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[F]Le Livre des Hagiographies - Les écrits des Saints -

 
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Kalixtus
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MessagePosté le: Mar Nov 16, 2021 8:03 pm    Sujet du message: [F]Le Livre des Hagiographies - Les écrits des Saints - Répondre en citant

Citation:

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Dernière édition par Kalixtus le Mer Oct 18, 2023 10:12 pm; édité 2 fois
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MessagePosté le: Mar Sep 26, 2023 5:52 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    De l’ordre des choses, vu par Mhour

    Un jour qu’une partie de la tribu complotait pour écarter notre chef du pouvoir, car leurs désirs ne correspondaient pas aux choix de notre Grand Guide, Moi, A. Mhour, me dressa devant eux pour leur rappeler que l’ordre des choses voulait que nous soyons une communauté et que la communauté devait préserver avant tout sa cohérence et l’ordre qu’elle avait elle-même créé par ses lois et ses coutumes.

    La création est dirigée par les lois de Dieu, les communautés sont dirigées par la loi des hommes.
    Sans les lois de Dieu, l’humanité devrait combattre les animaux, car ceux-ci ne lui serraient plus soumis, sans les lois de Dieu la pierre se mettrait en mouvement de son propre chef et il serrait impossible de construire quoi que ce soi, les nuages seraient lourd et nous écraseraient, les astres arrêteraient de suivre leur course autour de la terre et nous serrions projeté dans le noir.

    Les lois des hommes ne sont pas moins importantes car elles sont inspirées en partie directement par Dieu.
    Nul ne peut servir notre Créateur sans respecter les lois, ni celle de la création ni celle des sociétés.
    Sans loi, c’est celle de la créature sans nom qui prévaudrait, et le chef ne serait chef que parce qu’il est le plus fort, et chaque jour un autre voudrait prouver qu’il est plus fort que lui et aucune stabilité n’en découlerait.
    Et la stabilité est liée à la conservation de la société.
    La société doit avancer vers la perfection divine, mais dans la stabilité. Elle doit donc être soumise à son chef, comme son chef doit être soumis à Dieu.

    Le chef est la tête, le prêtre est le cœur, et les fidèles sont les autres membres du corps.

    Si la tête ne suis pas le cœur, si les membres ne suivent pas la tête, le corps ne peut fonctionner...
    Il est donc parfois préférable de trancher sa propre main si elle refuse de fonctionner harmonieusement avec le reste du corps que de la laisser arracher le cœur ou trancher la tête.

    Dans notre société la tête représente notre chef politique, c’est lui qui maintient l’ensemble de la tribu, mais si c’est elle qui pense pour le peuple, elle doit penser pour le bien du plus grand nombre sans pour autant oublier les plus faibles.

    Le cœur est là pour lui rappeler que la plus grande loi est celle de notre Créateur, et que s’il gouverne sur terre il serra jugé comme tous les enfants de la création, et sans doute plus durement que les autres.

    Les seuls excuses que l’on puisse avoir de se dresser contre son chef c’est s’il ne respecte pas sa communauté et gouverne pour lui et non pour elle, si il est prévaricateur ou qu’il rejette Dieu de son cœur, car alors il ne peut être le chef.


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MessagePosté le: Mar Sep 26, 2023 5:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Lettre de Titus à Linus suivie par Lettre de Linus à Anaclet

    Lettre de Titus à Linus


    Citation:


    J’écris ce texte de ma prison car je pense que ma mission approche de sa fin.

    Je t’écris à toi Linus, mon ami, car je désire que tu poursuives après moi ce que notre sauveur Christos à commencé en Judée et pour le quel il est mort en martyr.

    Je ne sais ce que sont devenu les autres apôtres et je te charge de les retrouver et d’organiser la diffusion de la foi et la formation de nos prêtres. Ne cédez pas à la tentation du fer mais ne recherchez pas non plus à mourir inutilement en martyr, car la vie est un cadeau précieux que Notre Créateur nous à fait.

    L’Église doit devenir est une société visible, qui se reconnaîtra à quatre traits caractéristiques, elle doit être : une, sainte, aristotélicienne et apostolique.

    Le lien qui relie la divine quintessence pour nous maintenir proche du Créateur n’existe que par Sa volonté et à travers Christos et ses apôtre. Car c’est à nous que ce lien a été premièrement donné; et il serra transmit par l’effet de la charité infinie de Dieu pour ceux qui restent fidèle au message des prophètes.
    Le message divin, transmit par les prophètes doit être gardé et préservé par ceux qui serrons les évêques parmi les évêques pour qu’il soit impossible à l’Église de Christos d’errer et devenir infidèle au dogme.
    Il est nécessaire aussi d’éloigner toutes les autres sociétés qui usurpent le nom d’Église. Car étant conduites par l’esprit de l’hérésie ou de la créature sans nom, elles sont dans de très pernicieuses erreurs, soit pour la doctrine, soit pour les mœurs.
    Toute fois le chemin sera long mais j’ai vu en songe que tu viendras à Rome finir la construction de ce qui deviendra le cœur de notre société de fidèle à la parole qui nous a été enseignée par le messie lui même.

    Je compte sur toi mon ami, pour continuer la marche que j’ai entrepris avec Kyrène, Calandra, Adonia, Hélène, Ophelia, Uriana, Thanos, Paulos, Nikolos, Samoht et même cet infidèle de Daju...

    Le porteur de ce message te remettra aussi un trousseau de clé, l’une d’elle ouvre la crypte où nous nous réunissons en secret, il pourra te guider et te protéger mais restez discret car pour l’heure nos ennemis cherchent à nous faire disparaitre. Tu trouvera aussi dans cette crypte sept portes dont chacune s’ouvre avec une des clés que je te fait porter, derrière la septième porte se trouve la liste de nos fidèles les plus sur, avec eux tu pourras continuer notre œuvre.


    Lettre de Linus à Anaclet

    Citation:

    Anaclet ami, mon frère,

    Moi Linus successeur de Titus je retranscrit ici pour que soit préservé la mémoire de celui qui fut choisi par Christos pour soutenir et transmettre le message divin à travers les siècles.

    J’était très jeune d’à peine six 10 ans lorsque Christos fut crucifié, et j’étais un vagabond à cette époque, pourtant je me souviens d’avoir eu l’impression d’être transpercé par la lumière divine et de ressentir en moi la quintessence et d’être en communion avec tout les anges et peut être même de ressenti directement l’Amour de notre Créateur. On ne peut sortir indemne d’une tel expérience et c’est ainsi que je devint l’acolyte de Titus.

    Titus non plus n’était pas prédestiné à devenir un missionnaire, et encore moins le guide de la foi et donc de l’humanité.
    Samoht était plus âgé que moi mais nous somme assez vite devenu ami tous les trois, cette amitié vrai dont parlait Aristote, celle qui n’attend rien en échange que le partage en toute chose.

    Titus avait longuement discuté avec Christos et les autres apôtre de ce qui serrait leur mission après la disparition du prophète.
    Tous nous savions que les Romains n’allaient pas nous laisser continuer Son œuvre sans risque et il était donc préférable de nous organiser dans l’ombre avant de répandre la lumière par delà les frontière de l’empire.

    Nous étions alors une vingtaine et le serment de l’élévation fut signé comme un pacte entre nous qui nous engagerait à vie au service de l’Eglise en Dieu.
    Le très humble et Saint Christos nous avait demandé de nommer l’Eglise nous même mais sans faire référence à son nom car il voulait être le guide spirituel et non être vénéré, nous nous somme donc déclaré « guide apostolique des deux prophètes » et nous avons prix la croix comme signe distinctif.
    Sachant que nous serrions pourchassés encore un temps nous décidons de nous séparer pour prêcher la bonne parole dans des régions différentes. Nous avons vendu tout ce que nous avions et à ce pieux trésors c’est ajouté des dons, nous avons eu très vite de quoi financer nos voyages. Titus prit ce qui restait et s’absenta deux jours pour revenir avec 12 bagues où était sertie une émeraude et une un pierre de couleur pourpre.
    Nous allons devoir comme Christos l’a voulu celui qui serra notre père spirituel et celui sur qui les yeux de Dieu pourront se tourner directement, il recevra la pierre pourpre et les autres la pierre émeraude. Nul ne devra s’en séparer autrement qu’en l’a donnant un celui qui lui succèdera, au fil du temps d’autres pierres seront ajoutées car si Dieu le veut notre nombre augmentera.


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MessagePosté le: Mar Sep 26, 2023 5:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Missive aux Abdéritains (contre le matérialisme)

    Chers amis,

    On me rapporte vos difficultés avec certains sophistes professant le monisme. Je tiens donc à vous aider dans votre tâche !

    Le corps provient de la création du monde par le Très Haut. Toutes les créatures animées possèdent un corps, et celui-ci est de même nature que le reste de l'univers. Il est matériel, fini, pesant. Il possèdent toutes les caractéristiques que le grand Aristote dévoile déjà dans ses écrits. En passant, vous devez combattre absolument la théorie démocritéenne qui veut que toute matière soit formée de particules insécables, ce qu'ils nomment des "atomes" ! Comment imaginez en effet que la matière soit formée de ces particules ? Si ces particules existent et ont une dimension, elle possèdent des côtés et un milieu, on peut dès lors forcément les scinder en ces côtés en les coupant par le milieu. Si leur insécabilité tient de leur absence de dimension, alors elles ne peuvent être à l'origine de la matière puisque l'étendue est justement la première caractéristique de cette dernière.

    Quant à l'âme, à l'esprit, c'est un attribut typiquement humain. On trouve cela aussi bien dans La Décision que dans le chapitre trois de la Vita d'Aristote. Seul l'humain a le pouvoir de décider, de réfléchir, de modifier son comportement. Et cela lui vient d'une faveur divine. Le monisme, en identifiant l'âme à la matière, confond la glèbe et l'éther. L'âme est immatérielle, spirituelle et éternelle. Un âme matériel serait pesante, sécable, soumise aux lois du mouvement. Peut-on imaginer une âme lourde ? Une âme coupée en deux ? Une âme qui rebondirait contre un mur ? Mais peut-être celle des monistes a-t-elle heurté tellement d'obstacles qu'elle en est cabossée, déchirée et tout en lambeaux ?

    Mes amis, ne vous détournez jamais de la voie tracée par les deux prophètes et toujours gardez l'espoir car la grande conversion vendra !

    Paulos de Césarée

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MessagePosté le: Mar Sep 26, 2023 5:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Epître de Nikolos sur le travail

    A Sénèque de Tarse, notre bien-aimé frère en Christos, salutem dat !

    C’est avec un extrême plaisir, mon frère, que j’ai reçu tantôt ta dernière lettre où tu me mandes conseil face aux difficultés que tu as à convaincre les gens de Corinthe de se plier aux travaux quotidiens exigés par le travail tant manuel qu’intellectuel, tant la paresse semble y être comme une seconde vertu naturelle chez ces peuples mal dégrossis de leur antique paganisme qui refusent d’admettre pour vérités les sentences énoncées par Dieu dans le Livre des Vertus : « Afin que vous n’oubliiez jamais que ce pouvoir est un don de Moi, vous récompensant ainsi de ta bonne réponse, Oane, le travail sera laborieux, difficile, usant et fatigant. Mais ne te plains pas de la souffrance que cela te cause, car, en vérité, c’est un bien beau cadeau que Je te fais. »
    En reniant, ainsi qu’ils le font le travail, c’est leur âme et leur avenir au Paradis solaire qu’ils compromettent. Ton devoir est donc de les sauver à tout prix du péché, cher Sénèque, et je sais que tu en es aussi conscient que moi, comme en témoigne ton appel à l’aide.

    Tu me permettras donc de t’adresser le petit traité qui suit et que j’ai composé spécialement à ton intention afin de nourrir tes prochains prêches et amener les habitants de Corinthe à une meilleure considération du travail par la force de l’argumentation.

    Le travail est le moyen le plus noble et le plus digne que nous ayons de devenir maîtres de notre sort ; il participe de la liberté que Dieu nous a donnée. L’homme libre est, en effet, celui qui, à l’image de Dieu, est capable de construire et de créer par son travail les moyens qui lui permettront d’imposer sa force à la nature qui l’environne.

    Il répond aussi à cette loi sévère de la nature que rien ne s'obtient sans effort. Cette loi du travail a été marquée par une formule de malédiction : « Le travail sera laborieux, difficile, usant et fatigant». C'est donc à tort qu'on a fait luire à leurs yeux le mirage d'une cité future où il n'y aurait plus de place que pour le loisir et pour le plaisir. Une telle société ne serait plus une société obéissant à l’ordre naturel voulu par Dieu, mais à l’ordre impur de la luxure entraînant l’homme vers les pires excès jusqu’à sa chute finale.

    Par le travail, l'activité, l'homme se libère des nécessités naturelles, il apprend à contrôler ses pulsions et ses désirs, il se donne des règles, apprend à se construire, se discipline et éloigne ainsi de lui les vices que porte en elle l’oisiveté et qui le rendraient esclave de la Créature Sans Nom et de ses pièges.

