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Adelene Cardinal


Inscrit le: 08 Juil 2020 Messages: 2628 Localisation: Villa Catena
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Posté le: Ven Jan 03, 2025 6:01 pm Sujet du message: [RP] Causeries flamandes - rencontre avec la Comtesse |
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Les journées commençaient à se rallonger, depuis peu. Mais pour le contemplateur qu'était le Recteur, chaque minute semblait un miracle, un gain jour après jour. La lumière du ciel flamand n'était pas toujours généreuse. Cependant, par un après-midi plutôt clément, le cardinal s'était installé sur un banc du cloître, prêt à observer le temps filer, bravant la fraîcheur d'un hiver sans pitié, mais à l'abris de la toiture du cloître.
Quelques jours auparavant, il avait fait parvenir un message à la Comtesse des Flandres, qui lui avait fait part de son désir de venir à Seclin. Le cardinal connaissait la situation générale du pays et la lourde responsabilité qui pesait sur les épaules de la jeune comtesse. Ainsi, le fait qu'elle accepte cette invitation, malgré les obligations qui devaient être les siennes, constituait pour Seclin un double honneur.
Un livre d'heures à la main, le cardinal attendait. De l'intérieur du bâtiment, parvenait presque imperceptiblement le bruit des conventuels en train de travailler. Depuis la renaissance de l'abbaye, une agitation nouvelle envahissait les couloirs.
Il était à peine quatre heures de l'après-midi, à en juger par les cloches de l'abbatiale qui, désormais, sonnaient de nouveau chaque heure. _________________
Son Éminence Adelène de Kermabon - Cardinal de Saint Nicomaque de l'Esquilin - Archevêque de Bordeaux |
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Sidie

Inscrit le: 03 Jan 2025 Messages: 4 Localisation: Flandres
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Posté le: Ven Jan 03, 2025 11:08 pm Sujet du message: |
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Les journées de la jeune Comtesse flamande étaient à rallonge et se remplissaient de réunions en réunions, de manœuvres sur le terrain en rencontres en lien avec la sécurité, de contrariétés en contrariétés, d'audiences en audiences et surtout de décisions à prendre en décisions à prendre. Pourtant, lorsque l'invitation de Cardinal de Kermabon lui était parvenue, la jeune femme n'avait pas hésité un seul instant. Elle qui avait un jour dit "Moins de blabla, plus de prières", avait une foi très profondément ancrée en elle et l'aspect spirituel n'était pas négligé chez elle. Investie comme chanoine au conseil de l'archidiocèse, elle essayait de vivre de façon exemplaire, même si, il fallait bien le dire, parfois elle dérapait dans son humanité et son imperfection. Et, cerise sur le gâteau de la gourmandise, elle nourrissait pour le Cardinal une admiration et une amitié des plus sincères.
Ainsi donc, elle avait quitté au petit matin ses obligations, donnant quelques consignes pour la journée et s'était mise en route, accompagnée seulement de son garde du corps personnel, Memphis, cet homme venu d'Orient qui la suivait comme son ombre et qui veillait sur elle comme on veille sur un trésor, assurant sa sécurité en chaque instant. Le trajet fut fait à dos de cheval. C'était là une occasion bien rare et elle goûta à nouveau à cette sensation de liberté que de sentir le vent sur son visage et les mèches de sa chevelure indomptable s'échapper de sa coiffure pour venir battre sur ses joues.
Ce fut donc une Sidonie aux joues rougies par le froid hivernal, à la coiffure habituelle loin d'être celles parfaites des grandes dames de ce monde, et vêtue de vêtements de monte qui se présenta aux portes de l'abbaye au frère qui l'accueillit.
"Bonjour, je suis Sidonie de Montbazon-Navailles, je viens voir son Eminence."
Pas de titres pompeux à rallonge annoncés, nenni. Sidonie restait avant tout celle qu'elle était malgré ses responsabilités : une enfant du Très Haut. _________________
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Adelene Cardinal


Inscrit le: 08 Juil 2020 Messages: 2628 Localisation: Villa Catena
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Posté le: Jeu Jan 09, 2025 10:00 am Sujet du message: |
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Les cloches avaient cessé de sonner. Le Cardinal referma son livre et se perdit dans ses pensées, pensant à la jeune Comtesse flamande, dont il appréciait la droiture et la foi profonde. Il savait qu’elle vivait sous une pression constante, tiraillée entre ses responsabilités de gouvernance et ses préoccupations pour la sécurité des Flandres. Il connaissait aussi les nombreux esprits retors et butés qui pullulaient dans le comté, qu’il fallait apprivoiser, souvent plus que dompter.
