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Kad



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MessagePosté le: Ven Avr 16, 2010 12:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je transfère mon post initialement envoyé au fort San Angelo. Pas le temps de relire mais je dépose avant que LJD Wilge ne fasse craquer ma boite à MP et j'édite demain si besoin de mettre en conformité avec le RP =)

Par cette fraiche soirée, seul le Créateur avait connaissance du dénouement de cette triste affaire : la libération de Monseigneur Wilgeforte de Torretta-Granitola. L'azayes préférait l'appeler la donzelle à la face blanche comme une croupe de vierge. Mais qu'importe. Elle avait d'ailleurs refusé les mixtures médicinales qu'il s'administrait quotidiennement via le fondement. Cette potion secrète et prisée, il la lui avait généreusement proposée, vantant la bonne condition physique qui l'habitait en dépit de son âge avancé. Elle avait refusé. Pure sottise, mais soit. Qu'elle reste pâle comme le lion ailé du Saint Office.

Le vieux Préfet des Vidames avait troqué sa soutane contre des habits crasseux, espérant ainsi minimiser le danger d'être enlevé à son tour. Il se ferait passer pour un humble chanoine missionné par la Curie. Nichés derrière les colonnes de la façade du fort San Angelo se tenaient postés deux gardes épiscopaux venus prêter renfort. Un troisième se trouvait caché sous d'innombrables détritus, jetés à même le sol. Le cardinal avait du lui promettre que sa solde serait doublée pour qu'il accepte la planque. Le don de soi, toussi toussa... Plus de valeur chez cette jeunesse décadente, Rome ne tournait qu'au son des écus trébuchants.

Certes, les consignes étaient claires. Il fallait venir seul. Pour autant, le cardinal n'avait nulle intention d'appréhender le faquin. Il ne souhaitait rien d'autre que récupérer le Préfet en un morceau fonctionnel. On en était plus à un œil près. Les congrégations devaient tourner. Faisant les cent pas sur la vaste place desservant le fort San Angelo, il attendait impatiemment la venue du brigand. Scrutant les alentours, il ne décelait pour l'heure aucune silhouette familière. A moins que, dans l'obscurité de cette ruelle, au loin, ce drap flottant ne soit la cape de l'un(e?) des empourpré(e?)s devant le rejoindre...

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Seriella
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MessagePosté le: Sam Avr 17, 2010 10:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Elle n'avait pas eu besoin de se déguiser pour passer inaperçue. Seriella avait l'habitude de ne pas s'habiller selon sa condition, et aimait se vêtir de ses vieilles robes passe partout. Cela lui avait déjà apporter quelques désagréments avait quelque garde épiscopal bas de plafond et trop zélé; mais aujourd'hui cela allait lui servir. Il valait mieux ne pas attirer l'attention.

Elle n'avait strictement aucun plan en tête, n'ayant réussi à réunir en tout et pour tout que 83 écus et 67 cents. M'enfin bon elle comptait sur ses paroles persuasives, et peut être son décolleté. Au pire elle pourrait offrir quelques entrées aux étuves et à ses nombreux services.

Enroulée dans une cape, parce que quand même il faisait froid, elle approcha du fort San Angelo et s'arrêta. En fait elle ne savait pas trop quoi faire, maintenant qu'elle était devant. Le gars allait sortir ?
Elle repéra une espèce de vieux clodo qui traînait là, et l'observa du coin de l'oeil. Comme si c'était à fait normal, elle se mit à battre le pavé l'air de rien, en gardant toujours un oeil sur l'homme - qui ne ressemblait vraiment à rien - c'était louche. Avec une tronche comme ça, c'était peut être le ravisseur ?

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Kad



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MessagePosté le: Dim Avr 18, 2010 6:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Point de pourpre à l'horizon mais une paire de nibards à en faire rougir les collines de Rome. Une fille de joie venue monnayer ses brioches, comme il en trainait de toute part aux abords du Fort San Angelo. Il fallait reconnaitre que certains gardes, sitôt le service achevé... Bref, largement de quoi se payer le pain ou le maïs quotidien. Elle conservait ses distances, arpentant le pavé en le gardant à l'œil. Il n'avait guère l'habitude qu'on l'aguiche ainsi. Il en était même profondément choqué ! La soutane le protégeait d'ailleurs de ce genre d'attitude indésirable. Mais il n'en portait point pour cette mission...

Certes, en dépit de son âge avancé, il demeurait bel homme, portant à merveille l'habit liturgique comme le plastron. Ces regards persistants... Il n'y avait la que juste reconnaissance des joyeux attributs dont l'avait doté le Créateur.

Tant généreux que désireux de ne point faire prendre le moindre risque à cette bien brave pouliche, il lui lança le sou en braillant :


Tient ma belle, prend cet écu et va trainer ton cul ailleurs.

Ce à quoi il ajouta derechef :

Allez, zou, va racoler plus loin ou je fais appeler la garde !
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Seriella
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MessagePosté le: Dim Avr 18, 2010 10:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Instinctivement, mûe par quelque vieux réflexe, elle ramassa le sou et le glissa dans son décolleté. Visiblement l'âge ne laissait pas de traces sur son corps et ce vieil ivrogne avait bon goût.

