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[RP ouvert à tous] Burn-out cardinalice

 
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Arnault d'Azayes



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MessagePosté le: Mar Déc 20, 2016 8:43 pm    Sujet du message: [RP ouvert à tous] Burn-out cardinalice Répondre en citant

Son menton posé dans la paume de sa main, le cardinal-primat de France demeurait immobile, le regard fixé sur la ceinture d'un nonce apostolique qui traversait la place d'Aristote et qu'il apercevait depuis sa fenêtre. Seul, dans son bureau d'archidiacre, en plein cœur du palais apostolique, il donnait l'apparence d'un fonctionnaire désœuvré, rêveur et désabusé. Pourtant, il était plus occupé que jamais, parfaitement ancré dans la réalité et tout à fait volontaire. De quel mal le Sans-Nom était-il donc en train de le torturer ?

Tout avait commencé par un maux de ventre étrangement puissant et inédit, qui l'avait assailli depuis les laudes. La violence de la douleur avait contraint ce solide mangeur à limiter sa collation matinale à une portion tout à fait congrue. Dans la suite de la matinée, chaque pas avait été une véritable épreuve. Le cardinal connaissait pourtant la goutte et ses symptômes : les douleurs que ses articulations ressentaient alors n'avaient rien de commun avec cela. Enfin arrivé dans son bureau, il avait eu un mouvement de recul en apercevant, sur son lutrin, la montagne de documents qui l'y attendait. Voilà une heure qu'il demeurait là, incapable de produire quoi que ce soit. La pile de parchemins n'avait pas diminuée. Les couloirs du palais apostolique bruissaient déjà de la rumeur du jour : l'archidiacre, réputé pour être une machine administrative, était devenu aussi incompétent que l'évêque du Puy.

Un claquement de porte tira Arnault de son immobilité. Il recouvrit alors un brin de lucidité et, contemplant la masse de documents, se rendit à l'évidence : il ne parvenait pas à produire quoi que ce soit. Il prit alors la décision de retourner dans son bureau de l'Inquisition, espérant que la marche d'une demi-douzaine de minutes que ce déplacement représentait lui serait bénéfique. Sorti sans encombre du palais apostolique où il assista sans broncher au spectacle des clercs dévisageant sa mine médusée, il eut tôt fait d'arriver, flanqué de son Turc, sur la place d'Aristote, très calme dans cette matinée de décembre.

Cette tranquillité fut un véritable cadeau divin pour le cardinal. Marchant d'un pas étrangement vif, il semblait avoir oublié toutes ses douleurs. Les soleil d'hiver réchauffait son visage. La beauté architecturale des édifices le ravissait. Son imagination parvint même à inventer quelques doux sons naturels. Cette escapade loin des bureaux emplis de parchemins était un véritable oasis. Déjà, il se sentait reprend des forces.

C'est à ce moment précis que le drame se produisit. Un bedeau trottinait vers Arnault, relevant légèrement sa soutane d'un bras, une pile de parchemins coincée sous l'autre. Arrivé à la hauteur du cardinal, il dit, d'un ton essoufflée :


« - Je venais vous trouver dans le palais apostolique quand on m'a dit que vous veniez de le quitter pour l'Inquisition… Alors j'ai couru pour vous rattraper. Je ne voulais pas que vous ne receviez pas ces documents au plus vite… Ils viennent de Tours. Il s'agit des rapports concernants les nombreux sujets qui requièrent votre attention à la primatie de France. »

Un instant, Arnault resta impassible devant cet impétrant. Mais, quelques secondes plus tard, le retour imprévu des documents administratifs au cœur de ce moment de libération avait déjà fait son effet désastreux. L'eau trop longuement retenue derrière le barrage s'écoula sans retenue. Le cardinal explosa :

« - Je n'ai strictement rien à secouer de tout ceci ! Et je ne veux plus jamais être contraint de perdre mon temps avec des documents aussi inutiles. Je démissionne ! »

Il arrêta de regarder le bedeau et répéta, hurlant à la cantonade :

« - Je démissionne ! »

