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L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church Forum RP de l'Eglise Aristotelicienne du jeu en ligne RR Forum RP for the Aristotelic Church of the RK online game
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Kalixtus Cardinal
Inscrit le: 24 Fév 2013 Messages: 13666 Localisation: Roma, Palazzo Doria-Pamphilj
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Posté le: Dim Sep 24, 2023 7:10 am Sujet du message: |
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Hagiographie de Saint-Thomas
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Dernière édition par Kalixtus le Dim Sep 24, 2023 7:18 am; édité 1 fois |
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Kalixtus Cardinal
Inscrit le: 24 Fév 2013 Messages: 13666 Localisation: Roma, Palazzo Doria-Pamphilj
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Posté le: Dim Sep 24, 2023 7:12 am Sujet du message: |
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Hagiographie de Saint-Thomas
Chapitre I - « L’enfance »
1 C’est dans le château familial de Roccaseca que naît Thomas, en un bel après-midi de printemps de l’an de grâce 1225. Ses parents, de condition aristocratique, lui inculquèrent une éducation fondée sur les principes de la raison philosophique. Son père, haut magistrat de la petite cité d’Aquino, entendait faire de son rejeton son digne successeur en politique. L’enfant montrait des prédispositions tout à fait remarquables dans les matières que lui enseignait son précepteur, Albert le Gros, un illustre personnage napolitain. Ce dernier, en fin diététicien, soumettait son jeune élève à un strict régime alimentaire, composé essentiellement de poisson et de lait, dans le dessein d’augmenter ses capacités intellectuelles. Ainsi, Thomas, le temps faisant son œuvre, devint un esprit fort aiguisé. Ses raisonnements laissaient pantois son maître.
2 Apercevant une colonie de fourmis, Thomas demandait à Albert : « Mon bon maître, tu m’as dit moult fois que ma nature était d’être sociable. Ces insectes étant d’une nature sociable, est-ce à dire que je suis un insecte ? ». Et Albert de répondre : « Tu raisonnes, Thomas, selon le principe du syllogisme. Il te fait dire des âneries plus grosses que toi. Mais cette tournure d’esprit te mènera fort loin en politique, où il faut savoir apporter la preuve du grotesque que l’on avance. Je te félicite. »
3 Voyant une ruche grouillante d’abeilles, l’élève interrogeait encore son maître : « Tu m’as dit moult fois qu’Aristote affirmait que l’homme est un animal social car il est doué de parole. Ces insectes étant manifestement organisés socialement sans être douées du langage, est-ce à dire qu’Aristote avait tort ? ». Et Albert de répondre : « Tu blasphèmes, Thomas, et tu iras te confesser pour ces propos. Aristote a dit le vrai, c’est comme ça et pas autrement. Cela dit, cette tournure d’esprit te mènera fort loin en politique, où il faut savoir contredire toute vérité, et faire passer le faux pour le vrai. Je te félicite. »
4 Et voici comment s’écoulait la douce existence du jeune Thomas, entre jeux intellectuels et joutes verbales avec son maître.
5 Mais voilà que Thomas commença à montrer un intérêt tout particulier pour les choses de l’esprit, au grand désespoir de son père. Le jeune homme tenait ces propos à qui voulait les entendre : « Il est plus beau d’éclairer que de briller seulement ; de même est-il plus beau de transmettre aux autres ce qu’on a contemplé que de contempler seulement. Je ne ferai jamais de politique, j’aimerais enseigner ». De telles paroles faisaient naître un monumental courroux chez le paternel, qui répondait à sa progéniture : « Tu es mon fils unique, et tu feras ce que je te dirai de faire, que ça te plaise ou non. Tu deviendras maire comme moi, et un jour comte, je te l’ordonne. »
6 Ce conflit vint à s’envenimer, le père et le fils demeurant sur leurs positions. Le premier, excédé, fit placer le second dans un couvent franciscain.
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Kalixtus Cardinal
Inscrit le: 24 Fév 2013 Messages: 13666 Localisation: Roma, Palazzo Doria-Pamphilj
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Posté le: Dim Sep 24, 2023 7:12 am Sujet du message: |
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Hagiographie de Saint-Thomas
Chapitre II - « Les années d’étude »
1 Thomas fut d’abord bien contrit de se retrouver en la rude compagnie de ces moines austères dont on faisait une triste réputation. Mais bientôt il se ravisa, découvrant les joies et la satisfaction que procure l’étude de la théologie. N’ayant jamais été initié à cette science, il suivit les enseignements de ses professeurs avec avidité et sérieux. Ses camarades le prenaient pour un idiot, son impénétrable silence ne trahissant jamais la finesse de son esprit. Son aspect physique, qui n’avait guère fait l’objet des attentions de la grâce, le rendait peu charismatique. Il souffrait même d’un embonpoint pathologique, et un cou fort musculeux reliait sa tête au reste de son corps. Tout cela lui valut le sobriquet de « bœuf muet ». On le raillait, on se gaussait allègrement de lui, comme les franciscains en avaient l’habitude à l’égard de ceux qui leur semblaient différents.
2 Mais par une froide journée de l’hiver 1245, alors que Thomas assistait au cour de théologie pratique, il fit entendre, pour la première fois, le timbre de sa voix. Le professeur eut le malheur d’affirmer en substance que l’intellect, par le jeu de la raison, pouvait seul venir à bout de tous les mystères de la foi.
3 Thomas commença par lui rétorquer, à la grande consternation de l’assistance, que « grands sont les mystères de la foi, et notre capacité à raisonner n’est rien en comparaison des desseins de Dieu qui seront toujours inconnus aux pauvres mortels que nous sommes ». Il poursuivit en affirmant que « la nature peut toujours être infléchie par la Grâce, qui n’est que son œuvre, et lorsque la seconde agit sur la première par la force du miracle, elle nous laisse, comme des insectes, dans l’incompréhension ».
4 L’enseignant fut contrarié, et voulut infliger à l’élève une leçon de philosophie : « la raison est la lumière que Dieu nous a confiée pour saisir son message ; sinon, pourquoi en serions-nous dotés ? Tais-toi donc, bœuf muet, comme tu sais si bien le faire, puisqu’il semble que ton intellect ne soit pas suffisamment aguerri pour saisir les énigmes de la foi ». Les élèves se moquèrent de Thomas qui, ne perdant pas de sa contenance, répondit au professeur : « la raison est la science de la nature, or la nature n’est que l’œuvre de Dieu. Etudier et connaître la nature n’est pas connaître Dieu, mais seulement son œuvre ».
5 Cette fois ci, le maître fut fâché, et fit ce rappel à son étudiant : « Mettrais-tu en doute la parole d’Aristote, qui par sa sainte et prophétique raison, a touché Dieu de son doigt ? ». Et Thomas de lui rétorquer, toujours aussi calmement et avec autant de mesure : « Aristote est saint car il a révélé la matière dans sa véritable nature, à savoir celle de création divine. Mais lui-même n’est qu’un effet de la cause première, qui est Dieu. Seule la foi, seul l’abandon de soi au spirituel, dans la plénitude et la béatitude contemplative, peuvent nous permettre de toucher Dieu ».
6 Ce furent les dernières paroles de Thomas au sein du couvent franciscain, car celui-ci fut renvoyé pour son impertinence. Et le recteur de prononcer ces mots au moment où il bottait le derrière du jeune disgracié : « Puisque c’est ainsi, jamais tu ne bénéficieras de l’ascenseur social franciscain. Jamais tu ne seras cardinal. Nah ! »
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Kalixtus Cardinal
Inscrit le: 24 Fév 2013 Messages: 13666 Localisation: Roma, Palazzo Doria-Pamphilj
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Posté le: Dim Sep 24, 2023 7:13 am Sujet du message: |
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Hagiographie de Saint-Thomas
Chapitre III - « L’errance »
1 Thomas, exclu du couvent franciscain et déchu de son appartenance à l’ordre, se trouva alors dans la difficile condition de vagabond. Il errait, presque nu dans les rues de Naples, en quête d’une destinée. Ayant toujours eut le désir de voyager, il se dit qu’il en avait là une occasion fort bonne. Il s’engagea ainsi sur les routes des royaumes, prenant la direction du nord.
2 En chemin, il fit la rencontre d’un marchand ambulant. Ce dernier vit en quel triste état se trouvaient les pieds nus de Thomas, ensanglantés qu’ils étaient par plusieurs jours de marche sur le tranchant des pierres. Le négociant apostropha Thomas en ces termes : « Hola ! Marcheur ! As tu vu que tes pieds son blessés ? J’ai justement là une paire de chausses qui tu pourrais enfiler, et ainsi mettre fin au calvaire que tu sembles vivre ». Thomas fut surpris de cette soudaine attention à son égard, et fit cette réponse à celui qui se souciait si aimablement de son sort : « Et bien, l’ami, je ne puis qu’accepter cette sympathique proposition ». Les chausses lui convenaient parfaitement, et en effet lui facilitaient la marche.
3 Il remercia le marchand, s’apprêtant à reprendre la route, mais celui-ci fit à Thomas : « Eh ! Dis ! Ca fait soixante écus. A payer comptant ». Et Thomas de lui rétorquer : « Content ? Comment pourrais-je être content de payer une telle somme pour bénéficier de ta charité ? ».Le marchand fut consterné, et répondit : « Mais, mais… Il ne s’agit pas de charité ! Faut bien que je m’enrichisse, moi. Je ne donne rien, l’ami, je vend ».
