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[RP] 2 octobre 1456 - Funérailles de Son Eminence Kreuz
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Auteur Message
Salvaressa



Inscrit le: 16 Déc 2006
Messages: 19

MessagePosté le: Mar Oct 07, 2008 11:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le sergent d'armes Salvaressa suivie de son tendre époux Jobas avaient rejoint les templiers pour rendre un dernier hommage au Grand Maitre Kreuz.

Elle le connaissait trés peu mais avait entendu que de bonnes choses sur cet homme qui avait fait beaucoup pour le temple en restant toujours discret dans ses interventions.

La chapelle était bombée,Salvaressa trés intimidée par cette foule, entra doucement,elle se signa puis salua respectueusement tous les fidèles ainsi que ses frères et soeurs.

Son regard triste fut attiré vers le Haut Justicier soeur Haeven, le Sénéchal Akkar ainsi que Elyena son épouse,Salva hôcha la tête dans leur direction pour les soutenr dans leur chagrin puis prit la main de Jobas en l'emmenant rejoindre le petit groupe déjà installé.

Assis sur le banc,les mains jointes,la tête baissée,les templiers prièrent pieusement en silence pour le salut de l'emminence Kreuz.

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"Je tiens mon âme en paix et en silence, comme un enfant contre sa mère."
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acar



Inscrit le: 25 Nov 2006
Messages: 3614

MessagePosté le: Mar Oct 07, 2008 12:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le lieu sainct prenaist en suffissance la presse qui s'y trouvaist, ne laissant point de gens, hors les murs...

Alentour, le glas donnaist la mesure et les oiseaux volaient bien haut, esvitant ainsi la grande tristesse, environnante ...

Le gisant, lui, n'avaist cure de tout cela est ainsi estait l'ordre des choses... un mort se pleurait car seul, souvenirs restaient de lui, au grand dommage des vivants.

Ainsi souvenirs revinst et images se dressaient, céans, devers lui...

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Mun Von Frayner



Inscrit le: 20 Avr 2008
Messages: 474

MessagePosté le: Mar Oct 07, 2008 9:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La foule était grande, peut de monde que le Premier Maréchal reconnu.
La perte d’un être était toujours une souffrance, ayant perdu son cousin, il y peu.
Son humeur était morose malgré son mariage, tant de douleur autour d’un bonheur.

Le glas sonnant après avoir eu l’autorisation de rentrer, il avait revêtu ses habits d’Aspirant Vidame recouvert d’une longue cape noire marquant son deuil.

L’armure fessant saillie au travers de l’étoffe, lentement se dirigea vers un des bancs, saluant quelques personnes, Mun prit place repoussant la cape de coté dégageant ses épaules, tout en regardant droit devant lui.

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Jobas



Inscrit le: 05 Oct 2008
Messages: 19

MessagePosté le: Mar Oct 07, 2008 9:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La foule immense recueillie autour de lui donnait le ton, démontrait combien feu le Cardinal et Grand Maître Kreuz était connu, reconnu bien au delà des frontières du Royaume, combien sa vie de dévotion avait servi l’église et la propagation de sa lumière.

Les rares fois où le jeune écuyer avait eu l’honneur de croiser l’illustre personnage aujourd’hui passé à la postérité il se dégageait de ce dernier une profonde confiance en l’avenir, une force de penser que toute chose était possible pour autant que l’on y croie vraiment et que l’on s’y investisse de tout son cœur.

C’est là l'image de ce grand homme que Jobas voulait commémorer aujourd’hui et garderait à jamais.

Bienheureux d’avoir trouvé une place auprès de leurs frères et sœurs de l’Ordre des Templiers, les époux Kerbak de Vivar se tenaient par la main, serraient leur doigts comme pour signifier que la vie était courte, qu’il fallait savourer chaque instant comme si c’était celui de son dernier souffle. Que mourir en Martyr ne voulait rien dire si la vie passée sur cette terre n’était pas faite de don de soi et du respect de son prochain.

Priant silencieusement, pour l’âme du défunt, pour son repos éternel, pour tous les vivants, chacun des deux Templiers prit doucement la main de son voisin, espérant voir ainsi le geste se répéter et la salle entière, finalement, se tenant par les mains, communier uni par un lien aussi fort que leur foi et l’amour du Tout-Haut tout puissant.

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Aux Taverniers Amourachés ; Chez Salvaressa et Jobas
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Aaron



Inscrit le: 07 Mar 2006
Messages: 13192
Localisation: Castelli Romani

MessagePosté le: Mer Oct 08, 2008 10:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le camerlingue arriva discrètement dans la chapelle. Il choisit une place au devant, s'assit, puis se recueillit de longue minutes...
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Patriarche in Partibus d'Alexandrie
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aurelien87



Inscrit le: 11 Mar 2008
Messages: 3661

MessagePosté le: Jeu Oct 09, 2008 12:01 am    Sujet du message: Répondre en citant

Aurélien arriva très en retard dans la basilique. Il avait du montrer patte blanche etles controles à l'entrée étaient très poussés. Mais il n'en fut pas plus choqué, l'ordre et la prudence devant regner dans l'enceinte sacrée. Une fois le porche enfin passé, il alla s'assoir dans le fond, observant du coin de l'oeil qui était présent. Il vit qu'il y avait pas mal de ses frères grégoriens, ce qui lui fit grand plaisir.
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Morgwen



Inscrit le: 30 Mai 2006
Messages: 9

MessagePosté le: Jeu Oct 09, 2008 1:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Devant le seuil du lieu consacré, c'était une toute jeune femme qui se tenait. Altière, nerveuse et dynamique. Une amazone. La jeune émissaire, future Sénéchale, attablée face à un templier et un teutonique. Dans sa mémoire sélective, seuls Kreuz et Naelin sont resté gravés. Discussion agitée, inter-ordre et explosive. Premiers liens. Si ils avaient su...

