L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[alexandre.]

[uriel]

Le blond passa et prit connaissance de la missive ; elle serait traitée, sous peu.

[alexandre.]

[uriel]

... et l'homme s'était déplacé, ce qui était une bonne chose.
Uriel le reçut donc pour lui expliquer.

Voici bien une épreuve, mon Père.
Il faut savoir que vous n'êtes pas le seul dans le cas. Cela nous arrive à tous de n'avoir personne aux messes. Vous savez, lorsque j'ai fait ma m"esse d'adieu" en Franche-Comté, moi qui - bien humblement - n'avait causé de tord à personne et à qui personne n'avait rien à reprocher, savez vous qu'à peine cinq personnes sont venues ?
Pourtant, j'en ai fait des pastorales, des baptêmes et des mariages.
Mais cela ne doit pas vous décourager pour autant.

Je puis comprendre que votre moral soit grandement atteint. Vous avez demandé d'être relevé de vos charges, cela je puis le comprendre et comme je vous l'ai dit, c'est une chose très envisageable.

Si je puis vous donner un conseil, peut-être devriez-vous prendre un peu de repos, vous recentrer sur vous-même, quelques jours, quelques semaines, et ensuite reconsidérer posément votre demande de défrocage en elle-même. Car pour jouer la transparence, en l'état elle a peu de chance d'aboutir.

[alexandre.]

Si je comprends bien Monseigneur, ma demande est rejetée quoique je dise ?

Ma décision est prise depuis déjà deux mois et aucun repos ne pourra me faire revenir en arrière.

Faut-il alors que je sois excommunié en prenant fait et cause pour Eusaias, en ralliant la cause de Sancte ou en appelant haut et fort à la révolte contre l'Eglise Aristotélicienne ?

Je suis entré au service du Très-Haut et de l'Eglise en mon âme et conscience et c'est dans ce même esprit que je demande ma révocation complète.

[uriel]

Donc, si je comprends bien, vous faites du chantage. J'ai le choix entre vous dire oui ou oui, c'est ça ?

J'ai tenté de vous expliquer certaines choses, vous n'avez pas voulu écouter.

M'avez-vous exposé ne fût-ce qu'une raison légitime de ne plus être "prêtre" ?
Non, juste "je n'ai plus envie".

Et maintenant, vous menacez de faire en sorte d'obtenir ce que vous voulez ?
Vous me dites faire cela "en votre âme et conscience" ? On peut légitimement se poser la question sur votre conscience, justement.

Si vous voulez rejoindre l'Ombre, que voulez-vous que je vous dise ? Apparemment vous avez déjà fait votre choix.

[alexandre.]

"Il n'y a point de chantage dans mes propos Monseigneur, juste le fait de vous faire remarquer que vous répondez de manière négative à ma demande et cela dès le début.

Que faut-il comme raison "légitime" à vos yeux pour quitter mon ministère ?

Vous n'avez certes pas répondu à cette question. Je comprends juste que la démarche doit venir de vous et non de moi.

On ne m'en a pas demandé autant pour devenir curé et je ne vois pas ce qui vous chagrine à ce point quand je vous dis que je renonce à mes voeux.

Je sais que les effectifs du clergé sont très minces mais ce n'est pas une raison pour vouloir me garder dans vos rangs contre mon gré.

Je répète ma question : que voulez-vous de moi ?"

[uriel]

Je vous ai expliqué qu'il y a deux choses bien distinctes :
1 - l'état de prêtre
2 - la charge de clerc (ce que vous appelez "votre ministère")

Pour le point 2, le plus simple, je vous ai dit que l'on pouvait très bien vous délier de vos charges sans avoir besoin d'en faire un plat.

Pour le point 1, l'état de prêtre, c'est un peu comme si vous aviez consenti un mariage avec le Très-Haut. Aujourd'hui, ce que vous me demandez, c'est de déclarer comme un "divorce avec Dieu".
Vous avez fait votre séminaire de théologie, vous savez donc de quoi il en retourne.
Je crois que vous n'avez pas saisi la portée de l'engagement que vous avez pris, le serment que vous avez prêté envers Dieu car en gros, vous lui tournez le dos et n'accomplissant pas Sa mission.

Les raisons ... allez-vous prendre l'épée et aller combattre ? avez-vous rencontré une dame et vous souhaitez vous marier ? ... en voilà, des raisons.


Mais ... j'ai une question, que j'aurais du vous poser dès le début : avez-vous été ordonné prêtre ? Si oui, où, par qui et quand ?

[alexandre.]

"J'ai bien compris tout ce que vous m'avez dit Monseigneur.

Je connais très bien la portée de mon engagement mais je ne tourne pas le dos au Très-Haut , je demande juste à être séparé, divorcé comme vous dites avec l'Eglise. Ai-je dit que je tourne le dos à Dieu ?

Voilà une interprétation de ma décision et c'est déjà en cela qu'il y a une séparation.

