L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church Index du Forum L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church
Forum RP de l'Eglise Aristotelicienne du jeu en ligne RR
Forum RP for the Aristotelic Church of the RK online game
 
Lien fonctionnel : Le DogmeLien fonctionnel : Le Droit Canon
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

[RP - Urbino] Comté de Cagli
Aller à la page 1, 2  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church Index du Forum -> États Pontificaux - Papal States - Stato Pontificio - Status Pontificius
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Ellesya



Inscrit le: 29 Sep 2008
Messages: 1410
Localisation: Dieu seul sait où.

MessagePosté le: Lun Aoû 21, 2017 11:06 pm    Sujet du message: [RP - Urbino] Comté de Cagli Répondre en citant

Retour d’un énième séjour en la cité papale. Elle y avait été à la fois apaisée et motivée. Cela avait été inattendu mais particulièrement salvateur.
L’ainé de ses pupilles jouait avec Blitz. Le lévrier bondissait et fusait comme un carreau d’arbalète, frôlant le garçonnet qui s’efforçait de l’attraper. Installée dans la galerie ouverte sur le jardin, Ellesya se reposait de la chevauchée et du bain frais qui avait suivi. Son écritoire de campagne avait été amené par une servante ainsi que quelques fruits frais et d’un vin coupé.
Un sceau levé du bout de l’ongle livra une réponse satisfaisante à un courrier précédent, concernant ses armoiries. Le suivant, venant des bords de Loire, la rendit plus impatiente. Jusqu’à ce qu’elle en découvre le contenu. A vouloir préserver les biens d’amis, il lui faudrait débourser une lourde somme ou s’en détourner sans se sentir concernée… Se frottant l’arête du nez, yeux clos, le chevalier se mit à tenter de résoudre son dilemme.

Autour d’elle, la vie continuait sans se soucier de ses pensées et actes. Les bruits familiers rendaient le palazzo vivant, la cité allait à son rythme toujours lovée au creux des prés montagnards, comme à l’abri des maux dans le giron des Apennins.
Combien de générations s’étaient succédés en ces lieux ? Depuis quand la vie s’était-elle ancrée à cet endroit ? Quelques indices dans les récits des anciens ou des pans de murs pouvaient donner le tournis. Heureusement, l’histoire plus récente était plus facile à appréhender, comme l’incorporation au duché d’Urbino, puis à l’intégration des Etats pontificaux. Sa famille ne serait qu’un infime épisode sur ces terres, mais c’était celui à vivre, maintenant.



_________________
Duchesse de Baschi, Comtesse de Cagli

[hrp : Hors français et allemand, les traductions viennent de Reverso.]


Dernière édition par Ellesya le Lun Sep 04, 2017 2:50 am; édité 1 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé MSN Messenger
Ellesya



Inscrit le: 29 Sep 2008
Messages: 1410
Localisation: Dieu seul sait où.

MessagePosté le: Ven Sep 01, 2017 9:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le dilemme, à savoir la question de l'Eisenfaust, n'était toujours pas résolue. Elle avait beau la retourner dans tous les sens, la réponse lui échappait toujours. Disons plutôt que la raison et les sentiments ne s'exprimaient pas de concert. Aussi avait-elle écrit à l'un de ses frères pour avoir son sentiment et au conseil de Touraine pour obtenir plus d'information.
La question la hantait tant qu'elle avait fait hâter les travaux pour achever une salle d'armes partiellement enterrée afin de se protéger des ardeurs estivales que des froidures hivernales pour ses entraînements. Histoire de se changer les idées temporairement. Mais cela s'avéra vain puique dès les premières passes d'armes, son ancien maistre d'armes lui revint à l'esprit. De dépit, elle faillit renoncer , mais s'en retint et alla jusqu'au bout de son entraînement quotidien. Alors qu'elle s'était assise sur une banquette et se versait de quoi se désaltérer, Lucrezia, sa nouvelle dame de compagnie apparut.

Lucrezia était la fille d'un notable de la cité qui espérait hausser socialement la mieux disposée de ses filles. Avec la maîtresse atypique dont elle se trouvait pourvue, la pauvre enfant devait forcer une adaptation plus poussée qu'avec une dame de la noblesse "conventionnelle". Heureusement, très vite, elle avait démontré un certain talent dans l'administration du palazzo et était scrupuleuse dans les études qu'Ellesya lui faisait aborder.

