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Ray de Boule

 
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Sainte Wilgeforte



Inscrit le: 17 Juil 2009
Messages: 6071

MessagePosté le: Dim Mar 21, 2010 9:13 pm    Sujet du message: Ray de Boule Répondre en citant




    Hagiographie du bienheureux Ray de Boule


    Ray, fils de Gontrand et Anémone de Boule, était curé de la paroisse de Montélimar au début du millénaire. Il était très proche de ses paroissiens, lesquels étaient impressionnés par la ferveur de leur berger. Ray était une personne fort active : il avait le sommeil et l’acédie en horreur. Souvent, il expliquait que le temps passé à dormir était du temps pendant lequel il ne convertissait pas grâce à ses prêches. Toujours aujourd’hui, il est de notoriété publique que sommeil et Ray de Boule ne font pas bon ménage. Grâce à son dynamisme, il convertit de nombreux villageois : tous voulaient rejoindre une Église dotée de ministres aussi dynamiques.

    Hélas, tous n’étaient pas aussi motivés que Ray de Boule, ce qui désespérait notre curé. Son unique défaut était d’ailleurs le peu de tolérance qu’il possédait pour les personnes un peu plus lentes que la moyenne. Ce défaut apparaissait surtout quand les attentes de ses paroissiens étaient contrariées par des formalités administratives. En ces temps, l’administration romaine n’était pas aussi développée qu’aujourd’hui, mais les formalités étaient tout de même écrasantes.

    Le hasard voulut que le supérieur de Ray de Boule, l’archevêque d’Avignon, soit un technocrate des plus absentéistes. Il était l’exact opposé de Ray : autant le jeune curé était réactif, autant le vieil et gras archevêque croyait dans le pouvoir de l’immobilisme et de la suradministration. L’archevêque vénérait la paperasse et passait le plus clair de son temps à publier décret sur décret : il jugeait le droit canon bien trop peu élaboré et bien trop simple. Cette attitude exaspérait Ray, mais le curé était respectueux de la hiérarchie et acceptait les décisions de son supérieur sans broncher.

    Cependant, un jour, Ray perdit son calme. L’archevêque avait publié, un an auparavant, un décret obligeant tout fidèle désirant se marier à se déplacer en personne au palais archiépiscopal d’Avignon afin d’y signer divers formulaires administratifs. Ray avait jugé cela stupide mais s’était bien gardé de faire le moindre commentaire. Or, ce jour-là, deux fiancés vinrent le trouver et lui expliquèrent qu’ils revenaient de leur sixième voyage en Avignon où, pour la sixième fois consécutive, ils avaient patienté des heures avant de s’entendre dire que l’archevêque était absent. Désespérés, ils hésitaient à présent à se marier clandestinement.

    Ray était furieux. Par son amour de la paperasse, l’archevêque avait réussi à dégoûter deux très pieux fidèles. Perdant totalement son sang-froid, il se dirigea vers Avignon à bride abattue. Arrivé au palais archiépiscopal, il demanda à être reçu sur-le-champ par l’archevêque. On lui répondit que c’était impossible, l’archevêque étant en conférence. Ray n’en eut cure et se dirigea à grandes enjambées vers le bureau de l’archevêque. Devant la porte de celui-ci, un petit bureau était installé, derrière lequel un clerc était assis. C’était le secrétaire particulier de l’archevêque. Lorsqu’il vit Ray s’avancer vers la porte, il se leva et s’interposa, disant qu’il faudrait lui passer sur le corps pour déranger l’archevêque en pleine conférence. Prenant le secrétaire au pied de la lettre et par le col de sa robe de bure, Ray le projeta à l’autre coin de la pièce afin de libérer le passage menant au bureau de l’archevêque. Le secrétaire avait plané tellement longtemps avant d’atterrir sur le sol qu’on aurait dit qu’il avait des ailes, qu’il volait. Cet épisode a donné le diction bien connu : « Ray de Boule te donne des aaaaaaaailes ! »

    Le passage ainsi libéré, Ray de Boule entra dans le bureau de l’archevêque et constata bien vite que celui-ci n’était pas occupé par une conférence mais bien par une sieste. Ray referma la porte violemment, réveillant ainsi l’archevêque, et entra dans une violente diatribe expliquant à l’archevêque que, sous son régime, les fidèles se désintéressait de l’Église, qu’il donnait une mauvaise image de la Sainte Institution et qu’il devait se ressaisir. Il le menaça également de donner sa démission tout en envoyant à Rome une longue lettre dans laquelle il expliquerait par le menu les agissements de l’archevêque. Celui-ci, inquiet pour sa carrière, fit jeter Ray dans les geôles de l’officialité épiscopale et s’apprêté à le juger pour insulte à un haut prélat.

    Quelques jours plus tard, l’archevêque d’Arles, dont Avignon est suffragant, vint dans la cellule où Ray était détenu prisonnier et lui expliqua qu’il avait eu vent, par le truchement de confidences du procureur épiscopal, des agissements de l’archevêque d’Avignon. Rome, immédiatement avertie, avait ordonné sa destitution : l’archevêque y était connu pour sa grande flagornerie, sa totale incompétence et son absentéisme notoire. L’archevêque félicita Ray pour son courage et sa piété. Il le prit sous son aile et le nomma rapidement vicaire général de la province d’Arles. Sous l’énergique impulsion de Ray de Boule, les formalités administratives se simplifièrent grandement et le temps de réaction diminua d’une manière spectaculaire.

    Aujourd’hui, Ray de Boule est le saint que l’on évoque devant les lenteurs administratives. Il n’est pas rare qu’un fonctionnaire lambinant entende « Avec Ray de Boule, ça aurait été plus vite ! » ou « N’oublie pas : Ray de Boule te donne des aaaaaaaailes ! »


    Traduit par mère Wilgeforte de Torretta-Granitola

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