir rédigé la lettre dont il était justement question. Cet épisode était assez humiliant pour faire comprendre à Lapinus qu’il était proche de se faire gruger, cette fois-ci aussi. Odoacre était résolument très fort.
En effet, que répondre à une telle sentence ? Quelle parade trouver à une telle réplique ? Le Grec avait raison sur toute la ligne, c’était évident. Alors que faire ? Tenter de démontrer la véracité d’une thèse en laquelle l’on ne croyait pas soi-même semblait être une mauvaise stratégie — cela ne répondait pas pour autant à la question.
Le moment était-il venu ? Après un court instant de réflexion, il décida que oui. Tout réponse autre que celle qu’il réservait en dernier recourt accélèrerait une chute qu’il trouvait déjà vertigineuse. Il était extrêmement frustré de ne pas avoir été meilleur au début et de n’avoir de facto pu conserver son arme secrète plus longtemps, mais il le fallait.

Ne laissant rien percevoir de cette réflexion, il dit d’un ton désinvolte :

_ Vous avez parfaitement raison, mon frère ; je suis conscient de tout cela. Aussi, pensiez-vous que j’allais venir vous menacer avec cela pour seul argument ?

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MessagePosté le: Jeu Mai 07, 2009 8:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Odoacre leva alors les yeux au ciel en soupirant, montrant par là même son extrême lassitude...

Vous appartenez au passé, Cardaillac, avez vous terminé vos creuses rodomontades ?

Il n'avait strictement rien....s'il avait espéré venir intimider le Grec avec ses pitoyables épouvantails, alors il s'était fourvoyé, et ne pouvait plus que se ridiculiser...
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MessagePosté le: Dim Mai 10, 2009 11:01 am    Sujet du message: Répondre en citant

Lapinus eut beaucoup de mal à ne pas perdre son sang-froid devant une telle pique du Grec. Car il savait bien que, depuis sa déconfiture au Puy, il ne faisait que déchoir — mais il n’appréciait guère que l’on lui rappelle. A plus forte raison, qu’Odoacre lui rappelle.

C’est donc avec une délectation certaine qu’il prit son temps avant de répondre, puis qu’il dit posément ceci :

_ Monseigneur, je ne vois pas quel intérêt j’aurais à vous mentir en vous disant que cette lettre n’est pas le seul moyen de pression dont je dispose.
Il se leva de son siège et se mit à déambuler dans le bureau, s’attardant sur le ornements dont les murs étaient parés. Il prit soin d’articuler très froidement ces paroles :
_ Vous avez néanmoins raison sur un point : seule, cette lettre ne fera guère effet dans l’immédiat. Mais combinée avec la copie des renseignements que vous avez fourni à cet hérétique reconnu comte d’Artois, pensez-vous que cela aura plus d’impact ?

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Dernière édition par Lapinus27 le Dim Mai 10, 2009 2:57 pm; édité 1 fois
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MessagePosté le: Dim Mai 10, 2009 1:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un blanc.

A quand même... comment ce courrier avait-il pu tomber entre les mains de Lapinus.... d'autant qu'il n'était pas signé, et le vieil homme l'avait rédigé de la main gauche pour être sûr d'éviter que son écriture soit reconnue...

Cardaillac pouvait avoir des doutes, mais c'était sûrement un test... il voulait vérifier qu'il le tenait...

D'un autre côté, Odoacre ne pouvait prendre le risque que... avait-il la lettre sur lui ?

Un moyen de vérifier.... Odoacre haussa les épaules



Encore une de vos inventions... puis que vous avez vous même avouer établir des faux sur commande, qui pourrait croire en l'authenticité du moindre document que vous produiriez ? D'autant que vous parlez, vous parlez.... mais je ne vois que de l'air !
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