Ce qui ne l'empêcha pas de brailler telle une mégère


Hé dis donc vieux pochtron, va donc cuver ton litron sous un pont ouais ! Dégage voir les abords du fort, j'attends quelqu'un !

Ce faisant elle s'était rapprochée.

La garde aura vite fait de dégager un gueux comme toi et... Ce gros pif rouge ne lui était pas inconnu, elle l'avait déjà vu trôner ailleurs que dans cette ruelle.

Hé ! Z'êtes le gros Roger, celui qui se pinte toujours à la table de gauche à la taverne "Sainte Nitouche, j'y touche" ?
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Aranwae



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MessagePosté le: Lun Avr 19, 2010 9:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il eut couru sy tant qu'il ne presta guère attention au sang quy jà abondait sur sa face. Il s'arrêta pour jauger de la distance restante. Foy que la belle sicilienne resta encor en vie afin qu'il finisse son enseignement. Elle estoit son élève et il ne pouvait voir en elle une amye. Il savait qu'un lien s'estoit noué entre eux. Un lien fort, indestructible, empreint d'un profond respect réciproque comme il peut en naitre souvent entre un maitre et son élève. Pourtant ny l'un ny l'autre ne l'avoit voulu et n'avoit favorisé cela. Mais ils évoluaient en des sphères similaires et se voyaient souvent en Rome aussy leur rapprochement se fit naturellement.

Pourtant, Aranwaë n'en avoit nullement eut conscience jusqu'à ceste sombre découverte sur la place d'Aristote aux costes de Sériella. Il avoit bien odit quelques rumeurs sur Wilgeforte mais femme sy brillante attisait forcément ragots bas et mesquins aussy il n'en avoit cure. Mais là, voyant par luy mesme l'organe morne, il avoit eut en horreur toute sa passivité.
Wilgeforte estoit en danger et luy fut touché en sa chair propre comme sy se fusse son oeil quy fut arraché de son estre.


C'est mon sang ?!!!

Dit-il enfin, comme s'il venait de s'en apercevoir, goustant le liquide amer coulant sur la commissure de ses lèvres. L'orbite gauche de son oeil et une partie de sa pommette avaient litéralement explosé sous l'impact du coffret. Sous le coup de l'adrénaline, Aranwaë n'avoit rien sentit mais orain, la grévance se faisoit ressentir et il ne put retenir ces quelques mots malheureux.

Maudite sicilienne !!!

Hé ! Z'êtes le gros Roger, celui qui se pinte toujours à la table de gauche à la taverne "Sainte Nitouche, j'y touche" ?

Une voix familière se fit odir par devers la rue voisine.

Sériella ?

Il arpenta prudemment la ruelle adjacente et vit là une vacelle appétissante et un vieux bougre décati s'invectivant. Elle estoit belle et ses atours particulièrement aguichants. Il sourit à ceste pensée... Puy alla les enjoindre avec son précieux coffret sous le bras.
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Kad



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MessagePosté le: Jeu Avr 22, 2010 12:33 am    Sujet du message: Répondre en citant

Vieux pochtron ? Cuver son litron sous un pont ? Par le Saint Cornichon, il était démasqué en dépit de son déguisement. Il était absolument évident et incontestable que toutes les filles de Rome connaissaient chaque trait de son visage et ne rêvaient que de lui, notamment ces pauvres donzelles qui ne connaissaient que la barbarie du rapport charnel monnayé. Et le comportement de la tapineuse ne trompait point. Tandis qu'il grattait frénétiquement la magnifique verrue ornant sa joue gauche, elle se rapprochait, toujours et encore, attirée vers lui comme une pie se jette sur quelque relique dorée, évoquant tant une taverne dont il devait être coutumier qu'un surnom pour le moins familier. De la à déterminer si la gagneuse - Dieu sait qu'elle d'vait ram'ner - avait raison, il en était bien incapable, tant il franchissait le seuil des bistrots plein comme une vache pour en ressortit rond comme un rond.

Échaudé par ce comportement appréciable mais non moins totalement inapproprié et dangereux en raison de la venue prochaine du ravisseur, il leva la main bien haut en l'air et couru dans sa direction, beuglant en prenant un fort accent bourguignon pour l'épouvaltier :


Vins lai coquine, moiè i vas t'donner la frrottée qu'y pourras plou t'serrvirr d'ton coul avaint lai Saint Trufaldini !

Il allait lui claquer la croupe aussi fort que frappèrent les éclairs et le tonnerre de la Punition lorsqu'il aperçu un inconnu en approche. Le ravisseur ! Déconcentré, son attaque frontale subit une faible hésitation. Se reprenant rapidement, il pensa avant tout à sauver la vie de la grognasse et poursuivit son mouvement.
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Seriella
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MessagePosté le: Sam Avr 24, 2010 3:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Rien n'est plus dangereux qu'un homme aviné, surtout si comme celui-là la bibine venait à manquer. Le pauvre gars ne devait avoir touché une femme depuis des années, elles ne devaient pas se presser au portillon, et il était évident qu'en la voyant l'envie était devenue trop forte.
Heureusement elle avait l'habitude de genre de bougre, et alors qu'il levait la main pour lui peloter les miches, elle se préparait à lui rendre la pareille un peu plus bas, et un peu plus fort.
Soudain son nom surgit des profondeurs de la nuit. Elle fut un instant décontenancé : le vieux Roger l'avait donc reconnu ? Pourtant elle faisait attention de rester incognito lorsqu'elle allait s'encanailler. Mais il sembla aussi surpris qu'elle et elle aperçut alors une silhouette sortant de l'ombre.