    Le travail est donc un bienfait ; il est, en effet, une condition de la bonne santé morale et physique, de l'équilibre et du développement des facultés humaines. C'est une erreur de croire que l'on puisse conserver intacts ses dons ou ses facultés dans l'oisiveté. Nous ne développons nos capacités et n'augmentons nos forces que par l'exercice que nous leur donnons. La même expérience vaut pour les nations et pour les individus. Une grande nation ne se fait pas par un privilège ou une faveur de la chance : elle se fait par le travail continu de tous ses enfants de génération en génération et si la cité de Corinthe, jadis, avait moins paressé et avait montré plus d’assiduité au travail, elle ne ploierait pas aujourd’hui sous le joug de l’Empire romain, punition que Dieu lui a infligée à cause de sa paresse.

    De plus, un homme qui sait accomplir une tâche avec courage et expérience, représente toujours une valeur pour ses semblables et s’intègre ainsi plus facilement dans la cité par la considération dont il y joui. La plus saine fierté que l'on puisse éprouver est de se sentir utile par un travail bien fait. Aucun privilège de rang ou de fortune ne donne à quelqu'un autant de confiance dans la vie et de bienveillance à l'égard d'autrui. Il contribue donc à développer l’amitié aristotélicienne.

    Ce que je te dis ici est valable aussi bien pour le travail manuel que pour le travail intellectuel, lequel, pour être d’une autre nature, n’en est pas moins astreignant, épuisant moralement et fatiguant et qui, pour cela, n’en est pas moins béni de Dieu que l’autre ; au contraire.
    Rien ne serait, en effet, plus faux que d’affirmer que Dieu n’éprouve que mépris pour le travail de l’esprit. « Les arts et les sciences furent alors conçues pour les élever encore plus vers Dieu. Ils apprirent à composer de la musique, les chants devenant de plus en plus beaux et les instruments qui les accompagnaient de mieux en mieux conçus. Ils découvrirent les plantes qui soignaient les plaies et les maladies, afin que leur santé serve à glorifier le Très Haut plus longtemps. Ils inventèrent l’écriture, qui leur permit de conserver tout leur savoir pour les générations à venir » nous dit le Livre des Vertus à propos des hommes.

    S’instruire est l’un des devoirs que nous impose Notre Créateur ; c’est pourquoi il a permis que chacun ait droit à une égalité des chances et que chacun puisse s’instruire, sans distinction dès que les fruits légitimes de son travail lui permettent de s’élever dans la société. Ainsi, seuls le travail et le talent établissent le fondement de la hiérarchie sociale de la cité idéale rêvée par Aristote. Aucun préjugé défavorable n'atteint quiconque du fait de ses origines sociales, à la seule condition qu'il s'intègre dans la société et qu'il lui apporte un concours sans réserve.

    Aussi, tout homme qui refuse de s’instruire ou de s’élever dans la société contrevient au plan établi par Notre Créateur et se rend pareillement coupable des péchés de paresse et d’acédie en n’utilisant pas les facultés dont le Créateur l’a dotées ; il doit même être considéré comme un traitre à la société, car, en gâchant les talents que Dieu a mis en lui, il en prive une partie de ses semblables et les pénalise par sa paresse intellectuelle.

    Puissent, cher Sénèque, ces quelques considérations t’inspirer et ouvrir aux Corinthiens le chemin de la Vertu ; gloire à toi, en Aristote et en Christos pour l’éternité des temps.


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MessagePosté le: Mar Sep 26, 2023 5:57 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Epître de Nikolos sur le culte des Saints

    Nikolos, frère en Christos, à Sénèque, à Corinthe, salutem dat !

    Cher Sénèque, j'ai bien reçu ta lettre où tu t'inquiètes de cette sorte de culte que certains de tes nouveaux convertis rendent à leurs martyrs et aussi à Oane dont tu me dis qu'ils le prient pour en obtenir faveurs et bénédictions.

    A bien des égards, cela me fait penser à la résurgence des pratiques païennes dont témoigne le Livre des Vertus:
    Citation:

    Mais il n’y avait pas d’amour pour leurs nouveaux dieux. Ceux-ci ne servaient qu’à rendre des services en échanges de ces sacrifices. Certes, ces païens respectaient leurs divinités, mais c’était par peur plutôt que par amour (Pré-Histoire VIII - Le paganisme)


    Si nous devons honorer ceux qui sont morts pour notre foi, les prier en attendant en retour un service me semble être une pratique très dangereuse.
    J'avoue que si j'étais à ta place, je leur tiendrais à peu près ce langage:
    "Prenez garde que, priant les saints, vous ne vous fabriquiez de nouvelles idoles païennes, et qu'oubliant Dieu, vous ne vivassiez de pratiques supersticieuses destinées à s'attirer leurs bonnes grâces et à vivre non dans l'amour divin, mais dans la crainte de ces derniers, comme s'ils étaient de nouvelles idoles.
    Songez toujours que les saints doivent être imités en leur vie vertueuse et non priés en quémandeurs craintifs par peur de quelque calamité s'il devait en être autrement, car assurément, vous auriez vite fait d'oublier le nom de Dieu pour laisser la crainte pénétrer dans vos coeurs et y remplacer l'amour".

    Tes fidèles doivent, en effet, être conscients qu'ils sont en train d'oublier Dieu, sa sagesse et sa grandeur en priant d'autres que lui, car seul Dieu donne l'Amour aux hommes parce qu'il est l'Unique et que l'Amour qu'on lui porte doit l'être aussi, sans crainte d'avoir peur de Lui.

    Là encore, je ne peux que t'encourager à leur donner en modèle le Livre des Vertus et le passage concernant la mort d'Oane qui leur montrera quelles limites ils doivent donner au culte qu'ils rendent à nos martyrs et nos grands hommes:
    Citation:
    Alors, que vos larmes ne soient pas de tristesse mais de joie, car le Très Haut me fait le plus beau des cadeaux. Aimez Le et Il vous aimera. Adorez-Le et Il vous bénira. Vivez dans la vertu et Il vous accueillera à Ses côtés.”
    Alors, il rendit son dernier soupir. Et tous se regardèrent les uns les autres, ne comprenant pas cette sérénité qui s’affichait encore sur le visage de leur guide. Ils enterrèrent son corps au milieu de la vallée, là où ils vivraient dorénavant. Ils firent le serment que, chaque semaine, ils se réuniraient autour de sa tombe, afin qu’il les accompagne et les guide lorsqu’ils rendraient hommage à Dieu (Pré_Histoire I - Oanylone).


    Tu remarqueras, Sénèque, qu'Oane insiste bien sur le fait que Dieu seul et le lien direct avec Dieu, sans passer par nos morts, permet de dispenser l'Amour.
    Quant au rôle de ces derniers, le Livre est clair: " accompagner et guider ceux qui rendent hommage à Dieu", c'est-à-dire, que c'est leur vie vertueuse qui doit être imitée, servir de guide et accompagner le fidèle dans sa recherche de Dieu, et les prières qu'on leur adresse ne doivent avoir qu'un seul but: aider à trouver le chemin vers Dieu ! Pas à dispenser telle ou telle faveur, protection ... !
    Pour le reste, n'aies pas peur de combattre les pratiques supersticieuses de ces hommes et de les châtier dûrement à cause de cela, car c'est ainsi qu'ils comprendront réellement en quoi notre religion est absolument différente de celle qu'il ont connu.

    J'espère que tu te portes bien et que nous pourrons bientôt à nouveau nous revoir auprès de Titus qui ne manquera pas, lui aussi, d'être intéressé par le cas des fidèles de Corinthe;

    Qu'Aristote et Christos t'aient en leur Sainte Garde,

    Nikolos.

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MessagePosté le: Mar Sep 26, 2023 5:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Saint Arnvald : Du Très Haut

    Témoignage d’une rencontre nocturne dans les catacombes sous la grande bibliothèque pontificale de Rome entre deux saints : le Cardinal Nicolaïde et le jeune Arnvald. Texte retrouvé dans la réserve précieuse de la Bibliothèque Sainte Illinda de l’abbaye de Noirlac suite aux notes prises par le jeune moine berrichon.


    Un long couloir sombre, des flammes jaunes sorties du noir, une odeur âpre. J'ouvris fébrilement la porte.

    -Qui est ce ?

    Déclama un homme d’une voix caverneuse.

    -Ce n'est que moi le jeune Arnvald, je suis venu vous rejoindre, suivant vos conseils.

    Un corps vieilli, trapu et portant une longue barbe blanche m'accueillit, ne me laissant ni le temps de me remettre de mes fortes émotions, ni de le saluer. Nicolaïde m'interpella.

    -Par Dieu, vous voila enfin. Voila des heures que j'attend votre arrivée cher ami. Bien heureusement je n’ai guère eu le temps de me morfondre tant cette bibliothèque est riche et somptueuse.

    Sa voix prit une intensité nouvelle, presque inquiétante.

    Voyez vous, aucune abbaye dans le monde, aucun monastère, aucune cathédrale ne peut se vanter de détenir un si grand nombre d'ouvrages, regroupant les plus anciens et les plus sacrés des textes, compilant les plus fameux auteurs des temps reculés, recueillant tous les livres des saints, et sans omettre les canons et les dogmes de notre Eglise universelle. Et tout cela, pour la plus grande gloire de Dieu !

    C'est alors qu'à la lueur de la chandelle du prêtre, je pus prendre conscience du formidable spectacle qui se tint devant mes yeux. Des centaines, que dis-je, des milliers de codex, de manuscrits, de papyrus & vieux parchemins se découvraient à moi éclairés par la lumière dansante de la bougie. Même dans mes rêves les plus fous, ni même dans les descriptions de la grande bibliothèque d'Alexandrie, je n'ai pu imaginer telle merveille. D'une vigueur étonnante le vieux prêtre me prit le bras et, toujours aussi exalté, continua dans son élan.

    Alors comme cela, vous voulez savoir ? Connaître les secrets de vos ancêtres ? Et ainsi, par votre érudition, vous rapprocher de Dieu et du salut éternel ?

    Il m'inonda d'une foule de questions auxquelles j'étais bien incapable de réfléchir, tant j'étais absorbé par ces niches remplies de papyrus, par ces grandes cartes apposées aux murs, ou encore ces magnifiques iconographies d'un style qui m'était encore inconnu. Il y avait tout ici pour satisfaire ma soif de connaissance. L'Histoire du monde, les messages de Dieu, les pensées d'Aristote, la vie de Christos, tout allait enfin m'être dévoilé. Mais Nicolaïde perçut immédiatement l’immense intérêt intellectuel que je portais à ce trésor, il m’arrêta et, d’un regard noir et d’une voix menaçante, me mit en garde.

    N’oublies pas, jeune clerc, l’essence de la vie et la vérité n’appartiennent qu’au seigneur, elles ne sont pas accessible à l’Homme. Certes, Dieu a permis à l'Homme d’être doué de raison, mais elle ne se suffit pas à elle-même, au risque de faire courir l’Homme vers les chemins de la damnation éternelle. La raison n’est qu’un outil pour ta foi, elle te permettra seulement de comprendre et d’étendre ton amour envers Dieu et tes prochains. Retiens bien cela.

    Ce bref avertissement me sortit très vite de mes rêveries, je bafouillai une réponse.

    -Bien sur Nico, je… Je n’oublierai pas cet enseignement.

    -Dans ce cas, suis-moi.


    Frénétiquement, il m’emmena à vive allure dans de sombres recoins de la bibliothèque, l’odeur de manuscrits moisis s’accentua, la poussière était alors devenue reine en son royaume. Certains livres faisaient peine à voir, il n’en restait que des fragments, ou alors, ils étaient totalement décrépits. A peine eus-je le temps de m’apitoyer sur la triste fin de ces ouvrages irremplaçables, que le vieux s’exclama bruyamment, pointant son doigt vers des vieux papyrus enroulés.

    Là ! C’est eux.

    Il les prit délicatement, et, tout en parlant, se dirigea vers la table de travail la plus proche.

    Il est vrai, leur état est déplorable et je le regrette amèrement, mais la lecture est encore possible. Regarde ! Ces ouvrages datent des temps anciens, des temps du grand Aristote.

    Soudain mon excitation se fit sentir.

    -Un texte d’Aristote ?

    -Non, je ne pense pas. Cet ensemble de rouleaux de parchemin lui est postérieur, mais…

    -Que nous apprennent alors ces vieux écrits ?

    -Tempère-toi mon jeune ami, installe-toi donc et écoute-moi.


    Ma sensibilité intellectuelle était à son paroxysme, je pris donc en considération les paroles de mon vieux maître et m’assis rapidement sur une chaise en bois. Il fit de même, déplia les papyrus devant mes yeux ébahis, et posa ses verres sur son nez.

    Bon sang, mes connaissances universitaires ne me seront pas inutiles, lire le vieux grec n’est pas tâche aisée.

    Nico parla encore.

    Rédigé par un certain Grégor, cet ensemble de textes parle de la grandeur du Très-Haut en des termes très justes malgré son caractère indicible par nous pauvres mortels. Que ce beau document illumine ta foi mon ami. Rédige donc nous en une traduction résumée digne d’une étude en nos séminaires et je proposerai à la curie ton élévation à la dignité cardinalice si tu réussis dignement l’épreuve

    [quote="Pouyss"]Le Très-Haut, Divinité et Aristotélisme

    La définition la plus simple et la plus exacte d'un Aristotélicien est: "celui (ou celle) qui aime Dieu". Donc, pour comprendre ce qu'est l'Aristotélisme, il faut comprendre ce qu'est Dieu.

