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[RP] Sainte colère - Dies Odoacrae
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Odoacre



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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2011 7:54 pm    Sujet du message: [RP] Sainte colère - Dies Odoacrae Répondre en citant

[Un mois plus tôt, le 9 mars, en Normandie, sur la route entre Fécamp et Rouen]

Récit du Père Lotx, Chanoine de Rouen

Les bruits de sabots venaient de cesser au loin, la plaine avait retrouvé son calme comme si rien ne s'était produit. "Ils" étaient enfin partis.
Alors, dans un hoquetement le garçonnet sortit sa tête d'entre ses genoux où il s'était réfugié pour ouvrir deux grands yeux emplis de larmes. Il avait froid, il avait mal. Oh rien de bien grave, des coupures, des bosses. Les épées avaient dansé contre sa peau mais n'étaient profondément entrées dans ses chairs, il avait eu beaucoup de chance, comme souvent.
Et puis il avait couru vite. Dès le début de la charge normande il s'était rué vers les premières broussailles pour s'y jeter à plat ventre. C'étaient des aubépines et à présent tout son corps brûlait marqué par des écorchures cuisantes. Mais au moins était-il vivant. Traumatisé mais vivant. Qu'en aurait-il été s'il s'était tenu droit sur le champ de bataille sa misérable dague tendue face à une troupe de soudards? S'il n'avait pas abandonné vivres et écus, poneys et évêque... attendez une minue, et évêque?!
Il l'avait complètement oublié celui-là, mu qu'il était par le plus simple des instincts de conservation. Qu'était devenu son évêque qui l'accompagnait, ou plutôt son évêque qu'il accompagnait et qu'il était sensé protéger. "Sensé"... aheum... peut-être avait-il présagé de sa survie un peu trop rapidement finalement comme ce dernier lui ferait sûrement payer le moindre ongle retourné.
S'extirpant du buissonnet le jeune prêtre s'avança alors lentement vers les lieux du méfait, trop faible pour adopter une allure bien plus soutenue mais trop effrayé de voir ressurgir un membre de la compagnie d'ordonnance du duché pour retenir d'avantage le pas. Et effectivement, il apparut qu'il n'avait pas super bien protégé l'évêque en question...
Lotx eut un fort haut le cœur devant le spectacle qui lui était infligé. Combien de plaies ouvertes, combien de fragments de chair déchiquetées parsemaient le corps du saint homme, il aurait été incapable de compter, d'ailleurs il s'attelait plutôt à rendre à la terre son déjeuner qu'à compter, éclaboussant sa robe de bure d'un liquide verdâtre aussi peu ragoutant que le liquide jaunâtre épongé par ses braies. Oui, à la charge ennemie il avait été "débordé d'émotions", bon...
Ayant fini de disséminer ses émotions partout il fallait alors prendre une décision. Devait-il fuir et abandonner là le saint homme (ou tout au moins ce qu'il en restait)? Un archevêque aimé et respecté de tous (si l'on occultait les trois quart du royaume), un primat consciencieux et inspiré par le Très Haut lui-même? Un type qui avait promis de faire de lui un évêque un jour?
Ce dernier argument mit fin à la petite discussion interne du garçonnet au sujet du fait que "bon foncièrement tout l'monde s'en congne des gens inspirationnés par le Très Haut" dans la mesure où "d'un autre coté c'est à peu près le seul type qui serait d'accord pour l'poste d''évêque alors on va pas l'laisser caner hein?" Et c'est ainsi que, courageusement, le jeune prêtre commença à réaliser un de ses vieux rêves en attribuant plusieurs mandales au primat assorties d'un:


Youhouuuuuu! Monseigneureuh révéillationnez-vous! L'armée est passé 'pouvez arrêter de faire le mort, même si avec tout ce sang d'partout c'est vachement bien réussi hein, vous avez fait comment?

Mais il sembla pourtant que celui-ci ne se réveillerait pas.

Bordel, faut toujours qu'vous trouviez une excuse pour vous faire porter vous, z'êtes fatiguant à la fin. Et me dites pas qu'vous faites pas exprès hein! Et vous pourriez répondre quand j'vous parle nanmého. J'vous préviens s'la dernière fois hein, et z'aurez intérêt à l'faire savoir à Rome à quel point j'suis conciliant d'abord!

Et, ce disant, Lotx attrapa les deux bras du vieil homme dans l'idée de la traîner vers Lisieux jusqu'à la première auberge ou maisonnette qu'il trouverait... Ouais, le sol était cahoteux et le vieux grec y laisserait sûrement sa bure.


Récit de Monseigneur Odoacre, archevêque de Rouen, Primat de France



Un charriot énorme transportant les effets personnels du Primat de France et archevêque de Rouen... un six-roues-deux-boeufs absolument saccagé, les vases et tentures prises à Rodez et Périgueux détruits ou rendus complètement inutilisables... sans parler des victuailles répandues partout dans le chaos de l'engagement pourtant si bref....

Un charriot aux armes du Primat de France avec mitre et crosse épiscopale dorées.... sans parler du poney rose qui trainait par là.... qui attaquerait un chevaucheur de poney rose ?

Et les atours du vieux Grec étaient toujours les mêmes.... les vieilles sandales de cuir.... la robe de bure noire.... et la haute coiffe conique de religieux grec. Et il y avait la barbe. On n'agressait pas les barbus grisonnants. En théorie.

Bref, Odoacre avait toujours prévu ou craint une tentative d'assassinat... à son actif il avait lui même l'assassinat du précédent archevêque de Rouen et aumônier royal Muad Dib.... ainsi que l'évêque Lapinus de Cardaillac.... mais les témoins étaient rares et de confiance.... en revanche, il se faisait un nouvel ennemi chacun jour que Dieu faisait... mais s'il était bien un territoire où il n'avait pas prévu une telle tentative, surtout par une bande armée et arborant officielles bannières.... cela était bien en son fief normand où les fidèles l'attendaient depuis bientôt huit longs mois...

Lorsque les gens d'armes s'étaient précipités sur son convoi, il n'avait pas cherché à négocier... il reconnaissait la mort tout de fer vêtue lorsqu'il la voyait. N'étant pas non plus homme à se laisser martyriser.... et son chanoine en savait quelque chose.... il s'était dressé sur le banc du charriot, glaive en main, et le regard furieux, prêt à massacrer de sa main les impudents qui osaient défier le Primat de France....


... et il avait dégusté.

Premier choc, arme envolée ou brisée et le fer des épées avait mordu ses chairs qui en avaient vu d'autres... mais peut-être pas à se point....


Il s'était rapidement écroulé, sans toque, les jambes tailladées, le torse et l'abdomen cruellement fendus, le visage écorché.

Sanglant, à l'agonie, le vieux Grec ne sentit pas les baffes vengeresses du jeune Lotx (oui, le chanoine c'est lui).... entendit encore moins ses remarques..... ne sentit pas qu'on s'emparait de son corps pour le trainer vers.... Lisieux, Fécamp.... qu'importaient quels parterres sauvages le prélat abreuvait de son sang après tout ?


Récit du Père Lotx, Chanoine de Rouen

Lorsque Lotx considérait son archevêque comme une personne profondément lourde il ne s'imaginait pas à quel point cette affirmation pouvait se vérifier même au sens propre du terme. Impossible à hisser sur son dos, il avait alors traîné le vieux grec par les bras sur tout le chemin, laissant derrière lui, petit Poucet, une charmante trace rouge vif. Bah, elle se diluerait rapidement, il pleuvait souvent en Normandie paraissait-il. Dans un moment pareil le garçonnet en était encore à songer météo, oui.
Le chemin fut aussi long et difficile que tronqué de haltes à chaque besoin de reprendre une soufflée, à chaque bruit suspect présageant de l'arrivée d'un voyageur ou pire d'une patrouille. Car il était évident, pour le jeune prêtre, que des gardes d'autorité ducale se chargeraient de terminer le travail des soldats. C'était souvent comme cela que ça se passait d'ailleurs, m'enfin rarement sur des primats de France il fallait l'avouer. Marche grandement ralentie, il finit pourtant, on ne savait trop par quel miracle, par atteindre les premières fermes et maisonnettes composant l'entrée de Lisieux. Il connaissait bien ce genre de hameaux, il y avait déjà vécu à l'occasion. C'étaient des habitations de paysans de passage qui s'installaient là lorsque leur terre n'était plus bonne et repartaient lorsqu'ils avaient stérilisé celle-ci. Il n'y trouverait que crasse et désolation mais ce genre de bâtisse tenait généralement les emmerd... enfin les douaniers et autres hommes du cadastre suffisamment à l'écart pour éviter une seconde visite impromptue de la compagnie d'ordonnance.
Un abri inoccupé adjacent à feu un champ de navet ne fut donc pas excessivement difficile à trouver et c'est avec un soulagement non feint que le prêtre y déposa sa charge -chacun sa croix pourrait-on dire!
Il posa alors son regard sur le vieux grec et constata à nouveau à quel point ses blessures étaient profondes. Sauf que cette fois-ci il n'avait plus grand chose dans l'estomac à rendre, et toc! D'ailleurs il commençait à avoir sacrément faim (même dans un moment pareil oui, il pense météo ET saucisson en fait) et, aux vues de l'état de son supérieur, il se demandait si...



Aheum... Monseigneur, ça vous dirait pas que j'mette en pratique vos préceptes et qu'plutôt qu'essayer d'maintenir vos restes en vie -pasque bon c'est un peu mal barré là quand même hein?- j'vous découpe, j'vous bouffe pasque j'ai faim et j'attends qu'vous ressuscitationnez? Hein, z'en pensez quoi?


Il y eut un instant de battement et puis le garçonnet sortit de l'une de ses poches l'une des nombreuses fioles qui ne le quittaient jamais, ôta le bouchon et en déversa abondamment le contenu sur les blessures de l'archevêque.

Et on m'répond quand est-ce que je parle je vous prie!

L'on pouvait faire confiance à Lotx, l'alcool devait être très fort et s'il restait un brin de conscience au primat il hurlerait. Sinon ben... ça cautériserait sûrement les plaies en fait... ou donnerait un petit goût pas trop désagréable aux chairs 'fallait voir!


Récit de Monseigneur Odoacre, archevêque de Rouen, Primat de France


Noyé dans une nuée cauchemardesque, le vieux Grec naviguait sur un fleuve noir...

Une chaloupe.... derrière lui, quelqu'un ramait, il ne savait pas qui. Il n'entendait que le bruit de la perche qui s'enfonçait doucement dans le vide aqueux, il sentait un effort mais n'entendait pas de grognement... la présence était glaciale.... était-ce le Styx ?

