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[RP] Villa Plantagenest
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Rehael



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MessagePosté le: Sam Oct 15, 2011 7:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Rehael s'avisa que Soeur Cunégonde avait déposée une cruche fumante sur un guéridon, sans doute pour pouvoir servir une fois tout le monde assemblé. Cependant, la troupe ne revenant pas, Rehael se leva pour servir la boisson dans deux tasse. Le service était décoré aux armes de la famille Plantagenêt.

La boisson chaude en question était une infusion de grains de gaillet gratterons, préalablement torréfiés puis réduis en poudre. Rehael en était friand, et cela le changeait des sempiternelles tisanes que lui servait la vieille Cunégonde, si on la laissait faire.

Il tendit sa tasse à Mordekaï, puis reprit sa place. Il laissa un silence s'installer, tandis qu'il porta la tasse à ses lèvres pour en boire quelques gorgées. La boisson était encore brulante.


J'ai beaucoup voyagé... J'ai traversé le Royaume et la partie francophone de l'Empire en long, en large, et en travers, durant mes voyages ou durant les dernières croisades. Lorsque je ne suis pas à Rome, je suis à Rouen, ou tout du moins en Normandie ou en Alençon, dont j'ai la charge spirituelle.

Il s'interrompit quelques instants, avant de reprendre.

Pour répondre à votre question et pour être tout à fait franc, je ne viens que rarement ici, lorsque j'y ai à faire ou une personne à rencontrer. Lorsque l'on fait don de sa personne à Dieu et à son Eglise, on finit parfois par laisser la fonction prendre le pas sur la personne.

Il laissa son regard fixer le feu crépitant, quelques instants, avant d'ajouter.

Vous avez donc voyagée en Orient ? Voila une autre chose qui n'est guère courante. Quand vous y êtes vous donc rendu, et à quelle occasion ?

Le Cardinal appuya imperceptiblement sur le mot "Quand", alors que son regard perçant se reportait sur Mordekaï.
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Mordekaï



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MessagePosté le: Sam Oct 15, 2011 11:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Elle tends la main et attrappe la tasse de ce breuvage que lui avait fait découvrir sa mère quelques temps auparavant.
Mmmm...une façon de renouer avec la nostalgie de ces moments passés ensemble, près d'un feu...associé aujourd'hui avec un autre bien joli instant.

Le liquide fumant indiquait une eau encore très chaude, elle préféra attendre un peu avant d'y tremper ses lèvres...contrairement à Rehael qui n'attendit pas, laissant un bref silence s'installer...petit répit, pour profiter...savourer de cette tranquillité.

Il répondit à ses questions...c'est ainsi qu'elle put constater qu'il était devenu Archevêque d'Alençon...

Tant de souvenirs de cet autre monde qu'elle avait quitté. Non seulement le milieu épiscopal, représenté en son esprit par la Tarentaise...ses premières armes, son diaconnat qu'elle avait passionnément aimé accomplir...Monseigneur Scarpia dont elle se demandait aujourd'hui si elle n'en n'avait pas un peu pincé pour sa mystique aura, qui lui avait fondu dessus le jour de son baptême en catastrophe...un baptême qui la marqua jusqu'aux os et la transforma, irrémédiablement. Et ses petites chicanes avec Monseigneur Néocor autrefois curé...
Et puis...la Normandie...elle était bien loin la Normandie...Bayeux...ses blés...son moulin...ses amis...

Elle sourit...décidément...que de sourires, à discuter avec cet homme si sérieux...qui à présent commence à rentrer dans les détails.

Elle n'allait pas tarder à devenir une pièce de Bourguignon prête à se faire cuisiner.
Mais, elle sera tendre sous la dent...car s'il l'assaisonnera à sa sauce, elle, ne le prendra pas pour un jambon.

Car elle pourrait mentir...elle pourrait répondre "Oh je suis allée voir ma grand-mère malade y à six mois, et j'ai rencontré un Sultan riche avec des palais et tout...et il a fait de moi sa sixième épouse..."

Mais elle ne mentira pas, non elle ne se jouera pas de lui. Elle avait trop d'estime...trop de respect. Et puis...ce serait ridicule de continuer de chercher la fuite comme une pleutre.
Ce n'est pas l'image qu'elle voulait lui donner s'il venait à découvrir le poteau rose ou tout pareil le pot aux roses...

Mais elle ne pouvait non plus répondre : "après la croisade du Béarn ma mère m'a faite assommée, puis elle a piraté mon bateau, puis m'a envoyée me faire vendre chez un gros boulet qui voulait que je lui fasse la danse du ventre et à qui elle a fait explosé son patio...après ça elle a du me droguer pendant des mois parce que j'ai pas voulu rentrer et j'ai des séquelles..."

Non.

Elle baissa les yeux, un instant silencieuse...puis lui répondit très calmement, droit dans les yeux :

Ma mère m'a faite cherchée en urgence, pour des problèmes qu'elle rencontrait. Ma mère habite à Jérusalem. Aussi, c'est là que je fus conduite.

Quand?

Elle assure son regard et tente de ne pas devenir bêtement nerveuse.

C'était...mmm...en mars elle rentrait de Pau...en avril? oui...les jonquilles perçaient.

C'était au début du printemps...il y à quelques temps...dans l'année 1458...

Elle restait un peu vague...elle ne livrait pas une vérité toute nue...mais elle ne mentait pas.
Après tout...s'il avait une idée, n'y avait-il pas aussi la probabilité qu'il l'ait oubliée? qu'elle se soit fanée dans le souvenir?

Elle ne voulut pas lâcher cependant sa propre préoccupation.
Aussi rebondit-elle ainsi :

Vous dites que vous pouvez finir parfois par "laisser la fonction prendre le pas sur la personne".
Vous ne vous sentez jamais seul? ne traversez-vous pas parfois des moments...à vide...