Ensuite, il se retourna vers le malheureux bedeau et recommença à l'invectiver, débordant d'imagination pour lui trouver des insultes et lui proférant mille menaces de châtiment pour avoir osé venir l'importuner ainsi. Le Turc, ne sachant comment réfréner l'ardeur retrouvée de son maître, envoya un garde suisse prévenir Ariana, dans les bureaux de l'Inquisition, que l'archidiacre de Rome se donnait en spectacle au beau milieu de la place d'Aristote.
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Arnarion
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MessagePosté le: Mer Déc 21, 2016 3:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Dans ses quartiers du palais apostolique, le cardinal de Saint-Jean oeuvrait à contrer la menace toujours grandissante des hérétiques du Lion de Judas. Il se sentait tourmenté par ce mal toujours ancré dans les provinces septentrionnales d'Empire à laquelle bien faible résistance pouvait faire face, et il s'évertuait à contacter qui pourrait envoyer un ou deux hommes d'armes afin de garder les portes des cathédrales. Il frisait la fatigue nerveuse. Déjà, avait-il éspérer, que sa démission de la Préfecture des chapelles l'épargnerait du flot de paperasse habituelle. Bien sot, qu'il se jugeait à posétriori. La paperasse suivait toujours, tel un animal fidèle, et malheur à qui croit s'en être débarassé. Sans parler de son boulot au Parlement comtois, lui, plus que jamais Archevêque de Besançon. Il pensait souvent à ses oncles Valyria, Aegon et Aristokolès, et à quel point ils lui manquaient et à quels point ils manquaient à l'Eglise. Aristokolès ... lui aurait trouvé comment mater Genève. Il soupira, laissant s'échapper son esprit vers quelques souvenirs de réjouissance familiale tandis qu'il faisait rouler sa plume entre ses doigts, demandant bien ce que pouvait devenir le vieil Alboin.

Il soupira de nouveau et, s'étirant, laissa tomber sa plume sur le secrétaire. Il en avait finit pour aujourd'hui. Demain, il irait à Orvieto pour se ressourcer avant de monter vers Strasbourg où le conseil impérial l'attendait ... Encore une source d'inquiétude. Personne ne pouvait prédire ce qu'allait penser ou faire l'Empereur et Arnarion devait composer avec ça chaque jour. Dans toute cette valse de l'inquiétude, résidait une chose solide et stoïque, qui lui permettait de s'évader un peu: son élevage de canards. Il les avait apporté à Rome en profitant des quartiers de l'ex-cardinal Yut pour les entreposer dans le bassin de son phoque Adso, et maintenant ils évoluaient là, en pleine salle primatiale du concile impérial, et aucun des primats depuis, n'eurent l'idée de les en déloger. Il y en avait tout de même une qui ne le quittait jamais: Onael, une fière canne mandarin qu'il avait affublé du nom de l'Archevêque d'Auch et qui avait déjà fait parler d'elle au Synode oecuménique. C'était cette même canne qui trônait à ses pieds, une lueur dans le regard qui trahissait son envie immédiate de sortir et profiter de l'extérieur.


Quoi ...? Tu veux sortir ? Soit. dit le cardinal qui prit cette occasion pour s'arracher à son devoir de scribe.

Une fois à l'extérieur sur la place Saint-Titus, le canard, goutant avec délice le soleil romain, décida qu'en courant partout, il allait le gouter plus encore. Ainsi, il se détacha d'Arnarion pour s'égarer au loin.


Mais... où est-elle encore ... S'inquiéta-t-il. Onael ? ... ONAEL !Au pied ! Le canard n'obéissant évidemment pas - faute d'une éducation trop coulante - Arnarion s'empressa de la chercher, coupant des files de pélerins, bousculant par inadvertance quelques nonnes en se confondant en excuses en patois comtois à trancher au couteau. Rien à faire, le canard avait disparu. Emplumé ... peut-être emporté par quelques terribles amateurs de viande de canard ... monstres ...

Au gré de son évolution, il finit par arriver devant un bâtiment encerclant la place. Alors que, par réflexe, il élevait le regard vers les fenêtres, il distingua la silhouette bien connue de l'Archidiacre de Rome, lequel semblait, à se fier à sa vue qui n'était pas des plus mauvaises, en pleine réflexion et regardait fixement vers l'extérieur. Par quiproquo, comme le définissent les dramaturges, il cru que ce regard s'adressait à lui, si bien qu'il s'interrompit dans sa recherche du canard perdu et, se mettant face à la fenêtre, esquissa un grand geste du bras pour faire coucou.