Devant, pas de rive. Il ne pouvait se retourner.

Sentant le contact d'un métal froid dans sa paume, il baissa les yeux. Une pièce de cuivre dorée... comme celle qu'il avait fait lancer sur les courtisans lors du sacre de la Reine pour afficher à la fois sa fausse prodigalité et le profond mépris qu'ils lui inspiraient.

Puis vint la douleur, une douleur sans nom.... le fleuve venait de prendre feu, des flammes rouges qui traversaient le bois de l'embarcation comme son corps mais qui ne les consumaient pas.... un supplice éternel....

... et il ne se réveillait pas, la bouche grimaçant un hurlement silencieux.


Récit du Père Lotx, Chanoine de Rouen


Ah? Le vieux avait eu une légère réaction, ainsi donc était-il capable de ressentir la douleur? Diantre, cela remettait en cause toute la vision du monde qu'avait le garçonnet, un peu plus et il le songerait capable d'éprouver des sentiments! Compte tenu de ce fait il semblait plus difficile de se résoudre à le manger alors... surtout qu'il était universellement reconnu qu'Odoacre était un dur à cuire et que vu sa corpulence il n'y avait pas grand chose à becter. Il faudrait donc se résoudre à le soigner... bordel, pourquoi Lotx avait-il séché tous ses cours de médecine à Périgueux?
Oh il avait bien quelques notions élémentaires d'anatomie. Il savait par exemple qu'un homme normalement constitué possédait deux bras, deux jambes, qu'à l'intérieur du ventre il y avait tout un tas de truc dégoûtants qu'il valait mieux éviter d'enlever et tout un tas d'os longeant le dos du crâne au bassin où, c'est Aristote qui l'avait dit, se formait la semence. Des notions passionnantes sans doutes mais, castrer le primat n'étant à l'ordre du jour, pas franchement utiles le cas échéant... Bah, à Castillon il avait exercé le métier de boucher, fondamentalement un archevêque ça ne devait pas énormément différer d'un goret hein? Y avait qu'à prendre monseigneur de Bordeaux en comparaison pour s'en assurer par exemple! Et c'est ainsi que, balayant la salle du regard, il se mit en quête d'un hachoir à viande...

Interlude musical... ah non attendez, celui là convient mieux en fait!

Quelques longues, très longues minutes plus tard (si l'on considérait l'absence totale d'anesthésiant), le jeune prêtre dut se rendre à l'évidence, maintenir un archevêque en vie et égorger un goret n'étaient pas tout à fait pareil en fait... Et, après avoir abandonné l'idée de l'amputation, faute de ne trouver autre objet tranchant qu'une vieille fourche rouillée, ainsi que la cautérisation, comme il venait d'inonder le vieux grec de liqueur et qu'il n'avait pas besoin d'être breton pour connaître le principe de la crêpe flambée, il reconsidéra bien vite ses compétences chirurgicales. Tout ce qu'il savait c'est que les médicastres avaient beau faire des saignées il semblait bien que ce fluide organique était plus à sa place dedans que dehors et qu'il convenait donc de rafistoler Odoacre pour l'empêcher de se vider. Un peu comme quand on rafistole une gourde de vinasse qui fuit, oui, enfin sans vouloir traiter Odo de gourde hein, évidemment.
Il se résolut donc à sacrifier des lambeaux entiers de ses propres habits comme compresses, non sans les avoir méticuleusement imbibés de liqueur auparavant. C'est que Lotx était trucmachinchosiste et un grand théoricien des vertus purificatrices de l'alcool tant pour l'âme et l'esprit que pour rendre l'eau potable ou pour éviter, étrangement, la gangrène...
Un éclat de rire perça alors le silence de la masure lorsqu'il eut fini: jamais au cours de sa vie il n'aurait songé ni même espéré voir un jour le primat ainsi vêtu d'étoffes rose vif et de motifs à poneys. Il était mignon comme ça... oui bon, ridicule surtout mais pour la troupe des poneys roses ces deux termes étaient presque synonymes en fait.
Alors, jugeant qu'il avait fait tout ce qui était en pouvoir pour l'instant pour limiter les dégâts (ou tout au moins éviter de trop les aggraver), le garçonnet laissa là le vieux grec et s'installa sur une vieille table à l'état de pourriture plus que débuté, récupérant un vieux parchemin et un morceau de charbon dans l'âtre. Il ne s'en sortirait pas tout seul et avait besoin d'aide, de soins et de vivres. Mais il fallait pourtant ne surtout pas alerter les autorités... une missive partirait bientôt pour l'archevêché de Rouen, une demande de secours, un plan grossier. Le responsable des relations avec les curés espérait grandement qu'il y aie au moins un curé dans ce patelin en fait...


Citation:
Aux prêtres de Normandie, le bonjoureuh.

nous rendant à l'archévéché de Rouen, monseigneur Odoacre et moi-même nous sommes faits charger sans sommation par l'armée Normande. Si, par la grasce du Très Haut, je peux vous écrire ce jour il se trouve, en revanche, que monseigneur l'archevêque de Rouen et primat de France est dans un état critique qui nécessitationne des soins de toute urgence.

J'implore donc une aide de votre part pour secourir notre berger par le mandationnement d'un médicastre à son chevet portant vivres et onguents et ce dans la discrétion la plus totale afin que ses assassins, les autorités ducales normandes, ne puissent nous retrouver.

Nous sommes retranchés dans une bâtisse de paysan abandonnée à la périphérie de Fécamp, à une centaine d'arpents à l'ouest des remparts dans les vieux champs de navets. Vous la reconnaîtrez facilement puisque c'est la seule maison dans le coin où de la fumée sortira de l'âtre, forcément... Je vous ai dessiné un plan (et un poney) au dos d'ailleurs.

Que le Très Haut vous fasse arriver vite,
Père Lotx, chanoine de Rouen

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Odoacre



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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2011 8:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[De Normandie jusqu'à Rome]

Des clercs normands dont certains connaissaient les choses de la médecine avaient ainsi pu trouver le Primat et lui prodiguer des soins. Revenant à la conscience, celui-ci avait perdu l'usage de ses jambes.

Conscient et lucide cependant, caché dans la campagne de Fécamp, craignant une nouvelle tentative d'assassinat des autorités normandes, le vieux Grec avait dépêché des messagers près de l'Assemblée des évêques de France afin que de faire connaître ses décisions.

En presque un mois de temps et alors que le Primat de France avait été massacré en plein domaine royal, les évêques de France n'avaient absolument rien fait... au mieux certains avaient timidement demandé des excuses aux régnants de Normandie... une conduite qui avait horrifié le Primat qui entendait remettre de l'ordre dans cette Église de France dont il s'efforçait de restaurer la puissance depuis tant de mois.

Il avait donc fait connaître à Rome ses décisions...




Récit d'Hannibal de Corinthe, neveu d'Odoacre envoyé par devant les évêques de France faire connaître ses décisions


Cela faisait de nombreux jours que Hannibal de Corinthe avait répondu à l'invitation de son oncle Odoacre, lequel lui avait proposé de venir le rejoindre à Rome. Après un long et tumultueux voyage, il résidait à présent au rez-de-chaussée de la tour d'astrologie que possédait l'autre corinthien en plein centre ville, ce qui lui offrait une immersion parfaite dans la vie locale dont il ne profitait à vrai dire que fort peu, trop occupé à répartir son temps éveillé entre quelques activités ô combien plus fondamentales telles que : faire la sieste (trois à cinq fois par jour), houspiller ses serviteurs, apprendre le latin ou la langue locale (un peu), manger (beaucoup), etc...

Odoacre, de son côté, était parti depuis quelque semaines déjà, en direction d'une terre barbare au nom exotique dont Hannibal, malgré sa grande érudition, n'avait pas connaissance : la Normandie.

La nouvelle de l'agression du vieil homme lui était parvenu il y avait quelques jours, et il accueillit avec emphase et désespoir l'annonce de ce désagrément qui frappait cet oncle qu'il aimait et respectait, tant pour l'homme de bien qu'il voyait en lui que pour le brillant intellectuel qu'il ne doutait pas qu'il fut. Dans un mouvement de dépit bien compréhensible, Hannibal extériorisa moultement son désarroi en direction des quelques laquais qui l'avaient accompagnés depuis la grèce, lesquelles se firent les dépositaires solennels du courroux que leur maître adressait à travers eux à un destin cruel.

Mais voilà que son oncle le chargeait par missive d'une mission importante. Il devait aller faire lecture de deux missives à l'assemblée des évêques français.
A vrai dire, sa première réaction fut d'être soulagé, car il avait craint assez fort que les latins ne sachent pas se départir de leur évident retard culturel en reconnaissant son éclatant mérite et les honneurs qui lui étaient dus pour cette raison. Mais l'intervention décisive de son protecteur semblait lui ouvrir tout droit les portes de la gloire.
En effet, bien que sa compréhension des différents patois latins soit sommaire, il avait réussi à déduire que le contenu de la missive pouvait lui valoir un certain prestige social.

Il fit préparer sa chaise à porteurs dès réception du courrier, et cravacha dûment la nuque de ses porteurs pour leur donner l'entrain légitime qu'un tel évènement ne pouvait manquer d'inspirer. Il enfila au passage ses atours les plus ostentatoires.


L'improbable esquif bi-quadrupède arrive à destination après quelques errements, et Hannibal parvint à entrer en se présentant comme messager d'Odoacre, misant surtout sur le sceau primatial qui frappait les parchemins, et qu'il exhibait fièrement comme preuve de sa légitimité à entrer.

Ils finirent par déboucher sur une grande salle remplie de gens qui ressemblaient forts à l'idée que Hannibal se faisait des évêques latins.
Il déplia alors les parchemins, se racla la gorge, et déclama d'une voix forte et posée :


Hannibal de Corinthe !
De Odoacre de Corinthe, lettres. Lecture !

Moi ! Odoacre de Corinthe ! Primat ! De France !
Auxe évêque, de France !

Très kères soeurs et frères, dans l'épiscopat !
Revenu à la conscience depuis l’épouvantable tentative d’assassinat dont je fus victime de la part des odieuxe et démoniaques Normands, voici que je puis de nouveau rassembler suffisamment de forces pour dicter ces adresses et reprendre les rennes de l’Assemblée des évêques de France ! Avec effet immédiat !