Une main glacée lachant quelques dons dans les paniers prévus à cet effet à l'entrée de la chapelle, c'est maintenant une Duchesse de Touraine, veuve ou tout comme, qui avance parmi la foule. Au Castel de Tours, devant une charte par laquelle elle octroye des terres tourangelles au Temple, elle cause joyeusement à son ami éclopé, Grand Maitre. Ils apposent leurs sceaux de fonction ensemble. La correspondance ne cessera, l'amitié ne sera que croissante. Jusqu'à ce petit mot glissé dans sa paume, la veille de son mariage avec le Taureau.

Remontant l'allée, l'odeur des chairs putréfiés, le bruit des râles du mourant envahissent la jeune mère de famille qu'elle était à l'époque. Parmi les visages croisés, un sourire pour Dame Haeven. Elle était là à l'infirmerie du Temple lorsqu'elles cherchaient à le garder en vie après l'opération. Les deux Loups avaient veillé à une amputation qui lui vaudrait le surnom de Tyr par une petite fille. Et un lien vital s'était créé dans l'agonie. Main à main, fermement accrochées. "Entre souvenirs sombres et déliquescents, il n'y eut que vous et la Mort, la Mort et vous. Et vous gagnâtes la bataille, ce qui, qui peut le dire, me permit de remporter la seconde, avec l'Aide et par la Grace d'Aristote..." De cette main, elle chassa une larme qui perlait, invisible derrière son voile noir dissimulant ses traits et sa chevelure.

Et le premier deuil, le retour, les baptêmes. Sublimation de la relation. Et les trois amis, dans un jardin, autour d'une bonne bouteille, une enfant jouant innocemment entre eux. Trois broches d'argent ornées d'émeraudes. "A la Sainte Boulasse, à Aristote et à l'Amitié, au-delà de la Mort" Cela avait sonné joyeusement, avant les étreintes, le coeur débordant d'émotion. Comme ce jour où elle avance entre les travées bondées, dorénavant dernière du trio. Mais l'émotion n'est plus la même. Nae est parti depuis longtemps. Kreuz ce jour. Et son tour bientôt viendra. Sans doute, son époux qui avançait à ses cotés aujourd'hui serait contre l'idée. Mais ni lui, ni elle ne décide ce genre d’événements. Il faut faire confiance au Très Haut.

La Duchesse d’Amboise s’installa, enveloppée de deuil, sur un siège parmi la haute noblesse, après les ecclésiastiques. Le fil de la vie continuait de se dérouler au plus profond d’elle-même. Comme une alternance de vagues, le trouble, la confiance, la passion, la colère, la compréhension se succédèrent. Le doute, l’amertume, la jalousie, l’abandon, la violence pour la sombre et longue période. Nul autre ne l’avait tant faite souffrir. Mais grand dieu, qu’elle lui avait rendu la monnaie de sa pièce !
Un sourire s’invita sur ses traits. Qu’ils avaient été bêtes tout de même. Elle lui avait confié son trésor, sa petite fille de 6 printemps, le jour de l’anoblissement d’Archy. A défaut d’un autre enfant. Ellesya était ce jour une jeune femme qui se tenait à coté d’elle pour honorer la mémoire de ce Cardinal dont elles avaient partagé chacune à leur manière la vie d’homme.

A la fin de la cérémonie, ce serait l’amie sincère qui s’en irait. Celle qui était toujours restée en toile de fond malgré les années et les épreuves. L’ancienne généalogiste s’attablerait devant son écritoire et ferait en sorte de veiller aux dispositions testamentaires de son vieil ami. Beaucoup de gens à contacter, des legs à envoyer. C’était sa tâche et son deuil, son dernier service pour lui.
Elle glissa sa main gantée sur le bras de son époux qui avait accepté de l’accompagner malgré tout.

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Chevreux



Inscrit le: 10 Mar 2008
Messages: 2048
Localisation: Dole (Franche-Comté)

MessagePosté le: Ven Oct 10, 2008 6:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le Héraut d'Armes de l'Ordre Teutonique, le bruder Chevreux, était arrivé alors que les invités étaient déjà dans la chapelle.

Il ouvrit la porte discrètement pour s'insérer dans la chapelle sans faire trop de bruit. Il jeta un regard rapide sur les personnes présentes et vit son frère de sang, ainsi que son parrain assis. Il comprit que c'était là les bancs réservés à l'Ordre.

Il se dirigea donc auprès de ses frères et soeurd de lOrdre, sans ommettre de saluer discrêtement les personnes qu'il croisant, laissant ainsi les autres se recueillir silencieusement.

Lorsqu'il eu rejoint ses frères, il pris place et s'agenouila pour rendre grâce au Très Haut et lui recommander celui que tous étaient venu rendre un dernier homage avant que ce dernier ne se rendre auprès de Dieu pour son jugement dernier.

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Nolite haud magni facere imbecilliorem vobis.
Ne sous-estimez pas plus faible que vous !
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Ingeburge



Inscrit le: 30 Déc 2006
Messages: 9794
Localisation: L'alta città delle città reina

MessagePosté le: Sam Oct 11, 2008 12:51 am    Sujet du message: Répondre en citant

[RP dédicacé à L., JD Kreuz, en souvenir de tous nos RP passés.
Je te déteste, lâcheur!
Ti chat^^]



[Palazzo di Diana]

La surface de l'eau était lisse et calme depuis plusieurs secondes déjà. De trop nombreuses secondes selon les chambrières qui scrutaient le cuveau d'un air inquiet. Elles se consultèrent du regard, ne sachant quelle conduite adopter. Peut-être faudrait-il aller quérir la gouvernante ou mieux encore, plonger les bras dans la petite cuve.
Mais elles n'eurent pas à trancher, le visage de la Princesse venait de réapparaître dans une gerbe d'eau. Celle-ci s'ébroua, entrouvrant légèrement la bouche pour reprendre son souffle puis aspira l'air à lentes goulées. Elle cligna des yeux plusieurs fois et passa la main sur son front afin d'en chasser les gouttes qui coulaient.

