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[RP] "N’aie crainte, car l’Éternel T’aime et T’a choisi
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ArianaAnthea Del Casalièr
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MessagePosté le: Jeu Juin 30, 2016 8:50 pm    Sujet du message: [RP] "N’aie crainte, car l’Éternel T’aime et T’a choisi Répondre en citant

Fin juin, presque juillet, le temps filait, les jours coulaient identiques, sans saveur, monotones, irréels. Depuis le dernier pli qu'elle avait fait porter à son Ange, ce qui remontait à près de deux semaines ou presque, elle n'avait aucune nouvelle et cela commençait à l'inquiéter fortement. Bien sûr, son époux pouvait avoir eu à quitter Bourges afin de régler quelques litiges afférant à ses fiefs Languedociens et, le temps que le messager en soit informé et qu'il fasse demi tour, l'absence de nouvelle prenait tout son sens. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de se demander où il pouvait bien être et ce qu'il faisait...Ainsi, le sommeil avait recommencé à la fuir et ce n'est que partiellement qu'elle arrivait à trouver le repos. Son état commençait à s'en ressentir. Ses yeux s'ornaient de larges cernes bleutées, son pas jusque là si vaillant se ralentissait de jour en jour, elle s’essoufflait à la moindre montée qu'elle rencontrait, mais, et c'est là que s'en devenait inquiétant, des douleurs commençaient à traverser son sein. Elle n'y avait pas prêté garde les premiers jours, mettant cela sur l'enfant qui se trouvait à l'étroit et tentait de trouver sa place. Et puis, elle avait reconnu certains signes, des signes qui ne pouvaient tromper une femme ayant mis 4 enfants au monde. Il fallait qu'elle se ménage, qu'elle prenne du repos, que son corps comprenne que le moment n'était pas encore venu. Elle avait donc décidé que demain serait un jour sans Palais, sans archives, sans promenade autre qu'un tour au jardin. Mais ce ne serait que demain, aujourd'hui était un jour bien rempli et le Primat avait besoin d'elle.

C'est donc lui qu'elle suivait, ou plutôt tentait de suivre, alors qu'ils traversaient la Place d'Aristote en direction du bâtiment abritant les locaux de l'Inquisition. Il lui semblait que le Cardinal courait plus qu'il ne marchait et elle haletait en tentant vainement de se maintenir à son niveau. Elle dut s'arrêter un instant afin de souffler, ferma les yeux devant lesquels de petits points noirs dansaient, puis, après avoir repris une grande goulée d'air, elle se remit en marche. Et c'est là qu'une douleur vive la traversa, l'obligeant à s'arrêter. Elle passe une main sur son ventre tendu, respire doucement, se redresse et marche à nouveau. Elle arrive à rattraper l’Éminence, sourit, ravie de son exploit mais le sourire se fige et instinctivement, sa main vient s'agripper au bras du Cardinal en se courbant une nouvelle fois et laissant échapper un gémissement de douleur. Elle retient le bras si fort que le Primat a été maintenu sur place, elle l'immobilise, l'oblige à se figer, lui broie le bras.



HRP : RP ouvert à tous du moment que vous m'envoyez un petit MP pour qu'on évite les incohérences Smile Au plaisir !!

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Adso
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MessagePosté le: Ven Juil 01, 2016 8:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

Notre archevêque de Cambrai et néanmoins cardinal était, comme à son habitude, débordé de travail. On essayait à coup sûr de le rendre chèvre, en le faisant passer de bureaux en bureaux pour discuter de la même affaire, alors qu'il aurait probablement été plus simple de traiter tout ça autour de la même table. Ou peut-être pas, à bien y réfléchir... M'enfin bref ! Le résultat était là : Adso n'arrêtait pas, depuis le début de la journée, de faire la navette entre différents bâtiments, et c'était au moins la troisième fois aujourd'hui qu'il se trouvait à traverser en hâte la place d'Aristote.


