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[RP] Il est l'heure de discuter paperasserie

 
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Barlaam



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MessagePosté le: Dim Mai 07, 2023 8:19 pm    Sujet du message: [RP] Il est l'heure de discuter paperasserie Répondre en citant

    À la suite de la lettre l'invitant à Catena, le vicaire s'était décidé à affronter le trajet. Morbleu ! un enfer. Que de poussières, de maux de dos et de temps inutilisés pour rejoindre l'endroit. La conversation aura intérêt d'être fructueuse, c'est que de l'Armagnac jusqu'à sa villa, les lieues se comptent par centaine. Toutefois, une pareille invitation ne pouvait être manquée. C'est que le sujet était d'importance : la solidité de l'institution. Avec les envies schismatiques et la perte de bon sens de la souveraine, Rome et ses représentants se devaient d'être solides. À l'entrée de la propriété, Barlaam s'annonce.

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Adelene
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MessagePosté le: Dim Mai 07, 2023 9:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'évêque de Beauvais était affairé dans sa roseraie lorsqu'il entendit un attelage approcher de la villa. Le soleil du printemps romain était déjà écrasant, mais l'ensauvagement du parc offrait de nombreux ombrages. La fontaine non loin apportait le son du rafraîchissement promis. Adelène s'était lancé dans un projet de taille, entrecoupé de pauses sur quelques bancs pour s'abandonner à des lectures.

Le secrétaire Buridon approcha, accompagné d'un visiteur, brisant le silence et le chant des oiseaux par le bruissement de leurs pas sur les cailloux de l'allée. D'une voix douce et sobre, le secrétaire annonça le vicaire de Tarbes.

Adelène se redressa. Machinalement il proposa sa main pour qu'on lui baise l'anneau épiscopal, mais se rappela alors qu'il l'avait ôté pour pouvoir jardiner à son aise. Il ravala sa main. De toutes manières, il n'avait jamais vraiment apprécié cette coutume du baise-anneau.

- Cher Barlaam, soyez le bienvenu à Catena. Je n'imaginais pas que vous puissiez arriver ici aussi prestement. Nous sommes ici si loin du sud ouest de la France. Et pourtant, nous sommes ici dans un petit Paradis qui vaut bien le voyage.

Il désigna le banc de marbre.

- Installez-vous. C'est un plaisir que de vous recevoir ici.
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Barlaam



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MessagePosté le: Lun Mai 08, 2023 9:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

    Prestement ? Le terme eut le mérite d'étirer un maigre sourire sur le visage de Barlaam. Le voyage inconfortable n'avait rien d'une prompte balade de santé ; s'il pouvait briser la politesse, le prêtre se plaindrait de son dos. Parlant de sa colonne, il l'incline pour cette foutue politesse.

    « Monseigneur. »

    Un regard à droite, un regard à gauche, la conversation devait débuter par un compliment après avoir posé son séant sur le marbre.

    « Et pour moi de voir votre lieu de paix, il est magnifique. »

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MessagePosté le: Mar Mai 09, 2023 8:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le lieu était magnifique, en effet, et surtout un endroit idéal pour réfléchir sans s'encombrer du brouhaha de couloirs de l'Assemblée Épiscopale.

- Votre courrier a piqué ma curiosité, mais tout d'abord, parlez-moi de l'évêque de Tarbes. Vous évoquiez la fatigue d'Anselme ? Et un "avenir incertain" si je me souviens bien. Qu'est-il arrivé à notre frère ? Vos mots sont particulièrement alarmants.

Anselme avant pris à charge avec brio l'intérim primatial, et s'était montré disponible, impliqué et sérieux, jusqu'à se faire de plus en plus rare à l'Assemblée. S'il lui arrivait quelque chose, c'est toute l'Assemblée qui en souffrirait.


