L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Bastien de Louhans]

J'aimerais que l'on m'explique comment quelqu'un d'excommunié peut être sacré. Le sacre n'est-il pas un sacrement, comme son nom l'indique ?

Si le sacre est bien un sacrement, ceux qui organisent cette cérémonie blasphématoire sont-ils des schismatiques ? Ce serait une bonne chose que l'église s'exprime sur cette question.
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[acar]

Ah le bon frère, pensa-t-il...

Salutations mon frère Bastien...

Je ne viens pas te respondre... Mais t'apporter du baume au coeur...

Je t'envoie donc un pigeon... Trop d'oreilles indiscrestes trainent iscelieu...
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[Naudeas]

Naud vint à son tour.

Salutations, ne vous en faites pas, ca n'aura aucune valeur, qu'ils s'amusent donc. Après attendre que les cardinaux réagissent à cela.
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"Caedite eos. Novit enim Dominus qui sunt eius" (Arnaud Amaury)

[uriel]

Le blond passa par là, encore bien jeune et déjà si las.
Percevant des voix connues, il s'avança.

Pax Vobiscum, Soeur et Frères.

Et bien, nous voici arrivés aux limites des moyens qui nous sont imposés.
Un Sacre est nul sans l'aval de la Curie ou du Pape. C'est tout ce qu'il faut retenir. Ce qu'ils appellent "sacre" n'est rien d'autre qu'une cérémonie d'une église schismatique.

Il aurait pu s'arrêter là, mais continua - peu lui importait ceux qui écoutaient, cachés.

Je vais anticiper les questions comme ... mais que fait l'Eglise !!??

Eusasias veut une Eglise de France, remplie de pseudo-guides qui lui sont "fidèles". Une église autonome, qui ne reconnaît ni Curie, ni Pape et qui agira au bon vouloir de la Couronne. On appelle clairement cela un schisme.

Aujourd'hui, mes Enfants, beaucoup estiment qu'ils n'ont plus de comptes à rendre qu'à Dieu, car seul lui les jugera. De ce fait, ils se foutent complètement d'être excommuniés puisque cela n'a absolument aucun impact sur leur vie, cela ne les contraint, ni ne les empêche en rien. Et lorsqu'ils envisagent la mort, ils se disent : "bah, on verra bien après".
Aujourd'hui, être clerc, c'est se plier à de nombreuses règles, respecter les lois temporelles, canoniques, prononcer des voeux, mais aussi être exemplaire. Lorsque l'on transgresse, on est pointés du doigt pire que si l'on avait mis le feu au palais. On récolte des insultes, on est la proie de rumeurs, on vous juge sans arrêt. Et tout ça pour quoi ? Pour que la majorité vous tournent le dos à la moindre occasion, estimant qu'ils sont meilleurs que vous.
Aujourd'hui, on attend des curés qu'ils fassent de beaux baptêmes et de beaux mariages - et vite, s'il vous plaît ; là, l'église se remplit, mais ensuite ... lors de la messe qui suit ... on n'y voit plus personne.

On dit Rome riche et les palais épiscopaux emplis d'argent. Je peux vous assurer que je n'ai jamais vu un écu de cela. Nos braves soldats vivent sur leurs propres ressources et ne sont aidés en rien. Comment le ferait-on, de toutes façons, avec des caisses desespérément closes et vides ...
Quand bien même la population voudrait aider les soldats, il faudrait demander l'aval d'un maire ou d'un bailli potentiellement tout inféodé à l'ennemi. Ou alors ... ledit est fidèle maire aide, mais ensuite est accusé d'avoir pillé les caisses. Comble de l'ironie, n'est-ce pas ?

Nos Armées, pourtant Saintes et au service de Rome, doivent aller mendier pour obtenir des agréments dans d'autres contrées. Aggrément qu'on leur retire du jour au lendemain, les condamnant ainsi soit à l'inaction, soit à aller au suicide.
Les Evêques réagissant un peu trop, pointant du doigt le malaise sont très vite mis dehors de leur Cathédrale par une armée locale et remplacés par des individus fidèles à ceux qui les y placent.

Enfin, si l'Eglise agit, on crie au scandale, au non-respect des autres, qu'elle se fourvoie. Et si l'Eglise n'agit pas ... on lui reproche exactement la même chose. Au final, l'Eglise a toujours tord. Triste constat, n'est-ce pas ?

