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[FR] Bienheureux Gauvin de Berry dit « le maestro »

 
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Bender.B.Rodriguez
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Localisation: Bourges

MessagePosté le: Dim Nov 18, 2012 4:35 pm    Sujet du message: [FR] Bienheureux Gauvin de Berry dit « le maestro » Répondre en citant

Citation:


    Gauvin de Berry dit « le maestro »

    Maestro di cappella, bienfaiteur de l'Eglise de Bourges, castrat du Berry.


    • Et soudain la lumière fut


      Au cours de l’année 1333, Jean II dit le Bon, Roi de France, donne naissance à un bâtard lors d'une de ses campagnes militaires. Ainsi né le petit Gauvin. Ce dernier ne verra plus jamais son père qui ne le reconnaitra jamais. Sa mère, marâtre se complaisant dans le luxe et les enjeux de pouvoirs d’une cour royale aux bottes d’un suzerain avide de puissance, délégua l’éducation de son enfant à des précepteurs et à une nourrice. La chair de Gauvin fut nourrie au sein. Entre deux tétées, jusqu’à l’âge de sept ans, on lui lisait les textes sacrés. Même si le bambin n’était pas en mesure d’en comprendre les subtilités, inconsciemment, son âme se tourna vers le Très Haut pour ne jamais plus quitter la foi.

      Sa jeunesse, il la passa entre d'opulentes poitrines, servantes sans scrupules et autres dames de joie. Gauvin était un chaud lapin, déjà dès son plus jeune âge, il se comportait comme un chenapan avec les filles du manoir où il vivait. Lorsqu’il entra dans l'adolescence, entouré d'autant de femmes ébahies par sa beauté et sa classe naturelle, Gauvin devint un coureur de jupons invétéré. Le jeune homme contenait avec difficulté ses pulsions grandissantes. Il fallait que son précepteur le fouette pour qu’il apprenne à ne pas courir la gueuse entre deux leçons. Il n'était pas rare qu'on le découvre au détour d'un couloir dans le plus simple appareil, en plein travail avec une donzelle plus gênée que lui d'être ainsi dévoilée. Son manque de retenue et sa façon inélégante de s'adonner à la chair avec la moindre femme de son entourage étaient de notoriété publique et Gauvin était la honte de sa mère. La réputation de cette dernière en fut entachée et sa position dans la cour du roi lui imposa une décision : le petit Gauvin, alors surnommé Gauvin la chignolle, devait être mis à l'écart de la gente féminine. Ainsi, il fut envoyé dans un monastère.


    • De la lumière à l’harmonie


      Le jeune Gauvin, à peine âgé de seize ans, se retrouva enfermé dans une étroite cellule froide et humide, sans pouvoir satisfaire son appétit pour la gente féminine, les lieux étant uniquement fréquentés par des hommes. Les premières semaines furent les plus dures de sa vie, et son penchant pour la chose le conduisit à découvrir de nouveaux plaisirs aux côtés de jeunes et beaux moines. Dépité, le recteur de l’ordre monastique décida de frapper un grand coup. Le jeune Gauvin fut déclaré suppôt de la Bête Sans Nom et décision fut prise de le priver de l’instrument de son vice. Le jeune bâtard fut ainsi présenté aux médecins de l’ordre et fut castré. Gauvin pleura durant des nuits et parvint finalement à trouver le sommeil dans les écritures. Touché aux tréfonds de son âme par le discours aristotélicien, il ressentait la foi au travers de ces textes brillamment illustrés. Les magnifiques enluminures lui donnèrent un attrait considérable pour l’art qui ne le quitta pas jusqu’à son dernier souffle.

      Si jusqu’ici, sa vie n’avait guère été pieuse, il assistait désormais à chaque office et écoutait les sages paroles qu’enseignaient les moines. Il apprit la vita et les logions de Christos sur le bout des doigts. Il passa cinq longues années quasiment emprisonné, mais pour lui, il n’en fut rien. Il sortit du monastère transcendé et métamorphosé. Celles et ceux qui avaient connu Gauvin « Le lubrique » en furent comme deux ronds de flanc. Il revint à Bourges avec un noviciat en poche et proposa son aide au curé de la paroisse de Bourges, vieil homme alcoolique, tenant à peine debout et donnant une image désastreuse de l’Eglise aux croyants. L’homme, bien content de pouvoir déléguer son travail à un jeune homme dans la force de l’âge, accepta de le nommer diacre. Le père Frigoulet, son supérieur, lui laissa gérer la paroisse comme s’il en était le curé, trop occupé à picoler et à reluquer le fessier de Gauvin. Plus ils se côtoyaient, plus il comprenait que ce genre de religieux était la lie de l’Eglise et une occasion en or pour les hétérodoxe de tous bords de cracher au visage des tenants du culte. Après cinq longues années dédiée aux ouailles de la cité, il décida d’en appeler à l’évêque de Bourges qui, apprenant la conduite inqualifiable du prêtre, lui retira la charge de Bourges.

