L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Kreuz de Castelnou]

La nouvelle s'était répandue, la ville de rome semblait en effervescence, de toute part, les romains convergeaient pour ce funeste moment et pour assister au passage de sa Sainte dépouille...

Alors que le cortège arrivait aux portes de Rome, les cloches et le tocsin se mit à résonner de toute part. Chaque clocue, petite ou granche, de la Basilique à la plus modeste des chapelles, retentirent pour annoncer l'instant fatidique.

Les portes de la ville étaient ouvertes en grand et la milice de la cité, la mine sévère observait en silence le cortège.

Le tumulte du lointain fesait place à un calme et à un recueillement pieux. La population nombreuse était là, pour saluer la dernière venue de Son Eminence Camerlingue...

Les Templiers furent saisis par cet élan d'amour et de compassion. Le Grand Maître Kreuz, pourtant dur à la tâche se sentait bouleversé. Derrière lui, alors qu'il s'autorisa de regarder en arrière, il vit les yeux brillants du Frère Maréchal Ujio...

Des diacres et des prêtres, des enfants de coeur vinrent se joindre au cortège... Les habitants jetaient fleurs sur les pavés de la voie menant à la Place Saint Pierre.

La clameur et l'annonce retentissante laissaient place aux sanglots et aux pleurs. De loin en loin l'on entendait des voix crier vengeance, et partout l'incompréhension de cet acte barbare et de la douleur sincère se lisaient sur les visages et les yeux embrumés de larmes.

La colonne avançait lentement. Les gonfanons flottaient dans le vent léger sous ce soleil de printemps... Plus rien maintenant ne pourrait troubler la quiétude de Son Eminence, alors qu'il cheminait avec sa dévouée escorte de la milice du Temple vers son ultime maison.
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Vieux cadavre manchot

Cardinal Connétable de Rome, Archevêque d'Arles, Vicomte de Menthon Saint Bernard, Chevalier d'Isenduil, Héraut impérial, Grand Maître de l'ordre du Temple... Campagnes, batailles, titres et légendes... Rien ne reste après tout, seules poussières et larmes... Excepté la Foy.

[anarchyhope]

Anarchyhope qui attendait devant les portes de la basilique entendait les clameurs et les pleurs tous proches.
Des cris demandant la béatification du défunt cardinal s'élevaient dans la foule.
Le Sénéchal se mit en route afin de faire la liaison avec l'escorte.

Il marchait sur les bords d'une allée dégagée et protégée par la garde papale et les ordres au service de la Sainte Eglise.

Lorsqu'il vit le gonfanon de l'Ordre, il accéléra la cadence.
Il arriva enfin au niveau de l'escorte.

Il s'agenouilla devant le chariot transportant la dépouille mortelle et récita une prière. Puis il se tourna vers le Grand Maistre et lui présenta ses hommages ainsi qu'à Monseigneur Lovian qui se trouvait en retrait.
Il alla donner l'accolade à toutes les frères et soeurs de l'escorte puis s'adressa à eux en ces termes.

Mes frères, mes soeurs, vous voilà en Rome.
Votre mission, si longue et si ardue fût-elle touche à sa fin.
Jamais je n'ai vu telle foule en ces lieux.
Cette foule est partagée: elle pleure la mort d'un guide et félicite le courage des personnes qui permettent à cet homme de reposer en Terre Consacrée.
Mes frères, mes soeurs, les gens se rappelleront de votre acte mais ne vous enorgueillissez point car nous sommes les humbles serviteurs de Sa Sainteté.
Comme le dit si bien notre maxime : Non nobis domine non nobis sed nomini tuo da gloriam.
Mes amis, mes compagnons, le peuple aristotélicien vous attend, je ne vous ai que trop retardé.
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[Kreuz de Castelnou]

Après avoir entendu le Sénéchal s'exprimer, laissant ainsi un instant à la foule silencieuse et en pleurs pour effleurer le chariot transportant son Eminence, Kreuz essuya une larme. La tension, la fatigue, l'empathie de l'entière population romaine, la tristesse, l'incompréhension... Tous étaient à bout.

Sortant sa lame frappée en sa garde de la Croix, le Grand Maître la tendit vers le ciel. Sans doute pour une des dernières fois, car il était persuadé maintenant que son état de moine soldat ne le comblait pas totalement. Il voulait un engagement plus complet envers le Créateur, et il connaissait une paroisse qui restait orpheline...

La lame tendue vers les cieux fut un signal, diligemment, la foule attristée se retira à contrecoeur de la voie et les Frères ou Chevaliers de la milice du Temple reprirent le chemin.

La lente procession reprit la marche, grossie encore par une foule de fidèles et de serviteurs de la cité vaticane.

Une petite avant garde de la garde Papale devançait le cortège funeste d'un soixantaine de pas et nombre de prêtres de la cité étaient venus chargés de lourdes croix de procession.

Derrière l'escorte templière, à même distance se tenait le gros de la Garde Papale montée alors que tout du long, sur chaque bords de la voie se tenaient les gardes à pied.

Maintenant une foule de milliers d'âmes attristées et en deuil suivait avec recueillement quand souvrait à la vue de la tête du cortège la magnificence de la Basilique Saint Pierre.

Traversant l'esplanade au pas. Le peuple arrivait encore en flux continu alors que le toscin résonnait encore dans les rues de Rome.

Devant les portes ouvertes, les piétons de la Garde Papale tournèrent au pas de chaque part de la Basilique alors que les Gardes montés se disposaient un à un sur chaque flanc également.

Bientôt le Grand Maître mit pied à terre avec difficulté devant la Basilique et posa genou au sol devant icelle.