4 Thomas lui lança un regard réprobateur, avant de reprendre : « T’enrichir ? Ainsi tu veux t’enrichir ? Et de surcroît sur le dos d’un pauvre vagabond ? N’as tu point de morale ? Ignores tu les préceptes de la vertu aristotélicienne ? Le temps que tu passes à t’enrichir, tu ne le mets pas au service de la communauté. On ne s’enrichit qu’au détriment des autres. En vérité, il y a autant de chance pour un riche d’être accueilli au royaume des cieux que pour une vache de passer dans le trou d’une aiguille. Sois charitable, comme Christos te l’enseigne. ».
5 Le marchand ne l’entendait pas de cette oreille, et répondit à Thomas en ces termes : « Oui, oui, c’est ça… Tu m’as bien regardé ? J’ai une tête à te filer mes chausses comme ça, sans rien en retour ? Va donc au diable, miséreux ». Et Thomas rendit les chausses au marchand, en lui lançant cet avertissement : « C’est toi qui ira, pauvre pêcheur ». Et il reprit sa route.
6 Au hasard de sa marche, il fit étape à Alais, en Languedoc. Ayant bavardé en taverne avec quelque responsable local ayant apprécié son érudition et sa juste vision des choses, il se vit offrir la possibilité de devenir conseiller comtal, ce qu’il accepta.
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Kalixtus Cardinal
Inscrit le: 24 Fév 2013 Messages: 13666 Localisation: Roma, Palazzo Doria-Pamphilj
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Posté le: Dim Sep 24, 2023 7:14 am Sujet du message: |
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Hagiographie de Saint-Thomas
Chapitre IV - « Le miroir aux princes »
1 Thomas se trouva donc au service du comte du Languedoc. Ce dernier venait chaque soir prendre conseil, soucieux qu’il était de conformer sa politique aux principes aristotéliciens, que Thomas semblait fort bien connaître.
2 Un beau jour, le seigneur vint lui annoncer sa volonté de guerroyer contre un comté voisin. « Ces pourceaux ont porté atteinte à mon honneur, je vais leur donner un bonne leçon », dit-il. Thomas exprima son désaccord en ces mots : « Monseigneur, vous ne pouvez faire couler le sang des fidèles pareillement, pour une question qui ne touche qu’à votre honneur ». Le comte fut mécontent, et demanda à Thomas quelle était la raison de ce démenti. Thomas lui répondit ainsi : « Avec tout le respect dû à votre rang, il faut que vous sachiez que votre glaive ne peut être sorti de son fourreau que sur injonction de l’église, au moins avec sa bénédiction ».
3 Le comte ne partageait nullement cette position, et le fit savoir ainsi : « Mais je suis un prince. En cela, je fais comme bon me semble. Tu m’avais dit tantôt qu’il fallait bien distinguer ce qui est de la sphère spirituelle, de ce qui est de la sphère temporelle, n’est-il pas ? Voilà bien, la guerre entre comtés, une chose qui échappe à l’esprit. Il n’y a rien de plus terrestre ». Thomas lui répondit : « Certes, Monseigneur. Mais cela ne signifie pas que les deux sphères soient sur un pied d'égalité. Tout pouvoir vient de Dieu par le peuple. L’autorité temporelle n’est autonome qu’autant qu’elle conserve ce principe en mémoire. Elle ne peut donc gouverner que dans le respect de la norme qui la fonde, par là même avec l’assentiment de l’église. Elle doit conformer ses actions aux opinions du clergé, et en particulier à celle de sa Sainteté le Pape, souverain de tous les souverains ».
4 Le comte n’appréciait que moyennement ces propos, et le fit savoir à Thomas : « Ce que tu dis est faux. Je tiens mon pouvoir du peuple, certes, mais avant tout du roy qui est mon suzerain. L’église n’a rien à voir là dedans. Je veux bien qu’elle me conseille, comme tu le fais, mais qu’elle m’impose, jamais ! Mortecouille ! ». Thomas ne se démontait point, et rétorqua au seigneur : « Le roy tient aussi son pouvoir de Dieu. Et comme le peuple ne fait qu’exaucer la volonté de Dieu en vous plaçant sur votre trône, votre pouvoir est de nature divine par le haut et par le bas. Le glaive que vous brandissez vous est confié par Dieu, certes pas directement, mais Dieu étant la cause première de toutes les causes et de tous les effets, nul doute qu’il est aussi la cause de votre autorité. Or, l’église étant dépositaire de la parole divine, vous devez lui obéir. C’est ainsi, à moins que vous ne vous rabaissiez à la condition de tyran ».
5 Le comte, dans sa colère, eut ces mots : « Et quand bien même je serais tyran ! Je doute que Dieu me foudroie sur l’instant ». Et Thomas de conclure : « Certes, non. Mais vous seriez précipité en enfer par le peuple révolté. Si un titulaire du pouvoir se fait tyran, l’église doit appeler celui qui lui a confié son pouvoir, c’est à dire le peuple, à se soulever contre lui et à cliquer sur l’option ‘prendre d’assaut le château’, autrement dit à accomplir la volonté de Dieu ».
6 Le comte en eut assez de discutailler, et saisit Thomas par le col, afin de le jeter hors de son château. « Tu n’es qu’un piètre conseiller. J’en trouverai un autre. Par ma foi, tu es un boulet ! ».
7 Et Thomas de se retrouver, un fois encore, dans l’errance.
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Kalixtus Cardinal
Inscrit le: 24 Fév 2013 Messages: 13666 Localisation: Roma, Palazzo Doria-Pamphilj
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Posté le: Dim Sep 24, 2023 7:14 am Sujet du message: |
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Hagiographie de Saint-Thomas
Chapitre V - « La retraite spirituelle »
1 Thomas prit de nouveau les chemins des royaumes. Ses pas le menèrent cette fois ci à Clermont, où la douceur du climat et la superbe des paysages lui donnèrent l’envie de s’installer. De ses propres mains, il bâtit un ermitage, retiré de l’agitation du monde, pour y effectuer une retraite spirituelle. Il eut le désir de se vouer à la lecture du Livre des Vertus, et d’en tirer la substance, pour se vouer tout entier à son œuvre théologique. Il fit cette réflexion : « Tiens, je vais rédiger une somme, où les idées s’enchaîneront selon la perfection d’un rapport dialectique irréfutable. C’est parti ! ». Sa méthode fut la suivante : il imagina, dans son brillant esprit, tous les arguments que l’on pourraient opposer à la doctrine aristotélicienne, s’inspira pour cela de ses lectures des théologiens spinozistes et averroïstes, et s’attacha à élaborer un ensemble de questions auxquelles il apportait chaque fois une réponse catégorique.
2 De cette entreprise naquit un traité, le De Veritate Fidei, véritable arme théologique de nature à combattre toutes les formes d’hétérodoxies. La pensée de Thomas s’y présentait comme un fil que l’on déroule, et était d’une clarté telle qu’elle ne pouvait qu’avoir été inspirée par Dieu.
3 Sa retraite achevée, et sa somme complète, il revint au monde : « A nous deux, Clermont ! ». Un beau jour d’été, il se rendit donc au village, ses centaines de feuillets sous le bras. Il le trouva en proie à une formidable agitation. Les habitants courraient dans un sens ou dans l’autre, selon des trajectoires qui échappaient à la raison. Thomas, qui espérait rencontrer le curé, se dirigeait vers l’église, et en chemin put constater qu’une horde de citadins prenaient d’assaut la mairie. La pauvre maire déclamait avec force : « Mais, palsambleu, vous m’avez élu bande de dégénérés ! Faudrait savoir ! Moi j’y suis, j’y reste ! ». Et la foule de lui répondre en chœur :
« Le pain est trop cher,
Il n’y a plus de travail !
On vit dans la misère,
Et toi dans la mangeaille !
Magistrats et prélats,
Tous des complices
Pour eux sonnent le glas
Et pour nous la justice ! »
4 Thomas continuait son chemin, constatant avec stupéfaction l’ampleur du chaos qui saisissait la ville. Arrivé devant l’église, il la trouva fermée, d’autres citadins la prenant pour cible de leur mécontentement. On les entendait dire :
« Curé, curé, ouvre ces portes
C’est dimanche, heure de la messe
Que nous soyons heureux de la sorte
Ou on te bottera les fesses ! »
5 Thomas vit qu’un prédicateur avait pris la tête du groupe. Il vint à sa rencontre, et l’apostropha : « Mais enfin, que se passe t-il donc, ici ? ». L’étrange personnage, dont le regard trahissait le fanatisme, lui répondit : « Et bien, le peuple est mécontent. Il souffre par le fait du maire et de l’église. Le premier nous plonge dans une profonde misère par une gestion désastreuse, et le second nous refuse le bonheur auquel nous avons légitimement droit en nous interdisant d’assister à sa messe ».