Il était à faire peur avec du sang plein le visage. Et surtout il la connaissait.

Toujours en position de défense, elle le regarda s'approcher sans oser bouger, et ce ne fut que lorsqu'il fut suffisamment prêt qu'elle reconnu son frère.


Fichtre Aranwae ??!! Mais... que fais-tu...
Mais qu'est-ce qu'il t'es donc arrivé ???

Fais attention, ce gueux semble assez agressif...

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Aranwae



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MessagePosté le: Lun Avr 26, 2010 1:37 am    Sujet du message: Répondre en citant

Il arriva à hauteur du couple improbable. Tenant d'un main le précieux coffret, il porta alors l'autre main à la ceinture ceignant son pourpoint afin de saisir le manche de son poignard. Sy d'aventure les mises en gardes de sa soeur estoient juste, le gros aviné s'en verra rendre gorge sur l'instant.

Hum...

Cherchant ses mots autant que ses esprits. Le sang coulant, l'effort se faisant, il se sentait faible et poinct estoit le moment de ferrailler avec un fredain.

J'ai réussi...

Se tournant vers le bougre tout en continuant à parler à Sériella. Sa verrue ne luy estoit poinct inconnue. Il avoit vu ce frappard à Rome... Mais où ?

Je... Tout ne s'est poinct fait sans mal, ma soeur...

La regardant fugitivement puy fixant à nouveau le vieil homme. Sa trogne luy estoit familière. N'estoit poinct l'un des gueux ayant trainé Jehan jusqu'à sa villa ce jeudi alors que ce niaiseux avoit par moultes reprises souillé ses affubles ? Oui... Il le cognoissait, c'est certain...

Ceste vilaine blessure se rappelera à moy de ceste fol vêpre pour encor fort long temps...

Faisant mine de tendre le coffret mais se ravisant.

Je te cognoisse toi !

Le mirant tel un inquisiteur.

Ouy ! Tes yeux de fouine avinée te trahissent !

Avançant le buste prêt à luy trancher la gorge, sa main toujours sur la garde.

Tu es... Tu es...

Ceste teste luy estoit familière. Ouy... Un d'Azayes assurément ! L'un de leur serviteur certainement !

Tu es un d'Azayes ! Ouy ! C'est cela, j'en suy sur !

Il lâcha le poignard, recouvrant son sourire ensanglanté, sa mine plus joviale et moins sanguinaire.

Il doit estre un des gueux de Thomas. Sa caspe me parlait mais je ne me remembrait plus de l'endroit. Nous pouvons avoir toute fiance en luy.

Dit il à Sériella, tout heureux d'avoir pu éviter nouvelle éffusion de sang, le sien le poussant jà à la nausée.

Quel est ton nom le vilain ? Tu sers Monseigneur Thomas d'Azayes, n'est ce pas ?

Sans attndre de response de la part du manant, il remit le coffret portant l'insigne de l'Ordre Lescurien à Sériella.

Voicy ma soeur le gage assurant la liberté de Wilgeforte. C'estoit un présent de Fra Giovanni da Fiesole, jourd’huis disparu.
Il s’agit là des croquis de la rénovation de l’abside de la Cathédrale du Prato, autrefoy nommée la Pieve di Santo Stefano.


Aranwaë en parla soudain avec passion, comme sy le lieu et les circonstances luy estoient estrangiers, se laissant emporté par l'ivresse d'un tel joyau entre ses mains de connaisseur.

Cela vaut bien 10000 écus aisément sy tant que le ruffian trouve bon acquéreur. Orain, nul ne peut sortir de ce que nous deviendrons s'il refuse le marché.

Puy, prenant un instant pour la regarder. Il sourit de plus belle.

Te voicy mômé comme une jovente ! Cela te change ma belle !

Dit il en plaisantant.

Sang-Dieu !

Il se tourna vers le gueux et porta la main à sa bouche, les yeux exhorbités, le menton s'en restant grand chu, la face livide de hontage.
La verrue !

Un d'Azayes, ouy, mais poinct un serviteur.

...

Nul mot ne sortit, sy tant qu'il soit honteux de ceste méprise épouvantable.
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Theobald



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MessagePosté le: Mar Mai 11, 2010 1:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les deux jours avaient passé, longs, dans un silence quasi complet pour le jeune brun qui n’était pas resté en compagnie de sa captive à présent aveugle, s’étant contenté de lui donner un peu à manger et à boire pour ne pas qu’elle lui claque entre les mains. Puis il était parti. Il avait flâné dans Rome, se faisant passer pour un fidèle en pèlerinage pour observer ce qu’il se passait dans la cité sans se faire remarquer. Une certaine agitation régnait en journée, mais il n’était pas vraiment persuadé qu’elle était due à la disparition de Monseigneur Wilgeforte. Mieux, il se doutait même que l’Eglise avait fait tout son possible pour étouffer l’affaire, pour qu’elle ne crée pas la panique parmi les fidèle. C’était le plus probable.
On aurait pu qualifier son comportement de méditation, il avait passé tout ce temps à réfléchir sur ses actes, passés et à venir, les paroles de la Sicilienne ayant semées un léger doute dans son cœur. Bien sûr, il savait que ce qu’il venait de faire était mal, qu’il le regretterait, mais il savait aussi qu’il faisait cela pour le bien, pour ouvrir les yeux au monde. Il se foutait au final de la demande de rançon, il souhaitait seulement les faire réagir. Mais comme tout homme, il avait une conscience morale lui aussi, et il ne tuerait pas cette femme car elle est l’une des rares à vouloir faire le bien, mais il voulait que tous pensent qu’il le ferait, pour les faire réagir.

