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L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church Forum RP de l'Eglise Aristotelicienne du jeu en ligne RR Forum RP for the Aristotelic Church of the RK online game 
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Melo03

Inscrit le: 11 Sep 2020 Messages: 2662 Localisation: Castillon
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Posté le: Ven Juil 26, 2024 10:37 am Sujet du message: [RP] Une soeur prend son élan... dans la chapelle |
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En ce jour, qui lui rappelait tant de souvenirs forts, Melo s'avança dans la chapelle.
Souvenir d'un passé évanoui, d'un passé révolu... Aujourd'hui, elle renonçait à énormément de choses. C'était dur, c'était puissant, c'était violent.
Aujourd'hui, elle prononçait des vœux qu'elle redoutait, qu'elle appréhendait... Devant l'autel, elle poussa un soupire et leva les yeux.
Il y a plusieurs années, elle se posait des questions similaires sur des vœux qu'elle allait devoir prononcer. Serait-elle heureuse ? Saurait-il la combler ? Évidemment, le "il" n'était plus la même personne/entité... mais les interrogations, les peurs personnelles restaient inchangées.
Melo n'avait invité personne. Ni les Dangely qu'elle aimait, ni Gerei, ni les clercs qu'elle appréciait et qu'elle considérait comme sa famille... Non personne. A part Tym...
Trop de fois, les invitations étaient restées sans réponse ou reçue un "oui" qui finalement se soldait par une absence. Non, aujourd'hui, portes grandes ouvertes, chacun pouvait entrer librement.
En ce jour, elle ne voulait nulle déception, seulement la joie de se sentir bien entourée.
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Laodin

Inscrit le: 26 Mai 2017 Messages: 1255 Localisation: Entre fantaisie et rigueur
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Posté le: Ven Juil 26, 2024 1:00 pm Sujet du message: |
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-----Choisir, c'est renoncer ; une maxime qui trouverait rarement autant de sens qu'en ce jour. Melo serait-elle capable de renoncer ? Ce qu'elle ferait par amour de la profession serait aussi pour tourner le dos à un amour impossible, lequel n'avait fait que la torturer et la rendre malheureuse. Serait-elle plus résignée que convaincue ?
-----Peu étaient les personnes à connaître les raisons exhaustives d'une telle décision, qui aurait pu paraître comme un joyeux déclic au regard commun. Voilà des années qu'elle était diaconesse ; si personne n'avait jamais remis sa foi en question, certaines charges et fonctions dans l'Église lui avaient été refusées en raison de son statut de fidèle. Pour une femme qui avait tant fait pour l'institution, répondant à ses crises et guidant bon nombre de ses confrères et consœurs, une telle situation sonnait presque comme une anomalie. Il était plus que temps de la résoudre en la faisant reconnaître pour de bon comme une héritière de Christos : n'étant plus mariée et n'étant de toute évidence plus jamais appelée à l'être, rester diaconesse ne lui servait plus à rien. Il n'y avait plus rien à espérer pour elle, sinon auprès de Dieu, qui lui donnait la force d'affronter ses épreuves sentimentales.
-----Comme pour entériner encore plus sa décision d'intégrer les rangs des prêtres, Melo avait choisi la Sainte-Chapelle pour son ordination majeure, chef-d'œuvre parmi les chefs-d'œuvres. C'était aussi le lieu où elle s'était beaucoup recueillie ces derniers temps, cherchant à calmer les élans de son cœur contrarié et à trouver la force d'avancer. Que de larmes avaient été versées ici ! Cependant, aucun sentiment de tristesse ne devrait être montré au jour de son ordination. Elle devrait être joyeuse pour embrasser pleinement son destin à défaut de pouvoir embrasser l'homme de sa vie. C'était son choix, ce qui voulait dire qu'elle ne pourrait le subir à la manière d'une prisonnière.
-----Pour être l'un des rares individus à connaître les conflits qui l'agitaient depuis plusieurs mois, Laodin avait été personnellement choisi par Melo à cette occasion. Sans doute avait-elle voulu être testée, contredite dans sa volonté, et récolter autre chose qu'une réaction enthousiaste lui avait permis de ne pas s'engager de façon inconsidérée. Laodin ne souhaitait en effet que le bonheur de Melo et n'aurait jamais accepté de l'ordonner s'il n'avait pas été sûr de sa détermination. L'évêque de Montélimar avait même refusé dans un premier temps, jusqu'à devoir se rendre à l'évidence que rien ne lui ferait changer d'avis.
-----Bien sûr, la seule présence de Laodin serait insuffisante pour un tel type de cérémonie, et un second officiant serait appelé à célébrer l'office en sa compagnie. Urbain Mastiggia serait cet homme, cardinal dont la silhouette se fondrait avec éclat au milieu de ces verreries et dorures d'ampleur inégalée. Cela n'était pas un choix surprenant étant donné le nombre d'heures que Melo et lui avaient partagées lorsqu'il était Primat de France et elle sa secrétaire, quand la vie n'avait pas encore réservé toute son ironie cruelle. Il serait le supplément d'autorité dont ils auraient besoin, en rien préoccupé par d'autres questions pour Melo que sa seule ordination. Si seulement Laodin pouvait en dire autant et n'éprouver à l'égard de cette cérémonie qu'une joie innocente ! Néanmoins, il accomplirait son rôle avec la manière, cherchant à dérider le visage peut-être fermé de la rousse.
-----Il la trouva devant l'autel, attendant déjà la tenue de cet événement fatidique. Sa soutane noire la faisait presque paraître en deuil, ce qui n'était pas si éloigné de la réalité d'un point de vue métaphorique.
------ Bonjour ma Sœur ! lui fit Laodin, s'efforçant de positiver. L'heure tant attendue semble être arrivée ! Nous allons attendre un petit peu que Son Éminence Urbain ainsi que d'autres puissent venir, puis nous débuterons dans les règles de l'art. Si cela vous paraît trop long, comptez donc le nombre de figures représentées dans ces magnifiques vitraux !...Je dirais environ neuf cent cinquante, mais je n'ai jamais été très doué avec les chiffres.
-----Le décor semblait en effet tiré d'un rêve, instaurant une aube éternelle entre les murs qui paraissaient défier la voûte céleste. Sifflotant un instant, Laodin eut la surprise d'entendre l'écho se réverbérer en hauteur, comme si les anges eux-mêmes avaient décidé de lui répondre. Il arrêta donc et alla se ranger derrière l'autel pour y organiser ses fiches, essayant de ne pas prêter attention à l'énorme dais qui le surplombait telle une couronne.
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Melo03