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Cardinal émérite - Archevêque de Cambrai
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ArianaAnthea Del Casalièr
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MessagePosté le: Mer Juil 06, 2016 11:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Doucement, ses doigts desserrent leur étreinte et glissent le long du bras du Cardinal en ce qui, à tout autre moment, aurait pu passer pour un signe de tendresse. Sa main s'attarde brièvement sur le tissus écarlate de la manche puis frôle la longue robe garance pendant qu'elle s'effondre terrassée par une nouvelle attaque fulgurante. Elle se sent chanceler et voit les palais qui entourent la place vaciller pendant que ses genoux se rapprochent du sol. Au delà de sa vision, elle n'entend plus que son cœur qui cogne à ses oreilles en une pulsation lente et ralentie, Papoum...Papoum...Papoum..., elle cille, cherchant à comprendre ce qui lui arrive et son regard accroche quelque chose, là-bas, qui lui fait face. La surprise se peint sur son visage avant de laisser place à un sourire, elle a reconnu son petit Ange. Sa main libre se tend vers lui et elle murmure un faible "Tristan ! " Ses genoux touchent brutalement le sol et elle tombe, elle aussi, le nez dans la poussière de cette place si fréquentée. Avant de sombrer, il lui a bien semblé qu'il l'appelait mais était-ce seulement vrai ?
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hull
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MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2016 4:01 am    Sujet du message: Répondre en citant

Hâtivement, comme à son habitude, le Cardinal congrégationnel quittait le palais de la Diffusion de la Foi pour se rendre au Sacré-Collège. Une histoire de statuts internes à discuter avec son collègue Chancelier, jumelé à quelques débats à poursuivre et une visite obligatoire à la Sainte Inquisition par la suite. En sommes, une horaire chargé pour le temps restant de la journée, mais qui allait rapidement dégénérer. Par contre, il ne le savait pas encore...!

SPLAFFF!

Diantre et damnation! Le voilà tirer de ses pensées chargées, son chemin maintenant bloqué par un amas de tissus! Ayant une certaine distance entre lui et l'encombrement, il pense durant un instant à simplement contourner l'obstacle en oubliant l'Amitié Aristotélicienne. Heureusement, il se prend en mai net s’administre mentalement une réprimande, conscient que son choix égotiste aurait été un péché. Il distingue son Éminent confrère de la Sainte Inquisition, qui se tient debout auprès de la forme ayant mordu la poussière. Son rythme cardiaque accélère, à la même vitesse que ses pieds : il son cerveau ralentit, par les détails administration de la journée, vient de réaliser ce qu'est probablement la forme au sol. Au milieu de la journée, accompagnant l'Azayes, qui aurait-ce donc été qui aurait plus avoir un malaise et tomber? Qui d'autre sauf Ariana? Il arrive pratiquement au pas de course.


"Par Aristote, que se passe-t-il mon frère?!" dit-il, regardant la forme inerte. Ses craintes se confirment en voyant les traits de la femme. Enceinte et au sol, il sens déjà que le moment n'est point opportun. Il se penche et pose une main sur la tête de la pauvre, espérant qu'elle ne se soit pas blessé durant la chute. Il n'ose pas encore la bouger ni la secouer.

"Ma fille, mon enfant, m'entends-tu? Ariana?!!"
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Eloin
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MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2016 3:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sortant de la Basilique où elle avait été prier, gardant l'habitude des huit offices cisterciens journaliers, l'abbesse rejoignait le Palais abritant les locaux de l'Inquisition, lorsqu'un mouvement attira son attention au sortir d'iceluy. Elle remarqua le Grand Inquisiteur qu'elle salua d'un hochement de teste par automatisme, puys son confrère Hull, penché sur une forme évanouie au sol, que l'éblouissant soleil estival l'empêchait de reconnaître pour l'instant. Elle fit encore quelques pas, afin de se rapprocher de ses confrères, et lâcha un hoquet de surprise en reconnaissant la silhouette de la préfète, tandis que son confrère se penchait sur elle pour tenter de luy faire reprendre conscience.