En premier lieu, je vous demanderai d’accueillir avec les honneurs et amitié le porteur et lecteur des lettres que je vous fais parvenir !
Voici Hannibal de Corinthe ! Grand savant d’Orient et théologuien s’il en est ! Arrivé à Rome me visiter en ces heures sombres, et je vous demande de le copter...

De le coôpter...


Visiblement interloqué, Hannibal mobilisa toute sa concentration, empourprant son visage par la violence de l'effort.

De le co-opter !

Hannibal laissa échapper un sourire de satisfaction.

au sein de cette assemblée qu’il ne manquera pas d’enrichir de ces conseils avisés.

Et tant que je ne pourrai me déplacer jusqu’à l’assemblée, il sera mes yeuxe, mes oreilles et ma bouche au sein de l’Aèffe. Je vous demande donc de l’aimer et de le respecter comme s’il était moi-même !

Je ne doute pas que bien nombreuxe vous êtes ! A vous interroger sur mon état. Une armée officielle, normande a porté les armes contre le Primat, de France et sa suite ! Contre l’arkevêque de Rouen ! Devant Rouen ! Par un beau soleil d’hiver, contre mon charriot aux armes de cette assemblée et à mes armes personnelles. Je manquai d’y laisser la vie et je ne sais encore aujourd’hui si je pourrai jamais remarker un jour.

J’ai peine à qualifier ces événements, et c’est peu dire ! Moi qui connais les nuances des langues barbares et possède l’intelligence pour les manier bien mieux encore que les natifs de ces contrées pouilleuses !

Apprenez que je survis près de Fécampe, où ma résidence camouflée n’est connue que du clergué local !
Et dans laquelle je crains une nouvelle tentative d’assassinat.
J’ai cependant laissé de fidèles messagers romains m’informer de la réaction de l’Eglise face à ces actes, iniques !

C’est avec un profond atterrement que je prends donc acte de l’inaction absolue !
De l’indifférence du collège des évêques et surtout !
Des vice-primats quant à ces événements. La disproportion de ces réactions face aux actes témoigne de l’incapacité gravissime de l’équipe primatiale agir rapidement.
Avec justesse et efficacité ! Et j’ai naturellement décidé de réagir sainctement en révoquant les vice-primats actuels qui se sont faits des affaiblisseurs de l’Eglise !
Dans le royaume de France et qui ont fait honte par leur comportement à l’Eglise toute entière.
Hannibal ! Porte avec lui les actes officiels de nominations d’une nouvelle équipe primatiale, qu’il m’a coûté de koisir ainsi dans la Pourpre ! Mais à voir des évêques prometteurs tellement incapable, je dois me résoudre à ne plus faire confiance qu’à des têtes mitrée dont je suis absolument certain de leur compétence !

Rassemblant actuellement le clergué de Normandie autour de moi, je m’apprête ! A prendre des mesures !
Dignes de ce nom concernant la tentative de mise à mort contre la tête de l’Eglise de France et l’arkevêké de Normandie ! Et vous connaîtrez rapidement les actes que je fulminerai dans ce sens.

Je vous demande de prier avec ferveur ! Et de réaliser une introspection ! Sur la réaction ou la non-réaction qui a été la votre face à l’acte le plus grave et le plus odieuxe dont l’Eglise de France ait pu être victime.

A fortiori en plein Domaine Royal. Terre d’élection de la Reyne de France ! Récemment sacrée et couronnée par la Sainte Eglise.
Les dissensions ne seront pas tolérées, seulement l’amende honorable, l’humilité et une action renouvelée pour que de tels comportements n’aient plus lieu.

Cette Assemblée fait la honte de toute l’Eglise !
Et je me donne l’impression d’un épouvantable escrôque et bonimenteur lorsque je martèle que les évêques sont papes !


Amusé par la sonorité du mot, Hannibal ne put réprimer un ricanement. Il répéta plus fort !

Pape !

En leur diocèse la kose est grave ! Et inacceptable ! Et cela a été je crois une incommensurable magnami... magnaninité... magna... ni... mi... té !

De la part de la Curie Romaine que de ne pas dissoudre cette assemblée et mettre !
Les évêques sous une tutelle absolument tyrannique.

Sœurs et Frères nous sommes plus que jamais dans ce temps d’épreuve ! Et je vous invite à communier avec moi depuis ma cache normande pour la restauration de la Vraie Foi et de l’Eglise, que ce soit là dehors !

Mais surtout dans nos cœurs !

Fait près de Fécampe le 3 avril de l’an I du Cardinalat de Son Eminence Tully !


Puis il enchaîna sans transition sur la seconde missive.

A l'Universalité des fidèles du Royaume de Francie Occidentale ! Et à tous les autres.
Aux nobles prélats de l'Assemblée épiscopale de France !
Et à tous les autres.

Moy, Odoacre de Corinthe !
Par la grâce de Dieu ! Primat de France ! Archevêque de Rouen ! Inquisiteur de la Foy incroyable ! Théologuien qui rend gloire à Dieu par sa squience redoutable ! Médicastre détenant les secrets des squiences Sacrées capables de guérir tous les maux véritable grec de sang !
De la race d’Aristote-Prophète Terreur du Roy des Bulots inépuisable !
Pasteur et prédicateur des âmes inlassable !
Missionnaire au service la Vérité et de l’Amour pilier des faibles !

Et supplice des démons !


Révoque les vice-primats Lyonnis, Hakon ! Et Perroleon !
De leurs fonctions vice-primatiales annonce la nomination !

De Son Eminence Cyril Kad d’Azay Premier Vice-Primat de France

Son Eminence Rehael Deuxième Vice-Primat de France

Son Eminence Thomas Bombadil Troisième Vice-Primat de France


Fait à Fécampe le3 avril de l'An I de mon arkiépiscopat de Rouen !


Sur ce, Hannibal rangea les missives et toisa l'assemblée d'un air fier.
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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2011 8:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[A Rome et à Rome seulement]

Récit de Monseigneur Odoacre de Corinthe, archevêque de Rouen, Primat de France


Ainsi les anciens vice-primats incapables avaient été renvoyés pour une équipe d'hommes expérimentés.

Les lâches et les incapables avaient alors bruissé puis crié.

Le Primat était forcément fou, pourquoi renvoyait-il des incapables... après tout, c'était la marque de fabrique de la plupart des membres de l'AEF !

Quand les actes furent montrés, les sceaux primatiaux usurpés, les ennemis du vieux Grec et les rogues prélats remerciés ne voulaient s'en laisser compter : ce sont des faux ! Non des vrais, mais on a dû les voler ! Non, non, c'est bien le Primat l'auteur de cette lettre, mais il est loin, il ne faut pas lui obéir, et puis, qui nous prouve qu'il est vraiment lucide ?

Et cela avait continué.

Incapables d'introspection ou d'humilité, la majorité protestait et palabré inconséquemment.

N'avaient-ils pas déjà, à l'annonce de l'agression contre le Primat, suggéré qu'il s'agissait de la faute du Primat si des soldats l'avaient attaqué ?

Ils n'étaient plus à cela près.

Certains anciens vice-primats refusaient de rendre leur tablier et voulaient continuer de gouverner.

Les conciliabules se formaient et se défaisaient, les esprits fébriles tremblaient de désirs trop longtemps réprimés, les ambitions se faisaient plus explicitement jour...

Et ce fut la tentative de putch. Les anciens vice-primats Pierroleon et Lyonnis lançaient une motion de censure pour destituer le Primat blessé au loin et devant la situation dramatique de laquelle personne ou presque ne s'était indigné.

Et tout au mépris le plus strict du droit canon... et pourtant, nombre d'évêques participèrent au scrutin illégal avec la bénédiction de plusieurs cardinaux, bien heureux de trouver l'occasion de se débarrasser du vieux Grec, lequel n'avait jamais hésité à pointer du doigt leurs errements...

Violer le droit canon ? Fouler au pied les lois divines qu'ils étaient chargés de protéger et d'enseigner ? Qu'importait, le gain en valait la chandelle pour ces princes misérables.


Mais alors que se commettait l'ignoble avec leur bénédiction, le Primat de France, Odoacre de Corinthe, arrivait à Rome...

Le voyage l'épuisait, sa convalescence loin d'être terminée.... diminué et amaigri....

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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2011 8:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[Retour de flammes - Odoacre le Retour]

Récit d'Odoacre de Corinthe

Cette après-midi là, un vent mauvais soufflait sur Rome.

Des marais alentours, les miasmes portés par un vent chaud étouffaient les romains que prenait une fébrilité à la limite du supportable.

Une journée presque normale dans la capitale du monde aristotélicien.

Sauf que sous l'une des portes passait une litières dont les armes portait un phénix renaissant.

Ainsi qu'une devise : "La Lumière me guide, je vous guide".

La litière du Primat de France.

Devant celle-ci, un homme à la peau bleue, l'allure rogue, une coule blanche sur le dos... il ouvrait la marche, jetait des regards haineux à quiconque faisait mine d'approcher la litière pour mendier ou demander...

Et derrière, une petite escouade de routiers armés jusqu'aux dents paraissaient soulagés d'arriver enfin.

Les badauds chuchotaient.... le primat était-il vivant ? Revenait-il à Rome ?

Ou cette carriole ramenait sa dépouille ?

Arrivée aux abords de la place d'Aristote, un ordre sec fusa de la litière qui s'arrêta aussitôt.

L'homme bleu descendit et ouvrit une porte dont jaillit une chose orange vif.

Une sorte de gros fauteuil de bois muni de roues fut installé par terre derrière lequel se plaça la chose orange vif.

L'homme bleu se pencha dans la carriole, prit dans ses bras une forme noire pour l'assoir dans le fauteuil de bois.

Munie d'une toque, amaigrie mais portant une barbe grisâtre, celle-ci ressemblait au Primat de France Odoacre.

Protégée par les routiers et l'homme bleu, poussée par la chose orange, la chose noire fut conduite en direction des bâtiments qui accueillaient l'assemblée épiscopale de France.

Trois personnes firent leur entrée dans la salle plénière de l'AEF.

Daimones sans ses armes, que tout le monde connaissait déjà.

Hannibal arriverait sans doute... sans s'arrêter à sa tour, le Primat avait envoyé un messager le chercher.

Les deux autres personnes étaient donc le chanoine Lotx qui poussait le très lourd trône à roulettes sur lequel était assis Odoacre.

Si les traits du vieux Grec étaient émaciés, il se tenait pourtant très droit.

Son regard flamboyait d'une intelligence acérée - ou pour ses détracteurs de l'éclat calculateur qui le caractérisait - et d'une détermination farouche.