Serrer serrer, à tribord toute!! droit devant!!
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Rehael



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MessagePosté le: Dim Oct 16, 2011 12:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

Rehael but une troisième gorgée, puis une quatrième. Le breuvage était pourtant encore très chaud, mais il aimait le boire ainsi. Si certains pouvaient savourer une simple tasse pendant de longues minutes, Rehael avait tendance à la terminer rapidement. Non pas qu'il n'aimait prendre le temps, mais les moments de détentes s'étaient fait de plus en plus rares dans sa vie.

Mordekaï le questionnait beaucoup, un peu comme on prendrait des nouvelles d'une personne retrouvée après bien longtemps. Cela donnait une étrange impression au Cardinal. Il ne connaissait toujours pas le nom de son interlocutrice, et celle-ci semblait tantôt fuir, en esquivant ses questions ou en y répondant le plus vite possible, tantôt se rapprocher de lui.

Habituellement, il aurait probablement répondu à son interlocuteur que cela ne le regardait pas, mais il répondit pourtant avec sincérité.


Je suis seul comme je suis, et malgré cela je ne suis jamais seul. C'est un étrange paradoxe d'être constamment entouré et d'être pourtant seul.

Il esquissa un fin sourire, comme celui d'un malade au sujet d'une maladie depuis longtemps apprivoisée.

Il m'arrive de douter, naturellement, si c'est cela votre question, mais je n'ai pas de passage à vide comme certains pourraient déprimer. Il faut des épaules solides pour porter notre Eglise, même si cela nécessite souvent de s'effacer au profit de la charge qui m'incombe. Que se passerait il si, en pleine croisade, mon devoir était de prendre une décision urgente et que j'en devenais incapable ? Les conséquences seraient désastreuses. Je ne peux pas me permettre de penser d'abord à moi.

Si j'avais d'abord pensé à moi, j'aurai pu prendre femme et faire des enfants, travailler comme artisan dans une petite bourgade et me réaliser simplement. Au contraire j'ai fais le choix de me dédier au Créateur et, partant, de le faire passer avant ma modeste personne. Ce choix fut fait lors de mes voeux, même si je n'imaginais pas alors jusqu'a quel point cela serait vrai...


Sur ces mots, il quitta son fauteuil et fit quelques pas jusqu'a l'unique fenêtre de la pièce. Celle-ci donnait sur le jardin intérieur de la villa et sur le bassin dans lequel le prélat aimait à se baigner, même s'il ne se souvenait plus de la dernière fois ou il avait eu ce plaisir.

Vous ne m'avez pas répondu, tout à l'heure, lorsque je vous ai demandé votre nom.

Le silence retombait, rompu seulement par le crépitement du feu dans l'âtre.

Je vous demande cela parce que vous me rappelez étrangement quelqu'un que j'ai connu, il y a un certain temps. Vous lui ressemblez beaucoup, elle avait vos cheveux et aurait à peu près votre âge.

Nouveau silence... Le Cardinal se grattait doucement le menton. En cet instant il contemplait la nuit qui commençait à tomber, tournant toujours le dos à son interlocutrice.

Cette femme s'appelle Asphodelle.... Asphodelle di Cesarini.
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Mordekaï



Inscrit le: 05 Mar 2011
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MessagePosté le: Dim Oct 16, 2011 12:52 am    Sujet du message: Répondre en citant

Alors qu'il buvait sa tasse, elle-même se mit à faire de même...essayant de ne pas trop se propulser en avant dans la conversation...celle-ci pouvait ne pas tourner au pire, cela était inutile de s'inquiéter...
Dans le cas contraire.
..

Il faut des épaules solides pour porter notre Eglise, même si cela nécessite souvent de s'effacer au profit de la charge qui m'incombe. Que se passerait il si, en pleine croisade, mon devoir était de prendre une décision urgente et que j'en devenais incapable ? Les conséquences seraient désastreuses. Je ne peux pas me permettre de penser d'abord à moi.

Si j'avais d'abord pensé à moi, j'aurai pu prendre femme et faire des enfants, travailler comme artisan dans une petite bourgade et me réaliser simplement. Au contraire j'ai fais le choix de me dédier au Créateur et, partant, de le faire passer avant ma modeste personne. Ce choix fut fait lors de mes voeux, même si je n'imaginais pas alors jusqu'a quel point cela serait vrai...


Elle pose sa tasse sur la soucoupe...
N'était-ce pas ce qu'elle avait fait finalement? Tenir bon? ne plus penser à soi-même pour ne se consacrer qu'à son devoir? et même...à bien y réfléchir...malgré ses très nombreux prétendants, ses nombreuses histoires d'amour, et ses nombreuses demandes en mariage...n'était-elle toujours pas à ce jour encore célibataire? comme incapable de s'engager dans une voie où elle devra s'occuper d'un mari, d'enfants nés de cette union?

Regard vers le sol : ils n'étaient pas si différents, finalement...

Rehael avait terminé son breuvage, il s'était levé et approché de la fenêtre, songeur.


Vous ne m'avez pas répondu, tout à l'heure, lorsque je vous ai demandé votre nom.


Silence rempli de suspense. Elle boit une gorgée.


Je vous demande cela parce que vous me rappelez étrangement quelqu'un que j'ai connu, il y a un certain temps. Vous lui ressemblez beaucoup, elle avait vos cheveux et aurait à peu près votre âge.


Les yeux toujours portés sur le parquet, elle sent son estomac se nouer.

Cette femme s'appelle Asphodelle.... Asphodelle di Cesarini.

Sa main reposa sa tasse un peu bruyamment sur sa soucoupe qu'elle tenait de la main gauche.

Crispant ses doigts...elle finit par se décider à boire afin de détendre son ventre du liquide encore très chaud.

Ce prénom n'avait pas été utilisé depuis tant de temps...était-elle encore reconnaissable?
Pourquoi était-ce si dur d'avouer? pourquoi ne pas s'écrier avec joie : oui c'est moiiiiiiiiii!! et se claquer la bise...

Restant un instant la tête baissée, elle ferme les yeux.

Parce que les absents ont toujours tort.

