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[RP] La Villa Farnesina
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Seriella
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MessagePosté le: Sam Avr 17, 2010 7:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Elle bougonna.

Moui moui je sais... enfin si on regroupait toute les fois dans une seule et même grosse erreur ??? Nan...? Un genre de... grosse faiblesse quoi... non bon c'est pas grave.

Puis dans l'obscurité elle rougit.

Et bien... oui c'est ça ma soeur. Évidement oui je sais qui c'est, lui n'est pas au courant. J'estimais qu'il valait mieux qu'il ne sache pas et puis... j'espèrais... j'espèrais que cet enfant ne s'accrocherait pas en mon sein. Je n'ai rien fait pour ma soeur, je dirais même l'inverse mais il semblerait que le Très Haut veuille qu'il vive...
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Sainte Wilgeforte



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MessagePosté le: Dim Avr 18, 2010 4:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Vous diriez même l’inverse ? Ma sœur, j’ai peur de comprendre ce que signifient ces paroles. Ne vous a-t-on donc jamais dit que, ce que Dieu fait, Lui seul peut le défaire ?

Wilgeforte sentit qu’elle n’était pas loin de perdre ses moyens.

Ma sœur, je suis tellement perdue… Vous et moi sommes tellement différentes sur ce point. Pensez que j’ai depuis mon plus jeune âge fait vœu de virginité, et que j’ai préféré le déshonneur familial à la transgression de ce serment exprimé envers Dieu. Et là, je vous entends confesser une dizaine de péchés de chair comme vous confesseriez le fait d’avoir dévoré une tartelette au citron meringué.
Je ne sais vraiment que faire face à tout ceci.

Quand l’enfant devrait-il naître ? Il faut absolument que ceci reste totalement secret.
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Seriella
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MessagePosté le: Dim Avr 18, 2010 9:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je le sais ma soeur, et d'ailleurs Il ne l'a pas défait. Je voulais dire... j'ai juste continuer à vivre normalement, sans aucune précaution. Chevauchées de plusieurs jours, ascensions du Mont Saint Michel... Quelques breuvages au goût bizarre...

Elle se mit à réfléchir.


Oui je dois vous avouer que j'ai également mangé une tartelette au citron meringuée.

Nous sommes vraiment différente c'est vrai. Je me suis plusieurs fois demandé pourquoi le Très Haut avait prévu cette voie pour moi...
avec un petit rire alors que mon corps semble fait pour la procréation. Sans doute une épreuve qu'Il a voulu mettre dans ma vie.

Ne croyez pas que je n'en sois pas affectée ma soeur, j'ai conscience de mes faiblesses. Mais je les croyais sans conséquences autre que pour mon âme, mais désormais de nouveau, une autre vie est en jeu; et cela me torture.


Elle fit une pause

Je m'en repends profondément ma soeur, et je prie Dieu de me pardonner.

Si il y a bien un point sur lequel nous sommes d'accord, c'est sur le fait que ceci doit rester secret.
Je pense que l'enfant devrait paraître d'ici... quatre mois environ. J'ai besoin de votre aide ma soeur, nul autre que vous n'est au courant.


Pas facile de se mettre à nue ainsi. Elle n'avait de mémoire jamais fait de confession aussi sincère. Elle baissa la tête avec humilité. Le plus dur était fait, avouer ses fautes.
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Sainte Wilgeforte



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MessagePosté le: Lun Avr 19, 2010 6:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Wilgeforte ne pouvait en entendre plus sans comprendre qu'elle était face à une alternative : soit elle déposait les armes, soit elle passait le savon du siècle à Seriella. Le problème était que seule la seconde option allait lui permettre d'aider l'archevêque. Comme elle ne pouvait pas parvenir à choisir, elle décida de remettre ce choix entre les mains de Seriella elle-même.