On me dira ... oui mais vous avez la "Puissance du Verbe" ... hélas, il n'est plus sourd que celui qui ne veut entendre et qui de toutes façons est déjà persuadé du contraire.

Moralité, l'idée faisant son chemin, on finit par vous dire que de toutes façons vous ne servez à rien puisque vous n'avez aucun moyen, ni aucune influence. On attend de nous du concret, alors que nous n'avons à offrir que de l'abstrait dont la majorité se moque complètement car ils vivent bien sans.

Au final, l'Eglise est le maillon faible ... je vous laisse facilement deviner la suite.


Il serra les dents.

D'un côté, l'Ombre, parée d'une armure rutilante et d'une épée de flammes, qui propose tous les plaisirs terrestres et munie de sa cohorte de suivants estimant au final n'avoir de compte à rendre à personne et à qui l'enfer ne fait plus peur.
D'un autre, l'Eglise aristotéliciene, en robe de bure, armée d'un cure-dents qui ne peut que promettre un idyllique paradis ... après la vie ... mais ça, ce sera après.

Voici où j'estime que nous en sommes, mes Enfants.
Face à cela, il ne reste que peu d'espoir. En tous les cas, moi je n'en ai plus.

[acar]

Frère Uriel, je suivrai votre chemin, qui est aussi le mien...

Je n'ai plus d'espoir, ou si peu...
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[Hobb]

Hobb salua son Frère Acar et mis sa main sur son épaule en signe d'amitié.

Puis il s'adressa à Uriel.

-"Monseigneur Uriel, voilà paroles justes. C'est à afficher dans toutes nos églises.
Comme vous avez raison, il est tellement plus facile de se laisser aller à l'acédie.

Et bien, vos paroles me donnent le courage de continuer dans la voie de l'Eglise, pour la servir. Si mes poches sont vides, si mes études sont difficiles à poursuivre en dehors des séminaires tout à fait gratuits, je m'en satisfait. Car l'Amitié Aristotélicienne est la lus grande de mes richesses.
Néanmoins, je suis conscient que cette pauvreté de l'Eglise nous dessert trop face aux malveillants.
En Bourgogne, nous avons maintenus plusieurs armées avec nos propres fonds et ceux de laïcs généreux. Ceux ci sont d'ailleurs maintenant jugés, condamnés au bannissement et à l'ostracisme.
Je connais un postulant d'un Ordre Militaro Religieux qui a donné plusieurs épées et quelques 3000 écus. Toute sa fortune. Et ces Capitaines d'Armées qui faisaient de même. Et tant d'autres.
Nos Intendants doivent faire des trésors d'imagination pour ravitailler nos troupes ou escortes.
Dans ce bas monde tout semble être fait pour décourager les fidèles de l'Eglise.
La question est !
Pour quoi ou pour qui ?

Je dirai pour notre seule allégeance :
Le Très Saint Père.

Bientôt Eusaias sera rejeté par ses propres adorateurs actuels.
Et bien, nous serons toujours là.
Reims, Strasbourg, et Rome ne font qu'un.
Personne ne peut nier cela.
Monseigneur Uriel, nos curés, diacres, évêques sont des Saints.
Et nous, serviteurs de l'Eglise en avons besoin tous les jours.
Et rendons leur grâce.

"Amen !"
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Curé de Genève Maire de Genève (5 jours) - Dit "48%" ! Prince de Lausanne, Baron de Saltara

[Ivrel]

Si vous avez des bourguignons frappés d'ostracisme, je leur donne ma protection à Clermont. Et je suis sure que le Limousin voisin sera aussi très accueillant.

EDIT pour orthographe
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QSLP vivant dans le luxe, le calme et la volupté... CHUT !
Evêque de Tyr, ex-évêque de Clermont et cardinal émerite
Co-fondatrice de la Manufacture du Luern

[Naudeas]

Pour une fois, elle ne s'agenouilla pas devant Uriel, elle posa simplement la main sur son épaule en lui esquissant un sourire.

Il faut attendre les solutions viendront. Réagir ne sert à rien pour le moment, plus tard, ca viendra. Ne perds pas espoir, j'ai pas encore fini de t'enquiquiner hein.