    Nous allons donc commencer par le plus difficile, car Dieu dépasse la compréhension humaine. Il est impossible à un esprit humain de comprendre totalement Dieu. Je vais donc juste essayer de présenter ce qu'on peut arriver à comprendre de Lui.

    Attention! Détail important de rédaction: lorsque vous écrirez quoi que ce soit à propos de Dieu, les pronoms le remplaçant ("Il", "Lui"...) ou les possessifs qui Lui sont associés ("Son", "Sa", "Ses"...) doivent obligatoirement porter une majuscule. Ceci s'applique aussi lorsque vous transcrivez Ses paroles ("Mon", "Je"...) et aux adjectifs qui le qualifient (“Infini”, “Parfait”...).

    Définition de Dieu:

    Imaginons une statue. Pour la construire, le sculpteur a besoin d’un matériau: bois, marbre... C’est ce qu’Aristote appelle sa “cause matérielle”. Avant de construire sa statue, le sculpteur en a conçu l’idée, le plan, dans son esprit. C’est ce qu’Aristote appelle sa “cause formelle”. Ensuite, l’artisan prend son marteau et son burin et sculpte le matériau pour en former la statue. C’est ce qu’Aristote appelle sa “cause efficiente”. Mais le plus important dans une statue est la raison pour laquelle le sculpteur la crée: le plaisir de la regarder. C’est ce qu’Aristote appelle sa “cause finale”.

    Maintenant, remplaçons la statue par l’univers et ce qui le compose (le monde, la vie, les humains...). Dans ce cas, le sculpteur s’appelle Dieu. Les matériaux à partir desquels Il a conçu l’univers sont la matière, l’énergie et le mouvement. Mais ces trois éléments n’ont pas toujours existé. Dieu les a conçus à partir de Lui pour pouvoir ensuite créer l’univers. En d’autres termes, le matériau brut à partir duquel Il a indirectement conçu l’univers est Lui-même. Dieu est donc la cause matérielle de l’univers.

    Mais, dans ce cas, quel matériau est Dieu? Tout ce qui existe est donc conçu à partir de Dieu Lui-même. Même nous, pauvres humains, ne sommes que d’infimes parties de Lui (ça donne le vertige, hein?). Nous faisons donc partie d’un tout (Dieu ! Vous l’aurez compris). Le matériau-Dieu est l’esprit, que l’on ne peut ni toucher, ni sentir, ni voir, ni entendre, ni goûter, sinon de manière indirecte, par ses subdivisions: la matière, l’énergie et le mouvement.

    Ensuite, Dieu, pour construire l’univers, a dû en concevoir préalablement le plan. Il est appelé “le Verbe”, car, comme le verbe est le mot qui donne tout son sens à une phrase, Il est Celui qui donne tout son sens à l’univers. Nous pouvons voir dans la Création qu’Il est parti du général (les étoiles, le monde...) pour arriver au particulier (les créatures, les humains...). Rien de ce qui existe n’a été prévu par Lui. Mais attention ! Cela ne veut pas dire qu’Il veut le mal, par exemple, mais qu’Il a su dès le commencement que celui-ci existerait, et qu’il s’inscrirait dans Ses plans. Dieu est donc la cause formelle de l’univers.

    Ensuite, Dieu créa l’univers. Pour ce faire, Il n’a pas eu besoin de marteau ni de burin, comme le sculpteur, ni même de main. Etant l’Esprit Pur et Parfait, et construisant l’univers à partir de Lui, Il n’a pas besoin d’agir pour construire Son oeuvre. Etant la Pensée Absolue, il Lui suffit de vouloir que quelque chose soit pour que ce “quelque chose” existe.

    De même, Il lui suffit de penser que quelque chose n’existe plus pour que ce “quelque chose” disparaisse à jamais. Ainsi, rien ne Lui est impossible. Cela s’explique parce que rien ne peut s’opposer à Lui, car tout fait partie de Lui. En raisonnant par l’absurde, on peut dire que le seul et unique être capable de l’empêcher d’agir, c’est Lui-même. Dieu est donc la cause efficiente de l’univers.

    Enfin, Dieu, en concevant l’univers lui a donné un but. Nous ne sommes que de pauvres humains et ne pouvons nous permettre de dire quelles sont les intentions d’un être si supérieur à nous, d’autant que nous n’en sommes que des minuscules composants. Comment une goutte d’eau peut-elle comprendre ce qu’est la mer? Mais nous pouvons cependant affirmer ce qui suit:

    Dieu est plus que l'univers; l'univers n'est qu'une partie de Lui. Il peut exister sans l’univers, mais l’univers ne peut exister sans Lui. Ainsi, on peut définir Dieu, de manière simplifiée, comme étant “l’âme de l’univers”. Ainsi, avant l’univers, il y avait déjà Dieu. Après l’univers, il y aura encore Dieu. Donc, Dieu est le but et le sens profond de l’univers. Il est sa cause finale.

    Nominations de Dieu:

    Dieu est qualifié d’une infinité de termes. Dans le texte précédent, vous avez pu lire les suivants: le Verbe, l’Esprit Pur et Parfait et la Pensée Absolue (notez les majuscules). D’autres dénominations sont possibles, telles que “le Créateur”, “le Commencement et la Fin de Tout”, “l’Être Suprême”... et bien d’autres encore. Chaque dénomination doit mettre en valeur un de Ses aspects. L’appeler “le Créateur” ou “la Pensée Absolue” ne Le décrit pas de la même manière. Prenez le temps de réfléchir aux dénominations que vous allez utiliser.

    Pour plus de simplicité, une dénomination prime sur toutes les autres: le Très Haut. Utilisez-la pour nommer Dieu de manière générale, mais ne l’utilisez pas à tout bout de champ, la qualité littéraire de vos écrits s’en ressentirait.

    Caractéristiques de Dieu:

    Dieu est caractérisé par cinq notions: Il est Infini, Eternel, Omniscient, Omniprésent et Omnipotent.

    Il est infini car Il n’a pas de limite. Même si on sortait du monde, qu’on dépassait la lune, le soleil, et même les étoiles, on serait encore dans Dieu. Il est le seul être à ne pas avoir de limites, ce qui explique pourquoi il est si difficile de Le définir.

    Il est éternel car Il est au-dessus du temps et n’y est pas soumis. Il ne peut mourir et n’est jamais né, car Il a toujours existé et Il existera toujours.

    Il est omniscient, car Il sait tout. Rien n’échappe à Son savoir. Car la connaissance est la compréhension de l’univers et Il est l’univers. On peut donc dire qu’Il sait tout parce qu’Il se connaît Lui-même.

    Il est omniprésent, parce qu’Il est partout à la fois. Comme Il est infini et que tout fait partie de Lui, où que l’on aille, on se trouve dans Dieu. C’est aussi pour cela qu’Il est omniscient.

    Enfin, Il est omnipotent, car Il peut agir sur tout et partout à la fois. Comme Il est infini, omniscient et omniprésent, il n’y a pas de limites à ce qu’Il peut faire. De plus, comme tout fait partie de Lui, Il agit sur Lui à chaque fois qu’il agit sur quelque chose.

    Conclusion:

    Dieu a tout créé à partir de Lui. Tout fait partie de Lui et tout Lui doit son existence. Mais Dieu n’a pas besoin de Sa création pour exister. Il a toujours existé et existera toujours. Donc, il est absurde de penser que l’on peut vivre sans Lui, car on est tous d’infimes éléments de Dieu. Comment un foie, une jambe ou un cerveau pourraient-ils vivre sans être unis au sein d’un même corps?

    L’athéisme est donc la négation de soi-même car il est la négation de Celui dont on fait partie

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Kalixtus
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MessagePosté le: Mar Sep 26, 2023 6:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Les 10 réflexions/méditations

    C’est durant de nombreuses années que nous avons parcouru les chemins à travers le royaume de France. Lors de nos études en tant que séminariste au monastère Saint-Benoît en Normandie où nous vécûmes toute notre jeunesse, nous sommes tombé sur plusieurs manuscrits vieux d’environs un siècle. Ceux-ci racontaient la vie d’un homme, un certain Barnabé qui avait arpenté le royaume des Lys afin d’y prêcher une parole particulière, mais tellement chargé de sens.

    Le moine Pierre-Marie, décédé quarte-vingt-neuf ans plus tôt au monastère où nous vivions, avait suivit ce personnage hors normes durant une partie de son périple. Il avait pris soins de mettre par écrit toutes les pérégrinations du jeune prêcheur, et le reste, il se l’était fait envoyer par Barnabé lui-même.

    Tout n’était que brouillons, et nous eûmes le plaisir de découvrir au milieu de ces documents quelques lettres de « l’ami des malheureux ». C’est alors que nous décidâmes de continuer l’œuvre de Pierre-Marie. A partir des nombreux fragments du moine, nous avons pris soin de retracer le parcours de Barnabé. Son histoire réécrite, nous nous mirent en chemin, non point pour vérifier les dires du cistercien, mais pour ressentire les émotions du prêcheur pèlerin. Jour après jours, village après village, nous nous émerveillâmes de retrouver le chemin et les différents lieux qu’avait décrit le moine et Barnabé.

    Ebloui, et ressentant ce qu’il avait vécu, nous prîmes la liberté de compléter les fragments de Pierre-Marie. Ô, bien sur, nous n’en changeâmes point le sens ni la nature, mais nous y apportâmes cette touche qui rendit le texte si vivant, que même nous, nous nous sommes émus en le relisant au détour d’un arbre au bord du chemin, ce genre d’arbre qui trône en pleine campagne, calme, au milieu des champs, qui dispense si agréablement de son houppier quelque ombre et fraîcheur qui soit si utile par temps de grand beau, et qui comme naturellement, nous aide à trouver la présence de Dieu…

    Nous appréciâmes ce périple qui prenait petit à petit le goût d’un pèlerinage. Et lorsque nous revînmes au monastère Saint-Benoît, nous décidâmes d’appeler ce recueil « Les méditations de Barnabé, ou l’Odyssée du prêcheur-pélerin des malheureux ». Un jour peut-être, quand nous aurons le temps de terminer ce que nous avons entreprit, nous chercherons à faire de cet homme un bienheureux, sinon un saint : celui des pèlerins…


    Aaron de Nagan, évêque de Lisieux
    Le VI février de l’an de grâce MCDLIV de notre Seigneur.


    Citation:

      Première Méditation

      Lors d'un pélerinage à travers la France, Barnabé s'arrêta un jour dans un petit village en campagne Bourguignone. Arrivé sur la place il invita les habitants de la bourgade à se rapprocher de lui :

      « Venez chers amis, venez ! »
      Les gens commencèrent à s'approcher et à s'agglutiner autour de lui. Avant de commencer son prêches, il tint bien haut une pièce d'un écu d’or. Alors il demanda :
      « Qui aimeraient avoir cet écu ? »
      Les mains commencèrent alors à se lever. Il dit :
      « Je vais donner cet écu à l'un d'entre vous, mais avant laisser moi faire quelque chose ».
      Il mordit et cracha sur la pièce. Ensuite, il demanda :
      « Est-ce que quelqu’un veut toujours cet écu ? »
      Les mains restèrent levées.
      « Très bien, mais la désirerez-vous toujours si je fais ceci ? »
      Il jeta alors l’écu paterre sauta à pieds joints dessus, l'écrasants autant que possible, le recouvrant de poussière, de terre et de crotin de cheval. Il demanda :
      « Qui veut encore cet écu ? »
      Évidemment, les mains continuèrent de se lever, malgré l’aspect et l'odeur que pouvait maintenant avoir cet écu traîné sur le sol.
      « Mais amis, vous venez d'apprendre une leçon... Peu importe ce que je fais avec cet écu, vous le voulez toujours parce que sa valeur n'a pas changé, il vaut toujours 1 écu. »
      « Alors pensez à vous, aux autres, à votre vie, à leurs vies. Plusieurs fois dans votre existence vous serez froissés, rejetés, souillés par des gens par des événements. Vous aurez l'impression que vous ne valez plus rien mais en réalité votre valeur n'aura pas changé aux yeux des gens qui vous aiment ! »
      « La valeur d'une personne ne tient pas à ce que l'on a fait pas, vous pourrez toujours recommencer et atteindre vos objectifs car votre valeur intrinsèque est toujours intacte ».




    Citation:

      Seconde Méditation

      C’était un jour particulièrement ensoleillé. Barnabé marchait sur les routes depuis deux jour. Il arriva à Niort, et sentit l’atmosphère joyeuse. La place et les rues du village fourmillaient de monde, c’était la kermesse ! Une course, opposant tous les hommes forts du village, venait de se terminer, et le vainqueur était plébiscité et adulé par la foule. Les vaincus le portait sur leurs épaules sans amertume aucune. Barnabé fut littéralement happé et entraîné par la foule dans les farandoles qui se mettaient à tourner autour de la place. Quelques heures plus tard, en fin d’après-midi, quand les esprits se sont un peu calmés, Barnabé pris la parole, comme il le fit tant d’autres fois.

      Mes amis, je dois dire que cette journée sera inoubliable pour moi, vous ne me connaissiez pas, pourtant, vous m’avez invité à partager votre joie, comme si j’avais toujours habité votre village, mais laissez moi, maintenant, vous conter une histoire :

      Il était une fois une course de jeunes orphelins, dans un village, dans le sud du royaume.
      L'objectif était d'arriver en haut d'une haute colline.
      Beaucoup de gens se rassemblèrent pour les voir et les soutenir.
      La course commença.
      En fait, les gens ne croyaient pas possible que des orphelins, amaigris et chétifs, puissent atteindre la cime, et toutes les interventions que l'on entendait étaient de ce genre :
      "Quelle peine, ils n'y arriveront jamais !"