6 Thomas fut surpris, et interrogea son interlocuteur de la sorte : « Mais enfin, pourquoi cet homme de Dieu refuse t-il d’assurer son office ? ». Cette réponse lui fut donnée : « Nous sommes hétérodoxes. Nous nous sommes tantôt révolté contre l’église. Nous avons crée la tendance platonico-cicéronienne, qui postule que la croix, symbole de la foi, doit avoir des branches horizontales mesurant sept centimètres, et non huit. Donc le curé refuse de nous laisser entrer ». Thomas fut cette fois stupéfait, et reprit : « C’est parfaitement grotesque. Vous vous prétendez hétérodoxes mais voulez tout de même assister à une messe aristotélicienne. Vous reprochez au curé de vous refuser un bonheur auquel vous n’avez pas droit. Ca n’est pas raisonnable. Lorsqu’on est en désaccord avec l’église, on l’assume, et on n’assiste point à l’office ».
7 La réaction du prédicateur fut immédiate. Il fit cette harangue à la foule, désignant Thomas d’un doigt accusateur : « Voici un complice de cet affameur de maire et de cet ignoble curé. Boutons-le ! ». Thomas tenta de se défendre et criait : « Mais non ! J’ai rien à voir avec le maire. Vous faites un amalgame désespérant ! Faut distinguer le spirituel du… Ah… Mais lâchez moi ! Voyez comme l’effet de masse vous rend stupides ! ». Et la multitude excitée eut raison de lui. Il fut expulsé du village.
8 Cet évènement eut un retentissement considérable dans l’esprit de Thomas, qui fit cette conclusion : « Ces hétérodoxes sont une plaie ! Je dois en débarrasser la surface du monde. Telle sera ma mission ».
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Kalixtus Cardinal
Inscrit le: 24 Fév 2013 Messages: 13666 Localisation: Roma, Palazzo Doria-Pamphilj
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Posté le: Dim Sep 24, 2023 7:15 am Sujet du message: |
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Hagiographie de Saint-Thomas
Chapitre VI - « Le prêche miraculeux »
1 Thomas prit donc la décision d’effectuer un grand pèlerinage au travers des royaumes. « Telle est ma destinée », disait-il. « Lorsque je serai passé dans chaque village, le Très-Haut pourra me rappeler à Lui ». Ses prêches enflammés faisaient toujours plus d’émules, qui le suivaient alors dans ses déplacements, si bien qu’une multitude de fidèles composaient bientôt son escorte. Partout, sa parole faisait mouche, et comme par miracle, les hétérodoxes de tout poil abjuraient, se convertissaient, et tombaient à genoux, implorant le pardon de Dieu.
2 Un beau jour, un des disciples de Thomas l’interrogea en ces termes : « Maître, vous diffusez le message de Christos, et nous apprenez que lui seul a accompli des actes miraculeux, que lui seul fut un être de mystique. Pourquoi ne fondez vous pas, avec ce fantastique talent qui vous caractérise, une nouvelle Eglise aristotélicienne, qui préfèrerait Christos à Aristote ? ».
3 Thomas entendit cette suggestion, et fit cette réponse : « Mon fils, certes j’insiste sur la parole de Christos, mais par dessus tout, ce qui m’importe, c’est de préserver l’unité de la foi, et donc de l’Eglise. J’aime tous ceux qui portent et transmettent la vérité de Dieu, et ce serait un atroce déchirement que de fonder cette dissidence dont tu parles, que de briser l’amitié aristotélicienne. Vois ce que je fais ici. Pourquoi irais-je détruire ce que je bâtis ? Pourquoi chercherais-je la défaite, alors que je vais de victoire en victoire au bénéfice de l’indivisibilité de l’Eglise ? Non, mon fils, il ne saurait en être question ». Et le disciple se ravisa, avant de demander pardon.
4 Ce même disciple, alors que les pèlerins menés par Thomas faisaient halte en Normandie, demanda à Thomas : « Maître, cette terre est peuplée d’hérétiques. C’est désespérant. J’ai une brillante idée : pourquoi ne dresserions nous pas un immense bûcher où nous placerions tous ces égarés ? De la sorte, nous en serions débarrassés, et nous gagnerions du temps ».
5 Thomas entendit cette proposition, et fit cette réponse : « Ton idée est tout sauf brillante, mon fils. D’abord, ces hétérodoxes sont des hommes avant d’être des égarés, et en tant que créatures de Dieu nous ne pouvons les détruire nous mêmes. Ensuite, ce serait gâcher de grandes quantités de bois, pour un bien piètre usage ». Le disciple ne fut pas satisfait de la leçon de Thomas, et crut pouvoir le prendre en défaut : « Mais, maître, s’il advenait que des hérétiques n’abjurent point, il est bien permis d’en brûler quelques uns. Et puis, lorsque l’Eglise lance des croisades, n’est-ce pas la mort qu’elle apporte parmi les égarés ? ».
6 Thomas reprit ainsi : « Ca n’est jamais l’Eglise elle même qui dresse les bûchers, mais le bras séculier auquel sont livrés les hérétiques. Ainsi, elle garde toujours les mains propres. Et puis les croisades, c’est tout à fait différent. Elles sont lancées contre les terres tenues par les égarés, et ne sont tués que ceux qui se placent en travers du chemin des armées de Dieu. La croisade est une guerre juste, ad majorem dei gloriam. Et puis maintenant, va voir là haut si j’y suis ». Et le disciple se ravisa, avant de demander pardon.
7 Ainsi fut menée la plus grande entreprise de prêche jamais accomplie. La piété en fut à un niveau inégalé au sein des royaumes. Partout se transmettait la nouvelle du périple de Thomas, et il acquit en cela la plus haute considération des princes de l’Eglise.
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Kalixtus Cardinal
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Posté le: Dim Sep 24, 2023 7:16 am Sujet du message: |
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Hagiographie de Saint-Thomas
Chapitre VII - « La révélation de la mort »
1 Ayant achevé son pèlerinage, Thomas s’en retourna à Clermont, dans son ermitage. La vielle bâtisse était devenue le sanctuaire des bêtes sauvages et d’une flore luxuriante, mais Thomas, vieux et fatigué, n’en avait cure. Il s’allongea sur la pierre froide, attendant la mort. Deux jours durant, il demeura en béatitude, sans manger ni boire. Il se sentait faible, et n’avait plus la force de se mouvoir.
2 Au soir du deuxième jour, se produisit un évènement extraordinaire. La brise était tombée, et le calme du crépuscule n’était troublé que par quelques grillons. Thomas se laissait aller à sa contemplation, et sentait sa dernière heure venue. C’est alors qu’un souffle divin fit s’agiter les feuilles des arbres et des plantes grimpantes, et qu’une lumière surnaturelle vint frapper Thomas au visage. Majestueuse, grave, et inspirant le recueillement, une voix gutturale se fit entendre : « Thomas, c’est moi, Christos. Ouvre les yeux, que tu puisses me voir ».
3 Thomas n’en crut pas ses oreilles, et pensa qu’il devait s’agir du délire précédant le trépas. Dans un souffle imperceptible, il interrogea la voix : « Ca y est ? Suis-je mort ? ». L’étrange présence lui répondit ainsi : « Mais non, pas encore. Cela dit ça va pas tarder. Bon, tu les ouvres tes yeux ? ».
4 Thomas fit usage de ses dernières ressources pour soulever ses paupières, dans un incommensurable effort. Ce qu’il vit fut un ravissement : un visage d’une beauté fabuleuse était penché sur le sien. Ces traits si parfaits évoquèrent chez Thomas une plénitude qu’il n’avait alors jamais ressentie. Il se sentait serein et réconforté.
5 Thomas s’adressa à cette céleste apparition en ces termes : « Vous êtes encore mieux qu’en icône. Enfin bref, pourquoi m’apparaissez vous, Seigneur ? ». Christos reprit : « Thomas, je suis venu te conduire au royaume des cieux, car tu dois rejoindre le Panthéon des vertueux. Ta vie a été un modèle d’excellence et d’abnégation au service de la foi, et tu as droit à la béatitude éternelle. Je te fais cette prophétie : un jour tu seras Saint sur cette terre, et un ordre portera ton nom. Tu as bien servi Dieu, Aristote et moi-même. Sois béni pour les siècles des siècles ». Et sur ces paroles, Christos disparut, laissant dans l’atmosphère un parfum de piété.
6 Thomas eut la force de répondre « Amen » avant de s’abandonner. Son âme entra alors en lévitation, entraînée vers les cieux par la céleste lumière.
7 Ainsi disparut Thomas d’Aquin, dont la dépouille est, selon la chronique, toujours demeurée en cet ermitage de Clermont, sur les ruines duquel fut érigée une abbaye…
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Kalixtus Cardinal
Inscrit le: 24 Fév 2013 Messages: 13666 Localisation: Roma, Palazzo Doria-Pamphilj
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Posté le: Dim Sep 24, 2023 7:23 am Sujet du message: |
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Hagiographie de Saint Vincent
Après Christos, histoire de l’église.
« Et les siècles s’écoulèrent, les uns traversés de guerres et de famines, les autres bordés de découvertes et de Saints influents. »
Siècle premier après Christos :
Vincent vivait en Gaule Romaine, en la province dite Lyonnaise, parmi le peuple des Eduens, région que l'on nomme aujourd'hui Bourgogne, il était paysan. La vie était difficile en ces temps reculés de notre histoire, mais sa profonde piété faisait de lui un personnage important et référentiel de son village.
Le maïs avait du mal à se vendre, il le stockait dans son grenier, comme beaucoup de villageois. Personne ne mourrait de faim, mais leurs corps et leurs âmes grondaient malgré les nombreuses exhortations à la patience et à l’abnégation prodiguées par Vincent.