- Je vous en prie, rassurez-moi sans détours. Cela a t'il avoir avec le poids du formalisme qui nuit à l'exercice spirituel dont vous me faisiez part dans votre courrier ?
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Barlaam



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MessagePosté le: Mar Mai 16, 2023 10:38 am    Sujet du message: Répondre en citant

    À deux doigts du syndrome de Stendhal, Barlaam eut un temps latant où sa bouche ne parlait pas et que sa réflexion voguait loin vers les questions posées. Ne pouvant point garder le silence, le prêtre frotta ses paumes contre les plis de sa tenue pour se donner une contenance.

    « Possiblement. »

    La réponse était bien légère, ils ne pouvaient s'en contenter.

    « Ceci étant, je ne peux vous dire ce qu'il en est, ce qu'il ressent, mais force est de constater un fait : il est absent. Depuis de nombreuses semaines, nous ne le voyons plus et les projets qu'il avait sont... à l'état de nature. Sans lui, l'évêché a un rythme lent. Peut-être qu'une lettre de votre part le sortirait d'une léthargie que je lui envie. Est-ce le formalise, comme vous dites ? Je ne peux m'y engager, mais je le crains. »

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MessagePosté le: Mer Mai 17, 2023 4:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Primat était affecté à l'idée que l'évêque de Tarbes soit éloigné si longuement de Rome et ne soit pas plus en mesure d'assurer sa charges localement dans son diocèse. Tout en réfléchissant aux derniers échanges qu'il avait eu avec lui, il balançait négligemment sa serpette avec laquelle il taillait ses rosiers avant l'arrivée de son invité. Manquant de se blesser, ou pire, de trancher un morceau de Barlaam, il finit par poser l'objet tranchant avant de reprendre.

- Je tâcherai de rendre visite à Anselme. Je lui ai d'ores-et-déjà écrit mais n'ai pas reçu de réponse encore.

Puis plongeant ses yeux dans ceux du vicaire.

- J'ai souhaité vous faire venir ici afin de pouvoir discuter de la problématique que vous évoquiez dans votre courrier. Vous l'aurez peut-être appris, je viens d'être nommé Primat de France, non plus par intérim. Pour cela j'ai défendu un projet qui faisait la part belle aux questions de formation et d'intégration des nouveaux clercs, ainsi qu'à la problématique de nouvelles vocations, qui peinent à émerger, et qui pour certaines s'étouffent sitôt que le désir intellectuel et spirituel se confronte à la complexité de nos traditions.

Buridon arriva avec un plateau d'argent et deux verres de cristal, remplis de lait parfumé. C'était une nouvelle habitude qu'avait prise le Prélat, lorsque la chaleur était forte. Il invita son invita à se saisir d'un verre avant d'en prendre l'autre à son tour.

- N'imaginez pas que je sois un moderniste. Toutefois je suis attaché à l'idée d'une Église puissante et ouverte, et je pense qu'il doit exister d'autres manières d'intégrer de nouveaux clercs, sans que leur éducation n'en pâtisse pour autant.

Une longue gorgée de lait plus tard.

- Ce projet, que j'appelle de mes voeux mais dont je ne sais à ce jour que dessiner les contours, je vais avoir besoin de monde pour le détailler. J'ai l'idée, mais nous devons aboutir à un résultat, lequel nous devrons défendre. Je suis donc tout disposé à vous entendre sur le sujet, ainsi qu'à prendre connaissance de votre expérience.

Il fit signe à Buridon qu'il pouvait se retirer, ce qu'il fit après avoir laissé à disposition une clochette, bien utile pour appeler en cas de besoin.
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Barlaam



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MessagePosté le: Sam Mai 27, 2023 2:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

« Arf, Monseigneur, je crains que... »

Trouver le mot adéquat n'est pas si aisé.

« Que l'évêque de Tarbes soit bien éloigné de sa charge, se consacrant à la prière. J'espère qu'une réponse vous parviendra, mais je ne peux le garantir. »

Sa tête se penche sur le côté, n'ayant plus à rajouter sur ce point, sa province étant sommeilleuse depuis le retrait d'Anselme. À ce battre solo, Barlaam ne donnait plus que des coups d'épée dans l'eau.