Inscrit le: 11 Sep 2020 Messages: 2662 Localisation: Castillon
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Posté le: Ven Juil 26, 2024 6:06 pm Sujet du message: |
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Laodin... Finalement, quitte à être entouré d'une personne ce jour, autant que ce fut lui.
Lui qui savait tout, lui qui la connaissait bien, lui qui ne se réjouissait pas exagérément pour son ordination...
Il essaya de paraître joyeux, de la faire sourire... mais à vrai dire, elle n'entendit que la moitié de ses paroles. Seules ses interrogations, qu'elle croyait évanouie, la tourmentaient :
Faisait-elle le bon choix ? Etait-ce un vrai choix ou une renonciation ?
Inquiète soudainement, elle s'empara de la manche de Laodin. Par respect pour son intimité, elle murmura :
Aurélien...
L'évêque s'était mis à siffloter. Les échos la firent frissonner, un peu comme s'Il lui parlait. Que lui disait-Il ? Voulait-Il la rassurer à l'aube de sa nouvelle vie ?
J'ai l'impression de me retrouver des années auparavant, empli de doutes la veille de mon mariage... Et si je me trompais ?
Elle songea un instant à sa vie d'épouse. Une vie heureuse. Oui, peu importe les appréhensions qu'elle avait eu. Le voir à l'autel l'avait totalement transporté de joie. Jet... bien trop discret mais toujours présent. Comme il lui manquait.
Serait-elle aussi heureuse dans quelques minutes ? _________________
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Harisbarak

Inscrit le: 26 Juil 2024 Messages: 1
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Posté le: Ven Juil 26, 2024 11:40 pm Sujet du message: |
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Ah, le passé, voilà une chose qu’on aime oublier, surtout quand il est détenteur de quelques secrets inavouables. Néanmoins, un homme sans passé, n’est-il pas un homme mort ? Ne faut-il pas quelque chose pour animer une âme au-delà de la philosophie et la théologie ?
Harisbarak franchit le seuil de la chapelle, car c’était sans aucun doute possible un grand jour. Oh, elle l’avait certainement oublié depuis tout le temps, mais pouvait-il vraiment s’absenter alors qu’elle allait s’engager dans une nouvelle étape de sa vie ? Et puis, peut-être que si elle se marie avec Dieu, elle courrait moins de risque de voir son homme filer ou trépasser. L’avantage de Dieu, c’est qu’il est tout particulièrement difficile à tuer et qu’il a quand même l’habitude d’être fidèle au poste pendant quelques millénaires voire davantage.
Bref, Harisbarak considérait comme son devoir d’être présent.
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Cetelle

Inscrit le: 28 Jan 2024 Messages: 427
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Posté le: Sam Juil 27, 2024 7:44 am Sujet du message: |
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Depuis son ordination, dont elle gardait encore le souvenir ému, Cételle passait le plus clair de son temps entre son évêché et les couloirs de la primatie (Oui ! dans ce Royaume c'est possible ! Le Très-Haut offre la possibilité de résurrection, alors, tant qu'à faire, on peut avoir le don d'ubiquité).
Certes, la cérémonie se voulait très discrète. Pas d'annonce tonitruante, pas de courrier d'invitation, rien ... sauf ... sauf une petite mention dans les registres des agendas épiscopaux (oui, ils existent ! ... Mélo, en bonne secrétaire primatiale, a beau les cacher, je peux les trouver. Suffit que je le veuille.)
Cételle avait bien des qualités, surtout le défaut d'être très curieuse et fureteuse. Cela faisait maintenant quelques semaines qu'elle observait les chuchotements, les clins d'œil, les regards entendus entre son professeur adoré et sa doyenne préférée (Soyons honnêtes, Mélo possédait la cave la plus extraordinaire de Rome, ce qui la rendait automatiquement sympathique. sainte Boulasse, priez pour nous !). En découvrant la petite mention écrite en pattes de mouche par Laodin, expert en pleins et déliés artistiques (elle en avait fait l'expérience avec ses plans très précis ...), Cételle avait d'abord écarquillé les yeux, se demandant si elle n'avait pas abusé de l'hypocras, la veille en taverne, au point d'avoir la berlue.
Puis, se penchant exagérément jusqu'à coller son nez sur le vélin ; non, pas d'erreur, elle avait bien lu :
Agenda épiscopal de Laodin* a écrit: | Vendredi 26 juillet - Ordination sacerdotale
- Lieu : Sainte-Chapelle
- Clerc ordonné : Mélo de Montracole
- Officiant : Monseigneur Laodin
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Vendredi 26 ... mais ... mais ... par la barbe d'Aristote ! C'est aujourd'hui !
Cételle relut plusieurs fois, incrédule. Elle se rappelait leur entrevue en confession et lorsque tout fut terminé, elle était certaine d'une chose, c'est que la Foi de Mélo était intacte et puissante, mais aussi que ses sentiments pour son parrain étaient vifs et sincères. Pour calmer cette ardeur, éteindre ce feu de l'amour en son cœur, il lui fallait du temps.
L'absence prolongée d'Adelène avait sans doute favorisé le choix pour la vie sacerdotale. Qui savait quand il reviendrait ... s'il reviendrait de sa retraite ? Cependant, Mélo n'était sans doute pas guérie de son mal d'amour, c'était trop tôt.
Sur ces réflexion, Cételle n'hésita pas. Elle abandonna le projet de se rendre aux Registres des Sacrements, les baptisés, mariés et autres pouvaient bien attendre. Il était hors de questions qu'elle manque une cérémonie aussi importante.
Quand elle entra dans la Chapelle, elle vit tout de suite Laodin et Mélo, devant l'autel, occupés à parlementer. Elle avait de la chance, la cérémonie n'avait pas commencé.
Elle se glissa entre les bancs pour se placer juste derrière un homme qu'elle n'avait jamais vu, mais suffisamment grand pour que sa silhouette fluette se dissimule discrètement ... ou presque ... dans sa précipitation, sa jambe droite cogna avec violence contre un pied (en chêne massif !) de banc, juste sur l'arrête du bois. Elle étouffa un cri de douleur Aïe ! prenant son tibia endolori entre ses mains ce qui lui fit perdre l'équilibre et la fit tomber lourdement sur son séant contre les dalles dures du sol. Nouveau cri de douleur Ouille !
Piteusement, elle se redressa et s'assit toute rougissante (la honte ? la douleur ? les deux ?) sans faire de commentaire, tentant de conserver sa dignité au mieux, par une posture raide et droite, un sourire gêné figé sur le visage.
*cette mention prouve de façon incontestable l'existence de ces agendas. |
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Laodin