Sa robe ample cachait ses membres et il était difficile de dire pourquoi le primat se faisait ainsi transporter, lui qui aimait se dresser pour dominer son auditoire.

Son visage portait des traces d'outrages plus graves que la maigreur : des cicatrices sur le front, les joues, le cou, recousues depuis peu s'exprimaient en boursouflures hideuses.

L'une d'entre elle suintait légèrement.

Une odeur entêtante l'entourait telle une aura étrange, une odeur de mort.

Et tout dans l'attitude du vieux Grec respirait la Faucheuse débarquant depuis longtemps pour réclamer son dû.

Son regard cherchait chacun des prélats présents... comme un prédateur repérant des proies à écharper.

Lorsque les évêques se furent rassemblés autour de lui, il prit la parole d'une voix claire et forte




J'ai appris que l'on parlait de moi en mon absence.


Le rythme était haché et percutant. Il plantait un clou par syllabe.


J'ai également appris que certains avaient osé contesté la souveraineté de mes sceaux.

Élevant la voix

J'ai également appris que, chose plus grave, certains arguaient sans posséder aucun indice probant que je ne possédais plus de capacité intellectuelle et en ont pris prétexte pour proposer une sorte de motion de censure.... et j'ai appris aussi que cela se faisait au mépris de mes décisions, et selon une procédure brouillonne et terriblement fantaisiste.

Le couperet tomba

Je vais remettre de l'ordre dans tout cela.

A Lotx

Pousse moi donc par ici.

Reculant ainsi pour mieux voir son auditoire, il reprit la parole

Depuis toute éternité des princes temporels comme spirituels utilisent des sceaux pour authentifier des actes avant de faire connaître leurs décisions au plus grand nombre et au loin.

J'ai été profondément choqué et peiné d'apprendre que des personnages aussi éminents que des prélats d'Église osent contester en notre auguste assemblée la l'authenticité de mes sceaux, a fortiori lorsque les actes scellés par ceux-ci furent portés devant vous par mon messager personnel, Daimones, ainsi que présentés et lus par mon propre neveu. Mon propre sang !


Même assis, la puissance du verbe du primat était toujours présente.

J'ai pris comme Primat de France un certain nombre de décisions, et c'est une rébellion terrible que certains les aient contesté.

C'est un violation manifeste du Droit Canon, une injure faite à Dieu, le rejet de leur propre élection épiscopale, le déni de leur mission.

Que certains aient envisagé une incapacité est compréhensible face à la gravité de l'état qui fut le mien... mais mais ces supputations aient entrainé la proposition d'une motion de censure alors que nos statuts prévoient ce type d'absence en confiant la direction de cette assemblée au premier vice-primat. Cela est absolument intolérable et très anticanonique.

Bref, ce vote n'a strictement aucun fondement et ne sera pas retenu.

Si les évêques veulent demander des comptes, qu'ils cessent de supputer et qu'ils le fassent.

J'ai fait aller mon train à marche forcée en rencontrant mon bon Daimones sur la route de Rome, lui qui venait envoyé par Son Eminence Kad me trouver en Normandie. Et alors que mes blessures cicatrisent encore, il m'a fallu encore risquer ma vie pour venir au plus vite icellieu pour me dresser... pour me dresser devant vous.


Les actes qui furent envoyés sont authentiques et je vous réaffirme clairement que les vice-primats légitimes sont Leurs Eminences Kad, Reahel et Bombadil.

Que Messeigneurs Lyonnis, Hakon et Pierroleon ne le sont plus.


Claquant des doigts avec autorité, le vieux Grec se fit porter à boire. Recevant un calice empli à ras bord, il le vida à moitié puis sirota le reste.

Puis il reprit la parole


Si l'agitation de certains ont pu laisser cette parodie de motion de censure se dérouler, alors il me semble bien que certains n'ont pas compris ou pas voulu comprendre les raisons de mes décisions.... outre le fait que les statuts prévoient explicitement que primat nomme et révoque à sa convenance les vice-primats.

Moi, Odoacre de Corinthe, Archevêque de Rouen, et Primat de France.... je fus attaqué en pleine journée avec mes gens, alors que je battais étendard à mes armes et aux armes de la Primatie.

Que les troupes ducales de Normandie ont agressé mes gens et ma personne, me laissant pour mort alors qu'elles ne pouvaient ignorer mon identité.

En plein domaine royal !

Dans mon propre archevêché !

Je n'ai été sauvé que grâce à mon fidèle chanoine, le père Lotx, qui m'a caché, et fait en sorte que je sois soigné.

Nous nous sommes cachés longuement des sicaires normands et ce n'est qu'avec mille ruses et stratagèmes que nous leur avons échappé pour retrouver le chemin de Rome !

Et pendant ce temps... comme a réagi la tête de l'Eglise lorsque son Primat était assassiné par les représentant du pouvoir royal ? Ce pouvoir qui prêta serment de défendre l'Église ? Ce territoire qui avait déjà connu une croisade, l'assassinat de Saint Lescure cardinal, et l'enlèvement d'un autre archevêque de Rouen, je parle de ce regretté Muad Dib ?


La révolte et une sainte colère animaient le Primat qui même assis, semblait plus grand que son neveu même perché sur une chaise à porteurs


La tête de l'Eglise de France, représentée par l'équipe primatiale, Messeigneurs Lyonnis, Hakon et Pierroleon, ainsi que le collège des évêque, n'a strictement rien fait.

Tout juste, avec timidité et bien des jours après que la nouvelle de mon assassinat fut connu, cette tête de l'Eglise a demandé, presque en s'excusant.... des excuses ! Des excuses ? Pour quel résultat et pour quelle suite ?

Alors que mille hommes d'armes auraient dû être conduits en Normandie me secourir, que des interdits et des anathèmes eussent dus être fulminés contre les auteurs de cet assassinat et ses commanditaires et soutiens, alors que des inquisiteurs auraient dû être envoyés enquêter et éclaircir tout cela !

Que la reyne aurait dû recevoir une ambassade solennelle devant la gravité de cette situation au lieu d'un aumônier demandant lui ausi vaguement des explications !

J'ai même appris que la première réaction de la primatie fut de produire une circulaire à destination des évêques pour leur conseiller de bien demander des laisser-passer lorsqu'ils voyageaient !!!

La première réaction des évêques de France, de leurs représentants, furent de suggérer quasi explicitement que j'étais coupable d'avoir subi une tentative d'assassinat ! Qu'un prêtre aristotélicien, un évêque, le Primat de France, peuvent finalement très normalement être molestés, dépouillés, massacrés, tués en fonction de la contingence administrative des territoires qu'ils traversent !


Frappant les bras de son fauteuil

C'était donc cela la bonne réaction ? Une circulaire stigmatisant l'assassiné pour son assassinat accompagnée d'une timide et tardive demande d'excuses qui ne connut aucun suivi ?

Voulant manifestement se lever sans y parvenir

Et certains, au lieu de démissionner ou au moins de mourir de honte, se pavanent et prétendent refuser que ces incapables soient remerciés ?

Que ceux qui ont fait honte à l'Eglise toute entière et violé tous leurs serments et tous leurs engagements ne doivent pas faire amende honorable et accepter avec soulagement qu'ils ne soient que destitués de la vice-primatie ?

Et oser refuser que trois cardinaux, qui plus est anciens Primats de France tous autant qu'ils sont, très expérimentés, assurent la vacance du pouvoir durant mon absence ?


Encore plus fort

Mais qu'avons-nous fait à Dieu pour qu'il nous inflige une telle honte et une attitude aussi irresponsable que celle-ci !

J'ai commis une erreur terrible en nommant Messeigneurs Lyonnis, Hakon et Pierroleon vice-primats, cela a été illustré lors de cette crise terrible dont moi et toute l'Eglise ont fait les frais.

J'en ai tiré les conséquences en prenant la meilleure décision qui soit, pour être accompagné de vice-primats dignes, compétents et courageux alors que les évêques à avoir pris conscience de leurs responsabilité de la honte qui frappait notre Église furent trop rares ou trop discrets.



Laissant quelques secondes de répit à son auditoire, il enchaîna rapidement

Illégale, infondée et anticanonique, cette motion de censure dont la parodie de vote est en cours, elle est totalement caduque et le résultat de ces urnes hérétiques ne sera pas connu, car les urnes sont à brûler sur le champ.

Et de faire signe à Daimones qui, accompagné de la garde épiscopale, de se diriger vers les urnes avec de l'huile.

Maintenant, je demande aux évêques de ses rassembler.

Aux rebelles de cesser leur rébellion et de se faire tout petit, avec humilité, de méditer leurs affreux égarements.

Car le Primat a été quasiment assassiné et l'Eglise de France n'a pas réagir. Pis, elle a semblé donner raison aux assassins par ses molles actions.

Si jamais certains prétendent démettre le Primat, alors ils se font les complices du scandale....

Certains ont-ils conscience de cela... ? Un Primat assassiné qui serait, à peine remis de ses blessures, destitué sans que les assassins soient même inquiétés ?

Est-ce la destruction toute entière de l'Église ? Son abaissement jusqu'à ce que nous soyons la risée de tout le royaume et de tout le monde connu, la honte suprême de l'univers, que nous soyons ainsi les instruments même dont rêvaient les hérétiques pour abattre définitivement l'Église ?

A quoi bon guerroyer sainctement à Genève contre les prétendument Réformés si les évêques de France donnent raison à ceux qui portant les armes ducales ou royales, assassinent publiquement les prêtres, évêques, les Primats ?


Regardant un à un les évêques avant de continuer

Je vous demande à toutes et tous de nous rassembler en le collège saint que nous sommes sensés être et de contribuer à redonner à cette assemblée sa légitimité.

Cela aurait dû être fait dès que mon agression fut connue et je compte le faire à présent.

Fulminer d'abord un Interdit général sur la Normandie en vertu de mes pouvoirs archiépiscopaux, et cela va être fait avec en plus le soutien de tous les évêques de France. Et j'entends que nous discutions ici-même et maintenant de la réaction la plus juste et la plus spectaculaire qui soit, pour que ceci ne se reproduise plus jamais.

J'envisage de parler de jeter un interdit général de tous les évêques, sur le royaume de France jusqu'à ce que les assassins de prêtres aient fait pénitence ou aient été écrasés.


Une fumée commença à s'élever alors.... les urnes brûlaient

Je suis revenu et avec les vices-primats cardinaux légitime, je me tiens là, authentique et légitime, pour rassembler le collège, panser les blessures terribles faites à notre Eglise durant ces dernières semaines, et rendre gloire à Dieu et à la mission qui est la notre par la réaction que sera celle de l'Église face à tous ces événements.
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Odoacre



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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2011 9:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[Salle plénière de l'Assemblée des évêques de France]

Comme attendu, les réactions furent violentes.