« Moderniste, non, n'allons pas nous insulter. Toutefois, permettez que j'émette l'idée qu'une Église romaine avec autant de règles et d'obstacles soient justement plus moderne qu'ancienne où son rôle était unique : propager la foi et la vérité. Je ne prétends pas, depuis mon diocèse, pouvoir vous dire l'opinion vraie, mais je peux vous dire l'expérience. Une expérience parfois pénible, tantôt frustrante. Depuis Tarbes, rien que pour avoir un rôle local, je dois parfois envoyer ou renvoyer mon certificat de baptême en plus du certificat d'ordination. Pour devenir vicaire, le Primat avant vous avait aussi exigé ces documents. N'y voyez-vous pas un alourdissement des charges et du temps perdu ? Temps, d'ailleurs, qui semble éternel à Rome. Ayant voulu faire une licence en théologie, on m'a indiqué un délai de six mois au minimum pour l'effectuer. Six mois ! Et cela sans délai. Ne trouvez-vous pas cela long ? Et je n'ose vous évoquer la problématique d'un sceau pas à la bonne couleur ou d'un mot absent lors d'une prière. Un mot oublié et c'est un courrier hiérarchique qui vient vous souligner qu'il manque un de ou un il quelque part, c'est absurde. Que dis-je, c'est plus qu'absurde, c'est navrant. Ça l'est d'autant plus que Rome n'aide point ses nouveaux fonctionnaires, si je puis le dire ainsi, à avoir accès aux connaissances basiques - essayez de trouver une province religieuse et la composition de ses diocèses, c'est une horreur. À ce propos, j'avais écrit à Monseigneur Urbain pour compléter la bibliothèque Saint-Jean, mais son refus fut catégorique. »
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MessagePosté le: Dim Mai 28, 2023 10:52 am    Sujet du message: Répondre en citant

Il ne fut pas long à répondre.

La question des candidatures a souvent été discutée. Il apparaît que certaines demandes soient redondantes en effet. Un presbytre qui candidaterait à un poste d'évêque, par exemple, doit fournir un certificat de baptême. Or le baptême est un préalable à l'ordination. Redemander ce certificat n'a donc pas de sens, sinon celui de compléter des registres romains, dans le cas d'un certificat perdu, ou qui n'aurait jamais été déposé. Mais rassurez-vous il est plus fréquent désormais que nous regardions dans les registres au préalable ce qui y figure, et nous ne sollicitons de certificats que ceux qui feraient défaut.

Quant au temps nécessaire pour la licence, j'ignore qui vous a indiqué ce délai, mais il me semble disproportionné. C'est toutefois un point crucial car nous avons beaucoup de clercs qui s'engagent dans des cursus de formation, et au final très peu de diplômés qui s'engagent dans l'épiscopat. Il y a là à mon sens un sujet de discussion à avoir en Assemblée. Nous avons déjà évoqué une forme de tutorat à mettre en place afin que les moins aguerris puissent bénéficier d'un accompagnement et ainsi disposer d'un suivi sur le terrain et au quotidien. Sans être une alternative à un cursus théologique, il s'agirait au moins d'assurer une forme de garde-fou.

Mais je vous écoute quant à des suggestions, car c'est après tout l'objet de votre présence ici.

Quant à trouver l'annuaire des provinces, des diocèses, et des prélats en poste, cela vous sera possible assez simplement car celui-ci est affiché dans l'entrée de notre Palais Épiscopal, siège de notre Primatie.

Pour ce qui est de la bibliothèque Saint Jean, comment pensiez-vous la compléter ? Vous disposez d'ouvrages particuliers dont vous souhaiteriez faire don ? Dîtes m'en davantage.

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Barlaam



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MessagePosté le: Sam Juin 17, 2023 11:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

    Plus tard, bien plus tard.


Citation:
    Monseigneur,

    Permettez que mon esprit pointilleux vous adresse un courrier en réaction à l'ajout de l'Index par le Collège des Cardinaux. Primat, est-il possible pour vous de lire ce courrier et de le transmettre à qui de droit ? Je crois le débat sain et j'escompte avoir une réponse qui me permettrait de comprendre le refus de la nature politique.