Souvent les villageois se plaignaient avec vivacité :
« Mais nous manquons de force avec ce maïs qui nous nourrit !
Nous manquons de lait ou de poisson et notre intelligence en subit les conséquences !
Et que dire des légumes si longs à pousser et des fruits impossibles à cueillir sans verger ? Nous ne sommes pas très fascinants !
Cela nous rend malheureux… »
« -Et, quoi ! »
Rétorquait-il avec ferveur !
« -Christos ne nous a-t-il point délivré d’un mal bien plus grand que celui de ne point augmenter nos envies de varier notre alimentation ?
Aristote ne nous a-t-il point appris que « l’homme vertueux est celui qui compose avec les circonstances pour agir avec toujours le plus de noblesse possible ? »
Ne recherchez-vous pas un illusoire absolu de ce que vous croyez être le bonheur ?
Sans être passif, nous pouvons nous contenter du meilleur possible ! »
Et chacun repartait à son travail…
Un jour qu’il retournait la terre avec difficulté sur son champ, il entendit venir du village une rumeur qui s’amplifiait au fur et à mesure qu’un groupe de paysans s’approchait de lui.
Il sentit la colère, et cette fois sut que les paroles n’apaiseraient point ses compagnons de labeur.
Il leur clama :
« -Bien !
Puisque vous voulez changer vos existences, et ne savez vous contenter de celles qui sont présentes en votre village, je vais aller sur les collines avoisinantes pour réfléchir à la question !
Et qu’Aristote me vienne en aide, »
Ajouta t’il pour lui seul, dans un murmure empreint de Foy et d’espérance.
Il laissa là récolte de maïs et charrette, et devant ses compagnons médusés, commença à gravir lentement la colline la plus proche.
Certains le regardaient navrés et se signaient devant l’absurdité apparente de son geste, mais Vincent était bien décidé à trouver quelque chose de nouveau ! Ou du moins essayer…
C’était la fin de l’été : septembre étalait toute la flore bourguignonne bien épanouie, encore verte ou à peine roussie. Chaque couple d’animaux s’affairait avec efficacité et bonheur à se nourrir, protéger et communiquer les principes de la vie à leurs progénitures variées.
Vincent grimpa un bon moment le sentier feuillu et enchevêtré, puis arriva au sommet de cette colline fort élevée. Son faîte était dégagé, assez caillouteux, et il s’assit enfin sur une large pierre plate tiédie de soleil. Elle était comme posée là exprès par le Très-Haut pour servir de siège à l’ascensionniste solitaire...
Il se posa là un long moment sans même regarder l’autre versant de cette colline.
Il contempla le paysage qui s’étendait à ses pieds : des centaines de petits chapeaux pointus hachuraient en flèches sombres par pans entier les collines boisées de sapin ; les nuages reflétaient leur passage sur les forêts en les caressant de leur ombre et en révélaient leurs essences.
Presque tout en bas, entre deux minuscules éminences, le village se tassait, cerné par la ligne souplement mamelonnée des petits monts ruisselants de soleil.
Quelques fumées s’effilochaient avec nonchalance vers les Cieux bienveillants du jour.
Le clocher de l’église étendait sa flèche divine vers la haute voûte céleste.
… Il eut pu rester longtemps ainsi en contemplation, qui était pour lui comme une sorte de prière, mais des piaillements impérieux et coléreux se firent entendre non loin de lui : deux merles s’affrontaient pour chacun obtenir à l’évidence ce que l’autre désirait !
Un étrange arbuste poussait dans une profonde anfractuosité de la roche, emplie de terre non argileuse.
Ses feuilles étaient grandes et d’un vert soutenu, des petits fruits ronds et sombres pendaient en lourdes grappes sous elles. Il reconnu le raisin noir, celui dont on travaillait un bon vin pour les rites dominicains et tables de nobles. Il était au-delà de l’étonnement, car il avait toujours pensé que le vin venait de vignes lointaines, et que le raisin poussait dans les Royaumes du Sud.
Les deux volatiles se battaient pour en obtenir un même grain !
« - Ah ! »
Se dit il, vaguement courroucé,
« - Tant de ces petits fruits, et deux oiseaux s’en battent un grain !
Que l’égoïsme et l’avidité entachent les créatures du Très-Haut parfois !
Il repensait en filigrane aux désirs problématiques de ses amis villageois…
Il chassa les animaux et goûta le raisin machinalement, et fut surpris de sa saveur chaude et du riche arôme.
…Soudain, il bondit !
« -Quoi ? De la vigne ici ? »
S’écria t-il avec force et jubilation.
« -Mais si cette vigne sauvage pousse ici, que ne donnerait-elle pas sur nos collines !
Il regarda l’autre versant de la colline, et en effet beaucoup de ceps poussaient ici et là, pèle-mêle, entre pins et arbustes divers. Certains étaient étouffés et ne donnaient pratiquement rien, d’autres étaient plus beaux de feuillage et de forme, mais presque vierges de raisins.
Il remarqua notamment que les plus petits plants portaient abondance de fruit.
Ces derniers avaient dus être frappés par la foudre et étêtés naturellement.
Vincent était très féru et sensitif pour tout ce qui était travail des plantes. Ne fabriquait-il pas des potions à base de Simples pour les malades ?
Il comprit immédiatement le principe minimum de taille et tout le parti à tirer de cette découverte.
Il étudia sur place la distance nécessaire entre chacun des ceps en observant les plus beaux, leur situation et leur configuration.
Il rapporta beaucoup de grappes pour les habitants du village.
Il leur expliquerait.
Il leur apprendrait.
Il seraient à même de remercier Le Seigneur pour sa prodigalité.
Il ne lui vint pas même à l’idée que sa découverte était également le résultat de son écoute des villageois, de sa ténacité à œuvrer pour le bien, de son sens de l’observation et surtout de ce précepte sagement suivi : « Aide toi, et le Ciel t’aidera »
Mais il n’était que l’instrument humain Du Très-Haut et de Sa proposition de culture…
Une image de champs plantés d’une multitude de ces petits arbres lui vint à l’esprit en même temps qu’il pensait à Le remercier.
« -Qu’Aristote soit loué, lui dont je suis fidèlement le dogme avec application.
C’est grâce à sa manière de réfléchir en marchant que je suis ici ! »
Exprima t-il avec gratitude.
… S’il fallut des siècles pour que la vigne s’installât avec profit sur le Royaume, dès lors l’église eût son vin à partager pour ces cérémonies et rites religieux plus facilement. Il était heureux que les productions de vins n’aient pas à faire un long voyage pour être disponible sur le Royaume.
Le village fut le premier, et le resta longtemps, à cultiver la vigne.
…Trois siècles plus tard, un autre dénommé Vincent, descendant du premier, traversait à son tour la Bourgogne à la fin de Janvier, et il était très fatigué. Il s’endormit donc au bord d’une vigne, attachant mollement la longe de son âne à une grosse pierre. Lors de son sommeil réparateur, son âne s’échappa et brouta les jeunes pousses de plusieurs plants.
Les vignerons témoins de la scène arrivèrent trop tard pour l’en empêcher.
L’année suivante, ils remarquèrent que le pied de vigne brouté était bien plus productif que les autres. L'âne du Saint avait inventé la taille précise de la vigne !
À partir de ce moment, les simples étêtages recommandés par Vincent devinrent une méthode de taille régulière et soignée, et le raisin poussa dorénavant meilleur et plus gros.
Vincent (Vin- Sang, « Le sang de la vigne ») devint le Saint Patron des Vignerons, lui qui, dans une suprême libation, versa son sang de son corps supplicié, tout comme le raisin le fait quand il est broyé dans un pressoir.
Citations de Vincent :
- Vingt, cent mille ânes dans un pré, combien ça fait de pattes de queues et d'oreilles?
- S'en vint la gourde : Vincent la but!
- Tant va la cruche au vin, à la fin le tonneau se vide!
- Sans vin, comment faire la messe?
- "Vincent, tu m'sers un coup? j'te tends ma choppe gauche."(taverne)
- "L'eusses-tu cru mon ami, l'état boulasse en vain!" (taverne)
La saint Vincent est généralement fêtée le 22 janvier, l'hiver est déjà bien engagé et a fait subir ses rigueurs, la vigne ne nécessite plus de soins, on ressent alors le besoin de se réunir, de se réconforter avant la reprise des premiers travaux viticoles, de taille en particulier.
Il est particulièrement fêté en Bourgogne et en Champagne, régions très proches, où il s'était fait connaitre par beaucoup.
Il a été diacre puis archidiacre une période de sa vie, à Saragosse.
Il est représenté en effigie dans les processions des fêtes de vendanges dans les villes à bons crus.(27 septembre)
Traduit par sœur Feuilllle
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Kalixtus Cardinal
Inscrit le: 24 Fév 2013 Messages: 13666 Localisation: Roma, Palazzo Doria-Pamphilj
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Posté le: Dim Sep 24, 2023 7:24 am Sujet du message: |
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Hagiographie de Saint-Yves
Yves (en breton Erwan) Son nom est associé à Tréguier avec Tugdual. On le représente souvent rendant la justice entre le pauvre et le riche.