Je compte acheter une épée en effet et m'en servir si besoin est.

Indépendamment de cela, ma Foi en Dieu n'est pas altérée mais ma vie n'est plus compatible avec les voeux que j'ai prononcé en la cathédrale d'Autun comme il est précisé dans ce parchemin :

[uriel]

... ah ... nous voilà.
C'était bien sujet à interprétation, non ?

Si je comprends bien, vous me demandez de rompre vos liens avec l'Eglise Aristotélicienne, bien que vous ne rompiez pas vos liens avec Dieu.

Et si ce n'est pas indiscret, quel est ou sont donc les voeux qui vous posent problème ? Et que ferez-vous, une fois que lesdits liens seront rompus ?

Quant à la séparation ... ce n'est pas moi qui l'ai engagé, à la base ...

[alexandre.]

"Je demande simplement à être défroqué et je ne comprends pas pourquoi vous mettez tant d'ardeur à vous y opposer alors que je ne suis pas Réformé, que je suis un pratiquant aristotélicien et que ma Foi en Aristote et Dieu est parfaitement intacte.

Je compte reprendre ma vie nomade sur les chemins, vivre dans un état de pauvreté, partager mon pain avec les démunis, parler de Dieu aux villageois, prier dans les églises des villages et porter l'épée et m'en servir pour me défendre sur les noeuds.

Je ne suis pas un suppôt du Sans-Nom comme vous semblez le croire et je me demande pourquoi ma vie à venir vous intéresse alors que du temps de mon ministère à Autun, ma vie n'intéressait personne, pas plus dans la paroisse, qu'au diocèse et qu'à Rome.

Faudra-t-il me mettre à genou pour vous supplier Monseigneur ?"

[uriel]

Vous mettre à genoux et me supplier ?
Non point, je n'attends pas cela ni de vous, ni de personne.

Je tente de comprendre les raisons de cet acte, et je ne les comprends toujours pas.

Imaginez-vous : perdre un pasteur, un berger est toujours, pour l'Eglise, disons-le clairement, un grand constat d'échec.
De cet échec, il faut apprendre, et pour apprendre il faut comprendre ; ce que je tente de faire. J'essaye avant tout de savoir vos raisons, de savoir là où le bas blesse, de voir si malgré tout il reste un espoir.

Christos a dit, en substance "si un frère tombe, un autre lui tendra la main". C'est ce que je fais, mais sans succès et pourtant, je m'intéresse bien là à votre vie, à votre situation.

Si d'espoir il n'y a plus, il ne me reste donc plus qu'à admettre cet échec et à m'en retourner au consistoire où les Cardinaux débattront.

[alexandre.]

"Certes Monseigneur vous vous intéressez à moi et je vous remercie d'ailleurs de m'avoir accordé cette audience.

Je tiens à dire aussi que Monseigneur Yut a toujours été très disponible quand j'ai eu besoin de lui.

Il n'y a plus d'espoir de me voir revenir sur ma décision et je vous ai, il me semble, tout expliqué. Je ne vois pas ce que je puis dire de plus.

Il se trouve que l'Eglise n'a aucune emprise sur la vie quotidienne des gens, ni sur les pouvoirs politiques en place. (en clair, IG, çà ne sert à rien, à part se faire insulter en taverne).

Je crois en Dieu et ma vie future suivra le dogme de l'Eglise, autant que je le pourrai, vous pouvez en être sûr."

[uriel]

Lorsqu'il entendit ceci ...

[frim2811]

Frim écoutait, rien ne pouvait lui faire prononcer un mot. Elle encaissait tout ce qu'il se disait. C'était aussi absurde que stupide, c'était son avis, mais elle connaissait aussi la curie, et les avis pouvaient ne rien avoir à voir. Elle regarda Alex, qui était digne de lui même, brillant et sans fard, de L'Alex, quoi. et elle repensa à leur vie, altérée, faite de tous les soubresauts. Durant toute la vie d'Alex comme Diacre ou Curé, Frim n'avait même pas cherché à le voir, c'était même pire, elle avait coupé tous les ponts. L'évènement déclencheur était lié à la mort, et ce jour, où était l'église, lorsque Alex se mourrait ? rien ni personne. et elle, malgré l'éloignement était venue le voir, lui rappeler que la vie n'était qu'une, et qu'elle valait le coup d'être vécue? Où étaient ses frères de la Cure, alors qu'il se mourrait ? elle l'ignorait, mais elle se trouvait là.

Dites moi, membre de la Curie de Rome ?

Est ce normal de laisser mourir un de vos Frères ?
Doit on accepter votre indifférence à l'égard d'un des disciples de Dieu ?
Qui êtes vous, pour laissez mourir l'un de vous, et par ailleurs faire la moral aux autres, voir en plus au même indiviDU, mais en ayant oublié entre temps vos défaillances ?
Qui êtes vous pour cela ?