Son accent chantant extirpa le chevalier de sa morosité. Elle tenait une lettre à la main, espérant bien faire. Précédemment, Sya s'était enquis quotidiennement de l'arrivée de chevaucheurs portant du courrier. Elle avait beau se morigéner, elle n'y coupait pas. Jusqu'à ce qu'une missive longuette (de son point de vue, donc un pavé pour le commun des mortels) lui soit livrée. Elle venait de France et d'une plume courtisane qui ne l'agréait guère.
De ce jour, elle cessa de demander des nouvelles. N'étant pas dupe, Lucrezia lui avait donc apporté le courrier au risque de la déranger plutôt que de le déposer sur son écritoire.

Un regard interrogatif vers la jeune fille, puis un vers la missive, et enfin un sourire ravi. Sa demoiselle se retira tandis que Cagli prenait connaissance du contenu. Son sourire s'élargit et plissa son regard clair. Heureusement, il ne restait plus personne dans la salle chaulée pour se rendre compte que la comtesse n'avait pas que des traits sévères ou pensifs !

Ayant fini, elle se releva et rigola un peu pour elle-même.


Hum, combien de temps vais-je le "tourmenter" ?

Pour sûr pas longtemps finalement, car elle se retrouva le soir-même devant un parchemin vierge.
_________________
Duchesse de Baschi, Comtesse de Cagli

[hrp : Hors français et allemand, les traductions viennent de Reverso.]
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé MSN Messenger
Charles_antoine



Inscrit le: 05 Aoû 2013
Messages: 647
Localisation: Nancy

MessagePosté le: Lun Sep 04, 2017 10:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les cérémonies officielles avaient cela de bien, que le jeune Von Frayner n'avait pas à réfléchir à la tenue qu'il devrait porter : la tenue d'apparât de Grand-Maître de l'ordre teutonique présentait toujours bien.
Mais fort peu disposé à fréquenter les cours et les réceptions mondaines, hormis celle organisée une fois par son cousin, dont il ne gardait au final pas un si mauvais souvenir, Charles-Antoine se trouvait un peu embarrassé au moment de choisir sa tenue.

Le voyage depuis Nancy avait été un peu précipité. Il était déjà cruel d'imposer sa présence, il ne souhaitait pas ajouter à cela la cruauté de l'attente. Les affaires avaient été préparées à la hâte, et l'équipage réduit au minimum afin de gagner en rapidité. Ainsi, son chambellan ne l'accompagnait pas, son écuyer non plus. Nulle chambrière ou couturière non plus, ce n'était pas dans les habitudes du Duc. Pourtant, cela lui aurait été bien utile tandis qu'il se retrouvait seul dans sa chambrée de Montegridolfo où il avait décidé de faire une halte.

Finalement, il opta pour une tenue simple de voyage principalement faite de cuir. De Montegridolfo à Cagli, il y avait encore quelques lieux à parcourir et il préférait les couvrir de manière confortable. Et son hôte étant chevalier,
il supposait qu'elle ne s'offusquerait point. Une courte cape blanche, ainsi que son collier de Grand-Maître de l'ordre teutonique venait tout de même réhausser la qualité de son accoutrement.

C'est ainsi vêtu qu'il quitta sa forteresse de Montegridolfo, escorté de deux gardes montés. Les mésaventures des cardinaux Von Frayner et d'Azayes avaient démontré la dangerosité des routes de la région ; mieux valait ne pas voyager seul.

C'est cependant sans encombres et après un voyage paisible, où les paysages montagneux de Montegridolfo avaient cédés la place aux plaines de Cagli, que Charles-Antoine se présenta devant le château de son hôte.


Veuillez annoncer Montegridolfo. Je dois être attendu.

Assurément, il devait l'être...
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Ellesya



Inscrit le: 29 Sep 2008
Messages: 1410
Localisation: Dieu seul sait où.

MessagePosté le: Ven Sep 08, 2017 12:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

« J’arrive »

La dernière fois qu’elle avait lu cette affirmation sur un message aussi bref qu’un billet comme dans le cas présent, elle avait frémi d’inquiétude. Elle se trouvait en sa forge turonne. L’esprit tourneboulé, son gant de cuir n’avait pas été remis. La peau de sa paume avait grésillé sur le métal… Depuis, quand elle n’était pas gantée, c’était qu’elle était en compagnie appréciée ou qu’elle massait toujours sa dextre avec le baume empêchant le durcissement de la cicatrice. Depuis les années, cela était sûrement devenu inutile mais l’habitude était restée.
Le frisson la parcourut donc à nouveau, mais avec un résultat tout autre. La fin du plaid lui parut terriblement long, les traductions de son diplomate trop lentes alors qu’il lui précisait les subtilités des questions qui lui étaient soumises puisque son italien n’était pas assez pointu pour tout maîtriser, surtout avec l’accent local. Ceux venant des frontières du comté avaient priorité lors de ces séances, puis venaient les notables etc. Cela avait bien grommelé mais peu lui importait.

