L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Eleana]

Il ne semblait plus vraiment être avec elle pendant le reste de la danse, et elle le regardait, entre intriguée et peinée. Elle eût largement préféré qu'il le lui signifie s'il n'avait point envie d'être en sa compagnie. Mais dans ce cas, comment expliquer son geste quelques instants auparavant?

Mais son trouble ne tarda pas à s'envoler. La petite étincelle de ses yeux se raviva alors qu'il lui parlait du mont Palatin. Encore une surprise qu'il lui réservait, cette soirée aurait vraiment été parfaite sans l'intervention de cet homme malvenu.
Ils remontèrent donc dans le carosse, la conversation allant bon train. Eleana avait l'impression qu'ils venaient à peine de se mettre en route qu'ils étaient déjà arrivés à destination.

L'ascension périlleuse du célèbre Mont commença, bien au départ, enfin jusqu'à la chute de Frederic. Eleana se précipita vers lui, paniquée l'espace d'un instant.

Frederic! Allez vous bien? Vous ne vous êtes pas blessé au moins?

Et puis elle ne put cacher un petit sourire en l'entendant maugréer sur cette fichue marche qui s'était dérobée sous ses pieds. Elle l'embrassa sur la joue pour se faire pardonner ce manque de compassion et lui tendit la main pour l'aider à se relever.

Il paraitrait que l'Homme qui marmonne va bien... Qu'en pensez vous?
Attention où vous mettez les pieds... Nous sommes de plus en plus hauts...

Elle était tellement occupée à surveiller ces dangereuses marches et à le tenir par la main qu'elle n'avait pas pris garde à ce qu'il se passait au sommet du Mont. Et ce n'est qu'en arrivant devant la table qu'elle sembla la remarquer, écarquillant les yeux. Elle prit place en sa compagnie, ayant besoin de quelques instants pour retrouver la parole.

Vous avez décidément pensé à tout... Cette soirée est vraiment parfaite... Enfin nous ne risquons pas d'être dérangés par un ivrogne ici...
Mais dites moi... Etes vous certain de ne pas vous êtes fait mal en tombant?

Elle leva son verre et le fit doucement claquer contre le sien, les yeux dans les yeux, c'était la coutûme...

A ce voyage...

Elle eût envie d'ajouter quelque chose, mais ne le fit point, laissant ses yeux s'exprimer pour elle.
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[Frederic Augustus]

Un homme qui marmonne est censé aller pour le mieu? Peut-être aura t'il un peu de mal tout de même, comme Frederic souffrant en secret d'un soucis de dos. Durant la montée des dernières marches, il se mit d'ailleurs à craquer légèrement.
Il fut bien aise de s'asseoir, oubliant d'ailleurs les gestes de courtoisie qui demandent de tenir la chaise afin que la Gente Damoiselle puisse poser séant dessus. Non, sur le coups, il préféra d'autant plus se laisser tomber sur sa chaise avec un léger sourire et des mots rassurants

Puisses t'on espérer ne plus avoir un ivrogne de bas étage perturbant une fois de plus cette soirée...
Mais, je remarque l'éclat de la lune pleine dans ce verre empli du nectare Divin, cela est magnifique, mais point autant que cette lune resplendissant sur votre doux sourire.

Il aimait à dire ce qui lui semblait bien juste de dire. Puis, fixant les yeux de sa compagne, il ne bougea plus, souriant toujours avec grâce et volupté. Jusqu'au moment où, se levant, il alla prendre la main d'Eleana et y déposer un baiser.

Il est réellement agréable de pouvoir bénéficier d'un voyage en votre compagnie. A croire que ce n'est point moi qui ai organisé le voyage, mais bien vous qui m'avez proposée de me joindre à vous.
Saviez vous seulement que je détenais le plus fort respect pour votre scintillante personne?

