L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Naudeas]

Voilà sa première affaire depuis qu'elle avait été nommée, préparer les courriers, trouver une salle disponible pour que l'affaire puisse se dérouler. Elle avait failli dire que certains se débinaient pas mal dans cette histoire mais bon, heureusement qu'une aide toujours aussi précieuse avait été là. Elle entra donc dans la salle, on aurait pu l'appeler la salle sur demande, car il fallait d'une part la trouver, dans ce dédale, et d'autres parts, voir si la disposition était comme souhaitée lors de la demande.

Quand on entrait, on pouvait y trouver deux tables, une grande ou siègerait le Procureur et une plus petite ou elle serait assise à noter ce que l'on dirait de prendre en compte, plumes, encriers, parchemins avaient été mis à son attention, cires, sceaux aussi. Elle vérifia si les plumes étaient bien taillées, si la pointe ne risquait pas de se casser. Tout semblait aussi en règle.

Elle ajusta sa tenue noire et blanche, décidément la famille Montfort avait un sacré coup de main concernant le fil et l'aiguille. Voilà tout était prêt, les convocations avaient été envoyées avec grand soin par messager. L'affaire à présent devait être faite et trouver une réponse à ce dossier particulier. Elle traversa le dédale de chaises pour que les témoins puissent s'y assoir le temps des audiences, ouvrit les portes pour que tout erre voulant écouter, puisse prendre place.

Il ne manquait que les témoins convoqués et le Procureur. Elle afficha tout de même les convocations envoyées.

[Al Bashir Fathi Han]

Il s'étaient enfin décidés ! L'ottoman n'y croyait guère plus, après avoir tenté de secouer ces inertes religieux... Mais cette fois, il connaissait la cité romaine, et ses recoins... Et il ne lui fallut pas longtemps pour arriver en compagnie de la blonde dans le lieu choisi pour l'audience.

Il était comme à son habitude, sans déroger à son image : droit, et le visage fermé comme la bourse d'un cardinal. Son regard sombre n'en était pas moins attentif et ne se privait pas de poser des yeux méprisants, ça et là, en croisant les greffiers qui fuyaient, eux, leurs charges.

et quand il pénétra dans la salle, voyant l'agencement prévu pour une audience publique, il hocha la tête, silencieux. Une femme se tenait déjà devant son bureau, la plume prête à griffer les registres. Sans honte, ni retenu, ni salut, d'ailleurs, l'homme cuivré s'avança jusqu'à elle, et s'annonça.

Je suis Al Bashir Fathi Han, et il parait que l'on souhaite mon témoignage.

[-Félinia-]

Félinia suivait son homme de près, un peu stressée mais contente d'être à ses côtés.

Elle s'avança silencieuse et laissa Bashir se présenter puis le fit à son tour.

J'ai eu une convocation, je suis Félinia.

[Graoully]

Entrant dans la salle par la porte de devant, il scruta les deux personnages qu'il avait à auditionner. Vêtu de sa soutane violette, ayant troqué sa croix pectorale contre sa croix inquisitoriale, l'abbé alla s'asseoir à son bureau, en surplomb des deux prévenus. S'adressant à l'assemblée et aux prévenus.

Bonjour à tous. Avant que l'audience ne commence, laissez moi vous rappeler que ceci est une audience inquisitoriale. Autrement dit, personne ne parle sans mon consentement : on parle quand je donne la parole, et on se tait le reste du temps. Pas de paroles inutiles, allez droit au but, sans circonvolutions ! La parole va être donnée à tour de rôle, d'abord la femme, puis l'homme.
Certains témoins ont déjà rendu leur témoignage sous le sceau du secret inhérent à la démarche inquisitoriale, aussi m'abstiendrai-je de les auditionner.

L'audience est ouverte !

Félinia, avances-toi jusqu'à la table sur laquelle est posé le livre des vertus.

Attendant qu'elle se mette à la place assignée.

Tu vas décliner devant tout le monde ton identité complète, ton lieu de naissance, & les endroits où tu as demeuré.
Ceci fait, tu répondras à ma prochaine question.
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[-Félinia-]

Elle ne dit rien mais n'en pensa pas moins.
Témoignage sous le sceau du secret, mensonge, vérité, oubli voulu etc...
Aucun moyen de défense, ça ne plaisait guère à Féli.
Il la tutoyait et dirigeait pire qu'à l'armée, même elle, lieutenant de caserne avait plus de respect pour ses hommes.
C'est donc sans sourire, sans aucune forme de sentiments quelconque qu'elle répondit à la question, après s'être approchée de la table.

Félinia née à Castres, puis déménagée à Toulouse.

[Al Bashir Fathi Han]

Le pseudo dervish en rose allait donc vouloir en imposer de la sorte ? Soit, il aurait donc ce qu'il demandait. L'ottoman attendit donc avec la patience du serpent devant un rat bien trop gras pour être honnête.
Il parlerait donc quand on l'inviterait à le faire.