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Dernière édition par Arnarion le Mer Déc 21, 2016 3:12 am; édité 2 fois
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ArianaAnthea Del Casalièr
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MessagePosté le: Mer Déc 21, 2016 1:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Peut-être était-ce cette période de l'année qui voulait cela mais elle non plus n’œuvrait pas. Dans son bureau au sein du Palais accueillant l'Inquisition, elle n'était pas assise comme d'ordinaire à son bureau mais plutôt devant l'âtre, son dernier né dans les bras, le berçant et lui chantant quelques lais qui subjuguaient tant l'enfançon qu'il regardait sa mère dans un silence quasi religieux. Valentina, elle, assise sur l'un des épais tapis couvrant le sol de pierre, jouait avec sa poupée de chiffons et le cheval de bois offert par son parrain. Bien que l'enfant parla désormais beaucoup mieux, elle semblait utiliser un babillage mêlant Oc, Oïl, et visiblement de l'italien quand elle parlait à Tan sa poupée si bien que sa mère n'y comprenait souvent goutte, ce qu'elle supputait être la volonté de sa fille. Or donc, elle chantait et elle aurait pu continuer longtemps si on n'avait frappé à la porte. Elle caresse du doigt la joue de son fils avec un sourire puis lance un :

Entrez !

Un garde suisse entra, dansant d'un pied sur l'autre, visiblement gêné d'être là. Sous le regard du Préfet qui avait tourné la tête vers la porte, il finit par lâcher la raison de sa présence. Elle leva un sourcil fortement surpris et se leva, Romaric toujours dans ses bras. Elle allait quitter son bureau sur le champ qu'elle se demanda bien quoi faire des enfants. Pouvait-elle emmener Valentina voir son parrain si celui-ci faisait le singe en pleine place d'Aristote ? Mais d'un autre côté, elle ne pouvait non plus, la laisser seule ici. Le dilemme prit un bon moment et le résultat en fut : elle les emmènerait avec elle. C'est donc son fils dans les bras, sa fille tenant le bas de sa houppelande, et elle-même claudiquant bas et serrant les dents, qu'ils firent irruption sur la dite place où elle resta bouche bée devant les cris du Cardinal. Un bref moment, elle se demanda si le Prélat était devenu fou tant elle ne l'avait jamais vu ainsi. Il criait mais le pire était les insultes qu'il proférait. Elle avisa le Turc du Cardinal semblant aussi choqué qu'elle, puis, s'approcha de l'Azayes, serrant toutefois son fils un peu plus dans ses bras.

Éminence ? Etes-vous certain que vous vous sentez bien ?


C'est là qu'elle manqua un chaînon de l'histoire car sa fille la lâcha et partit en courant derrière une drôle de bête plumeuses traversant la place.


HRP : Je n'ai pas rebondi sur le post du JD Arnarion volontairement car il place celui-ci bien avant la crise d'Arnault. Je ne savais donc pas où était passé Arnarion à ce moment précis.

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Della



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MessagePosté le: Mer Déc 21, 2016 9:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mariée depuis deux bons mois déjà, il avait semblé à Della qu'il était temps de mettre à jour son blason et celui de son époux. Voilà pourquoi ce jour-là, elle était à Rome : visite au Collège Héraldique !
Ce cher Cardinal Hull était en plein travail, prêt avait-il dit, à y passer jusqu'à ses dernières heures, pour que la Volvent Perchée reçoive un blason qui lui siérait. Alors, Della avait décidé d'aller prendre un peu l'air en faisant une petite balade jusque sur la place d'Aristote qu'elle trouvait si belle. Elle y flânait avec bonheur, songeant à ce jour où, plus âgée de quelques années, elle viendrait terminer sa vie terrestre à Lagosanto. Quel plaisir elle aurait alors de venir de temps en temps à Rome, à la Villa Volpi...Elle en soupirait déjà d'aise...
Elle allait s'asseoir sur un banc lorsque soudain, elle entendit l'éclat d'une voix qui ne lui était pas inconnue. Tournant le regard dans la direction d'où venait la dite voix, elle eut la confirmation de ce qu'elle pensait : c'était le Primat ! Et pardi, il ne récitait pas le credo ou tout autre prière ! Non non non, il semblait pris d'une espèce de folie qui n'était pas sans rappeler celle de feu le premier époux de la Renarde...Ce qui la fit frémir...Arnault était-il atteint du même mal que le fut Kéridil ? Allait-il finir comme lui ??? Della maintenant tremblait...Elle aurait voulu s'encourir auprès du Clerc mais ses jambes ne voulaient pas bouger, elle était tétanisée...Et ce ne fut qu'après un temps qui lui sembla éternité qu'enfin, elle recouvra son calme et qu'elle put enfin mettre un pied devant l'autre, en direction d'Arnault. Déjà, une figure bien connue de l'Inquisition, marmot dans les bras et fillette accrochée à la jupe, se trouvait auprès du Primat, prenant de ses nouvelles mais celle-ci fut distraite par l'enfant qui décida de s'en aller ailleurs, laissant la dame l'enfançon dans les bras.
Alors, Della osa :
Votre Eminence, bonjour. Belle journée, n'est-ce pas ? Ce qu'elle avait retenu de la maladie de Kéridil, c'est qu'il ne fallait pas contrarier le malade mais faire comme si de rien n'était...alors, elle mit tout son coeur...La place est superbe même en hiver, j'aime bien m'y promener. Vous aussi ? Garder son calme surtout. Un idée soudain : elle ne voyageait jamais sans son flacon de vin, bien installé dans sa pochette. Un p'tit coup de vin de chez moi ? Proposa-t-elle en sortant le flacon pour le tendre au Clerc. Pourvu que l'Inquisition ne lui tombe pas sur le dos pour avoir offert à boire au Primat...Une petite gorgée ? Proposa-t-elle à l'Inquisitrice.
_________________