I Naissance et formation d’Yves Hélory de Kermartin
Yves Hélory de Kermartin est né le dix-sept octobre de l’an mille deux cent cinquante-trois au manoir de Kermartin, à Minihy, près de Tréguier. À l’âge de quatorze ans il partit pour l’université de Paris où il étudia pendant dix ans les lettres et les sciences, la théologie et le droit canon. En mille deux cent soixante dix-sept, à vingt-quatre ans, Yves prit la direction d’Orléans pour y étudier le droit civil, continuant ainsi à mener une vie d’étudiant sérieux et pieux. Il partit ensuite à Rennes compléter ses longues études en suivant de doctes conférences sur le Livre des Vertus. Son entourage n’était pas sans remarquer ses capacités intellectuelles, son érudition qui en faisaient un savant et un lettré. Un homme talentueux donc, mais également d’une grande spiritualité de par sa piété et sa vie d’ascèse ; si bien que l’Archevêque de Rennes lui proposa la charge d’official.
II Official à Rennes ; le jugement des odeurs
Yves ne se borna pas à faire prévaloir le droit dans ses fonctions judiciaires. Il se constitua l’avocat du faible, du pauvre, du persécuté. La violence et l’injustice lui causaient une telle horreur qu’il les combattait d’office, et n’épargnait ni peine ni argent pour faire rendre justice. Sa parole ardente et éloquente, l’autorité de son savoir, son renom de droiture et de fermeté gagnaient toutes les causes dont il se chargeait. Et il attaquait sans hésiter, devant les tribunaux ecclésiastiques, les hommes puissants qui, en offensant l’équité, l’avaient indigné. C’est cette indignation qui l’amena un jour à énoncer son jugement le plus célèbre, celui des odeurs.
Dans cette affaire, un aubergiste s’opposait à un mendiant. Ce dernier était accusé par le premier d’avoir été pris à rôder autour des cuisines. Comme l’aubergiste ne pouvait prouver une accusation de vol de nourriture, il l’accusa de se nourrir des odeurs de sa cuisine… La veille de l’audience, ne sachant comment aborder cette affaire, Yves fit une prière avant d’aller se coucher, espérant que le lendemain une solution lui vendrait à l’esprit. Pendant son sommeil, il rêva de la vie de Michel, l’Archange de la justice, et trouva un jugement qui en étonna plus d’un : le bruit payerait les odeurs ! Lors de l’audience, Yves Hélory prit quelques pièces dans sa bourse et les jeta sur la table devant lui. L’aubergiste tendit la main pour les prendre mais Yves retint sa main. L’aubergiste s’exclama : « c’est à moi ». Yves lui répondit alors « ah non ! le son paye l’odeur, à cet homme l’odeur de ta cuisine, à toi le son de ces pièces ! ». La réputation de ce juriste vengeur s’étendit dans toute la Bretagne et même dans l’ouest du royaume de France. Yves resta à Rennes quatre années, de mille deux cent quatre-vingts à mille deux cent quatre-vingt-quatre. Déjà, il se fait remarquer par sa vie de privation en faveur des pauvres et plus particulièrement à l’époque de son départ de Rennes.
Un jour, le frère Guiomar Morel, Diacre de Tréguier dit de lui, « Pendant qu'il était malade à Kermartin, la maison d'Yves, je me trouvai seul avec celui-ci et le pressai de me dire comment il en était venu à embrasser cette vie austère et sainte. Yves fit de grandes difficultés pour répondre, enfin il conta que quand il était official de l'archevêque de Rennes, il allait au couvent des Franciscains de Bruz entendre expliquer le Livre des Vertus. C'est alors, sous l'influence des paroles des frères recueillies en ce lieu, qu'il commença d'aspirer à une vie charitable loin de la richesse. Longtemps il sentit en lui, entre la raison et la sensualité, une terrible querelle. Cette querelle ou plutôt ce combat dura trois ans. Au cours de la deuxième année, la raison finit par dominer la sensualité. C'est alors qu'Yves commença ses prédications, sans toutefois quitter encore ses habits mondains. Mais, dans la troisième année, la pure raison s'étant rendue tout à fait maîtresse, Yves donna aux pauvres ses bons habits pour l'amour de Dieu et prit des habits grossiers, à savoir une cotte à manches longues et larges sans boutons, et sur cette cotte une housse, ces deux vêtements traînants, d'une tournure très grave et taillés dans un gros drap de bureau blanc. Il adopta alors ce costume pour ramener plus facilement les fidèles sur le chemin de la Vertu."
III Yves le prêtre
En mille deux cent quatre-vingt-quatre, l’archevêque de Rennes ayant eu confirmation de ses talents, le pressa d’accepter de recevoir le sacrement de l’ordination et de se voir confier la paroisse de Tredrez. Yves accepta et dès la sortie de Rennes, vendit le cheval que lui avait offert l’archevêque pour offrir l’argent de la vente aux pauvres. Dans sa paroisse de Tredrez puis, plus tard, celle de Louannec, lors que ses prédécesseurs prêchaient en latin, Yves étonne ses paroissiens en le faisant en breton, rendant ainsi accessible au peuple la compréhension du Livre des Vertus. Ce faisant, on aimait venir de partout entendre ce prêtre humble et dont la piété faisait aimer la piété. Mais il ne ménageait pas sa peine pour aller dire l’espérance de Dieu aux pauvres gens de la campagne bretonne. À cause d’une épidémie qui emporta nombre de prêtres, il lui est arrivé de prêcher cinq fois le même jour à des endroits différents : Tredrez, Louannec, Saint Michel en Grève, Trédarzec et Pleumeur. Il faisait tout le chemin à pied, jamais à cheval.
En mille deux centre quatre-vingt-treize, après le décès de sa mère, emportée par la maladie, il hérita de l’ensemble du patrimoine familial en tant qu’ainé de la famille Heloury. Il fit alors construire un refuge pour les indigents, Crech-Martin.À Tredrez, lorsqu’il y était recteur, il nourrissait aussi les pauvres : une fois il fît donner le peu de pain qui restait au presbytère à des pauvres. On en coupa assez pour que tout le monde en ait à sa faim, au grand étonnement du vicaire qui s’était fait mettre de côté, au préalable, un morceau pour lui.
Yves étonnait tout le monde par son désintéressement :« Advocatus erat, sed non latro, res mirabilis populo ». Cette exclamation en latin a traversé les siècles, et reste souvent prononcé en Bretagne : « Il était avocat, mais pas voleur, chose admirable pour les gens ». Quant aux pauvres habits que parfois il faisait faire, le jour où l’on les lui portait ne finissait pas toujours avant qu’un malheureux ne se les voit offrir.
Yves Hélory s’éteint le dix-neuf mai mille trois cent trente trois. Ses obsèques à l’église Saint-Tugdual de Tréguier où est érigé son mausolée, firent l’objet d’une ferveur populaire extraordinaire. Pour tous, il devient le « mirouër (miroir) des ecclésiastiques, avocats, pauvres, veuves et orphelins »
Un dernier geste pour les pauvres.
Le lendemain de sa mort, au matin, les pauvres de Tréguier trouvèrent tous dans leurs affaires une miche de pain. Cette découverte fut immédiatement attribuée à Yves. Les pauvres, voulant remercier le Saint homme participèrent à ériger le magnifique mausolée dans la Cathédrale Trégoroise, ils ne manquèrent pas par la suite de venir s'y recueillir.
IV Témoignages sur Yves Hélory de Kermartin
La Veuve du jongleur Rivallon a dit de lui
Citation: | " Mon défunt mari et moi-même, nous vînmes accompagnés des quatre enfants que j’avais, onze ans environ avant la mort de dom Yves, à sa maison de Kermartin pour recevoir aumônes et hospitalité pour l’amour de Dieu. Yves nous accueillit avec beaucoup de joie, et pendant ces onze années-là, ou à peu près, il nous a gardés chez lui, pourvoyant à notre nourriture et à notre habillement." |
Un cheval pour les pauvres.
Citation: | Un été, par un temps de grande sécheresse, Yves n'avait plus rien à donner aux pauvres. Il ne lui restait qu'un cheval employé à la culture de ses terres. Il vint de Tredez à Tréguier trouver un bourgeois appelé Traquin, qui avait épousé sa soeur. Il dit à Traquin : « Achetez mon cheval ». Ce bourgeois se moqua de lui : « Etes-vous fou, s'écria-t-il, de vouloir vendre votre cheval pour donner aux pauvres ! » Peu ému de ces railleries, Yves insista, le bourgeois acheta le cheval cinquante écus. Aussitôt le prix convenu ou compté, Yves revint chez lui en toute hâte, après avoir prescrit à sa soeur de lui envoyer du pain pour cinquante écus à distribuer aux pauvres, car les pauvres en foule le suivaient partout. |
Yves, un souvenir encore vivace en Bretagne
Quand les Bretons voyaient passer dans la campagne
Yves revêtu de son grand manteau blanc
Ils se disaient que Dieu l’avait mis en Bretagne
Pour défendre des grands les faibles, les petits.
À son nom s’éveillaient, sur leurs couches les malades.
Les marins l’invoquaient au milieu des ténèbres,
Et leurs barques passaient les brisants périlleux
Il est le Saint patron de la Bretagne et des Juristes.
Il est fêté le 19 mai.