      Âgé de 26 ans, Gauvin entra au service du palais ducal. Son passé ne lui manquait plus, les fastes des orgies et les longues nuits endiablées étaient une tâche qu’il voulait effacer. Gauvin s’était fait remarquer pour sa voix exceptionnelle et le duc du Berry lui avait demandé de le rejoindre pour égayer ses fastueuses réceptions. On lui donna bientôt le surnom de Gauvin « le castrat ». Ses chants magnifiques faisaient la joie des invités prestigieux. Il s’inspirait des chants religieux et, par sa voix, apportait une ferveur surprenante. Ainsi, après une année, entre ses représentations toujours plus applaudies et ses homélies hebdomadaires, il décida de faire un choix : embrasser une carrière religieuse pour la grandeur du Très Haut. Il ne chercha plus et décida que sa vie serait vouée au sacerdoce. Le lendemain, il alla voir l’évêque de Bourges et accepta l’ordination.


    • De l’harmonie à l’illumination


      Gauvin devint le père Gauvin, curé le plus jeune que la paroisse de Bourges ait porté jusqu'alors. Son œuvre fut grandiose. Non seulement, il était un clerc de talent, mais en plus, il était doté d’une classe et d’une élégance sans pareille. Fils de roi jamais reconnu, il n’avait jamais bénéficié de l’amour d’un père ou d’une mère, ainsi, il donna à ses ouailles tout l’amour qu’il aurait voulu recevoir. Ses messes résonnaient dans toute la capitale du Berry en raison de son extraordinaire voix. Les puissants se bousculaient de tout le duché pour venir assister à l’office dominical. Sa réputation traversa les frontières du Berry. Des terres voisines venaient celles et ceux qui comptaient. Jamais l’église de Bourges ne fut aussi pleine. Les jours de fête, les fidèles s’agglutinaient sur le parvis pour assister à la messe. Religieux emblématique, homme de caractère, il conduisit la cure de Bourges sur une route pleine de grandeur. L’évêque reconnaissait son talent et l’invita à co-officier à ses côtés pour sacrer les ducs et marier les puissants du Berry. Gauvin était un véritable phénomène, ses représentations à la cour du Berry lui rapportait des sommes ahurissantes, les nobles le payait pour venir chanter dans leurs fiefs, si bien que Gauvin amassa une petite fortune.

      Alors qu'il abordait le milieu de la trentaine, toujours aussi attiré par les arts religieux, il décida de faire peindre de grandes fresques enluminées pour décorer l'église de Bourges. Très peu porté vers le consumérisme et ne sachant pas quoi faire de sa fortune, il fit don de ses terres et de ses cultures à l'évêché de Bourges afin que ce dernier subvienne aux besoins des nécessiteux. En même temps, il proposa à l'évêque de Bourges de réparer la vieille cathédrale. Les travaux furent pharaoniques et la façade redevint à l’image de la grandeur du Très Haut. Tous reconnaissaient à Gauvin une vertu sans pareille et un travail acharné. Dès lors, Gauvin devint passionné par les arts de l’enluminure et commanda toujours plus de travaux aux ordres monastiques. Le palais ducal du Berry et de nombreux châteaux furent décorés par ses soins et on lui confiait aveuglément la rénovation des édifices à restaurer. A l’âge de 45 ans, Gauvin était certainement l’une des personnalités les plus connues du Berry, voire même du domaine royal. Il fut invité à chanter à la cour du roi et chanta devant son demi-frère, Charles, fils légitime de Jean le Bon. Jamais Gauvin ne su qui était son père et ses relations avec sa mère étaient inexistantes.