Vicomtesse de Proceno, Baronne de Lagosanto
❃Préfet Inquisitorial Francophone - Préfet de la Congrégation de la Chambre Apostolique - Procureur de l’Officialité Nationale Francophone - Archidiacre Res Parendo de Autun
❃Archiatre du Saint Père
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Arnault d'Azayes



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MessagePosté le: Mar Fév 28, 2017 8:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Alors que l’Azayes cherchait, par la fenêtre de son bureau, un quelconque signe divin susceptible de lui procurer l’inspiration qui lui faisait tellement défaut, c’est une figure qu’il rattachait plus volontiers au Sans-Nom qui se manifesta à lui. Les salutations du cardinal de Saint-Jean au pied du palais apostolique achevèrent de convaincre l’Azayes que ces lieux étaient condamnés, et précipitèrent encore sa sortie énergique.

Immobilisé, il espérait avoir éloigné tout être humain à la ronde par ses imprécations. Il ne tarda guère à constater que c’est tout l’inverse qui se produisit. Dans ce moment d’extrême faiblesse, l’arrivée d’Ariana fut interprétée selon un réflexe œdipien : cette bonne mère de famille, calme, stable, aimante et raisonnable ne pouvait qu’apparaître à l’Azayes comme une figure maternelle réconfortante, à qui il pouvait tout confier. Aux cris succédèrent les larmes, à la rage succéda la lamentation. Sur le ton d’un enfant qui hurle après son jouet cassé, l’archidiacre de Rome gémit ce caprice, entrecoupé de chaudes larmes :


« - Non, ma bonne Ariana, je ne me sens pas bien… Je suis épuisé de lutter contre les ennemis qui m’entourent. Les vilains méchants et pas beaux cardinaux espagnols me forcent à organiser le procès d’Arnarion, et cette charogne de Fenice ne trouve rien de mieux que de me persécuter à coups de canards et de gestes déplacés… Ou alors est-ce l’inverse ? Toujours est-il que tout dans cette ville me rend si malheureux… Je voudrais retourner dans mon Auvergne natale avec vous ! Au lieu de cela, je dois me souvenir que j’ai donné sa licence à l’évêque de Sens Xalta et veiller à ce que l’enquête de moralité sur Saint-Juste reste secrète… Ou est-ce que je me trompe encore ? Je ne sais pas, je ne sais plus… »

Si Ariana n’était pas arrivée accompagnée de sa marmaille, l’Azayes aurait pu se blottir sur la poitrine d’Ariana pour se rassurer ou, pire, tel l’autruche, l’utiliser pour dérober de sa vue les tracas du monde extérieur.

L’arrivée et les doux propos de Della ne firent que redoubler les pleurs. L’Azayes était redevenu un enfant, geignant mollement, se lamentant de se lamenter, reniflant quelques filets de morve, s’essuyant avec le revers de sa robe de cardinal. Un geste cependant eut tôt fait d’arrêter net les pleurs : Della sortir un flacon. Si les pleurs cessèrent, c’est parce que ce geste réveilla la paranoïa, très peu profondément enfouie, de l’Azayes. Exilé au pays des empoisonneurs, cet homme excessivement faible craignait pour sa vie chaque jour un peu plus. Il se précipita sur le flacon avant que le clerc ait pu s’en saisir et le lança dans la direction du palais apostolique, espérant atteindre Arnarion ou son mal-nommé canard. Sans regarder s’il avait atteint sa cible – pouvait-il seulement l'atteindre ? –, il se tourna vers la duchesse :


« - Ah, ma fille, me faites courir aucun risque ! Tout ici respire le danger… Voyez comme ces maudits conspirateurs ont réussi à affecter mes humeurs ! »

Les larmes avaient cédé la place à cette paranoïa si typique de l’Azayes. Son regard s’agitait, sa tempe tremblait, son front perlait. Il se battait contre des ennemis imaginaires mais innombrables et ô combien redoutables.