Puisqu’il n’avait pas précisé de jour mais que cela semblait imminent, la jeune femme avait fait ordonner l’arrangement d’un des logements restaurés. Deux des quatre ailes du palazzo avaient subi un sérieux coup de neuf. Ainsi que la cour centrale qui offrait un carré de verdure aux enfants ainsi qu’une fontaine au cœur pour leur permettre de tout faire pour se faire chamailler par les nourrices et la gouvernante.

Charles Antoine avait été accueilli par un des valets principaux de la comtesse dès que le grand porche, surmonté des armes de Cagli et de la Louveterie, lui avait été ouvert. Il put ainsi confier sa monture à un palefrenier qui en prendrait soin. Son chevalier d’hôtesse prenait elle-même grand soin de ses propres chevaux, leurs fidèles compagnons de route, de guerre et de lice. Il fut convié à monter au premier étage, dict le « bel étage », où une galerie couverte donnant sur le carré de verdure offrant de l’ombre et sa luminosité sans les touffeurs en été. Une chambre lui fut proposée. Le mobilier était sobre, de très bonne facture mais sans ornementation inutile, juste quelques touches esthétiques. Contrairement aux plus belles demeures, notamment à Amboise, les lits n’étaient pas parés de riches brocarts mais de draps au tissage fin et doux, blanc et bleu, en fonction des pièces. A défaut d’avoir le temps de faire coudre un étendard aux couleurs familiales de son invité, elle en fit faire un aux couleurs de son Ordre. Celui-ci couvrait un pan de mur près de la porte. Le reste des murs étaient peints de motifs à la mode italienne. En hiver, si le froid se faisait important, des tapisseries y seraient accrochées mais cela n’était pas encore nécessaire. La fenêtre qui donnait vers le cœur de la cité possédait un coussiège.
Bassin et cruchon empli d’eau, accompagné d’un linge, permettaient de se rafraichir et reposaient sur un grand coffre près de deux petites pièces attenantes. Celles-ci avaient pour vocation de tendre et lisser les vêtements sortis des coffres pour l’une, et de loger un serviteur ou écuyer pour l’autre. Sur la table près de la fenêtre une servante qu’ils croisèrent à deux pas de la porte, venait d’apporter vin, eau, fruits frais et un repas léger pour le cavalier. Un oratoire de voyage reposait dans un coin de la pièce. N’ayant pas encore fait consacrer de chapelle et ayant de toute manière l’habitude d’être sur les routes ou mobilisée longtemps au même endroit, elle l’avait régulièrement avec elle.

Un peu de temps ou un temps trop long, cela était relatif… passa. Quelques coups à la porte, une attente et puis dans l’entrebaillement, apparut Ellesya. Un sourire éclaira ses traits malgré sa cicatrice descendant de sa lèvre vers le menton sans l’atteindre. La coupe simple de la robe était rehaussée par la qualité de la soie damasquinée ivoire et les bords galonnés de motifs de fil d’or, assorti au ruban entrelacé dans sa tresse qui glissait de son épaule alors qu’elle était à moitié apparue, sur le seuil.
Une voix chaleureuse accueillit le Lorrain.


La bien venue au palais comtal, Montegridolfo. J’espère que la route s’est passée au mieux et qu’il n’y avait point trop de presse dans les rues pour arriver icelieu.

La main gantée était toujours sur le rebord de la porte.

J’ai appris par mon valet que vous n’aviez pas d’écuyer avec vous. Je puis vous attacher un serviteur si vous voulez. Je gage qu’il doit bien en avoir un ou l’autre désoeuvré actuellement.

Elle avait beau savoir que son attitude frôlait l’impolitesse mais elle devait régler un point encore.

Je tenais le plaid jusqu’au début de la remontée. aussi n'ai-je pu vous accueillir en personne immédiatement. Je m'en excuse.

Le soleil est haut dans le ciel mais descend désormais plus vite. Désirez-vous rester au palais pour deviser et vous reposer de la chevauchée ? Ou remonter en selle pour une brève balade hors de la ville ? En fonction je me changerai.
On peut aussi faire l'un puis l'autre évidemment.
Où avez-vous d'autres désirs peut-être puisque vous vous êtes invité ?


Un léger sourire de bonne humeur teinté de malice à la précision vint ponctuer le propos.

Restait à espérer qu’il ne soit pas en posture embarrassante, sinon elle risquait de se morigéner encore longtemps !

