L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Pie de Valence]

Frère Augustin, originaire de Normandie mais moine de l'abbaye de Cantorbéry, était venu prier quelques instants dans la célèbre basilique des Français quand il lui sembla percevoir une voix.
Depuis la chapelle où il se trouvait, il tourna le regard vers la nef où il vit une femme qui semblait parler toute seule, en français d'abord, en latin ensuite. Il y prêta attention mais ce qu'il entendit ne ressemblait vraiment pas au Credo aristotélicien habituel à son grand étonnement, car il entendit ceci : .

[Eden.blue.Freedom]

Eden tourne les talons et ferme définitivement la porte.

Pardonnez moi, j'ai un cours à suivre.
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Merci Jd Daidara

[Pie de Valence]

Frère Augustin, interloqué par l'étrange attitude de cette très bizarre paroissienne qui le laissait en plan sans même vouloir entendre la voix de Dieu, adressa à celui-ci une oraison mentale avant de regarder la maison romaine de son ordre.

[Eden.blue.Freedom]

Sœur Marie Clarence vêtue d’un habit monastique tissé à la main, avec un sourire espiègle qui aurait fait rougir les moines les plus austères. Elle semble tout droit sortie d’un manuscrit enluminé… mais avec un groove que même les chants grégoriens ne peuvent contenir.

[Pie de Valence]

Messe sur le chapitre X de la Vita de Christos


Christos guérissant les malades, Carl Bloch, 1883

Après la sonnerie des cloches, après l'entrée des fidèles, on récita la traditionnelle prière de bienveillance

[Eden.blue.Freedom]

Sœur Marie Clarence lui dit ainsi : Seul le Très-Haut a créé l'univers et personne ne dirige notre destin. Il n'y a probablement ni paradis ni vie après la mort. Nous avons cette seule vie pour en apprécier toute sa beauté. Et, pour cela je suis extrêmement reconnaissante.

Question existentielle :

En disant que « personne ne dirige notre destin », je rejette toute idée de providence divine ou d’Action Divine, pourtant centrale dans la doctrine.

L’absence probable de paradis ou de vie après la mort contredit directement le Credo aristotélicien, qui promet la vie éternelle et le jugement des âmes.

C'est pas facile ...
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Merci Jd Daidara

[Pie de Valence]

A son tour, le cardinal livra le fruit de ses réflexions.

Dire que « personne ne dirige notre destin » n'est pas contraire à notre foi. C'est le principe-même de la liberté dont Dieu a doté chaque humain et qui est affirmée dans notre dogme. Dieu ne dirige pas notre destin. La prédestination n'existe pas. Certes, Dieu connait tous les possibles mais l'Homme reste libre de voir ou de ne pas voir les signes et de se convertir ou pas. Dieu ne force à rien.

Envisager qu’il n’y ait « probablement ni paradis ni vie après la mort » contredit directement la promesse de vie éternelle et de jugement des âmes, qui est au cœur de nombreuses traditions religieuses, y compris celle que vous mentionnez. Ce genre de tension n’est pas rare : beaucoup de croyants traversent des périodes où leur expérience du monde, leurs lectures ou leur sensibilité philosophique les amènent à remettre en question des points fondamentaux de leur foi. Cela peut provoquer un sentiment de perte, mais aussi ouvrir un espace de recherche personnelle.

Cependant, le paradis solaire, la vie éternelle ou le jugement peuvent être compris littéralement, mais aussi comme des images spirituelles : la vie éternelle pouvant désigner une communion avec Dieu qui commence dès maintenant, ou le jugement comme une prise de conscience ultime de la vérité sur soi.

Ce n’est pas facile, non. Mais ce genre de crise peut devenir un moment fondateur : soit pour redécouvrir la foi sous un angle plus personnel, soit pour tracer un chemin spirituel qui vous ressemble davantage.
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"Le modernisme n'est ni une dérive, ni une horreur, ni une maladie honteuse. C'est le terreau de la rénovation de l'Eglise, la terreur des conservateurs, l'air pur qui vivifiera la foi" (Pie II de Valence)
"On n'est jamais dans le mensonge quand on prêche la paix et l'apaisement, toujours quand on prêche la haine d'autrui" (Pie II de Valence)

[Eden.blue.Freedom]

Je vous remercie pour la profondeur de vos réflexions, qui éclairent avec justesse les tensions que je traverse. Permettez-moi d’y répondre avec sincérité, en tant que fidèle engagée dans la foi aristotélicienne, mais aussi en tant que femme libre, citoyenne et chercheuse de sens.

Je crois profondément en la beauté de notre foi, en sa sagesse, en sa capacité à élever l’âme. Je la transmettrais avec joie, je célèbrerais les messes, je pratiquerais le baptême et je médite, pour l'instant sur le cours de théologie, bien plus qu'il n'y paraît. Mais je ressens aussi une tension : celle entre l’appel au don total de soi : parfois jusqu’à la chasteté ou au renoncement et le besoin légitime de construire ma vie humaine, affective, politique et intellectuelle.

Est-ce un manque de foi que de vouloir aimer, se marier, s’engager dans la cité ? Est-ce une faiblesse que de ne pas pouvoir donner à tous, quand mes moyens sont limités et que je dois aussi financer mes études pour mieux servir ? Je ne le crois pas. Je crois que la vertu ne se mesure pas à l’absolu, mais à la justesse, à la capacité de discerner, de faire le bien sans se nier soi-même.

Je ne rejette pas les idéaux de notre foi. Mais je souhaite les vivre librement, en conscience, sans culpabilité. Car si Dieu ne force rien, comme vous le dites si justement, alors Il nous invite à choisir et non à nous soumettre.