Soudain, alors qu’il marchait dans la nuit, la fameuse nuit qu’indiquait l’échéance de la deuxième lettre, une cacophonie sans nom se fit entendre. Lui sursauta, et aussitôt prit sa dague dans sa main, sur ses gardes. A cette heure, un tel boucan était étrange, d’autant qu’il provenait de la direction où lui devait se rendre…On ne pouvait dire qu’une chose, ils n’étaient pas discrets et il ne fallait pas être bête pour deviner qu’il y avait plus qu’une personne qui l’attendait. Ils avaient donc décidé de ne pas respecter les conditions qu’il avait imposé. Soit.
Téméraire, il se mit à avancer en direction des éclats de voix, son étreinte sur sa dague se resserrant, prêt à frapper. Un sourire aux lèvres, lui qui aimait le risque, il était servi. S’engageant dans la ruelle menant au lieu de rendez vous qu’il avait convenu, lieu même d’où provenaient les bruits, les éclats de voix. Peut-être pensaient ils qu’il serait assez faible pour se faire avoir par des personnes incapables d‘être discrètes….Le ténébreux était quelqu’un d’entrainé, bien assez entrainé pour pouvoir se débarasser aisément de quelques personnes n’ayant jamais tenu une arme. Et, alors qu’il avançait précautionneusement dans la rue, de nombreuses images déferlaient dans sa tête.
Il n’avait jamais aimé tué, c’était un fait, pourtant il avait du parfois, par nécessité : quand il s’agissait d’une question de vie ou de mort. Pour arriver à ses fins aussi, parce que le bien ne se faisait jamais sans quelques sacrifices. Les seules personnes qu’il n’hésitait pas à tuer étaient les nobliaux véreux qui abusaient de leurs privilèges et à l’écoute des voix qui étaient amplifiées par la ruelle, les personnes qui causaient là n’avaient rien de nobles, sauf peut être un qui semblaient savoir parler un minimum.

Caché par la pénombre alentour, il observait la scène éclairée par la seule lumière du ciel. Un drôle de spectacle à vrai dire, trois personnes : un ivrogne qui semblait rond comme un cul de pelle, une catin qui semblait n’attendre qu’une chose et finalement, enfin, un homme qui ressemblait vaguement à un homme d’Eglise. Bien. De toute évidence, ces trois larrons ne seraient pas capables de lui mettre des bâtons dans les roues. Une femme, un clochard et un homme de Dieu qui par définition était contre la violence…Oui, il aimait bien être naïf le grand brun. Restait encore à savoir pourquoi ces trois là se retrouvaient exactement à l’endroit qu’il avait indiqué pour le rendez vous, simple coïncidence ou bien ? Déjà dans son esprit tout un tas de possibilités se formaient. C’est que sous ses trais de brigands déguisés, il était plutôt intelligent le bonhomme, et savait réfléchir. Peut-être l’homme d’Eglise avait il voulu profiter des charmes de la catin et, essayant de trouver un coin calme où ils ne risquaient pas d’être dérangés, étaient tombés sur l’ivrogne en train de picoler et, la catin, risquant de perdre de l’argent, s’était énervée après lui en lui disant de dégager. Ca paraissait la possibilité la plus plausible. Et puis ici, c’était un endroit relativement calme -d’habitude- et, si lui le savait, alors d’autres devaient le savoir également.
Bref, il était temps de se dévoiler, récupérer l’argent et rentrer chez soi. Enfin, c’était ce qui était sensé avoir lieu si son plan était respecté, mais c’est bien connu, un plan n’est jamais suivi. A croire que l’homme adorait désobéir, c’était le problème quand le plan comportait deux partis distincts, là en l’occurrence lui et les hommes d’Eglise et tout le monde savait que l’Eglise est imprévisible autant qu’elle est incompétente. Lentement, il avança dans la faible lumière, son regard azur se posant sur celui qu’il soupçonnait d’être un homme d’Eglise alors qu’un sourire s’affichait sur son visage.


Z’êtes le cardinal qui doit m’payer ?
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Aranwae



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MessagePosté le: Mer Mai 12, 2010 6:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Se tournant prestement vers le nouveau venu, luy prestant guère plus d'attention.

Non mais un instant je vous prie ! Chacun son tour !

Se tournant vers Sériella

C'est... C'est... La verrue !!!

Montrant du doigt Kad, comme sy ce dernier ne pouvoit l'odir.

L'Eminence quoi !

Comme sy Sériella pouvoit lire en luy comme en un livre ouvert, cequy, à sa teste, n'estoit poinct certain.

Se retournant vers le nouveau, le jaugeant rapidement, prenant garde à ne poinct luy laisser à portée le précieux coffret qu'il tenoit en ses mains.