Le Primat avait fait bouter le feu à des urnes. On criait à la tyrannie... mais les flammes purifiaient les irrégularités manifestes de tous ces prélats et cardinaux qui se jouaient des règles les plus fondamentales pour accroître leur pouvoir...

Seul une poignée d'évêque s'en était offusqué...

Une constante dans ces assemblées épiscopales de France : l'éternelle stérilité des échanges. Si l'on pouvait appeler cela des échanges.

C'est alors qu'un prélat avait décidé de remettre les compteurs à zéro. Il avait compris qu'on ne pouvait abattre Odoacre de Corinthe par des méthodes anticanoniques.

Le cardinal Aaron l'avait fait une fois déjà, il y avait bien longtemps, en renvoyant Odoacre de son siège épiscopal de Rodez pour avoir osé démettre un Comte excommunié.... d'autorité, le cardinal avait tranché et violé le droit. Cela ne fut jamais réparé.

Ainsi donc, le rusé Navigius savait d'expérience qu'il suffisait de respecter scrupuleusement les procédures et le droit, saupoudrer d'une adroite rhétorique et prendre le sens du vent pour se trouver pléthore d'alliés et renverser celui qui passait pour un abominable tyran et à qui il fallait faire payer sa puissance.


[Où il est question d'une Motion de Censure contre le Primat Odoacre de Corinthe]
[Ce lien permet de lire dans son entier le topic contenant les échanges entre évêques à l'assemblée des évêques concernant la motion de censure proposée par l'évêque Navigius et dont un résumé est présenté ci-dessus, résumé vu à travers le prisme de la subjectivité du Primat Odoacre de Corinthe]

Dépôt de motion de censure par l'évêque Navigius

Alors que l’Assemblée Épiscopale de France était réunie, que les divers collègues étaient installés dans leurs sièges, discutant entre eux des récents événements, l’Évêque Suffragant d’Angers demande la parole, afin d’introduire une motion d’une grande importance pour l’Église de France. Lorsque la parole lui fut donnée, il commença son intervention sur le ton si caractéristique que tous lui reconnaissaient :

- Chers collègues, frères et sœurs dans la Foy. Depuis plusieurs semaines, l’Église de France est secouée par une série de scandales et de querelles ayant miné à la fois sa cohésion et son efficacité. Entre les frasques de notre Primat actuel, le chaos semé par ses propos, ses gestes et funestement l’agression armée dont il fût victime ainsi que la réponse extrêmement timorée et désorganisée de toute l’Église Française, équipe primatiale en tête, il m’apparait que nous avons franchis un point de non-retour.

- Que le Primat se permette de faire incendier les résultats d’un vote de l’Assemblée Épiscopale de France de manière aussi cavalière est à notre sens une offense très grave. Qu’un Archevêque Métropolitain se permette de subtiliser les urnes à la nuit tombée se révèle tout aussi troublant. Les querelles incessantes des membres de cette assemblée jettent à la fois le discrédit et le dédain sur notre action et sur l’Église, mais pis encore, désintéresse de la vocation notre jeunesse ainsi que plusieurs de nos collègues.

- Le respect inhérent des règles et de la procédure ne peut être outrepassé, que ce soit par un simple évêque, un Primat ou un Archevêque. Ainsi donc, outré et excédé par le cirque ambiant qu’offre l’Assemblée épiscopale de France, je lance aujourd’hui un débat qui s’axera autour d’une motion toute simple que j’introduis au sein de l’Assemblée Épiscopale de France :



Citation:
Que l’Assemblée Épiscopale de France censure le Primat de France, Monseigneur Odoacre de Corinthe, Archevêque Métropolitain de Rouen, et le destitue de sa fonction de Primat de France, conformément à la procédure prévue aux articles 3.2, 3.3, 3.5, 3.6 et 4.8 des Status de l’Assemblée Épiscopale de France.


- Je demande donc que le débat soit ouvert, nous sommes aujourd’hui le 13e d’Avril 1459, le vote sur la présente motion ne pouvant être tenu avant le 16e d’Avril 1459. Je présentes aux éminents confrères les articles relatifs à cette situation.


Citation:
Article 3.2 Tous les membres de l'AEF peuvent participer aux débats, mais seuls les archévêques et les évêques de France peuvent lancer une consultation et voter.

Article 3.3 Le vote doit toujours être précédé d'une période de débat d'un minimum de trois jours. Il doit en outre être ouvert pendant une période de cinq jours.

Article 3.5 Le vote devra toujours comporter une possibilité de voter blanc ainsi qu'une possibilité de voter contre.

Article 3.6 La décision se prend à la majorité simple des voix exprimées. Les votes blancs ne comptent donc pas.

Article 4.8 Le Primat peut être destitué par une motion de censure. Cette motion s'applique obligatoirement à l'ensemble de l'équipe primatiale. Elle se déroule selon le scrutin normal.


Narration odoacrienne


Peu de prélats eurent le temps de s'exprimer que le vieux Grec prenait la parole.

Froid devant le discours

Qu'il soit connu qu'avec sa permission, je confie à mon premier vice-primat, le cardinal Kad d'Azaye, le soin de s'assurer de la régularité de cette procédure et sa canonicité.

Une fois cela fait, je puis m'exprimer sur le fond de cette motion de censure.




Odoacre prit alors quelques minutes pour formuler




Je reviendrai sur le contexte : j'ai subi une tentative de meurtre. Les vice-primats de l'époque n'ont pas ou peu réagi et n'ont pas été à la hauteur de leurs responsabilités et pour cette raison ils ont été remplacés par des prélats plus compétents.

Plus grave, les vice-primats déchus ont organisé une tentative de putch, en contestant les vice-primats authentiques et en tentant de faire passer une motion de censure en violant la procédure.

La procédure a été violée dès le début car Monseigneur Pierroleon fit installer des urnes pendant la période de débat, et a lancé le vote pendant le débat canonique de trois jours.

Qui conteste ces faits ?

Personne.

Pour cette raison, à mon retour de Normandie, j'ai procédé à la destruction de ces urnes et je m'étonne que des évêques aient voté alors que la majorité connaissent bien nos statuts.

Cette assemblée subit à présent une tentative de manipulation de la part de certains évêques et pire, de certains cardinaux : lancer le vote pendant les débat est anticanonique et des cardinaux ont avalisé cela.

Cela est tout à fait honteux.

Au lieu de se rassembler pour trouver comment s'adresser fermement aux régnants de Normandie et obtenir une pénitence qui leur permette d'expier leur crime, ils prétendent donner raison aux assassins du Primat de France en le destituant quand il lui reste encore deux mois de mandat.

Lors de mon élection comme vice-primat, je nommai Monseigneur Lyonnis, Monseigneur Pierroleon et Monseigneur Hakon vice-primats.

Ceux-ci avaient bien montré qu'ils ne m'aimaient pas et ils m'ont souvent publiquement contesté.

Je les nommai pour bien travailler avec tous les courants présents au sein de l'AEF, dans un soucis de collégialité, de démocratie qui caractérise l'esprit de notre assemblée.

Cependant, ils ne furent pas à la hauteur de la fonction lorsque j'étais blessé et au milieu d'ennemis en Normandie.

Un médicastre compétent m'a joint, grâce à Monseigneur Aurélien de Bordeaux, et malgré tout ce qui nous oppose, il a contribué à faire en sorte que j'ai pu revenir ici.

J'ai dû prendre mes responsabilités en destituant mes anciens vice-primats, en sachant pertinemment que Monseigneur Lyonnis et Monseigneur Pierroleon ne le pardonneraient pas.

Je dois confesser qu'ils n'ont accepté d'être vice-primats qu'à la seule condition que je les soutienne aux prochaines élections, chacun désirant être le prochain Primat.

Dévorés d'ambition, ils ne pensaient qu'à leur intérêt propre en rejoignant mon équipe, je le savais, mais je croyais, en les nommant, pouvoir les orienter vers la défense du bien commun et leur faire comprendre quelles étaient les responsabilités de la Primatie.

Je possède d'ailleurs leurs courriers qui font état de leurs ambitions personnelles et de leur marchandage.

J'ai donc réellement commis une erreur grave en nommant Monseigneur Lyonnis et Monseigneur Pierroleon vice-primats.

Ce fut ma faiblesse de croire qu'ils pouvaient mettre leurs ambitions personnelles de côté pour travailler à la restauration de l'Église de France.

Ce fut ma terrible erreur et je la regrette tellement...

Mais il n'existe pas d'erreur qu'on ne peut corriger.

Il n'existe pas de péché qu'on ne puisse pardonner.

J'ai donc nommé des vice-primats qui avaient été primats et qui portent la pourpre, sachant que cela devait être temporaire, mais nécessaire en cette période troublée.

Le seul discrédit qui fut lancé sur l'Église fut l'inaction de l'Église de France quand des soldats la bafouaient en massacrant son Primat.

Je demande donc aux évêques de France de prier avec moi et en communion, de refuser cette motion de censure, et de m'apporter assistance en m'aidant à trouver la solution la plus pertinente pour trouver une issue réaliste aux crimes normands.

Je pense demander à des représentants normands, une ancienne duchesse, celle en exercice, à un connétable ou à un groupe de soldats, de se joindre à la croisade de Genève, de joindre les Saintes Armées et donc d'expier par cet engagement le crime qui fut commis sur leur sol.

Je demande ainsi les amis des évêques de France sur cette question.



Et l'empoignade traditionnelle devait débuter... ici un argument, là un nom d'oiseau...

Trois évêques s'exprimèrent alors contre le Primat, dont le cardinal Aaron, ennemi juré d'Odoacre. Tels furent ses mots :


Cela est proprement impossible... On ne peut décemment pas demander à une duchesse et un connétable en exercice de quitter leur duché pour se rendre à l'autre bout du royaume, même pour une cause noble.

Ensuite, c'est selon moi une demande hors propos, car je considère toujours que vous étiez fautif et que la Normandie n'est pas seule responsable dans cette affaire.

Dès lors demander une réparation démesurée est aussi inconsidéré que de jeter l'interdit sur la Normandie...


La goutte d'eau qui fit déborder le vase odoacrien

Devenant rouge de colère suite à ces trois interventions

Monseigneur de Montemayor, vous dites que j'aurais dû faire confiance à la raison des évêques assemblés ? Mais tous avaient perdu la raison, une majorité ayant participé à ce scrutin qui était frappé de nullité dès son commencement ! Il furent une maigre poignée à en dénoncer l'illégalité !