Malgré tout...arrivée à ce stade-là de la conversation...elle n'allait pas courrir jusque la porte d'entrée pour prendre ses jambes à son cou...elle n'allait pas hurler à ses amis "mais qu'est-ce que vous fichez bande de guignols??!!"...d'ailleurs c'est vrai ça...fichaient quoi? non elle ne songeait plus à eux : elle avait signifié à sa mère vouloir être tranquille, ils auront trouvé un moyen de se faire visiter la maison ou on ne sait quel stratagème de folie...pauvre Soeur...

Mordekaï finit par vider d'un trait son infusion. Elle pose tasse et soucoupe sur le guéridon, puis se lève à son tour.

Faisant quelques pas vers le feu...elle s'agenouille et fixe le vacillement des flammes : comme à son habitude depuis là-bas...elle prends le temps de calmer ses émotions afin de ne plus se laisser maîtriser par elles.

Pourtant, elle est nerveuse...aussi nerveuse qu'une jouvencelle devant sa robe avant le soir de son premier bal.

Elle réponds avec une certaine gravité :

En Orient, on m'appelle Mordekaï...

Silence...


Vous avez l'air de ne pas avoir oublié cette Asphodelle di Césarini...


Alors, elle se lève, et le rejoignant à la fenêtre, laissant son visage poser son doux reflet dans le verre et ses yeux s'habiller de cette tendresse particulière qu'elle porte aux gens selon son coeur, dit simplement :

C'est bien...car moi non plus...je ne vous ai pas oublié...Votre Eminence Tibère de Plantagenêt...dict Rehael...
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Rehael



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MessagePosté le: Dim Oct 16, 2011 12:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Cardinal continuait à regarder la nuit tombante, sans réaction particulière. Il ne semblait finalement pas surpris qu'elle reconnaisse implicitement qu'il s'agit bien d'Asphodelle.

Au bout d'un temps interminable, il se tourna vers Mordekaï, ou plutôt Asphodelle.


Pourquoi toute cette comédie ? Pourquoi ne pas avoir crié haut et fort qui vous étiez dès le départ ?

Je connais de nombreuses personnes qui sauteraient de joie à cette nouvelle. Je vous signale que vous êtes censé avoir trépassée il y a plus d'un an.


Ces propos ne sonnaient pas comme des reproches, plutôt comme des constatations faites sur un ton neutre, quoi qu'empreintes d'une certaine sévérité. Visiblement le Cardinal ne remettait pas du tout en doute que son interlocutrice était bien Asphodelle di Cesarini, officiellement décédée en 1458. Il ne semblait pas non plus faire preuve de surprise, sans doute l'avait il deviné à l'instant même ou elle avait quittée sa capuche cachant son visage, même si il n'en avait pas été complétement certain avant l'aveu implicite.

Nouveau silence... Le Cardinal finit par se fendre d'un sourire.

Quoi qu'il en soit et quelles qu'en demeurent les raisons, je suis sacrément heureux de vous revoir !

L'armure était fendue.
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Mordekaï



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MessagePosté le: Dim Oct 16, 2011 1:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Fidèle à sa personne, Rehael ne réagit pas de suite.

Le silence suivant cette révélation avouée sur le bout des lèvres, est semblable à un bout d'éternité, suspendu, à la fois plein, et vide.

Le Temps des cerises était loin derrière, ainsi que celui des croisades.
A présent, elle était amarrée au Port, rendue au dernier point des trois points de suspension de son aventure. Il lui semblait avoir plus que son âge à présent...tant déjà...elle vécut.

Il finit par se retourner, pour lui poser des questions des plus légitimes dans une telle situation...

Elle comprenait bien évidemment qu'il réclama ce qu'elle lui devait de droit : des explications, et c'est avec un certain regret en elle-même qu'elle accueilli ses mots chargés d'interrogations.

Mais...il n'était pas si sérieux au point de laisser s'évanouir l'émotion de ces retrouvailles...et elle n'avait pas changé au point d'en être insensible non plus.

Lors qu'il lui adresse un magnifique sourire, elle se laisse enfin aller à exprimer de son visage, son propre bonheur...de le savoir bien...de le sentir solide...de pouvoir contempler à nouveau cette si estimée et aimée cardinalice personne.

Elle ne peut pas...non...se jeter dans ses bras. Elle l'avait rejoint dans une sphère supérieure, spirituelle, où les corps étaient le support d'une foi toujours tirant vers l'absolu, suffisante à elle-même pour rendre plus emphatiques les sentiments que les gestes ne sauraient le faire.

Cependant, elle restait encore une femme de chair, de contact.
Aussi posa t-elle une main sur son épaule, et la serrant un peu, poussa un soupir heureux, un sourire de soleil sur la bouche.

Pardonnez-moi...je vous en prie...

Elle se prit un instant à le contempler, oui un instant de plus, dans une manière plus entière qu'il ne lui avait été possible jusque là.

Puis elle reprit :

Je vais vous donner les explications que mon comportement, qui aurait pu passer pour sournois, réclame.
Cependant...


Lâchant son épaule, elle prit sa main qu'elle serra également un bref instant, et sur le ton de la requête :


S'il vous plaît...faîtes moi la grâce de me donner des nouvelles...

Lâchant de ses doigts sa prisonnière, elle replit un bras sur son ventre, et pose le coude de l'autre dessus, portant une main à son menton :

Je ne peux m'empêcher de penser à eux...

Ceux qu'elle appelle encore "ses poussins"...paraît qu'avec l'âge on devient de plus en plus gâteux...ça craint quand même.

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Rehael



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MessagePosté le: Lun Oct 17, 2011 1:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Rehael laissa Mordekaï prendre sa main, qu'il serra à son tour en retour. S'il s'était attendu, ce matin en se réveillant, à rencontrer en fin de journée une personne qu'il croyait disparue à jamais... Le contact physique finit de le convaincre que tout ceci était bien réel.

Déjà, elle lui demandait des nouvelles. Il est vrai qu'Asphodelle avait dédiée sa vie à la Garde épiscopale, et en avait été Haut Dignitaire puis Préfet adjointe. C'est d'ailleurs à ce moment là qu'il l'avait connu, alors qu'il était Premier Aumônier de la Garde.