Vous... Vous... Vous ne le reconnaissez poinct ?

Montrant encor Kad comme sy ce dernier ne pouvoit toujours poinct odir ses propos.

Regardez bien ! La verrue ! Là !

La montrant du doigt tel un enfançon.

Quand mesme ?

Regardant alors Sériella et le nouveau venu d'un air complice comme sy l'un et l'autre avoient enfin reconnu le poivrot.

KAD !!!

Haussant les espaule comme s'il estoit le seul des trois à avoir un soupçon d'intelligence, Sériella et le maraud en estant dépourvus, luy n'en ayant poinct beaucoup non plus au vu de ses agissements pour le moins surprenant.
Se rendant compte alors du grotesque de la situation, il repris un peu de contenance et se mit entre l'homme et les deux prélats. Tenant le coffret d'un bras, il chercha discrètement le manche de son poignard à la ceinture de son pourpoint de l'autre main, quelque fois que le bougre ne se laissa poinct convaincre de leurs bonnes intentions.


Je suy Monseigneur Aranwaë d'Ellan Dunedain, prélat romain. Vous avez derrière moy deux des plus illustres prélats que Rome ait connue : Son Eminence Sériella de Bernouville et Son Eminence Cyril Kad d'Azayes. Et vous, quy este vous Sieur ?

Ils savoient tous la response mais il fallait bien détourner l'attention de chacun après s'estre ridiculisé de la sorte.
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Seriella
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MessagePosté le: Mer Mai 12, 2010 11:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Seriella n'eut pas vraiment le temps de se remettre de sa surprise de voir un coffre aux armoiries de l'OL dans ses mains. Surtout qu'il n'était pas léger. Aranwae semblait maintenant livide car il avait découvert une verrue sur la face du faquin.

La verrue !

Ben oui c'est une verrue... c'est dégueu mais t'es pas obligé t'y toucher non plus... Faudra quand même dire à Bombadil de faire laver ses gens un peu, il pue celui-là...

Sur ce, un jeune homme vint interrompre leurs échanges courtois. Elle pouffa de rire.

Aran ? Cardinal ? Mouhahah... nan c'est pas lui nan...

Et refermant le cercle, elle se concentra sur son ami qui avait décidément un comportement étrange.

C'est... C'est... La verrue !!!

Oui oui ça va j'ai compris, c'est une verrue bon.

L'Eminence quoi !

Mais tais-toi donc, je suis là incognito je te rappelle. Appelle moi Seriella ça suffira.

Regardez bien ! La verrue ! Là !

Sans façon c'est quand même pas très ragoûtant.

KAD !!!

Silence.
Elle détailla le soulard du coin de l'oeil. Visiblement le coup reçu sur chef de son frère était plus important qu'elle ne l'avait crû.

Mais il confirma ses dires extravagants en les présentant à celui qui - il ne fallait pas être bien finaud pour comprendre - avait arraché 2 yeux à Wilgeforte.

Elle se prit le front entre les mains. Pour deux raisons. Tout d'abord, c'en était fini de la discrétion et de l'incognito, Aranwae semblait tout fier d'étaler leurs identités ainsi.
Et ensuite elle s'était rendu compte qu'il avait raison. Ce gros pif appartenait sans nul doute à son compagnon de Curie Kad d'Azayes.

Elle sifflota un air léger en se rapprochant de ce dernier.


Pas mal le déguisement, mais je vous avez reconnu dès le début évidement, je faisais diversion.

Petite pause.

Et heu... pour cette taverne... c'est un nom que j'ai entendu en confession, je n'y ai jamais mis les pieds évidement.
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Kad



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MessagePosté le: Mar Mai 25, 2010 7:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Gueux selon la vilaine. Monseigneur Thomas d'Azayes selon le prélat Aranwae. Héhé, une identification salvatrice qui lui évita le coup de poignard en pleine bedaine. Il ne put s'engouffrer dans cette faille pour autant. Sa verrue l'avait trahit ! Et quelle surprise que de découvrir face à lui une consœur empourprée et un évêque alors même qu'il se croyait en compagnie d'une catin et du vaurien.

Après quelques éloges de la sœur Seriella sur son odeur délicate, après que le frère Aranwae ait lapidé leurs couvertures, l'Azayes rétorqua à la jeune femme :


Ah, ainsi, vous m'aviez reconnu dès le début. Moi pas. Mais je suis flatté que d'apprendre que vous nourrissiez jusqu'alors de si tendres sentiments à mon égard. Pour autant, vous me pardonnerez de ne vous point honorer pour l'heure, ma douce, nous avons fort à faire.

Voila qu'il se retrouvait avec une groupie. Mais qu'allait il en faire ? Lui faire peur en évoquant la goulue picole pour qu'elle cesse de le harceler. Cet amour ne serait jamais réciproque. Ce serait un moment dur pour Seriella, mais mieux valait qu'elle ne se fasse aucune illusion sur leur relation.

Quant à la taverne en question, nous la débusquerons. Je vous y rincerai la trogne jusqu'à en repeindre les murs de liquide gastrique. Ce sera de surcroit l'occasion de parfaire votre culture des bistrots romains.

Il salua alors Monseigneur Aranwae puis porta toute son attention sur l'homme que ce dernier venait de rembarrer.

