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[RP] Basilica di San Ripolino degli Angeli
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Arnault d'Azayes



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MessagePosté le: Lun Mar 21, 2016 12:26 pm    Sujet du message: [RP] Basilica di San Ripolino degli Angeli Répondre en citant






    ⊰ Basilica di San Ripolino degli Angeli - Parrocchia Titolare del Cardinale Romano Elettore Arnault d'Azayes ⊱

    ⊰ Basilica of St. Ripolin of the Angels - Titular Parish of the Roman Elector Cardinal Arnault d'Azayes ⊱

    ⊰ Basilique de Saint-Ripolin-des-Anges - Paroisse Titulaire du Cardinal Romain Électeur Arnault d'Azayes ⊱

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Mort des cardinaux von Frayner et d'Azayes


Dernière édition par Arnault d'Azayes le Sam Déc 17, 2016 8:08 pm; édité 3 fois
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Arnault d'Azayes



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MessagePosté le: Lun Mar 21, 2016 12:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les génies de la Renaissance italienne avaient produit des chefs-d'œuvre de toutes les dimensions. Parmi les plus petits bijoux façonnés par ces mains expertes figurait la basilique de Saint-Ripolin-des-Anges, église de taille très modeste mais située en plein cœur de l'Urbs et concentrant des centaines de preuves du génie des artistes italiens. C'est cette église typique de la Renaissance italienne qu'Arnault avait reçu en conséquence de sa nomination comme cardinal romain électeur : le cardinal-prêtre était le seul à pouvoir y officier.

The geniuses of the Italian Renaissance had produced masterpieces of all sizes. Among the smaller jewelry fashioned by expert hands figured the Basilica of St. Ripolin of the Angels, church of very small, but located in the heart of the Urbs and concentrating hundreds of evidence of the genius of Italian artists. Arnault received this typical church of the Italian Renaissance as a result of his appointment as Roman Elector cardinal. The Cardinal-Priest was the only one allowed to officiate here.

I geni del Rinascimento italiano avevano prodotto capolavori di tutte le dimensioni. Tra i gioielli più piccoli modellati da mani esperte, la Basilica di San Ripolino degli Angeli, chiesa piccola ma situata nel cuore del Urbs, era una concentrazione di centinaia di prove del genio dei artisti italiani. Arnault aveva ricevuto questa chiesa tipica del Rinascimento italiano a seguito della sua nomina a cardinale elettore romano. Il cardinale-prete era l'unica a potere officiare qui.

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Alexandre d'Azayes



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MessagePosté le: Lun Mar 21, 2016 7:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

    Il était bien tôt encore lorsque l'Azayes se dirigea vers la basilique de Saint Ripolin-des-Anges. Tenu par son oncle le Cardinal d'Azayes, celle-ci trônait sur Rome, ville de la papauté et du Saint-Siège. C'est dans ce lieu majestueux qu'Alexandre allait en ce jour se faire ordonner afin de rejoindre la communauté des prêtres de la très grande Eglise. Et c'est naturellement qu'il avait demander à son oncle d'officier. Son oncle justement, il avait eu l'occasion de le rencontrer il y a quelques mois alors que son père mourant avait convié pour ses derniers instants son frère et son fils. Ainsi, ils avaient pu tous les deux discuter de l'avenir d'Alexandre. Son père désirait qu'il rejoigne la grande famille des clercs de l'Eglise et lui voulait réaliser les derniers vœux de son père. De là arriva ce jour, longue période où l'Azayes avait pu beaucoup apprendre de son oncle. Quand il poussa les lourdes portes, il ressenti une légère appréhension, appréhension d'une vie nouvelle qui s'offrait à lui. D'un voix légère, il chercha le Cardinal dans la nef.

      « - Votre Éminence ? »
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Arnault d'Azayes



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MessagePosté le: Mar Mar 22, 2016 9:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les Azayes étaient l'archétype de la famille maudite. Les innombrables rejetons qui avaient pullulé à travers toute la lignée n'avaient que très rarement survécu. Ceux qui avaient eu cette chance étaient dans un état physique déplorable. Le camerlingue en était un parfait exemple : âgé d'à peine trente-quatre ans, il en semblait vingt de plus. Il ne se passait pas une journée sans qu'il n'entende sur son passage des cris d'enfants effrayés par sa laideur. Ajoutez à cela une inversion refoulée couplée à une très forte paranoïa et vous obtiendrez un pur produit de dégénérescence familiale.

