L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Richelieu1]

L'archevêque avait quitté Aix en Provence en toute hâte en direction de la ville Éternelle. Quelques jours plus tard, il se présenta à Rome, au Palais des Papes, dans l'aile Sainte Ophélia afin de rencontrer au plus tôt un Cardinal quel qu'il soit. Visiblement, l'intégrité de l'Église en dépendait. Arrivé devant un page, l'archevêque fit sa demande.

Puis-je être reçu par la Curie, ou à défaut par un cardinal. Je souhaite entretenir la Sainte Curie du dossier Catalan. C'est urgent si je puis me permettre.
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[vincent.diftain]

Le Cardinal Chancelier du Saint Office et Archidiacre de Rome reçu le visiteur en son bureau.

Que puis je pour vous mon Frère ?
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Vincent Diftain d'Embussy
Cardinal Romain
Chancelier de la Sainte Inquisition
Grand Inquisiteur

[Richelieu1]

L'archevêque vit arriver SE Vincent Diftain, qu’il avait déjà rencontré. Ludovi s’abaissa, et baisa l’anneau Cardinalice.
Votre Éminence, merci infiniment de me recevoir.

Se relevant. Votre Éminence, tout d’abord, je vous demande de me pardonner. Je ne sais si mon intervention est de bonne augure, ni correcte, mais ma conscience m’y pousse. En réalité, je ne pense qu’à cette sinistre affaire nuit et jour et j’ai donc décidé de m’en confier à notre Sainte Curie.

Vous savez certainement que les royaumes subissent cette année bien des outrages. Des guerres, des invasions, des hérétiques, tout y est, et on voit la marque du Sans Nom un peu partout. Je suis plus particulièrement vous entretenir à propos de la province Hispanique et plus particulièrement de la Catalogne et de la Croisade qui l’assaillit. Croisade Ô combien douteuse.

En effet Éminence, j’ai de vieilles connaissances en Catalogne, qui étant donné mon engagement auprès du Très Haut sont venues me trouver au sujet du différent qui les préoccupe avec leur Église. Dès le début du mois d’Août, avec l’aide du Marquisat des Alpes Occidentales une conciliation a été entreprise avec toutes les parties. SE de Gracia, SE Rehael, le Prince Ferran et le Comte Rocaberti étaient présent. Le 20 Août alors que ces négociations commençaient à peine, qu’elle ne fût pas ma stupéfaction de trouver un appel à la Croisade. Ainsi l’Église souhaitait écouter et attaquer en même temps ?

Dans ce premier temps, je ne vous cache pas Éminence que les Catalans m’ont paru avares de concession et de bonne volonté. Ils disaient avoir peur de leur Église, qui selon eux était décadente. Sans doute mon amour et mon respect de notre Sainte Mère m’aveuglait tout ou en partie, mais je n’en croyais pas un mot. Et j’étais plutôt comme Son Éminence Roger de Gracia agacé et peu convaincu par ces accusations. Mais depuis Votre Éminence, ma conscience me harcèle.

L’archevêque marqua une pause, les yeux emplis d’une inquiétante culpabilité.

Il faut me comprendre, je n’ai cessé de demander aux Catalans de rétablir le concordat, et de supprimer les lois anticléricales par chez eux, et je leur aie assuré que l’Église les protégeraient, les écouteraient et bien sûr les pardonnerait. Car l’Église est là pour ca, pour guider ses brebis sur le chemin qu’ont tracé Aristote, Christos et tant d’autres ! Et aujourd’hui, j’ai peur que l’Église se soit injustement détournée d’eux.

Votre Éminence, le Concordat à été restauré, les lois amendées, mais cela n’a pas suffit à Son Éminence de Gracia. SE a obtenu un pas significatif et pour autant il n’a pas souhaité stopper cette Croisade. Comble de mon désespoir, et de celui de l’Église j’en suis sûr, les Croisés ont attaqué Samedi un pauvre et innocent voyageur et pire que tout, les catalans un Dimanche. Le jour où il nous faut prier Dieu, certains ont tendus l’épée. Ils affirment même l’avoir fait sur ordre des Saintes Armées ! Est-ce là le rôle de l’Église, d’assassiner des voyageurs, et d’occire des gens qui collaborent un dimanche ?
Est-ce le rôle de l'Église d'exiger l'autonomie d'une ville sous la menace d'une Croisade, comme c'est le cas pour Tortosa !