Ma sœur, voulez-vous que je vous traite en cardinale ou en fidèle ?
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Seriella
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MessagePosté le: Lun Avr 19, 2010 6:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quelle drôle de question... elle faillit répondre qu'il n'y avait aucune différence, et effectivement elle n'avait jamais cherché à mettre en avant sa fonction de cardinal pour avoir des passe-droits... surtout en confession. Mais après quelques secondes, et elle dit doucement.

Je suis une fidèle comme les autres ma soeur... à ce point près que mettre au monde un bâtard est plus... acceptable de la part d'une fidèle que d'une Cardinale... Je suis prête à faire ce qu'il faut, je souhaite juste ne faire de tord ni à l'enfant, ni à l'Eglise.
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Sainte Wilgeforte



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MessagePosté le: Mar Avr 20, 2010 6:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ainsi, elle avait choisi.

Votre attitude me révolte à un degré que vous n’imaginez même pas. Que vous ayez failli, c’est une chose. Vous êtes humaine, et donc faible. Que vous récidiviez, c’est grave, mais cela reste compréhensible, pour les mêmes raisons. Mais que vous preniez cela avec une telle désinvolture, non, je ne peux le tolérer. Vous apprendrai-je réellement quelque chose en vous disant que Dieu nous pardonne nos erreurs si notre repentir est sincère ? Or, vous avez beau me l’affirmer par vos paroles, je ne vois que je-m’en-foutisme dans votre attitude. Ne connaissez-vous donc pas la formule latine « res non verba » ? C’est sur vos actes, et vos actes seuls que vous serez jugée : un homme se résume à la somme de ses actes et non à la somme de ses paroles.

Wilgeforte sentait ses joues se rosirent. Heureusement que Seriella ne la voyait pas.

Vous savez déjà que j’ai fait vœu de virginité. Pourquoi, pensez-vous ? Parce que le péché de chair est la meilleure preuve de la faiblesse humaine. On ne peut vous reprocher d’être faible, mais on peut vous reprocher de ne rien faire pour composer avec cette faiblesse. Vous devez, je dis bien devez changer radicalement d’attitude, sinon, sitôt trépassée, vous passerez l’éternité à vous geler les miches sur la lune.
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Seriella
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MessagePosté le: Mar Avr 20, 2010 6:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les mots de Wilgeforte étaient comme une bonne paire de gifle. Ou même deux.
Seriella - c'est le cas de le dire - s'empourpra littéralement et sentit les larmes monter.
Plus encore que les reproches sur ses fautes, ce furent les reproches sur son attitude qui la touchèrent le plus. Elle réfléchit et se rendit compte qu'elle s'était barricadée derrière une couche d'humour depuis le début de l'entretien. Comment reprochez à sa confesseuse de ne pas la croire ?

Il y eut un long silence.

Elle même avait vu la carapace de Wilgeforte voler en éclat lors de sa confession, et elle savait qu'elle devait en faire autant. Mais l'avait-elle déjà fait ? Avait-elle déjà montré à quelqu'un qui elle était vraiment ? Un seul souvenir lui revint en mémoire : celui où elle avait fondu en larmes dans les bras de Morkar, après la naissance de sa fille, se rendant compte qu'elle était seule avec une enfant sans père. Par la suite Morkar l'avait épousée pour devenir le père de ses enfants.

C'est la voix brisée qu'elle reprit alors


Pardonnez moi ma soeur, parce que j'ai pêché. J'ai pêché en ne résistant pas à mes faiblesses et en m'abandonnant à plusieurs reprises au pêché de chair.
J'ai pêché en concevant un enfant en dehors de toute famille. J'ai pêché en pensée, en souhaitant que cet enfant ne s'accroche pas à la vie, alors que toute vie est sacrée car elle est volonté du Très Haut.

Enfin j'ai pêché en ne me livrant pas entièrement lors de cette confession, car vous le savez, l'exercice est difficile. J'ai pris l'habitude de garder toute souffrance au fond de moi, et ceci dès mon plus jeune, dès... dès mes 14 ans lorsqu'on m'a demander de ramener des clients.
J'ai toujours tout gardé pour moi, en ne me confiant qu'à Dieu; mais depuis... depuis que je me suis rendue compte que cet enfant grandissait en moi, c'est devenu impossible. Cette souffrance me ronge.

