L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church Index du Forum L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church
Forum RP de l'Eglise Aristotelicienne du jeu en ligne RR
Forum RP for the Aristotelic Church of the RK online game
 
Lien fonctionnel : Le DogmeLien fonctionnel : Le Droit Canon
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

[RP] Ferrare - A la recherche du temps perdu

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church Index du Forum -> États Pontificaux - Papal States - Stato Pontificio - Status Pontificius
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
UterPendragon



Inscrit le: 12 Fév 2007
Messages: 11630

MessagePosté le: Sam Fév 20, 2016 8:14 pm    Sujet du message: [RP] Ferrare - A la recherche du temps perdu Répondre en citant

A contempler la campagne, depuis la plus haute tour de l'immense palais de Ferrare, il était difficile de ne pas être ému par l'éternel cycle du monde. Tôt le matin, les arbres étaient recouverts d'une légère et humide brume apportée par la nuit, mais déjà on pouvait apercevoir pousser au bout de chaque branche les prémices des vertes feuilles que le printemps ferait éclore. La fin du mois de février était toutefois encore bien trop fraîche pour les articulations du vieil Aymé qui, tout ému qu'il fût, n'en oubliait pas pour autant les souffrances que son âge lui imposait. Monter jusqu'au sommet de cette tour relevait à la fois de l'exercice périlleux et de la torture. Mais tant qu'il vivrait et que ses jambes montreraient assez de bonne volonté à le porter, il lui serait nécessaire de s'adonner à la contemplation méditative du monde.

Curieux de voir encore ce qu'il ne pouvait pourtant presque plus voir, il fronça les sourcils de manière à mieux discerner les lignes des arbres qu'il croyait apercevoir au loin. Il ne savait trop quelle était leur espèce, mais ces lignes ondulant devant ses yeux exerçaient sur lui une véritable fascination, et évoquaient chez lui le souvenir des von Frayner. Cette famille dont il était la plus vieille branche, et qui s'était développée en des myriades d'autres, suscitait chez lui des sentiments ambigus. Certaines avaient été plus fertiles que d'autres : la sienne, à tout le moins, semblait morte, depuis l'extinction de sa descendance, dans des circonstances qu'il n'abordait jamais. Sans doute cela n'aurait-il dû produire chez lui qu'un vague sentiment d'indifférence, tant la famille aristotélicienne, dont il était l'un des plus anciens pasteurs, était vaste et diverse. Mais il ne pouvait qu'éprouver un pincement au coeur, lorsque lui revenait à l'esprit qu'il ne laisserait après lui pas une once de sa chair, pas un litre de son sang.

Il avait laissé libre cours à ses pensées, dans sa contemplation, mais déjà il voyait le soleil se lever haut dans le ciel. Il se leva du banc sur lequel il était assis, lissa son habit, puis entama la descente des escaliers qui le menaient vers son office. Il était déjà trop en retard, et il lui faudrait courir pour rattraper le temps perdu.

_________________
Mort des cardinaux d'Azayes et von Frayner
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail Visiter le site web de l'utilisateur MSN Messenger
Elisabeth Anne Origny



Inscrit le: 29 Jan 2016
Messages: 1

MessagePosté le: Dim Fév 21, 2016 4:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[Loin au Nord, à la frontière entre le royaume de France et l'Empire]

Anne aussi porte son regard sur la nature qui s'étend à perte de vue depuis sa maison des champs. Cette maison, sa seule richesse, Anne l'a toujours préférée à la demeure bourgeoise de la ville qu'elle a habitée depuis son mariage. Ce sera sa dernière demeure ici bas, voilà son choix, elle n'en démordra pas. D'ailleurs, qui oserait l'en empêcher, cela arrange bien ses enfants que la matriarche leur laisse la jouissance de l’orfèvrerie, ses belles-filles surtout. Anne s'en moque, elle est enfin libre et elle compte bien jouir de cette liberté si chèrement gagnée.