      Les enfants commencèrent à se résigner, sauf un qui continua de grimper.
      Et les gens continuaient :
      "Quelle peine, ils n'y arriveront jamais !"
      Et les enfants s'avouèrent vaincus, sauf un, toujours le même, qui continuait à insister.

      A la fin, tous se désistèrent, sauf un, qui, seul et avec un énorme effort, rejoignit le haut de la colline. La foule et les autres orphelins voulurent savoir comment il avait fait.
      Un homme s'approcha pour le lui demander, et découvrit… …que l’enfant était sourd !

      Barnabé s’arrêta et regarda son public rassemblé autour de lui. Certains, intrigués par ce prêche, s’étaient approchés, puis assis autour de l’orateur à la lueur des lampions. Il reprit :

      Moralité, n'écoutez pas les personnes qui ont la mauvaise habitude d'être négatives, car elles volent les meilleurs espoirs de votre cœur !
      Rappelez-vous toujours le pouvoir qu'ont les mots que vous entendez ou que vous dites.
      Soyez toujours positifs !
      Soyez toujours sourd quand quelqu'un vous dit que vous ne pouvez pas réaliser vos rêves.

      Il laissa la foule pensive, referma son baluchon, et emporta les quelques fruits que les villageois lui avaient donné.




    Citation:

      Troisième Méditation

      Lors d’un de ses voyage, Barnabé s’arreta dans un petit village champenois, tout près d’Argonne. Il n’y avait pas d’église, juste une petite chapelle dans la rue principale. Barnabé s’agenouilla devant et pria plusieurs heures. Les habitants curieux s’approchèrent et l’invitèrent à boire un verre à la taverne du village. Barnabé accepta, et les conversations allèrent bon train jusqu’en début de soirée quand il décida de s’adresser aux villageois juste avant de les quitter.
      S’adressant à eux, il posa un bocal à large ouverture sur la table devant lui.
      Ensuite il sortit une douzaine de pierres grosses comme le poing et les plaça soigneusement, une par une, dans le bocal.
      Quand celui-ci fut rempli jusqu’au bord, il demanda :


      « Ce bocal est il plein ? »
      Tout le groupe répondit :
      « Oui ! »
      « Vraiment ? »
      Il sortit de sous la table un seau de gravier qu’il versa dans le bocal.
      Il secoua ce dernier, et les graviers tombèrent dans les interstices entre les pierres. Souriant, il demanda au groupe :

      « Et maintenant, ce bocal est il plein ? »
      « Probablement pas » dit quelqu’un.
      Il sortit alors un seau de sable et le versa dans les espaces laissés par les pierres et le gravier.
      Et de nouveau, il demanda :

      « Ce bocal est il plein ? »
      « Non, dit en coeur le groupe de villageois. »
      « Bien ! » dit il à nouveau en sortant une carafe d’eau.
      Quand il eut versé de l’eau jusqu’au bord, il regarda le groupe et demanda :
      « A quoi sert cette démonstration ? »
      L’aubergiste leva le doigt et dit d’une voix forte et rugeuse :
      « Cela signifie qu’aussi bien rempli soit notre journée, si on travaille dur, on peut toujours en faire un peu plus »
      « Non, la vérité qu’illustre cette histoire c’est que si vous ne mettez pas les grosses pierres d’abord, vous ne pourrez pas les mettre du tout. Si le sable est mis en premier, il n’y aura de place pour rien d’autre. Quelles sont les grosses pierres de votre vie ? Le projet que vous voulez réaliser ? Du temps passé avec ceux que vous aimez ? Votre travail ? Vos écus ? Une cause ? Accompagner d’autres gens ?
      Demandez vous quelles sont les grosses pierres de votre vie de paysan et de famille puis remplissez le bocal. Rappelez vous que si vous ne mettez pas ces grosses pierres en premier, elles ne tiendront pas du tout.

      Barnabé salua alors les villageois et repartit sur les routes du royaume vers de nouveaux villages.




    Citation:

      Quatrième Méditation

      Marchant sur les chemins entre Autun et Chalon, en Bourgogne, Barnabé aperçu dans un verger deux enfants qui se battaient. Il observa la scène, puis décida de descendre du chemin pour les rejoindre. L’un semblait plus fort que l’autre, et l’autre semblait se laisser faire, par peur, par crainte. Barnabé les sépara et les invita à s’expliquer. Il apparut qu’ils étaient de bons amis, mais qu’une bêtise les avaient fâchés, ou en tout cas, en avait fâché l’un des deux. Devant l’autorité du plus fort sur le craintif, Barnabé décida de leur raconter une histoire pour apaiser l’animosité régnante.

      Il était une fois un garçon avec un mauvais caractère. Son père lui donna un pot rempli de clous et lui dit d’en planter un dans la barrière du jardin chaque fois qu’il perdrait patience et se disputerait avec quelqu’un. Le premier jour il en planta 17 dans la barrière.
      Les semaines suivantes, il apprit à se contrôler, et le nombre de clous plantés dans la barrière diminua jour après jour : il avait découvert que c’était plus facile de se contrôler que de planter des clous.

      Finalement, arriva un jour où le garçon ne planta plus aucun clou dans la barrière. Alors il alla voir son père et il lui dit que pour ce jour il n’avait planté aucun clou. Son père lui dit alors d’enlever un clou dans la barrière pour chaque jour où il n’aurait pas perdu patience.
      Les jours passèrent et finalement le garçon put dire à son père qu’il avait enlevé tous les clous de la barrière.

      Le père conduisit son fils devant la barrière et lui dit :
      "Mon fils, tu t’es bien comporté mais regarde tous les trous qu’il y a dans la barrière. Elle ne sera jamais comme avant. Quand tu te disputes avec quelqu’un et que tu lui dis quelque chose de blessant, tu lui laisses une blessure comme celle là. Tu peux planter un couteau dans un homme et après le lui retirer, mais il restera toujours une blessure. Peu importe combien de fois tu t’excuseras, la blessure restera ; et une blessure verbale fait aussi mal qu’une blessure physique. Les amis sont des bijoux rares, ils te font sourire et t’encouragent. Ils sont prêts à t’écouter quand tu en as besoin, ils te soutiennent et t’ouvrent leur cœur."

      Le bagarreur se mit à pleurer, et celui avec qui il venait de se battre le pris dans ses bras pour le réconforter. Barnabé leur pris la main et les raccompagna jusqu’au village. L’amitié venait de triompher, encore une fois…




    Citation:

      Cinquième Méditation

      Après être passé par Bayeux, Barnabé continua à marcher jusqu’au soir tombé, et s’arrêta dans une auberge pour y passer la nuit. Il médita longuement, avant de s’endormir, sur ce qu’il avait vécu ce jour à Bayeux lors des noces d’un jeune couple. L’époux, issu d’une bonne famille avait épousé par amour une fille de fermier. Cependant, son éducation avait rendu son cœur plus dur qu’il n’aurait dû l’être : il traitait sa nouvelle épouse comme une moins-que-rien, et lui faisait sans cesse remarquer, par son attitude, que l’argent ne venait pas de sa famille, mais bien de la sienne. Pourtant, il l’aimait vraiment, mais ne savait le montrer. Barnabé ne trouvait pas le sommeil. Il se releva et se mit à écrit une lettre, une lettre pour cet homme :

      Cher ami,

      Il fait nuit, pourtant je suis debout. Je tenais à vous écrire ces quelques mots suite à votre mariage auquel j’ai assisté à Bayeux car il m’a semblé que vous ignoriez certains préceptes qui découlent de l’union sacrée réalisée devant Dieu et les hommes.

      Le mariage n'est pas l'effet du hasard ou un produit de l'évolution de forces naturelles inconscientes: c'est une sage institution du Créateur pour réaliser dans l'humanité son dessein d'amour. Par le moyen de la donation personnelle réciproque, qui leur est propre et exclusive, les époux tendent à la communion de leurs êtres en vue d'un mutuel perfectionnement personnel pour collaborer avec Dieu à la génération et à l'éducation de nouvelles vies.

      Dans cette lumière apparaissent clairement les notes et les exigences caractéristiques de l'amour conjugal, dont il est souverainement important d'avoir une idée exacte.
      C'est avant tout un amour pleinement humain, c'est-à-dire à la fois sensible et spirituel. Ce n'est donc pas un simple transport d'instinct et de sentiment, mais aussi et surtout un acte de la volonté libre, destiné à se maintenir et à grandir à travers les joies et les douleurs de la vie quotidienne, de sorte que les époux deviennent un seul cœur et une seule âme et atteignent ensemble leur perfection humaine.

      C'est ensuite un amour total, c'est-à-dire une forme toute spéciale d'amitié personnelle, par laquelle les époux partagent généreusement toutes choses, sans réserves indues ni calculs égoïstes. Qui aime vraiment son conjoint ne l'aime pas seulement pour ce qu'il reçoit de lui, mais pour lui-même, heureux de pouvoir l'enrichir du don de soi.

      C'est encore un amour fidèle et exclusif jusqu'à la mort. C'est bien ainsi, en effet, que le conçoivent l'époux et l'épouse le jour où ils assument librement et en pleine conscience l'engagement du lien matrimonial. Fidélité qui peut parfois être difficile, mais qui est toujours possible et toujours noble et méritoire, nul ne peut le nier. L'exemple de tant d'époux à travers les siècles prouve non seulement qu'elle est conforme à la nature du mariage, mais encore qu'elle est source de bonheur profond et durable.

      C'est enfin un amour fécond, qui ne s'épuise pas dans la communion entre époux, mais qui est destiné à se continuer en suscitant de nouvelles vies. " Le mariage et l'amour conjugal sont ordonnés par leur nature à la procréation et à l'éducation des enfants. De fait, les enfants sont le don le plus excellent du
      mariage et ils contribuent grandement au bien des parents eux-mêmes.

      Barnabé

      Il posa sa plume, plia la lettre et se coucha. L’aube pointait à l’horizon, le coq chanta…



    Citation:

      Sixième Méditation

      Barnabé, toujours sur le chemin, ne savait plus où il était. Il était rare qu’il se perde, mais aujourd’hui, son sixième sens semblais l’avoir trompé. Il continua son chemin, jusqu'à ce qu’il arriva à Aurillac, en Auvergne. Le village était assez animé, c’était le marché. Barnabé en profita pour faire quelques provisions, puis alla méditer quelques instant près d’une petite chapelle au coin de la place, un peu reculé de toute cette agitation. La chapelle était dédiée à Saint François, et une demi-douzaine de personnes se recueillaient en ce moment. Barnabé fut étonné et questionna une vielle dame. Il appris ainsi qu’aujourd’hui, c’était la fête du saint. Il profita de cette petite assemblée pour entamer un prêche.

      Mes amis, J’ai été fort étonné en arrivant en votre village de l’honnêteté des villageois. En effet, j’ai acheté tout à l’heure quelques miches de pain, et m’étant trompé dans ma monnaie, le boulanger m’a gentiment fait remarquer que je lui avais donné bien trop. Ensuite, chez le maraîcher, un aveugle achetait des légumes, et là non plus, pas de vol ou de tromperie, pas d’un seul dixième de denier. Croyez-bien que cela est devenu rare l’honnêteté ! Mais laissez moi vous compter une histoire, cela c’est sans doute passé à Aurillac il y a bien longtemps…

      Un jour, un bûcheron était occupé à couper une branche qui s'élevait au-dessus de la rivière. Soudain la hache lui échappa des mains et tomba dans la rivière. L'homme pleura si amèrement que Dieu lui apparût et lui demanda la raison de son désespoir.
      Le bûcheron lui expliqua alors que sa hache était tombée dans la rivière et qu'étant fort pauvre, il n'avait pas les moyens de s'en acheter une autre. A sa grande surprise, il vit Dieu plonger dans la rivière et remonter une hache d'or à la main :
      - Est-ce là ta hache, lui demanda-t-il ?
      Le bûcheron lui répondit : "Non".
      Aussitôt Dieu retourna dans l'eau et revint cette fois avec une hache en argent :
      - Est-ce là ta hache, lui demanda-t-il à nouveau ?
      A nouveau le bûcheron lui dit : "Non".
      A la troisième tentative, Dieu revint avec une hache en fer, et lui demanda à nouveau :
      - Est-ce là ta hache ?
      - Oui, lui répondit cette fois le bûcheron.
      Dieu, touché par l'honnêteté de l'homme, lui donna les trois haches et le bûcheron rentra tout heureux à la maison, contant d’avoir rencontré Dieu, d’avoir été honnête et d’avoir gagner 2 haches.

      Ainsi, votre honnêteté vous ferra plus riche que vous n’êtes. Pas en espèce sonnante et trébuchante, mais en amour, en amitié, en vertu, car l’honnêteté est la base de la vie en société. Le mensonge est la pire des choses, se mentire à soi même ou mentire aux autres peut détruire non seulement une vie, mais aussi un ami, un époux… Dieu reconnaîtra parmi vous les plus vertueux et leur ouvrira grand les portes du Soleil.