Faisant fi, pour une foys, de son dos capricieux qui menaçait de se bloquer à chaque faux mouvement, l'abbesse s'agenouilla aux pieds d'Ariana, et posa délicatement deux doigts à la base de son cou, là où l'on pouvait ordinairement sentir battre le coeur des hommes.


Son cœur bat... Mais plus lentement qu'il ne faudrait...

Ce qui n'augurait rien de bon pour l'épreuve à venir qu'était l'enfantement, mesme si la préfète n'en était point à son premier enfant. Il fallait l'emmener dans une chambre sans tarder, afin de l'aider pour le travail à venir mais, pour cela, il fallait déjà qu'elle revienne à elle, ainsi ils pourraient savoir si elle ne s'était point blessée durant sa chute.
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ArianaAnthea Del Casalièr
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MessagePosté le: Ven Juil 08, 2016 12:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Elle a perdu conscience un instant ou était-ce depuis une éternité ? Elle est avec son fils, ils discutent, ils rient, elle lui parle de sa plus jeune sœur et de Suau aussi. Lui, lui redit combien il l'aime et qu'il ne lui en veut pas. C'était il y a si longtemps, presque douze ans, un bref moment pour lui qui réside au Soleil mais un déchirement infini pour cette mère aimante et éplorée. C'est passé mais elle ne saurait se pardonner.

Soudain, une main caresse sa tête et une voix, SA voix l'appelle : Ariana ! Personne ne la nomme ainsi, sauf Lui et encore, si peu souvent. Il faut qu'il soit inquiet pour changer son habitude. Or, elle ne veut pas qu'il s'inquiète, elle n'est pas loin, elle parle à son fils. Elle lui sourit et lui dit...


Je reviens mon Regret, je dois rassurer ton père.

Elle rit et caresse sa joue tendrement.

Il faut toujours qu'il s'inquiète ! Il est ainsi.

Ses yeux s'ouvrent et elle tourne la tête pour chercher son Ange. Elle est encore entre conscience et inconscience et puis le soleil brouille sa vision. Elle tend la main vers sa joue sur laquelle elle se pose et murmure pour lui...

Soi aqui Meu Àngel.*

Elle voudrait rire doucement à ses craintes infondées mais quelque chose se passe, et son front se plisse d'incompréhension. Elle serre les dents sous une douleur qui remonte de son ventre et envahit tout son être. Sa main retombe et étreint son sein. Couchée sur le côté, elle se recroqueville et aperçoit enfin une autre silhouette près d'elle, qui est-ce ? Elle n'arrive pas à le voir. Elle jette un regard apeuré à son Ange toujours penché sur elle et murmure de nouveau...

Perqué me tant dolori ?**


* Je suis là Mon Ange
** Pourquoi ai-je si mal ?

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hull
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MessagePosté le: Ven Juil 08, 2016 8:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il plisse les yeux et regarde Eloin qui se trouve maintenant à ses côtés. Il avait à peine remarqué son approche. Toujours au sol, la préfète marmonnait quelques paroles. Elle lui pose la main sur la joue, le regard dans le vide. Il reste surpris, incertain s'il devait laisser le geste de produire ou l’arrêter.

"Mon Éminente sœur, croyez-vous qu'elle délire?" dit-il, avant de soudainement comprendre ce qui se passait. Ariana lui parlait en Occitan. Il reconnaissait la langue, ayant vécu en Languedoc et Guyenne durant des années, sans jamais réellement l'apprendre. Il murmura quelques mots, espérant la rassurer.

"Shhhh mea donà, cluca los uèlhs*"


Soudain, elle gémit sa douleur, un bruit que toute personne ayant entendu ce son une fois reconnaît : bientôt, il y aurait une naissance. Mais certainement pas sur la place d'Aristote...!!