Inscrit le: 26 Mai 2017 Messages: 1255 Localisation: Entre fantaisie et rigueur
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Posté le: Sam Juil 27, 2024 2:53 pm Sujet du message: |
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-----Laodin ne s'était pas encore éloigné de Melo que celle-ci l'attrapa soudainement par la manche, lui tirant un sursaut. Le regard de la rousse trahissait un malaise évident : la détresse n'était pas passée, et elle revenait de plein fouet au moment où son être allait se lover pour de bon dans les bras du Très-Haut. Cela était ennuyeux, car une ordination ne devait jamais laisser place au moindre doute, mais Laodin savait aussi que cette panique soudaine pouvait être beaucoup plus anodine qu'elle n'y paraissait. Avec douceur, il répondit :
------ Ma Sœur, vous seule avez le pouvoir de dire si vous êtes prête pour ce moment. Je ne vous influencerai pas, car la réponse ne viendra que de vous-même et personne ici ne saurait vous l'imposer. Il ne sera trop tard que lorsque vous aurez prononcé vos vœux devant Dieu ; d'ici là, votre résolution aura eu le temps d'être mise à l'épreuve, comme avec votre ancien mari. Ce que vous appelez des doutes peut aussi n'être qu'une peur bénigne de vous engager, comme le comédien qui hésitera à monter sur scène bien que cela soit son plus grand rêve. Adelène ne pourra jamais devenir votre mari n'est-ce pas, et vous-même ne souhaiterez jamais épouser qui que ce soit d'autre ? Dans ce cas, vous n'avez rien à craindre de ce qui vous attend, car cela ne changera rien à votre vie actuelle. Sinon...
-----De sa main qui n'était pas prise, Laodin défit le cordon d'une minuscule bourse pendant à sa taille. Il en sortit un écu qu'il fit jouer entre ses doigts :
------ Voici une pièce ; si elle tombe sur pile, vous devrez devenir prêtresse, et si elle tombe sur face, vous devrez rester diaconesse. Entendu ? Parfait, relâchez-moi un peu, je la lance...
-----L'éclat de cuivre siffla alors dans l'air juste au-dessus de lui, décrivant plusieurs rotations laissant voir tantôt le blason de la Couronne de France, tantôt le portrait de celui qui la gouvernait actuellement. Il retomba sur la paume ouverte de Laodin puis, d'un coup sec et sans regarder le résultat, celui-ci retourna la pièce sur le dos de sa main. Un sourire s'afficha soudainement sur ses lèvres :
------ Pile ! s'exclama-t-il. Si vous vous posez la question, non je ne l'ai pas fait exprès. Alors, êtes-vous soulagée ? Déçue ? Les sentiments qui vous prédomineront révéleront ce que vous désirez au plus profond de vous. Souhaitez-vous que je relance la pièce ? Voulez-vous prendre le risque qu'une si belle carrière de prêtresse vous échappe ? Voyez-vous, ce n'est pas le hasard qui décide pour vous ici, mais ce que vous ressentez à ses effets. L'avis des autres est sans importance dans votre choix, mais vous avez besoin d'un élément extérieur pour dissiper toute cette brume...Tenez, je vous laisse recommencer avec si vous en avez envie, ainsi vous serez seule maîtresse de votre destin.
-----Il lui tendit la pièce et partit cette fois-ci pour de bon, allant se préparer avant le début de la cérémonie. Cela lui laissa l'occasion d'assister à l'arrivée d'Harisbarak, puis de Cételle ; des visages qu'il connaissait bien malgré leur relative jeunesse, et qui permettraient sans doute à Melo de prendre courage sans subir de pression sociale. Finalement, verrait-elle plus de monde aujourd'hui de cette façon qu'en ayant envoyé des tonnes d'invitations ?
-----Tout à coup, la dernière arrivante tomba lourdement au sol, puis se releva d'un air confus. Si Laodin s'était plongé depuis dans ses nombreuses notes, dont certaines d'un intérêt tout à fait discutable - avec le nom mal orthographié "Melo de Montracole" -, il lui fut difficile de ne pas redresser la tête aux cris de douleur étouffés ainsi qu'à cette chute spectaculaire au milieu de la Sainte-Chapelle. Inquiet, il s'apprêta d'abord à parcourir la distance pour s'enquérir de l'état de son ancienne élève et brillante prêtresse, mais celle-ci, visiblement sans dommage, alla se rasseoir sans plus attendre. Lui-même ayant déjà vécu ce genre de situation gênante pour en être un spécialiste, il avait presque l'impression de se voir en reflet ! L'évêque de Montélimar lui adressa un clin d'œil, signifiant sa solidarité dans la maladresse. _________________
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Melo03