L'inquisiteur se souvenait bien de son neveu Alexandre. L'image de ce jeune homme sain et viril l'avait frappé, lui qui possédait encore ses yeux : comment était-ce possible qu'un Azayes soit en aussi bonne santé ? En réalité, la question pertinente était : quel est le vice caché de cet éphèbe ? Il n'allait sans doute pas tarder à l'apprendre.


« - C'est bien moi, mon neveu. Bienvenue à Rome. J'espère que vous vous plairez ici. »

Sans être froid, le ton ne dépassait pas le stade du cordial : le moment n'était pas aux effusions. En fait, chez les Azayes, ce n'était jamais pas le moment pour les effusions. C'était plutôt l'instant de la confession, qui fut longue, peut-être, et douloureuse, peut-être. En tout cas ils s'en sortirent vivant. L'oncle dit alors au neveu :

« - Bien. Êtes-vous prêt ? »
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Alexandre d'Azayes



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MessagePosté le: Mer Mar 23, 2016 12:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

    Et c'est de cette famille maudite en effet qu'Alexandre descendait et force est de constater qu'il n'était pas non plus le plus à plaindre car bien que la maladie ne l'avait pas épargné et qu'il était surtout marqué par de profondes crises de goutte qui, malgré sa jeunesse, ne lui avait pas fait de cadeau, il n’écopait que d'un moindre mal comparé à la cécité de son oncle. La goutte justement, voilà une semaine qu'une nouvelle crise avait commencé. Les médecins lui avaient prescrit de garder le lit mais rien ne pourrait arrêter le jeune Azayes pour ce jour mémorable. Il avait cependant pris les précautions nécessaires afin qu'il puisse se déplacer un minimum. S'appuyant sur une cane en loupe de chêne, finement confectionnée par un des meilleurs artisan de Rome, il s'avança. S'abaissant légèrement au niveau du second Azayes, il manœuvra tant bien que mal afin de baiser doucement la bague cardinalice. Se relevant aux mots de parent, il esquissa un très fin sourire.

      « - Rome fait sans doute partie d'une des merveilles que le Très-Haut a parsemé sur notre terre. Son climat m'est parfaitement agréable. »

    Mais l'heure n'était pas à la papeterie, le but de ce rendez-vous était tout autre et il était temps de commencer. D'un geste vif et assuré de la tête, il lui répondit.

      « - Je le suis, mon oncle. »
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Arnault d'Azayes



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MessagePosté le: Mer Mar 23, 2016 11:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le camerlingue avait profité de l'absence totale de témoins pour prendre une immense liberté avec le cérémonial. Depuis plusieurs années, l'aveugle ne se séparait jamais de son superbe Turc : à la fois cocher, garde du corps et secrétaire, cet immense et splendide éphèbe était les yeux, les mains, l'oreille et les jambes de son infirme de maître. Beaucoup à Rome murmuraient leur scandale de voir le premier personnage de l'Église placer toute sa confiance dans un homme qui demeurait de naissance infidèle, bien que converti à la hâte par l'aumônier de quelque troupe de mercenaire.

La cérémonie de l'ordination requérait du matériel et l'utilisation physique de ce dernier, à des fins symboliques. L'aveugle avait besoin de l'aide d'au moins un assistant. Généralement, il faisait plaisir à quelque enfant de chœur ou quelque bedeau, tous acceptant toujours très volontiers d'aider le Grand-Inquisiteur. Mais l'homme, après plus d'un an passé dans le costume doré de camerlingue, était las des ronds de jambe et des petites cours ecclésiastiques. Il avait donc décidé l'impensable : ce serait ce Turc converti sur le tard qui serait bedeau exceptionnel durant cette cérémonie.

La basilique San Ripolino degli Angeli était renaissante mais l'action qui promettait de s'y dérouler était déjà baroque.


« - Fils bien-aimé, avant d'être ordonné prêtre, il convient que tu déclares devant l'assemblée ton intention de recevoir cette charge. Veux-tu être consacré à la prêtrise de l'Église Aristotélicienne ? »

Le ton changea brusquement et se fit solennel sans crier gare. Le camerlingue avait manqué sa vocation : sa vraie passion, c'était le théâtre.
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Alexandre d'Azayes



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MessagePosté le: Mer Mar 23, 2016 11:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

    Il regarda un instant le Carmelingue, presque désolé de ne pas pouvoir l'assister dans sa tâche. Plus loin, un basané semblait préparer l'office, son oncle ne lui avait jamais parlé de ce Turc et c'est assez curieusement qu'il se demandait qui il était. Dans une profonde réflexion assez brève, il en vint quand même à considérer que sa présence aujourd'hui ne relevait pas du simple fait de la coïncidence. Après tout, si il est ici c'est qu'il doit être converti et de ce fait, cela ne posait plus problème. Ses yeux à nouveau se posèrent sur le Cardinal qui lui demanda assez rapidement d'exprimer son intention de recevoir la prêtrise. Il était encore temps de faire marche arrière, de profiter d'une jeunesse dorée à courir les bordels et à boire à chaque taverne. Mais ce n'était pas là la vie qu'Alexandre voulait et c'est assez décidé qu'il en vint à déclarer.