"Mon Éminente sœur, je crois que nous aurons bientôt un nouvel enfant à notre charge, et pas seulement spirituellement."

Il tentait de garder son calme, mais visiblement il avait du mal. Il n'avait jamais concrètement assisté à un accouchement, ayant laissé cela aux sages femmes à l'époque où il était médicastre... "nous ne pouvons rester ici" ce dit-il, la préfete lui demandant maintenant pourquoi elle avait mal.

"Que es ora moment ta lo mainatjon de entrenàisser"


Son regard se posa sur Eloin, espérant y trouver une idée pour déplacer la femme enceinte et pour trouver un lieu plus approprié pour une naissance.

*Shhhh ma dame, ferme les yeux
** Car c'est le moment pour le petit enfant de commencer à naître.

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Eloin
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MessagePosté le: Sam Juil 09, 2016 4:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un haussement de sourcils luy échappa lorsqu'elle oya les paroles et les gestes confus de la préfète qui semblait prendre Hull pour quelqu'un d'autre. Et à la question d'iceluy, elle hocha gravement la teste.

Hélas oui, éminent confrère ! Il arrive que les gens délirent lorsque la souffrance est trop forte, c'est une façon de supporter la douleur...

Puys la languedocienne se recroquevilla sur elle-mesme, avant de mander la raison de sa douleur. L'abbesse eut l'impression qu'Ariana se posait la question à elle-mesme plutôt qu'à son confrère, et hocha une nouvelle foys la teste à sa remarque concernant la naissance. Levant la teste pour regarder autour d'elle, elle ne vit que SE Adso et le Primat à proximité, et doutât qu'ils pussent supporter le poids de la parturiente. Il fallait pourtant l'emmener à l'intérieur... Le plus simple serait que la future mère puysse marcher, mais elle commençait à douter que cela soit possible.

Eloin prit dans la main d'Ariana dans la sienne, et entreprit d'en tapoter doucement le dessus pour tenter de la ramener à elle.


Ariana ? Aquò Eloin. M'entendez-vous ? Vous sentez-vous capable de marcher ?

De sa réponse dépendrait la suite des évènements, si toutefoys la préfère parvenait à répondre.

Aquò = C'est.
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ArianaAnthea Del Casalièr
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MessagePosté le: Mer Juil 13, 2016 12:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une larme coula sur sa joue quand elle comprit que son esprit lui avait joué des tours. Cela ne l'étonna pas, puisqu'elle était coutumière du fait. La première fois, cela remontait à seize ans, elle venait de donner naissance à son fils premier né. Son époux avait du se cloîtrer de longs mois et bien qu'elle eut toute confiance en lui et en le fait qu'il reviendrait, elle n'en pouvait plus d'attendre. Il y avait le manque de lui, bien sûr, mais par dessus tout c'est la cruauté de ceux qu'elle côtoyait presque journellement qui avait fait chanceler sa raison. Un jour, plus abattue que la veille, elle s'était rendue là où quelques mois seulement auparavant ils avaient échangé un moment de pur tendresse. Assise sur le bord du lac près de Narbonne, elle avait fermé les yeux et, tout à coup, elle avait entendu sa voix. Depuis lors, il venait la rejoindre chaque soir tant et si bien que le jour où il fut réellement de retour, elle le prit pour une apparition crée par son esprit malade. Il avait dû la convaincre de mille et une façon qu'il était bien devant elle, qu'il était revenu pour ne plus la quitter. Leur vie reprit son cours et les hallucinations disparurent pour mieux revenir quelques années plus tard à la perte de son fils, cet enfant qu'elle ne connut jamais et qu'elle s'imagina pour ne pas tomber folle.