Monseigneur Tibere, vous fûtes manifestement l'une des rares voix raisonnables dans ce chaos et tout les évêques doivent louer votre lucidité !

Et je vais vous donner un conseil qui vous aidera à devenir encore plus droit et plus lucide que vous ne l'êtes : quand un cardinal romain soutient un procédé anticanonique, alors vous ne devez pas vous soumettre car les cardinaux obéissent aussi au droit canon ! Un cardinal ne dispose pas du pouvoir de dire qu'une procédure anticanonique est valide !

Et mon action, briser cette procédure maléfique, fut un acte de courage et j'entends que tous les évêques assemblés sachent un jour adopter ma force et mon courage car les sirènes maléfique de l'anticanicité en séduisent beaucoup jusqu'à la tête de l'Église !


Et regardant Aaron en disant cela, le vieux Grec était encore plus rouge, il fulminait littéralement...

il pointa le cardinal d'un index décharné et tremblant de rage


Vous Eminence.... Vous !!!! Vous sortez de votre tanière et vous prétendez que moi, Primat de France, Archevêque de Rouen, suis coupable d'avoir été massacré devant ma capitale !

Des lumières dansaient devant ses yeux et le Primat se sentait mal mais il continua à s'agiter sur son trône et à s'exclamer avec colère

Vous faites partie de ceux qui ont soutenu la dérive et la violation des règles, manipulant de votre autorité cardinalice les évêques qui l'ont accepté !

Levant la main garnie de bagues, non plus pour le pointer du doigt mais tendant tous les doigts en direction d'Aaron

Cardinal Aaron, je vous maudis par Dieu Créateur et par ses Prophètes Aristote et Christos, oui je vous maudis corps et âme car vous êtes l'artisan par lequel depuis trop longtemps se meurt l'Eglise, apôtre maléfique distillant le venin de l'inertie et les poisons du césaropapisme qui enchaîne et abaisse les évêques, oui, soyez mille fois maudit d'assassiner ainsi la Sainte Église !!!

Rouge vif, il semblait que le vieux Grec allait exploser et de l'une des cicatrices fraichement recousue de son visage d'où suintait habituellement un fluide incolore commença à s'écouler du sang strié d'humeurs jaunâtres...

Sa bouche continuait de s'ouvrir comme s'il voulait continuer à vitupérer mais aucun son n'en sortait plus.

Il y avait beaucoup plus de lumières devant ses yeux, sa respiration se faisait soudainement saccadée et de sa main gauche, le Primat commença à frapper le bras de son trône à roulettes....

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Dernière édition par Odoacre le Jeu Avr 14, 2011 9:38 pm; édité 1 fois
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Odoacre



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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2011 9:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[Quand un Primat maudit un cardinal puis s'étouffe]


Et les évêques d'affecter l'horreur... le vieux Grec jouait leur jeu. Comme il était facile de pointer la colère d'un homme, qu'elle soit juste ou non...

Mais le vieillard s'étouffait...

Et les prélats commençaient à envisager d'appeler un médicastre quand d'autres se réjouissaient à l'idée que l'archevêque et Primat puisse cesser de respirer à jamais.

C'est alors qu'intervint son homme de main, le redoutable Daimones


Récit de Daimones le Sicaire

Toujours présent désormais aux côtés du primat, l'homme bleu, presque aussi dangereux sans armes qu'avec celles-ci, veillait à la sécurité de ce vieillard qu'il haïssait farouchement tout en lui vouant une indéfectible loyauté.

Un rictus s'était dessiné sur son visage lors de ses imprécations contre le cardinal.

Mais lorsqu'Odoacre parut ne plus pouvoir parler ou discuter, l'homme bleu assista, atterré au dandinement des hommes en robe qui discutaient du fait d'aller chercher un médicastre...

Homme d'action, il lâcha un juron en grec et, poussant brusquement le chanoine rose installé derrière le trône il s'exclama avec colère


Bougres d'ânes, vous ne voyez pas qu'il a besoin d'air !



Et jetant un regard assassins aux prélats et spécialement à certains des cardinaux les plus hostiles, il empoigna le dossier du trône à roulettes pour le diriger le plus rapidement possible en direction de la sortie qui débouchait aux abords de la place d'Aristote...

Et en avançant, il n'avait pas pu retenir d'autres imprécations


Le pire des ivrognes attardés de la Cour des miracles aurait plus de jugeote que cette bande d'incapables mitrés !

A ce moment précis, il aurait déchiqueté de ses ongles et de ses dents la gorge du premier venu qui se serait mis en travers de son chemin, prélat ou pas.
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Hannibal de Corinthe



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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2011 11:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[Ping-Pong ecclésiastique : Jeu, Set et Match AEF]

Décidément, Hannibal avait du mal à se faire à la conception romaine de la gestion ecclésiastique. Pour tout dire, il commençait à en avoir ras le turban de faire des allers-retours entre la Tour d'Astrologie, au rez-de-chaussée de laquelle il avait établi résidence sur invitation de son cher tonton, et l'Assemblée des Évêques de France, où l'on mandait semble-t-il assidument sa présence lumineuse.
Un esprit soucieux d'objectivité objecterait (sans blague ?) probablement ici que, à tout prendre, ce n'était somme toute que la troisième fois en plusieurs semaines que le gros corinthien se fendait de l'épuisante excursion. Censurons cet enquiquineur avide de contradiction, et tenons-nous en à l'analyse hannibalesque. Après-tout, n'était-il pas le mieux placé pour déterminer son propre ressenti ?

D'autant plus que, pour rares qu'elles pussent être, ces visites se déroulaient à un rythme qui s'emballait dangereusement.
Pensez-vous, un jour ne s'était qu'à peine écoulé et notre brave protagoniste se devait à nouveau de mettre les jambes de ses porteurs à contribution. Lorsque l'on sait qu'il n'est pas tout à fait exclu que la fatigue musculaire puisse être contagieuse ou se transmettre par empathie, nous sommes en droit de nous inquiéter farouchement de notre pauvre ami dont Rome voudrait faire un forçat !
Il était venu à l'Assemblée des évêques la veille, donc, et avait pu y observer son oncle, visiblement très amoindri physiquement, remettre à leur place une bande de prélats locaux, lesquels eurent l'air selon notre bonhomme d'accueillir la fureur de leur primat comme des garnements repentants donnent de leur séant pour recevoir la juste colère paternelle.
Une bien belle chose à voir à vrai dire, mais l'inquiétude qu'avait contracté Hannibal au sujet de la santé de son oncle l'empêcha de savourer pleinement cette grande leçon de vie.
Eh bien voilà qu'il s'agissait de revenir ! Visiblement une autre affaire d'importance se jouait aujourd'hui, et Odoacre avait réclamé sa présence.

Il fallait donc reprendre tout le cérémonial, mettre des habits propres à inspirer le juste sentiment d'admiration que mérite le peuple grec, se parfumer dûment les chairs aux huiles essentielles, choisir un turban approprié, c'est à dire point trop voyant pour ne pas avoir l'air de se faire remarquer, mais point trop passe-partout pour passer inaperçu.
Et surtout, choisir la collation.

En effet, Hannibal avait expérimenté un système avantageux la veille, lequel reposait sur le simple constat que, quitte à aller écouter des gens qui ne faisaient pas l'effort de parler en grec, autant s'occuper à bouffer de son côté.
Hier il avait opté pour les noix, et s'était félicité de ce choix. Après-tout, voilà qui était une valeur sûre.
Conscient du retard en lequel l'avait placé le soin qu'il avait dispensé à établir sa toilette, il ne réfléchit pas longtemps, et se laissa de nouveau aiguiller par son intuition de la veille.

Une fois les formalités de décollage accomplies, l'attelage se mit en route. Si les évènements continuaient à ce rythme, les badauds auraient bientôt l'occasion de s'habituer au passage de cette étrange embarcation, composée de quatre porteurs, sur lesquels reposait une plateforme luxueuse ornée de tissus aux couleurs chatoyantes, ainsi que de moult coussins en soie, où était nonchalamment déposé une grosse masse de frusques et de graisse, mâchant bruyamment et grommelant en permanence dans un langage inconnu de presque tous en ces lieux.

Pour passer le temps, Hannibal s'adonna à son passe-temps favori, lequel mettait en lumière l'avantage caché des noix comme collation de voyage. Les règles du jeu étaient simples : réussir à toucher le plus de fois consécutives possible la tête de l'un des porteurs en lui jetant les coquilles. La variante pour les voyages plus long voulant que le jet s'effectue depuis la bouche.

Et il fallait bien dire que la journée s'annonçait bien !
Hannibal traversait visiblement une sorte de momentum, comme disent les commentateurs sportifs, et voyait son record personnel pulvérisé !
48 coups au but consécutifs ! Le gros grec jubilait littéralement, et extériorisait son excitation en lançant moult baisers à une foule circonspecte qu'il se prenait à imaginer en délire devant ses exploits.

Hélas, le doigt cruel du destin jugea bon d'interrompre cet instant de pur bonheur naïf.
En effet, alors qu'ils arrivaient en vue de leur destination, les passagers croisèrent un dispositif relativement similaire qui filait en sens inverse.
De fait, les deux esquifs se composaient d'une pièce de bois mise en mouvement par la motricité humaine, sur laquelle trônait un membre de la maison de Corinthe.
A ceci près que, du côté d'Hannibal, la bonne humeur et l'exaltation étaient de mise, tandis que l'ambiance semblait bien plus terne en ce qui concernait Odoacre.

Pour tout dire, le spectacle doucha littéralement la gaieté d'Hannibal, et le gros corinthien s'alarma séance tenante de la mine atroce de son aîné, et de l'empressement de l'homme bleu qui semblait agir dans l'urgence.

Le sang du gros grec ne fit qu'un tour, et il ordonna sur le champ à ces porteurs de faire demi-tour, étouffant dans l'œuf les protestations timides qui s'élevaient relativement au fait que c'était à l'escouade de rechange, laquelle était partie plus tôt et attendait à l'Assemblée des évêques pour le chemin du retour, de prendre en charge la litière à présent, à l'aide de quelques coups de cravache énergiques doublés d'imprécations véhémentes.

Bon gré mal gré, les porteurs firent donc demi-tour et rebroussèrent chemin, semblant rebondir sur l'Assemblée des évêques comme une balle de tennis sur la raquette concurrente, revenant à toute vitesse vers la tour d'astrologie, lestée de toute l'inertie d'un Hannibal fulminant au comble de l'inquiétude, avec toute la puissance d'un coup gagnant en devenir.