Ses paroles étaient entrecoupées de quelques rasades mais ne manquaient aucunement de sincérité et de respect.
Les mets arrivèrent, bien chauds, bien délicieux, autant que l'Archiduc prit deux fois plus de plaisir en cette soirée.
La vue de Rome était de plus à couper le souffle, les lumières allaient de ci de là passant dans le ciel, se mariant aux nuages... un bal des feufolets si l'imagination puérile était encore des nôtres...
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[Eleana]

Le petit incident de l'ascension de la colline semblait avoir été bien vite oublié, mais Eleana gardait un léger soupçon, petite intuition qui lui disait que son compagnon en gardait quelque séquelle douloureuse. Elle respecta cependant son visible désir de dissimuler cette faille, faille qui n'avait pourtant comme conséquence que de rendre cet homme qui l'impressionnait tant plus humain.

Elle rougit fortement alors qu'il s'était approché d'elle pour baiser sa main, et c'est avec des yeux brillants qu'elle le regardait en souriant doucement. La douce pénombre et la danse des bougies étaient cependant là pour cacher ses sentiments à sa vue, la rassurant et faisant fuir la gêne de son esprit.

Il m'étonnerait fort qu'un ivrogne nous ait suivi jusqu'ici... Nous sommes à l'abri au moins pour cela...

C'est bien à moi de vous remercier pour ce fabuleux voyage... Je passerais ma vie en pigeon si cela me permettait de passer plus de temps à vos côtés...
Le plus fort... respect? Il est sans doute bien dérisoire à celui que je ressens à votre égard... Et ce n'est rien à coté de tout le reste...

Elle jugea bon d'interrompre là sa phrase, et reprit une gorgée de délicieux élixir qui commençait d'ailleurs à lui monter doucement à la tête, il ne manquait plus que cela...

Le repas se poursuivit ainsi, entrecoupé de rires ou de petits secrets. Eleana avait l'impression d'avoir mangé bien plus qu'elle ne l'aurait dû, elle avait bien besoin de se détendre un peu les jambes pour faire passer ce repas exquis mais copieux.

Elle se leva, le sourire aux lèvres, et lui tendit la main comme une invitation.

Etes vous assez remis de votre chute pour m'accompagner faire une petite promenade sur cette colline?
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[Frederic Augustus]

Mangeant, buvant, sentant l'alcool monter en son esprit, en son coeur, ainsi que le repas lui saisir le ventre d'une douce sensation de plaisir... il se voyait déjà bien fatigué, le vieil adage "qui dors dîne" devrait se mettre dans le sens inverse pour correspondre à cette situation bien particulière.
En effet, Frederic n'était point vraiment homme à festoyer, mais depuis qu'il eut recontré ces quelques femmes, il ne rentrait que rarement en son Palais à Vienne...

Il aimait à lancer par ci, par là, quelques piques visant à déstabiliser la jeune femme, ou encore à raconter choses sérieuses afin de mieux connaître "l'adversaire"... Après tout, l'on nous apprend à parler à la naissance, pourquoi donc se taire et ne plus dire mot? Cela serait bien absurde à l'évidence. C'est ainsi que Frederic, de son côté bien féminin (si l'on puis dire ainsi), continua à converser, à complimenter, à charier.

Puis, il sembla que la jeune femme eusse désirer se promener sur ce mont Palatin. Elle lui fit voir sa main afin de la lui faire attraper, il rougit légèrement, se camouflant dans un noir certain, et fit abstraction de son mal de dos et n'accepta point pour autant la main, souhaitant soigner son égo en se levant seul

Voyons belle amie, il n'est point d'homme qui ne se laissera porter par une charmante femme. Il est plutôt le contraire à faire mais vous m'eussiez prit de vitesse, c'est bien malheureux pour moi.

Il lança un sourire éclatant, un petit rire charmant et commença la marche.
Il pointa du doigt un petit sentier, branches bien basses, mais il avait bien une autre idée en tête...

Connaissiez vous l'existence de quelques ruines antiques? Magnifiques sont elles et donnent volontiers sur le Colisée. Je vous propose de continuer balade par là afin de vous mettre dans la magie des lieux, vous, la fée d'une nuit, la fée de toute une vie.