La larme rejoignit son cou et une autre la remplaça sur sa joue. Elle pleurait silencieusement, comprenant qu'elle avait fait erreur et que son époux n'était pas là. Un regard lui avait suffi pour reconnaitre Son Éminence Hull et même sans cela, sa voix et la façon qu'il avait de parler Occitan ne ressemblait en rien à celle dont usait son Ange. Elle ravala un sanglot et avisa, cette fois, Son Éminence Eloin qui tapotait doucement l'une de ses mains. La douleur lui avait laissé un moment de répit mais elle savait que cela ne durerait pas. Elle serra légèrement la main du Cardinal et répondit lentement.


Je peux essayer...

Elle ferme subitement les yeux et serre les dents sous l'assaut d'une nouvelle douleur, broyant ainsi, sans l'avoir souhaité, la main du Cardinal dans la sienne. Lorsqu'elle ouvre de nouveau les yeux, elle l'avise et...

C'est bien trop tôt...beaucoup trop tôt...

HRP : Merci de considérer que tous les dialogues sont en Occitan Smile
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Eloin
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MessagePosté le: Ven Juil 15, 2016 6:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Des larmes coulèrent sur la joue de la future mère, qu'Eloin interpréta comme une manifestation de la douleur qui luy vrillait le seing, avant d'ouïr sa réponse. Elle hocha la teste, s'apprêtant à demander à son confrère de l'aider à remettre la préfète debout, mais icelle se raidissait déjà sous l'effet d'une nouvelle poussée. Et la moniale de hausser un sourcil lorsqu'Ariana les informa que l'enfant arrivait trop tôt.

Les contractions semblent pourtant bien rapprochées, signe que l'enfant est prêt à venir...Répondit-elle, autant pour elle-mesme que pour les autres.

Et de jeter un coup d'oeil autour d'elle, cherchant un lieu où mener la languedocienne sans qu'icelle n'ait à trop marcher. Un instant distraite par les cris d'un homme parlant de châtiment et d'heure du jugement, elle se rappela qu'ils étaient devant le Palais de l'Inquisition, où le Grand Chancelier avait le privilège d'y avoir un logement, qu'elle imaginait -car elle n'y avait jamais mis les pieds- suffisamment spacieux pour pouvoir y installer une femme prête à mettre bas et ses aides. Se tournant vers l'Azayes, elle luy posa la question, se demandant comment il prendrait la chose.


Vostre Eminence ? Nous feriez-vous l'honneur de nous rendre un service ? Il nous faudrait pouvoir disposer d'une chambre dans vos appartements pour que monseigneur Ariana puysse mettre son enfant au monde...

Pourvu qu'il ne tombe point en pamoison au milieu de la place !
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Arnault d'Azayes



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MessagePosté le: Sam Juil 16, 2016 9:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

Arnault avait appris de bonne heure l'état d'Ariana. Le cardinal demeurait cependant l'inverse de la préfète : il était tout aussi maladroit et ignorant des choses de la vie et de l'amour qu'Ariana n'avait perdu contact avec le monde réel, celui qu'Arnault ne contemplait souvent qu'à travers la lucarne d'une cellule moisie ou la fenêtre d'un bureau doré. Il avait pris connaissance de la nouvelle comme il prenait connaissance de la mention, par un de ses agents, d'une révolte municipale au fin fonds des Balkans : mieux valait en avoir été averti, et l'information ne serait pas oubliée, mais plutôt placée dans un recoin très profond de sa mémoire d'où elle pourrait être extraite en cas de nécessité – car, autrement, elle n'était pas utile et, partant, ne faisait pas sens. Tout au plus se souvenait-il de l'état d'Ariana en apercevant son ventre énorme, mais cette vision l'effrayait tellement, lui qui aimait l'ordre et détestait le changement, qu'il prenait garde de ne jamais trop laisser son regard contempler la silhouette déformée d'Ariana.