[Graoully]

La bonne volonté semblait manquer à voir la tête de la femme, mais au moins avait-elle respecté ses demandes : parler peu et bien. La première question posée, il était temps de continuer. Il se contenta d'un laconique :

Je te remercie Félinia.

Se tournant vers Naudéas.

Veuille consigner cela je te prie.

Revenant sur Félinia.

Es-tu aristotélicienne ? Crois-tu en les enseignements d'Aristote et de Christos, relayés quotidiennement par la Saint-Église aristotélicienne et romaine ? Es-tu baptisée dans l'amitié aristotélicienne ?
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[-Félinia-]

[Naudeas]

Naud avait prit place sur sa table avec la plume la mieux taillée, un parchemin et trempa celle-ci dans l'encre. Avant tout ça, elle avait salué d'un signe de tête le basané qui était entré. Elle se demandait s'il était pas resté trop longtemps au soleil. Mais se souvenant des légendes racontées aux hommes à la peau mâte, elle pensa qu'il devait en être un, puis la dame qui avait fait demande à la Sainte Inquisition, Naud fit de même, un signe de tête, patientant elle aussi. Le Procureur Général avait à son tour son entrée. Il ne se perdit pas en palabre et commença de suite dans le vif du sujet. Bref, voilà cela allait commencer.

Elle fit donc glisser la plume sur le parchemin, elle haussa un sourcil, se contenir, ne pas penser, ne rien dire, faire comme ci tout allait. Elle retourna à son parchemin.

[Al Bashir Fathi Han]

L'ottoman attendait, avec patience... Il en fallait dans cette cité, et la danseuse romaine savait se faire désirer. Mais il resta comme toujours, imperméable. IL se contenta d'écouter le scribe. Le crissement de la plume, sur le vélin, avait une musique que l'homme cuivré aimait. Lui qui ne savait pas lire... Il aimait voir les autre écrire !

[Graoully]

Continuant l'interrogatoire, l'abbé ouvrit le Livre des Vertus posé devant lui, et fit signe à un clerc de l'apporter devant Félinia.

Puisque tu es aristotélicienne et baptisée, tu vas jurer sur le livre des vertus de dire la vérité sur tout ce quoi je t'interrogerai tout au long de cet interrogatoire. Si tu mens, sois regardée comme une parjure !

L'instant demandait à l'inquisiteur de garder une mine grave. De ce que Félinia allait faire maintenant, et pour les questions suivantes, dépendrait la suite de l'interrogatoire.
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[-Félinia-]

Je n'ai jamais menti de ma vie et ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer.

Elle posa sa main sur le livre des vertus et le fixant droit dans les yeux.

Je te jure de te dire toute la vérité, rien que la vérité que ce livre m'en sois témoin.

[Graoully]

Tu seras bien aimable de reprendre le vouvoiement je te prie. Je prends note de ton serment !

Faisant signe au clerc de lui ramener le livre des vertus.

Crois-tu réellement que Christos est messie, guide et miroir de la divinité ? Crois-tu en l'Eglise Aristotélicienne qu'il a fondé, en la Foi en l'enseignement d'Aristote, et l'union, l'obéissance et l'imitation de Christos, qui est venu sur terre pour donner force et majesté aux enseignements de Dieu consignés dans les livres de la Révélation ?

Faisant une légère pause.

Devons-nous espérer atteindre la perfection dans une ou plusieurs vertus ?
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[-Félinia-]

Euh si vous me tutoyez je vous tutoie, normal.
Vous me vouvoyez je vous vouvoie, logique.

Elle écouta les questions avec intérêt

C'est quoi tes questions
Tu veux faire de moi une femme d'église, je laisse ça à ceux qui ont la vocation.
J'ai la foi et ça me suffit, tu poses ces questions à tous ceux qui sont baptisés ??

[Graoully]

D'un homme d'Église a une fidèle, le tutoiement ne signifie pas le manque de respect. Le spirituel étant supérieur au temporel, même les pairs du royaume peuvent être tutoyés, du moment qu'on leur donne leur titre pour leur montrer que l'on ne se moque pas d'eux.
Mais qu'une fidèle tutoie un évêque, outre que cela fait mauvais effet, est une atteinte à la dignité épiscopale dont je suis revêtu.

Se tournant vers Naudéas.

Tu noteras je te prie qu'elle a prêté serment, et qu'elle porte atteinte à l'épiscopat.

Revenant vers Félinia.

Nous sommes ici dans un procès, pas au marché du village. Mes questions, si elles peuvent te sembler saugrenues, se passent de tes commentaires. Je te demande d'y répondre, et non pas de les critiquer. Loin de moi l'idée de faire de toi une religieuse, ce n'est pas le but de ce procès.
Tu es aristotélicienne, tu me l'as dit toi même. Tu dois donc connaître ta religion, soit en l'ayant étudié, soit en ayant entendu prêcher ton curé ou ton évêque. Ainsi, mes questions ne doivent pas avoir de difficulté pour toi.

Attendant la réponse avec un intérêt certain, et un demi-sourire.
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