Inscrit le: 11 Sep 2020 Messages: 2662 Localisation: Castillon
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Posté le: Lun Juil 29, 2024 1:17 pm Sujet du message: |
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La pièce tournoya au dessus de leur tête. Si la montée parut longue, la descente sembla durer une éternité.
Que voulait-elle ? Que désirait-elle ?
Son cœur rata un battement quand Laodin la rattrapa.
Pile !
Pile ! Elle fut instantanément rassurée. Oui, c'est ce qu'elle voulait. Il lui tendit la pièce qu'elle saisit par automatisme.
Ah Laodin, que ferait-elle sans lui ? Alors qu'elle fixait la pièce sans vraiment la voir, un petit cri résonna derrière elle.
Melo y jeta un œil et fut surprise de voir Cetelle et un homme. Un homme familier mais la diacre s'inquiétait surtout pour Cetelle qui se redressa et s'installa sur un banc.
Allait-elle lui créer des ennuis ? Allait-elle s'opposer à son ordination ? Allait-elle crier au scandale ? Melo se mordit la langue, nerveuse.
Un coup d’œil à l'homme puis retour vers l'autel.
Urbain manquait à l'appel. Avait-il oublié ?? _________________
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Urbain_mastiggia Cardinal


Inscrit le: 19 Mai 2017 Messages: 2699
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Posté le: Lun Juil 29, 2024 11:25 pm Sujet du message: |
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Urbain n'était jamais en retard, jamais. Sauf quand il l'était. mais pas aujourd'hui. Il avait été coincé sur le périph' de Paris. Son cocher, à qui il avait demandé de fouetter, avait pesté contre ce système de voie réservée aux parisiens. Urbain n'avait manifesté aucune impatience. Il avait à peine soupiré, observant de loin la ville qui grandissait peu à peu. Le cardinal avait finalement été rejoint par sa capitaine de garde qui donnait de la voix pour que le cortège avance. Urbain, toujours aussi blasé, regardait tantôt un arbre, tantôt un passant, tantôt un animal...
Lorsqu'Yseline lui fit remarquer son retard, Urbain fit un geste de la main.
- Ouvrez la malle deux. Tout est là.
Lorsque ce fut fait, le cardinal s'enferma dans un cabinet et se changea. Il reparut cinq minutes après, paré de rouge. La tenue était chatoyante, presque brillante. Quelques fils d'or étaient brodés ici et là et sur chaque manche, une galère brodée en fil d'or naviguait discrètement. Son trajet jusqu'à la chapelle fut bref. La voiture n'avait pas été entièrement nettoyée. La garde du cardinal se positionna à l'extérieur pour lui permettre d'accéder à l'édifice. Il eut l'impression qu'un murmure se fit alors qu'il remontait vers l'autel les mains gantées de blanc, l'anneau cardinalice par dessus le gant. Son galero tombait le long de sa poitrine, avec ses pompons.
Face à lui, il apercevait Melo, l'héroïne de la journée. Ils se connaissaient depuis un moment, et si Urbain ne connaissait pas tous les tenants et aboutissants, il était heureux de savoir que l'Eglise allait gagner une potentielle cardinale. En parlant de potentiel cardinal, il remarqua que Laodin était déjà arrivé. Il sourit largement, heureux de les croiser ensemble. Quelqu'un venait de se vautrer quelque part. C'était la nouvelle évêque avec qui il n'avait pas encore eu l'occasion de discuter. Il s'approcha, ce qui fit automatiquement incliner la tête des uns et des autres.
- Monseigneur. Permettez moi de vous demander de vous approcher, vous n'êtes pas très bien placée. Il y a des bancs sur lesquels le clergé peut s'assoir. Si cela vous sied.
Même si les phrases terminaient par un point, les intonations laissaient la place au choix. Il reprit sa marche après avoir légèrement incliné la tête. Lorsqu'il gagna enfin l'autel, il écarta les bras et inclina la tête devant Laodin et posa une main amicale sur l'épaule de Melo. Ignorant tout de la scène précédente, il sourit largement.
- Mes amis, je suis heureux d'être avec vous ! je suis heureux de vous voir et j'espère que vous excuserez mon léger retard, le péri... Le pourtour de la ville est encombré de monde ! J'imagine que votre ordination sacerdotale quoi que discrètement annoncée fait lever les foules !
Il se tourna légèrement pour laisser voir la foule réunie à l'appel des cloches. Il y avait eu un appel des cloches ? Urbain ne s'en souvenait pas. Il se tourna Melo avec un visage apaisant.
- Tout va bien se passer et vous serez merveilleusement accompagnée par monseigneur l'évêque de Montélimar.
Aux deux, il fit un signe de tête. Il était prêt et se mit en retrait. sur une cathèdre prévue sur un des côté. Au loin, Yseline et un valet amenait une malle dans un coin discret et restaient plantés devant. _________________
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Laodin

