L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Melior]

La visite à Rome donna l'occasion à Melior de flâner ensuite dans les rues de la ville.
Elle aimait profiter de ces moments volés à un emploi du temps chargé, un nouveau projet occupait toutes ses pensées, celui de la prestigieuse Librairie Royale : un défi qu'elle voulait relever en faisant honneur à Sa Majesté. Tout cela l'éloignait de la politique et la faisait retourner à son amour des manuscrits.
Peut-être à Rome, dénicherait-elle quelque ouvrage rare et le rapporterait-elle à Paris.
Rome, à l'automne, offrait un tableau étonnant. La flore ne cédait pas encore face aux froidures matinales, et les couleurs diverses égayaient le jardin où elle achevait sa promenade.
Imperceptiblement, elle sourit. Le soleil offrait encore un peu de sa chaleur en cette fin d'après midi. La Brune se sentait bien.

[Titca]

Rome , la cité était le lieu de toutes les scènes d'une vie, les élections, les scandales à répétition et les débats parfois intéressant rarement fermé. Typhanie aimait Rome c'était certain, elle aimait l'âme de cette ville et appréciait de partager des moments avec ceux qui étaient frères et sœurs, membres d'une même famille. Ce jour-là elle avait terminée son travail à la Nonciature et avait encore du temps avant de le coucher du soleil. La Jeune femme décida donc de trainer les pieds ici ou là, flânant sans but précis seule au monde.

Seule ? Pas vraiment, sous son nez apparut une silhouette bien connue, celle de Melior. Soye la regarda de loin et hésita à la rejoindre, mais les plus grand miracle était parfois tout petit non ? Mordillant ses lèvres, elle continua sa route et croisa bientôt la femme qui l'intriguait souvent.

Bonjour... Outch, que dire ? Tant de questions et aucune idée de comment obtenir les réponses. Vous... êtes en visite ? Autant dire '' Salut tu aimes le fromage ?'', mais c'était au moins cela, lui offrant un sourire, elle fixa le bout de ses bottes et souffla. Je peux vous servir de guide ?
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[Melior]

Une voix familière sortit Melior de sa contemplation, elle se retourna et salua avec courtoisie Titca :

Bonjorn.
Je vois que, vous aussi, vous devez aimer vous détendre dans un jardin.
Comment vous portez-vous ?

A la question sur la visite, la jeune femme sourit :

Visite ? on peut dire cela. En vérité, c'est tout à fait intéressé, au départ, deux choses expliquent cette venue.
La première concerne les rumeurs qui n'en finissent pas à mon sujet, et qui sont diffamation. La rumeur prend des visages multiple et il est souvent difficile de trouver la source. Quelqu'un veut-il me nuire ?
Savez-vous que l'on ose m'accuser d'avoir oeuvré dans l'ombre pour la rupture du Concordat ? Alors qu'à cette époque, je vivais retirée du monde, sans aucun contact, priant dans un couvent.
Je suis donc venue faire face à ses rumeurs et apporter une réponse.
La seconde est plus agréable et touche le projet de Librairie Royale sur lequel je travaille.

Maintenant, la découverte de ce jardin me rend encline à voir les agréments de Rome.
J'accepte avec plaisir que vous me guidiez, j'ai la fâcheuse habitude de me perdre dans les lieux.

[Titca]

Sourire de la Dame qui regarda Melior et hocha la tête sagement, elle n'était pas certaine que Rome et ses faubourgs étaient les meilleurs endroit pour ce reposer, mais c'était le but premier de sa visite en ce lieu.

Je me porte comme la saison, fatiguée mais prête à offrir ma peau au vent. Haussant les épaules, elle écouta et pencha la tête intriguée, mais compréhensive.

Les rumeurs ne sont-elles pas lancée dans le but de nuire ? Quoi que, soyons plus intelligent, les rumeurs ne sont qu'un manque d'information, l'action d'une personne mal comprise par d'autres donne l'étincelle qui allume le feu de forêt. Il me semble que le parchemin annonçant la rupture du Concordat de Guyenne portait l'unique sceau d'Asophie et qu'elle est donc légalement la seule coupable ou du moins la seule personne à avoir agit contre la Sainte Église à ce moment là.

La regardant, elle sourit et les deux femmes firent quelques pas visitant ainsi plus en profondeur les jardins de la cité.