Je sais que mon âme a de grandes chances de terminer sur la lune, et il doit y faire bien froid.


En toute humilité elle baissa la tête. Je vous en prie ma soeur, pardonnez-moi, aidez-moi.
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Sainte Wilgeforte



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MessagePosté le: Jeu Avr 22, 2010 9:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Enfin, la carapace cédait. Seriella avait vu l’âme de Wilgeforte toute nue, et à présent c’était la Sicilienne qui voyait l’âme de la Normande toute nue.

Vous connaissez sans doute ce passage du Livre, dans lequel Dieu explique que les âmes des vertueux seront belles pour l’éternité et celle des pécheurs laides pour l’éternité. Prenez donc bien garde : si votre beauté terrestre vous pousse à pécher, vous deviendrez, en punition, laide pour l’éternité.

Je ne peux pas vous pardonner. Pardonner un péché est une prérogative divine, vous devriez le savoir.
Vous aider, en revanche, je le puis.

Ah, elle voulait être traitée en fidèle ? Eh bien voilà comment on rappelait son ignorance à une simple fidèle.

Ce qui est certain, c’est que, à présent, vous ne pouvez plus commettre la moindre incartade. La prise de conscience de votre vice est trop importante : vous écarter à nouveau serait un péché mortel.
Et il va falloir que vous fassiez pénitence pour espérer que le Très-Haut daigne vous pardonner pour les fautes commises par le passé.

La Sicilienne s’accorda un temps de réflexion. Rapide prière, vœu exaucé : l’idée était là.

Ma sœur, pour vous faire comprendre à quel point la vie est sacrée et à quel point le péché de chair peut engendrer des malheurs, vous allez fonder un orphelinat — sur vos deniers propres : hors de question de piquer dans la caisse de votre ordre. Vous y travaillerez pendant au moins un an et m’apportez les preuves de votre implication. Votre bâtard devra être confié à cet orphelinat, sans jamais, toutefois, que son identité véritable soit révélée.
Je pense que, si vous vous impliquez avec sincérité, Notre-Seigneur daignera à vous pardonner.

Rapide signe de croix, suivie de la formule rituelle : Ego te absolvo.
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Seriella
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MessagePosté le: Sam Avr 24, 2010 4:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Elle garda la tête baissée pendant le laïus. Oui elle savait que tout ça, le pêché, la lune... Elle souhaitait juste que l'enfant n'en souffre pas.

Un orphelinat ??? Ah elle n'aurait pas pensé à ça. Elle commençait déjà à échafauder ses plans quand la Préfète précisa un point important. Ne pas piquer dans les caisses de l'ordre. Elle se rembrunit. De toutes façons Hardouin avait déjà tout piqué.

Soit elle créerait un orphelinat. Chez elle en Normandie.

Wilgeforte prononça les paroles qu'elle attendait, et elle se releva, soulagée. Enfin elle n'était plus seule à porter ce fardeau. Le Très Haut, et Wilgeforte également.


Merci ma soeur.

Il valait mieux ne rien ajouter et partir discrètement, comme elle était venue.
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Aleanore



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MessagePosté le: Dim Juin 06, 2010 7:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[Les RP anti-datés, c’le mal !]

Quelle mouche l’a piquée ? C’est la question qu’elle se pose à l’intérieur du coche la menant tout droit à .. Rome. De l’Anjou à Rome, il y a une trotte, alors pourquoi avoir parcouru tout ce chemin..

-« Pourquoi allons-nous à Rome, ma demoiselle ? »
-« Je te l’ai déjà dit, Clarisse, il faut que je me confesse. »
-« Mais pourquoi Rome ? Votre mère doit bien connaître un homme d’église à vous conseiller… »
-« Justement, andouille ! Je ne veux pas que ma mère soit au courant ! »
-« Et donc nous avons traversé tout le Royaume de France pour une .. confession.. »
-« Prend garde, Clarisse. Tu pourrais bien avoir besoin d’une confession aussi alors ne te moque pas trop ! »


Et la blonde bourguignonne de rougir, rapport à une certaine nuit à Concèze avec un certain jeune homme dont nous tairons le nom – n’est ce pas que j’suis gentille Adrian ? – tandis que sa jeune maitresse sort le museau par le rideau du coche, observant Rome qui apparaît à l’horizon.