Ce jour-là, ils marchaient donc en pleine Place d'Aristote, comme à chaque fois qu'il séjournait à Rome, depuis qu'il avait trouvé en Ariana la personne capable de le seconder en tout ou presque. Comme à chaque fois, le pas était pressé : même quand il était encore infirme, le cardinal ordonnait à son Turc de ne pas perdre de temps – il était inconcevable de croiser quelque personne avec qui il aurait fallu converser sans être protégé des mille espies qui, il en était certain, épiaient tous ses faits et gestes.

C'est alors que prit fin l'ordre de cette situation quotidienne. Ariana s'effondra sous les yeux du cardinal qui, alors, et seulement alors, se souvint que sa préfète était grosse. Il n'était plus possible de nier cette réalité qui venait de s'imposer à lui dans toute sa force. Il fit machinalement quelques pas en avant, ouvrit la bouche, puis la referma et s'arrêta net. Il était évident qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il convenait de faire. Sans un mot pour Ariana, il envisagea différentes possibilités et en était encore à se demander s'il pouvait se passer de la présence de son Turc quelques minutes afin que celui-ci aille chercher du secours quand Hull arriva opportunément, bientôt rejoint par Eloin. Ces deux-là, de toute évidence, ne contemplaient pas le monde qu'à travers une lucarne ou une fenêtre, et surent réagir comme Arnault ne saurait jamais. Celui-ci les contemplait, hébété, se sentant éminemment inutile et cherchant en vain un moyen de remédier à cela, quand Eloin l'interrogea. C'est un cardinal hagard, le regard perdu qui répondit d'une voix blanche :


« - Oui, bien sûr, il y a de la place ici… Aslan va vous montrer. »

Pour le cardinal qui n'entrait dans aucune pièce que son Turc n'ait inspecté, et qui n'acceptait de dormir que si son fidèle couchait en travers de sa porte, le don du Turc à la petite troupe représentait beaucoup.

Edit : coquilles.
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Mort des cardinaux von Frayner et d'Azayes


Dernière édition par Arnault d'Azayes le Lun Sep 05, 2016 3:33 pm; édité 1 fois
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ArianaAnthea Del Casalièr
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MessagePosté le: Jeu Juil 21, 2016 11:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pendant qu'on l'aidait à se transporter dans les appartements privés du Primat, elle ne pouvait que tourner et retourner dans son esprit les mots prononcés par Son Éminence Eloin : l'enfant est prêt à venir. Cette seule pensée suffisait à l'emplir d'effroi et elle se mit à prier avec ferveur pour que le Très-Haut lui accorde une grâce, une seule.

Des dorures et marbres des appartements, elle ne vit rien. Aux tapisseries, tableaux et manuscrits, elle fut indifférente tant elle priait ou plutôt suppliait que le Tout Puissant exauce cette demande si simple et pourtant si importante pour elle.

On l'aida à s'allonger sur la couche et entre prière, douleur et désespoir elle se sentit rougir en réalisant où elle se trouvait. Les courtines pourpres du lit avaient été tirées et elle se sentait nue, ainsi exposée aux regards. Bien qu'elle sache que c'était là une nécessité, elle aurait aimé trouver un cocon entre les tentures fermées où elle aurait pu se recroqueviller sur elle-même en attendant que tout se termine. Pourtant, elle savait que c'était impossible et que, tôt ou tard, elle serait obligée de prendre part à l'événement et que son corps se déchirerait pour donner vie à son enfant. Son cœur se serra en pensant à lui, son tout petit qui paraîtra si frêle et fragile dès lors qu'il s'exposera au monde des Hommes. Qu'adviendra-t-il de lui ? Sera-t-il seulement prêt à supporter la vie qu'il semblait souhaiter si ardemment ? Seul son époux aurait pu répondre à ses craintes, mais il n'était pas là ! Seigneur Très-Haut ! Pourquoi n'était-il pas prés d'elle ? La réponse fusa : parce que tu as tenu à poursuivre ton oeuvre en le laissant seul...