Ils continuèrent la marche, sous la voûte céleste sous un doux air sortant tout droit des alcôves... une mélopée charmante, non point disgracieuse, juste ce qu'il fallait pour rendre l'endroit envoûtant de douceur.
Toujours le sourire aux lèvres, Frederic suréleva la dernière branche basse et bien gênante pour laisser paraître aux yeux de la femme une ville de vieilles pierres, de marbres vieux, le tout dans une beauté à ne point remettre en cause. Au loin, l'Arc d'Auguste et le Colisée.
Puis, sous l'arche formée par les arbres, en hauteur par dessus la ville en antique, sous la lune pleine et ses étoiles fortement élancées dans le ciel d'un bleu foncé magnifique, ils se tenaient tout deux là, Frederic mit ses mains dans celles d'Eleana, et tout en parlant, puis murmurant, il s'approcha de son visage

Je suis certain que vous ne connaîtriez point d'autres endroits plus captivant que celui-ci...

Sur ces derniers mots, les lèvres touchèrent les autres dans un concerto que seuls les deux êtres pouvaient entendre. C'était alors comme s'il n'y avait plus aucun son, plus aucune vie, la symbiose était là clarsemée d'une triste réalité qu'il aurait bien fallu oublier en ces circonstances...
Les deux êtres ne formaient donc plus qu'un et les secondes devinrent des minutes, les minutes devinrent des heures, les heures une éternité dans le calme et le plaisir...
Lorsqu'ils s'éloignèrent l'un de l'autre, Frederic eut toujours les yeux fermés et dit avec sourire

Charmant goût de... fruit sauvage... aussi sauvage que votre beauté que j'apprécie de beaucoups
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[Eleana]

Eleana fut assez décontenancée par le refus de Frederic de prendre sa main, mais elle s'efforça de n'en rien laisser paraitre et fit mine de contempler le paysage alors qu'il se levait. Cet homme si cher à ses yeux serait-il tant que cela à cheval sur la galanterie et le protocole? Etait-ce pour lui toujours à l'Homme de prendre soin et de protéger la Femme, devant pour cela dissimuler toute faiblesse? Elle le regarda amusée, n'en étant que plus conquise et bien décidée à exploiter cette voie. Elle n'était en effet jamais en reste lorsqu'il s'agissait de lui envoyer une petite pique pour le provoquer, et cela n'était pas prêt de changer.

Comme il vous semblera bon cher Ami... J'essaierai de ne point vous devancer la prochaine fois, mais il m'est bien difficile de me sentir fautive de votre manque de rapidité d'action...

Il lui montra un chemin, et elle le devança avant de se retourner vers lui avec un sourire quelque peu provocateur.

Bon alors? Vous avez vraiment tendance à trainer ce soir...

Elle se laissa néanmoins bien vite rattraper, préférant de loin sa compagnie à la perspective d'avoir le dernier mot sur cette dernière petite bataille verbale.
Il reprit les devants et dégagea le passage des branches qui cachaient le paysage à leur vue. Un paysage certes grandiose et magnifique, la Rome éternelle était en effet étendue à leurs pieds mais elle avait quelque difficultés en ce moment à l'admirer pour la simple raison qu'elle n'avait d'yeux que pour lui.

Et puis tout se précipita, ses mains dans les siennes, son visage qui s'approchait du sien, et leurs lèvres qui s'unissait... Le temps s'arrêta alors, plus rien aux alentours, plus de pensées, plus de tristesse, rien jusqu'à ce qu'elles ne se séparent.
Un instant de silence s'en suivit, comme si une parole risquait de briser cette union parfaite qui avait été la leur l'espace d'un tendre baiser.

Ce silence, ce fut lui qui le brisa et elle lui sourit doucement, les yeux pétillants.

Fruit sauvage? Hm... J'espère que vous n'avez rien contre les fruits sauvages... Parce que j'aurais aimé que... que vous en goutiez la saveur à nouveau...
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