Elle se leva enfin et une des suivantes se précipita vers elle afin d'entourer son corps ruisselant d'une serviette de cotonnade épaisse et la sécher avec. Ingeburge se laissa faire, indifférente. Elle commença à claquer des dents, moins par refroidissement que par la fatigue qui la tenait, l'eau recouvrant le bas de ses jambes étant encore tiède et une douce et humide chaleur régnant dans le cabinet de toilette. D'être frictionnée avec vigueur la revigora quelque peu mais c'est un pied encore faible qui se posa sur le sol jonché de menthe fraîche et de joncs aromatiques. Elle s'avança, soutenue par la bonne guère rassurée par la mine de sa maîtresse. On finit de lui sécher le corps et les cheveux avant de l'oindre d'eau de senteur au romarin. Une fine chemise de soie blanche aux manches collantes lui fut ensuite passée. Elle sourit légèrement en sentant le vêtement sur sa peau, un souvenir lui revenait.
Elle était à Digne chez le Baroùn Fufanu Deslacets où elle s'était rendue en qualité de témoin et d'amie à l'anoblissement d'Anderexia de Sabran. Le Manchot l'y avait rejointe et au cours de l'un de leurs échanges sarcastiques et familiers, il l'avait taquinée sur son goût des belles choses, notamment sur les étoffes de prix qu'elle faisait venir à grands frais d'Italie. Elle se revit là-bas, Place de la Reine Jeanne, dans l'appartement qu'elle occupait. Les lieux étaient en désordre, le sol était recouvert d'objets divers et en avisant un linge à la blancheur éclatante, il avait cherché à savoir s'il s'agissait là de dentelle italienne. Et elle avait acquiescé en précisant que c'était du point de Venise puis s'était exclamé, narquoise, qu'il était assurément un fin connaisseur qui avait dû dénouer bien plus de jupes et de corsets qu'elle l'aurait cru.

Elle passa dans sa chambre et s'arrêta devant son lit où avaient déposés les vêtements précieux qu'elle allait revêtir. Elle se pencha et suivit du bout des doigts le tracé arachnéen des broderies ornant la tunique. Il ne serait désormais plus là pour la plaisanter sur ses goûts dispendieux d'ascète. Cette pensée qui la traversa, fulgurante, lui fit reprendre pied dans la réalité. Si en cette fin d'après-midi elle s'apprêtait à quitter la sécurité et l'obscurité de son palais romain, c'était parce qu'elle devait se rendre à la Basilique Saint Titus pour y célébrer des funérailles. Les siennes. A lui. Et elle ne ressentit plus que douleur elle qui avait passé ces derniers jours dans une effervescence et une fébrilité permanentes. Elle avait remisé ce qu'elle ressentait au plus profond d'elle-même afin de se consacrer à l'organisation des obsèques. Elle avait couru dans tout Rome afin de superviser la décoration de la Basilique, le choix des fleurs, la place des bougies. Elle avait reçu les clercs qui l'assisteraient, les moines et moniales qui chanteraient, tancé les enfants de chœur. Elle avait donné des consignes multiples à la Garde Pontificale Romaine, écrit à certaines personnes. Et là, maintenant que son esprit n'était plus occupé et que l'instant fatidique approchait, son chagrin lui revenait avec force, s'imposant à elle maintenant qu'elle était désœuvrée. Soudain titubante, elle fit quelques pas sous les yeux des domestiques inquiets et qui n'osaient souffler le moindre mot. Elle s'appuya à un guéridon. Son regard y accrocha les carafes qui étaient disposées dessus et elle tendit une main tremblante vers l'un des carafons. Elle se versa de quoi boire et elle revit alors son air désapprobateur quand il était venu la voir à la Santa Bauma. Il l'avait regardée descendre l'eau-de-vie d'un air circonspect mais lourd de reproches et elle l'avait ignoré. C'était de nouveau son visage marqué par les batailles qu'il avait menées qui se montrait à elle et elle déglutit lentement avant de porter le hanap à ses lèvres. L'eau fraîche s'instillant dans son corps lui fit du bien. Elle ne s'enivrerait pas, pas tout de suite, elle devait garder les idées claires pour les heures à venir, elle aurait tout le temps de se pinter après, quand elle aurait reconduit le dernier cagot hors de la Basilique, quand elle aurait salué d'un air absent les clercs qui viendraient lui présenter leurs hommages et quand elle serait de nouveau terrée dans son palais frappé par le deuil.

Elle revint vers son lit et fit un signe de la main. Les chambrières l'entourèrent aussitôt et entreprirent de la vêtir. Un bliaud en cendal noir qui s'épanouissait sur le derrière en une longue traîne lui fut passé. Les manches évasées sur les poignets, l'ourlet du bas et le col au ras-du-cou étaient réhaussés de broderies noires. Sa taille fut ceinturée d'une cordelière de soie noire aux extrémités frangées. Elle chaussa de fines ballerines de cuir. On lui divisa les cheveux en une raie médiane et chaque masse soyeuse fut tressée, un ruban de velours noir ornant chacune des longues nattes. Sa mise en ce jour était simple, elle en avait décidé ainsi. Elle ne porterait aucun bijou hormis sa médaille et son anneau cardinalices, son améthyste épiscopale et la bague qu'il lui avait offerte. Elle contempla un instant le joyau qu'elle venait de glisser à son doigt, il lui en avait fait cadeau en riant, taquinant la femme aimant les belles choses qu'elle était restée malgré le prélat qu'elle était devenue.