Les sanglots la prirent et elle cacha son visage dans les carreaux de la couche. Tout était sa faute et elle n'avait qu'à s'en prendre qu'à elle. Cette sombre conclusion fut balayée par une vague de douleur plus forte que les précédentes et, malgré la retenue qu'elle s'était promis d'observer, un long gémissement plaintif franchit ses lèvres pendant que ses mains s'agrippaient aux draps...

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Eloin
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MessagePosté le: Sam Juil 30, 2016 5:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

D'un hochement de teste, le primat acquiesce, non sans en profiter pour s'éclipser, ce qui, finalement, n'est point pour luy déplaire. Autant elle estime énormément le Grand Inquisiteur, autant elle préférait se passer de ses services pour ce qui restait, maugré les progrès de la médecine, "une affaire de femmes". Un homme de moins, ce serait déjà ça de gagné en tranquillité pour la suite des évènements...

Le turc prit en charge le transport de la future mère vers une des chambres des appartements du primat, et l'abbesse, croisant un serviteur venu s'enquérir des souhaits des visiteurs, luy lista ce dont ils auraient besoin dans les heures à venir. Ariana installée sur sa couche, Eloin laissa Hull s'installer à ses côtés pour la soutenir mentalement, tandis qu'elle débarrassait une table des babioles qui s'y trouvaient, pour faire place aux ustensiles demandés au serviteur. Qui d'ailleurs ne tarda point à revenir, les bras chargés d'une bassine d'eau chaude, qu'il posa, sur un signe de la moniale, sur la table, ainsi qu'une pile de linges de différentes tailles et épaisseurs, une paire de ciseaux et un pot de beurre. La pourprée le remercia, et luy remit la bourse emplie d'une centaine d'écus qui pendait à la ceinture de corde de sa vesture, avec pour consigne d'aller chercher plusieurs herbes et autres remèdes chez un herboriste réputé des faubourgs de Rome.

Une foys qu'il se fut retiré, l'abbesse rejoignit la couche au moment où Ariana gémissait de douleur sous l'effet d'une nouvelle contraction. Après s'être lavée les mains, roulé ses manches jusqu'aux coudes et noué un tablier sur sa robe, Eloin s'assit au bord du lit, et posa un bref instant sa main sur le front de la préfète, vérifiant ainsi que la fièvre ne l'avait point prise.


Avez-vous perdu les eaux ? Manda-t-elle doucement, tout en comptant silencieusement le temps s'écoulant jusqu'à la prochaine contraction. Il faut me dire également si vous souhaitez rester allongée, ou si vous préférez estre debout, ou tout autre position qui vous siérait le mieux...

Elle-mesme avait accouché accroupie sur le lit, soutenue par la servante que la duchesse qu'elle suivait alors avait mis à sa disposition. Mais d'autres femmes qu'elle avait assisté lors de leurs délivrances avaient pris d'autres positions, aussi demandait-elle à chaque foys à la parturiente.
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MessagePosté le: Sam Juil 30, 2016 6:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Cardinal n'aurait pas voulu quitter la préfète qu'il estimait tant, soucieux pour sa santé et le bien-être de l'enfant qui naîtrait bientôt.

Il tenait la main droite d'Ariana avec sa gauche, afin que ceux-ci tiennent ensemble une bandelette blanche comme la plus pure des neiges; c'était une sorte de relique et porte-bonheur que le clerc transportait toujours depuis son Ordalie par le feu. Mais cela était une histoire que seul les Teutoniques connaissaient. Il joignit sa main droite avec la gauche, entourant complètement celle d'Ariana.

Penchant la tête, pendant qu'Eloin s'activait à faire de l'espace et rassembler diverses choses pour l'accouchement, le clerc se mit à prier.