Inscrit le: 26 Mai 2017 Messages: 1255 Localisation: Entre fantaisie et rigueur
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Posté le: Mar Juil 30, 2024 2:00 pm Sujet du message: |
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-----Bien sûr que oui, les cloches avaient sonné depuis la chapelle ! N'ayant toutefois aucune juridiction en ces lieux, Laodin n'avait pas été celui à en donner l'ordre et était presque venu en tant que simple invité. Discret mais profond, l'appel aurait pu échapper à qui n'y aurait pas prêté attention, ce qui n'avait été le cas ni de Cételle ni de Harisbarak, assez vigilants pour se déplacer. D'autres viendraient peut-être, attirés ou non par le bruit de la cérémonie venant des portes ouvertes à quelques pas du palais archiépiscopal de Paris.
-----Si le nombre de personnes présentes dans la nef n'aurait aucune incidence sur le bon déroulement de la cérémonie, sinon sur l'état psychologique de Melo, il restait néanmoins encore à l'un des acteurs principaux de se manifester, figure éminente au sens propre de l'Église Aristotélicienne Romaine. Un soleil levant à travers un rideau de couleurs : c'est ainsi qu'Urbain apparut à Laodin, constatant avec étonnement à quel point le rouge de sa robe se fondait à la perfection dans la Sainte-Chapelle en adoptant des nuances tantôt plus vives tantôt plus sombres. Il fut immédiatement rassuré de cette présence, qui le faisait se sentir un peu moins coupable de se tenir derrière cet autel manifestement destiné aux plus grands.
------ Votre Éminence ! le salua-t-il en s'inclinant lui aussi. J'espère que vous n'aurez pas été victime d'un langage de charretier par des charretiers, les esprits sont souvent échauffés dans et autour de la capitale. Moi-même hier, quand je suis parti pour une auberge parisienne sur mon âne, on n'a cessé de vouloir me faire comprendre que qui se ressemble s'assemble ! Mais assez de tout ceci, nous avons une brillante Sœur à ordonner. Pas qu'elle soit désordonnée cependant !
-----Il semblait donc que les choses allaient pouvoir commencer, en attendant peut-être de futurs arrivants qui auraient répondu à l'appel des cloches. Laodin était ravi de pouvoir prononcer le discours d'entrée, car cette partie était toujours l'une de celles qu'il pouvait le plus se permettre de personnaliser. La suite serait beaucoup plus traditionnelle sans être pour autant convenue, l'ordination sacerdotale devant répondre, comme d'autres sacrements, à un ensemble de rites minutieusement répartis. Sa plus grande peur devait être d'oublier l'un d'entre eux, même si Urbain serait toujours là pour le remettre sur le droit chemin !
------ Nous voici réunis en cette Sainte-Chapelle pour l'union tant attendue de Melo de Montracol, comtesse de Zagarolo, avec le Seigneur...Mais non, je ne me suis pas trompé de cérémonie ! s'écria-t-il en regardant l'assemblée, taquin. Un mariage, voilà ce à quoi ressemble en effet une ordination majeure, nouant une relation exclusive et totale avec le Très-Haut. Par leurs services rendus à l'humanité tout entière qu'ils s'efforcent d'éclairer, les prêtres élèvent leur spiritualité au-dessus de leurs propres sentiments, et servent ainsi d'intermédiaires privilégiés entre l'ordinaire et le sacré. Les plus hautes charges leur deviennent alors accessibles, comme l'épiscopat qui leur confère toute autonomie dans la gestion spirituelle d'un diocèse. « Et vous, mes amis, comme vous devrez vous consacrer totalement à Dieu, comme je le fais moi-même, l’amour humain dans ce qu’il a de personnel vous sera à jamais interdit. Vous vous devrez d’aimer l’Humain, et non un humain. En ceci, le mariage n’est pas pour vous, ni même l’acte de chair », dit Christos à l'adresse de ses héritiers, dont Son Éminence Urbain et moi-même faisons partie. Je suis heureux de pouvoir dire que nous allons accompagner aujourd'hui une autre de nos semblables sur cette voie, embrassant totalement la vision qu'eut Christos, et par extension Dieu, de notre très sainte Église Aristotélicienne Romaine.
-----» La prêtrise est un sacrifice à l'égard de la communauté, mais un sacrifice auquel nul prétendant ne devrait consentir la mort dans l'âme. En passant du statut de fidèle, comprenant aussi les diacres, au statut de prêtre, l'individu accepte de laisser derrière lui toute vie amoureuse pour ne plus connaître que l'Amitié aristotélicienne dépourvue de tout favoritisme. Bien sûr et parce que nous sommes humains, il existera toujours des personnes avec qui nous nous entendrons le mieux, mais ces relations ne devront jamais dépasser le stade de la simple amitié, sans obéir à des élans du cœur potentiels. La guerre, théâtre du péché de la colère, sera également interdite : « Et toi, Gracius, si tu veux aussi devenir l'un de ces bergers qui guideront le troupeau, tu devras laisser choir ton glaive, car les armes sont sources de violence alors que tu auras mission d’enseigner l’amitié et l’amour de Dieu. » Ces activités ne sont pas synonymes de Mal, car l'existence nous apprend que de certains compromis peuvent émerger le Bien, comme le fait de mener une guerre sainte, mais un prêtre est forgé par l'idéal de vie et doit donc demeurer imperméable à toute forme de pragmatisme moral. Il est en quelque sorte pareil aux tout premiers instants de l'humanité, lorsque la Créature sans Nom n'avait pas encore dressé les hommes contre les autres en nécessitant la création d'armées défensives. Ainsi, il ou elle ne participera pas à cette folie collective, et ne sera que bonté et douceur face à la haine qu'il tentera autant que possible de convertir à sa cause.
-----» Melo, notre très honorable Sœur Melo, s'apprêtera de fait aujourd'hui à guider l'ensemble de la famille aristotélicienne, non pas en tant qu'aînée mais en tant que figure maternelle. D'ici à la fin de cette cérémonie, elle sera connue sous le prédicat de Mère Melo, et deviendra peut-être Monseigneur Melo en fonction des charges auxquelles elle se destinera. Sa valeur n'est plus à démontrer chers amis : son expérience en tant que diaconesse fut inspirante pour nous tous, et il serait difficile de se targuer d'en avoir fait plus qu'elle pour l'Église. Secrétaire de la Primatie de France, elle reprit, acheva et entretint avec une régularité exemplaire l'Annuaire qui nous permet tant d'y voir plus clair dans la situation de nos provinces, et fut toujours présente pour répondre aux situations d'urgence ou de crise nécessitant une comptabilité accrue ; Doyenne du séminaire Saint-Benoît, elle veille depuis plusieurs années à guider dans l'atmosphère la plus conviviale les nouveaux élèves sur la voie du clergé, dont certains sont présents ici ; Préfette de la Chambre Apostolique, elle s'emploie depuis de nombreux mois à répondre aux demandes d'utilisation de fonds, essentielles pour mener à bien tout projet à l'intérieur d'un diocèse. Oh, et j'allais justement oublier : voilà qu'elle est aussi archidiaconesse de Narbonne, menant auprès des plus humbles sa mission envers Dieu ! Nous lui devons une bonne partie de ce qui fonctionne aujourd'hui au mieux dans notre Église, sans faire injure bien sûr au reste des acteurs impliqués. Ses apports pour la communauté ont été considérables et nous serions bien ingrats de ne pas l'en remercier comme il se doit.
-----» Que Sœur Melo de Montracol prononce aujourd'hui ses vœux de prêtrise devant Dieu ou non, nous ne pourrons entretenir aucun doute sur sa valeur et son sens des responsabilités. De mémoire laodinesque, elle fut toujours un exemple et elle ne faillit jamais, même lorsque la tentation se présenta à elle. Sa dévotion envers le Très-Haut est totale, justifiant sa demande qui fit l'objet d'une intense introspection pour choisir en liberté et conscience. Bien sûr, le doute est l'arme du sage, et aucun de nous ne devra la blâmer, mais au contraire reconnaître ses qualités de discernement, si cette cérémonie n'aboutit pas au résultat espéré en devant se terminer prématurément. Je lui donne, de mon côté, mon entière bénédiction pour qu'elle devienne prêtresse de notre Église, car elle le mérite plus que tout. Je dis cela en toute objectivité, indépendamment du fait qu'elle m'a personnellement choisi et que j'évolue à ses côtés en tant que professeur depuis un petit moment déjà ! Puisqu'il l'aura longuement fréquentée en sa qualité d'ancien Primat de France, je suppose que Son Éminence Urbain, qu'elle a aussi choisi, saura abonder dans mon sens. Elle est déjà de celles qui comptent le plus pour notre institution et ne fera qu'appuyer ce fait par sa probable ordination, que j'appelle de mes vœux avec toute la vigueur d'un confrère et d'un ami reconnaissant.
-----L'évêque de Montélimar s'arrêta un instant, laissant planer ces derniers mots pour renforcer leur impact sur la femme rousse. Il avait préparé beaucoup de fiches pour cette entrée en matière, mais comme souvent la passion l'avait presque conduit à les ignorer :
------ Eh bien ! Ce discours aura été un peu plus long que je ne l'avais imaginé, mais c'est ainsi lorsqu'on a en face de soi une personne telle que Sœur Melo. C'était même en un sens plutôt court ! Avant de passer le relais à Son Éminence Urbain Mastiggia, je vous propose à tous de commencer par la récitation du confiteor, appelé également prière du pardon. Pour avoir la chance absolue d'officier à l'intérieur d'un édifice comme la Sainte Chapelle et devant un public de connaisseurs, je m'attends à ce que nos voix portent comme un véritable appel aux anges ! Pas d'inquiétude si vous préférez néanmoins murmurer ce chant personnel, chacun fait comme il l'entend. Pour notre fantastique Sœur Melo et pour le cadre unique dans lequel nous nous trouvons, reconnaissons devant Dieu l'imperfection de notre nature, qui touche à tous les Hommes et même aux meilleurs !
-----Puis il joignit les mains et commença à réciter les paroles sacrées, espérant en son for intérieur que l'effet produit serait digne de celui qu'il avait escompté. Il regrettait un peu pour le coup sa chorale, sauf s'il s'avérait qu'une autre existait en ces lieux dont il ne connaissait finalement pas grand-chose. Aurait-il la joie d'entendre bientôt des chants à l'harmonie céleste derrière lui ?
Code: | Je confesse à Dieu Tout-Puissant, à tous les saints, et à vous aussi, mes amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action...Je supplie tous les saints, et vous, mes amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très-Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés. |
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Cetelle

