L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Jehanne_Elissa]

Ce n'était pas la première fois qu'elle venait à Rome, la Volpilhat. Elle était déjà venue, une fois, avec Chauconin, avec Linèta et Eilinn. C'était... si loin ! Mais dans les yeux de Miguaël, tout prenait une couleur nouvelle. Il tendit sa main pour l'aider à descendre, et la lumière extérieure succéda à l'ombre du coche. Elle baigna le velours de sa robe, une robe qu'elle avait commandée pour leur mariage, mais... L'anoblissement de Miguaël, c'était une occasion au moins aussi fabuleuse. Elle aurait le temps de trouver autre chose pour le mariage, et puis, il ignorait tout à fait ces considérations féminines...

- « J'espère que je suis à la hauteur... Mon vicomte... »

Elle déposa un chaste baiser sur sa joue, et ils entrèrent dans la basilique.

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It was such a great day. Her bethroted was to become a viscount again. He lost everything fighting against the king Eusaias... She wore the red velvet gown she planed to wear on her wedding day, unfortunately postponed again and again since Miguaël lost his titles, for as a viscountess herself, she wasn't allowed to marry a titleless man. This disappointment would soon turn into a old unconsequential nightmare.
Such an event deserved such a lush gown.

Stepping out the carriage, she smiled at him and kissed him gently on the cheek:

I hope I'm worthy enough for you, my viscount...
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[Aaron]

L’Archichancelier se retourna vers son préfet et l’emmena aux abords d'une grande table en châtaigner qui avait été placé en retrait, dans l'alcôve où se déroulait la cérémonie d'investiture... Là se trouvait la série de diplômes et de lettres patentes officialisant la concessions des fiefs pontificaux. Une copie avait déjà été rendu publique. Ici, ils seraient remis en main propre...

Il revient ensuite à hauteur de ses confrères pour accueillir les feudataires qui se pressaient maintenant dans le bas-côté pour assister, et participer, à la cérémonie.

L'air était lourd. Des nuées d’encens montaient sous les voûtes de la basiliques. Les ors des moulures rutilaient autant que ceux des habits pontificaux qui donnaient une majesté inégalée au souverain seigneur de l'aristotélisme. Le cardinal de Nagan affichait un sourire ravi. Un projet se concrétisait enfin, après des mois de labeur et surtout d'étude minutieuse. La remise en état des territoires pontificaux n'avait pas été une mince à faire. En quelque mois seulement ce que d'autres avaient fait en plusieurs années. Heureusement avait-il pu compter sur l'archevêque de Vienne qui s'était montrer d'une aide plus que précieuse.

Soudain, des visages connus. D'autres moins... Cependant, le cardinal de Nagan, s'il n'avait pas rencontrer tout ces nouveaux nobles, avaient correspondu avec eux. Mais la lettre ne révélait pas toujours le physique... Aussi se contenta-t-il d'afficher sourire sur sourire, attendant des présentations plus personnelles...

Messire...

Messire...

Disait-il en inclinant la tête à chaque fois en signe de salut...

Ah, monsieur le comte...- Dit-il en plissant les lèvres en prononçant ces dernier mots à l'approche de Miguael -

Madame... Ajouta-t-il circonspect à l'adresse de celle qui le suivait.
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Patriarche in Partibus d'Alexandrie

[Miguael_Enguerrand]

Miguaël souriait bêtement depuis que sa fiancée avait rejoint le plancher des vaches. Loin de lui l'idée de comparer Jehanne à un bovidé, bien au contraire, le Louveteau débordait d'imagination pour trouver chaque jour un compliment plus charmant que celui de la veille. Il était fier d'elle, et fier de lui aussi, d'avoir su attirer l'attention, et même l'amour de cette jeune femme.
Ils arrivaient dans la majestueuse basilique Saint Titus, au cœur de la religion aristotélicien, au cœur du monde dans l'esprit de Miguael. Jehanne l'interrogeait sur elle-même, radieux, il répondit.

A la hauteur ? Tu es bien au delà de toutes mes espérances. En t'admirant ici, sur Terre, je suis convaincu que les anges existent, là haut, dans le Soleil.
Tu es sublime Jehanne !

Miguaël embrassa la main de Jehanne et la mena dans la Basilique.
Alors qu'il cherchait où mener sa fiancée, Aaron vint à eux. Il sourit, s'inclina devant lui et baisa l'anneau cardinalice.