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Kalixtus Cardinal
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Posté le: Mer Aoû 28, 2024 12:07 am Sujet du message: |
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Hagiographie de Saint Cuthbert
634 - 686
La vie et les miracles de Saint Cuthbert
Contexte
Né le 7 mars 619, portant alors le nom de Cuthbertus MacLachlan, dans le village de Kirkcudbright. Kirkcudbright était à cette époque une ville portuaire avec un accès direct au Firth of Dee. Cette hagiographie décrit la vie ou le parcours de Cuthbertus MacLachlan, dont les actions ont laissé une empreinte sur la foi en Écosse, une source d'inspiration pour beaucoup. Le 26 mars 681, un peu plus de trois semaines après son 62e anniversaire, il s'est éteint chez lui à Kirkcudbright, entouré de ses amis et des villageois fidèles.
Jeunesse
Cuthbert, né au 7ème siècle, vit le jour dans la charmante ville de Kirkcudbright. Sa naissance aurait eu lieu le 7 mars, un jour qui serait plus tard commémoré comme une étape importante dans la vie de cet homme écossais. Il était le deuxième fils d'une humble famille de fermiers, le clan MacLachlan, connu pour leur dévouement indéfectible à la terre et leurs liens profonds avec la communauté locale. Grandir à Kirkcudbright signifiait devenir fermier ou pêcheur, et l'enfance de Cuthbert fut remplie des joies simples de la vie rurale. Il passait ses journées à explorer la campagne luxuriante, sa nature curieuse le conduisant à découvrir les merveilles cachées de la nature et les mystères du monde qui l'entourait. Au milieu de ce cadre idyllique, les jeunes années de Cuthbert furent marquées par une curiosité naturelle et un cœur compatissant. C'est à cette époque qu'il entra en contact pour la première fois avec l'Église dans la paroisse de Kirkcudbright. Un diacre nommé Ealdred, connu pour sa sagesse et sa dévotion, devint une source d'inspiration pour le jeune Cuthbert. Sous la direction d'Ealdred, le voyage spirituel de Cuthbert commença à se déployer, posant les bases de sa future dévotion à une vie de foi. Ces premières rencontres avec l'Église et l'influence bienveillante du diacre Ealdred préparèrent le terrain pour la saga de la vie remarquable de Cuthbert. Les graines de piété et de dévotion semées pendant son enfance allaient bientôt fleurir en un héritage qui laisserait une marque indélébile dans les annales de l'Aristotélisme écossais.
Appel à la foi
À l'âge de 15 ans, en 634, le parcours de foi de Cuthbert prit un tournant significatif. Ealdred, reconnaissant la profondeur de la piété de Cuthbert et l'éveil de son âme, nourrit avec soin et compassion la foi naissante du jeune garçon. Il enseigna à Cuthbert les saintes écritures, lui inculquant les vertus d'humilité, d'amitié et de foi en Dieu. Le diacre Ealdred demanda et obtint la permission des parents de Cuthbert de l'emmener au séminaire de Rome, où il commencerait son éducation. Le voyage de Kirkcudbright à Rome fut une odyssée de découvertes, remplie de défis physiques et spirituels. En traversant les paysages pittoresques de l'Angleterre, Cuthbert et Ealdred rencontrèrent diverses communautés, créant des liens avec d'autres pèlerins et partageant les enseignements des prophètes Aristote et Christos en chemin. La traversée du détroit de Douvres devint un seuil métaphorique, symbolisant le passage transformateur du pays natal familier de Cuthbert au vaste monde de l'apprentissage théologique.
À son arrivée à Rome, Cuthbert s'immergea dans l'atmosphère vibrante du séminaire. L'un de ses professeurs les plus influents était l'estimé évêque italien Alessandro, connu pour ses profondes connaissances théologiques. Sous la direction de l'évêque Alessandro, Cuthbert se plongea dans les subtilités de la théologie, de la philosophie et des écritures, absorbant la riche tapisserie de savoirs qui définirait plus tard ses propres enseignements. L'éducation de Cuthbert à Rome fut marquée non seulement par une croissance intellectuelle, mais aussi par une maturation spirituelle profonde. Son engagement indéfectible envers l'apprentissage et sa piété innée impressionnèrent tant ses professeurs que ses camarades de classe. Certains cardinaux de Rome, reconnaissant le potentiel de leadership futur de Cuthbert au sein de l'Église, prirent note de ce jeune étudiant prometteur. Après des années d'études et de réflexions diligentes, Cuthbert acheva son éducation théologique avec une maîtrise de la Dogma et du Droit Canonique. Le retour en Écosse fut un retour triomphal, car Cuthbert rapporta la sagesse et les enseignements acquis à Rome dans son pays natal. Sa réputation de théologien érudit et de serviteur dévoué de Dieu continua de croître, préparant le terrain pour ses futures entreprises en tant que phare de sagesse et de foi en Écosse.
Vie monastique
À l'âge de 23 ans, fort de la sagesse acquise lors de ses études théologiques à Rome, Cuthbert, accompagné de son mentor le diacre Ealdred, fit une entrée remarquable dans la vie monastique en rejoignant l'enclave sereine du monastère bénédictin de Kirkcudbright. Les murs du monastère offraient une toile sacrée à Cuthbert pour tisser ses connaissances théologiques dans le tissu de la prière quotidienne et de la contemplation. Avec l'aide du diacre Ealdred, l'influence de Cuthbert au sein du monastère grandit. Ses enseignements perspicaces et sa dévotion exemplaire lui valurent le respect des autres moines et de l'évêque écossais qui supervisait le monastère bénédictin de Kirkcudbright. En peu de temps, reconnaissant les qualités remarquables de Cuthbert et sa profonde perspicacité spirituelle, l'évêque Aidan, le prélat de la cathédrale Saint-Ninian, l'ordonna prêtre lors d'une cérémonie solennelle tenue dans les murs sacrés de la cathédrale.
L'ordination à la cathédrale Saint-Ninian, à laquelle assistaient le clergé et les fidèles, résonnait avec les traditions sacrées de l'Église écossaise. L'évêque Aidan, connu pour sa sagesse et sa bienveillance, imposa les mains sur Cuthbert, le consacrant à la prêtrise et lui confiant les responsabilités divines de guider les fidèles. Après cette ordination, Cuthbert se rendait chaque dimanche à l'église voisine de Kirkcudbright pour y célébrer la messe. C'était sa manière de ne jamais oublier sa ville natale et ce que les gens y avaient fait pour lui. Lors de ce voyage, il marchait toujours avec son bâton à la main, car le chemin était rocailleux. Il continuerait à célébrer cette messe tout au long de sa vie, même après sa retraite du service actif.
La tragédie frappa la paisible communauté lorsque, dans les cinq ans suivant le retour de Cuthbert, le diacre Ealdred, qui avait d'abord été son inspiration, puis son mentor et guide, et après que Cuthbert soit devenu prêtre, était resté à ses côtés comme son frère et compagnon, s'éteignit. À la suite du départ d'Ealdred, Cuthbert, maintenant ordonné par l'évêque Aidan, assuma le rôle de chef intérimaire du monastère. Son titre, désormais élevé à celui de prieur, reflétait non seulement sa compétence académique, mais aussi son engagement à préserver la sainteté et les traditions de Kirkcudbright. En tant que prieur, Cuthbert poursuivit l'héritage spirituel de son mentor, favorisant une atmosphère d'apprentissage, de dévotion et de compassion au sein du monastère. La disparition d'Ealdred marqua un moment solennel, mais sous la direction de Cuthbert, le monastère bénédictin de Kirkcudbright prospéra comme un phare d'illumination et de réconfort spirituel dans l'Écosse médiévale.
Travail Missionnaire
Fort de son ordination et inspiré par un appel divin, Cuthbert, désormais Prieur du Monastère Bénédictin de Kirkcudbright, reçut une mission sacrée des Cardinaux de Rome : "entreprendre un voyage en tant que missionnaire en Écosse". Sa tâche consistait à répandre la foi aristotélicienne parmi ceux qui s'accrochaient encore aux anciennes traditions, y compris les Pictes et les Druides. Il prit donc son bâton, quelques provisions, et commença son voyage.
Lors d'une rencontre fatidique, Cuthbert se retrouva dans une forêt dense où murmuraient les anciens rituels et où les ombres des pratiques druidiques persistaient. Parmi les arbres imposants, il rencontra le très respecté druide Lirion, enveloppé dans le mystère des anciennes traditions. Lirion avait la réputation d'être le druide le plus doué d'Écosse à cette époque. Lorsqu'il parlait, les autres druides l'écoutaient, et en cas de différend, ils se tournaient vers lui pour obtenir des conseils. Lorsque leurs regards se croisèrent, Cuthbert ressentit une présence troublante – l'emprise indéniable de l'Innommable, une force malveillante qui cherchait à résister à la lumière croissante de l'aristotélisme. Avec une détermination inébranlable, Cuthbert engagea le druide dans une conversation, cherchant à comprendre les racines de sa dévotion aux anciennes voies. Au fur et à mesure que le dialogue se déroulait, il devint clair que l'Innommable exerçait une influence sinistre sur l'esprit du druide. Cuthbert, guidé par la grâce divine en lui, reconnut les signes de possession. Ces signes lui avaient été enseignés lors de ses études à Rome. Des signes tels que parler dans une langue inconnue et la capacité de voir des choses cachées dans le monde environnant le druide. Cela, ajouté aux provocations incessantes de Lirion lors de ces conversations, montrait clairement à Cuthbert que cet homme menait une vie pécheresse et n'avait aucun contrôle sur ses actes. Dans un moment d'intervention divine, Cuthbert, invoquant la puissance de la prière tout en tenant le bâton de bois qu'il portait toujours comme moyen de protection, confronta l'Innommable. Une bataille spirituelle s'ensuivit, opposant la foi inébranlable de Cuthbert à la force malveillante qui avait pris l'âme du druide. L'air crépita d'énergie tandis que Cuthbert récitait des versets sacrés et invoquait la protection divine qui lui avait été accordée par sa mission. Dans un crescendo de puissance divine, l'Innommable fut expulsé, laissant le druide libéré des ténèbres qui l'avaient enchaîné. La forêt, autrefois enveloppée d'un silence inquiétant, résonnait maintenant d'un nouveau sentiment de paix. Lirion, désormais libéré des forces obscures qui le tenaient captif, s'agenouilla devant Cuthbert, reconnaissant le pouvoir transformateur de la foi universelle et romano-aristotélicienne.