      « - C'est bien entendu avec l'expression de mon désir indéfectible que je déclare mon intention d'accéder à la prêtrise de l'Eglise Aristotélicienne. »

    Il imita presque son parent, tentant d'égaler la passion théâtrale de l'aveugle. Force était de constater que lui même avait encore quelque progrès à faire de ce coté-ci.
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Arnault d'Azayes



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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2016 11:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le ton était donné : les deux hommes semblaient prêt pour rivaliser de théâtralité. Qui de l'aîné ou du cadet l'emporterait-il au final ? Dieu seul le savait.

« - Parole du Très-Haut ! », proclama le camerlingue dans une envolée mystique. Il se produisit alors une chose rare : le Turc, généralement muet, fit entendre sa voix grave et virile à un autre qu'à son maître.

Citation:

    Christos reprit :

    " Vous voulez me rejoindre ? Dans ce cas ayez beaucoup d’amour dans votre cœur et suivez-moi, partagez un peu de votre temps et de vos biens le temps que vous pourrez. Par contre si vous choisissez de vous dédier à guider les autres sur la voie de l'Eglise, il faut alors que vous soyez prêts à lui donner priorité. Alors prenez de la distance par rapport à vos biens, à votre travail, à vos outils, dites au revoir à votre famille… Préférez la simplicité et l'instruction aux riches ornements et aux beaux atours. Car notre tâche nécessitera de sacrifier le bien personnel au bien collectif, mais en échange vous serrez sacrés parmi les enfants de Dieu. "

    Et il dit encore :

    " Si votre famille ne vous comprend pas, priez pour elle, car elle n’est pas sensible au message de Dieu.
    Si celui qui vous embauche vous en veut, ne lui en voulez pas, et priez pour lui, car il n’est pas sensible au message de Dieu.
    Si vos amis vous retiennent, alors entraînez-les avec vous, afin qu’ils découvrent aussi le message de Dieu.

    La route sera longue et tortueuse, le chemin rugueux, l’horizon lointain, la pente forte, mais le soleil qui brille guidera nos pas. Nous connaîtrons des difficultés, des disputes, des colères, des passions, des hésitations, mais l’amour et l’amitié nous uniront et Dieu nous portera.

    Si vous voulez vivre seuls, raisonner seuls, manger seuls, marcher seuls, alors rien ne vous en empêche, passez votre chemin et réfugiez-vous dans l’amour de vous-mêmes.

    Mais si quelqu’un vous frappe, et que vous tombez, alors personne ne vous relèvera.

    Si vous voulez vivre en groupe, dans l’amour de votre prochain et de la multitude, si vous voulez partager votre pain avec vos amis, marcher avec vos frères, alors venez à moi et suivez-moi.

    Dans ce cas, si vous tombez sur le chemin, un frère s’arrêtera, et vous relèvera. "

      Livre des Vertus, Livre II – Le Duo Prophétique
      La Vita de Christos, Chapitre VIII – Les Douze apôtres


Quand le Turc acheva sa lecture, un court silence s'installa avant que l'oncle ne commence à sermonner son neveu :

« - De nos jours, il faut être fou pour vouloir devenir prêtre. Les clercs sont malmenés de toute part : la simple mention de leur état attire au mieux la méfiance, au pire une agressivité sans bornes. Les hérétiques sont plus nombreux que jamais, rejoints par des schismatique et soutenus par des modernistes défendant la liberté de conscience. Les prêtres romains sont devenus l'ennemi commun de tous les hérésiarques d'Europe. En devant prêtre, tu te condamnes à une vie d'épreuves, d'errance et de solitude. Pire encore : tu ne pourras jamais démissionner. On ne quitte pas la prêtrise comme une fonction : changer de statut est une procédure lourde qui n'est pas toujours garantie d'aboutir. Dès que tu auras prononcé tes vœux, ta condamnation au calvaire durera toute ta vie terrestre.