Enfin, elle fut prête. Elle passa un mantelet court et sortit de sa chambre. Elle enfila les corridors sombres, plongée dans diverses pensées. La maison était silencieuse, tout à l'intérieur montrait le deuil. Depuis la mort de sa sœur Mymy, les miroirs avaient été masqués, les tapisseries recouvertes de tentures noires. A l'extérieur aussi, le deuil était visible, les même tentures ornant la façade du palais.
Elle délaissa sa voiture, elle voulait marcher, profiter de l'air du Trastévère avant de devoir affronter la foule et supporter d'être écoutée le temps que durerait l'office...




[Basilique Saint Titus - Chapelle Milites Dei]
Qui aurait plus croire en voyant le soleil dardant ses rayons sur le dais céruléen du ciel qu'en ce jour Rome était en deuil? L'astre du jour, jetant ses derniers feux, conférait une atmosphère joyeuse à la cité pontificale.
Ingeburge, elle, n'était pas au diapason. Visage sombre, aussi sombre que son éternelle vêture noire, elle avait progressé dans les ruelles du Trastevere puis dans les artères de la cité pontificale sans desserrer les lèvres. Sous bonne escorte, elle était parvenue sans encombre jusqu'à la Basilique Saint Titus. Des gens se pressaient toujours sur le parvis, déclinant leur identité aux gardes de faction avant de pouvoir entrer dans l'édifice. La vérification était stricte et l'attente un peu longue mais les fidèles s'écartèrent en reconnaissant le Connétable de Rome. Paolo et ses hommes s'effacèrent à leur tour, non sans avoir salué leur supérieure avec diligence et elle s'engouffra dans la basilique. La dernière fois qu'elle avait assisté à une cérémonie à Saint Titus, il s'agissait de commémorer Sainte Boulasse. Elle eut un rictus amer en faisant le parallèle avec la raison de sa venue en ce jour.

Un de ses hommes déposa dans les paniers posés à l'entrée l'aumône qu'elle avait arrêtée avec son intendant un peu plus tôt. Elle avait préféré porter des vivres, la redistribution après l'office serait ainsi plus aisée. Quand les denrées furent entreposées, elle se dirigea vers une sacristie où elle laissa sa mante. Là, un autre garde la ceignit de son baudrier où était accrochée son épée de Chevalier d'Isenduil. Elle se servit un verre d'eau qu'elle avala d'un trait puis, une fois désaltérée, empoigna son Livre des Vertus et se rendit sans plus tarder vers la Chapelle Milites Dei.
Là-haut, le glas sonnait toujours et chaque choc sur les cloches la faisait tressaillir.

La Chapelle, d'assez vastes proportions, avait été construite il y a plusieurs années de cela en l'honneur des Saintes Armées et de leurs valeureux membres qu'ils soient de la Garde Episcopale, de la Garde Pontificale Romaine ou des Ordres Militaro-Religieux . Elle avait été le théâtre d'adoubements et autres cérémonies officielles à la gloire du bras armé de l'Eglise. Il avait paru à Ingeburge qu'elle était le lieu approprié pour rendre un dernier hommage à l'un des plus grands Chevaliers au service du Très-Haut. Sa taille plus intimiste lui avait aussi plus propice au recueillement des nombreux proches qui feraient le déplacement.

Et elle la contemplait maintenant, au bout de la nef, sentant de nouveau l'affliction l'étreindre et la tétaniser. C'est qu'elle venait d'apercevoir les tréteaux qui avaient été disposés entre l'autel et la première rangée de bancs, ces tréteaux qui attendaient le cercueil de celui qui déjà mort une fois ne reviendrait pas. La vue des pieds de bois la firent défaillir et elle recula, s'adossant à un des piliers marquant l'entrée de la Chapelle. Elle resta quelques secondes prostrée, ne parvenant pas à se redresser. Ses hommes l'entourèrent, la dissimulant aux regards des retardaires. Ainsi cachée, elle tenta de reprendre son souffle, avalant l'air avec difficulté. Si elle ne se forçait pas à regagner son calme, elle ne parviendrait pas à mener cette cérémonie. Il fallait qu'elle se meuve mais elle demeura roide.
Elle entraperçut soudain une aube blanche passer près des gardes et elle leva la main, tentant de héler son propriétaire, probablement un enfant de chœur s'empressant de rejoindre l'abside. Aucun son ne sortit de sa bouche mais un de ses hommes comprit son mouvement et rattrapa le garçonnet. Un peu intimidé, ce dernier s'approcha du Primat qui lui murmura quelques mots. Il hocha la tête à plusieurs reprises et s'éloigna.
Quelques minutes plus tard, les cloches cessèrent leur chant triste et lancinant tandis qu'un autre, humain cette fois-ci, s'élevait. Ingeburge avait elle-même choisi le morceau qui ouvrirait l'office, il reflétait ce qu'elle ressentait. Les premières notes de musique l'émurent mais elle se leva et commença à remonter la nef.