La nouvelle de la rencontre de Cuthbert avec le druide et de sa victoire triomphale sur l'Innommable se répandit comme une traînée de poudre, enflammant la foi parmi ceux qui s'accrochaient encore aux anciennes traditions. Cuthbert, renforcé par cet événement miraculeux, poursuivit son travail missionnaire avec un nouvel élan, dissipant les ténèbres et faisant rayonner la lumière de l'aristotélisme jusqu'aux confins de l'Écosse. Le travail missionnaire de Cuthbert dans les Highlands écossais dura environ sept ans. Pendant ce temps, il rencontra de nombreuses personnes vivant selon les pratiques druidiques et parvint à convertir des villages entiers à l'Église. Il laissa derrière lui des croyants baptisés et, dans certains cas, convainquit même des gens de suivre le chemin de l'Église en devenant diacres et même prêtres.
Miracles
Le Ragoût de Poisson Infini en Période de Famine
Il y a longtemps, à une époque où le Diacre Ealdred était encore vivant et où Cuthbert était encore jeune, l'hiver fut plus rigoureux que jamais. Et pour aggraver les choses, au début de l'été, une invasion de hannetons ravagea les récoltes, laissant moins de nourriture que jamais auparavant. Cela entraîna une pénurie de blé, de maïs et de céréales. Les pêcheurs du village étaient incapables de répondre à la demande accrue de poisson. Au milieu de cette famine sévère qui frappait le village écossais de Kirkcudbright, Cuthbert réagit avec une compassion divine. Un groupe de villageois affamés, au bord du désespoir, se rassembla à l'église de Kirkcudbright, en quête de nourriture. Avec les ressources limitées disponibles, Cuthbert prépara lui-même un ragoût de poisson avec les derniers poissons restants, le bouillon, quelques pommes de terre, des oignons, et assaisonné d'herbes et d'épices. Lorsque Cuthbert commença à servir le ragoût de poisson aux personnes présentes dans l'église, tous regardèrent avec étonnement la grande marmite qui était pleine. Peu importe combien de ragoût Cuthbert distribuait, la marmite restait pleine. Comme si la première louche n'avait jamais été prise. C'est ainsi que les habitants de Kirkcudbright survécurent à ces jours de pénurie pendant l'hiver de la famine, jusqu'à ce que les pêcheurs puissent retourner en mer pour attraper du poisson et que les navires d'Irlande arrivent avec du grain.
Les témoins, y compris le vénérable Diacre Ealdred, s'émerveillèrent en voyant les maigres provisions se multiplier sous leurs yeux, fournissant miraculeusement suffisamment de nourriture pour rassasier toute la communauté. Ealdred, connu pour sa sagesse et sa compréhension des difficultés rencontrées par les villageois, fut témoin de cet acte extraordinaire de provision divine. Le Ragoût de Poisson Infini en Période de Famine devint un symbole d'espoir en temps de pénurie, solidifiant la réputation de Cuthbert en tant que conduit compatissant de l'abondance divine.
L'Apaisement d'une Tempête Furieuse
Bien plus tard, lorsque Cuthbert dirigeait le monastère de Kirkcudbright, une tempête terrible éclata en mer. La tempête était si violente que l'eau débordait de la rivière Dee dans les rues de Kirkcudbright. Au milieu d'un périlleux voyage en mer le long de la côte écossaise, un groupe de pêcheurs et de marins se retrouva à la merci d'une tempête féroce. Les vagues s'abattaient sur leur navire, menaçant de l'engloutir dans la fureur de la tempête. Avec leur navire, ils parvinrent à atteindre l'estuaire où la rivière Dee se jette, se rapprochant du port de Kirkcudbright. Désespérés et craignant pour leur vie, l'équipage invoqua Cuthbert pour une intervention divine. Alors que la tempête s'intensifiait, Cuthbert, au monastère bénédictin de Kirkcudbright, entra dans une prière profonde.
Des témoins, dont l'évêque Aidan qui se trouvait à Withorn à ce moment-là, où la tempête faisait également rage, relatent le moment miraculeux où les mers tumultueuses, déchaînées, se calmèrent inexplicablement. Les vents rugissants se sont tus, et les vagues déchaînées se sont apaisées, comme si une main invisible avait calmé la tempête. Le navire et son équipage furent émerveillés par cette disparition miraculeuse de la tempête. Le navire navigua dans l'estuaire vers Kirkcudbright comme s'il n'y avait pas un nuage dans le ciel, et une brise les conduisit vers le port. L'évêque Aidan, un observateur aguerri des forces de la nature, déclara qu'il s'agissait d'un acte divin et d'un témoignage de l'intercession de Cuthbert. L'histoire de l'apaisement miraculeux de la tempête se répandit dans les communautés côtières, instillant la foi dans le pouvoir protecteur de cet homme remarquable, clairement doté par Dieu.
Mort et Héritage
À la fin du parcours terrestre de Cuthbert, le vénérable moine trouva la paix au sein des murs du monastère bénédictin de Kirkcudbright. Alors que les années de prière, de contemplation et de ministère dévoué pesaient sur sa santé, Cuthbert quitta ce monde en paix le 26 mars, à l'âge de 62 ans, laissant derrière lui un héritage qui transcendait son existence mortelle.
Ses derniers instants furent enveloppés par les environs familiers de son domicile paroissial près de l'église de Kirkcudbright, où résonnaient les échos de ses humbles débuts. Des villageois en deuil, des membres du clergé et ceux qui avaient été témoins de ses miracles se rassemblèrent pour faire leurs adieux au saint bien-aimé. L'évêque Aidan, qui avait été témoin de la vocation divine et des miracles de Cuthbert, présida les rites funéraires, offrant des prières pour l'âme du moine défunt. L'impact de Cuthbert sur la communauté locale fut profond et durable. Les miracles qu'il a accomplis, de l'apaisement des tempêtes à la multiplication des provisions, devinrent des récits légendaires transmis de génération en génération. Les Pictes et Druides autrefois sceptiques, touchés par sa compassion et ses miracles, embrassèrent la foi aristotélicienne, marquant un changement transformateur dans le paysage spirituel de l'Écosse médiévale. Le monastère bénédictin de Kirkcudbright, où Cuthbert avait servi comme prieur, devint un lieu de pèlerinage, attirant les fidèles en quête de réconfort, de conseils et des échos de la sagesse divine de l'ancien. Ses enseignements, consignés par ses compagnons moines, formèrent la base d'un héritage spirituel qui continua de façonner les croyances et pratiques de l'Église écossaise. Les reliques de Cuthbert, soigneusement préservées par le monastère, devinrent des objets de vénération, censés porter la sainteté et la grâce divine qu'il incarnait de son vivant. Des pèlerins de partout cherchaient l'intercession de Cuthbert, priant devant son sanctuaire pour obtenir guérison, protection et conseils spirituels.
L'héritage durable de Cuthbert s'étendit au-delà de ses années mortelles, influençant non seulement le paysage spirituel de l'Écosse mais laissant également une empreinte indélébile dans le cœur de ceux qui le vénéraient. Le monastère qu'il dirigeait autrefois continua de prospérer en tant que centre d'apprentissage et de dévotion, un témoignage vivant de l'impact durable d'un humble moine qui était devenu un phare de foi et de miracles dans l'Écosse médiévale.
Relique - Le Bâton de Cuthbert
Un bâton en bois soigneusement préservé que Cuthbert utilisait lors de ses voyages missionnaires et de ses tâches pastorales. Il symbolise son parcours en tant que moine humble, sa dévotion à la diffusion de la foi aristotélicienne et son rôle de berger guidant son troupeau. Le bâton est censé porter l'essence de la force spirituelle et de la connexion divine de Cuthbert, agissant comme un lien tangible entre Cuthbert et ceux qui cherchent son intercession. Il a même été utilisé par Cuthbert pour se protéger du Sans-Nom. Pèlerins et fidèles se rendaient au monastère de Kirkcudbright pour vénérer le Bâton de Cuthbert, croyant qu'il portait la sainteté de Cuthbert et pouvait apporter réconfort, guérison et protection. Toucher le bâton pendant la prière ou chercher sa présence était considéré comme une invocation de l'intercession divine de Cuthbert, en faisant une relique précieuse qui continua d'inspirer foi et dévotion pendant des générations. Lorsque le monastère bénédictin de Kirkcudbright cessa d'exister dans les siècles suivants, le bâton fut exposé dans l'église paroissiale de Kirkcudbright jusqu'à ce qu'il soit transféré à Twynholm ces dernières années.