Un seul petit nuage blanc vient éclairer ce tableau bien noir : l'amitié. Dieu en a fait don à tous Ses enfants et ce sont peut-être les prêtres qui la pratiquent le mieux. Même si tu ne pourras naturellement t'entendre avec tous, les autres prêtres seront autant de frères. Tu seras membre d'une immense famille, intelligente et puissante, unie dans l'adversité et pour l'amour du Créateur. Malmené à l'extérieur de l'Église, tu trouveras toujours aide et réconfort en son sein. Mais là aussi il faudra faire des efforts, car le soutien n'est efficace que lorsqu'il est mutuel.

La meilleure raison de devenir prêtre est sans doute la plus simple : l'amour du Très-Haut. Voilà bien la seule certitude inconditionnelle de tout serviteur du Tout-Puissant. »


C'est sur cette envolée lyrique que le camerlingue se tut de nouveau.
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Alexandre d'Azayes



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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2016 2:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

    Et c'était donc dans une longue pièce de théâtre que les deux hommes s'engagèrent. Une pièce de théâtre religieuse à n'en pas douter. Le Carmelingue commença, dans un drame presque semblable aux tragédies de l'antiquité grecque. En préambule du sermon, un passage sur la Vita de Christos qui mentionnait les disciples de celui-ci. Celui-ci marquait en effet la base de la prêtrise dans l'église aristotélicienne, un chemin semer d'embûches mais marqué par l'amitié aristotélicienne. Une famille de clerc qui s'entraidait dans les moments difficiles. C'est ce qu'Alexandre croyait mais la réalité était tout autre, les bassesses et les vicissitudes étaient monnaie courante dans le Siège du Saint Père. De même que dans certain lieux, ils étaient couramment mal vu, ne serait-ce que dans quelques provinces en France. Il était aussi bien au courant que la prêtrise ne se quittait pas et que cela représentait l'engagement de toute une vie. Mais il en était bien conscient et ce n'était pas cela qui allait entacher son dévouement. Il écouta donc attentivement les paroles de son oncle, hochant la tête brièvement à chacune de ses interventions. Il hocha enfin longuement la tête afin de lui signifier qu'il était prêt à continuer.
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Arnault d'Azayes



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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2016 3:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'aveugle ne perçut naturellement rien du hochement de tête de son neveu, que le lecteur aura deviné encore peu habitué à la fréquentation d'un aveugle. Le camerlingue jugea être trop présent dans la pièce et décida d'offrir à Alexandre l'occasion de démontrer ses talents. Il l'interrogea ainsi :

« - Mon fils, proclame devant moi ta Foi, dis-moi ce en quoi tu crois. »

Qu'allait faire l'impétrant ? Allait-il réciter le credo comme on le faisait souvent à ce moment de la cérémonie ? Ou allait-il opter pour un autre biais de proclamation de foi ?
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Alexandre d'Azayes



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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2016 3:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

    Bien qu'un peu instruit aux préceptes de l'Eglise et aux textes qui la composait, Alexandre était aussi un homme prudent et très conventionnel et toujours est-il qu'à ses yeux, le crédo reste le meilleur moyen d'exprimer sa foi. Il ne dérogea pas à la règle et entama la récitation de celui-ci.

      - Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
      Créateur du Ciel et de la Terre,
      Des Enfers et du Paradis,
      Juge de notre âme à l'heure de la mort.

      Et en Aristote, son prophète,
      le fils de Nicomaque et de Phaetis,
      envoyé pour enseigner la sagesse
      et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.


    Il marque une pause, reprenant légèrement son souffle. Le crédo représentait certes la base de ce qui régit sa foi mais force est de constater qu'il était assez long.

      - Je crois aussi en Christos,
      Né de Maria et de Giosep.
      Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
      C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
      Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
      Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

      Je crois en l'Action Divine;
      En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
      En la communion des Saints;
      En la rémission des péchés
      En la Vie Eternelle.

    La voix s'arrêta lentement, laissant son oncle reprendre la suite de l'office, estimant qu'il avait beaucoup trop pris la parole.
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Arnault d'Azayes



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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2016 7:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Credo était long, pénible et complexe. Le choisir n'était finalement peut-être pas l'option de la facilité. Toujours est-il qu'Alexandre s'en sortir avec brio et contenta grandement son oncle, qui hocha ostensiblement la tête. Parfait dans son rôle, le Turc, troisième homme de la pièce improvisée, apporta un petit brasier qu'il tendit entre les deux parents. Le camerlingue dit alors :

« - Mon Fils, face au feu, promets-tu de vivre selon les préceptes que nous ont enseignés les prophètes ? Promets-tu de vivre dans la Sainte Église, dans le respect de sa hiérarchie et de ses institutions ? »
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Alexandre d'Azayes