Peut-être que cette tension est le signe d’une foi vivante. Une foi qui interroge, qui évolue, qui cherche à s’incarner dans le réel. Et peut-être que c’est là, dans cette quête, que commence la vraie communion.

Enfin, permettez-moi de vous poser une question qui me touche profondément.

Je reviens sur le cas de Verty et de Clod. Pourquoi les avoir jugés ou excommuniés ? Pourquoi n’auraient-ils pas eu le droit de se marier ? L’amour entre une femme et un homme est bien toléré, même béni, dans notre foi. Et même s’ils étaient tous deux ordonnés, leur engagement spirituel n’efface pas leur humanité.

Pour ma part, je préfère respecter les règles et perdre l’ordination, plutôt que de renier l’amour ou la liberté de construire ma vie. Mais je ne peux m’empêcher de penser que notre foi pourrait accueillir ces choix sans les condamner.

C'est toujours un tiraillement intellectuel. De plus, j'ai l'impression que plus je lis plus je m'enfonce à ne plus savoir connaître. Il y a trop d'informations d'un coup. Ca me perturbe. Encore, on aurait les "dix commandements" d'Aristote...
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Merci Jd Daidara

[Pie de Valence]

Le cardinal avait répondu à Soeur Marie-Clarence, mais ce fut une autre voix qui s'exprima. Il y répondit quand même.


Votre réflexion met en lumière une tension que beaucoup ressentent : celle entre l’appel à une vie consacrée à Dieu et le désir légitime de s’engager pleinement dans la cité, d’aimer, de construire, de penser et d’agir.
Aristote, dans sa Politique, affirme que l’homme est un “animal politique” — non pas au sens partisan, mais au sens profond d’un être fait pour vivre en communauté, pour contribuer au bien commun, pour s’épanouir dans la cité. Il ne conçoit pas la vertu comme une fuite du monde, mais comme une pratique incarnée, dans les relations humaines, dans la justice, dans la parole et dans l’action.
Cette vision trouve un écho dans la tradition aristotélicienne, qui ne rejette pas le monde mais cherche à le transfigurer. L’Église, loin d’imposer un modèle unique de vie consacrée, propose une diversité de parcours spirituels, adaptés aux vocations et aux réalités de chacun :

- Le sacerdoce presbytéral (prêtre ordonné) implique souvent - en tout cas, pour le moment - le célibat dans le rite latin, mais il est une voie de don total au service des sacrements et de la communauté.
- Le diaconat permanent, en revanche, est ouvert aux personnes mariées. Il permet de vivre une vocation ecclésiale tout en conservant une vie familiale, professionnelle et citoyenne. Le diacre est un pont entre l’Église et le monde : il proclame le Livre des Vertus, célèbre certains sacrements, et agit dans la charité et la justice sociale.
- La vie laïque engagée est elle aussi une vocation à part entière. Elle permet de vivre pleinement sa foi dans les sphères politiques, culturelles, intellectuelles, sans renoncer à l’amour ni à la liberté.

Ainsi, l’Église ne condamne pas l’engagement dans la cité — elle l’encourage. Elle reconnaît que la foi ne s’oppose pas à la vie humaine, mais qu’elle l’éclaire, la soutient, la transforme. Christos lui-même a vécu au cœur du monde, dans les relations, les débats, les douleurs et les joies de son peuple. Ce que vous ressentez n’est pas un obstacle, mais une invitation au discernement. Et peut-être que le diaconat, ou une autre forme d’engagement ecclésial, pourrait être une réponse juste à votre quête : une manière de servir sans renier votre humanité, d’aimer sans culpabilité, de construire sans vous soumettre.

Je ne saurais, pas contre, m'engager sur les cas personnels de Verty et Clodeweck, n'ayant participé ni de près, ni de loin aux décisions les concernant et n'ayant pas tous les tenants et aboutissants entre les mains pour me prononcer avec impartialité.

Enfin, même si Aristote, bien sûr, n'a jamais formulé 10 commandements, mais on peut imaginer ce que sa sagesse aurait pu nous léguer :

[Eden.blue.Freedom]

Vous avez vu juste en ce qui me concerne. Je sais parler avec vérité quand il le faut. La justesse… c’est encore un chemin à parcourir.

Oui, elle sait faire le clown pour savourer ce qu’elle aime faire, et avec ceux auprès de qui elle peut se le permettre. Ça, c’est indéniable. Elle ne se permet pas d’être elle-même avec tout le monde, surtout parce qu’elle sait que chacun manipule l’autre pour arriver à ses fins. Elle n’est pas dupe.

Même si je doute parfois d’avoir la force nécessaire, je sais que je me relèverai. C’est en tombant qu’on apprend, qu’on se façonne. Ce qui ne tue pas rend plus fort. Et des coups, elle en a pris.

Le diaconat permanent me semble être la voie la plus juste me concernant.

Pour l’instant, je choisis d’avancer doucement. Il me reste encore tant de choses à découvrir. C’est vaste, et je veux prendre le temps.

Et si l’amitié est une vertu, alors elle est rare. Tout comme vos conseils, qui sont précieux.

Soyez assuré que mon amitié est loyale et sincère. Et là, c’est bel et bien Eden Blue Freedom de Nivellus qui parle, sans nul doute.[/] Elle signe et confirme.

[b]Pour l’instant, je choisis d’avancer doucement. Il me reste encore tant de choses à découvrir. C’est vaste, et je veux prendre le temps. J'ai le défaut d'apprendre continuellement. Une soif constante.

Et si l’amitié est une vertu, alors elle est rare, tout comme vos conseils, qui sont précieux.

Soyez assuré que mon amitié est sélective, loyale et sincère. Signe et confirme. Peut être un peu trop sélective parfois.
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Merci Jd Daidara