Monsieur le Comte ? Votre Eminence, nous n'avons pas accompli les formalités d'usage, je suis toujours simplement Miguaël.

Il fit un pas de côté, lâcha la main de sa fiancée. D'un coup d'oeil expert, il admira le velours de sa robe et posa la main dans le dos goupilesque.

Eminence, je vous présente ma demoiselle, Jehanne Elissa de Volpilhat, Vicomtesse de Cauvisson et Baronne de Ternant, ma fiancée. Vous devez certainement avoir connu plusieurs de ses parents.

Jehanne, son Eminence Aaron est... le doyen de la Curie, je ne saurai dire quelles sont ses autres charges ce jour. C'est un ami de ma famille, il a notamment marié mes parents et est le parrain d'Ellesya. Je le tiens en très haute estime, tu peux avoir toute confiance en lui.

Les présentations faites, Miguaël reprit la main de sa fiancée. En ce jour, dans la Basilique Saint Titus, il était vraiment heureux et qui le croisait son regard ne pouvait manquer de s'en rendre compte.
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[Jason MacCord]

Les gardes ouvraient les portes et tous commençaient à entrer.
MacCord ne put s'empecher de sourire en voyant qui, parmis les hauts responsables, etaient là. On se croirait presque aux Grands Offices Royaux vu la proportion de normand, entre Aaron et Rehaël...
MacCord approcha d'Aaron.

Bonjour, votre Eminence.
Celà fait plaisir de vous revoir. Pardonnez si je ne vous tends pas la main : la rencontre avec les Fatums a été eprouvante pour elle.

MacCord lui montra sa main bandée.

Je suppose que vous connaissez dejà ma belle soeur, Alizarine d'Everlange. Et voici ma femme : Leandana.

[Jehanne_Elissa]

Jehanne, mise en confiance par les compliments de son fiancé, s'avança avec lui vers le cardinal qui accueillait les impétrants. Il laissa Miguaël la présenter, et ce faisant, il avait tout dit : que ses aïeux l'avaient connu en son jeune âge, qu'elle était sa fiancée... Il n'avait pas dit que leurs noces avaient été repoussées aux calendes grecques à cause de la position de Miguaël en faveur de l'Eglise Aristotélicienne, qui lui avait fait perdre tous ses titres... Mais cela transpirait de chacun de ses mots, dans l'oreille de Jehanne du moins. Et puis, ils n'avaient pas à rougir de leur situation : ils étaient toujours chastes, et plus le temps passait sans noces à l'horizon, plus cette abstinence prouvait au monde leur vertu.

Elle s'agenouilla, baisa l'anneau cardinalice puis répondit :

- « Je connais Votre Eminence de nom et de réputation, bien sûr, et je suis enchantée de vous rencontrer. »

Elle n'en dit pas plus, car le nombre de personnes qui voulaient saluer le prélat était sans fin. D'autres déjà venaient et lui parlaient...
Elle se laissa guider à l'intérieur, sa main dans celle, chaude et assurée, de Miguaël.
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[Aaron]

Il sourit au vicomte et ajouta...

Certes, certes...

..a.vant qu'il ne lui présente sa charmante fiancée dont il lui avait déjà parlé... Le cardinal s'était bien douté de l'identité de la jeune femme, mais une interrogation demeurait seulement : le nom. Il n'arrivait pas à replacer la future madame Miguaël de la Louveterie dans l'arbre généalogique des Malpertuis. Il sourit au compliment du jeune homme...

Cardinal, c'est déjà bien !

Mademoiselle, c'est un plaisir... Si je sais que vous vous rattachez à l'illustre comte d'Urgel, j'ignore le nom de vos parents, à moins que... Seriez-vous la fille de Louis-Raphaël et de Margot? A vrai dire, si j'ai bonne mémoire, il avait eu une fille, mais comme vous vous appelez Malpertuis, j'ai du mal à suivre...

Il sourit gentiment et aida la demoiselle à se relever après sa révérence...

- A côté -

Jason MacCord, normand de son état, vint à la rencontre du cardinal...

Aaaah, monsieur de MacCord ! Quel plaisir ! Vous êtes vivant, c'est déjà ça. Résident récent de Dieppe, j'ai vu aussi déferler ces maudits bandits sur le sol normand...