      Barnabé fit une génuflexion devant la petite chapelle, les yeux des habitants rivés sur lui, médusés par ses paroles, puis il repartit, comme il était venu…



    Citation:

      Septième Méditation

      Se promenant entre Saintes et La Rochelle, Barnabé rencontra un homme, sur le bord du chemin, assit sur un tronc couché sur le sol, il pleurait. Barnabé s’arrêta et s’assit à côté de lui. L’homme ne se fit pas prier, à peine assit, il raconta tous ses malheurs à Barnabé, il avait vraiment besoin de parler. Sa femme était partie, sa récolte avait été miséreuse, deux de ses quatre vaches étaient mortes, ses amis lui avaient tourné le dos, bref, ces derniers temps n'avaient pas été rose pour cet homme. Alors Barnabé lui raconta cette histoire :

      Un jour, l’âne d’un fermier tomba dans un puits.
      L’animal gémit pitoyablement pendant des heures et le fermier se demandait bien ce qu’il allait faire. Finalement, il se rappela que l’animal était vieux et que, de toutes façons, le puits devait disparaître. Il en conclut donc qu'il n’était pas rentable de tenter de récupérer l’âne.

      Il appela tous ses voisins et leur demanda de venir l’aider. Chacun saisit une pelle et ils commencèrent à combler le puits. Au début, l’âne, réalisant ce qui se produisait, se mit à crier terriblement. Puis, à la stupéfaction de tout le monde, il se tût.

      Quelques pelletées plus tard, poussé par la curiosité, le fermier regarda finalement dans le fond du puits et fut étonné...

      A chaque pelletée de terre qui tombait sur lui, l’âne réagissait aussitôt : il se secouait pour enlever la terre de son dos et piétinait ensuite le sol sous ses sabots. Pendant que les voisins du fermier continuaient à jeter de la terre sur l’animal, il se secouait et montait toujours plus haut. Bientôt, tous furent stupéfaits de voir l’âne sortir du puits et se mettre à trotter !

      La vie va essayer de vous engloutir sous toutes sortes d’ordures et de décombres. Pour se sortir du trou ? Se secouer pour avancer ; chacun de nos ennuis est une pierre qui permet de progresser. Nous pouvons sortir des puits les plus profonds en n’arrêtant jamais de nous battre.

      Barnabé se releva, pris l’homme par l’épaule, pris la corde attachée aux deux vaches du fermier, et ramena tout le petit monde à Saintes…




    Citation:

      Huitième Méditation

      En fin de matinée, Barnabé arriva à Pontarlier où une fête en l’honneur de l’élection du maire se déroulait. C’était le maire lui-même qui avait convié le village à un banquet. Arrivé devant la maison du village, Barnabé fut invité à participer au repas. Il entra dans la salle, mais ce n’était pas sans remarquer les vagabonds, vêtu de haillons qui erraient dans les rues alors que tout le monde s’amusaient à la petite fête. Dans la salle, ce n’était que joie et bonheur, le maire avait été élu à une écrasante majorité, et même les adversaires étaient présents, c’était une ambiance bonne enfant. Il y avait même deux riches marchands étrangers, Paul Esidor et Juda d’Izcarie, conviés à la table. A la fin du repas, Barnabé se leva, et pris la parole. Il félicita le nouveau maire, et demanda s’il pouvait raconter une petite histoire. Tous les convives acceptèrent avec joie, ce n’était qu’un divertissement de plus…. Il commença :

      Un roi ayant entendu parler d’un Sage dont l’enseignement était réputé dans la région, l’invita à un banquet qui durait plusieurs jours. La veille de l’invitation, le grand maître se présenta au palais dans l’habit de mendiant qu’il portait parmi ces disciples. Personne ne fit attention à lui. Il entra, mais n’eut pas même le temps d’arriver à la salle à manger : les pages du Roi, voyant ce mendiant souiller de sa présence le sol royal, le menèrent vers les cuisines ou on lui offrit quelques restes presque avariés. Le Sage ne dit rien et s’en alla comme il était venu.

      Le lendemain, il revint chez le Roi, cette fois-ci vêtu de son plus bel habit : on lui réserva une place d’honneur au milieu des convives de haut rang.

      Mais dès que les pages apportèrent les plats, la réaction du Sage surpris tout le monde : il prit la nourriture dans ses mains et en fit une boule qu’il mit dans ses poches.

      Le Roi choisit de ne rien dire mais alors qu’on apportait le dernier plat, le grand maître plongea la main à l’intérieur et en retira une pleine poignée de ragoût qu’il répandit sur son manteau en disant :

      « Tiens, c’est pour toi ».
      Le Roi, n’y tenant plus lui lança :
      « Serais-tu devenu fou, toi que l’on dit si sage ? »
      Apres un long silence le maître répondit :
      « Je me suis présenté chez toi hier dans mon habit de mendiant et l’on ma donné les restes
      comme à si j’étais un chien. Aujourd’hui, j’arrive richement vêtu et on m’honore. C’est donc mon manteau que l’on invite, il est normal que ce soit lui qui se nourrisse. »

      Les convives de Pontarlier restèrent interloqués. Quelle drôle d’histoire pour un jour de fête ! Le maire resta bouche bée. Alors, Barnabé repris…

      Vous vous demandez sans doute où je veux en venir ! Vous n’avez qu’à sortir dans la rue, et vous comprendrez mon histoire. De simples vagabonds, n’ayant pas le droit de vote n’ont pas été convié à cette fête villageoise, pourquoi ? Pourtant, deux riches marchands, à qui je ne reproche rien bien sûr, l’ont été, pourquoi ?

      Barnabé fini son verre, ouvrit son baluchon, vida le panier de pain qui se trouvait devant lui, toujours sous les regards médusés et le silence des convives, le referma, sorti, et jusqu’à la sortie du village les donna au passants…



    Citation:

      Neuvième Méditation

      C’était un beau jour d’été, ou de printemps,…qu’importe de toute façon. Barnabé, pour ne pas changer, était encore sur les chemins, parcourant la France. Il devait être entre Saumur et Angers, très belle région d’ailleurs sur laquelle il a beaucoup écrit. Le long du chemin, il y avait des fermettes entourées de vergers et de champs, juste avant d’arrivée en vue de la ville. Devant l’une d’elle, sur un banc, assise, une femme pleurait dans les bras de son mari. Barnabé, ému par cette scène, s’approcha et réconforta le couple en lui demandant ce qu’il lui arrivait. Leur fille, à peine âgée de seize ans était partie durant la nuit avec un jeune garçon dont elle était passionnément amoureuse. Les parents trouvaient ce comportement inconsidéré à son âge, avec un homme, ou plutôt un garçon à peine âgé d’un an de plus, perdu dans la campagne angevine. Alors, pour les réconforter, Barnabé pensa à une histoire un peu hors normes et formidable, car tellement révélatrice… Il commença :

      Un beau jour de printemps, la Folie décida d'inviter ses amis pour prendre un verre chez elle. Tous les invités y allèrent. Après le goûter, la Folie proposa :
      - On joue à cache-cache ?
      - Cache-cache ? Qu'est-ce que c'est ? demanda la Curiosité.
      - Cache-cache est un jeu. Je compte jusqu'à cent et vous vous cachez. Quand j'ai fini de compter, je cherche, et le premier que je trouve sera le prochain à compter.
      Tous acceptèrent, sauf la Peur et la Paresse.
      La Folie commença à compter : 1, 2, 3...

      L'Empressement se cacha le premier, n'importe où. La Timidité, timide comme toujours, se cacha dans une touffe d'arbre. La Joie courut au milieu du jardin. La Tristesse commença à pleurer, car elle ne trouvait pas d'endroit approprié pour se cacher. L'Envie accompagna le Triomphe et se cacha près de lui derrière un rocher.
      La Folie continuait de compter tandis que ses amis se cachaient. Le Désespoir était désespéré en voyant que la Folie en était déjà à 99...
      - CENT ! cria la Folie. Je vais commencer à chercher...

      La première à être trouvée fut la Curiosité, car elle n'avait pu s'empêcher de sortir de sa cachette pour voir qui serait le premier découvert. En regardant sur le côté, la Folie vit le Doute au-dessus d'une clôture ne sachant pas de quel côté il serait le mieux caché. Et ainsi de suite, elle découvrit la Joie, la Tristesse, la Timidité... Quand ils furent tous réunis, la Curiosité demanda :
      - Où est l'Amour ?

      Personne ne l'avait vu. La Folie commença à le chercher. Elle chercha au-dessus d'une montagne, dans les rivières au pied des rochers. Mais elle ne trouvait pas l'Amour. Cherchant de tous côtés, la Folie vit un rosier, prit un bout de bois et commença à chercher parmi les branches lorsqu'elle entendit soudain un cri. C'était l'Amour, qui hurlait parce que les épines lui avaient crevés les yeux. La Folie ne sachant pas quoi faire, elle s'excusa, implora l'Amour pour avoir son pardon et alla jusqu'à lui promettre de le suivre pour toujours. Et l'Amour accepta.

      Aujourd'hui encore, l'Amour est aveugle et la Folie l'accompagne toujours...

      Un large sourit s’afficha sur le visage de la mère. Le père se mit à rire aux éclats. Ils rentrèrent tous trois dans la maison, et Barnabé fut invité à dîner.



    Citation:

      Dixième Méditation

      Une mère était désespérée, son unique enfant était atteint d’une tuberculose et l’arrivée de la mort n’était qu’une question de jours. Barnabé qui faisait le tour d’un hospice en Berry remarqua cette femme et son enfant. Il s’approcha de la mère et s’assit à côté d’elle. Il pris la main du gamin, puis s’adressant à la mère il lui dit :

      Connaissez-vous l’histoire de deux hommes, tous deux sérieusement malades, qui occupaient la même chambre d’un petit hôpital reimois ?

      Elle fit signe de la tête négativement. Alors, Il repris…

      Un des deux hommes pouvait s'asseoir dans son lit pendant une heure chaque après-midi afin de dégager ses poumons. Son lit était à côté de la seule fenêtre de la chambre. L'autre homme devait passer ses journées couché sur son dos. Les hommes parlaient pendant des heures. Ils parlaient de leurs épouses, de leurs familles, leurs maisons, leurs métiers, leur participation dans le service militaire, ...

      Et chaque après-midi, quand l'homme dans le lit près de la fenêtre pouvait s'asseoir, il passait ce temps à décrire à son compagnon de chambre tout ce qu'il pouvait voir dehors. L'homme dans l'autre lit commença à vivre pour ces périodes d'une heure où son monde était élargi et égayé par toutes les activités et les couleurs du monde extérieur.

      De la chambre, la vue donnait sur un parc avec un bel étang. Les canards et les cygnes jouaient sur l'eau tandis que les enfants faisaient naviguer leurs bateaux modèles réduits. Les jeunes amoureux marchaient bras-dessus bras-dessous parmi des fleurs de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. De grands arbres décoraient le paysage et on pouvait voir la ville au plus loin.
      Pendant que l'homme près de la fenêtre décrivait tout ceci dans le détail, l'homme de l'autre côté de la chambre fermait ses yeux et imaginait les scènes pittoresques. Ainsi, lors d'un bel après-midi, l'homme près de la fenêtre décrivit une parade qui passait par là. Bien que l'autre homme ne pouvait pas entendre la musique des troubadours, il pouvait la voir avec l’œil de son imagination tellement son compagnon l'avait dépeint.

      Les jours et les semaines passèrent. Un matin, une soignante est arrivée pour apporter l'eau pour leurs bains et trouva le corps sans vie de l'homme près de la fenêtre, qui était mort paisiblement dans son sommeil. Elle fut attristée et appela le fossoyeur pour prendre son corps.

      Dès qu'il sentit que le temps était approprié, l'autre homme demanda s'il pouvait être déplacé à côté de la fenêtre. Le soignante était heureuse de le transférer et après s'être assurée qu'il était confortablement installé, elle le laissa seul. Lentement, péniblement, il se hissa vers le haut, sur un coude, pour jeter son premier coup d’œil dehors depuis des semaines. Enfin il aurait la joie de voir par lui-même. Il s'étira pour se tourner lentement vers la fenêtre. Tout ce qu'il vit fut un mur !

      L'homme demanda à la soignante pourquoi son compagnon de chambre décédé avait décrit de si merveilleuses choses. L'infirmière répondit que l'homme était aveugle et ne pouvait même pas voir le mur. Elle dit : "Peut-être a-t-il voulu vous encourager".

      Il s’arrêta et regarda la mère, attentive. Puis il repris :

      Il y a un bonheur énorme à rendre les autres heureux, en dépit de nos propres situations. La peine partagée est la moitié de la douleur, mais le bonheur, une fois partagé, est doublé. Si vous voulez aider votre enfant, ne vous apitoyez pas sur sont sort, tout le monde le connaît. Vivez les derniers moments de sa vie avec lui, à ses côtés, mais pas dans le chagrin. Aujourd'hui est un cadeau, c'est pourquoi il s'appelle le présent.