    Hey!
    Vexation of spirit is a waste of time
    Negative thinking, don't you waste your thoughts
    Verbal conflict is a waste of word
    Physical conflict is a waste of flesh

Elle regardait droit devant elle, marchant d'un pas lent, ses mains où était emmêlé son chapelet tenant son Livre des Vertus contre sa poitrine.
Elle se souvint de leur rencontre au Château d'Aix. Elle ne l'avait pas connu au cours de ce qu'elle appelait sa première vie mais sa réputation le précédait. Elle se souvenait juste de l'affliction d'Eckris qui ne se remettait pas de la perte de celui qui était plus qu'un membre de sa famille.
Elle l'avait accueilli d'un air circonspect et effronté, sûre d'elle, trop sûre d'elle, en épouse cocue et naïve du Comte de Provence qu'elle était. Il venait d'être élu Archevêque d'Arles, elle rédigeait le Concordat qui lierait la Provence à l'Eglise. Et au cours d'une discussion houleuse à ce propos, elle lui avait lancé à la cantonnade, d'un ton un peu méprisant, des amabilités sur sa famille et sur l'Empire. Il ne s'était pas démonté, elle non plus et c'est ainsi que chacun avait pu mesurer la tenacité et la conviction de l'autre. Elle avait pu voir quelle tête de lard il était, il avait pu se rendre compte de son infinie arrogance. Ils n'étaient pas devenus amis à cette occasion, ils s'étaient contentés de collaborer ensemble, prenant sur eux pour ne pas se battre mais elle avait appris à le respecter même s'il la rendait parfois folle avec ses avis tranchés. Ils se ressemblaient sur ce point, jusqu'au-boutistes, quelque soit les événements et sûrs de leur fait. Leur travail n'avait pas été compromis par leurs querelles et après cela, ils ne s'étaient plus jamais affrontés.



    People will always be who they want
    And that's what really makes the world go round
    Unconditional love is scarce

Elle avait fini par découvrir son caractère entier et passionné dont elle avait eu un aperçu lors de la rédaction du Concordat de Provence. Son costume de prélat arlésien semblait trop étroit, elle avait pu percevoir combien il le gênait aux entournures, combien il était mal à l'aise en guide diocésain. Il était plus un homme de lutte, rompu aux escarmouches et aux batailles. C'était un aspect de lui qu'elle avait toujours craint, pressentant que c'était là un reste de ce qu'il avait connu avant son trépas et sachant bien que c'était ce qu'il l'éloignait d'elle à jamais. Elle avait tant voulu savoir ce qui le minait, elle aurait tant voulu l'aider à panser ses blessures mais il ne l'avait pas laissée faire.
Oui, Arles avait été difficile pour lui mais pourtant quel orateur exceptionnel il était! Les fidèles arlésiens avaient pu savourer son verbe sûr et inspiré. Une cérémonie en la Cathédrale locale resterait à jamais gravée dans son esprit, une cérémonie au cours de laquelle il avait fait montre de ses qualités de pasteur, c'était à l'occasion de l'intronisation de celui qui allait devenir lou canoungé chantant. L'office avait été ponctué de sourires entendus et entouré d'une complicité entre tous les participants.
Elle avait tant appris à son contact, elle avait grandi. Et ce qui l'animait, c'était son amour inconditionnel et sa dévotion sans faille pour le Très-Haut. C'était cet amour et cette dévotion qui l'avaient guidé tout le long de sa vie...



    You see, you gave precious life to me
    So I live my life for you...You...
    You see, you've always been there for me
    And so i'll be there for you...You...

Il l'avait sauvée. Par deux fois, il l'avait sauvée.
Il y avait eu cette mascarade à Cuneo. Son époux avait organisé des festivités en son honneur alors que depuis des mois il la trompait sans aucune pudeur. La Provence faisait des gorges chaudes des malheurs de la Comtesse de Cuneo qui était bien insolente et hautaine avec tous mais qui n'était pas capable de dire son fait à son mari. Kreuz avait été invité et avait béni le renouvellement de leurs vœux de mariage. Elle avait pardonné à Vitou, persuadée qu'il ne la trahirait plus malgré ce bâtard qui poussait dans le ventre d'une autre et qui le liait jamais à celle pour laquelle elle ressentait une colère profonde. Elle y avait cru et avait prononcé ses mots d'amour avec force et sincérité.
Son époux semblait être revenu à de meilleurs sentiments et cette sensation la rendait heureuse d'autant plus qu'elle portait leur héritier. Pourtant, pourtant, elle n'était pas sereine et elle s'en était ouvert à Kreuz un jour à Saint Raphaël. Elle lui avait donné rendez-vous dans la crypte de l'Eglise des Templiers et elle s'était confiée à cet homme qui demeurait encore un étranger pour elle. La colère qu'elle ressentait la minait, elle s'en voulait des sentiments de haine qu'elle éprouvait et son incapacité à pardonner à celle qui avait attiré son époux dans ses rets. Et il l'avait écouté, plein d'attentions dont elle ne se souvenait pas sans éprouver de la gratitude. Sa main restant posée sur la sienne, ses " ma fille " emprunts d'une douce gravité, le mouchoir de soie - cadeau de la Duchesse de Bugey - qu'il lui avait tendu, sa présence enveloppante et réconfortante... Ce soir là, elle avait découvert la qualité d'écoute du Castelnou, elle avait également pu s'abreuver aux paroles qu'il lui avait adressées.

_ Pleurez mon enfant, laissez vos larmes couler... Qu'elles soient le sang de votre âme meurtrie...
Elle suivrait ce conseil murmuré un soir d'avril dans la crypte de l'Eglise des Templiers de San Rafeu. Plus tard, dans l'intimité de sa couche. Elle serait forte jusqu'à la fin et ensuite, elle laisserait le sang s'épancher de la blessure béante qu'avait causée la mort de son sauveur à son cœur.