Cela fit sourire intérieurement le Cardinal, se rendant compte que malgré l'éloignement dont il n'avait pas encore l'ensemble des explications, elle n'avait pas oubliée son ancienne vie dont elle s'était pourtant visiblement tenue à l'écart depuis son retour à Rome.

Le Cardinal se montra cependant embarassé. Les choses avaient bien changées depuis la mort, ou plutôt ce qu'il savait maintenant être une simple disparition, de son interlocutrice. Il pesa les mots avant de répondre.


Vous parlez sans doute de la Garde épiscopale. De nombreux chemins se sont offerts à eux. Vos poussins ont pour certains bien grandis et se sont retrouvés à des postes a responsabilités, d'autres nous ont quittés ou ont disparus.

Une respiration, un silence, puis il ajouta.

Les choses ont cependant bien changées. L'absence de Son Eminence Kad, pilier s'il en est de la Garde, est préoccupante, tout comme celle de Monseigneur Cagi, actuel Préfet adjoint. Depuis ma nomination au poste de Connétable, j'ai fais en sorte de relancer la Garde, mais il est un fait qu'elle manque un chef experimenté.

Sur ces mots, le Cardinal se mit à se gratter le menton, plongé dans ses pensées.
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Mordekaï



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MessagePosté le: Lun Oct 17, 2011 6:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A ces mots...Mordekaï s'efface devant Asphodelle.

Si elle avait souri en entendant que certains de ses poussins tant chéris étaient montés en grade, avaient pris du galon, étaient toujours là...elle dut redoubler d'efforts pour ne pas afficher une mine des plus tristes en apprenant que certains étaient partis...et d'autres disparus.

Lorsqu'elle entends enfin que Son Eminence Kad et Monseigneur Cagi sont absents et que de toute évidence leurs absences ne sont pas expliquées...elle prends de plein fouet tout le temps qu'elle passa en dehors de la Forteresse, et tout ce qu'elle a manqué.

Dans ses aventures, elle songeait souvent à eux...

Ils étaient apparus dans le sable du désert...dans l'eau des oasis...dans les chemins pavés romains...dans l'écume des vagues et l'or des étoiles...

Elle était d'un coeur à emporter quiconque elle avait pu chérir, affectionner, respecter et aimer...
Mais toutes ces âmes qui s'étaient confiées à ses bons soins, pour apprendre, avancer, goûter à leur tour à la joie de donner de sa force vitale pour protéger, escorter des hommes de Foi, servir Dieu, et apprécier ses compagnons...qui lui avaient fait confiance : pour elle qui se trouvait encore petite, cela...était si grand.

Alors, tout ce temps, rien n'avait bougé : Son Eminence Kad bien que fort affairé, était toujours présent...et avant de n'être emportée vers d'autres cieux, elle avait pris des dispositions pour que Monseigneur Cagi en qui elle n'avait jamais douté, prenne les commandes du navire en cas de force majeure. Rien ne devait être bousculé, mis en danger, lors qu'elle faisait manger à ses bottes la poussière de ses voyages...

Elle pince les lèvres et son visage auparavant si radieux, s'assombrit.

J'espère...fit-elle d'une voix moins assurée, émue et chargée d'inquiétude...j'espère au moins qu'ils vont bien...

Fronçant les sourcils et le regard anxieux, elle se prends à imaginer ce qui aurait pu arriver à ses deux si chers amis.
Elle sait de même, pour l'avoir elle-même connu avant sa nomination de Préfet adjoint, que la Garde traverse des moments difficiles, fatiguants, éprouvants.

Ayant noté sa nomination, elle se tourne alors vers Rehael, très sérieuse, et accompagnant sa déclaration d'une inclinaison de la tête et la main sur le coeur :
Merci Votre Eminence...merci infiniment de prendre soin d'elle dans ce nouveau coup du sort. Sachez que j'ai grande confiance en vous.

Puis, s'étant redressée, elle plisse les yeux un instant.

Tout d'un coup, elle inspire profondément, et change soudainement d'expression. Elle quitte sa mine alarmée et tourmentée pour un visage concentré, mais plus sûr.


Bien...fit-elle...bien...répéta-t'elle...visiblement en pleine réflexion, jaugeant la situation expliquée.

Elle avait plongé son regard par la fenêtre mais ses yeux voyaient moins ce qu'il y avait dehors que ce qu'elle avait au dedans de son esprit, et qui épluchait déjà les problèmes autant que les solutions qui devaient se trouver en présence.

Bien...recommença-t'elle.

Puis-je...je vous prie de me pardonner encore un instant...mais...puis-je vous demander qui sont les actuels Hauts-Dignitaires de la Garde ainsi que leur fonction Votre Eminence?
Je vous promet...par la suite...de me "mettre à table"...
et elle trouva la légèreté de sourire d'elle-même, forte d'avoir appris que toute chose finissait toujours par s'arranger.
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Rehael



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MessagePosté le: Lun Oct 17, 2011 7:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Rehael vit son interlocutrice devenir très sérieuse. Elle n'avait jamais ressemblée autant à l'Asphodelle qu'il avait connu qu'en cet instant, passant d'une mine alarmée, à une mine concentrée.

Le Cardinal observait beaucoup son comportement. Le décor semblait changer et il avait l'impression de se trouver dans les locaux du haut conseil de la Garde épiscopale, il y a plusieurs années. Il était pourtant toujours dans son salon, mais la ressemblance était saisissante.

Il nota également qu'Asphodelle était très mystérieuse, interrogeant beaucoup et se dévoilant peu, même si il avait fini par réussir à obtenir la vérité sur son identité véritable.

Voyant qu'elle tenait beaucoup et sincèrement à connaitre la situation au sein de la Garde, et qu'elle lui promit les explications ensuite, il chercha à satisfaire sa curiosité légitime.


Monseigneur Killdragon occupe les fonctions de Premier Maréchal et assure l'interim provisoire de Monseigneur Cagi. Monseigneur Eavan s'occupe de l'intendance et Monseigneur Tadeus de l'aumônerie. Monseigneur Amory est Premier Sénéchal, et Monseigneur Uriel est Premier Magistrat, même si il prévoit de prendre du recul à la Garde.