      Barnabé se leva, fit une petite croix sur le front de l’enfant, et embrassa la mère sur les deux joues. Il passa près des autres malades, puis s’en alla vers d’autres lieux. La mère tenta de suivre ses conseils. Deux jours plus tard, l’enfant rouvrit les yeux, le neuvième jour, il aidait sa mère aux champs… Un miracle ? Peut-être ! Laissons la réponse à Dieu…



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MessagePosté le: Mar Sep 26, 2023 6:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    La onzième méditation

    Par une rude soirée d'hiver orageuse et ventée, je décidais de rester prier dans la maison du Très Haut au cas où un pèlerin demanderait refuge par ce temps si terrible. Quatre bougies éclairaient l'église, je m'étais assis à une table pour un frugal repas de pain et d'eau, et je m'étais couvert d'une peau de bête pour me réchauffer. Perdu dans mes pensées, je méditais sur le parchemin de San Possidinio que j'avais traduit, je méditais sur la guerre, sur les hérétiques et les querelles entre religieux, me demandant ainsi où allait notre monde. Combien de temps Dieu pourrait-t-il encore accepter qu'il s'enfonce dans le pêché ?


    C'est alors que la porte s'ouvrit et qu'un homme entra. La lueur des bougies éclairait trop faiblement pour que je puisse distinguer celui qui venait de pénétrer en ce lieu de ferveur. Je distinguais seulement la capuche qui recouvrait son visage, le sac qu'il avait sur le dos et le bâton qu'il tenait à la main, qui m'indiquèrent son statut de pèlerin. Le saluant et l'accueillant comme il se devait, je me présentais comme Fra Angelo, c'est ainsi qu'il me répondit :


    Citation:
    "je suis Barnabé et je t'apporte un message."


    Intrigué, j'imaginais qu'un proche, peut-être mon père ou mon frère Ostillio, ou bien l'un de mes oncles, par inquiétude de ne pas me voir rentrer, m'avait envoyé l'un de ses hommes. Ainsi je lui demandais :

    Citation:
    "vous avez un message pour moi ? je vous écoute."


    Je fit signe au pèlerin de s'approcher de la table ou était posé l'eau et le pain, alors, il me rétorqua:


    Citation:
    "Le message que je te porte ne t'es pas adressé..."


    C'est avec étonnement que je dévisageais cet homme, décidément très énigmatique, qui s'approcha soudainement vers la table. Je pensais qu'il allait me demander de lui servir à boire et à manger mais il regarda les bougies, en pris une à la main et me lança :

    Citation:
    "Vois-tu cette flamme ? Elle symbolise la paix, personne n'arrive à la maintenir allumée."


    Puis, il souffla sur la flamme et la bougie s'éteignit. Il pris une seconde Bougie:

    Citation:
    "Vois-tu cette flamme ? Elle symbolise la foy, si elle n'est plus indispensable, rien ne sert de la laisser allumée."


    Puis, il souffla sur la flamme et la bougie s'éteignit. Il pris une troisième Bougie:

    Citation:
    "Vois-tu cette flamme ? Elle symbolise l'Amour, si les hommes la laissent de côté et ne comprennent pas son importance, rien ne sert de la maintenir allumée."


    Puis, il souffla sur la flamme et la bougie s'éteignit. L'homme commençait à me faire peur, j'étais sur le point de lui demander ce qu'il mijotait et lui signifier qu'il allait nous plonger dans le noir, mais aucun son ne parvint à sortir de ma bouche. Me dévisageant, il pris la quatrième et dernière Bougie et me dit:

    Citation:
    "Vois-tu cette flamme ? Elle symbolise l'espérance."


    Puis la saisissant de sa main, il ralluma les trois autres bougie avec elle. Pour conclure, le pèlerin ajouta :

    Citation:
    "Ainsi, chaque Aristotélicien incarne l'espoir, et l'espoir est ce qui maintient la paix, la foi et l'amour. Angelo, dévoile aux enfants du Très haut la onzième méditation que Barnabé t'a expliqué. Que l'espoir guide leurs âmes et brille dans leurs cœurs."


    Une éblouissante lumière m'aveugla quelques instants. Lorsque j'ouvris les yeux, l'homme avait disparu et les quatre bougies brillaient encore. Je pensais avoir divagué et rêvé mais à l'entrée de l'église se tenait Corrinna, la mairesse du village, immobile, la bouche ouverte et le regard vide. Quelques instants lui permirent de se remettre de ses émotions. Elle m'expliqua le pourquoi de sa venue si tardive, attirée par la curiosité de voir une lueur éclairer l'église, inquiète de me voir encore là à cette heure. Elle ajouta qu'à son arrivée, elle avait vu un pèlerin disparaître dans une éclatante et brève lumière.

    Écrit par Fra Angelo de Montemayor et frère Bender.R.Rodriguez

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MessagePosté le: Mar Sep 26, 2023 6:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    De la créature sans nom et de son influence sur les hommes

    "De la créature sans nom et de son influence sur les hommes" par Saint Origène


    De l'Origine de la Créature sans nom

    De toutes les créatures que Dieu créa, la créature sans nom est celle qui nous cause le plus d'interrogations.

    Rappelons nous d'abord que les créatures que Dieu a créé sont imparfaites, car seul Dieu est parfait.
    Dès lors, après la Création, chaque espèce de créatures a évolué sous l'œil bienveillant de Dieu.
    A cette époque, chaque créature se croyait la plus aimée de Dieu, car chacune de ces créatures avaient reçues un don unique de Dieu.
    Seuls les humains pensaient ne pas être aimés, car ils croyaient ne pas avoir de dons particuliers.
    Devant la détresse des humains, Dieu décida de réunir sa création pour poser à Ses créatures la question du sens de la vie.
    L'ensemble des créatures de Dieu ne sachant que répondre, restèrent sans voix.
    Seule, une créature s'approcha et prit la parole :


    La Création VI : La Question a écrit:
    Elle semblait sûre d’elle et de sa réponse. Toutes les autres espèces lui ouvrirent le passage et, bientôt, un espace se dégagea autour d’elle. Elle leva les yeux vers Dieu, mais son regard était plein de suffisance. Elle répondit: “Tu as fait les créatures animées par le besoin de se nourrir. Tu as fait les forts capables de dévorer les faibles. Sans conteste, il s’agit donc d’assurer la domination du fort sur le faible !”.

    Elle ajouta: “J’en veux pour preuve que je suis le dernier représentant de mon espèce. Seul le plus fort a survécu parmi les miens ! Si Tu me nommes “Ton enfant”, je saurai Te montrer qui, de toutes créatures, doit dominer le monde.”

    Elle attendit que Dieu la félicite pour sa réponse, mais en vain. Car Il ne lui répondit pas.


    C'est ici qu'apparait pour la première fois la créature sans nom.
    Cette espèce était, à l'origine, multiple, mais lors de la réunion, il n'en restait plus qu'une.
    Cette espèce avait dû évoluer dans un esprit de domination des créatures les plus fortes sur les créatures les plus faibles. Dès lors, pour ces créatures, seul le plus fort étant le meilleur, l'élimination des rivaux est devenu la règle, aboutissant à ce que lors de la réunion, plus qu'une seule créature de cette espèce était encore vivante.
    Ainsi, c'est à la suite de sa propre expérience, que la créature sans nom se permit d'exposer ce qu'elle pensait être le sens de la vie que Dieu avait donné à Sa Création.
    Cette créature attendait les félicitations de Dieu, car elle était sûre de détenir la vérité. Elle l'était d'autant plus, qu'étant la dernière de son espèce, elle se considérait comme la meilleure des siens et donc la meilleure de toutes les créatures de la Création.
    Ainsi, à cet instant, la Créature sans nom se croyait la créature la plus aimée de Dieu et pensait avoir réalisée les desseins du Créateur.
    Or, elle se trompait.


    De la mission de la créature sans nom


    La Création VIII : La décision a écrit:
    Dieu tourna Sa voix en direction de la créature qui avait affirmé la domination du fort sur le faible. Il lui dit : “Puisque tu es si sûre de ton choix, je te laisse l’occasion de le prouver. Tu conserveras ton esprit, mais ton corps sera fait d’ombre. Ainsi, tu vivras, seule, côtoyant les humains, jusqu’à ce que Je te délivre de ta peine. Ainsi, personne ne te verra et personne ne te nommera, car J’ai Moi-même décidé de ne pas le faire.”


    La créature sans nom avait proné la domination du fort sur le faible comme sens de la vie, or en cet instant, elle n'était pas pour autant plus mauvaise que les autres créatures, elle s'était juste fourvoyée dans un mauvais chemin.
    Dieu aurait pu alors la détruire, mais Il ne le fit pas, car Il aimait chacune de Ses crétaures, la créature sans nom incluse.
    Cependant, les propos de la crature sans nom aboutissaient à une négation de l'Amour qu'Il Pronait.
    Cette situation était l'aboutissement du libre arbitre qu'Il avait donné à l'ensemble de Ses créatures.
    Dès lors, il transforma la créature sans nom en ombre, que plus personne ne pourrait voir, mais il la laissa vivre auprès des humains, mais pas sans prise sur le monde, car bien qu'invisible, il lui laissait la possibilité de prouver sa théorie. Ainsi, la créature sans nom pourrait elle instiller dans le coeur et l'âme des créatures de la terre sa vision du sens de la vie, à savoir la domination du fort sur le faible.

    C'est pourquoi :


    Pré-Histoire I : Oanylone a écrit:
    Dieu n’intervint plus dans le monde, laissant Ses enfants vivre et prospérer. Il avait donné à la créature qu’Il n’avait pas nommée la liberté de les tenter pour qu’ils doivent avoir à choisir entre le chemin de la vertu et celui du péché.


    La non intervention de Dieu dans sa Création est pour Lui le moyen d'éprouver ses enfants, les humains, et voir, par le libre arbitre qu'il leur avait accordé, quelle voie ils choisiraient.
    Dès cet instant, la créature sans nom devint un instrument du jugement de Dieu, car ce n'est que par la tentation et son rejet que Dieu peut voir la valeur d'un homme.


    Pré-Histoire II : Le Travail a écrit:
    Le temps faisant son travail, les hommes et les femmes devinrent de plus en plus nombreux, maintenant leur amour pour Dieu et rejetant dans l’ombre La Créature Sans Nom. Celle-ci nourrissait chaque jour un peu plus son amertume et sa colère envers ce peuple tant aimé de Dieu qui lui avait pris sa place de reine de la Création. Les hommes et les femmes vivaient insouciants alors que dans l’ombre, leur ennemi préparait sa vengeance.


    Suite à la réunion, les hommes étaient devenus les seuls enfants de Dieu et donc l'espèce préférée de Dieu et pendant que cette espèce auréolé de la confiance de Dieu en elle se développait, la créature sans nom, bafouée, considérant son sort comme une grâve injustice, rumina dans l'ombre sa vengeance contre les humains qui lui avaient prit sa place, mais sans réussir à tenter les hommes pour prouver sa vision de la Création.

    Pré-Histoire III : L'Acédie a écrit:
    Dieu était satisfait. Ses enfants se sublimaient dans la place qu’Il leur avait donnée. Mais Il savait que ce beau printemps allait voir les fleurs de la vertu se faner. Car la Créature Sans Nom ruminait encore et toujours sa rage et sa colère. Tapie dans l’ombre, elle attendait le moment propice pour prouver au Très Haut que la réponse qu’avait donnée Oane n’était pas la bonne. Elle persistait dans l’erreur, niant la force de l’amour et s’entêtant à concevoir la domination du faible par le fort comme le sens de la vie.


    Les échecs répétés de la créature sans nom dans ses tentatives de prouver qu'elle avait raison ne firent que noircir plus encore son âme déjà tortueuse et elle s'enfonça alors progressivement dans les abîmes les plus profonds du mal.

    C'est alors que devant la noirceur de la créature sans nom, les humains commencèrent à entendre sa voix...


    De la quasi victoire de la créature sans nom


    Pré-Histoire IV : Les Péchés a écrit:
    Alors, l’homme et la femme se firent orgueilleux. Le fort se mit à mépriser le faible, qui ne pouvait pas se nourrir autant qu’il le souhaitait. Comme la Créature Sans Nom, ils pensaient maintenant que le rôle des forts était de dominer les faibles. Celle-ci vit donc que l’heure de sa revanche était venue. Elle se mut dans l’ombre et s’approcha alors de ceux qui étaient ainsi méprisés, car ils n’avaient plus assez pour se nourrir. Elle leur demanda: “Pourquoi vous laissez-vous faire ainsi, pourquoi ne pas renverser les rôles?”

    Et le faible se mit à envier le fort. Le fort, satisfait de sa situation, ne voyait pas le faible se demander pourquoi il était moins bien loti que lui. La Créature Sans Nom exultait de joie, car elle sentait l’heure de sa gloire arriver. Elle murmura à l’oreille du faible et attisa son envie. La colère gronda dans le coeur du faible, qui se révoltait intérieurement contre cette injustice. Elle lui demanda pourquoi il liait ce sentiment dans son esprit et ne le laissait-il pas s’exprimer?

    Alors, l’homme et la femme frappèrent leurs frères et leurs soeurs. Prenant couteau et hache en main, chacun frappa l’autre en une tempête de violence et de destruction. Ils venait d’inventer la guerre, qui atteignit son paroxysme lorsque chacun se mit à brûler la maison et à dévaster les champs de l’autre. La Créature Sans Nom vint à nouveau près de ceux qui l’écoutaient et leur dit que la violence et la haine leur permettraient dorénavant de dominer leur prochain.