Inscrit le: 28 Jan 2024 Messages: 427
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Posté le: Mar Juil 30, 2024 3:49 pm Sujet du message: |
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Laodin et Mélo avait tourné la tête dans sa direction. Pour quelqu'une qui voulait rester discrète, c'était raté !
La mine grave et contrariée de Mélo l'inquiéta. Peut-être ne voulait-elle pas d'audience lors de la cérémonie. Oui, ce devait être cela, sinon, elle aurait prévenu et demandé à ses frères et sœurs de venir l'accompagner sur le chemin de l'ordination.
Cételle sentit alors toute la gêne de la situation. Elle s'imposait dans un lieu où elle n'avait pas été conviée. Il fallait s'éclipser pour respecter les désirs de Mélo. La cérémonie se tiendrait à huis clos visiblement. D'ailleurs, en observant autour d'elle, elle ne voyait personne si ce n'est l'homme assis devant elle. Sans doute un pèlerin venu prié et se trouvant là par hasard.
Elle allait se lever et rebrousser chemin, lorsqu'une voix la figea. Toute à ses tergiversations, elle n'avait pas remarqué qu'un nouveau venu avait fait son entrée. Lorsqu'elle leva la tête vers la voix masculine, elle ne vit pas son visage tout de suite mais ne remarqua d'abord que l'habit rouge. Son cœur bondit. Un bref instant, aussi furtif que le battement d'un cil, elle crut qu'il s'agissait de lui, qui était enfin sorti de sa retraite et revenait parmi les hommes et femmes de la cité : Adelène, son parrain.
Le mirage prit fin lorsqu'elle réalisa que le Cardinal Urbain Mastiggia lui parlait.
Urbain Mastiggia a écrit: | - Monseigneur. Permettez moi de vous demander de vous approcher, vous n'êtes pas très bien placée. Il y a des bancs sur lesquels le clergé peut s'assoir. Si cela vous sied. |
Elle était si peu habituée à ce qu'on l'appelle par son titre, encore bien récent, qu'elle sursauta, décontenancée. Vite elle se leva, embrassa la bague cardinalice tendue et tenta de bafouiller en vain une excuse pour pouvoir s'extraire de la Chapelle.
Mon ... Son .... Votre Eminence ! Je ... j'allais ... enfin, je vais ... parce que ...
Pitoyable ! Le teint cramoisi, elle tenta de retrouver une élocution plus audible et cohérente. Elle comprenait qu'elle ne parviendrait plus à s'échapper, alors elle acquiesça à la proposition faite en espérant que Mélo ne lui en voudrait pas de rester et en outre, de s'installer aux premières loges.
Votre Eminence, je vous suis et prendrait place là où il convient.
Ceci dit, elle emboîta le pas du Cardinal, et s'approchant de l'autel adressa un sourire à Laodin et Mélo. Puis prit place sur le banc que lui indiquait Urbain.
Attentive et silencieuse, recueillie, elle écouta les premières paroles de Laodin qui rappelaient l'importance de l'engagement du prêtre vis-à-vis de Dieu mais aussi des humains.
Laodin a écrit: | La prêtrise est un sacrifice à l'égard de la communauté, mais un sacrifice auquel nul prétendant ne devrait consentir la mort dans l'âme. En passant du statut de fidèle, comprenant aussi les diacres, au statut de prêtre, l'individu accepte de laisser derrière lui toute vie amoureuse pour ne plus connaître que l'Amitié aristotélicienne dépourvue de tout favoritisme. |
Un prêtre, avec l'ordination, choisissait de ne plus s'appartenir et de consacrer sa vie aux autres. Melo avait-elle choisi cette voix de façon mûrement réfléchie ? Sa peine était si intense lorsqu'elles s'étaient vues pour sa confession. N'était-elle pas encore troublée par ses sentiments au point de prendre une décision trop hâtive... "la mort dans l'âme" ?
Laodin a écrit: | Bien sûr et parce que nous sommes humains, il existera toujours des personnes avec qui nous nous entendrons le mieux, mais ces relations ne devront jamais dépasser le stade de la simple amitié, sans obéir à des élans du cœur potentiels. |
Quel dilemme ce devait être pour Melo ! Lorsqu'il reviendra ... comment réagira-t-elle ?
La suite du propos la laissa troublée ... Bien sûr que Mélo avait l'étoffe d'un prêtre, et bien plus encore. Son engagement et sa capacité à fédérer étaient des qualités indéniables. Son sens de l'Amitié aristotéliciene n'était plus à prouver. Mais les derniers mots cette introduction la fit tiquer. Pourquoi la cérémonie ne devait-elle pas aboutir ? Laodin avait-il un doute, Mélo lui avait-elle confié au dernier moment qu'elle n'était plus très sûre ?
C'était au tour de Cételle d'afficher une mine grave alors que l'Evêque de Montélimar entonnait avec ardeur et force le Confiteor. Happée par cette force, la jeune femme le rejoignit dans la prière, laissant sa voix résonner haut et clair.
Je confesse à Dieu Tout-Puissant, à tous les saints, et à vous aussi, mes amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action...Je supplie tous les saints, et vous, mes amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très-Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés. |
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Tymothé de Nivellus Cardinal