Il n'ajouta rien, cherchant désormais à comprendre ou Asphodelle voulait en venir.
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Mordekaï



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MessagePosté le: Lun Oct 17, 2011 9:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je vous remercie...sincèrement, car il n'avait plus forcément l'obligation de l'informer de ce qu'il se passe à la Garde, vu qu'elle n'est plus qu'à présent une bivouaqueuse aux allures de Polichinelle sorti de son tiroir et criant "surpriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiise!!!"...Il lui offrait donc un vrai cadeau partant de fait.

Dans sa tête, ça active à fond la caisse, tandis qu'elle ne se voit pas commencer à arpenter la pièce concentrée dans ses réflexions :

Immense sourire :
Kill!!!! très cher Kill!!! Kill le complice, le confident, le collègue de tous les dangers : Préfet adjoint...en intérim?...mmm...il a les épaules pour devenir Préfet...l'expérience...le charisme...sans aucun doute!!
Sérieusement :
mais il adore son poste de Premier Maréchal...et à moins que je n'ai loupé une caravane, est toujours marié à ma Gwanelle chérie. Il assurera son poste, mais il va s'y épuiser...le statut n'étant point assez fort pour pouvoir contrôler ce qui de l'extérieur, permet de changer l'intérieur.

Monseigneur Eavan : Intendante...

Sourire : Eavan!! la chouchoute qui manque d'assurance!!! et regardez-moi ce bout d'femme devenu un vrai pilier!!! bravo ma belle!! je l'savais!!
Sérieusement : l'Intendance...gros...vilain morceau...fastidieux...surtout depuis que je l'ai flanquée de ses "Fractions" à la logistique que je juge désormais d'un peu lourde...Eavan cependant, a une volonté de bélier...elle tiendra bon...

Monseigneur Tadeus : Premier Aumônier....mmmm....Tadeus...Tadeus...Monseigneur!!!

Sourire : ouahouuu!! alors ça...si je m'attendais à le voir prendre la voix de la Foi...il était en bas, le voila en haut : très bien Tadeus...pour faire cela faut avoir un mental de guerrier!! garde la gnaque!!

Sérieusement :
Monseigneur Amory : Premier Sénéchal...ouiii...ils me l'ont gardé!!...valeur sûre...ça, ça tient bon...voila une place pour laquelle je ne m'inquiète pas trop...Amory...espèce de beau gosse va!! assurément tu dois avoir pris de la carrure...

Monseigneur Uriel...encore un nouveau "Monseigneur"...
Sourire : aaaah...mon p'tit Uriel...mais comme tu le mérites, gentil, valeureux et si intelligent Uriel...tu vas t'en aller? je donnerai cher pour savoir pourquoi.

Elle avait fait le tour...elle se trouvait un peu plus rassurée...même si...
Même s'il fallait vraiment à présent qu'il comble ce trou, qu'il mette enfin une Tête, une Tête Forte pour propulser la GE à son rang prestigieux d'enfant de l'Eglise, efficace, présente, disciplinée, valeureuse, respectueuse...et plaisante à vivre!!! Une Tête forte, c'est ce qu'avait été Son Eminence Kad...

Elle regarde Rehael : s'il n'était Connétable...


Elle se rends compte alors qu'elle est en train de se payer un petit moment de réflexion dans le salon de son hôte...comme ça...pendant qu'il attend...

Elle sourit, embarrassée :

Pardon...je suis grossière!!! elle penche sa tête bien bas en signe d'excuses.

Elle se redresse vivement et ajoute :

Votre Eminence...je sais bien...que vous le savez...je ne remet pas en doute vos compétences, loin de là...mais je pense que vous comprenez qu'il faut sans plus tarder trouver un Préfet...
Killdragon gardera le poste de Préfet adjoint...sous la condition qu'il ne porte pas seul les lourdes obligations dû à sa charge mais puisse se consacrer à son rôle de Premier Maréchal...pour l'instant, les Hommes en tête sont propres à supporter l'attente...mais je vous assure que les résistances de la Garde Episcopale sont mises à rude épreuve par ces manques successifs de Chef à sa tête. Je crains pour finir que...


Elle se mords les lèvres...songeant très fort à Kad et Cagi...mais même si son inquiétude à leur propos la tourmentait, il fallait penser à l'équipage!!

Alors elle lâche tout de même un hasardeux :


Si vous ne trouvez personne...mmm...mais la réponse autant que le courage lui manquèrent...faut dire qu'on ne lui demandait rien.
J'ai confiance en vous...réitéra-t'elle.

Pour finir, elle se rapproche de lui...il était temps, de lui expliquer.




[hrp : post en deux fois, pour éviter la longueur]
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Mordekaï



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MessagePosté le: Lun Oct 17, 2011 10:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il lui fallait maintenant, mettre de côté la Garde...et se focaliser sur elle-même.
Ses émotions, ses sentiments, sa vie agitée...son histoire...une partie de son histoire...

Elle le regarde un instant, consciente qu'elle s'apprête à lui livrer des choses intimes, ce qu'elle ne livre pas, ce qu'elle livre si peu.

Par où commencer? elle passe son pouce et son index sur son front, cherchant les mots sur le plancher, attentive...car elle souhaitait une réponse claire, sincère, compréhensible...une fois encore, son estime pour lui la pousse à une grande maîtrise.


Hum...relevant la tête, elle fige ses prunelles de menthe dans les yeux du Cardinal...
Tout d'abord...et la politesse, la bienséance l'obligeaient à s'exprimer sur ce point!!
Les personnes qui sont actuellement sous votre toît...et que vous avez eut l'extrême gentillesse d'accueillir...sont...ma mère, Abigaïl Etxeberry...elle hésite un instant...elle n'est pas aristotélicienne...elle...elle pratique des choses que l'Eglise interdit...des choses qu'avant elle, ma grand-mère, mon arrière-grand-mère et des générations avant...pratiquaient. Fallait-il qu'elle lui fasse une si grande confiance pour lui confier ce que personne au monde ne savait...hormis ses feus oncle et père.
La tête de pirate, c'est Popoulos...Gémini Arcadio de Popoulos...il a pas l'air là, mais en réalité c'est un gentilhomme de belle allure, rasé de près et qui sent bon.
L'Averroïste, s'appelle Salim. Il habite comme maman, un quartier de Jérusalem. Il porte le turban, mais il donnerait sa peau pour la votre, étant de grande âme.