Il salua l'ancienne duchesse de Normandie d'un signe de tête révérencieux et sourit à l'épouse...

Madame, enchanté...
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Patriarche in Partibus d'Alexandrie

[Alexandre*]

Ne connaissant que peu de monde, Alexandre prit place en attendant que la cérémonie commence.

Il laissa les uns et les autres arrivés et discutés entre eux.

Il espérait que les états pontificaux prennent tout l'ampleur qui devra être la leur.

Pour le moment, Alexandre s'interressait de prés à cette Amirauté que comptait monter Rome. Il avait pris bonne note des annonces qui avait été faites et les étudiaient. Lui qui avait été vice Amiral de France envisageait sérieusement de reprendre la mer et espérait pouvoir en discuter avec le Cardinal Connétable aprés la cérémonie si il en avait le temps.
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[Rehael]

Le Camerlingue et Connétable de Rome s'agenouilla pieusement devant le Très Saint Père, le Pape Innocent, et embrassa l'anneau papal. Il se releva après un moment puis échangea quelques mots avec le Souverain Pontife. Le visage d'Innocent irradiait à la fois de bonté et de majesté. Souverain des souverains, sa présence emplissait la salle de sérénité.

Esquissant un fin sourire, le Camerlingue fit signe à Endymion de bien vouloir débuter la cérémonie.

Monseigneur, c'est à vous.

Pendant ce temps, le Saint Père reporta son regard sage et pénétrant sur les feudataires qui allaient à présent échanger serments avec lui.

The Camerlengo and Constable of Rome knelt reverently before the Holy Father, Pope Innocent, and kissed the papal ring. He got up after a moment and exchanged a few words with the Pontiff. Innocent face radiated both goodness and majesty. Sovereign of sovereigns, his presence filled the room serenity.

Sketching a sly smile, the Camerlengo motioned Endymion kindly start the ceremony.

You can starting.

Meanwhile, the Holy Father turned his gaze on the vassals who were now exchange vows with him.

[Jehanne_Elissa]

[Devant Aaron, avant d'entrer]

La Goupile hocha la tête, avec un sourire. Oui, il avait connu sa famille. Elle se força à ne parler qu'en termes enjoués, quoique ses propos fussent de bonnes et de mauvaises pensées tout à la fois.

- "Jehan d'Urgel fut mon grand-père, en effet, j'ai hérité de son nom, et de celui de son épouse Elissa. J'ai, par mon oncle puis ma mère, la baronnie familiale, Malpertuis, aujourd'hui nommée plutôt Ternant-Malpertuis. Quant au nom que je porte... C'était une condition posée par ma mère, pour que j'hérite. Mon père, sinon me reconnaître, ne m'a jamais tenue dans ses bras, et je n'ai pas connu le son de sa voix, quoiqu'il eût survécu de longues années après le décès de ma mère. Je n'ai rien hérité ni n'hériterai jamais rien de ce côté de mon sang car mon grand-père, SanAntonio d'Appérault, a perdu tous les fiefs qu'il avait. Alors je n'ai aucun dol à remplir la dernière volonté de ma mère, d'arborer fièrement les cheveux roux et le nom qu'elle m'a légués."
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[Aaron]

Le prélat sourit, appréciant la jolie couleur rousse de cette chevelure qui se transmettait de mère en fille et symbolisait finalement si bien la robe du renard qui était devenu l'emblème de la famille.

Voilà qui explique tout et qui me lie à vous davantage encore que je ne le pensais. Si mes souvenirs sont bons, j'ai célébré la plupart des mariages de vos aïeux. SanAntonio fut d'ailleurs l'un de mes plus chers amis il y a de cela quelques années déjà. Et j'ai eu l’honneur d'être son vassal, tout comme je l'ai également eu de servit sous les ordres de votre autre grand-père à la Hérauderie. Le monde est décidément petit !

Terminant par un large sourire...

Bienvenue à Rome donc...
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Patriarche in Partibus d'Alexandrie

[Endymion]

Et les nouveaux feudataires arrivaient les uns après les autres, accompagnés ou non. Puis le Camerlingue s'approcha du Pape et l'archevêque se dit que la cérémonie ne tarderait pas à débuter, ce qui fut confirmé quand le cardinal lui fit signe.
Il avança d'un pas et déclama.