    L’homme prit alors la femme et la femme prit l’homme. Le fort abusa du faible et le faible subit le fort. Tous s’unirent en une orgie bestiale de stupre et de violence. Leurs corps mêlés reflétaient les flammes des maisons qui brûlaient. La nourriture était dévorée, la boisson engloutie. Les paroles suaves encourageaient les gestes indécents. Une véritable orgie de débauche avait lieu. Et de l’amour de Dieu il ne fut plus question.


    La créature sans nom avait gagné la partie, elle était en train de prouver que Dieu avait tort avec son Amour, et que c'était elle qui avait eu raison. La loi du plus fort était bel et bien le sens de la vie.

    Devant cette situation Dieu était prêt à détruire complètement sa création déficiente, mais alors il vit que des hommes et des femmes continuaient de faire oeuvre d'Amour et ceci, malgrè les horreurs qui déferlaient sur eux.
    Alors Dieu eut pitié de ceux qui dans l'adversité n'avaient pas sombrer dans la facilité de la tentation.
    Il décida donc de détruire Oanylone, mais de permettre à ceux qui le méritaient d'être sauvés.

    La créature sans nom, au summum de sa puissance croyant la victoire définitive à portée de main, se voyait déjà revenir aux côtés de Dieu et reprendre sa place de créature préférée de Dieu.

    Mais la destruction d'Oanylone la renvoya dans l'ombre et elle sembla avoir disparu pendant longtemps.

    Dieu a donné une seconde chance à l'humanité, celle de prouver que c'est l'Amour le sens de la vie.
    Mais il a toujours laissé la créature sans nom vivante, son pouvoir intact.


    De la créature sans nom aujourd'hui et de son influence sur les hommes


    De tout cela il résulte que la créature sans nom est devenue aujourd'hui entièrement mauvaise, même si elle n'est pas le mal absolu, car cela signifierai qu'elle serait l'égale de Dieu, or elle ne reste qu'une de Ses créatures et aspire elle même à devenir sa créature préférée et pour cela elle est prête à tout pour prouver qu'elle a eu raison lors de la Réunion.

    Depuis la chute d'Oanylone, la créature sans nom essaye à nouveau d'y parvenir, c'est pourquoi elle continue sa mission tentatrice.

    Les hommes subissant les tentations de la créature sans nom possèdent le libre arbitre d'y céder ou non. Mais les hommes peuvent céder plus ou moins fortement à cette tentation.

    Ainsi, la créature sans nom pourra entrainer plus ou moins fortement un homme dans le mal, mais il restera toujours une part de Dieu en chacun de nous.

    C'est pourquoi certains se laisseront tenter par la créature sans nom, mais pour de petits péchés, un vol occasionnel, un accès de colère passager, un excès soudain de narcissisme, un comportement parfois égoiste.

    Mais d'autres se laisseront entrainer plus profondément par la créature sans nom, ils seront en permanence violents, deviendront des assassins, mais dans le même temps garderont des aspects bons.

    Car Dieu est présent en chacun de nous, il nous inspire le bien, mais la créature sans nom tente de nous en détourner, chacun, avec son libre arbitre, sera plus ou moins entrainer par elle vers le côté obscur !

    Christos, lui même, durant les 40 jours que durèrent sa traversée du désert, dû faire face à la créature sans nom et résister à sa voix tentatrice.

    Mais Christos repoussa la voix de la facilité que lui proposait la créature sans nom et il rejetta la paresse, la gourmandise, la luxure, l'orgeuil, l'envie et l'avarice

    La créature sans nom tenta alors une dernière fois d'écarter Christos de la vertu et lui exposa ce qui est pour elle le sens de la vie.


    Vita de Christos - Chapitre V a écrit:
    La créature sans nom dit : " Dieu nous a faits ses enfants car nous sommes les plus fortes de ses créatures. Parmi nous, je suis sa préférée, car je suis le plus fort de nous tous. J’ai compris que le fort devait dominer le faible, comme vous les hommes, dominez les vaches, les cochons et les moutons. Dieu nous a donné Sa création pour nous apporter les mille plaisirs du corps et de l’esprit que nous méritons. Y a-t-il un meilleur moyen de Lui rendre hommage autrement qu’en sachant apprécier les plaisirs de Sa création? "

    Mais Christos lui rétorqua : "Va-t’en, tentatrice! Ta présence parmi la création est une injure faite à Dieu. Sache que tu n’es pas Sa préférée. Il t’a reléguée dans l’ombre, car tu t’es détournée de Sa lumière. Il ne t’a laissé la parole qu’afin d’éprouver la foi des humains. "

    et il ajouta: “Dieu nous a fait ses enfants car nous sommes les seuls à savoir aimer sans rien attendre en retour. Il ne t’a pas donné ce titre, vile créature, car tu n’as pas de cœur, car ton âme est noire comme le jais. Certes, le monde, créé par Dieu, est source de mille plaisirs. Certes, c’est lui rendre hommage que de savoir les apprécier à leur juste valeur. Mais ces plaisirs doivent être dégustés et non dévorés. Seule la vertu, telle que nous l’a enseignée le prophète Aristote nous permet d’apprécier les plaisirs du monde sans tomber dans le vice et le péché.”

    Il conclut enfin: “Car le péché est la négation de la perfection divine. L’abandon total aux mille plaisirs s’accompagne du détournement de l’amour de Dieu, alors que le goût simple et mesuré de la création divine ne peut se faire que dans l’amour de son créateur. Alors va t'en!"

    Aussitôt, la créature sans nom, qui rampait à ses côtés, disparut, le laissant aux portes du désert. Il avait traversé ce pays de tentations durant quarante jours.


    Comme nous pouvons le voir, les propos fallacieux de la créature sans nom n'eurent aucun effet sur Christos qui sut lui résister.

    Car la créature sans nom n'est pas invincible, au contraire.
    Le jour où tous les hommes sauront la repousser, tout comme Christos l'a fait, alors elle disparaitra.

    L'Humanité, par le libre arbitre que Dieu lui a donné, a son avenir entre ses mains. Il revient à chaque homme de savoir résister à la créature sans nom pour éviter que celle-ci ne l'entraine vers sa destruction finale.


    Traité rédigé par Saint Origène le 10 Août 248 à Tyr.
    Traduit du Grec par Vincent Diftain en l'Abbaye Saint Origène de Flavigny sur Ozerain en l'année 1456.


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MessagePosté le: Mar Sep 26, 2023 6:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    De la prière

    La prière n’est pas d’abord un devoir, mais avant tout une participation à l’œuvre et à la volonté du Très Haut. Nous allons ici parler de la prière individuelle, la prière collective et dominicale étant plus simple à appliquer car se déroulant avec l’aide d’un clerc.

    Le lieu de la prière

    Tout Aristotélicien sait que chaque lieu est une partie de l'univers et que l'univers même est un temple de Dieu. Dès lors, en tout lieu, l'Aristotélicien pourra prier le Très Haut. Toutefois, il est nécessaire de choisir un lieu convenable.
    De par son caractère sacré, l'église est le lieu idéal pour la prière. Cependant, il est notoire que Christos, lui, priait presque partout. Nous aussi sommes donc libres pour prier là où nous le voulons ; mais nous devons garder l’esprit de la prière. « Tout Aristotélicien sait que chaque lieu est une partie de l'univers et que l'univers même est un temple de Dieu. »
    Pour sa prière, l'Aristotélicien se tournera de préférence vers le levant, en effet, c'est de là que se lève le Soleil, demeure céleste du Très Haut, des anges et des Saints.

    La préparation à la Prière

    Celui qui se dispose à prier doit se recueillir et se préparer quelque peu, pour être plus prompt, plus attentif à l’ensemble de sa prière.
    Il doit de même chasser toutes les anxiétés et tous les troubles de sa pensée, et s’efforcer de se rapprocher de la grandeur du Très-Haut.
    Songez bien qu’il est impie de se présenter au Très Haut sans attention et sans effort, avec une sorte de sans-gêne ou de désintéressement qui ne pourrait que contrarier le Très Haut.

    Comment se présenter à Dieu lors de la Prière ?

    En venant à la prière, il faut présenter pour ainsi dire l’âme avant les mains, élever l’esprit vers Dieu avant les yeux, dégager l’esprit de la terre avant de se lever pour l’offrir au Très Haut.
    L'amitié aristotélicienne doit présider son âme avant de s'adresser au Très Haut, c'est pourquoi, il faut oublier tout ressentiment des offenses qu’on croit avoir reçues, si on désire que Dieu pardonne le mal que l'on a commis.
    Personne ne pourra obtenir quoi que ce soit par la prière s'il ne prie pas avec de bonnes dispositions et une foi droite. Il ne s'agit pas de parler beaucoup; il s'agit de ne pas venir à la prière avec une âme troublée par des ressentiments. On n'imagine pas non plus que celui qui prie puisse obtenir le pardon de ses péchés s'il n'a pas d'abord pardonné de tout son cœur à son frère qui lui demande pardon.
    En premier lieu donc, celui qui se dispose à prier aura grand avantage à adopter une attitude humble qui l'aide à se mettre en présence de Dieu et qui l'aide à lui parler en comprenant qu'il est présent et l'observe, plus encore que d’habitude en cet instant privilégié. Certaines images ou certains souvenirs d'événements passés encombrent l'esprit qui se laisse envahir par eux ; ainsi il est utile de se souvenir que Dieu est là et qu'il connaît les mouvements les plus secrets de notre âme.

    De l'attitude du corps pendant la Prière

    Comme les attitudes du corps sont innombrables, celle où nous étendons les mains et levons les yeux au ciel doit être sûrement préférée à toutes les autres, pour exprimer dans le corps, l’image des dispositions de l’âme pendant la prière.
    Nous disons qu’il faut agir de la sorte, quand il n’y a pas d’obstacles. Mais les circonstances peuvent amener parfois à prier assis, par exemple quand nous avons mal aux pieds ; ou même couché à cause de la fièvre. Pour la même raison, si, par exemple, nous sommes en bateau ou que nos affaires ne nous permettent pas de nous retirer pour nous acquitter du devoir de notre prière, nous pouvons prier sans prendre aucune attitude extérieure.

    L'objet de le prière

    Il faut se garder de demander au Très Haut des choses petites et terrestres. Par là, j'entends les biens matériels, la richesse, les honneurs...

    La Prière du Pécheur

    Pour la prière à genoux, elle est nécessaire lorsque quelqu’un s’accuse devant Dieu de ses propres péchés, en Le suppliant de le guérir et de l’absoudre. Elle est le symbole de ce prosternement et de cette soumission. C’est là l’agenouillement spirituel, ainsi appelé parce que toute créature adore Dieu et se soumet humblement à Lui.


    Traduit par frère Vincent Diftain d’Embussy

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MessagePosté le: Mar Sep 26, 2023 6:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    De l'esclavagisme

    (traduit du latin par le Père Jerem51)

    Préambule
    Dans la Vita de Christos, que le dogme définit comme "miroir de la divinité" et comme l'"homme parfait", Dieu par la voix de ce dernier condamne l'esclavagisme.
    Or, celui-ci n'a jamais été défini précisément, car personne n'a pris la peine d'essayer de pénétrer le sens profond des paroles divines.
    Pourtant, ce texte est fondamental pour en donner une définition.


    Que disent les textes sacrés ?
    Citation:
    Pierre Ponce dit alors : " Comment, n’approuves-tu pas l’esclavage ? même quand il est exercé sur d’autres peuplades que la tienne ? "
    " Non, affirma Christos, la solidarité doit maintenant dépasser le simple cadre de la cité ! Nous sommes tous humains et en cela des créatures de Dieu. C’est pour cette raison que faire travailler un vagabond à la mine pour moins de dix-sept écus est une honte, même s’il vient d’une autre Cité. Et le faire suer pour moins de dix-huit écus, en le faisant tuer veau, vache, cochon, couvée, est un scandale ! " (chapitre XV)


    Comment les interpréter ?
    En effet, que voyons-nous, au-delà de la relativité des chiffres, car il n'aura échappé à personne que les salaires et les prix ne sont pas les mêmes aujourd'hui ?
    On voit que Dieu, par l'intermédiaire de Christos, pose une règle, un invariant qui se doit d'être respecté en toute circonstance:
    un vagabond qui s'emploie aux travaux de la ferme ou de l'artisanat doit, dans tous les cas, être payé au minimum à un salaire voisin de celui du mineur que tous, aussi bien dirigeants que dirigés, nous avons l'habitude d'utiliser comme référence implicite.
    S'il ne l'est pas, alors il y a esclavagisme.

    Pourquoi ce principe ne peut être remis en cause sans dommages pour Dieu
    On entend pourtant dire, ici ou là, que ce principe doit aussi être remis en cause.
    Mais que penser des gens remettant en cause directement - par des paroles ou des actes hérétiques, ou indirectement, comme ici, une des bases de l'enseignement que Christos a pour mission de nous offrir de la part Du Très-Haut?
    Le remettre en cause, c'est se rendre complice des théoriciens de l'athéisme et des doctrines hétérodoxes qui veulent séparer le temporel du spirituel au profit du temporel et qu'ils ont raison de considérer que Dieu ne leur est pas supérieur puisqu'il est capable d'erreurs et doit être corrigé comme un vulgaire mortel pris en faute.
    Pire, songeons aux conséquences terribles si on les écoutait !
    Cela voudrait dire que l'on accepte que Dieu soit faillible, qu'il puisse se tromper, et donc ... qu'il n'est pas Dieu, puisque Dieu est infaillible !
    Heureusement, il semble plus s'agir d'une méconnaissance du dogme et d'un inculture religieuse générale que d'une volonté majoritairement partagée de s'opposer à l'Eglise.
    D'ailleurs, celle-ci n'est pas exempte de reproches en cette affaire: en ne prenant pas la place qu'elle doit occuper au sein du pouvoir temporel, elle ne peut conseiller correctement et donc, laisse les Hommes s'égarer du droit chemin.