Il...serait assurément trop long...de vous expliquer dès maintenant, tout ce qui s'est passé. Mais...pour être...brève...
Dieu, il fallait passer à la partie cocasse de l'histoire : ma mère a eut besoin de moi pour plusieurs raisons...elle est particulière vous savez...alors pour me ramener là où j'aurai refusé d'aller, elle me fit chercher, assommer...ils étaient trente-cinq et j'en ai maté vingt!! sourire, clin d'oeil...non en fait ils n'étaient que dix et c'est eux qui m'ont matée...hum...mais j'étais fatiguée de la croisade aussi...évidemment voyons.
Je me suis retrouvée à Jérusalem...qui fut le commencement d'une épopée...elle sourit...souvenirs d'embruns, des vents chauds et épicés, des gens aux mille sourires...et donc, loin de vous, de vous tous...

Ma mère m'avait peut-être ramené de force, mais elle ne me retenait pas prisonnière...elle savait trop bien que cela était impossible...

Alors...pourquoi...j'ai continué de l'aider, de vivre avec eux ces aventures, et pourquoi je ne suis pas rentrée?


Il n'était pas aisé d'expliquer l'abstrait de l'esprit et les tours qu'il nous jouait, tout autant que de comprendre pourquoi on le laissait parfois à ce point influencer nos actes.

Elle s'essaie pourtant à l'exercice, mais semble moins impérieuse qu'elle n'avait l'air alors :


J'ai...au début...je pensais que l'on m'avait déclarée morte...et c'était vrai...vous me croyiez morte...alors...je me suis dit que les revenants n'étaient là que pour faire sentir aux vivants qu'ils étaient bien vivants...mais qu'il fallait laisser les trépassés derrière...
elle ne le savait que trop bien...elle ne le savait que si bien...
Cependant, Gémini, qui était sur ma piste, fit des recherches sur ma famille et me fit part de ses résultats : à la Hérauderie Impériale, j'étais déclarée disparue, et non décédée...faute d'acte de décès en bonne et due forme sans doute...peut-être également...que ma famille ne souhaitait pas m'avouer fichue pour de bon...mais de cela, elle ne pouvait en être sûre...elle l'espérait seulement.

Alors...alors...pourquoi je ne suis pas rentrée? pourquoi............son regard s'abîme...il prends des teintes d'eaux troubles, brumeuses...

Je me suis trouvée...incomplète...
Peut-être que ma mère, m'a emporté parce que Dieu avait trouvé que je...qu'il me manquait quelque chose...peut-être une force, une maturité?
Ou bien c'est moi...qui me le suis imaginé mais...mais je ne le crois pas...
Cela dit...une fois partie, une fois rebaptisée sous le prénom "Mordekaï"...j'ai trouvé là, l'occasion de partir dans une quête...une quête qu'il m'était donnée d'accomplir, pour me mener plus loin, m'apprendre d'autres choses, me donner plus de force, de courage, de bon sens...
Je sais qu'à ce jour, j'ai évolué...mais...je laisse au Très-Haut le soin de me juger et, quoiqu'il en soit, je ne cesse de continuer de vouloir m'améliorer.
Cependant, c'est vrai...je sens plus de force en moi, même si je ne me pense pas invincible...car c'est alors que l'on tombe n'est-ce pas?

Elle s'arrête...ce n'était pas facile de se confier...mais elle trouvait quelque soulagement à s'épancher devant Rehael...il était probablement, le seul devant qui elle voulait le faire...et le fardeau fut lourd, la route longue...

J'ai fait plusieurs voyages à Rome, en réalité...toujours dissimulée, pour prendre des nouvelles, lire les annonces...
Mais...je me sentais...comme un marathonien disparaissant de la course et qui reviendrait réclamer sa place dans le classement...

Même si son retour susciterait chez ses amis de la joie, il serait inconscient de croire qu'il ne ramène avec lui que l'usufruit de tels sentiments. Car ce qu'il rapporte aussi, et qui se verra plus tard, c'est un lot de préoccupations ennuyeuses : ce qu'il est devenu, d'abord...ce qu'il a manqué...ensuite...ce qu'il pense retrouver, mais qui ne lui appartient plus : sa place, son poste, ses titres...
Je me sentais ainsi : une femme hors-course qui viendrait courir à Rome comme un petit chien dans un jeu de quilles...
J'ai souhaité tout autant respecter la jeune et fraîche nouvelle génération, que de ne pas revenir pompeusement en insinuant que j'étais inoubliable, irremplaçable ou...ou...ou de telle valeur que je puisse tant manquer à tout le monde!!


Sa voix perdit son timbre et sembla se briser dans la sincérité de sa déclaration...

J'ai souhaité...vraiment...agir avec modestie...avec...sagesse...

Elle se reprit...

Aussi...ai-je évité les rencontres...rassurée sous mon anonymat...
Pourtant...devant vous...je n'ai finalement pas fui...
J'ai...agi de telle façon, que vous ayiez le choix de souhaiter me reconnaître, ou de ne pas...et je suis tellement heureuse que vous ayiez pris la première option...
et c'est bien ce qu'il pouvait lire dans ses yeux brillants et soudain lumineux.

Cependant...il me faut admettre...que si j'ai manqué à certaines personnes, comme elles....m'ont manqué...que si la Garde connaissait de tels tourments et que, moi, je ne pensais qu'à mon Saint Graal personnel...je ne puis qu'admettre, en effet, avoir failli dans mes décisions...d'avoir manqué à mes devoirs, d'avoir lâché mes amis...de m'être trompée.
Et de cela...je ne puis qu'en être contrite...

Pour autant, c'est bien pour ne point vous ennuyer tous de la charge d'un retour hasardeux et imprévu...que j'ai agi de la sorte...

