L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Scolopius-Zénon]

Une cellule placée sous les hospices de Saint-Origène, Saint-Patron des Séminaristes, avait été ouverte dans la matinée afin d'être complètement dépoussiérée. Il s'agissait d'une pièce à l'intérieur de laquelle toute la simplicité de l'Ordre apparaissait avec grande visibilité, le seul véritable objet marquante d'une certaine richesse était le prie-Dieu placé à coté d'une table où un plateau sur lequel de modestes victuailles attendaient un prêtre convié.
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Non expedit.

[Alexandre d'Azayes]

On l'avait invité, alors qu'il avait fait part de son envie de rejoindre les jésuites, à se rendre à l'abbaye où l'ordre avait ses quartiers et ses habitudes. Depuis peu, Alexandre s'était engagé sur la voie de la fraternité et avait décidé d'étendre son chemin de foi à une vision que serait plus ouverte. Il avait donc contacté l'Archevêque de Tolède pour avoir une entrevue et lui faire part de sa plus humble et sa réelle motivation à se rendre utile pour une cause. Arrivé aux portes, on avait été prévenu de son arrivée et on l'avait mené à une cellule où Monseigneur Di Médicis l'attendait. Entrant, il en vient à saluer l'Archevêque avant de venir baiser la bague épiscopale. Se relevant, il déclara.


« - Monseigneur, c'est avec un réel engouement que je me rend à votre rencontre aujourd'hui. J'ai été ravi de savoir que ma personne vous intéréssait assez pour m'accorder une entrevue. »

[Scolopius-Zénon]

L'Abbaye de Tre Fontana était toujours propice au repos et la contemplation, en outre on s'y sentait bien, un tel lieu ne pouvait être qu'intéressant pour des moines, néanmoins même si les agitations de la Ville Éternelle venaient à rappeler qu'ils n'étaient pas de simples moines mais des Jésuites, une fratrie ouverte sur le Monde, jamais à la recherche de l'égoïste luxe de la tranquillité. Le Boiteux avait pris place sur le prie-Dieu, un peu de méditation avant l'entretien ne ferait pas grand mal. C'est alors qu'un novice interrompit sa prière, achevant son oraison d'un signe de dévotion, il s'en alla accueillir le prêtre. Quand le jeune homme baisa l'anneau des jésuites à son annulaire, le Praespositus Generalis dit bienveillamment :

Frère, ici entre ces murs, nous jurons de laisser nos charges au seuil des portes de l'Abbaye, au profit de cette fraternité que nous considérons comme sacrée donc au-dessus de tout. C'est notre Règle.

D'un léger sourire et du geste de la main, Scolopius invita l'homme à prendre place sur un siège ensuite il en fit de même.

Nous appelons beaucoup à rejoindre notre Ordre, à l'image du Prophète lorsqu'il prêchait au milieu des hommes, des femmes et des enfants. Très peu rejoignaient Christos, mais aujourd'hui à sa suite, il y a beaucoup d'appelés et heureusement, beaucoup d'élus.

Le prélat réfléchissait en caressant sa barbe, il reprit :

Quelles sont les raisons vous attirant chez les Jésuites ? Et surtout, où avez-vous entendu parler de nous ? Je dois vous avouer être surpris, généralement si nous n'envoyons point d'invitation, rares sont ceux souhaitant nous découvrir de leur propre initiative.
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Non expedit.

[Alexandre d'Azayes]

Et de l'Azayes de se relever, alors que l'Archevêque lui indiquer qu'il n'y avait pas de distinction de charge en ces lieux. D'un sourire, il accepta l'invitation du jésuite, s'asseyant sur la chaise qu'on lui présentait. Comme il l'espérait, le prélat lui demanda ainsi rapidement quelles étaient les raisons qui le poussait à rentrer dans cette ordre et comme les avaient-il connu.

— Les raisons sont simples. Mon désir est avant tout de partager une vie religieuse fraternelle, en communiant avec des personnes partageant mes valeurs et mes rituels. C'est ce qui m'a poussé à vouloir rejoindre un ordre religieux. Adoncques, je me suis permis de me renseigner sur les divers ordres existant et ait appris que votre celui-ci avait été crée il y a peu. D'une motivation sans faille et d'une foi à toute épreuve, j'ai naturellement décidé d'en savoir plus, estimant qu'en tant que nouvel ordre, vous auriez besoin d'âmes pour vous rejoindre. Il s'est donc avéré, après avoir posé divers questions à mon entourage proche notamment à mon Oncle, que les valeurs prônées par les Jésuites et ses idéaux me correspondaient tout à fait. J'espère, monseigneur, ne pas m'être fourvoyé en prenant les devants.

L'Azayes en vient à croiser les mains, sincère dans ses paroles. Bien que le Cardinal l'aurait presque poussé à rejoindre d'autres fraternité, Alexandre avait fait son choix.