Fripouille, je suis ici présent en tant que représentant d'une large majorité des princes d'Eglise afin de vous faire part de notre décision quant à la libération de la sœur Wilgeforte.

Attendu qu'icelle est de longue date une fervente aristotélicienne, ayant de surcroit consacré son existence à notre céleste institution,
Attendu qu'icelle est estropiée et a de fait perdu de sa valeur,
Attendu que la Curie n'entend pas collaborer avec les sinistres rejetons
Il demeura en retrait en tenant son discours, à l'abri derrière Monseigneur Aranwae qui restait le meilleur rempart armé en présence inspirés par la bête sans nom,
Attendu que la Curie préfère dépenser ses écus pour pourfendre l'hérésie et délivrer l'humanité du mal plutôt que de dilapider son fond monétaire pour n'en sauver qu'une,

Nous, cardinaux que je suis amené à représenter, considérons que vous pouvez accomplir votre office et procéder à l'exécution de Monseigneur votre otage. Nous ne doutons point le moindre du monde que la désormais bienheureuse Wilgeforte entendra nos arguments et la remercions pour sa compréhension.


Marquant une courte pause dans la démonstration :

Néanmoins, outre les organes prélevés sur le corps de feue la bienheureuse Wilgeforte, et qui pourraient vous apporter quelques gains trébuchants au titre de reliques, vous ne serez guère gagnant. Aussi, dans notre infinie bonté, nous tenons à vous exposer une autre issue à ce regrettable incident.

Il s'empressa de poursuivre, sentant fort que Son Eminence Seriella et Monseigneur Aranwae ne partageraient pas son point de vue et tenteraient de contrecarrer le groupe qu'il était amené à représenter.

Monseigneur est a peine estropiée et n'a eu qu'une courte carrière au sein de notre Église. Aussi, je vous recommande chaudement de lui amputer quelques membres supplémentaires et de me la restituer sans attendre. Ainsi, conservant lesdits membres et lui laissant le temps de faire preuve de toutes ses potentialités, qui sait revêtir la pourpre cardinalice un jour lointain ou encore porter la tiare, ses reliques prendront en valeur et feront de vous l'homme le plus riche de la Création.

De conclure :

Vous avez donc le choix entre procéder à l'exécution de la bienheureuse ou investir durablement sur les reliques d'une Sainte en devenir, qui vous apporteront richesse et prospérité pour les siècles des siècles. Alors, qu'attendez vous ? C'est la chance de votre vie !
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Theobald



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MessagePosté le: Jeu Mai 27, 2010 8:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

On se foutait de lui. Ouvertement. Et ça avait l’air de l’amuser en plus. Il ne savait visiblement pas à qui il avait affaire, et le ténébreux sentait une rage sourde monter en lui de voir qu’on l’ignorait ainsi alors que c’était lui qui maitrisait les règles du jeu. Les laissant à leur délire visiblement dû à la peur qu’inspirait le mercenaire, il croisa ses bras sur son torse, les observant tour à tour afin de jauger quelle menace pèserait sur lui si jamais les trois personnes s’en prenaient à lui. D’après ses conclusions, il n’aurait aucun mal à se débarasser de la catin et de l’ivrogne, seul celui à qui il s’était adressé risquait de poser problème, il avait un truc qui se dégageait de lui et qui ne rassurait pas vraiment le jeune homme.
Enfin, on daigna lui montrer un peu d’attention, et le religieux fit les présentations qui surprirent Théo. Ainsi donc, la catin et l’ivrogne étaient des cardinaux. Quelle surprise. La colère monte d’un cran : il avait demandé à ce que la personne vienne seule et au lieu de ça il se retrouvait face à trois personnes étranges. Décidément rien ne se passait comme prévu, ça devait être l’utilisation même d’un plan : avoir une trame de départ, et être capable d’improviser lorsque cela devient nécessaire. C’était aussi ce qu’on appelait être mercenaire.

Maintenant, il s’apprêtait à prendre la parole pour se présenter à son tour même si cela était complètement inutile, mais encore une fois il n’y arriva pas. Coupé dans sa lancée par un cardinal. D’nos jours, même les religieux n’avaient plus de respect, dingue ça quand même. Tant pis, il écouta tout de même ce que celui qu’il prenait pour un ivrogne avait à dire. Il l’était peut-être finalement, vu les paroles qu’il tint. Il préférait donc laisser mourir Wilgeforte plutôt que verser une somme dérisoire pour Rome. Pire encore, il lui proposa une possibilité alternative, encore pire que la mort, qui consistait à amputer la pauvre femme qui n’avait rien demandé et lui rendre ensuite la liberté. Ce type servait Dieu ? Il n’avait aucun cœur, et Théo venait de trouver plus sadique que lui en la personne du serviteur de Dieu.
Le regard se pose sur lui, n’imaginant même pas l’image du corps de Wilgeforte découpé en morceau, froid, tempétueux. Il tenta néanmoins de garder un ton calme et neutre en s’adressant au cardinal, se doutant que s’il montrait la moindre trace de faiblesse, le trio n’hésiterait pas à se jeter sur lui. Choisir ses mots, avec diplomatie, afin de toucher du doigt ce qu’il souhaitait montrer.