Alors il me fallut savoir ce que je ferai de moi...ce qui me prit un temps supplémentaire...car je ne pouvais songer revenir à la Garde Episcopale, ainsi...non!! de quel droit aurai-je agi ainsi? jamais...je ne pourrai porter préjudice aux dignitaires de la Garde en leur imposant mon retour et tout dérégler alors.

J'ai pris mon parti d'être une nouvelle Asphodelle...une Mordekaï qui aime toujours servir le Très-Haut...et aime à protéger la vie des autres...peut-être...pourrai-je offrir mon aide aux pélerins entre l'Italie et Jérusalem...je connais bien le coin, je serai utile...


Ce qu'elle avait parlé!!...elle ne se sentait pas très à l'aise, ainsi livrée...elle se semblait plus nue encore que sans sa capuche...

Elle songea de même, faire très rapidement le point sur un détail :


Je vous en prie...ne prenez pas ombrage...de la présence de...mes trois...infidèles? proches amis...
Je compte au moins en convertir une...
c'était un joli défi, c'était le défi de sa vie.

A présent, elle se sentait comme prise au piège dans les filets du Raïs Khan : pas très sûre de ce que penserait Rehael de ses explications...craintive d'être arrivée à le décevoir...surtout craintive du regard qu'il posera alors sur elle...sur ses choix absurdes, ses états d'âme grandiloquents et ses compagnons de fortune. Quelle peine elle ressentait par avance à le penser désillusionné, désenchanté.

Pourtant, quoiqu'il arrive : c'était ainsi...il allait falloir l'assumer avec grandeur, ainsi qu'il le méritait : noblement...et de façon responsable.

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Rehael



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MessagePosté le: Mar Oct 18, 2011 4:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Rehael faillit s'étouffer lorsqu'il entendit que parmi ses compagnons se trouvaient une hérétique et un infidèle. Il était tout sauf tolérant et avait toujours fait preuve d'intransigeance totale envers les déviances et les hérésies. Pour lui, un bon hérétique, dans le cas ou il refusait de se convertir, était un hérétique mort. Connu pour sa mansuétude envers les convertis, il était sans faille face aux obstinés.

Son visage changeant plusieurs fois de couleur, passant du blanc linceul au rouge écrevisse, pour terminer par un vert tendance vert de gris, il ne put pendant un long moment qu'afficher une grimace étrange, sa bouche ses lèvres se tordants pour former une diagonale presque parfaite.

Il finit par déglutir, comme s'il avalait une couleuvre tout entière, voir un nid de couleuvres, et à répondre, d'un ton visiblement peu convaincu.


Bien...espérons qu'ils puissent être convertis.

Il se força à changer aussitôt de sujet et à se concentrer sur les propos, autres que ceux concernant ses compagnons, qu'Asphodelle avait prononcée.

Les chemins de vie ne sont jamais linéaires, et pour certains ils empruntent des chemins parfois tortueux. Cependant il est rarement possible de faire table rase du passé, de débuter une nouvelle vie avec une nouvelle identité, comme pour effacer la précédente. Nous sommes un tout qui débute à notre naissance et ne s'achevera jamais...

Il comprenait... Asphodelle avait fait le pari de débuter une vie nouvelle, mais il lui semblait qu'elle était actuellement dans des eaux troubles, intérmediaires entre cette nouvelle vie qui ne semblait pas totalement la satisfaire, et l'ancienne qui ne voulait pas mourir.

Je ne pense cependant pas que vous avez abandonné vos amis. Les voies du Très-Haut sont impénétrables et il faut les accepter comme telles Sans doute ce "recul" était il nécessaire pour que vous puissiez vivre d'autres expériences et vous enrichir de ces voyages... .

Laissant un blanc, il conclua sa phrase ainsi :

... pour mieux revenir.

Croisant les bras, il recula d'un pas et contempla Asphodelle des pieds à la tête, plongé dans des pensées insondables. Il semblait arriver intérieurement aux conclusions d'une réflexion débutée dès les premiers mots de leur entretien. Malgré le ton parfois badin de ses propos, le Cardinal cherchait à comprendre et évaluer son interlocutrice.
Il semblait être arrivé à une conclusion.


Ma chère Asphodelle, vous seriez sans doute d'une grande aide aux pélerins d'Italie et de Jérusalem. Toutefois je pense qu'il est grand temps pour vous d'oeuvrer là ou vos capacités seront les plus utiles, et surtout auprès de vos amis qui n'ont cessés de vous aimer malgré votre disparition.

Il se demanda un instant si Asphodelle était au courant que l'école de la Garde épiscopale portait son nom, mais il ne dit rien, gardant cette pensée pour lui.

J'ai d'autres projets pour vous, et je pense que cela fera l'unanimité si je vous propose de revenir à la Garde, votre maison et votre famille.

Sur ces mots, le Cardinal lui tendit la main. Allait elle la saisir ? En tout état de cause, Asphodelle était en cet instant à la croisée des chemins. Ce genre de moments, rares dans une vie, ou un choix fait en quelques secondes pouvait faire basculer bien des choses.
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Mordekaï



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MessagePosté le: Mar Oct 18, 2011 6:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Qui n'a connu, au moins une fois dans sa vie, l'état de grâce...ne peut comprendre alors ce que vit Asphodelle. C'est une sorte de mise en apesanteur entre deux dimensions, qui vous fait frissonner la peau, dresser les cheveux sur la tête, évader l'esprit en un ailleurs connu de vous seulement.

Il y avait cette main tendue vers elle...et ce
"revenir à la Garde"...comme un rayon de soleil éclatant apparu entre deux nuages, une gloire, prête à s'évanouir dès que l'instant sera passé...

Ce n'est pas qu'elle avait attendu cela...elle n'avait nullement prévu que Rehael soit sur la route lors qu'elle souhaitait montrer à ses proches qu'elle aime, la maison, d'une autre personne qu'elle aimait.
Elle n'avait pas prévu qu'il lui passe par la tête de la faire entrer, ni prévu qu'il décide de la sortir de l'ombre.
Elle était alors déterminée à percuter sa mère de son passé pour l'obliger à se réveiller et recommencer une nouvelle vie...et voila que...c'était elle, l'attrapée...