[Scolopius-Zénon]

Le prélat acquiesçait aux propos du jeune homme, son attention restait dévolue au future prêtre, néanmoins pendant son explication il en avait profité d'allumer sa pipe bourrée aux feuilles sèches de chanvre. Après avoir pris une bouffée, il poursuivit en interrogeant le prêtre :

En effet, au sein de l'Ordre des Jésuites nous donnons une place importante à la vie communautaire, une vie de partage, une vie de fraternité. Toutefois, vous pensez-vous à la hauteur de nos aspirations ? Nous avons fondé cet Ordre il y a maintenant plus d'une année, notre espoir était de réaliser une communauté la plus parfaite possible, prônant la diversité linguistique et la multiculturalité autour d'un seul pilier commun qui nous rend toujours plus forts, plus unis : la Glorieuse Croix de Notre Prophète, symbole de notre unité. La vie fraternelle, ici, nous la considérons comme réellement sacrée, sa valeur pour nous est une principale vertu car c'est en cette fraternité que repose tout le sens de la Parole. Christos s'est donné en Sa Passion dans cette réjouissante quête de nous offrir l'Amitié, à l'ensemble des peuples jusqu'à même déverser son Précieux Sang ! Tout cela dans l'optique de nous tenir dans l'union avec Dieu.
La vie fraternelle impose nombre de conditions, la capacité de savoir être altruiste pour son frère, la capacité de faire des concessions pour son frère, la capacité de faire preuve d'honnêteté, la capacité se faire humble pour son frère et enfin la capacité d'être fidèle à son frère. Seriez-vous prêt à devenir tout cela envers votre Père Supérieur, moi, et nos autres frères jésuites ?

Il avait l'air convaincu par l'Azayes. Le sourire dessiné sur ses lèvres, une question le titillait tout de même.

Vous m'avez parlé de votre entourage proche, votre Oncle, je suppose qu'il s'agit de Son Éminence Arnault Cardinal d'Azayes. Ainsi, il vous a dit tant de bonnes choses au sujet des Jésuites ?
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Non expedit.

[Alexandre d'Azayes]

Il écoutait, comme à son habitude, non sans relever chaque propos, sans tilter à chaque tourne de phrase du jésuite. La vie fraternelle, c'est justement ça qu'il était venu chercher dans cet ordre. Car bien qu'Alexandre savait s'entourer d'une famille avec qui il était resté proche, il n'avait jamais connu de confrère qui avait partagé la même voie et les mêmes aspirations que lui. Se sentait-il à la hauteur ? De manière humble, il aurait répondu que non. Mais l'Azayes se sentait l'être au plus profond de lui-même. Il entrepris de répondre.


— Je ne pourrais vous dire si je suis à la hauteur. Ce n'est pas à moi d'en juger. Seulement, ma volonté d'esprit et mon envie indéfectible de partager ma vie et mon parcours fraternel de la manière dont vous la décrivez, me pousse aujourd'hui à l'être, ou tout du moins à l'atteindre. L'amitié, comme le prônait Saint Georges, est indispensable à tout homme. Amitié qui, s'il elle n'avait pas existé, n'aurait permis la construction d'aucun ordre. Ces conditions, je suis prêt à les accepter du plus profond de mon âme, car telle est la force de mes convictions. Je serais prêt à devenir tout cela, tout ce que vous avez décrit envers vous et les frères jésuites.

Puis en vint la question de l'affiliation, question qui allait être plus ardue étant donnée la réalité tout autre des suppositions. Si son oncle lui avait dit des bonnes choses des jésuites ? A vrai dire, pas tant que ça, c'était presque le contraire.


— C'est bien cela. Pour être honnête, mon oncle m'avait conseillé bien d'autres ordres que celui des jésuites. Autres ordres qui ne me correspondaient que très peu. Malgré notre affiliation, mon plus profond respect et le plus grand attachement que je porte à mon oncle, j'ai décidé d'emprunter ma propre voie construite sur mes propres décisions.

Et de se taire, laissant à l'archevêque le temps de réagir, de le chasser ou de répondre, espérant que cette question n'allait pas soulever des tensions quelconques.

[Scolopius-Zénon]

Toujours à la découverte de son locuteur, l'Archevêque gardait en main sa pipe qu'il fumait en toute tranquillité à l'écoute des paroles du jeune prêtre. N'hésitait-il pas à acquiescer, il prenait en note de chaque mot prononcé. Il finit par conclure :

Qu'il est bon de voir une telle détermination. Par ailleurs, assumer une place en notre fratrie est une chose difficile, il vous faudra du courage. Nous voulons d'une vie à l'exemple parfait des Apôtres et des Disciples du Prophète, aussi bien que la leur a été jalonnée de moments d'afflictions et d'adversités en tout genre, mais dans le but d'atteindre la béatitude, il en sera de même pour un Jésuite. N'y montrez-vous point de frayeur à ce dessein qui vous attendra ?

Scolopius réprima un rire à la réponse du jeune homme, il savait à quel point l'Aveugle qu'il avait autrefois considéré comme son mentor, portait à son égard tout le merveilleux sentiment de l'amitié !