    Bless your eyes and may your days be long
    May you rise on the morning when His kingdom come
    Good deeds aren't remembered in the hearts of men
    Bless your eyes and may your dreams come true
    May you rise on the morning when Jah kingdom come
    Good deeds aren't remembered in the hearts of men

Elle devrait continuer à vivre sans lui, lui qui avait rejoint le soleil.
Avait-il trouvé le repos lui qui avait connu la souffrance et le chagrin? Elle ne connaissait pas tout de sa vie, il avait de ces pudeurs touchantes et effrayantes à la fois. Elle avait pu croiser son regard triste et dur à la fois. Elle aurait voulu pouvoir l'aider, elle avait tenté et il l'avait remerciée d'être là, à ses côtés.
Connaissait-il enfin la sérénité après sa vie aventureuse et emplie de turpitudes? Jamais elle n'oublierait Cologne et la cérémonie en l'honneur des Saintes Armées. Elle avait été inquiète de son retard lui qui se faisait un devoir de ne jamais se faire attendre. Et quand elle l'avait vu prendre place devant l'autel, ô quand elle l'avait vu, revêtu d'un surcot noir, la taille ceinte d'une écharpe d'étoffe purpurine, le ruban de Chevalier d'Isenduil autour du cou, elle avait su qu'un drame venait de survenir. L'inquiétude avait monté en elle, aussi inexorablement que l'eau d'une rivière en crue. Elle avait passé le reste de la cérémonie à guetter le moindre fléchissement, anxieuse. Plus tard, elle avait su et elle avait compris ce visage pâle, ces traits tirés, ce pli de douleur lui barrant le front. Corentin...
Elle sentit comme un gouffre s'ouvrir sous pieds mais vaillante, elle continua sa progression.
Corentin... Et maintenant lui.
Etait-il enfin en paix lui qui méritait tant d'être sans demeurer enferré dans les tourments?




    Now and forever more
    Forever more...

Elle lui était demeurée fidèle, un pacte jamais prononcé les liant à jamais. Il l'avait sauvée. Par deux fois, il l'avait sauvée. Il l'avait empêchée de sombrer dans la colère qui innervait tout son être, il l'avait retenue quand elle s'était enfoncée dans la douleur. Il l'avait admise dans le cercle restreint de ses proches, il lui avait tendu les mains à chaque fois qu'elle retombait dans ses travers.
Des fables avaient circulé sur cette complicité qui les liait et qui éclatait aux yeux des moins avertis. Des rumeurs dégoûtantes avaient été colportées par des mégères rageuses et envieuses comme le pigeon portugais qui avait affirmé que les deux Archevêques se livraient à des épanchements coupables derrière les murs du castel de la Santa Bauma. Lui avait bien connu les bras des femmes dans son autre vie et elle avait bien déclenché des transports dont elle se serrait bien passée, mais rien de tel entre eux. Elle s'étonnait toujours de ce que les gens tirent des conclusions de la sorte dès lors qu'elle était proche d'un homme. On lui avait depuis prêté des liaisons diverses et variées dont elle se gaussait sans rien démentir.
C'était bien plus que la chair qui les liait lui qui ne l'avait jamais touchée, c'était bien plus que des rapports physiques qui les unissaient, elle qui demeurait aussi chaleureuse qu'un fjord en plein hiver.
Il était son mentor, elle était son âme damnée. Ni plus, ni moins.




    You see, you've always had faith in me
    And so i'll have faith in you...You...
    You've always been there for me
    And so i'll be there for you...You...

Il l'avait sauvée. Par deux fois, il l'avait sauvée. La seconde, c'était après l'excommunication de Vitou. Elle avait veillé sur son époux qui avait sombré dans un coma provoqué par une chute grave. Il en avait émergé, l'accusant de maux divers, rejetant l'aide de sa sœur Mymy, insultant enfin Kreuz. Et il y avait eu cette excommunication inévitable et justifiée, cette excommunication qui avait fait une bâtarde l'enfant qu'elle portait et qui avait fait d'elle une femme démariée. Et elle était restée hébétée devant les débris de son existence, devant les lambeaux de sa vie. Et il avait été là comme toujours. Il ne l'avait pas laissée malgré les vexations que continuaient de lui infliger Vitou. Il avait pensé à elle avant de panser les plaies de son ego blessé, il l'avait écoutée de cette oreille attentive qui n'appartenait qu'à lui, il l'avait réconfortée. Vitou était mort, sa fille était née et elle devait continuer à vivre. Il était demeuré à ses côtés, fidèle quand elle rejetait tout aide et tout soutien.
Et surtout, plus que tout, il lui avait montré la voie. Elle servait l'Eglise depuis quelque temps déjà, elle avait été diaconesse et sa sœur l'avait promue archidiaconesse. Il lui avait parlé d'Aix avec Mymy. Elle avait repoussé l'idée de devenir prêtre non pas car elle était réticente à être ordonnée mais parce qu'elle ne se sentait pas à la hauteur. Elle, Archevêque? Elle en avait ri, gênée mais pourtant honorée que deux personnes si pieuses que Mymy et Kreuz aient pensé à elle. Elle leur avait fait confiance sans savoir que de prononcer les vœux de prêtrise changeraient irrémédiablement sa vie.
Il avait eu foi en elle, au point de l'encourager à présenter sa candidature pour Aix.
Il avait eu foi en elle, au point de faire d'elle la Secrétaire de la Congrégation des Saintes Armées.
Il avait eu foi en elle, au point de sortir de sa retraite prolongée pour participer au scrutin qui ferait d'elle le nouveau Primat du Sacrum Romanorum Imperium Nationis Germanicæ.
Il avait eu foi en elle, au point de la recommander auprès du Sacré Collège des Cardinaux.

Alors qu'elle s'avançait toujours, bercée par la voix éraillée et émouvante du chanteur, elle mesura tout ce qu'elle lui devait et cette demie-révélation affermit son pas hésitant. Elle serait forte en remerciement de toute cette foi dont il l'avait entourée.




    You've always been good to me
    Even when i'm not good to myself
    You've always been fair to me
    Even when i'm not fair to myself
    You've always done right by me
    So I will do right by you...You...