Une nouvelle pause fût ainsi marquée, plus courte et moins mélancolique. Votre Éminence, j’ai connu la guerre. J’ai connu la guerre, et c’est la folie des hommes. J’ai moi-même été pris dans cette folie, moi-même j’ai appelé aux armes, certes pour que mes ouailles se défendent, mais quand bien même, jamais un évêque ne devrait faire cela. Le très Haut en soit loué, j’ai été sanctionné, et je pense avoir compris mon erreur. Plus jamais, absolument jamais je ne repêcherais.

Je ne dis pas Éminence que la Croisade ne doit jamais être lancée, mais elle ne doit jamais être lancée s’il existe encore une autre solution, la moindre petite lueur d’espoir. Ce n’est pas à vous Éminence, Chancelier du Saint Office que je vais apprendre qu’il "ne convient pas de tuer si l'on peut trouver un autre moyen d’empêcher de harceler ou d'opprimer les fidèles." Éminence, les Catalans ne sont pas parfait, loin de cela, mais ils sont prêts à avancer, à faire un pas envers la Vertu, nous ne pouvons pas nous permettre de fermer les yeux.

Éminence, nous savons à quel point les Croisade sont malles vues, y comprit des fidèles, y comprit lorsqu’elles sont justifiées. La violence, même la Sainte et Justifiée Violence crée des drames inouïs, et marque les cœurs comme jamais le Sans Nom ne le pourra. Le Sans Nom adule la Croisade, car cette violence va dans son sens, elle balaye la raison et met en exergue les horreurs. Nous l’avons vu pour l’Helvétie, nous le voyons pour l’Anjou, nous l’avons même vu en Provence. Lorsque les ex-Croisés ont trahis et attaqué la Provence, l’Église était accusée, et il fût difficile d’expliquer qu’elle n’était pas responsable ! D’ailleurs, celle-ci avait tant attisé les haines dans le cœur des hommes, certes involontairement, mais l’homme est faible, qu’ils n’ont pu s’empêcher d’attaquer ailleurs.

Votre Éminence, j’en viens à ma conclusion. Terrible s’il en est, et je n’exclue pas de vous demander confession ensuite, mais je me dois de vous le dire. Nouvelle pause, lourde pour le malheureux évêque.
Éminence, je ne suis qu’un simple Archevêque, et je ne prétends pas savoir la vérité absolue, ni connaître le fonctionnement de la Curie en détail. Mais Éminence, cette Croisade m’inquiète, me terrifie. Je ne sais comment la Sainte Curie prend connaissance de ce qu’il se passe en Hispanie, si elle se réfère aveuglément à SE de Gracia, mais je la supplie, je vous supplie Éminence de reconsidérer la situation. Je vous supplie de prendre acte de la volonté des catalans de rentrer dans l’Église, d’envisager de faire la lumière sur cette opaque Église Catalane et Hispanique.
En somme Éminence, cette croisade qui semble être la seule solution pour les uns ne me semble pas indispensable. Il est du devoir de la Curie, de s’assurer que la discussion est privilégié à tout le reste et particulièrement à la force, le Très Haut nous a laissé la Parole pour cela, il faut que la Curie entende toutes les parties et voit la question catalane d’un œil nouveau et neutre, pas de l’œil de SE de Gracia.

Ultime pause.

Éminence, je pêche peut être d’orgueil, et je vous supplie de m’entendre en confession si c’est le cas, mais je pense que SE de Gracia doit être contrôlé. Les accusations qui pèsent contre lui sont trop fortes, tout comme l’Église Hispanique. Je souhaite de tout cœur me tromper, et qu’ils soient intègres, mais la Curie ne peut pas se permettre de passer à coté de cela.

Le très Haut a dit à Saint Gabriel, "Car Je t'aime, Homme, et tant que tu voudras entendre ce que J'ai à révéler, Je parlerai. Et lorsque tu fermeras totalement à mes dires, Je t'enverrai brûler dans les flammes de l'Enfer."
Si Dieu s'impose de laisser une chance à l'Homme tant que celui ci écoute, nous ne pouvons pas faire autrement.
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[Richelieu1]

L'archevêque observait le Cardinal qui semblait être dans une profonde réflexion.
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