Naud esquissa un sourire

Oui, nous ne pouvons que prier pour le Salut de leurs âmes.

Héhé sa vieille ennemie d'eau bénite.

Malheureux que tu sois Eminence Ivrel, réduite à donner l'asile aux clercs ou membres religieux.
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"Caedite eos. Novit enim Dominus qui sunt eius" (Arnaud Amaury)

[Bastien de Louhans]

Merci de vos interventions à tous, je suis heureux que l'église ne craigne pas de traiter un schisme comme un schisme. J'avais faussement l'impression qu'elle ne disait rien pour ne pas vexer ceux qui en son sein veulent la sacrifier pour obtenir une tranquillité facile et rapide.
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[{Giosep}]

tss balise

[Aristokolès]

Le prêtre s'arrêta et écouta les discussions.

-Mes frères, n'oublions pas que dans les trois vertus théologales, il se trouve l'espérance.

Nous sommes l'Eglise Aristotélicienne, Dieu est notre origine, Dieu nous assiste.

Eminence, mes frères, oui, la situation ne nous est pas favorable. Oui, il est certain que l'Eglise a besoin d'un grand coup de balais, de commencer son nettoyage, de remettre son dogme à l'honneur, de restaurer sa diplomatie qui tombe en ruine, ses Saintes-Armées vaincues...

Nous ne devons pas sombrer dans l'acédie et perdre espoir! Regardez l'Eglise à ses débuts! Titus est mort martyr! Il n'avait pas plus que nous aujourd'hui. Voyez ce qu'a donné le fruit de son travail, NOUS sommes les représentants de Dieu, nous possédons la vérité! Il est tant que les Aristotéliciens fidèle à Rome, fidèle à Dieu arrêtent d'en avoir honte!

Il est tant que nous arrêtions de nous apitoyer, que nous arrêtions d'être faibles et déprimés, c'est notre mollesse et la tolérance vis à vis de ce qu'il faut maintenant appeler l'hérésie pacifiste, conjugué à l'acédie ou l'incompétence de certains grands prélats qui nous ont mené au bord du gouffre.

Relevez la tête mes frères, le Ciel n'a pas disparu, le Soleil est toujours là. Nous nous devons aux hommes de les y faire accéder et cela ne souffrira aucune faiblesse, aucune faille de notre part!

Peu importe quelle puissance et quels mignons le Sans-Nom déploie, nous sommes sous l'égide de Dieu.

Souvenons nous en, et portons le haut et fier face au schisme, à l'hérésie et à la sédition.

[rapha13]

Voila longtemps que, le prévôt Cistercien ne s'était plus adonner aux joies des discussions de la place d'Aristote c'est ainsi qu'il intervint après avoir entendu les paroles d'un de ses frères qui l'avait touché au plus profond de lui même.

Frère Uriel vos paroles sont d'or, et si jamais vous entendriez qu'un clerc se fait malmener le Berry se fera un plaisir de l’accueillir et si jamais mes terres donneront toujours l'asile à l'opprimé.
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l'Ordre Cistercien recrute !!! (cliquez sur le texte)

[Ambroise.]

Le Frère Ambroise écoute avec attention les paroles du Cardinal Uriel, son mentor, suivit par le Père Aristokolès. Le timide jouvenceau avait pris de l’assurance par la force des événements. Et cette fois, il pouvait s’exprimer librement, expliquer sa pensée.

Bonjour à tous, je suis le Frère Ambroise, jeune diacre et oblat cistercien qui a subit cette guerre à Autun, en Bourgogne. Les paroles de son Eminence Uriel et du Père Aristokolès m’interpelle et me mette à réfléchir sur la question du moment :

« Mais que fait l’Eglise ? »

A l’heure où les aristotéliciens sont divisés, où le schisme réformé gagne du terrain sur la Vraie Foy, il est temps que nous nous remettions tous en question sans pour autant remettre en question notre foy, mais faire un examen de conscience de soi. Des aristotéliciens divisés ou repliés sur eux-mêmes ne seront jamais de la race de nos prophètes. Le Livre des Vertus nous invite inlassablement à ouvrir notre cœur aux dimensions de celui de Dieu. Si nous voulons annoncer la bonne nouvelle au monde, il nous faut d’abord aimer ce monde comme Dieu l’aime.