Elle marchait toujours, il ne lui restait que quelques pas à effectuer avant de se trouver dans l'abside, tout près de l'autel.

Il avait été un rempart sûr contre tous les démons qui la rongeaient, il l'avait été dès cette confession à Saint Raphaël au cours de laquelle elle s'était debattue contre les affres de la colère et de l'hystérie. Lui seul pouvait la calmer d'un mot ou d'un geste.
Oh et comme elle s'était fâchée contre lui. Certes, ils ne s'étaient plus jamais affrontés, ils n'étaient plus l'un contre l'autre mais des querelles éclataient ça et là car il ne la laissait pas l'aider ou parce qu'elle le repoussait, préférant se complaire dans le chagrin.
Ainsi, comme aurait-elle pu oublier, ce voyage d'études qui avait failli tourner court. Elle l'avait rejoint en Savoie où il s'était réfugié après une énième fuite hors de Provence. Elle voyageait afin de parfaire ses connaissances théologiques et ils avaient décidé de finir le périple ensemble. Et ils reviendraient tous deux en cette Provence qu'il avait quittée depuis bien longtemps. Etait-ce parce qu'il y avait longtemps qu'ils ne s'étaient vus? Etait-ce parce qu'elle l'avait accueilli la bouche pleine de reproches? Etait-ce parce qu'il lui était apparu plein d'amertume? Ou était-ce parce qu'elle et lui savaient que le retour qu'ils effectueraient tous deux vers la Provence serait le dernier et scellerait son départ définitif à lui? Cela devait en être la raison car ils se disputèrent violemment en chemin au point qu'il l'abandonna seule sur les routes berrichones. Ils partirent chacun de leur côté, elle poursuivant sur le trajet fixé, lui errant Dieu seul sait où. Elle s'était sentie fautive, reconnaissant bien dans les mots qu'elle avait eu contre lui la colère la marque de Leviathan qui était devenu pour elle un compagnon familier. Et malgré tout ce mal qu'elle se faisait, il était restée là à la protéger et à la soutenir. C'est ainsi qu'ils s'étaient retrouvés sur les routes auvergnates et qu'ils ne s'étaient plus quittés jusqu'en Provence. Ils avaient tu l'ineroxable, avaient gardé le silence sur l'irrémédiable. Et il était parti et elle avait vécu ce départ comme un abandon, en bonne ingrate et bornée qu'elle était.




    You've always had faith in me
    And so i'll have faith in you...You..

Il l'avait abandonnée, elle n'en avait pas démordu et n'en démordait toujours pas. Et elle lui avait dit quand ils s'étaient revus à la Sainte Baume en cette soirée estivale. Il avait réapparu comme il avait disparu, sans prévenir et elle en avait éprouvé un grand choc.
Ce soir là, elle étudiait quelque texte de droit canon, Octave et Sylvère étaient venus l'interrompre, effrayés. Elle s'était dirigée vers le rez-de-chaussée, intriguée et là, alors qu'elle se trouvait en haut des marches, elle l'avait reconnu malgré la pénombre environnante. Elle avait poussé un cri, dévalant les marches avec précipitaion et s'était jetée sur lui, furieuse, ses points lancés devant elle et se heurtant au plastron du guerrier. Puis, elle s'était laissée glisser au sol, secouée de sanglots plus meurtrie au cœur qu'aux mains. Il avait gardé le silence et l'avait redressée, toujours aussi prévenant. Elle avait eu du mal à se détourner de lui, sentant son exaspération fondre à la chaleur de la sollicitude de Kreuz mais elle l'avait laissée, roidie par sa hauteur mal placée et avait regagné ses appartements. Il l'avait suivie, toujours en silence et lui avait présenté ses hommages, s'agenouillant devant elle et baisant son anneau. Elle l'avait épié, agacée et était allée se servir de l'eau-de-vie de prune sous son regard désapprobateur et inquiet. Ils avaient ensuite badiné, elle buvant toujours trop, lui demeurant toujours aussi hermétique, dissimulant leurs sentiments sous les mondanités qu'ils débitaient automatiquement, rompus qu'ils étaient aux conversations de salon. Mais leurs regards en disaient longs, sa gêne à lui, sa fureur à elle mais surtout leur douleur à tous deux. Et s'étant assis sur le lit, il s'était mis à pleurer. Elle en avait été bouleversée, il remisait donc enfin sa fierté et s'ouvrait pour de bon à elle! Elle s'était approchée et n'avait rien dit, se contentant de tenir sa main et de sécher les larmes qui dévalaient les joues burinées de son ami. Et ils avaient enfin discuté sans discontinuer une bonne partie de la nuit, se confiant leurs peines mutuelles. Et il était reparti, les laissant tous deux plus unis que jamais.

Elle s'immobilisa, enfin arrivée devant l'autel et elle se tourna, sans hâte, presqu'avec effort, tentant par son mouvement lent de retarder l'inévitable.




    You've always been good to me
    You've always been to kind to me
    You've always stood up for me
    You've always been there for me

Elle faisait maintenant face à l'assistance, observant de ses yeux clairs, ses yeux aussi réfrigérants que les steppes de Sibérie comme il se plaisait à dire, les fidèles réunis en ce jour d'affliction. Mais elle ne voyait personne, elle ne voyait que lui.



    You always did care for me...
    You always did share with me...
    You always been true to me
    And so i'll be true to you...





La musique cessa et les voix des chanteurs avec. Elle fit un léger signe de tête et un garde lui répondit de la même manière avant de se tourner vers l'entrée de la chapelle.

Sa dépouille allait être amenée.