-« Hugues, tu nous conduiras à la .. » Vélin sorti, où elle a pris note de la personne à aller voir, nul doute que sa mère ne la connaît pas. « La Villa Farnesina. » Et de se vautrer de nouveau contre les coussins du coche, caressant distraitement le petit lévrier à ses côtés.

-« Nous allons chez toi meraviglia mia. »

Oui, chez Fiora, petit lévrier italien qui n’a d’italien que son nom d’ailleurs. Pourquoi est-elle venue se confesser ? Pas le poids des remords qui est trop fort, la peur surtout du péché, la peur de la mort qui pourrait l’amener directement dans l’Enfer Lunaire, alors elle avait voulu se confesser et avait cherché des renseignements pour trouver quelqu’un capable de la prendre en confession sans pour autant que sa mère ne connaisse ledit confesseur, un vrai chemin de croix. Et enfin, la villa se fait voir, et il faudrait être aveugle – private joke – pour ne pas voir la beauté étalée aux yeux des visiteurs. Descendre et affronter ce choix qu’elle a fait ? Elle a du mal à s’y résoudre et pourtant, machinalement, le marchepied du coche est sauté, et la jeune fille se tourne vers Clarisse.

-« Va prévenir que la Dame de Concèze et Thias, souhaiterait voir la maitresse de maison. »
-« Je dis aussi votre nom ? »
-« Je .. Oui.. Bah oui.. Il faut. »


Elle qui voulait être incognito .. Echec.
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Sainte Wilgeforte



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MessagePosté le: Mar Juin 08, 2010 3:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[Ja, große klasse!]


De l’eau avait coulé sous les ponts. Wilgeforte s’était résolue à emménager afin d’entreposer certains document et de disposer d’un petit pied-à-terre romain. Cependant, les responsabilités de la Sicilienne allant croissant, la quantité de documents transitant par sa Villa et le nombre de personnes qu’elle y recevait faisait de même. Elle en arriva donc très rapidement à la situation qu’elle avait le plus redouté en emménageant : elle passait plus de temps enfermée dans son bureau qu’à rencontrer des fidèles.

Cela gênait Wilgeforte car elle savait pertinemment bien que, dans son sacerdoce, ce n’était pas sur la proximité qu’elle avait tendance à mettre l’accent. Par l’innée aussi bien que par l’acquis, la Sicilienne était un cancre en relations humaines et fuyait toute situation où elle aurait été susceptible de laisser transparaître ses émotions. Pleurer dans les bras d’une cardinale ou hurler lors d’une perquisition tournant à l’eau de boudin furent deux indices majeurs qui lui indiquèrent que toutes ces années de dissimulation commençaient à porter leur contre-coup, mais cela n’était pas suffisant pour faire de Wilgeforte quelqu’un d’affable — au contraire. D’un autre côté, les luttes que la préfète menait quotidiennement avaient, elles, tendance à la rendre de plus en plus blasée.

Toujours était-il que la Sicilienne commençait à se demander si elle avait bien fait d’emménager à la Villa. La vie y était si douce qu’elle avait encore moins de raison d’en sortir : le bâtiment en lui-même était splendide, et, surtout, il y avait Mathurine. La prude noble sicilienne s’était prise d’amitié pour cette rude paysanne française.
Ce jour-là, précisément, la gouvernante fit irruption dans la salle d’eaux où Wilgeforte prenait son quatrième bain de la journée.