Inscrit le: 22 Nov 2017 Messages: 6758 Localisation: Cardinal Camerlingue de Rome et Chancelier de la Chambre Apostolique
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Posté le: Mar Juil 30, 2024 4:37 pm Sujet du message: |
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Tymothé est arrivé, un peu en retard comme à son habitude. La traversée de Paris n’était jamais chose aisée pour lui. Il avait tellement l’habitude de se quereller avec les Rois et Reines de France, qu’il avait malgré lui une petite crainte qu’un de ces cons se décident à le faire décapiter.
Enfin, le cocher lui annonce que nous arrivons. Tymothé en grande cérémoniale se préparait, il avait revêtu son habit de moine, cela faisait quelque temps maintenant qu’il ne se promenait plus avec sa soutane cardinalice. Un retour à la vie simple et sans courbette, c’était ce à quoi il aspirait. Il avait remarqué que la couleur de sa soutane pouvait changer le comportement des gens qu’ils croisaient. C’était donc ça… l’habit ne fait pas le moine, mais l’habit malgré lui change le regard des chafouins… Puis en toute honnêteté, c’était surtout parce qu’il était toujours en retard qu’il avait besoin de discrétion, au moins, habillé en prêtre, il passait inaperçu par moment.
Il saluait Urbain et Laodin de manière plus protocolaire, de par leur statut d’officiant, puis, il saluait les quelques personnes présentes.
L’Ordination, il s’en souvient, la sienne avait été rapide mais intense. La prière est une rosée embaumée ; mais il faut prier avec le cœur pur pour sentir cette rosée. Et il était évident que Melo avait le cœur pur. Tymothé n’en avait jamais douté, ne sachant pas encore il y a quelques mois qui était Melo pour lui, il voyait déjà en elle une personne dévouée, attentive aux autres et pleine de sagesse pour le bien de l’Eglise ! Une prêtresse dans l’âme… La famille de Nivellus pouvait être fière de voir un de ses membres embrasser les chemins de l’église une fois de plus… après Tully, Martin, Arthur 1er et Arthur 2ème du nom, sans oublier tous les autres membres de la famille qui ont également suivi le chemin de l’église. C’était une grande famille de prêtres. C’était aussi peut-être pour cela qu’elle était en voie d’extinction. Bien que quelques-uns ne suivront pas la voie de l’église et peut-être agrandiront la famille qui sait… dans tous les cas, il était ravi et ému d’avoir retrouvé une de ses filles. Il en était déjà très fier !
Le lieu avait été formidablement bien choisi. Un lieu resplendissant.
Tymothé s’installa pour suivre la cérémonie.
Il suivait les gestes de Son Eminence Laodin en joignant ses mains et en récitant les paroles sacrées :
Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les saints, et à vous aussi, mes amis, parce que j’ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action… Je supplie tous les saints, et vous, mes amis de prier le Créateur pour moi. Que le Très-Haut nous accorde le pardon, l’absolution et la rémission de tous nos péchés. _________________

Père Tymothé de Nivellus | Cardinal-Evêque de Saint Trufaldini à la Porte Latine | Camerlingue de Rome et Chancelier de la Chambre Apostolique | Archevêque SC d'Avignon et Archevêque d'Embrun
"La puissance de Dieu donne toute sa mesure dans la faiblesse"
Cabinet du Cardinal |
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Melo03