Votre Sainteté, commença-t-il en inclinant le buste devant Innocent VIII, Éminences, ça c'était pour Aaron et Rehael, ne manquaient plus que les feudataires et les autres, frères et sœurs dans la foy, si nous sommes réunis en ce lieu sacré c'est de par la volonté de notre Saint Père qui a souhaité octroyer des terres à des fidèles méritants, qui ont mis en péril leur vie et ont perdu leurs titres en combattant l'hérésie, pour la défense de l’Église et la gloire du Très Haut.
Ce jour chacun de vous deviendra vassal du Saint Père, qui en échange de la promesse de fidélité, aide et conseil vous garantira protection, justice et subsistance en vous accordant des terres dans les états pontificaux, à vous et à votre descendance.
Si c'est en simples fidèles que vous plierez le genoux devant Sa Sainteté, c'est en nobles défenseurs de l’Église que vous vous relèverez.

Je cède maintenant la parole à Son Éminence Aaron de Nagan, Archichancelier du Siège Apostolique et Grand-Officier Héraut des Collèges Héraldiques Pontificaux.

Son petit discours terminé il se recula et écouta le Doyen.
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[alizarine]

Jason lui avait parlé mais tout semblait être un brouillard sans nom dans l'esprit de Lizie. Il faut dire qu'elle ne croyait pas qu'elle devrait faire un jour une nouvelle allégeance.
Le Pape était il bien au courant de la raison pour laquelle lors d'un hommage celui ci avait été refusé par le précédent roy de France? Elle ne savait pas. La seule chose qui lui était venu à l'esprit c'est demander à lire le texte sur lequel elle allait s'engager. Parce qu'une terre c'est bien beau mais un serment.. c'était plus important et elle aimait tenir parole. Tout ceci ne la fit immerger que quand Jason présenta Leandana et elle même. Elle fut surprise par le signe de tête qui semblait plein de respect. Il faut dire que la religion et Lizie c'était pas non plus un amour "fou". Enfin elle devait la politesse et elle rendit la salutation. Déjà le Dieppois devait s'occuper des autres membres présents.
Une fois n'est pas coutume Lizie s'accrocha a la manche de Jason.
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[Aaron]

La cérémonie était lancée... Dans un peu moins d'une heure, le Souverain Pontife accueillerait en son sein les premiers nobles de cette nouvelle ère des États du pape. L'Officier héraut des collèges héraldiques pontificaux introduisit donc l'investiture. Le cardinal de Nagan s'avança alors à l'issue de ces premières paroles pour appeler le premier des futurs vassaux.

Un clerc avait déposé un petit coussin de velours rouge, brodé de frange d'or et au quatre coins duquel pendait un petit pompon doré. Le noble serait invité à s'y agenouiller afin de prêter serment.

Il afficha un sourire...

J'appelle Miguaël Enguerrand de la Louveterie, ancien vicomte en France et destiné, aujourd'hui, à devenir vassal du trône de saint Titus par volonté du Très Saint Père Innocent, huitième du nom, Souverain Pontife de la Sainte Église aristotélicienne et Romaine.

Les terres de Tarquinia et de Mondolfo vont vous êtes confiées. Êtes-vous prêt à en accepter les responsabilités qui les accompagnent?

Son éminence le cardinal-camerlingue, placé à droite du trône, au bas des marches de la petite estrade installée contre le mur de la chapelle, allait tendre le livre des vertus et inviter Miguaël Enguerrand à prêter son serment ; tandis que le préfet des collèges héraldiques s'approcherait avec la couronne symbolisant la nouvelle dignité du vassal et la placerait au dessus de la tête de celui-ci.
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Patriarche in Partibus d'Alexandrie

[Miguael_Enguerrand]

[Avec Aaron, avant d'entrer]

Aaron avait questionné Jehanne sur sa famille. Miguaël connaissait leur histoire, mais, jamais il n'évoquait cette partie paternelle avec sa fiancée. Non pas qu'elle ait exprimé le besoin de taire son ascendance, mais il sentait que ce n'était pas un sujet avec lequel elle était à l'aise, trop triste. Lorsque l'on subit tant de morts dans sa jeunesse que ces deux enfants, on évite de parler de sujets désagréables. Il l'avait intégré très vite et s’accommodait à merveille de ce silence sur son passé, ils visaient l'avenir, le foyer qu'ils construisaient, leur mariage à venir...
Le jeune garçon s'était tu pendant l'explication généalogique.