De nos jours, en regardant les personnes présentes au cours d'une célébration de messe, ne vous est-il pas arrivé de penser « Par quel miracle ces personnes sont-elles là ? » Les chemins qui mènent à Dieu sont impénétrables ! Mais, qu’est-ce qui les a amenées à avoir la foi ? Un besoin ? Leur éducation ? Les aléas de la vie ? Un événement particulier ? Un soif d’idéal ? La recherche d'un réconfort qu’elles ne trouvent pas chez les hommes ? Un "appel de Dieu "? Voilà des questions que l'on peut se poser.

Mais surtout, surtout ! Par quel miracle tous ces gens sont-ils encore là! Après avoir surmonté leurs propres faiblesses, à combien de difficultés auront-ils dû faire face ? Essuyer combien de railleries, de sarcasmes, de mauvaises blagues ? de brimades ? Résister à combien de tentations ? Combien d’épreuves auront-ils dû surmonter ? Et si dans nos duchés et comtés, ils n’ont pas à choisir entre le martyre et leur foi, toutes ces attaques, toutes ces pressions quotidiennes ne sont-elles pas aussi insoutenables? En mer, l’assaut incessant des vagues finit par arrondir les arêtes les plus vives des rochers et pourtant, eux, ils sont encore là ! N'est-ce pas un vrai miracle ?

Alors la question que nous devrions nous poser n’est pas Que fait l’Eglise mais Quel solution à l’Eglise pour faire revenir les fidèles à nos messes ? Quelle solution pouvons-nous trouver pour rendre à nouveau notre Eglise attirante ?

Depuis tout temps l’Eglise est victime de la persécution religieuse. Combien de martyrs ont été victime ? Le Livre des Vertus en dénombre plein, la plupart de nos Saints sont mort en martyrs, et même notre prophète Christos .

Il faut d’abord se rappeler que le prophète n’est pas celui qui prédit l’avenir. Sa mission, c’est de parler de la part de Dieu. Les paroles qu’il devra adresser à son peuple ne sont pas les siennes mais celles de Dieu. Cette mission ne sera pas facile ; il sera tourné en dérision par les siens ; il devra faire face à leur hostilité. Nous savons tous qu’un authentique porte-parole de Dieu ne laisse jamais tranquille. Mais le Très-Haut ne nous abandonne pas. Il nous recommande de rester ferme et solide dans notre confiance.

Nous, les aristotéliciens d’aujourd’hui, devons être de la race de nos prophètes Christos et Aristote. Le vrai prophète ne craint pas de s’élever contre les privilèges qui s’attachent à la fortune, à la culture ou à la position sociale. Il n’a pas peur de se compromettre pour la défense des petits, des travailleurs, des peuples pauvres ou opprimés. Il devra parfois aller à contre courant de ce que disent les politiques.

L’Église n’est pas une citadelle assiégée, attaquée de toutes parts, et dans laquelle les croyants doivent s’enfermer pour se défendre, il faut qu’elle vive dans le monde, s’ouvre au monde et brille dans le monde. Certes tout cela est vrai. Il faut bien pousser les aristotéliciens à faire de l’apostolat, à s'"engager". Christos lui-même l’annonce : « Allez ! Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ! » Mais alors pourquoi les églises se sont-elles vidées depuis bons nombres d’années ? Ont abandonné l’Église et l'église les moins armés, les plus fragiles, les plus exposés. Personne ne les a protégés, ni secourus. Combien continueraient à croire en Dieu d'une façon visible si on les avait compris; si on leur avait tendu une main pour les aider à se relever, à tenir et résister à toutes ces pressions. L’Église n’a pas pu, n’a pas su les comprendre et ne leur a pas donné les armes pour se défendre. L’Eglise était trop occupée à faire de la politique temporelle et à aller en croisade par les armes contre l’hérésie. Il est temps qu'elle en prenne conscience.

Les croyants ont été et sont persécutés. Cette persécution va d'une pression quotidienne et en apparence anodine jusqu' à leur mort. Combien de vents de la doctrine avons-nous connus au cours des dernières années, combien de courants idéologiques, combien de modes de la pensée... La petite barque de la pensée de nombreux aristotéliciens a été souvent ballottée par ces vagues - jetée d'un extrême à l'autre: de l’angévinisme jusqu’aux réformés, des lions de judas, de liberté religieuse jusqu’au libertinisme ; du schisme à l'individualisme; de l'athéisme à un vague mysticisme religieux; de l'agnosticisme à l’apostasie et ainsi de suite.