Permettez moi donc de me présenter, pour répondre à la première question de Monseigneur le Prélat. Mon nom est inutile, sachez seulement que je suis mercenaire, et que je suis ici pour dénoncer l’inaction de ceux qui se disent hommes de bien.
Ma première remarque…Il me semble que les serviteurs du Très-Haut ne soient pas très cultivés, au point de ne pas savoir lire. En effet, j’avais bien noté une seule personne sur la lettre que je vous ai fait parvenir. Ne sauriez vous pas compter ?
Temps de pause, regard moqueur sur chacun avant de reprendre, plus sérieusement. Peu importe, là n’est pas l’important, je constate en tout cas.
Venons en à ce pour quoi je suis ici et qui nous intéresse, vous et moi. Ou plutôt, à ce qui ne vous intéresse pas, car de toute évidence, vous vous foutez complètement de ce qu’il peut advenir de la jeune femme que j’ai enlevé. Sachez que si j’ai agi ainsi, c’était pour vous donner une chance de prouver que vous n’êtes pas des lâches, que vous êtes vraiment ce que vous prétendez être. Vous dites accomplir la volonté du Très-Haut, en ne me payant pas et en me suggérant même de tuer ma captive, en réalité vous déchargez la responsabilité de VOS propres décisions sur le Très-Haut. Vous n’êtes que des hypocrites… Regard de dégoût qui se pose sur le d’Azayes, comme il aurait aimé pouvoir se jeter sur lui, là maintenant, et le saigner à blanc. Mais il avait autre chose à faire.

Continuer son petit discours déjà. Vous dites avoir mieux à faire avec cet argent ? Et quoi donc ?! Continuer à vous engraisser sur le dos des pauvres gens qui ont besoin de vous ? Vous me dégoutez, d’Azayes. Puis, plus bas : J’aurai aimé pouvoir vous avoir vous sous ma lame ce soir, je suis sûr que vous n’auriez pas tenu le même discours. Je prierai pour que le Très-Haut vous fasse vivre une épreuve similaire à ce qu’a déjà vécu Wilgeforte. Vous n’aurez pas la moitié de son courage. Vous êtes un peureux, et vous vous cachez derrière votre Prélat pour vous protéger. Mais j’exaucerai votre vœu. Le sang de ma captive souillera ma lame cette nuit.
Crachat à terre, comme pour se débarasser du dégoût que lui inspirait son interlocuteur.
Allez vous faire foutre, d’Azayes. Et soyez sûr que je n’oublierai pas votre nom. Protégez votre famille, car je la connais de nom, et je saurai vous montrer comme il est dur pour un homme, tout croyant qu’il soit, de craindre à chaque instant de sa vie qu’un tueur vienne s’en prendre à ceux qu’il aime.
Voilà, il avait fini. Maintenant, partir, s’en aller, oublier les paroles qu’avaient tenu cet homme, honte de la confiance que le peuple avait placé en l’Eglise. Resserrant son étreinte sur la dague, il recula d’un pas et se faufila à nouveau dans les ténèbres avant de reprendre à nouveau la parole, le mercenaire reprenant le dessus.
Je vais partir à présent, et ne vous avisez pas de me suivre si vous ne souhaitez pas voir votre sang couler sur les pavés…
Fait un pas de plus en arrière, sur ses gardes, près à réagir au moindre mouvement des trois personnes, les observant tout en continuant de reculer.
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Aranwae



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MessagePosté le: Jeu Mai 27, 2010 10:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Attends Mercenaire !

Aranwaë n'en avait cure de ce qu'il venoit d'odir. Sa détermination estoit sans faille et s'il devoit étriper le pauvre herre pour retrouver Wilgeforte, il le feroit sur l'hore. Son regard devint encor plus noir et insondable qu'à l'accoutumée. Il fit un pas vers le mercenaire telle une ombre menaçante, icelle la Mort elle mesme venant chercher les infortunés tombés au champ d'onnour.

Cecy est pour toi.

Il avait lâché la garde de son poignard afin de tendre à deux mains le coffre réhaussé du scel des lescuriens.

Dans ce coffre, tu trouveras les croquis de l'abside de la Pieve Di Stefano Santo jour d'huis nommée Cathédrale du Prato. Ces parchemins ont esté dessinés par Fra Giovanni da Fiesole, l'un des plus grands peintres de nostre temps. Il estoit mon amy et m'en avoit fait don lorsque nous estions ensembles à Florence. Ces parchemins ont une valeur inestimable et ils sont tiens sy tu les acceptes. C'estoit là bien peu comparé à l'amour que je porte à ma soeur Wilgeforte mais j'espère que tu en conçois la portée.

Aranwaë fit de nouveau un pas vers l'homme, le visage icelle au marbre froid des tombeaux, impassible, inanimé, tel iceluy d'une statue. Juste de ses yeux émanait une force sourde, une tempeste fol, une rage immense que le Mercenaire pouvait discerner. Ils estoient l'un et l'autre semblable, le sang de leurs victimes séchant sur leur affubles, le poids de leurs atrocités leur accablant les espaules.

Je ne me moque point de toi Mercenaire. Je ne suy poinct argenté malgré mon rang social. Nous sommes tous venus de nostre costé car nous aimons sincèrement nostre soeur Wilgeforte et sy pour la sauver tu devois prendre l'un den ous en échange, nous accepterions de suiance... J'accepterai de suiance...

