L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Maestoso]

Ne sachant où s'adresser, le vieil Apollon Maestoso vint directement dans les places de l'Inquisition pour adresser sa requête, après neuf mois d'interdit, de retour dans la communauté des fidèles. Il avait été mis sous interdit par cette même congrégation, il devait paraît-il être absous par qui l'avait jugé.

Entré dans ces lieux, il salua puis demanda poliment que l'on transmette le courrier qu'il avait pris soin d'écrire et se terra anxieusement dans un coin en attendant les réponses de ceux qui accepteraient de se charger de lui.





Citation:

Déclaration de repentance. Éminentissime Seigneur, Je, Apollon Pierre Alphonse Maestoso, ayant été baptisé le 27 avril 1462 à Blois par la diaconesse Ayena, puis mis sous interdit le 24 juillet 1462 à Orléans, fais en ce 7 avril 1463 vœu sincère de repentance auprès de mes honorables juges de la Très Aristotélicienne Église. Mis au ban du sain commerce des hommes après le jugement qu'a rendu la Sainte-Inquisition à mon sujet, je me retirai vers les maigres terres qu'il me restait encore à Patay pour mener une vie agraire versée dans la méditation, l'étude et le réfléchir. J'ai pu, par une relecture plus sérieuse du Livre des Vertus, découvrir plus profondément le sens de ces saintes écritures. Il s'est agi pour moi de comprendre et de ressentir que l'amour de Christos doit être répandu sur Terre, et ce par de charitables moyens pour faire honneur à la Création et plus encore au Créateur et aux enseignements des prophètes. Mon éloignement des affaires du monde m'a permis de retrouver chez les quelques fidèles que je fréquentais encore, de la bonté, de la sincérité et de la simplicité qui méritent d'être aimées. Le mot « amour » a pris tout son sens dans ma petite réalité, et j'ai cessé de mépriser les hommes et de les considérer comme des animaux indignes du Très-Haut. Quelle erreur, puisque c'est Lui qui les a créés avec suffisamment de son amour pour qu'ils soient chéris du statut de sa Création. Tempus iocundum apud homines est. Ces neuf mois passés au labour de la terre n'ont pas été vains, et je peux aujourd'hui très sincèrement déclarer que : Je reconnais toutes les accusations portées contre moi par la Sainte-Inquisition et par elle-même confirmées à l'issue du procès, et je regrette toutes ces mauvaises pensées et ces mauvaises actions, parmi lesquelles le mépris et l'aversion des hommes sous toutes leurs formes ont été les pires. Je conserve toutefois l'orgueil d'avoir été, même sous le guide de mauvais sentiments, le plus sincère possible. Autrefois archidiacre du diocèse d'Orléans, j'ai rédigé avec le plus grand zèle un rapport sur des affaires étranges qui se sont passées dans certaines paroisses, que j'ai remis à la Très Sainte-Inquisition, et autrefois encore, j'ai répondu le plus sincèrement aux questions, après l'interdit qui a frappé ma personne, qui m'avaient été posées au sujet d'un autre homme d’Église par cette illustrissime congrégation. Pour ces deux affaires, l'on m'avait promis plus de mansuétude dans les tentatives que je pouvais faire pour entrer à nouveau dans la communauté des fidèles. Je m'en sens prêt aujourd'hui, et c'est pourquoi j'en adresse à Votre Éminence la timide requête. Si mon retour parmi les fidèles est permis, j'aimerai revenir sous l'humble nom de Georgius Absolvore, Georgius pour une grande partie du labeur passé aux champs et surtout, du nom de l'archange Georges dont l'enseignement m'a aidé à chérir les hommes, et Absolvore pour la chance qui m'aura été donnée de gagner le pardon du Très-Haut, et pour le souvenir de la mauvaise vie que j'aurai eue auparavant. Du reste, je souhaiterai faire le modique don de cent écus là pour exprimer mes regrets où il vous semblera juste qu'ils soient reçus. A.P.A Maestoso.

[David de St Bertrand]

Un page vint prendre connaissance de la missive pour la transmettre à qui de droit.
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+ David de St Bertrand +
Archevêque d'Embrun