M’seigneur, y’a une noble qui demande à être reçue par… ben par vous.
Une noble, dis-tu ? Je n’attends personne à cette heure-ci. Comment a-t-elle eu mon adresse ? C’est une haute noble, au moins ?
Ben, elle m’a dit qu’elle était dame… Dame de congère, j’crois… Et puis d’un aut’ truc aussi… Elle s’appelle Aléanore et a un nom impossib’… Jonglons Patatrac ? Qué’q’chose comme c’la…
Une dame, qui veut que je la reçoive sans m’en demander la faveur par missive auparavant ? Soit c’est urgentissime, soit c’est une malpolie. Dans les deux cas, j’ai bien envie de lui parler. Introduis-la dans le salon Ophélia, je la rejoins dans quelques instants.

Un bon quart d’heure plus tard, c’est une Sicilienne impeccablement coiffée, maquillée et habillée qui entra dans le salon où Nore patientait. Elle s’avança vers elle et lui tendait son émeraude.

Pax vobiscum.
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Aleanore



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MessagePosté le: Jeu Juin 10, 2010 6:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pas à un seul moment, Aléanore ne s’était dit qu’elle dérangeait, pas un seul instant, l’idée de prévenir de son arrivée l’avait effleurée, et pourtant quand la servante les fait entrer et leur dit qu’elle va prévenir leur « hôte » de leur arrivée, une impression d’être de trop, d’être malpolie la prend à la gorge. Aurait-elle supporté que l’on fasse de même à Concèze et à Thias ? Jamais, son cocon terrestre est sien, et nul ne peut y poser le pied sans avoir rempli les formulaires b-286-34 et e-197-04, certaines personnes mises à part. Quand l’anneau est tendu et que les lèvres purpurines se posent dessus, Aléanore rougit de son audace.

-« Monseigneur. »

Elle se relève, la jeune fille, hésitante, rougissant comme jamais un homme n’a su la faire rougir quel qu’il soit, quelque soit le propos tenu, rougissant parce qu’elle est prise en faute pour un membre de l’Eglise, rougissant comme elle le faisait quand la mère supérieure au couvent des Carmes la trouvait entrain de préparer une bêtise, enfant. La tête est baissée, humblement, honteusement même, alors même que sa bâtardise ne l’avait jamais fait courber la tête en société.

-« Excusez-moi pour cette intrusion fort discourtoise.. Monseigneur, j’aurais voulu que vous preniez en confession. »

L’urgence de la chose perce dans le timbre tremblant de la jeune fille, l’importance des pêchés la bouleversent, espérait-elle vraiment vivre longtemps comme cela ? Depuis plusieurs nuits, les cauchemars ne lui laissent pas de répit, il faut que cela cesse et que son âme retrouve la paix.

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Sainte Wilgeforte



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MessagePosté le: Ven Juin 11, 2010 2:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Wilgeforte, intriguée, observa son hôte. L’excellent respect de la jeune femme baisant son anneau et l’appelant selon l’exact titre que l’étiquette lui donnait contrastait avec la première impression de Wilgeforte. « Soit c’est urgentissime, soit c’est une malpolie. », avait dit Wilgeforte à Mathurine. Devant l’évidente gêne de la jeune fille rougissante — rougir ! ces nordistes n’avaient décidément pas eu la même éducation qu’elle, la Sicilienne se fardant constamment des poudres les plus blanches afin de rester pâle en toute circonstance —, Wilgeforte conclut fort aisément que Nore avait à lui parler d’affaires graves, ne souffrant aucun délai imposé par une arrivée dûment annoncée. Wilgeforte regretta même un instant — un très court instant, certes, mais un instant tout de même — d’avoir tant fait patienter l’Angevine.

Excusez-moi pour cette intrusion fort discourtoise.. Monseigneur, j’aurais voulu que vous preniez en confession.