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Lotx



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MessagePosté le: Ven Avr 15, 2011 11:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

[Tout va très bien madame la diaconesse, tout va très bien, tout va très bien!]

Les débats, ou tout au moins ce que nous qualifierons ainsi, fusant, le jeune chanoine avait pris le parti de surtout, surtout ne pas se faire remarquer. Déjà parce qu'on lui avait gentiment mais avec vigueur rappelé ô combien sa présence était indésirable en ces lieux et ensuite parce qu'Odoacre se débrouillait très bien tout seul. Si, si.
...Oui bon, surtout parce que sa présence était indésirable en ces lieux et que vu la vitesse à laquelle son dictionnaire d'injures s'élargissait il préférait que ça tombe sur le primat plutôt que sur lui-même, certes... Il restait donc là, dans son coin, à observer et apprendre ce que son archevêque avait maintes foi appelé "diplomatie romaine". Le terme "diplomatie" était un peu prétentieux d'ailleurs mais passons.
A dire vrai il n'avait pas été spécialement choqué par les frasques du vieux grec. Il fallait dire aussi que depuis le temps qu'il était son curé et, désormais, son chanoine, il en avait vu des promesses de courroux divin et tourments lunaires. Certes, elles n'étaient que rarement aussi violentes mais d'un autre côté il n'avait encore frappé personne de ses grosses bagues qui font super mal surtout quand on a la peau qui marque et qu'on est un garçon innocent qu'a rien fait, ce qui était tout de même le signe qu'il conservait encore un certain contrôle sur lui-même non? Non? Bon...
Il n'avait donc rien fait et sans doute le regretterait-il car le serviteur bleu venait de bousculer le serviteur rose pour lui porter assistance et l'emmener prendre l'air. Lotx restait donc seul au milieu d'une troupe d'évêques fulminants, "man versus wild" ou plutôt "father versus épiscopat", comme un gland si je puis dire. Il esquissa alors un sourire niais signifiant quelque chose comme "aheum... voilà, voilà... Beau temps pour la saison n'est-ce pas? Et sinon ça va bien, la femme, les enfants toussa?" avant de se rendre compte que parler femme et enfants auprès de l'assemblée des évêques de France n'était pas forcément une idée lumineuse. Mu par un soupçon d'instinct de survie il décida alors de quitter de salon dans lequel il avait eu tant de mal pour entrer pour suivre son primat qui s'éloignait. Non sans adresser, pourtant, un dernier salut de la main aux évêques, une sorte de "à la revoyure, ravi de vous avoir rencontré" parce qu'il était terriblement bien élevé... ou terriblement faux-cul comme vous voudrez.


Eho moua j'suis un ivrogne attardé m'enfin j'suis pas encore mitré alors attendez moua!

Et le gamin de relever sa robe de bure à pleines mains pour se ruer place d'Aristote vers l'homme bleu et l'homme couvert de bleus. Bordel, il s'en souviendrait de son retour à Rome!
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Hannibal de Corinthe



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MessagePosté le: Ven Avr 15, 2011 6:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[Le Gros du Peloton et l'Échappée du Maillot Rose]

Nous l'avons dit, Hannibal était lancé à plein régime.
Le concernant, la chose se limitait à une chorégraphie ample et frénétique, sorte de ballet pour cravache et turban. Pour ses porteurs, en revanche, la teneur de l'effort était autrement plus rectiligne, et consistait de manière plus basique à courir comme des dératés jusqu'à s'en faire péter les artères.

Du coup, de fait, la litière hannibalesque se mouvait à une vitesse proprement inédite en ce qui la concernait, faisant frissonner le gros corinthien comme un enfant de six ans dans un grand huit.
Perché sur le bolide, Hannibal tenait ferme son turban pour ne pas qu'il s'envole, et cravachait dur de la main droite pour hausser encore l'allure, bien que cela ne lui sembla pas très raisonnable.

C'est alors que l'impression de vitesse se prit un sacré coup de vieux sur le coin de la tronche. En effet, voilà que le fol attirail, fusant pourtant tel le vent, s'était vu dépasser sans le moindre souci sur sa gauche par un jeune garçon qui courait visiblement dans le même sens.
Hannibal crut rêver. Comment cela était-il possible ?

La clé de l'incompréhension qui frappait le gros grec à ce moment résidait dans une confusion élémentaire, que son esprit chamboulé ne sut pourtant pas identifier convenablement. Au corinthien, la chose semblait évidente que, le nombre 4 étant par 4 fois supérieur à 1, 4 porteurs devaient donc se mouvoir à une vitesse 4 fois supérieure (au moins !), à celle d'un seul malheureux garçonnet semblant fuir devant un croque-mitaine.
Nul besoin de préciser qu'il s'agissait là d'une confusion bien grossière, dans la mesure où la vitesse n'est pas proportionnelle au nombre de mobiles. Nul besoin, non plus, de souligner qu'il occultait charitablement l'impact probablement un peu négatif que devait avoir la poussée verticale imprimée par son propre poids aux épaules de ses porteurs quant à la célérité de leur déplacement.

La conclusion du gros grec s'imposa d'elle-même, faisant fi de toutes ces subtilités : les porteurs étaient des incapables !
Hannibal entra dans une rage incontrôlée, et, oubliant toute exigence de prudence ou de respect du code de la route, il cravacha de plus belle sur l'occiput des pauvres bougres.


Aνόητους ! Γρήγορα ! Aνάξιοuς !

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Odoacre



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MessagePosté le: Sam Avr 16, 2011 8:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[Regain d'énergie ... pour la promesse d'un Cœur de Tristesse]

L'homme bleu avait fini par s'arrêter quelque part sur la place d'Aristote, non loin de la Tour d'Astrologie, et il s'efforçait de surveiller le Primat tout en tenant les badauds à distance...

La rougeur sur le visage d'Odoacre s'était peu à peu estompée tandis qu'il parvenait difficilement à inspirer de salvatrices bouffées de l'air chaud et miasmatiques de la cité romaine.

Respiration sifflante et un teint cireux, très rapidement devenu d'une paleur effrayante...

Clignant des yeux et papillonnant, le vieux Grec dodelinait de la tête, semblant lutter pour reprendre ses esprits...

Entendant de furieuses imprécations dans sa langue natale et reconnaissant la voix de son neveu, il grimaça un sourire et cela sembla lui redonner quelques forces....

Des curieux s'approchaient, peut-être aussi des gardes.... là des religieux...

En rose vif.... ce devait être Lotx.... oui cela était bien lui...

Et là bas, le cardinal Kad d'Azaye, qui jamais n'avait trahi, et qui avait toujours, malgré quelques accès de folie sénile à Margency et qu'il n'oublierait jamais, pris soin de faire entendre raison à tous et d'apaiser les violentes haines que suscitait par nature le vieux Grec...

Lorsque ceux-ci se furent approchés, il avait retrouvé suffisamment ses esprits pour parler


Ah Lotx.... Eminence .... Kad...

Sa voix était beaucoup moins puissante que précédemment lorsqu'il avait lancé sa malédiction contre le cardinal Aaron... un peu enrouée même, mais très intelligible, même pour ce vieux crouton de Kad d'Azaye !

Ma dernière heure n'est certainement pas encore venue...

Et de glousser en un de ces croassement hideux dont il avait le secret...

... mais ce léger ... incident est un rappel aux réalité de l'existence terrestre...

Malgré un ton qui se voulait enjoué, le vieillard restait toujours aussi pâle. Il tapota alors le bois de son trône.... un panneau latéral gravé aux armes du Phénix, ses armes personnelles.

Ses coups étaient faibles, mais le son résonna


... il y a un coffre dessous-moi... et mes dernières volontés y sont consignées en plusieurs actes différents... si quelqu'un doit un jour se charger de leur exécution, je prie que cela soit vous. Ainsi que mon neveu. D'ailleurs chanoine LOtx, vous dresserez l'acte comme vous en avez l'habitude, mais en ce jour, je vous nomme officiellement Vicaire général de l'archidiocèse de Rouen.

Et hochant sa tête entoquée, son regard se fit beaucoup plus dur, ses machoires se serrèrent et il dit

Mais passons ! Ce n'est pas demain la veille que les prophètes m'accueilleront sur le Soleil avec les honneurs qui me seront dus, et je crois avoir une énième rébellion de cette bande de traitres et de couards médiocres à mater !

Et de se rendosser au fond de son trône à roulettes avec ce qu'il vivait comme de la vigueur, sûr de lui et prêt à en découdre.

Mais son mouvement n'avait eu de vigoureux que l'intention et ressemblait plutôt à un affaissement. Clignant des yeux face au soleil, il crut seulement le faire car il ne les rouvrit pas.

Il croyait avoir pris une inspiration énergique incarnant toute sa rage de combattre et d'écraser ce troupeau mitré qu'il s'était fait une gageure de dompter et d'élever.

Mais il n'y eut plus d'autre expiration.

Sur la place d'Aristote, cœur de la cité pontificale, trônait un vieux Grec qui s'appelait Odoacre de Corinthe et qui avait été archevêque de Rouen et Primat de France et, selon ce qu'il aimait à prétendre, un faiseur de rois et le plus grand théologien que le monde ait jamais connu.

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Dernière édition par Odoacre le Dim Avr 17, 2011 11:50 pm; édité 1 fois
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Kad



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MessagePosté le: Dim Avr 17, 2011 11:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Odoacre, en trois mots ? Dur à suivre... Ce jour encore, le vieux grec le prouvait. C'est au sortir d'une séance animée, comme toutes d'ailleurs sous la présidence Du Primat, que l'Azayes chemina en direction de la place d'Aristote. En queue de cortège, il pouvait apercevoir la chaise à porteur, le jeune Lotx, qu'il connait quelque peu, ainsi que l'étrange créature guidant un trône à roulette rappelant à tous que Monseigneur avait le sens du spectacle. Un numéro perpétuel qui animait les discussions de comptoir des innombrables bistrots romains. Car après tout, que serait Rome sans lui ? Le peuple de Dieu serait bien morne sans ce fougueux pasteur.

Pensif, le cardinal méditait. Quel cadeau empoisonné que cette vice-primatie. Bien que possédant quelques mandats au compteur, jamais il n'en avait connue de si mouvementée. Et l'ardeur n'allait pas déclinant au regard de la vive altercation d'Odoacre avec le doyen du Sacré Collège - Qu'il demeure à jamais aussi beau que ses blasons.