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acar



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Messages: 3614

MessagePosté le: Sam Oct 11, 2008 7:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les sons résonnaient comme à leur asccoutumée mais ce jour estait bien terne malgré la haute couleur des notes.

La presse estait évidente et moult Aristoteliciens, se tenant, par la main, formant maillon d'unisté, comme l'avaist souvent prêché le desfunt.

Oui l'unisté, ne faire qu'un... cela estait bonne chose, en ce jour ou l'homme, bienheureux, s'en allaist retrouver la douceur de la solitude.

Les cierges brillaient, étincelant, comme l'estait le gisant, naguère. Les psaumes fusaient, comme l'estait son esprit, hier.

Ce jour, tous en deuil, berne estait de rigueur, pour celui qui avaist esté, escouté et fort souvent entendu.

En extérieur, le vent avaist levé les feuilles d'automne, emportant le souvenir de l'esté... c'estait ainsi et tous étions les feuilles, d'une mesme souche, du mesme arbre et ce petit vent, rappelait cela, inesvitablement, l'unisté.

Celui qui fust, honoré ce jour, il estait légitime de lui rendre la politesse, pour son sacrifice, son sacerdoce, sa foy et si certains l'ont conspué, c'est qu'ils n'enstendaient pas...

Les candélabres s'effacèrent, les peintures murales frémirent, le bas-relief s'effrita, la charpente oscilla... Tant l'homme , de par ses actes, avaist oeuvré et le vide allaist obliger, les bons bâtisseurs, d'esdifier.

Il serra alors la main de son espousée...

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Dunpeal



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Messages: 7512

MessagePosté le: Sam Oct 11, 2008 7:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le cardinal lusophone arriva très discrètement dans la chapelle. Il écoute les priers, il veux les autres que a veni pour être present cette dérniere fois. Dunpeal voit SA Aaron et se rapproche enfin de se joindre à son prier.
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vincent.diftain



Inscrit le: 10 Déc 2006
Messages: 7213
Localisation: Champagne

MessagePosté le: Sam Oct 11, 2008 7:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le nouveau cardinal, Vincent Diftain, vint assister à l'office célébrer en la chapelle. Il entra discrètement et s'installa.
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Vincent Diftain d'Embussy
Cardinal Romain
Chancelier de la Sainte Inquisition
Grand Inquisiteur
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leg_l_ancien



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Messages: 771
Localisation: Annecy en Savoie

MessagePosté le: Sam Oct 11, 2008 8:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Leg allai bientôt se préparer pour la cérémonie. prières et réflexion , souvenirs et projets se mélangeai allègrement dans sa tête.

Il déploya sa haute carcasse avec un soupir.

Il regarda en haut , vers le ciel, vers le Trés Haut.

La mort , ou plus exactement la vie , avait eu raison de son vieux compagnon d'armes et son ami le plus cher .

La mort, ou plus exactement la vie , n'était pas juste aux yeux du vénérable .

Il n'en voulait pas au Très Haut, car les voies et les désirs du Seigneur ne sont pas pour être dévoilés au commun des mortels comme lui, mais Leg ne comprenait pas.

Il sentait comme un grand vide au creux de son estomac et comme un malaise au niveau de son cœur.

Quelque part il en voulait fortement a son vieil ami de les avoir abandonner .

Leg sortit de ses songes, et enfila un chape blanche et ceignit a son coté l'épée du 5ième Grand Maistre du Temple , héritage de feu son ami. Il remit en place son collier de Chevalier Sénateur.

Il se signa et se dirigea vers la sortie.

Il était bientôt temps de rejoindre ses compagnons pour la dernière entrée du Cardinal en la Chapelle Militeis Dei

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[img*]http://i49.servimg.com/u/f49/11/09/20/77/ban_le10.jpg[/img][Signature hors norme, merci d'y remédier]
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Melian



Inscrit le: 05 Juin 2007
Messages: 8977

MessagePosté le: Sam Oct 11, 2008 10:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

De nouveaux arrivants, dont Son Eminence Ingeburge. Melian la regardait de son banc. La souffrance semblait gravée en chaque trait de son visage comme le serait bientôt l'épitaphe de Son Eminence Kreuz sur sa stèle funéraire. Elle ne devait même pas les voir.

La peine de la médicastre et diaconesse s'accentua encore en voyant souffrir cette personne qu'elle appréciait beaucoup pour son franc parler et sa capacité à gérer milles et unes tâches, entre autre. Elle se demandait si elle irait la voir à la fin des funérailles, ne serait-ce que pour s'assurer que Son Eminence allait au moins aussi bien que possible, physiquement.

Mais qui était-elle pour oser s'imposer auprès d'une personne si importante... C'est alors que son époux serra sa main. Elle se tourna vers lui, et serra son bras de sa fine main blanche libre.

Dieu que les temps étaient pénibles pour toutes et tous...

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AsdrubaelVect



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MessagePosté le: Dim Oct 12, 2008 2:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Funérailles de Kreuz... Son épouse lui avait raconté une partie de sa vie avec feu le cardinal, les moments les plus marquants, sans doute.
Le duc quant à lui ne l'avait pas connu, peut-être même ne l'avait-il jamais vu, peut-être même ne connaissait-il même pas la forme de son visage.
Toujours est-il que son épouse avait été affectée par l'annonce de sa mort. Elle avait d'abord souhaité qu'il ne l'accompagne pas à Rome, avant finalement de changer d'avis l'avant veille de la cérémonie.

Il se recueillait sur un homme qu'il ne connaissait que par les paroles de Gwen. Recueillement sincère mais la véritable raison de sa venue était pour soutenir sa Duchesse d'Amboise et la jeune Ellesya, sa belle-fille.
Quelques regards glissés vers elles, mais il conserva le silence, par respect pour ce qu'elles avaient vécu avec le défunt.
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