"Mon Dieu, nous osons t’invoquer malgré la négligence et l’indignité de nos vies, car nous savons que tu es bon et miséricordieux. Jette un regard sur ta servante, ton enfant spirituelle, fruit de ta création... et jette un regard sur l’enfant dont Tu as bien voulu lui donner, dans ta puissance créatrice et toute puissante. Humblement nous te demandons miséricorde, si ce n'est qu'un instant de répit supplémentaire que tu daignes nous accorder.

Inspire-lui ta patience et fortifie son courage et sa foi pour la foi qu'elle pose en toi. Dans ta sagesse, mesure, nous t’en prions, les souffrances de son âme et de son corps avec la réalité de sa faiblesse humaine. Protège-la des maux de son état, et des douleurs que nous devons subir depuis que nous avons déterminé notre chemin en dehors de ta voie divine et lumineuse. Elle sait que tu lui accorderas la grâce proportionnée à l’épreuve que tu permets, car elle a foi en toi. Aide-la donc à donner un bon témoignage de la foi, quand la douleur transpercera son corps. Fais que sa chair ne défaille pas et qu’elle ne doute jamais de ton amour miséricordieux, se souvenant de quelle souffrance tu nous a épargné, pauvres humains, dans le passé.

Remplis ta servante et fidèle de la grâce des Archanges, à l’heure où elle mettra au monde cet enfant qui t’appartient. Bénis cet être que nous ne connaissons pas encore, accorde-lui ta protection et que ton plan puisse se dérouler et nous être révélé pour ta gloire et pour notre bonheur. Veille sur elle en ce temps de naissance, et humblement nous te demandons de nous envoyer un ange ou un saint pour bénir cet enfant et lui donner la vie Aristotélicienne.
"
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ArianaAnthea Del Casalièr
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MessagePosté le: Dim Juil 31, 2016 3:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Elle était tellement absorbée par la prière du Cardinal qu'elle faillit manquer les questions de celle, qui visiblement, serait son accoucheuse. Elle détourna un moment le regard de l’Éminence qui tenait sa main pour poser les yeux sur l’Éminence à qui elle allait devoir s'abandonner totalement. Car, pour la première fois, elle se rendit compte que l'enfantement avait un point commun avec l'attachement amoureux. Certes, ce n'était pas une histoire de sentiments mais l'idée de s'en remettre à un autre que soi-même, craindre de le faire, cela lui faisait relever les similitudes entre ces deux éléments de la vie d'une femme. Si elle n'y avait jamais pensé, et ce malgré ses quatre enfants, c'est que celui qui les avait aidés à paraître au monde, n'était autre que leur père. Dès lors, comment cette crainte de l'abandon de soi aurait pu effleurer son esprit ? Ce jour, pour l'aider à donner la vie à son cinquième enfant, il en serait tout autre et, tout à coup, elle prit peur, une peur si dénuée de sens que ni la gentillesse de Son Éminence Eloin, ni la hardiesse du Cardinal de Northshire ne pouvait l'aider à se sermonner. Elle voulait son époux, elle avait besoin de lui ! Elle ne pouvait s'en remettre qu'à lui, lui qui la connaissait si bien...Une autre douleur, à peine plus forte que la précédente lui fit saisir qu'elle n'avait pas le choix, l'enfant n'attendrait pas.

Ainsi, c'est les larmes aux yeux tant par la douleur infligée par son corps que par celle infligée par son cœur qu'elle tâcha de répondre.


Non, Éminence, pas encore...

Et Dieu seul savait combien de temps encore elle devrait attendre pour cela...Puis, après avoir broyé la main de l'Eminence Hull, et s'être mordu les lèvres, elle poursuivit.

Ma jambe ne me soutiendra pas si j'essaie de me lever ou même m'accroupir. Je crois que je n'ai pas d'autre choix que de rester ainsi.

Tournant la tête vers le Cardinal, elle demande en posant sa main libre sur celles de Hull.

Me donnerez-vous l'absolution ?
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