Chaque jour naissent de nouvelles sectes par l'imposture des hommes, de l'astuce qui tend à les induire en erreur. Posséder une foi claire, selon le Credo de l'Eglise Aristotélicienne, est souvent défini comme du fondamentalisme. Tandis que le relativisme, c'est-à-dire se laisser entraîner "à tout vent de la doctrine", apparaît comme l'unique attitude à la hauteur de l'époque actuelle. L'on est en train de mettre sur pied une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif et qui donne comme mesure ultime uniquement son propre ego et ses désirs.

Nous possédons, en revanche, une autre mesure : Christos. C'est lui la mesure du véritable humanisme. Une foi "adulte" ne suit pas les courants de la mode et des dernières nouveautés ; une foi adulte et mûre est une foi profondément enracinée dans l'amitié avec Christos. C'est cette amitié qui nous ouvre à tout ce qui est bon et qui nous donne le critère permettant de discerner entre le vrai et le faux, entre imposture et vérité. Cette foi adulte doit mûrir en nous, c'est vers cette foi que nous devons guider le troupeau. Et c'est cette foi, cette foi seule, qui crée l'unité et qui se réalise dans la charité. En contraste avec les tribulations incessantes de ceux qui sont comme des enfants ballotés par les flots, la parole divine nous invite à dire la vérité dans la charité, comme formule fondamentale de l'existence aristotélicienne. Dans Christos, vérité et charité se retrouvent. Dans la mesure où nous nous rapprochons de Christos, la vérité et la charité se confondent aussi dans notre vie. La charité sans vérité serait aveugle.

Alors pour en revenir aux questions qui nous préoccupent « Quel solution à l’Eglise pour faire revenir les fidèles à nos messes ? Quelle solution pouvons-nous trouver pour rendre à nouveau notre Eglise attirante ?

Le Père Aristokolès nous donne certaines pistes afin de remettre la confiance au cœur de nos Eglises. Celle-ci passe par une reconnaissance de nos erreurs car nul n’est infaillible et que nous, le clergé, comme tout humain sommes pécheur. Pour une minorité de pécheurs dans le clergé, hélas c’est toute l’Eglise qui en pâti. Les gens ont tendance à tourner les faits rares en généralité. Et comme l’Eglise a tendance à protéger ses brebis égarées plutôt que de les remettre à l’ordre, cela amène aux fidèles à s’éloigner de l’Eglise. D’autant plus quand la brebis égarée a de l’influence et de hautes fonctions au sein de l’Eglise. Et pourtant, en tant que représentant de Dieu, nous devons montrer l’exemple. Nous devons appliquer nous-mêmes nos homélies, nos sermons et nos prêches, sinon comment le fidèle pourra avoir confiance aux représentants de Dieu si eux même se complaise dans le péché ? Comment pourrais-t-ils croire en la parole divine, la vérité des Saintes Ecritures, si la vérité n’est pas suivie par le clerc qui les professe ? Avons-nous encore l’humilité de reconnaître nos péchés en tant que clercs ?

Autre point qui nous est reproché bien souvent : Le spirituel qui se mêle du temporel au détriment de la diffusion de la foy. Combien de clercs se sont présentés sur des listes politiques à des places éligibles pour rejoindre le conseil temporel de leur province ? Encore récemment, en Bourgogne, des clercs ont présenté une liste ducale pour siéger au conseil ducal et s’occuper des affaires temporelles, alors que tout ce temps aurait pu être utilisé à la diffusion de la foi par l’action pastorale et des offices.