Le Cardinal, lui aussi, avait connu l’épreuve du Chêne Comtal, ce symbole qui, au-delà de toute poésie botanique, s’apparentait davantage à un pilori qu’à un instrument de démocratie. Il avait enduré ces tortures symboliques, mais rien, absolument rien de ce qu’il avait vécu ne pouvait être comparé à ce que la Comtesse avait dû endurer. Tant d’infamies abjectes, de rumeurs malveillantes et de calomnies haineuses dirigées contre elle avaient fini par convaincre le Cardinal de prendre ses distances avec ce milieu.
Il s’apprêtait à se perdre encore un peu plus dans ces souvenirs lorsque la silhouette d’un jeune frère oblat, frêle et rapide, apparut au bout du cloître, le tirant de ses pensées. L’homme s’avança d’un pas décidé et lui murmura à l’oreille :
_ Votre Éminence, elle arrive.
Le Cardinal acquiesça d’un hochement de tête et se redressa. La Comtesse entra alors dans le cloître, le visage légèrement rosé par le froid, ses cheveux indomptés flottant autour d’elle comme une couronne d’or. Elle demeurait superbe, élégante et gracieuse, un rayon de lumière dans cet endroit de sérénité. Elle incarnait le visage lumineux des Flandres, contrastant avec la rudesse de certains vieux seigneurs acariâtres et rustres qu’il côtoyait parfois. Le Cardinal l’accueillit avec un large sourire et lui tendit les bras, ravi de la recevoir.
_ Votre Grandeur, quel honneur de vous accueillir !
Il inclina légèrement la tête, marquant ainsi son respect. Elle était Comtesse, certes, mais elle était aussi sa suzeraine.
Un peu plus loin, le jeune oblat s’était retiré discrètement et revint rapidement avec un fauteuil à l’assise tissée, suivi d’un autre oblat portant un fauteuil similaire. Les deux chaises furent installées face à face, dans le silence tranquille du cloître.
Après quelques salutations, le Cardinal invita la Comtesse à faire quelques pas. Il était tellement habitué à marcher en rond autour du cloître que cet exercice était devenu pour lui une forme de concentration presque méditative. Il ne se doutait pas que pour d’autres, ce rituel pourrait se résumer à… « tourner en rond ». Mais il savait qu’à tout moment, ils pourraient s’asseoir pour poursuivre leur conversation. Alors, d’un geste naturel, il engagea la marche, emmenant avec lui la Comtesse, qui semblait prête à lui emboîter le pas.
- Comtesse, donnez-moi tout de suite de vos nouvelles. Comment vous portez-vous et que devenez-vous ? Depuis tant de mois, je ne sais juste que votre accession au trône des Flandres. Mais qu'en est-il du reste ? _________________
Son Éminence Adelène de Kermabon - Cardinal de Saint Nicomaque de l'Esquilin - Archevêque de Bordeaux |
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Sidie

Inscrit le: 03 Jan 2025 Messages: 4 Localisation: Flandres
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Posté le: Dim Fév 23, 2025 8:12 pm Sujet du message: |
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La jeune femme, Sidonie, avait suivi le jeune homme à travers les couloirs sinueux de l'abbaye. Bien que ce dernier ne portât aucun signe ostentatoire de son engagement religieux, il semblait se mouvoir avec une aisance familière, comme si chaque pierre, chaque recoin lui étaient intimement connus. Sidonie, curieuse, se demanda un instant si les robes de bure des moines possédaient, comme celles des dames de la cour, des poches dissimulées dans les plis de leurs longs jupons. Cette pensée frivole fut rapidement chassée de son esprit lorsqu'ils débouchèrent dans le cloître, où, en son centre, se tenait le Cardinal.
Le cloître, baigné d'une lumière douce et dorée, offrait un havre de paix. Les colonnes élancées soutenaient des arches délicates, tandis que des plantes grimpantes s'enroulaient autour des pierres, ajoutant une touche de verdure à l'austérité monastique. Au milieu de cette sérénité, le Cardinal se tenait droit, sa présence imposante contrastant avec la tranquillité des lieux. Sidonie sentit une vague d'émotion l'envahir ; il lui semblait qu'une éternité s'était écoulée depuis leur dernière rencontre. Un sourire sincère illumina son visage alors qu'elle s'approchait de lui.