      Gauvin baptisait, confessait, mariait et officiait sans repos. Il était l’un des clercs les plus actifs du royaume et on le demandait de très loin pour pouvoir écouter sa voix si particulière. L’évêque et l’archevêque devaient refuser les demandes pour qu’il n’ait pas deux cérémonies à tenir certains jours. Sa voix porta ainsi jusqu’à Rome ou sa réputation atteignit les oreilles de Sa Sainteté. Il fut ainsi invité à venir chanter durant la cérémonie de remise de l’étoile d’Aristote, devant les plus hauts responsables de l’Eglise, les cardinaux, les archevêques et les dirigeants des royaumes de France, d’Italie et bien d’autres encore. Gauvin eut le privilège de s’entretenir seul à seul avec le Pape qui remarqua la finesse du castrat et lui fut reconnaissant pour tout ce qu’il avait fait. Sa Sainteté lui offrit alors le titre de Maestro di cappella, qui lui conféra le droit d’enseigner le chant religieux pour former des chantres. Gauvin revint à Bourges et ouvrit alors la Schola Cantorum.


    • De l’illumination au plain-chant


      Gauvin, dans la cinquantaine, dut quitter sa charge de curé, trop occupé par la direction de l’école de chantres. Il fut l’initiateur du style neumatique, qui tranchait radicalement avec les psalmodies habituelles basées sur l’usage d’une seule note. Il devint un immense compositeur et ornementa nombre de prières et de cantiques de fort belle manière. Ses élèves venaient de tout le royaume pour apprendre à psalmodier et chanter. Le maestro aimait enseigner et répétait toujours à ses élèves, tous fervents religieux :

      Citation:
      « Chanter c'est prier deux fois »


      Gauvin enseignait le plain-chant avec maestria et on lui confia la composition de nombreuses partitions de musique sacrée. On lui doit notamment le premier crédo chanté ainsi qu’une prière :

      Citation:
      Depuis la route qui trace mon chemin,
      Je mire le soleil luisant sur mon destin,
      Je perçois la chaleur de l’amour du divin,
      Mon âme comme mon cœur par la foi sont ceints,
      Oh divin accueille-moi dans ton jardin.




      Le reste de sa vie fut consacrée à l’art et à la musique sacrée. Alliant le travail d’enlumineurs reconnus à son talent pour la composition, il fit don de son travail aux églises du Berry. Il fit concevoir une immense fresque pour orner l’une des chapelles de la cathédrale de Bourges, à la demande de l’archevêque, représentant une prière chantée à Christos. Ses œuvres musicales furent reprises dans de nombreuses paroisses de la province ecclésiastique, du Limousin au Rouergue en passant par le Bourbonnais. Gauvin fut ainsi appelé « le maestro » et c’est ainsi qu’on se le remémore encore aujourd’hui. A ceux qui lui demandaient pourquoi il se consacrait désormais à la musique, il rétorquait :

      Citation:
      « Si le Très Haut nous a doté d’un tel organe, ce n’est certainement pas pour aboyer tels des chiens de bergers. Le berger rassemble son troupeau de sa voix, ainsi, le prêtre chante pour le salut de vos âmes. »


      Gauvin s’éteignit en mars de l’année 1403 à l’âge de 70 ans. Sa vie bien remplie ne lui laissa aucun regret. De son lit de mort, abattu par la maladie et l’affliction, il rédigeait encore des œuvres musicales. Nombreuses furent les personnalités à venir lui rendre un dernier hommage sur son dernier lit, tant les nobles du Berry que les puissants de l’Eglise de France. Sa Sainteté, trop âgée pour le visiter, lui fit envoyer une fiole d’encre ciselée et ornée de joyaux et une plume d’Or pour le récompenser de son travail. Dans son dernier souffle, lorsque Gauvin quitta le monde des vivants, certains purent entendre un Ut parfait.


    • Patronage : Chantres, enlumineurs, Berrichons.

    • Reliques : Son corps, qui repose dans la crypte de la cathédrale de Bourges. La fiole d’encre et la plume d’or offerte par le pape qui sont conservées dans la bibliothèque de la Cathédrale de Bourges. La partition intacte du premier crédo chanté conservée dans une vitrine de l’absidale St Titus de la cathédrale de Bourges.


      Texte anonyme, retrouvé, corrigé et mis en forme par monseigneur Bender.B.Rodriguez



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