Alors que les Croix processionnelles prenaient place sur les marches de la Basilique, les Templiers mirent toutes et tous pied à terre.

S'approchant du chariot, le Maréchal Ujio sous le regard du Frère Sénéchal et du Grand Maître dirigea la levée de la planche sur laquelle était placée la dépouille de Son Eminence.

Dans un linceuil fait de chappes et d'étendards du Temple, son Eminence arrivait enfin à sa dernière demeure. Tous les frères avaient secrètement peur de l'état de conservation de la dépouille malgré les soins apportés par le Frère Drapier Pennlossion, mais aucune odeur, aucune vermine n'avaient été jamais observées... Les fidèles les plus proches tout comme les frères du Temple furent surpris par une odeur d'encens... De l'encens de messe... Pontifical comme l'on le dit...

Les visages graves laissèrent apparaître un bref instant de la surprise, mais sous le regard d'injection du Maréchal, tous reprirent leur oeuvre.

Le Grand Maître, le Sénéchal, le Maréchal, le Frère Drapier, le Frère Archiviste et la Soeur Maewenn prirent enfin la planche. Et gravement, plein d'émotion et de tristesse, commencèrent l'ascencion des marches vers les Portes...
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Vieux cadavre manchot

Cardinal Connétable de Rome, Archevêque d'Arles, Vicomte de Menthon Saint Bernard, Chevalier d'Isenduil, Héraut impérial, Grand Maître de l'ordre du Temple... Campagnes, batailles, titres et légendes... Rien ne reste après tout, seules poussières et larmes... Excepté la Foy.

[Trufaldini]

Revenant au galop de Paris où il avait assisté au mariage du Roy, sur le beau palefroi blanc qu'il avait emprunté pour l'occasion à un de ses amis, le Cardinal Trufaldini arriva en vue de la Basilique St Pierre. Il vit une foule dense refluer et se disperser dans la ville.

Ne comprenant pas ce qu'il se passait, il demanda, inquiet, à un badaud, ce qu'il en était:

- Ma, ma bonne éminence lui répondit l'homme C'est vot' Camelote, là, camelingue, camé... zut, enfin vot'éminence en chef qui revient, dame, oui! V'savez, quoi, l'cardinal'scure, quoi!

Alors, j'venions d'le voir passer, pis comme c'es fini, là, qu'la grande caisse elle est mise dans la grande Eglise, quoi, ben... j'rentrions chez moi... dame, oui! faut ben pas oublier les marmots! qu'ils ont faim à c't'àge là, dis! pis faut les nourrir, quoi!!! Paceque, si j'comptais su'madame pour s'en occuper, dame, ben, ils mangeraient pas!!!

Pacequ'Madame, pou' la discute elle forte, là, avec la femme du boulanger... ma quand faut y nourrir les gamins, ben, c'est comme qui dirait pu la mame chose, hein!

Et pis, M'sieur l'éminence, vous l'auriez vu c'matin, avec ce jean fout' de p'tit Gervais.... c'est qu'elle y faisait les yeux doux, la coquine!!! Garce, Salo*e, là...

Et comme le brave homme n'en finissait plus et réinventait l'ornitologie, Trufaldini, un peu rassuré, le laissa là et continua sa route pour rejoindre la Basilique.

Pour le laisser passer, la Garde Papale, zélée, et bien formée par son éminence Césars, lui demanda le mot de passe:

- Sortaré couvertum avé durex dal latex dit Trufaldini, discrêtement, en prenant son meilleur accent latin.

Les hallebardes s'ouvrirent et le cheval put reprendre le galop pour parcourir les centaines de pas qui le séparaient de la grande Basilique St Pierre, soulevant derrière lui un nuage de poussière.

Enfin arrivé devant l'édifice, Trufaldini mit pied à terre et grimpa les marches quatre quatre (prenant garde, toutefois, à ce que ses pieds ne se prennent pas dans sa soutane). Enfin devant le sépulcre, il s'agenouilla, inclina la tête et prit une pause pensive.

Peut-être passa t'il ainsi plusieurs heures en méditation.
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Cardinal Francesco Trufaldini - Thomiste - "A la saint Trufaldini, toute liqueur sera bénie."

[Eckris]

Pendant que le puissant orgue de la Basilique rendait à la fois atemporel et reposante grâce à ses longues notes graves, le cortège templier rentra solennellement dans la Maison du Seigneur.

La garde papale, armée et donc retenue à l'extérieur, plusieurs Chevaliers Teutoniques vêtus de leurs vêtements caractérisés d'un blanc vierge et de l’imposante croix noire teutonne, le visage impassible, formaient une haie d'honneur jusqu'au sépulcre de son Eminence, le Camerlingue Lescure.

Le Chevalier Teutonique le plus proche du sépulcre était son actuel Gross Hospittler qui assurait l'interim de la direction de l'Ordre, l'Archevêque Métropolitain Eckris d'Aix. Dans une de ces mains, le Livre des Vertus Eclipse VIII qu'il ouvrit et dont il commença à lire un des textes.

[bibineloden]

Bibine, la tête basse, se présenta.
L'ambiance était lourde, insoutenable.
Les Templiers qui avaient ramené le corps ne voulaient pas le laisser sans leur protection.
Les pauvres étaient fatigués par leur long voyage et cette veillée.
Mais vaillamment, ils luttaient contre le sommeil.

L'endroit était bruyant car on le préparait pour la funeste cérémonie.

Et quelle cérémonie! Les derniers hommages rendus à Notre Camerlingue.

Le bruit des sabots tapant sur les pavés se faisait toujours entendre à cette heure tardive. Moultes personnes arrivaient et n'avaient qu'un seul but: se recueillir devant feu Son Eminence Lescure.
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presque plus rien