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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2016 8:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

    Venait le moment où le futur prêtre allait devoir promettre divers choses face à l'Eglise et avec pour témoin, le Très Haut. Un moment très important de cette cérémonie et un instant crucial de la pièce à n'en pas douter. Alors qu'il venait à peine de terminer de réciter son crédo, son oncle entama la fameuse partie alors que le Turc venait de tendre le brasier devant ses yeux. Il regarda le feu un instant, comme attiré par la danse des flammes qui se déroulait devant lui. Flammes divines qui venaient sans vergogne lui rappeler la volonté qui l'animait. D'une voix claire et assurée, le jeune Azayes vint reprendre doucement la phrase du plus vieux.

      « - Face au feu, c'est décidé et épanoui que je promets de vivre selon les préceptes que nous ont enseignés les prophètes. C'est aussi naturellement que je promets de vivre dans la Sainte Eglise et dans le respect de sa hiérarchie et de ses institutions. »

    Le premier acte venait de s'achever mais l'heure n'était pas encore à l'entracte, le bon de cette pièce était qu'elle ne laissait place au repos et que tout s’enchaînait à une vitesse folle. Ménager le suspens n'était pas le but de la chose car la finalité était déjà écrite et il ne reculerait devant rien pour qu'elle se produise.
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Arnault d'Azayes



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MessagePosté le: Ven Mar 25, 2016 8:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

« - Que le Feu aristotélicien purifie et donne bénédiction à ce serviteur du Très-Haut ! »

Le Turc retira le brasier et sortir alors une poignée de terre hors d'une bourse molle. Emporté par la théâtralité manifeste de la scène, le garde du camerlingue jeta la terre un peu fort et, au lieu de se diriger mollement vers le sol, une partie de celle-ci prit la direction du visage du neveu… Allait-elle l'atteindre ? Une seule certitude : l'aveugle n'avait rien suivi de la scène et poursuivait.

« - Face à la pierre, socle fondateur sur lequel repose toute l'architecture de l'édifice de notre Sainte Église Aristotélicienne, veux-tu consacrer ta vie à suivre le chemin illustré par les paroles d'Aristote ? Promets-tu de vivre en communion avec tes collègues dans le respect et l’obéissance de la Foi et de notre dogme pour la vie ? »
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Alexandre d'Azayes



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MessagePosté le: Ven Mar 25, 2016 8:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

    Et ce n'était donc pas sans peine que la suite de l'office s'entama. Mais Alexandre ne savait pas que l'espace d'un instant, il allait ressentir ce que ressentait son oncle, pour l'instant, il se contentait d'écouter ce que le Carmelingue lui disait. La fin de sa phrase fut ponctué par l'arrivée du Turc qui commençait à répartir un peu de terre. Mais c'était sans compter que celui-ci mis beaucoup, voir trop d'entrain à la tâche, en effet, la terre arriva droit dans les yeux du plus jeune Azayes qui eu un réflexe de recul en fermant celui-ci. D'un léger gémissement plaintif, il tenta d'une main de se frotter les yeux pour enlever la terre qui lui picotait la pupille. Mais c'était que la chose était tenace. Il voulait faire bonne figure et décida tout de même de tenter de continuer.

      « - Face à la pierre .. »

    Il s'arrêta net, le picotement le reprenant devant encore se frotter les yeux dès lors irrité.

      « - Face à la pierre, socle fondateur sur lequel .. »

    A nouveau, l'irritation l’empêcha de continuer.

      « - Pardonnez-moi mon oncle, il semble que mes yeux n'arrivent pas à s'adapter à la poussière de ce lieu.»

    Pour ne pas mettre dans l'embarras le Turc et car il devait apprendre à accorder le pardon, il préféra ne rien dire de ce malheureux contretemps. Il se décida tout de même à finir sa phrase pour la cérémonie.

      « - Face à la pierre, je désire avec la force de ma conviction consacrer ma vie à suivre le chemin illustré par les paroles d'Aristote. Je promets ainsi de vivre en communion avec mes collègues dans le respect et l'obéissance de la Foi et de notre dogme pour la vie. »

    Il réussit enfin à terminer ce qu'il trouvait être la plus longue phrase qu'il n'ai jamais mis autant de temps à énoncer. Comme dans toute pièce et dans tout récit, il fallait bien que l’élément perturbateur face son apparition, il n'aurait jamais cru cependant que celui-ci prendrait la forme de terre.
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