Il y a cependant une chose que je ne comprends pas, sans vous paraitre désagréable. Vous aimez l'Église, je suis assez bien placée pour le savoir. Tout les Dimanches vous priez et cela même sans aucunes messes... Pourtant lors de vos deux mandats de Duchesse en Guyenne, jamais vous n'avez ... Prit Elle cherchait ses mots, pour ne pas la vexer ou paraitre déplacée. L'initiative de passer un coup de balai, si j'ose utiliser ses mots. Au moment ou vous auriez eu la possibilité de mettre les réformés dehors ou du moins de leurs faire peur. Vous n'avez jamais réagit.

Cette constatation ma souvent turlupinée, selon moi cela venait d'une peur de révolte ou simplement de votre conflit avec Monseigneur Aurélien.... Mais peut-être que mon regard sur cette affaires et à l'opposer du votre.

Continuant de marcher, elle soupira et ajouta à mi-voix.

Mon suzerain vous fait confiance Melior, sachant que c'est un homme intelligent et très croyant... Vous avez également ma confiance, mais je ne vous connais pas assez encore pour comprendre vos réactions et j'aimerais pourtant.
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[Melior]

Tout en cheminant, Melior écouta les interrogations de Titca, et elle répondit alors posément :

L'interrogation est légitime, et je vais vous répondre ce que j'ai déjà dit maintes fois à d'autres représentants de l'église.

Concernant mon premier mandat, les membres du Lion de Juda se trouvaient en Béarn. Un coup de balai en Guyenne, comme vous dites, était difficile, comme ils ne s'y trouvaient pas.
Intervention fut faite de ma part, avec condamnation officielle.
Vous remarquerez que la salle du Conseil religieux très peu utilisée jusqu'alors reprit alors une activité, parce que telle était ma volonté.
On m'accusa de contester la validité du Concordat, mais non, et tandis que Monseigneur Aurélien m'insultait au Conseil religieux, au salon des Grands Feudataires, je poursuivais le dialogue avec les autorités ecclésiastiques, et j'avais accepté la suggestion d'apposer le scel avant de promulguer le Concordat en gargote. Cela aurait été fait très rapidement, si je n'avais pas été ainsi insultée, promulguer le Concordat avec le scel était ce qui avait été convenu.
Et je demande pourquoi les Régnants précédents, car il y en a eu un certain nombre, eux, n'ont pas promulgué ce Concordat.

Lorsque les membres du Lion rentrèrent en Guyenne, je ne me trouvais plus au Conseil. Mais, je ne sous estimais pas les troubles que cela pouvait engendrer. C'est pour cela, qu'il me semblait important d'organiser une rencontre entre représentants de l'église et représentants de la réforme, il fallait que l'église puisse s'affirmer dès le départ.
Cependant, savez-vous de quoi l'on m'accusa alors ? de vouloir promouvoir la réforme. Chaque fois que j'ai tenté d'agir pour l'église, on m'a accusée de tous les maux. La lutte contre la réforme, et j'en suis profondément convaincue, passait par la joute oratoire, et par une image de l'église comme église accueillante et refuge spirituel.

Vous voyez, je raisonne surtout en juriste et en politique.
Lors d'élections, menace-ton les électeurs ? leur promet-on prison ou pire encore s'ils n'adhèrent pas aux idées défendues ?
Non.
Comment Sancte rassemble-t-il ?
C'est assez simple, il occupe le terrain, passant du temps en taverne et disant, pour caricaturer, ainsi qu'on me l'a rapporté : "regardez comme l'église est méchante, elle menace d'envoyer au bûcher, elle persécute, et voyez moi comme je suis bon et généreux, je suis le gentil."
Ah, mais je vous l'accorde tout à fait, c'est particulièrement facile de faire cela, et c'est une vision erronnée des choses. Mon opinion est que cet homme n'a rien de bon ou généreux.
Il est tellement aisé de critiquer, et bien plus difficile de construire.
Fournir des curés pour chaque église n'est pas si simple, j'en ai bien conscience.
Mais il se pose en contradicteur, comme les gens, qui à chaque Conseil, braillent "regardez ces incompétents, ils ne font rien pour faire du Duché un Duché fort", tout en ignorant la somme d'efforts bien souvent déployée. Et il y a toujours des personnes pour les croire, personnes qui ignorent les difficultés auxquelles sont confrontés ceux qui sont au pouvoir.