« C’est une plaisanterie ? » Voilà ce que Wilgeforte brûlait de répondre à Nore. On la tirait de son harassant travail d’administration pour demander une confession, et ce sans même penser à se présenter convenablement ? Car la jeune femme n’avait toujours pas donné son nom, ce qui était un manquement supplémentaire.
Mais Wilgeforte se rendit compte que réagir brutalement irait à l’encontre des préceptes ecclésiastiques fondamentaux : son sacerdoce s’orientait de plus en plus vers des tâches où elle serait peu amenée à fréquenter les fidèles, et cela était regrettable — elle le pensait sincèrement, bien qu’elle ne se démenait point pour changer cet état de fait. Cependant, refuser serait un manquement grave à sa fonction, et serait pécher.
Wilgeforte fut ensuite tentée de dire quelque chose du genre « Mais bien sûr, mon enfant. Cependant, pourriez-vous auparavant me dire à qui j’ai affaire ? », mais elle comprit que cette froideur rendrait la confession très délicate par la suite. Par ailleurs, elle aurait tout le loisir de questionner la jeune femme lorsqu’elle l’entendrait.


Mais bien sûr, mon enfant. Suivez-moi donc jusqu’à ma petite chapelle, laquelle est munie d’un confessionnal, répondit donc la Sicilienne d’une voix certes sans chaleur — il ne fallait tout de même pas trop lui en demander — mais cependant sans aucune animosité.

Arrivée là, elle prit place et invita son hôte à faire de même. Elle fut alors tentée de lancer l’assaut des questions qu’elle brûlait de poser à la jeune inconnue, mais elle s’en garda, se remémorant qu’une confession était avant tout un exercice d’écoute. Elle se contenta donc de lancer un :

Je vous écoute.
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Aleanore



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MessagePosté le: Lun Juin 14, 2010 4:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La honte, d’où vient la honte ? Ce sentiment diffus que ce que l’on fait n’est pas conforme à la moralité, à certains principes, à une normalité qui n’a de bien fondé que la société et ses mœurs. C’est la honte qui pousse Aléanore à suivre la sicilienne sans broncher, seul mot s’échappant des lèvres habituellement rouges de vie, et pâles en ce moment.

-« Merci .. »

Et de suivre Wilgeforte jusqu’à la petite chapelle pour gagner le confessionnal, le rouge a quitté les joues, gagnées par un teint cireux, elles y sont, tout va débuter et la phrase quasi-traditionnelle est énoncée, marquant le début des festivités. Alors la voix d’ordinaire chantante de la novice limousine, se fait atone, mue par le simple désir d’exorciser les craintes et horreurs qui la gagnent chaque nuit quand l’opium n’a pas son rôle à jouer. Il faut tout reprendre par le début, même si l’absolution pour certains péchés a déjà été offerte.

-« Je ne vous apprends rien si de part le fait que je m’appelle Aléanore Jagellon Alterac, je suis bâtarde et par conséquent le fruit du péché d’adultère. J’ai passé quatre années au couvent des carmes de Limoges, quatre années durant lesquelles la voie de l’Eglise me semblait être l’accomplissement d’une vie. Je voulais être Grande Inquisitrice à l’époque, et je n’étais pas la seule, la sœur Maria-Dolores aussi, et une autre novice, du nom de Constance. Tout allait bien, jusqu’au jour où nous avons assisté à une scène d’une vulgarité sans précédent, une sœur converse s’adonnant à une pratique révoltante. Bien sur que nous avions déjà entendu certains gémissements dans les dortoirs, vous n’êtes pas sans savoir ce que la promiscuité peut faire faire à certaines âmes faibles, mais là .. Elle faisait .. Ca, avec un cierge .. Un cierge fait de cire bénie, un de ceux que l’on fait pour trôner sur l’autel.. Nous l’avons attirée dans les jardins où Constance et moi-même avions allumé un bucher, et comme lu dans les manuscrits traitant de l’inquisition, nous l’avons interrogée, à aucun moment, elle n’a voulu demander pardon au Très-Haut. Alors nous l’avons brulée pour libérer son âme du péché. » Un instant, la jeune fille se rappelle les flammes léchant le corps de l’impie, et de nouveau, les noisettes s’assombrissent. « Il y avait un frère lai que le couvent hébergeait à cette époque, il n’est resté que très peu de temps, et quand il a appris l’histoire, une violente dispute a eu lieu, opposant Mère Ortense et lui concernant notre geste qu’il a qualifié d’irresponsable et monstrueux, prétextant que l’enfer est pavé de bonnes intentions.. Aller en Enfer .. Parce que nous avions puni une sacrilège ? » Oui, c’est donc cela qui inquiète tant Aléanore, l’Enfer Lunaire. « Mais la Mère supérieure nous a entendu en confession et donné l’absolution pour cela, d’autant plus que quelques temps après, je quittais le couvent pour rejoindre ma famille. Et tout a commencé … »