Ce qui pénalise l’Eglise d’aujourd’hui est son acharnement à vaincre l’hérésie par les armes plutôt que le dialogue. En Bourgogne, c’est d’une guerre partisane qu’est née la guerre sainte, par le choix de ne pas reconnaître le Duc élu comme régnant de la Bourgogne. Le choix des Saintes Armées étaient de reprendre le pouvoir au conseil de régence par les armes. Une action qui amenait à avoir le rôle de défenseur de la Bourgogne contre l’attaque des représentants de ce conseil. Mais dès lors que ces armées ont attaqué Nevers, et par la même occasion, des innocents, il devient alors attaquant. Certes pour remettre Monseigneur Fitz à la place qu’il lui est du. Mais quel prix ? Le prix du sang ! Les prix des innocents ! La maire de Nevers eu pourtant droit à son éviction. Pour quel raison ? La fin justifie-t-il les moyens ? Je m’interroge si l’Eglise a oublié ce qu’est le mot dialogue et diplomatie ? Le Livre des Vertus ne nous enseigne-t-il pas de se défendre contre l’hérésie ?

Aujourd’hui, à l’heure ou un nouveau Duc de Bourgogne règne et tente de bâtir une paix, certes fragile mais une paix tout de même. Et pourtant certains tentent à remettre de l’huile sur le feu en poussant le conseil ducal à la provocation. Est-ce là un acte aristotélicien ?

Pour que nos Eglises se remplissent, peut-être devrions nous aussi revoir la manière d’enseigner ou d’officier ? Cela n’empêche pas pourtant de délivrer le message de Dieu. Mais peut-être trouver une façon plus attirante et séduisante afin d’attirer les fidèles à nos offices, à se faire baptiser, à écouter le message de Dieu et ses prophètes.

Enfin, comme le clerc est humain, l’acédie spirituelle le guette. L’absence de nombreux clercs et prélats de leur paroisse peut être poussé par cette acédie. Même notre Souverain Pontife brille par son absence. Il est difficile pour un clerc d’officier la messe devant des bancs vides. Il est autant difficile pour un croyant de ne pas voir d’office le dimanche par l’absence de clerc. Et pourtant, pour que nos fidèles gardent la foy, il nous faut des messes régulières. Alors pourquoi l’Eglise ne prêche pas dans chaque gargote ? Pourquoi les lieux saints de nos gargotes sont réservés aux sacrements et aux événements marquants ? Je pense que la diffusion de la foy et la restauration de la confiance en l’Eglise passe par des prêches qui nous rappellent les fondements de notre Eglise, celle d’Aristote et de Christos. Et celle-ci devrait à mon sens se faire là où nous pouvons attirer le plus de fidèles : les gargotes. Et comme nous sommes plusieurs clercs, nous pourrions officier à tour de rôle en gargote.

Nous devons être animés par une sainte préoccupation : la préoccupation de porter à tous le don de la foi, de l'amitié aristotélicienne. En vérité, l'amour, l'amitié de Dieu nous a été donnée pour qu'elle arrive également aux autres. Nous avons reçu la foi pour la donner aux autres, nous sommes des clercs pour servir les autres. Et nous devons porter un fruit qui demeure. Tous les hommes veulent laisser une trace qui demeure. Mais qu'est-ce qui demeure? Pas l'argent. Même les constructions ne demeurent pas, les livres non plus. Après un certain temps, plus ou moins long, toutes ces choses disparaissent. L'unique chose qui reste pour l'éternité est l'âme humaine, l'homme choisit par Dieu pour l'éternité par sa nature à aimer son prochain. Le fruit qui reste est donc ce que nous avons semé dans les âmes humaines,- l'amour, la connaissance ; le geste capable de toucher le coeur, la parole qui ouvre l'âme à l’amour du Très-Haut. Alors, allons et prions notre Créateur, pour qu'il nous aide à porter du fruit, un fruit qui demeure. Ce n'est qu'ainsi que la terre peut être transformée d'une vallée de larmes en un jardin de Dieu.
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[Aristokolès]

-Mon frère, je suis d'accord avec beaucoup de choses dans votre discours et vous posez de vraies question.

Mais, je ne peux vous suivre lorsque vous dites qu'il ne fallait pas essayer de remettre Monseigneur Fitz à a place. Et je suis surpris, car vous oubliez que ces prélâts comme Monseigneur Fitz ou Son Eminence Diftain ont été démis par les armes, tout comme moi j'ai été démis par les armes lorsque j'étais conseiller ducal Bourguignon.

Ne parlons pas de la Bourgogne, il est vrai qu'une guerre de personne s'est greffée sur la guerre. Personne ne l'a niée.