Alors, mon combat contre la Réforme était non point d'user de la force, ce qui aurait renforcé encore les dires de Sancte...entre nous, il se vante souvent, m'a-t-on rapporté, que Hagden, ou le Vicomte de Nérac, soient ses plus fidèles alliés.
Il n'existe que par ce qu'on lui accorde comme attention.
On le provoque, il se place immédiatement en victime et crie à la persécution.
Regardez lorsqu'il fut condamné sous mon mandat pour avoir violé la loi, l'appel fut immédiat au motif, qu'il n'y aurait eu là qu'une tentative de persécution à l'égard d'un honnête citoyen, voyez sa plaidoirie :

[Titca]

Typhanie écouta, parfois d'accord, parfois moins, mais avec toujours au fond du coeur cette envie de comprendre c'est comme cela que l'on apprenant de ses erreurs parait-il.

Dans le fond je suis assez d'accord avec vous, les deux Pouvoirs passait et passent encore leurs temps à s'envoyer des critiques, beaucoup de temps perdu... Cependant je vous rappel que certains conseiller reprochait aux pouvoir Spirituel de vouloir diriger le Temporel ce fut ne fut jamais le cas.

Après je suis d'accord avec vous, Sancte est fort car certaines personnes lui donne toute les raison de l'être... Mais que puis-je contre cela ? Faudrait-il encore qu'on m'écoute et croyez-moi certain préfèrent pleurnicher auprès des Cardinaux plutôt que de m'écouter. Les hommes n'apprécient pas toujours entendre une femme leurs faire des remarques pertinente.... Sachant cela c'est évident que Sancte va pas parler des Clercs aux comportements approprié, mais bien de ceux qui l'insulte et le critique.


Haussement d'épaule avant de sourire.

C'est peut-être pour cela que je laisse les choses retomber doucement, cela fait des mois que nous parlons Concordat, Hérétiques, Réformée, c'est lassant à force et rien ne changera si nous ne sommes pas tous d'accord. Nul besoin de perdre son temps et son énergie à dire plutôt fois les même choses hein ? Vous parliez d'un projet ? Puis-je savoir lequel ?
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[Melior]

Melior fit un mince sourire :

Je crois, votre Excellence, que nous ressentons la même lassitude, devrais-je vous avouer que cela me conduit à passer de plus en plus de temps à Paris ?
Et il n'y a nul reproche de ma part à votre égard, je ne sais que trop bien que parfois parole de femme est bien difficile à se faire entendre face à certains hommes.

Mais passons à ce sujet plus plaisant qu'est ce projet.
La Librairie Royale a pour vocation de rassembler tous les ouvrages fondamentaux du Royaume, et comme nous sommes dans un Royaume aristotélicien, il me semble important que figurent les ouvrages religieux fondamentaux, mais pour cela, j'aurais besoin de votre aide.
J'aurais envie aussi d'y faire figurer les Très Riches Heures du Duc de Berry. Qu'en pensez-vous ?

[Titca]

Ah mon amie je ne peux que vous approuver, les hommes dans ce monde pense parfois être plus intelligent que la féminité même. Malheureusement ils en oublient souvent que nous avons plus de tact et d'amour, sans oublier que le jour ou une femme devient mère elle donne une certaine éducation à ses enfants.

Sourit et décide de profiter d'un banc taillé dans la pierre, levant les yeux vers Melior elle écouta et sourit une fois de plus.

Mon aide ?! Avec plaisir, mais il faudra me dire quel genre de texte vous souhaitez y faire figurer ?! Le Dogme est très... grand ! Et les textes ne manque pas. Fronçant les sourcils elle sa curiosités fut piquée au vif. Le Duc du Berry ? Je ne connais pas l'actuel, mais pourquoi le Berry ? J'apprécie ce Duché réellement, mais seul celui-ci mérite d'y apparaitre selon vous ?
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[Melior]

Une étincelle parut dans les prunelles d'onyx. Melior fouilla dans ses affaires et ressortit un manuscrit le tendant à Titca :

Ah mais, ce manuscrit n'est pas qu'oeuvre religieuse, il renferme également de splendides illustrations.

Désignant l'une d'entre elles :

Tenez là :




Et celle-ci encore :



Posant son regard sur son interlocutrice :

N'est-ce pas magnifique ?