Les mains gantées sont observées sans mot dire, laissant le silence emplir son esprit, pour faire le tri dans les évènements, retrouver les faits clairement sans se laisser envahir par la colère ou la haine. Les gants sont ôtés, les ongles taillés en pointe contemplés un instant, la renvoyant à un moment où ces ongles était couverts de sang.

-« Je l’ai rencontré en gagnant la Bourgogne avec mes parents, nous nous aimions, enfin, je pensais l’aimer, l’amour n’est-il pas le sens même de la vie selon Oane ? Puis les choses se sont enchainées si vite, nous nous sommes disputés à propos d’un de mes choix, je voulais gagner le Saint Empire Germanique avec les armées croisées pour suivre la duchesse Fitzounette de Dénéré-Penthièvre, et lui, la haïssait.. Une énième dispute entre nous, cela aurait du me mettre sur la voie. » Oui, et l’inciter à ne plus jamais le revoir. « J’ai vu en Franche-Comté des choses atroces, des hommes insultant la foy aristotélicienne, intimant aux saintes armées de quitter les lieux comme si elles n’avaient été que de vulgaires troupes de mercenaires. J’y ai tué un homme pour la première fois .. Je n’ai aucune excuse .. J’étais à bout de nerfs et la colère a fait son office, comme j’ai prié Saint Gabriel pour qu’il m’aide à faire preuve de tempérance dans mes propos, dans mes gestes. Pour gagner peut être la clémence du Très-Haut, j’ai recueilli un petit orphelin mendiant dans les rues de Dole qui est maintenant mon cocher et qui se porte fort bien, ma foi. Puis las de toutes ces hypocrisies, nous avons rejoint la Bourgogne, où il m’attendait. »

Et où l’horreur a commencé..

-« Cela n’aurait jamais du arriver .. J’aurais mieux fait de le fuir, de me dire que nos précédentes querelles n’étaient qu’un avant-goût de ce qu’il était capable de faire. Et à mon retour, il m’a entrainée dans une auberge, je l’ai suivi, je pensais qu’il pourrait changer, moi aussi, je m’accrochais à ce principe d’Amour, encore .. Naïvement peut être, et tout a viré au cauchemar, nous nous sommes encore une fois disputés et il .. m’a .. » Laisser les sentiments prendre le dessus ou se réfugier derrière un mur de froideur et de raison.. « Je ne suis plus vierge, par la force des choses ou d’un homme.. »

Les mains sont tordues pour dissiper la rage sourde qui la gagne, pour calmer l’horreur qui monte crescendo, les tremblements du corps libérés dans une seule jambe qui s’agite, le pied tapote inlassablement le sol du confessionnal. Et elle reprend sans s’arrêter pour se décharger du poids de l’horreur.

-« J’ai perdu la tête, et un des hommes qui avaient assisté à notre venue dans l’auberge m’a rejoint peut être pour me donner des nouvelles de celui qu’il pensait être mon promis et il l’était .. avant .. La dague qui avait servi à déchirer mon corsage a fini dans le corps de cet homme, de cet innocent, j’étais comme folle, j’aurais pu mourir de cette folie .. De me dire que j’étais souillée .. définitivement perdue pour le mariage .. s’ajoute à cela ma bâtardise, ce jour, j’avais son sang sur les mains, le mien et celui d’un inconnu se mêlaient sur mes vêtements. Dieu me pardonne. » La bouche entrouverte essaye de glaner l’air ambiant pour évacuer l’horreur de ses gestes révélés enfin dans toute leur splendeur à une parfaite inconnue. « J’ai quitté la Bourgogne, suivant la Duchesse de Chasteau en Anjou et celle de Chasteau-Gonthier. Tout aurait pu aller mieux.. Mais cette pénible impression d’avoir été jouée par un homme persistait et j’ai rencontré un homme connu de bien des personnes.. Le chef des mercenaires de la Zoko .. »