Cela avait pris une petite heure...où tout d'un coup, ce qui faisait battre son coeur, pouvait devenir de nouveau réalité, pouvait reprendre une place légitime dans sa vie...sans qu'elle n'ait rien dérangé pour ce faire.

Une heure...pour passer de "Mordekaï, la Rouge", à "Asphodelle"...Asphodelle? Asphodelle la quoi? Asphodelle...celle qu'elle doit réecrire...et qu'elle choisirait d'écrire, plus sûre, plus compréhensive, plus forte, plus avisée, mieux armée, mieux intentionnée, plus aimante encore...Asphodelle...Elle...

Alors ce n'est pas qu'une proposition de carrière que lui fait Rehael, mais toute une mécanique de retour vers soi-même, soi-même en plus, soi-même toujours, toujours, toujours tendant vers le meilleur...pour le Très-Haut, ceux qu'elle chérit, et pour son prochain.

La bouche ouverte, son coeur fait boum!!!...
Accrochée au regard du Cardinal, elle discerne bien qu'il est sérieux, mais qu'il ne reproposera pas l'offre une seconde fois.

Maintenant, ou jamais.

Alors cela remonte le long de son échine comme la sève d'un arbre au printemps...électrique, puissant, musclé, le courant qui trouve en cette cause qui lui est chère - la Garde Episcopale et Pontificale Romaine!! - l'énergie d'avancer encore et d'exploser tous les obstacles...source qui n'est autre que sa passion pour elle, cet attachement, ce penchant qui la dévora davantage qu'aucune inclination pour un homme...car elle lui doit tout!! et elle veut tout lui donner...

L'instant déjà...passe...bientôt...il se termine...et ensuite, il sera perdu...Un instant qui ressemble à un "je t'aime"...qu'il faut déclarer, ou bien garder pour toujours...

L'instant se trouve au dernier quart...dernier cinquième...sixième...se rétrécit...tic tac...

Asphodelle, décide-toi...lâche tes démons, tes revenants, tes doutes...

Hésitation? hésiter? non!!! aucune hésitation!!

Elle fait un pas, sa main s'avance et empoigne celle de Rehael, dans un geste robuste...

Asphodelle hésiter pour la Garde? on va devoir se lever très tôt pour voir ça...ce sera comme attendre le 30 Février...

Regard affirmé, menton levé, le coeur déjà prêt à se gonfler, la veine palpite, elle arme, vise, et tire :


Je suis à vos ordres Votre Eminence!!
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Rehael



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MessagePosté le: Ven Oct 21, 2011 9:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Asphodelle lui pris la main, et Rehael la serra, geste auquel elle répondit elle aussi vigoureusement. Il la relacha ensuite, non sans afficher un sourire en coin. Il savait en son for intérieur qu'elle accepterait. C'était un désir réciproque, elle avait envie de revenir, et la Garde souhaitait son retour. Dès lors il ne pouvait en être autrement, il reconnaissait là la main divine.

Posant sa propre main sur l'épaule de son invitée, il tapota amicalement dessus.


Laissons les ordres pour ce soir, et profitons de l'instant présent, entre amis.

Dès demain, j'entend effectivement que vous soyez à mes ordres et prête à prendre la route pour gagner la forteresse de la Garde.
Il y a beaucoup à faire et les défis à relever sont nombreux. Cependant à chaque jour suffit sa peine. Cette nuit, vous êtes mon invitée, ainsi que vos amis, naturellement.


Rehael savait qu'elle allait devoir expliquer à sa mère et à ses compagnons son choix. Il ignorait totalement quelle serait leur réaction, mais il imaginait aisément que l'ensemble constituait beaucoup d'émotions pour Asphodelle.

Je vais demander à Soeur Cunégonde de préparer les lits et de nous faire un bon repas.

Rehael sortir dans le couloir à la recherche de la soeur.
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Dimitri Mikhaïlovich



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MessagePosté le: Dim Oct 23, 2011 11:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

Dimitri avait été convoqué dans la nuit par le Cardinal Connétable. Il n'aimait guère cela, ces moments provoquant chez lui une montée d'adrénaline peu agréable, d'autant plus que le Cardinal avait tendance à lui confier les missions les plus désagréables, comme surveiller la dépouille de l'ancien Primat Odoacre au milieu de personnages étranges.

Cette fois ci, il n'avait été fort heureusement pas question de choses peu naturelles, mais simplement de remettre une lettre scellée à une certaine personne. Il avait déjà entendu parler d'Asphodelle di Cesarini de la part de certains vétérans qui louaient son courage, mais il n'avait jamais eu l'occasion de la croiser. Il avait entendu dire qu'elle était décédée, aussi fut il surpris d'entendre devoir lui remettre cette lettre, d'autant plus que le Cardinal avait lourdement insisté, preuve que la chose était d'importance.

Le Cardinal avait quitté la Villa durant la nuit, de manière précipitée semblait il. Dimitri était donc bon pour passer une nuit blanche, en attendant que ladite Asphodelle se lève, pour être sur de ne pas la rater. Dans le même temps, tout le défis consistait à éviter Soeur Cunégonde, qui avait toujours un faible pour les jeunes hommes, or le russe n'avait aucun faible pour les vieilles nonnes édentées.

Le jour se levait. Le russe se planta donc au milieu du hall. Il avait répété dans sa tête des centaines de fois ce qu'il devait dire. Il fut toutefois surpris de voir arriver une femme aux cheveux aussi flamboyants, ce qui le destabilisa et lui fit oublier tout ce qu'il avait prévu de dire.


Monseigneurrr Asph....hum...Monseigneurrr di Cesarrrrini ?

Voir une femme soldat était déjà une surprise pour lui, tant la chose aurait été impossible dans son pays natal. Perturbé, le russe en oubliait ses devoirs, et tenta de se resaisir en affichant un maladroit garde-à-vous.
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