Inscrit le: 11 Sep 2020 Messages: 2662 Localisation: Castillon
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Posté le: Mer Juil 31, 2024 2:15 pm Sujet du message: |
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La main amicale d'Urbain sur son épaule la rassura aussitôt. Il était là ! Ca allait commencer !
Lever les foules ? Quand même pas ! Surtout que personne n'était au courant.
Elle opina.
Oh, je me sais bien entourée.
Elle désigna le plafond de l'abbatiale, amusée.
Des pas résonnèrent et Melo vit Tym arriver. Il était donc venu... Cela lui faisait drôle. Drôlement plaisir évidemment. Il avait raté tellement de choses dans sa vie... Il était maintenant l'heure d'amorcer un nouvel avenir où son père serait présent.
La pièce toujours serrée dans son poing, elle s'installa à genoux devant l'autel.
Laodin commença et aussitôt elle retrouva le sourire. Son rappel au mariage était attentionné.
Citation: | l'individu accepte de laisser derrière lui toute vie amoureuse pour ne plus connaître que l'Amitié aristotélicienne dépourvue de tout favoritisme. Bien sûr et parce que nous sommes humains, il existera toujours des personnes avec qui nous nous entendrons le mieux, mais ces relations ne devront jamais dépasser le stade de la simple amitié, sans obéir à des élans du cœur potentiels. |
Simple, efficace et discret, il lui fit un gentil rappel comme pour s'assurer qu'elle comprenait. Instinctivement, Melo opina. Son regard se tourna vers Cetelle, toujours interrogative : "allait-elle s'y opposer ?".
Sa concentration revint vers l'officiant, si elle ne pouvait prévoir ce que la jeune évêque souhaitait faire, il lui fallait au moins suivre les paroles de Laodin... et au vu du nombre de feuillets préparés, ils en avaient pour une heure !
Citation: | De mémoire laodinesque |
La rousse étouffa un rire et préféra regarder le sol plutôt que de se taper un fou rire.
Melo tournait et retournait la pièce entre ses doigts, nerveusement.
Citation: | si cette cérémonie n'aboutit pas au résultat espéré en devant se terminer prématurément. Je lui donne, de mon côté, mon entière bénédiction pour qu'elle devienne prêtresse de notre Église, car elle le mérite plus que tout. |
Bah bravo, voilà qu'elle pleurait maintenant. Pas des grosses larmes ou des sanglots hein. Juste une ou deux larme qui se faufilèrent entre ses cils battants.
Avoir la confiance de Laodin comptait plus que tout.
L'heure du confiteor s'annonça. Melo confessait juste avant l'ordination, le récita à voix basse. Ses pensées vaquant vers Adelène puis vers Jet. Abandonner le mariage ne la dérangeait pas, abandonner l'amour était beaucoup plus difficile... Il y avait évidemment énormément de forme d'amour. L'amitié, l'amour fraternel, l'amour familial...
Ah ! Voilà ! Elle se souvenait qui était l'homme derrière elle !
Harisbarak ! Mais qu'est-ce qu'il foutait là ??? _________________
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Loucrezia

Inscrit le: 28 Oct 2020 Messages: 88
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Posté le: Mer Juil 31, 2024 10:08 pm Sujet du message: |
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Lou avait courru pour arriver à temps, mais elle était en retard Elle voulait faire la surprise à Melo , et c'est les cheveux en bataille et le front en sueur qu'elle entre dans la chapelle.
Elle se tamponne le visage, soulagée que la porte soit restée ouverte. Celle de la Capère de Guiche grince et question discrétion, c'était raté, à chaque retardataire, tous les fidèles se retournent. Mais là, elle peut rentrer sans attirer les regards et elle se faufile au bout d'un rang
Elle trouve Melo très pale, sans doute l'émotion. Melo qui a subit tant de déconvenues, Melo sa complice de boisson, Melo sa sonfidente, Melo allait épouser encore plus la Religion car Melo était faite pour çà, Lou n'en doutait pas.
Elle était arrivée juste à temps pour prier
Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les saints, et à vous aussi, mes amis, parce que j’ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action… Je supplie tous les saints, et vous, mes amis de prier le Créateur pour moi. Que le Très-Haut nous accorde le pardon, l’absolution et la rémission de tous nos péchés. _________________
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Cyphus

Inscrit le: 15 Fév 2009 Messages: 435 Localisation: © « Saint Paul », Etienne Parrocel, XVIIe
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Posté le: Jeu Aoû 01, 2024 12:25 pm Sujet du message: |
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Cyphus est présent aussi. Dans une robe brune il participe discrètement à la cérémonie.
—Je confesse à Dieu tout-puissant, à tous les saints et à vous aussi, mes amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole et en action. Je supplie tous les saints et vous, mes amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très-Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés. _________________
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Lorenzo_cosini

Inscrit le: 28 Juin 2023 Messages: 1938
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Posté le: Dim Aoû 04, 2024 2:55 pm Sujet du message: |
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Lorenzo avait hésité à venir à l’ordination, car il avait l’impression de revenir d’une certaine manière sur la scène du crime. Usuellement, quand vous conspirez, vous essayez de ne pas trop vous faire remarquer quand vos machinations ont enfin porté leur fruit, du moins étaient à deux doigts de le faire. Oui, il avait beaucoup poussé sœur Melo à se faire ordonner, car c’était sa conviction que cette femme ne faisait que tourner et tourner toujours de la même façon sans progresser. Elle servait, mais un monde d’honneurs lui était refusé par sa simple condition de diacre. Aujourd’hui, cela semblait enfin prendre fin, mais c’était aux yeux de Lorenzo qu'une partie de ses intentions à l’égard de sœurs Melo. Celle-ci avait trop longtemps repoussé une évolution logique et il semblait nécessaire de l’inciter à aller encore loin, bien plus loin. Et Lorenzo suspectait que sœur Melo allait continuer à se débattre contre son ascension, refusant les plus hautes hauteurs. Néanmoins, cela était un problème pour un autre jour.
Assis parmi l’assemblée, il récita le Credo.
« Je confesse à Dieu tout-puissant, à tous les saints et à vous aussi, mes amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole et en action. Je supplie tous les saints et vous, mes amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très-Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés. »
_________________ Solo hay un Dios y Aristoteles y Christos son sus profetas
Cuando te anuncian la muerte del rey de Francia |
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