      Gloire à Dieu !
      Barlaam



Citation:
Au Collège des Cardinaux

    Vos Éminences,

    Dans une adresse au Monde aristotélicien en date du 13 juin de cette année, vous faisiez connaître votre position contre l'odieuse Ordonnance de Paris. Si le curé béarnais que je suis se félicite de cette décision, je ne demeure pas moins perplexe sur le dernier paragraphe de cet ajout à l'Index. Ainsi, en vous faisant mes remerciements, j’y ajoute une remarque. Je vous prie, Éminences, de ne point considérer ce courrier comme un affront à vos qualités ; les réflexions de tout un chacun fait grandir notre Église. Homme faillible, notre esprit ne peut atteindre la vérité que dans le vif du débat. J'ose croire, Vos Éminences, que vous demeurez dans le même esprit. Si le Très-Haut a voulu nous doter de la parole et de l'écriture, c'est que le Verbe nous élève.

    Sur ce, je me permets d'en venir au coeur du débat. Le Dogme se doit d'être préservé, nous nous rejoignons sur ce point et l'ajout à l'Index est le bienvenu pour éclaircir l'horizon sombre qu'impose la reine Karyaan sur la France. Sa Sainteté et vous, gardiens de la Parole du Seigneur et de ses enseignements, êtes touchés par la déviance morale qui règne sur le trône de Clovis - Roi Très Aristotélicien.
    Cependant, Vos Éminences, le clerc que je suis est interpelé par la précision que votre texte n'est pas de nature politique, que Rome rejette ce terme. Le prêtre est membre de la Cité, il ne s'en distingue pas. Il est politique, comme l'est le Très-Haut. Il intervient, agit, organise, participe aux lois et à la société. Sans cela, Éminences, notre Dogme n'aurait l'intérêt de n'être qu'un texte. Pour guider les Hommes vers la droiture enseignée par Dieu, nous devons travailler à faire pétrir l'idée de Dieu dans le coeur de chaque individu, dans son quotidien, dans sa législation. Je le répète : nos décisions sont politiques, nous devons l'assumer. Notre Église doit combattre les perversions par des actes politiques, votre texte est de nature politique. La critique, Messeigneurs, n'est que politique.

    En se dégageant des intérêts de ce monde à travers ces mots, vous réfutez l'idée que nous sommes en mesure de pénétrer la société pour la guider. Nous ne pouvons dissocier notre évangélisation de la participation politique, nous avons une dimension spirituelle, sociale et, je compte faire résonner ce mot dans vos entrailles, politique. Bien entendu, une éthique s'impose dans l'intrusion des affaires terrestres et chacun appréciera avec une sensibilité différente que Rome s'implique, mais les conséquences sont davantage néfastes à refuser la confrontation avec l'autorité politique des États. Notre compétence n'admet aucune distinction entre nos prêches et nos agissements quotidiens dans la vie publique. Tout est politique, nous devons l'assumer. Il m'apparaît, et je vous ouvre cette discussion, dangereux de renier notre dimension Res publica - agir dans la société sans lien avec le pouvoir royal. Il ne s'agirait pas de concurrence, Éminences, mais d'une obligation. Notre Église se compose d'êtres humains et, pour exercer son action, elle ne peut échapper à la vie de la collectivité politique dans laquelle elle vit. Que nous le voulions ou non, nous avons des relations qui ne sont pas uniquement spirituelles, elles sont terrestres avec des valeurs éloignées des nôtres : des volontés de dominances et de destruction. Nos textes, je le pense sincèrement, doivent refléter que nous sommes une communauté politique et que nous comptons agir sur la société. Nous ne sommes pas abstrait, nous sommes une institution aussi puissante que les États. Peuple de Dieu, notre allégeance ne peut exister si nous ne le représentons pas dans la nature politique. Voyez ma problématique, Éminences, votre message invite les Hommes à se détourner de la construction du monde alors que le devoir pressant serait de les inviter à s'intéresser à la construction de leur Cité. Dixi.

      Deo juvante

      Père Barlaam
      Curé de Tarbes


Rédigé à Tarbes, le 16 juin 1471.
Scellé du sceau personnel pour preuve d'authenticité.


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