Sidonie avait toujours éprouvé un profond respect pour cet homme, non seulement en raison de sa vocation religieuse, mais aussi pour sa droiture et sa détermination. Elle savait que l'habit ne faisait pas toujours le moine, ayant elle-même croisé des âmes corrompues sous le couvert de la foi. Mais en Adelene de Kermabon, elle ne voyait que vertu et piété. Arrivée à sa hauteur, elle s'inclina en une révérence gracieuse et baisa l'anneau épiscopal, symbole de son respect et de sa dévotion.
"Votre Éminence, quel plaisir de vous revoir enfin. Je vous remercie pour cette invitation que je ne pouvais décliner. Vous m'offrez une pause bienvenue dans le tumulte de mes fonctions. Bientôt, je pourrai me consacrer à mes affaires personnelles, trop longtemps négligées."
Dans son enthousiasme, Sidonie avait presque oublié son compagnon de route, Memphis, un homme curieux de la culture des terres du nord, qui découvrait avec intérêt les rites de la religion aristotélicienne. Elle savait qu'il saurait se fondre dans le décor, observant avec attention le fonctionnement de l'abbaye ou suivant de loin leur conversation. Après tout, il était son ombre depuis des mois.
Ils se mirent à marcher côte à côte, suivant le rythme lent et régulier des moines en méditation. Ce mouvement apaisant permettait à Sidonie de mettre de l'ordre dans ses pensées, souvent assaillies par les tracas du quotidien. Le Cardinal, soucieux de son bien-être, s'enquit de ce qu'elle était devenue durant ces mois écoulés.
"Je me porte aussi bien que possible, je vous remercie. La dernière fois que nous nous sommes vus, je traversais une période tumultueuse, marquée par les frasques de mon ancien fiancé. Mais j'ai trouvé du réconfort auprès de Dieu, de mon père, de mon jeune frère et de ma suzeraine bien-aimée, Marguerite de Troy-Orsenac. Ce voyage en Auvergne m'a permis de faire le point et de recentrer mes priorités."
Sidonie parlait avec une simplicité désarmante, sans s'attarder sur les détails sordides de cette période révolue. Elle préférait se tourner vers l'avenir, forte de sa résilience et de son optimisme. Elle marqua une pause, observant le visage du Cardinal avec attention.
"Lorsque j'ai appris que vous aviez été molesté l'an passé, l'inquiétude m'a rongée. Je suis heureuse de vous voir en pleine santé. Racontez-moi, quelles sont vos nouvelles ? Qu'est-ce qui vous occupe depuis notre dernière entrevue ?"
Son regard azur se posa sur les murs anciens du cloître, témoins silencieux de tant d'histoires et de prières. Ici, loin des clameurs du monde, elle trouvait une paix rare, un refuge où les paroles échangées prenaient une résonance particulière. _________________
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Memphis.
Inscrit le: 25 Fév 2025 Messages: 1
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Posté le: Mar Fév 25, 2025 1:34 pm Sujet du message: |
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Ce voyage comportait quelques épreuves pour moi. Tout d'abord, je n'ai jamais été un cavalier fougueux. Du fait que j'ai appris par moi même et en démarrant par des mulets, les grands chevaux m'intimidaient. De plus, j'ai une relation de confiance pas encore établie avec les animaux. Je cherchais la décrispation dans les yeux et l'attitude virevoltante de la jeune comtesse qui prenait un plaisir fou à chevaucher sa monture.
Après un temps qui ma semblé relativement long, nous mîmes les bottes à terre. Les courbatures entre les cuisses me donnaient une démarche très disgracieuse et je faisais au mieux pour cacher cela. Je compris bien rapidement que l'œil rieur de la comtesse avait su voir à travers mes artifices. Difficile de lui cacher quelque chose. Je lui soumettrai l'idée de vouloir prendre des cours d'équitation. Encore une case à cocher sur mon cahier de découvertes et d'apprentissages.
Je fis donc la découverte à ses côtés de cet endroit de paix. Je ne savais absolument pas à quoi m'attendre avant de venir ici et je dois admettre que la surprise tenait ses promesses. J'ai rarement eu ce sentiment de quiétude. Ce n'était pas seulement lié à l'endroit et à l'absence de bruit, il y avait quelque chose en plus. Quelque chose que je n'avais jamais ressenti. C'est difficile à expliquer mais je sentais comme une légèreté soulever mon for intérieur. Et j'avais la désagréable sensation de ne pas avoir ma place ici.