La fraîcheur du jour qui tombe la guette et l'enserre de ses griffes invisibles. Anne tousse et rajuste son châle avant de regagner la cuisine si bien chauffée. Un bouillon l'y attend et Anne le boit sans un mot pour la petite bonne qu'elle s'est attachée à moindre coût. Ensuite, Anne sait qu'elle doit faire ce qu'elle remet à chaque jour qui passe. Il est grand temps, ce temps qu'elle n'a plus. Anne monte les marches qui la conduisent à l'étage et sa chambre, chauffée elle aussi. Anne s'installe à son bureau, trempe sa plume dans l'encre tiède et rédige d'une traite ce qui ressemble à s'y méprendre à son testament.


Citation:
    Mon très cher Aymé ou devrais-je dire Éminence,

    Tant d'années ont passé sans que nous n'ayons eu l'occasion de nous revoir que je me sens bien maladroite de vous écrire après autant de silence. J'ai suivi, de loin, votre carrière et je vois quelle belle réussite est la votre. Je comprends mieux que vous n'ayez jamais cherché le moindre contact avec moi bien que vous disiez m'aimer autrefois. L'appel du Très-Haut, sans doute, aura été le plus fort.

    Mon cher Aymé, si je vous écris c'est que j'ai besoin de vous et de l'homme que vous êtes désormais. Les médecins qui m'entourent m'ont promis la tombe dans quelques mois à peine et je dois soulager mon âme d'un lourd fardeau avant de rejoindre celui que vous avez choisi de servir.

    Voici donc ma confession.

    Comme dans toutes les familles où l'argent compte plus que n'importe quel sentiment, je fus fiancée bien jeune à un homme que je ne connaissais pas. J'étais jeune, je le répète, et je me suis égarée en commettant un grave pêché puni par l'Eglise. J'étais ignorante et puis, je crois, je désirais être libre avant d'être enchaînée à cet homme qu'on m'avait trouvé.
    Lorsque les premiers signes sont apparus, on m'a cru malade. Hélas, ma mère a bien vite compris que cette maladie n'en était pas une, que j'en serais guérie en quelques mois, mais qu'elle entacherait notre famille à tout jamais si elle était connue. Vous aurez compris, mon ami, que j'avais fauté et que j'étais désormais enceinte.

    Mes fiançailles furent rompues sans explication et on m'envoya à la campagne le temps que je puisse revenir près de ma famille la tête haute. Entre temps, mon père m'avait trouvé un autre mari, bien moins riche et puissant, mais beaucoup moins regardant. Le mariage fut morne et bâclé, et je fus malheureuse comme le sont souvent les femmes même lorsqu'elles ont l'estime de leur mari. Il m'a fait près d'un enfant tous les deux ans dont à peine la moitié a survécu. Ils sont tous partis et j'étais enfin veuve. Je n'avais pas pensé au jugement du Très-Haut, la maladie m'a frappée et je ne serai bientôt plus de ce monde.
    L'enfant qu'on m'a arraché, je ne l'ai jamais vu, je n'en sais que des bribes entendues derrière une porte. Je sais que c'était une fille en bonne santé qu'on ne m'a jamais laissé voir, qu'on a emmené loin de moi quelques heures après sa naissance. On l'a envoyée aussi loin qu'on l'a pu de notre sang, dans le sud, en Languedoc. L'homme qui s'est chargée d'elle et que j'ai soudoyé m'a avoué deux choses. Elle a été recueillie par un homme qui l'a élevée et qui s'appelait Guillaume. Elle aurait une trentaine d'années aujourd'hui si Dieu lui a prêté vie.

    Afin de racheter ma plus grande faute, j'aimerais mon cher ami, que vous me donniez l'absolution et que vous essayiez de rechercher cette jeune femme. Si je vous le demande, à vous, c'est que j'ai toutes les raisons pour cela.

    Pardonnez moi.

    Elisabeth-Anne


​Anne sable son courrier si durement rédigé mais ne le scelle pas, il parviendra à son destinataire par un porteur de confiance. Anne tire de son tiroir un brin de menthe verte séché qu'elle glisse dans son courrier, c'est de la sorte qu'il sera acheminé.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church Index du Forum -> États Pontificaux - Papal States - Stato Pontificio - Status Pontificius Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com