Jour de célébration
Le jour où nous célébrons ce Saint est celui de sa naissance, le 7 mars.
Patronage
Saint Cuthbert est le Saint Patron de Kirkcudbright.
Témoignage du Diacre Ealdred
Dans les annales de notre voyage commun, moi, Ealdred, je rédige humblement mon témoignage sur la vie de jeunesse de Cuthbert, une histoire entrelacée avec les œuvres miraculeuses de la grâce divine.
Cuthbert, né dans l'étreinte de Kirkcudbright, a parcouru les chemins sinueux de sa jeunesse avec un cœur sincère. C'est durant ces années formatrices, au milieu des collines ondulantes et des vents murmurants, que moi, en tant que diacre, j'ai été témoin de la ferveur spirituelle naissante en lui. Ses pas ont d'abord foulé le sol sacré de l'Église dans la paroisse de Kirkcudbright. En tant que diacre chargé de guider les jeunes âmes, il est vite devenu évident que Cuthbert était touché par un appel divin unique. Ses yeux reflétaient une flamme de curiosité, et son cœur, à l'écoute des murmures du sacré, aspirait à une communion plus profonde avec le Tout-Puissant. À l'âge de 15 ans, en l'an 634, le chemin de Cuthbert s'est aventuré au-delà de l'horizon écossais. Avec la bénédiction de ses parents, il a entrepris un pèlerinage au séminaire de Rome. C'est au cours de ce voyage transformateur que les graines de son éducation spirituelle ont été semées, nourries par la sagesse de l'évêque italien Alessandro. À son retour, Cuthbert, maintenant ordonné prêtre sous les mains sacrées de l'évêque Aidan, s'est engagé dans une mission pour illuminer les recoins ombragés de notre bien-aimée Écosse avec la lumière de l'Aristotélisme. Là où j'ai commencé en tant que Mentor, cet élève m'a surpassé au fil des années. Mais je suis toujours resté à ses côtés en tant que frère et compagnon, même après qu'il m'ait dépassé dans la hiérarchie. Au fil des ans, Cuthbert est resté ferme, inébranlable dans son dévouement à la foi.
Un événement particulier gravé dans les annales de ma mémoire est le jour où Cuthbert a été confronté à un groupe de villageois affamés à Kirkcudbright. C'était durant l'hiver de la grande famine. Cuthbert n'était pas encore ordonné et nous restions à l'Église pour nous réchauffer. Il était plus facile de chauffer un seul bâtiment que toutes les maisons du village. Avec les quelques provisions restantes, le jeune Cuthbert a commencé à préparer un ragoût de poisson et, lorsqu'il a terminé quelques heures plus tard, quelque chose s'est produit. Moi, Ealdred, j'ai été témoin de ce miracle du ragoût de poisson sans fin en période de famine. Avec étonnement, j'ai vu que peu importe le nombre de louches que Cuthbert prenait du ragoût, le niveau dans la grande marmite ne semblait jamais baisser. Les jours passaient, et chaque villageois qui avait besoin de nourriture pouvait remplir son ventre ici à l'Église. Les échos de ces premières années, remplies d'une foi inébranlable et de rencontres miraculeuses, résonnent encore dans les murs sacrés du monastère bénédictin de Kirkcudbright. Que ce témoignage serve de phare, guidant ceux qui cherchent réconfort et inspiration à travers l'héritage divin de Cuthbert.
Témoignage de Lirion, Ancien Druide
Dans l'ombre de l'ancienne forêt, moi, Lirion, j'ai autrefois été un gardien des anciennes voies. Les esprits des arbres me murmuraient des secrets, et les rituels sacrés des Druides coulaient dans mes veines comme un fleuve ancien. Pourtant, au milieu de cette tapisserie mystique, je me suis retrouvé pris au piège par une obscurité qui menaçait de dévorer mon âme. C'est dans ces bois hantés que j'ai rencontré un homme, un porteur de lumière nommé Cuthbert. Ses yeux contenaient une flamme, un feu divin qui perçait les ténèbres qui m'enveloppaient. Dans notre échange de paroles, sa compassion a révélé le tumulte en moi, et moi, Lirion, j'ai pris conscience de la présence insidieuse de l'Innommé qui s'enroulait autour de mon être. Avec une foi inébranlable, Cuthbert a confronté la force malveillante qui cherchait à m'enchaîner dans le désespoir. L'air crépitait de versets sacrés, et le symbole de la croix est devenu un phare d'espoir. Alors qu'il invoquait le divin, l'Innommé s'est rétracté, abandonnant son emprise sur mon âme. Dans ce moment de libération, moi, Lirion, j'ai senti le poids des siècles se lever de mon esprit. Les anciens rituels qui me liaient autrefois semblaient maintenant comme des échos lointains, disparaissant dans l'arrière-plan. La forêt, autrefois hantée par les ombres, résonnait maintenant des hymnes de la liberté retrouvée. Cuthbert, le porteur de lumière, se tenait comme un témoignage du pouvoir transformateur de sa foi. Sa compassion a brisé les chaînes qui me liaient, et son intervention divine a expulsé les ténèbres qui cherchaient à me réclamer. Alors que je rédige ce témoignage, moi, Lirion, je témoigne du triomphe de la Foi sur l'Innommé, et j'embrasse un nouveau chemin baigné dans la lumière éclatante de la croix.
Témoignage de l'Évêque Aidan
En réfléchissant à la tapisserie complexe de notre histoire commune, je me sens obligé d'exprimer mes sentiments concernant Cuthbert—un individu dont le chemin a souvent divergé des conventions, me laissant contemplatif, sinon légèrement intrigué. Cuthbert, originaire des modestes environs de Kirkcudbright, manifestait une curiosité insatiable qui l'a conduit dans les lointains royaumes de Rome pour une éducation qui, pour certains, aurait pu sembler extravagante. Son retour apporta un enthousiasme débordant pour répandre la foi aristotélicienne parmi les Pictes et les Druides—une entreprise noble, bien que je l'aie considérée d'un œil critique avec une disposition plus pragmatique.
Ses prétendus miracles, qu'il s'agisse d'apaiser les tempêtes ou de multiplier les provisions, m'ont laissé, moi, Évêque Aidan, avec une certaine curiosité intellectuelle. En tant que personne ayant passé une vie à naviguer dans les délicates complexités du domaine ecclésiastique, je me suis retrouvé à réfléchir aux subtilités de telles démonstrations manifestes d'intervention divine. Pourtant, dans ma contemplation, je ne peux nier l'impact profond que Cuthbert a eu sur la communauté locale. Les Pictes et les Druides, autrefois sceptiques, embrassent maintenant ardemment la vraie Foi, attribuant leur conversion aux miracles et aux enseignements de ce moine humble. Le Monastère bénédictin de Kirkcudbright, où Cuthbert exerçait comme Prieur, est devenu un lieu de pèlerinage, attirant les fidèles de près et de loin. Dans mes réflexions, je dois reconnaître qu'il y a peut-être une sagesse énigmatique dans l'approche de Cuthbert. Malgré toutes réserves, il laisse derrière lui un héritage qui va au-delà des normes ecclésiastiques traditionnelles—un héritage qui navigue dans des territoires inexplorés de ferveur spirituelle.
Que le divin me donne un discernement continu alors que nous traversons cette époque de l'influence nuancée de Cuthbert, un chapitre qui ajoute sans aucun doute une couche de complexité aux annales de notre histoire ecclésiastique commune.
Prière de Cuthbert contre le Sans-Nom
La prière que Cuthbert a employée lors de la libération de l'influence du Sans-Nom résonnait à travers la forêt ancienne avec une profonde résonance spirituelle. C'était une prière connue pour sa puissance contre les forces maléfiques, tirant des riches traditions de l'Église Aristotélicienne. Le texte exact peut varier, mais il aurait pu s'agir d'une prière semblable à celle-ci :
"Ô Seigneur, dans Votre miséricorde infinie et Votre puissance souveraine,
Je Vous implore de chasser les ombres qui s'accrochent à cette âme tourmentée.
Que l'éclat de Votre lumière divine perce les ténèbres, dissipant les forces maléfiques qui cherchent à lier et à posséder.
Au nom du Christos, le Rédempteur, et par le pouvoir investi en ce bâton de bois,
Je commande au Sans-Nom de relâcher son emprise sur ce serviteur à Vous.
Que les paroles sacrées de cette prière résonnent dans le royaume céleste,
et que les armées célestes veillent contre tout ce qui est impie.
Par le jeûne de mon corps terrestre et la force de ma foi inébranlable,
Je consacre cette prière sacrée. Que Votre protection divine nous enveloppe,
Ô Seigneur, alors que nous affrontons le Sans-Nom et ses Démons.
Accordez-nous la victoire sur les forces maléfiques,
afin que Votre lumière brille éternellement dans les cœurs de ceux qui cherchent refuge en Votre nom.
Amen."
Écrit par Cinead de Twynholm, le 10 mai 1472
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