Je suivais les pas de Sidonie de près mais aucun mot ne franchit la barrière de mes lèvres. Ce quelque chose qui arrivait souvent et peu de gens pouvaient comprendre que cette fois ci, quelque chose était différent dans mon attitude. Mon "travail" était devenu un fardeau. Une chape de plomb tombait sur mes épaules. C'est la première fois de ma vie que je me sentais coupable. La culpabilité d'avoir ôté la vie. La culpabilité d'avoir distillé la mort.
L'esprit absent, il m'a fallu quelques instants pour réagir à l'approche du cardinal. Mes sens se remirent à l'affut. J'imaginais que cet homme dont elle m'avait parlé durant le voyage ne représentait aucune menace mais je n'osais croiser son regard. Par crainte de son jugement. Alors, après avoir observé les différentes formes de respect qui m'ont semblé étrange, je me mis à leur suite à distance raisonnable pour entamer cette balade.
Les tours de ronde, ça me connait. Mais un stress me rongeait l'échine. C'est à cet instant que je compris que j'avais besoin de chercher une forme de rédemption sacrée. |
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Adelene Cardinal


Inscrit le: 08 Juil 2020 Messages: 2628 Localisation: Villa Catena
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Posté le: Mar Fév 25, 2025 5:21 pm Sujet du message: |
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Alors que les premiers émois des retrouvailles entre la Comtesse et le Cardinal avaient occulté la présence du suivant de la Flamande, et tandis que les deux faisaient déjà quelques pas en papotant, le Cardinal s’enquit :
Mais, dites-moi, quel est donc cet… Il jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule de la Comtesse… Hercule à la peau de jais ? Vous seriez-vous fait tant d’ennemis en Flandre que vous deviez désormais votre sécurité aux bons soins d’un garde ?
Et, comme pour narguer ce garde du corps, ou bien simplement par amitié, le Cardinal présenta son bras à la Comtesse pour lui servir de guide, bien que la promenade ne comportât aucun danger et aucune surprise, à part les quatre angles du cloître à franchir.
Ici, à Seclin, la vie est bien plus douce pour moi qu’elle ne le fut lorsque je siégeais au conseil. Enfin… Servir les Flandres m’a été un honneur, et j’espère l’avoir fait dignement, notamment en redressant des situations plus que périlleuses. Mais l’hostilité constante de certains aura eu raison de ma patience. Et puisque je devais occuper mon temps précieux à combattre des attaques toutes plus vicieuses que ridicules, je commençais à manquer de temps pour me consacrer à la réelle mission qui, désormais, m’occupe à plein temps.
Puis il se ravisa.
Oh, bien entendu, mon temps plein inclut mon obéissance à ma suzeraine et à ses terres… Car quoi qu’il m’arrive, mon cœur réservera toujours une place de choix aux Flandres. Quand bien même la cohabitation puisse parfois se montrer délicate. Comme ce fut le cas lors de la levée du ban, par exemple, puisque, tout noble que je sois, il m’est impossible de porter les armes.
Alors qu’ils terminaient le troisième tour et s’apprêtaient à attaquer le quatrième, il poursuivit :
À ce sujet d’ailleurs, il est une question que je souhaite vous soumettre. Les terres de Seclin, qui me sont attachées, me sont en réalité confiées pour un temps. Or c’est sur ces terres que s’est établie cette présente abbaye, laquelle est bien destinée à me survivre et à durer indéfiniment. La question est donc de savoir ce qui pourrait advenir de notre abbaye si, un jour, les terres de Seclin venaient à être confiées à quelqu’un d’autre que moi… À quelque seigneur flamand qui… comment dire… qui n’aurait pas l’esprit de respecter les valeurs auxquelles nous rendons grâce.
Il avait bien des noms en tête, mais préféra rester sobre.
Voyez-vous, je suis bien plus attaché à la sécurité et à la prospérité de cette abbaye qu’aux honneurs et au prestige que l’on peut attribuer à ma personne. Aussi, n’existerait-il pas une manière de sacraliser, de façon profane, bien sûr, mais légale, la propriété des terres de l’abbaye et d’en faire un lieu singulier et préservé ?
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Son Éminence Adelène de Kermabon - Cardinal de Saint Nicomaque de l'Esquilin - Archevêque de Bordeaux |
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