    Pourquoi ce principe ne peut-il être remis en cause sans dommages pour les Hommes
    Il y a aussi occasion de pécher gravement contre son âme si l'on ne respecte pas la Parole divine.
    Les avaricieux en profiteraient pour payer le moins cher possible leurs employés, juste pour gagner quelques écus de plus à leurs dépens et au mépris du respect de la personne humaine. Est-ce cela la façon dont ils comprennent l'amitié aristotélicienne ? La Loi du plus riche sur le plus pauvre ?
    Pire, en montrant leur incapacité à se satisfaire de ce qu'ils ont et un désir malsain d'accumuler toujours plus, ils léseraient les plus pauvres en les privant de moyens convenables d'existence. Or, Dieu a-t-il dit que les riches étaient faits pour être très riches et les pauvres très pauvres ? Il y aurait là double péché: celui de la gourmandise avec cette soif d'accumuler toujours plus aux dépens des autres ; celui contre Dieu lui-même pour lequel nous sommes tous égaux; si les salaires peuvent être variables et différenciés selon l'économie et l'expérience des citoyens, nul ne doit être sous-payé.


    Ne pas confondre aumônes et salaires
    Certes, certains pourront toujours objecter que l'Eglise elle-même offre une aumône qui est nettement esclavagiste ! et ils n'auraient pas tort si cette aumône versée par l'Eglise ne répondait à des valeurs hautement spirituelles d'entraide et d'amitié aristotéliciennes: qui travaille pour l'Eglise fait preuve d'une haute vertu de sacrifice et d'humilité en servant la Communauté des fidèles et Dieu, dans son infinie sagesse, améliore grandement la réputation de l'Homme qui travaille pour Lui ! De sorte que si l'aumône est petite en argent, la récompense spirituelle est grande ! Chose qu'aucun autre salaire temporel n'est capable de produire ! Les aumônes versées par l'Eglise sont donc d'une nature différente des salaires par la haute considération qu'elles apportent.

    Conclusion
    Aussi faut-il bien en convenir, Dieu définit l'esclavagisme comme toute pratique qui consiste à payer d'honnêtes travailleurs des champs et de l'artisanat à un salaire minimum dégradant. Non qu'il faille que tous reçoivent un salaire minimum de mineur car Dieu comprend le souci que nous avons tous de remplir nos mines! mais il faut que ce salaire soit honnête et ne soit pas trop en-dessous de celui-ci pour que le fort n'écrase pas le faible sinon nous ne serions pas meilleurs que les Humains qui obéirent à la Créature Sans Nom:

    Citation:
    Alors, l’homme et la femme se firent orgueilleux. Le fort se mit à mépriser le faible, qui ne pouvait pas se nourrir autant qu’il le souhaitait. Comme la Créature Sans Nom, ils pensaient maintenant que le rôle des forts était de dominer les faibles (La Pré-histoire, chapitre IV).


    Pire, au niveau des comtés et des duchés, nous verrions naître des guerres économiques graves où ceux qui versent de bons salaires essaieraient de vider ceux où les gens sont mal payés. Or, nous savons qu'une guerre économique peut provoquer une guerre bien plus dramatique.

    Par conséquent, j'invite chacun d'entre nous, particuliers, comme duchés ou comtés, à faire preuve de tempérance pour ne pas pratiquer une politique contre-productive qui aboutirait à la fuite d'une partie de la population des lieux où l'on verse des salaires d'esclaves à d'autres où l'on verse de bien meilleurs salaires, car c'est toute l'économie qui en pâtirait à terme:
    - mévente des produits sauf à des prix bradés, d'où une baisse des revenus des producteurs
    - baisse des salaires, souvent plus forte que les prix, qui ruine le pouvoir d'achat et contribue au marasme de l'économie.

    Dès lors, tout particulier, tout comté ou duché qui tend à donc se rapprocher des recommandations de Dieu, agit dans un sens aristotélicien et doit être encouragé dans ses progrès; les autres devront être fustigés.


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MessagePosté le: Mar Sep 26, 2023 6:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Lettre de direction à Athénaïs

    Grégoire de Naziance, jeune prêtre, adresse ses recommandations à Athénaïs. Nous trouvons dans ce texte la trace de la grande expérience de la vie d'un clerc érudit qui a étudié et voyagé. Il recommande ainsi la vertu en adoptant une attitude médiane, sans rechercher la perfection ou les excès dans un sens comme dans l'autre. Il invite Athénaïs et le lecteur à se recentrer sur elle, sur lui, et sur sa foy en ne se focalisant pas sur les événements extérieurs dont l'origine nous dépasse. Saint Grégoire en ayant fait l'expérience à quatre reprises, il sait que Dieu est la cause première de toutes choses. Toutefois, la compréhension des causes n'est pas toujours accessible à l'être humain et il ne sert à rien d'aller chercher de ce côté-là une réponse à nos maux. Il est plus profitable de nous regarder en face en suivant les conseils du saint qui sont pleins de bon sens et riches en enseignement.

    Lettre de direction à Athénaïs a écrit:


    Un prêtre, ami de Grégoire, avait une sœur qui avait choisi Grégoire comme directeur. Elle lui demanda un règlement de vie. Il lui répondit :


    A Athénaïs, pieuse et fervente fidèle de notre Église,

    Tenez votre âme supérieure à toutes les afflictions en vous occupant de ce qu'il y a de plus élevé.
    Eloignez de votre esprit tout ce qui est étranger à la vertu et indigne de vos pensées ; appliquez-le à la piété et à tout ce qui est bien ; exercez-le à ne rien accepter et à ne rien décider qui n'ait été sérieusement examiné ; fortifiez-le, en tout temps et de toute manière, par la méditation des conseils tracés par les saints qui nous ont précédés.

    Faites passer toujours la justice à l'égard des étrangers, comme à l'égard des amis, avant toute rancune et toute amitié.
    Ayez pour amie et pour compagne inséparable la tempérance, qui doit être profondément et solidement enracinée dans votre âme.
    Ne changez pas de mœurs avec les inégalités et les vicissitudes la vie, car il n'est pas bien de perdre sa dignité dans la pauvreté, et l'on n'est pas en sûreté de conscience, si l'on s'enorgueillit de la richesse. Le mieux donc est de s'appliquer à la modération, en présence des choses agréables, et à la fermeté, en face des afflictions.

    Il faut encore oublier votre ancienne opulence, ne demander que le suffisant, aimer ce que l'on vous donne, espérer ce qui vaut davantage, supporter doucement la maladie, ne vous plaindre et ne vous affliger de rien, rendre grâce à la Providence, quoi qu'il arrive, fermer souvent les yeux sur les causes des événements et ne pas négliger le soin de votre dignité. Les yeux fixés sur elle, examinez toujours, avant de parler, ce qu'il convient de dire, avant d'agir, ce qu'il convient de faire.
    Croyez que les vêtements extérieurs ne sont pas une parure.

    Regardez comme la vraie et solide richesse, de savoir vous contenter de peu. La vraie fortune, en effet, ne consiste pas à posséder beaucoup de choses, mais à ne pas en avoir besoin. Ceci est à vous ; le reste vous est étranger.
    Réglez votre conduite par les convenances ; vos mœurs, par le calme ; votre langue, par la brièveté des discours.
    Parez votre tête en la voilant ; vos sourcils, en les abaissant ; vos yeux, en ne jetant que des regards rapides et modestes ; votre bouche, en ne disant rien de déplacé ; vos oreilles, en n'écoutant que des discours sérieux ; votre visage tout entier, en le couvrant des couleurs de la modestie.

    En tout et partout, conservez-vous pure comme un trésor intact, car l'ornement des femmes, et celui qui leur sied le mieux, c'est la gravité, la conscience et la chasteté.
    Regardez comme le plus beau et le plus facile, en même temps, de tous les plaisirs, une alimentation strictement suffisante. Louable en elle-même, elle est nécessaire à une vie chaste, excellente pour la santé et utile pour la régularité de la vie, pour le bon ordre et pour l'instruction.

    Grégoire de Naziance



    Introduction de UterPendragon
    Lettre traduite du grec par Mgr Calixte de Béarn


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MessagePosté le: Mer Oct 18, 2023 10:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Lettre de Linus à Paulos suivie par Lettre de Paulos à Linus

    Citation:

      Paulos ami et maître,

      Je t'écris avec le cœur brisé pour t'annoncer une terrible nouvelle. Notre guide, le roc de Dieu, celui que le sauveur Christos avait choisi pour nous guider est mort. Comme tu le sais, l'empereur païen l'a longtemps tenu en captivité et l'a maltraité. Même dans ses derniers moments, il a été guidé par la foi et a agi comme le chef qu'il était, se sacrifiant en échange de la libération de beaucoup de nos frères et sœurs qui avaient été capturés avec lui. Le diabolique empereur l'a fait emmener au cirque, où il avait fit placer neuf croix géantes, en lui disant que pour chaque croix qu'il aurait arraché, l'un des prisonniers aurait été relâché. Il espérait qu'après le dur emprisonnement, Titus ne serait pas en mesure de sauver sa vie et celle des autres, mais soutenu par la foi, notre père a réussi à éradiquer toutes les croix sauf celle qui lui était destinée. Une fois de plus, Titus a été le titan que Christos avait vu.

      L'ami Samoth l'a ramené à la crypte où nous nous retrouvions, épuisé mais encore proche de la vie, et là, après trois jours, un dernier prodige est survenu : les nobles romains, les princes de tout l'empire, sont venus rendre hommage à Titus, mus par l'extraordinaire force de sa foi, tous convertis au message du messie Joshua. Pendant des jours ils ont continué à arriver, pendant des jours ils ont fait la queue, jusqu'à aujourd'hui, où plus personne ne s'est présenté et où Titus, rappelé par le Très-Haut, nous a laissés.

      Pendant son emprisonnement, il m'a envoyé une lettre, me demandant de poursuivre la mission de Christos, votre mission, les apôtres, de vous trouver, d'organiser la diffusion de la foi et l'instruction des nouveaux pasteurs, afin que le message divin ne soit plus jamais détourné mais soit gardé par ceux qu'il appelait évêques parmi les évêques. Titus m'a laissé une liste de fidèles sur lesquels je peux compter. Que dois-je faire, moi, simple évêque? Je t'écris en premier, Paulos, parce que tu es très sage et que tu es le seul apôtre, à part Samoth, qui envisage déjà de partir avec ses disciples pour répandre la foi dans des terres lointaines, dont je connais l'emplacement, puisque tu es resté à Césarée. Vous, les apôtres, avez été nos guides, nos maîtres et c'est pourquoi je te demande de me guider une fois de plus dans la tâche que Titus m'a confiée.

      Linus de Rome




    Citation:

      Linus, le premier parmi nous, notre guide,

      Je t'appelle ainsi parce que c'est ce que tu es maintenant. Tu n'es plus un simple évêque, tu es le successeur de Titus, le successeur de Christos, le chef de notre communauté, de l'église que nous, les apôtres, avons fondée avec Christos. Tout comme Christos avait choisi Titus parmi nous, les apôtres, pour nous guider après sa mort, de même Titus t'a choisi parmi tous pour nous guider maintenant que le roc de Dieu n'est plus sur terre. Ne nous demander pas, à nous les apôtres, de te guider, car aujourd'hui c'est nous, apôtres, évêques, prêtres et simples fidèles, qui te demandons de nous guider. Comme nous avons tous été loyaux envers Christos, nous avons aussi été loyaux envers Titus et maintenant nous serons loyaux envers toi, comme tous les évêques que nous avons ordonnés et qui nous succéderont.

      Nous, les apôtres, étions les disciples les plus proches de Christos et les amis les plus proches de Titus, mais nous sommes des humains et nous allons mourir nous aussi un jour. C'est pourquoi tu dois toi aussi trouver tes apôtres, ceux qui t'aideront et seront proches de toi, comme nous l'avons été de Christos et de Tite. Regarde ces noms que Titus t'a laissés et si tu aussi leur fais confiance, fais-en des évêques et s'ils se révèlent habiles et loyaux dans la foi, place-les à tes côtés pour t'aider à diriger l'église, impose leur les mêmes règles que Christos nous a demandé de suivre en tant qu'apôtres car ils devront être prêts à faire n'importe quel sacrifice pour la foi et l'église, même la mort. Ainsi, ils seront les évêques parmi les évêques dont Titus t'a écrit, les guides de l'èglise qui, avec toi, pasteur des pasteurs, garderont la foi vivante et ferme. Et un jour, lorsque tu atteindras toi aussi Titus sur le Soleil, le nouveau chef de l'église que nous avons fondée sera choisi parmi ces évêques parmi les évêques et il choisira à son tour les évêques parmi les évêques qui l'aideront et parmi lesquels son successeur sera choisi. De cette façon, la mission de Christos survivra et la foi ne sera jamais corrompue.

      Paulos de Césarée



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