[Dans la Basilique Saint Titus]

Tous deux entrèrent dans la Basilique, côte à côte, la main de Miguaël enlaçait celle de Jehanne. Cachées entre eux deux, entre leurs deux flancs, leurs mains unies se balançaient lentement. Avant que les prélats ne prennent la parole, le jeune homme arrêta sa fiancée dans l’une des travées, dans laquelle ils purent s’asseoir seuls. Il pouvait s’exprimer sans craindre d’être entendu par des oreilles indiscrètes.

Je suis vraiment heureux que tu sois venue ici. Tu m’es d’un soutien inestimable, que ferais-je sans toi ? Merci d’être là, je t’aime… oh oui je t’aime tu sais !

Il tenait toujours la main de Jehanne Elissa et en profita pour la relever à sa suite. Les prélats se rassemblaient, la cérémonie commençait. Le jeune couple chaste s’avança et s’assied non loin des orateurs. Son tour allait venir et bien qu’ils ne partageaient pas encore leurs titres, ils étaient déjà solidaires dans leurs serments.
Aaron prit enfin la parole et prononça son nom. Miguaël serra la main de sa fiancée, le grand moment arrivait, la crispation le laissa quelques secondes assis. Il puisa dans le regard émeraude de sa fiancée le courage qui lui faisait défaut pour se lever et aller affronter ses responsabilités.
Il s’était lancé dans la défense de l’Eglise sans en mesurer les conséquences, presque inconscient, il n’avait donc eu ni d’appréhensions ni de peurs durant la grande part de son combat. S’il l’avait abandonné, après leur défaite militaire et la dissolution de l’armée teutonique, c’était pour la sécurité de celle qui l’accompagnait, à son insu. Elle avait été menacée, injustement, et s’il avait accepté sans peur du lendemain la perte de son héritage, elle était celle qu’il ne concevait pas de perdre.
La fierté et la reconnaissance se lisaient dans les yeux du jeune homme lorsqu’il quitta le banc sur lequel il laissait cette fiancée qu’il retrouverait bientôt, de nouveau vicomte, comme elle. Et peut-être, bientôt, pourraient-ils se marier.
Il s’avança jusqu’au Pape à l’appel du Cardinal maître de cérémonie et s’agenouilla sur le coussin disposé pour l’accueillir. La voix chargée d’émotions, il répondit à Aaron.

Je suis prêt, Eminences, Votre Sainteté, à en assumer les conséquences.
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[Rehael]

Miguael Enguerrand était l'un de ceux qui s'était immédiatement levé contre les exactions du tyran fou Eusaias, ce qui était particulièrement honorable dans une période ou de trop nombreuses personnes avaient choisis l'inaction pour sauvegarder honneurs et privilèges. Rehael regrettait que Miguael n'ait pas pu participer à la victoire finale de la croisade contre Eusaias, mais il avait largement contribué à l'effort d'ensemble. Son choix comme feudataire pontifical était parfaitement justifié.

Le Camerlingue allait à présent recueillir son serment.

Si vous avez été conviés en ce jour en la Basilique Saint Titus, c'est à la demande explicite de Sa Sainteté Innocent, notre Très Saint Père, Souverain Pontife, qui a personnellement choisi de vous honorer.

Il marqua un instant de pause, avant de reprendre, tandis qu'un garde pontificale plaça un exemplaire du Livre des Vertus devant Miguael.

Miguael Engerrand de la Louveterie, veuillez lever l'index et le majeur de la main droite, en hommage à Aristote et Christos, nos deux prophètes, et placer la main gauche sur le Livre des Vertus. Ainsi fait, répétez après moi :

"Je jure sur les Saintes-Écritures de servir fidèlement, avec foi, loyauté et obéissance, Innocent, Souverain Pontife de la Sainte Église Aristotélicienne et Romaine, ainsi que tous ses légitimes successeurs à venir. Je promets d'apporter fidélité, conseil, ainsi que toute l'aide que je serais en mesure de leur donner, sacrifiant mon propre intérêt ou confort au profit de la gloire de l’Église de Dieu sur Terre. Puisse le Très-Haut m'aider et m'inspirer dans cette tâche."