Il serait grand temps que vous incitiez votre Oncle à oser se libérer des chaines du préjugé. Là où deux groupes d'hommes cherchent un chemin qui mène vers un seul et unique lieu, il n'est jamais bon de se risquer sur des sentiers inconnus en étant divisés, car jamais ces hommes ne trouveront le véritable chemin. Tel est le fondement de notre Foi, et surtout de notre Ordre : l'Unité.

Une interrogation fut posée au candidat :

Si vous demeurez dans l'obscurité sur une quelconque question, n'hésitez pas à me le faire savoir.
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Non expedit.

[Alexandre d'Azayes]

Il acquiesçât à son tour alors que le Jésuite entreprit de lui répondre. Il y avait déjà songé, plusieurs fois même, mais Alexandre ne faisait guère preuve de paresse et n'aurait jamais entamé un tel parcours si c'était le cas.
— Gagez que si je m'attendais à ce que la chose soit aisée et simple, je ne me serais jamais engagé sur la voie de la prêtrise. Alors de frayeur, je n'en éprouve point. D'appréhension, peut-être, mais elle ne découle que des fortes attentes que j'éprouve envers moi-même. Tout comme Aristote et Christos, j'aspire à mener une vie semée d'obstacles, car ces obstacles ne sont que des épreuves laissées sur notre passage pour s'assurer que nous méritons la béatitude. Cette dernière me pousse à m'y engager sans retenue et c'est avec cette même assurance qu'elle me pousse aussi à vouloir vous rejoindre.

Puis il vit le fumeur de pire rire. Il le prenait drôlement bien pour quelqu'un qui avait eu quelques déconvenues avec son oncle. Il ne put s’empêcher d'esquisser un sourire.
— J'y travaille. Mais vous savez tout comme moi comment mon oncle peut-être têtu et très arrêté sur ses opinions. Et force est de croire que c'est un trait de caractère qui se transmet dans notre famille.

Puis marquant une pause, on vint à lui demander s'il avait des questions.
— Je ne crois pas en avoir, tout me paraît assez clair. - semble réfléchir quelques instant - Si, une interrogation vient de me venir, que serais-je amener à accomplir en rejoignant le Saint Ordre ? Avez-vous des missions qui demandent qu'on s'y intéresse, des projets ?

[Scolopius-Zénon]

Le prélat hochait de la tête à ses paroles, le " 'j'y travaille" avait la facilité de le convaincre un peu plus. Aux derniers derniers questionnements, il donna sa réponse :

Si vous en veniez à intégrer notre Ordre, en tant que missionnaire, vous aurez la mission de diffuser la Parole autour de vous : ceci est la mission de tous nos frères. Évidemment la Vérité que vous devrez transmettre sera plutôt axée vers notre style de pensée, celle des Jésuites, comme vous l'avez certainement compris nous avons une dévotion toute particulière envers notre Prophète Christos, ses apôtres et disciples. Et dans un second temps, vous devrez également nous aider à recruter autour de vous d'autres missionnaires jésuites, nous aspirons à être une légion pour permettre à l'humanité de discerner le Vrai.
J'ai confié au Frère Hull de Northshire, Provincial des Terres Francophones, mon souhait de vouloir rendre la France, une terre définitivement aristotélisée, la France était autrefois la Fille Aînée de l'Église, mais aujourd'hui elle a perdu la sagesse de son aînesse à cause de la domination du Mal. Cependant, nous en tirons l'avantage d'avoir une nouvelle mission : reconquérir la Gaule. Ce sera un long processus, et surtout ardu, donc nous avons le besoin de mains fortes.

L'Archevêque servit au jeune prêtre un verre de vin, il avait manqué aux bonnes manières d'hospitalité.
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Non expedit.

[Alexandre d'Azayes]

L'Azayes remercia le prélat d'un hochement de tête, portant à ses lèvres le doux nectar.

— C'est une ambition tout à fait louable. Et comme vous, il me tarde de voir la France retrouver sa position et ce qui faisait sa foi. J'exècre encore la liberté religieuse imposée par feu sa Majesté Eusaias. Je ne peux juger de l'homme qui l'était. Seulement, force était de constater qu'il s'est détourné du message divin.

Puis marquant une pause il continue.

— Je serais bien à même alors d'agir en tant que missionnaire, car nous partageons tout deux le même souhait ainsi que les mêmes ambitions pour notre Royaume. Même si je gage que bien que la tâche sera ardue ; comme César en son temps, nous y arriverons. Je serais dès lors ravi de faire partie des mains fortes que vous citez.

[Scolopius-Zénon]

Scolopius inclina légèrement le buste marquant ainsi son contentement aux paroles du jeune homme.

Qu'il en soit ainsi. Si vous n'avez pas d'autres questions, nous devrions passer à l'étape suivante : la cérémonie finale qui marquera votre intégration parmi les Jésuites.
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Non expedit.

[Alexandre d'Azayes]

Et de l'Azayes à son tour s'incliner profondément la tête, mesurant la réelle motivation dont il faisait preuve.

— Je n'ai plus de question et suis bien prêt à rejoindre les frères jésuites lors de cette cérémonie.