Se ravisant, se gardant bien de parler au nom des deux autres.

Ouy, tu as mille foys raison en disant de nous que nous sommes hypocrite, Mercenaire. Car tous, nous avons des secrets à cacher. Je fus comme toi jadis, un assassin, et mes mains sont encor souillées du sang que j'ai fait coulé.

Peu importait l'auditoire, il fallait revoir Wilgeforte vivante...

Mon cuer n'estoit animé que par la vengeance et de nombreuses personnes sont tombées sous mon courroux. Alors je fantasie bien l'ire quy doit t'animer en ce moment et elle est mauvaise conseillère. Je te l'assure Mercenaire.

Aranwaë fit encor un pas vers le Mercenaire, venant presque au contact, n'estant plus qu'à un mètre de luy, le coffre les gardant de se froler. Il l'obligeait presque à reculer luy mesme. Au fil de ses paroles, son regard s'animait d'intentions moins belliqueuses, devenant alors plus lumineux, irisé de traits d'argent quy le rendait doux et rassurant. Sa posture également, instinctivement menaçante du fait de sa haute stature malgré sa morphologie longiligne, devint plus amicale afin de laisser le guerrier se radoucir de ses velléités.

J'ai renoncé à tout cela lorsque j'ai embrassé la Foy et s'estoit par amour que je suy icilieu devant toi. Ramènes nous Wilgeforte, je t'en conjure, car sy tu estoit là devant nous, s'estoit que ton cuer garde en luy par de bon que tu chéris secrètement. Un homme hideux et embrassant la cause du Sans Nom l'auroit occis sans mesme se soucier des réactions de ses pairs. Tu te soucis du sort de ta victime alors je te le dis, Mercenaire, nous aimons nostre soeur et te mandons humblement de nous permettre de le luy montrer.

A ces derniers mots, il auroit voulut se retourner pour foudroyer du regard le d'Azayes quy avoit osé jouer au plus fin avec iceluy quy portait la lame mais il n'en fit rien. Le danger estoit juste devant luy et sa gorge à présent à portée du bourreau. Elle estoit bien dégagée et le geste seroit vif et aisé. Bien sûr, Aranwaë attendait sa réaction et il en couterait au moribond de se vouloir intentions guerroyantes. Mais bon, nul ne savoit ce quy adviendrait...
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Le Dogme


Dernière édition par Aranwae le Sam Juin 19, 2010 12:17 am; édité 1 fois
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Seriella
Cardinal
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MessagePosté le: Lun Juin 14, 2010 4:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Seriella resta interloquée face aux paroles de son collègue d'Azayes. Le bougre lui faisait bel et bien du rentre dedans !
Si de son côté elle avait été dans un rôle depuis le début - ou presque - il semblait bien que de son côté ce fut naturel.

Après réflexion il est vrai que pour son âge, elle était encore avenante, mais elle n'avait pas imaginer que ses frères puissent se faire ainsi de fausses idées. C'est qu'il semblait y croire le pauvre. Elle s'éloigna courtoisement de quelques pas lorsqu'il commença à faire des projets sur la comète. Mieux valait lui faire comprendre dès à présent qu'il n'y avait aucun espoir.

C'est alors que s'enfonçant dans ses délires, il se fit porte parole d'une décision nullement collégiale, elle en resta bouche bée.

Il fallait répondre. Elle s'était éloignée de Kad, qui lui faisait quand même un peu peur, mais ne se rapprocha pas trop d'Aranwae non plus, qui n'était pas rassurant. Quant au mercenaire, n'en parlons pas. Elle était au final quelque peu isolée.


Heu... M'sieur Mercenaire permettez.

Alors tout d'abord... Moi je suis venue seule. Et lui aussi. Et sans doute que l'autre aussi. Comme quoi on sait lire.


Bon ça n'allait pas très loin comme argumentaire. Elle remarqua en fronçant les sourcils le sceau des lescuriens sur le coffre. Tiens donc un revenant...

Laissant l'affaire de côté, elle se concentra. La réponse de Kad avait semble-t-il fâché le bonhomme, ce qu'elle pouvait comprendre.


Heu... Précisions. Je ne suis pas du tout d'accord avec LUI Et elle tendit un doigt accusateur vers la verrue. Et emportée, de ce tourner vers elle (la verrue)

Mais ça va pas nan ????
Z'avez pas une tune d'accord, faut arrêter de tout dépenser en picole, mais j'aimerais récupérer la préfète moi !


J'en ai besoin pour mes confessions et tout ça.

Mais Sire Mercenaire, c'est également un peu facile de rejeter VOS responsabilités sur nous. C'est pas nous qui arrachons des yeux.
Mauvais chemin mauvais chemin cria une sorte de voix en elle.

Enfin tout ça pour dire que je suis plutôt d'accord avec lui Et le doigt désignait maintenant Aranwae
Par contre moi j'ai pas de coffre, j'ai heu... elle fureta dans sa bourse quelques écus si vous voulez... Je peux vous avoir du calva de la meilleure qualité sinon...

Elle allait attendre avant de lui proposer d'autres services, sinon Kad allait encore imaginer des choses et à son âge, c'était dangereux.
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SE Aaron lui même l'a dit : "C’est à regretter de n’être Lescurien de naissance" alors rejoignez nous.
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