« - Mais j’y songe-je, n’êtes-vous pas médecin ? J’ai tous les signes du mal le plus violent. Les évêques et les inquisiteurs vous le diront… J’ai chaud en permanence. J’ai le teint vert. Mon estomac est en proie à mille douleurs. Certains pensent même que je suis enceinte ! Et je suis si fatigué… Je me sens incapable d’accomplir les mille tâches qui m’incombe. Dites-moi quelle est l’origine du poison qui m’a atteint ! Pesaro ? Valence ? Orvieto ? Strasbourg ? Ostie ? Les mécréants ne manquent pas, là-bas… »
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MessagePosté le: Mer Mar 01, 2017 6:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce qu'il faisait chaud sur la place d'Aristote. Sous le soleil et la splendeur architecturale des bâtiments sacrés, des centaines de pèlerins affleuraient avec l'espoir d'apercevoir un bout de la tunique du Pape. Arnarion lui, cherchait son canard. L'oeil vif mais inquiet, il se pressa d'évoluer dans la foule. Il resta longtemps ainsi, luttant contre le courant affluent d'une fervente cohue. ONAEL ! cria-t-il. Reviens ! Rien à faire. Le canard était aussi têtu que son homonyme. Il resta encore un bon moment jusqu'à ce que le soleil décline et que la foule se disperse. C'est là qu'il la vit. Sagement posé à terre, l'air calme et serein, visiblement peu farouche à se faire tâter le plumage par une fillette. Le Saint-Jean s'approcha doucement. Un sourire se dessina sur ses lèvres face à cette vision attendrissante. Il se penche vers eux une fois arrivé à leur niveau.

Bonjour ma petite. Il te plaît le canard ? C'est une dame, tu sais. Elle s'appelle Onael. Là d'où elle vient, ça veut dire têtue, obstinée, butée, même. Il lui sourit. Tu peux la prendre dans tes br ... c'est alors qu'à quelques dizaines de mètres d'eux, l'énorme bourdon caractéristique de la façade de la basilique Saint Titus sonna. "DOOONG" provoquant une onde sonore assez élevée pour provoquer la terreur chez l'oiseau qui, à défaut de s'envoler, repris de plus belle sa course. En même temps, les yeux déjà ronds de la surprise provoquée par cette détonation soudaine, Arnarion eu la mauvaise surprise de recevoir un flacon sur le crâne.

Le canard courait tant et si bien de ses petites pattes palmées, et l'enfant la poursuivant en s'exclamant de petits rires enfantins, qu'elle arriva aux pieds du cardinal d'Azayes, à l'autre bout de la place. Onael, de son instinct animal aidant, fit plusieurs fois le tour de cette chose qu'elle n'arrivait pas à identifier, suivi de la fillette, dans un concert de cacanement, d'envol de plumes et d'éclats de rires enfantins.

Arnarion plus loin, remis de la réception de cet objet volant non identifié, s'approcha de l'Archidiacre de Rome qu'il avait salué auparavant. Il faut dire qu'il l'aimait bien. Il lui rappellait le vieil Alboin, un brin grincheux, au dur visage, mais à l'amour débordant. Il n'était néanmoins pas sûr pour la troisième caractéristique. Pour autant, il était convaincu d'être aimé en retour. Après tout, Azayes et Valyria, même combat. Il parvint à lui tout sourire, les bras écarté, le flacon ennemi dans l'autre, et sorti un
Ah ! Eminence ! Vous avez trouvé Onael ! Grâce vous soit rendue.

Il lui sourit, arrêtant son regard sur le canard qui pinçait le bas de la soutane pourpre du cardinal de Saint-Ripollin. N'est-ce pas attendrissant ... regardez comme elle vous aime. Elle vous trouve à son goût. Et de lui présenter le flacon. Dîtes, vous savez d'où cela peut-il provenir ? Un méchant coquin l'a jeté sans prendre garde aux personnes alentours. Cela aurait pu tomber plus mal.
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