Inquiet. Il l'était. Après l'incident Normand, la santé du Primat s'avérait des plus préoccupantes. Certains n'avaient tardé à émettre l'hypothèse qu'il avait perdu la tête. Kad, qui le connaissait de longue date, des couloirs obscurs de Brantôme aux verts pâturages de Margency, ne pouvait partager cette opinion. Les frasques d'Odoacre se succédaient inexorablement. Rien de plus.

Ce trône, décidément... Il lui fallait le nom du fabriquant. Et lorsque le grec l'invita aux côtés de son chanoine afin de discourir de procédures testamentaires totalement hors de propos, il espéra simplement avoir l'opportunité de faire amender ledit testament afin de mettre la main sur le siège convoité.

C'est alors que le Primat sembla pensif, la tête reposant contre son siège, comme s'il observait le paysage en toute sérénité. Et si le cardinal, placé derrière lui désormais, ne s'étonna guère plus qu'à l'accoutumée de cet instant de silence au regard du troupeau de nones - fichtrement bien dotées par le Créateur - se dandinant devant eux, l'étonnement vint poindre dès lors qu'un ventripotent abbé prit leur place... clerc qui soulageait visiblement quelque douleur au fondement...


Monseigneur, un peu de dignité !

...

Monseigneur ?

Un regard en direction de Lotx, puis vers Daimones et Hannibal, tous deux en retrait... Le cardinal fait un pas en direction d'Odoacre et réalise que ses yeux sont clos !

Il lui attrape les épaules, le secoue vigoureusement :


Monseigneur, Son Eminence Diftain me fait dire qu'elle souhaiterait vous offrir le souper en son logis pour vous témoigner de son indéfectible et éternelle amitié aristotélicienne !

...

Aucune réponse.

La, c'était grave.



Une main se pose au niveau du cou...
Pas de pouls.
Puis du cœur...
Aucun battement.
Rien...

Une enveloppe charnelle dépossédée de son âme.


Le Primat est mort ! Le Primat est mort !
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Hannibal de Corinthe



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MessagePosté le: Lun Avr 18, 2011 2:27 am    Sujet du message: Répondre en citant

Hannibal était au comble de l'agacement.
Qu'un jeune freluquet le dépasse pouvait encore se comprendre, le petit insouciant profitait assurément des prodigieuses vertus d'une jeunesse dont il sera un jour dépossédé comme tout le monde. La concurrence était donc déloyale et l'honneur de ses porteurs était sauf, à défaut que le soit leur avenir professionnel, singulièrement obscurci pour ce qui le concernait par la décision ferme que venait de prendre Hannibal d'en engager de plus jeunes désormais.

Mais voilà désormais qu'un vieux prélat les dépassait à son tour !
Hannibal contracta un hoquet de fureur, et accentua encore un peu plus la pression verbale et physique que sa cravache et lui faisaient peser sur les mollassons d'en dessous.
Au loin, un attroupement commençait à se former aux abords de la tour d'astrologie. Hannibal se dressa sur ses genoux sur le bords avant de la litière afin de tâcher de discerner quelque chose. Sans succès. Enrageant de son impuissance, il brandit droit devant sa cravache et cria d'accélérer encore, tel un général antique juché sur un éléphant de guerre mènerait la charge vers un ennemi impuissant. De fait, Hannibal était bien décidé à jouer de son inertie pour se fendre un passage dans la foule encore un peu clairsemée qui se dressait face à lui.

Sauf que.
Oui, évidemment, la théorie étant faite pour ne pas être confirmée en pratique, son plan d'attaque, si minutieusement établi et tactiquement génial qu'il ait pu être, tomba à l'eau, la faute à des porteurs (encore eux !) qui ne surent le suivre à la lettre.
De fait, sans être des flèches, les porteurs comprirent assez vite l'incongruité totale de l'attitude hannibalesque. N'étant pas en proie à la même excitation, ils eurent suffisamment de lucidité pour conclure qu'il était totalement con d'aller se crasher directement sur la foule. Le problème étant que, n'ayant que peu la possibilité de se concerter pour arrêter leur décision, ils durent reporter au maximum la mise en œuvre de leur mutinerie, et ne passèrent à l'acte qu'au tout dernier moment, et freinèrent des huit fers à l'orée de la forêt humaine qui commençait à pousser autour du vieux grec sur son trône.

Sachant cela, et en nous rappelant la posture de Hannibal à cet instant précis, il est inévitable de conclure que le gros grec ait été projeté vers l'avant. La foule put donc être témoin d'un singulier vol plané, fort court eu égard au coefficient de planage tout à fait sommaire dont disposait la grosse masse graisseuse dont la trajectoire nous occupe à présent, ponctué sur la fin par un choc retentissant. L'impact se fit plus sentir sur le plan vibratoire que sur le plan purement sonore, la graisse du gras grec absorbant onduleusement les émissions sonores.

Quelques roulés-boulés plus tard, une poignée de badauds renversés au passage sans toutefois que quiconque n'ait la lucidité d'en déduire l'invention du bowling, Hannibal était sur pieds, et se retourna machinalement vers ses porteurs.
Nulle colère dans son regard, étonnamment, mais plutôt l'air hagard et hébété de celui qui ne comprend pas ce qui vient juste de se passer.

Quelques pas plus loin, des cris se faisaient entendre, ramenant Hannibal à la réalité.
Il se rua dans la foule en hurlant à son tour et en bousculant tout le monde.

Arrivant au chevet de son oncle, il vit le prélat de tout à l'heure qui semblait l'ausculter.
Il entendit également les murmures qui parcouraient l'assemblée, dont il discerna quelque peu la teneur.
Il en fut d'abord comme interloqué. il réfléchit à haute voix :


Mort ? Le primat ?
Mort, θάνατος !


Puis il sembla réaliser quelque chose, son visage blêmissant. Il reprit, hurlant carrément à présent :

Le Primat ! Il est mort, le primat, θάνατος !
Le primat, Odoacre ! Θείος !


Le gros grec se précipita et s'affala à côté du cardinal Kad, saisissant la manche droite de son oncle pour lui tâter le pouls à son tour.
La mine qu'affichait le vieil homme lui jeta un frisson dans le dos.

Il se releva bien vite, cherchant l'homme bleu du regard.
Il le trouva, non loin, comme d'habitude, toujours là pour se rendre utile, et lui hurla d'emmener au plus vite le trône avec l'homme qui était assis dessus à l'intérieur de la tour d'Astrologie.

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Graoully



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MessagePosté le: Lun Avr 18, 2011 2:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Depuis son accession à l'éméritat angevin, l'évêque ne faisait plus guère que somnoler à l'AEF, donnant en de rares occasions son avis. Toutefois, ce matin là, la nouvelle l'avait interloqué. L'annonce de la mort de son frère dans l'épiscopat et la fonction inquisitoriale nécessitait bien de se réveiller. Questionnant le chanoine qui avait été envoyé - décidément, tout le monde rentrait désormais dans cette assemblée - l'abbé courut jusqu'à la place d'Aristote.

Avisant une soutane pourpre - classe - au loin, il marcha rapidement vers elle, sa propre soutane violette s'envolant quelque peu dans le vent. Coup de bol, c'était Kad.


Demat éminence ! Un de vos chanoines est venu à l'AEF nous annoncer la mort de l'archevêque-primat, quelle est cette histoire ? Je suis médicastre si besoin est.

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Lotx



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MessagePosté le: Lun Avr 18, 2011 7:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ça avait fait "shpouf". Un mauvais esprit, comme il y en avait beaucoup à Rome, aurait sans doute raillé que le primat venait de retomber comme une fiente mais Lotx, qui sentait l'heure du goûter poindre, aurait plutôt parlé de soufflé au fromage. Pourtant, le garçonnet dut remballer bien tôt ses envies de goûter comme le cardinal, ainsi qu'un homme dont il ne savait pas s'il était plutôt gros ou plutôt gras, semblaient invoquer un mal un tantinet plus grave que de la simple narcolépsie.
Il était une chose qu'il fallait savoir du jeune chanoine c'est qu'il aimait Odoacre. Enfin, qu'il l'aimait bien, entendons nous. De manière vénale et totalement intéressée, certes, mais il l'aimait quand même. Et malgré tout ce qu'il avait pu subir, Lotx avait fini par considérer son archevêque comme l'on considère un morpion. Vous avez parfois l'impression qu'il vous suce le sang, il vous démange, il vous donne parfois envie de l'écraser avec violence mais il est terriblement attachant (ou attaché, c'est selon). Lotx était un peu poète, oui. Et, toujours était-il qu'à l'annonce de sa mort il se rua vers son morpion géant de primat à mi-chemin entre l'incrédulité et le désespoir.


Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan! Monseigneur Odoacre! Ne nous quittez pas, ne nous quittez pas, ne nous quittez pas! J'vous offrirai des perles de pluie si vous voulez mais ne nous quittez pas, ne nous quittez pas, ne nous quittez pas! Ou alors nommez-moi au moins évêque avant, bordel!

Tout en beuglant, il avait ponctué ses phrases d'une série de baffes et autres secousses destinées à faire rejaillir le feu de l'ancien volcan qu'on croyait trop vieux... Mais il n'y eut aucune réaction de telle sorte qu'Odoacre semblait voué à ne rester que l'ombre de son ombre ou l'ombre de sa main (comme il n'avait pas de chien).
Alors se retournant avec violence, les yeux imbibés de larmes que l'on aurait su sincères ou simplement emplies de colère et de dépit face à un décès prématuré et qui ne l'arrangeait pas du tout, le gamin se tourna vers l'évêque qui venait de prendre la parole.


Mais restez pas comme ça les bras ballants! Viendez plutôt m'aider à l'ressuscitationner! Faites lui l'bouche à bouche ou -il grimaça- ouais bon p'têtre pas l'bouche à bouche m'enfin faites quoquochose! Au pire aidez-moi à sortir l'coffre oùsqu'y a écrit de quoi j'hérite.
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Graoully



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MessagePosté le: Lun Avr 18, 2011 7:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Regarde le chanoine s'agiter.

On s'est déjà vu, il me semble ? Lox, Lots, ou quelque chose comme ça je crois ?
De toute façon, cesse donc de t'agiter ainsi. J'ai une mission pour toi : chercher une fleur bleue à épines rouges ! Je compte sur toi, c'est très important !


Gardant tout son sérieux, espérant que son stratagème arrivera à écarter le prêtre, l'abbé se pencha sur le grec.


Eh papi, la sieste est finie, debout !
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