Cependant, mon frère, vous dites qu'un duc essaye de bâtir la paix... Quelle paix? une paix humiliante! Une paix de tyran. Une paix sans négociations, une fausse paix.

Et c'est cela dans tout le Royaume. C'est vrai que la Curie, au niveau de la stratégie était à la ramasse et qu'elle n'a pas et n'est toujours pas à la hauteur de la crise que nous traversons. Mais sur les principes, elle a toujours été la plus pure elle et le Saint-Père, quand certains ont trahis et sont allé se lover dans les bras d'Eusaias par opportunisme comme l'actuel Grand Aumônier de France, une canaille schismatique et comme son ancien vicaire qui usurpe la place de Son Eminence Diftain.

Et que dire de l'emprisonnement de Mgr Navigius!

Je ne vous ai jamais entendu parler contre cela Frère Ambroise. Vous n'avez jamais de mots assez durs contre l'Eglise et ceux qui la dirigent, mais que dire des hérétiques et des démons du camp d'en face? Que dire d'un Anti-Roi qui est la cause de tout ce malheur?

Ce n'est pas l'Eglise qui a voulu cette guerre, elle n'en a pas eu le choix!

Le but de l'Eglise n'est pas de plaire ou d'attirer des gens à la messe. le but de l'Eglise est de transmettre la vérité. Je préfère que le monde entier se détourne de l'Eglise et qu'il ne reste qu'un seul vrai Aristotélicien que de voir les églises remplies de demi-fidèles.

Le Livre des Vertus nous enseigne que ce n'est pas notre nombre de fidèle qui est important, mais la ferveur de ceux-ci.

Si les fidèles ou même les clercs ne sont pas capables d'assumer complètement le dogme et la hiérarchie de l'Eglise, l'hérésie est leur maison sur terre et l'enfer sera leur maison dans l'éternité.

Là ou je vous suis, c'est qu'il y a des fidèles de bonne foi, qui sont de vrais Aristotéliciens et qui sont perdus dans cette crise. Pourquoi l'Eglise les a t-elle perdue? Pourquoi?

Et bien, jetons le pavé dans la marre:

-La Congrégation des affaires du siècle est mal dirigée et elle n'a pas été capable de construire des liens diplomatiques ni d'entreprendre les initiatives qui s'imposaient avant pendant et après les principaux conflits armés.

-Le Saint-Office qui devrait être le joyau de l'Eglise est déserté et stagne depuis des mois. Le dogme n'est plus diffusé, de nombreux testes sont en attente, plus rien n'y progresse. Le Cardinal a disparu...

-L’inquisition a été une pomme pourrie. Malgré les avertissements den ombreux prélats comme Mgr Yut sur les agissements du traitre Clodeweck, il a fallu des mois avant que la Curie ne se rende compte du problème et de l'incurie de cette Congrégation qui n'est pas encore réglé par biens des aspects.


La solution Frère Ambroise, je crois que c'est surtout et avant tout un grand coup de balais! Il faut une poigne à la tête de cette Eglise, une poigne qui ait le courage de virer des gens, de faire cesser le règne de l'impotence et de la mollesse. De casser la rente d'influence de certaines personnes, en particulier à la Curie, qui ne servent à rien.

Il faut une reprise en main drastique et dure, sans concessions. Et faire tomber les têtes des responsables de cette gabegie. On en a fait tomber une, il en reste encore pas mal.


Vous voyez mon frère, je ne suis pas contrairement aux reproches que l'on me fait un brave soldat de Rome. Mais JAMAIS je ne ferait défaut à Dieu et à ma Sainte Mère l'Eglise. Jamais je ne rejoindrais le camp des traitres. Ni des schismatiques.

[icie]

La comtesse Icie de Plantagenêt, bien que laïc, se rendait souvent sur la place de Rome. D'une part parce qu'elle était ambassadrice du Poitou auprès de Rome, mais surtout parce qu'elle était fervente aristotélicienne et qu'elle suivait de très près les évènements en cours.

Depuis plusieurs jours déjà, elle avait pris l'habitude de s'asseoir sur ce banc et d'écouter ce clerc, père Aristokolès, dont elle appréciait le discours.
Il forgeait son opinion, l'équilibrait, réajustait.

Elle suivait les échanges avec une attention soutenue, se gardant bien d'intervenir.


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