Unique sourire, à moitié tendre, à moitié froid, elle pourrait le remercier pour ce qu’il lui a permis de faire, pour cette impression qu’il lui a donnée de pouvoir être forte.

-« Il m’a appris bien des choses, et m’a poussée à en faire d’autant plus .. D’autres sont morts .. Jamais Lui.. Malgré ce désir de vengeance .. Je n’en peux plus Monseigneur .. Ces morts me hantent, je voudrais tellement pouvoir les oublier et surtout oublier ce qui s’est passé, avancer malgré ce qu’il m’a fait et ce que ma faiblesse a engendré.. »

Les lèvres tremblent, lentement les ongles ont déchiqueté les gants fins posés sur les jambes.

-« Me donnerez-vous l’absolution Monseigneur malgré l’horreur de mes actes ? »

Suppliante Aléanore qui voit en ces quelques mots une possibilité de fuite à toutes les horreurs qui font son quotidien.
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]Je pétitionne pour qu'il y ait des coeurs dans les smileys du fora de Rome, d'abord ! Toi aussi, rejoins nous !
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Sainte Wilgeforte



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MessagePosté le: Ven Juin 18, 2010 11:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

La Sicilienne avait coutume de dire que son temps était également partagé entre lecture, écriture, parole et écoute et qu’aucune de ces quatre activités avait sa préférence par rapport aux autres. Et cela était vrai. Wilgeforte n’aimait pas les gens, cela était un autre fait. Cependant, elle aimait entendre des fidèles en confession : cela lui donnait l’illusion de la proximité et de l’assistance directe — tout le contraire de ce qu’elle faisait dans une des 27 préfectures romaines dont elle était membre.

Je vous écoute.

Tel fut le top départ donné par Wilgeforte. Le flot de parole qui s’ensuivit la surprit d’autant plus que, jusque lors, la jeune noble avait semblé des plus mal à l’aise. La simple entrée dans une chapelle était-elle parvenue à la détendre ? Cette possibilité s’évanouit vite pour laisser place à celle qui s’imposa au fil et à mesure du récit de Nore : elle brûlait d’envie de se confesser. Voilà pourquoi elle avait parcouru tant de lieues, voilà pourquoi elle s’était présentée discourtoisement, voilà pourquoi, enfin, elle parla tant.

Des choses atroces, Wilgeforte en avaient entendues. Certaines étaient bien plus impressionnantes que ce que Nore confessa. Ce qui frappa la Sicilienne, ce fut le nombre de choses dont l’Angevine parla. Les péchés mais également les revirements de destin semblaient avoir jonché la vie de la pourtant très jeune femme.


Me donnerez-vous l’absolution Monseigneur malgré l’horreur de mes actes ?

Et voilà qui confirmait toutes les présomptions. Wilgeforte aurait pu être grisée par l’immense responsabilité qui lui incombait, mais, étrangement, elle fut plutôt mal à l’aise face à cette supplique de la jeune noble. Sans doute parce qu’elle-même ne savait pas si elle devait y accéder.

Eh bien, dans un premier temps, prononça la Sicilienne de sa voix froide et un peu traînante, je vous dirai que se confesser et un premier pas vers le salut. Ensuite, l’absolution peut être donnée après repentir, à condition que celui-ci ne soit pas feint : Dieu nous pardonne nos erreurs à condition que notre repentir soit sincère. Parcourir tant de lieux pour se faire entendre en confession me semble être un acte de foi. Cependant, en dehors de l’absolution seule, je ne vous ai pas entendue parler de regrets. En avez-vous ?
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