_________________
Duchesse de Baschi, Comtesse de Cagli

[hrp : Hors français et allemand, les traductions viennent de Reverso.]
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé MSN Messenger
Charles_antoine



Inscrit le: 05 Aoû 2013
Messages: 647
Localisation: Nancy

MessagePosté le: Mar Sep 12, 2017 12:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

Un valet vint lui confirmer qu'il était attendu, et l'invita à entrer dans le palais de Cagli.
Le chevalier mit pied à terre et réajusta sa tenue, ôtant la poussière laissée par le voyage. Il donna congés à sa garde. S'il était bien un endroit où il n'en aurait pas besoin, c'était bien ici.

Il suivit docilement le valet qui le mena jusqu'à une chambre du premier étage. Le pas étant lent, lui laissant le loisir d'admirer le charme de la demeure de la comtesse. Il était certain que la forteresse de Montegridolfo n'était pas aussi accueillante, et toute la faute en revenait probablement à son possesseur qui n'accordait que peu d'importance à l'aménagement de ses propriétés. Tant qu'il s'y trouvait un lit, un râtelier d'arme, une chapelle, et un tonneau remplit de vin ou de mirabelle, il savait s'en contenter. Il n'avait pas vraiment le goût du beau, mais seulement celui du pratique ; c'était là une déformation de sa vie militaire et moniacale au sein de l'ordre teutonique, probablement.
Aussi, lorsqu'il se trouvait en présence de gens de goût, comme ici, où lors de ses rares visites à son cousin, son admiration était à son paroxysme.

Il remercia le valet de son accueil. Détaillant la pièce, il remarqua l'étendard teutonique sur le mur et sourit à la charmante attention de son hôte. En attendant qu'elle arrive, il alla se rafraîchir rapidement à l'aide du bassin et du linge prévu à cet effet,afin de paraître à son avantage. Ce faisait, il déposa sur le coffre, le présent qu'il avait apporté ; s'il n'avait pas de goût, il avait tout de même des manières.

Puis, il se dirigea nonchalament vers la fenêtre, prenant au passage quelques grains de raisins arrachés à la grappe qui trônait sur le dessus de la corbeille de fruit. Les raisons avalés, il s'installa à la fenêtre, restant debout et admira le paysage offert. Un peu perdu dans sa contemplation de la pleine de Cagli, il en oublia presque d'étudier, comme il le faisait souvent lorsqu'il découvrait un lieu nouveau, la meilleure façon de défendre le palais dans le cas, pourtant excessivement improbable, d'une attaque extérieure.

Quelques coups sur la porte vinrent le tirer de sa contemplation. Il se retourna, face à la porte qui s'ouvrait. La contemplation ne cessa point.

Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas vus. La comtesse n'avait rien perdu du charme, certainement réhaussé par la proximité de pensée dont ils avaient fait montre lors de leurs échanges au conseil de la noblesse, que le Von Frayner lui associait dans son souvenir.

Un sourire ravi, certainement plus niais qu'il n'aurait été nécessaire, s'afficha sur le visage de Charles-Antoine tandis qu'il faisait quelques pas vers son hôte et la salua d'une révérence. La robe était d'une sobriété sublime, et le jeune Von Frayner maugréa intérieurement contre sa tenue, qui comme à son habitude privilégiait le pratique à l'esthétique pure.


Madame, le voyage me fût agréable et je n'eut à souffrir de rien, sinon de l'attente de vous revoir.
Mon écuyer ne m'accompagne pas, en effet. Je n'ai pas jugé utile de m'attacher une compagnie imposante pour vous visiter.

Soyez toute pardonnée de n'avoir pu m'accueillir, je connais également les devoirs que sont ceux de la noblesse. Nous ne pouvons nous y soustraire. Et après tant de temps sans nous voir, il me semble que l'attente de ces quelques minutes ne changent pas grand chose.

A vrai dire, je n'ai de désir que de vous voir...


La proposition d'aller chevaucher était tentante. Cela supposerait qu'elle aille se changer ; sa tenue à lui paraitrait bien moins déplacée qu'en cet instant. Cependant, maintenant qu'elle était là, il n'avait pas spécialement envie de la voir repartir immédiatement, ne serait-ce que pour quelques instants. Aussi, opta-t-il pour la première proposition.

Si cela ne vous fait rien, nous pouvons rester en votre palais. Non pas que la chevauchée fût épuisante, mais le soleil est déjà bas à l'horizon...
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Ellesya



Inscrit le: 29 Sep 2008
Messages: 1410
Localisation: Dieu seul sait où.

MessagePosté le: Mer Sep 13, 2017 8:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Répond, bougre d’idiote ! Répond ! Qu’est-ce qu’il lui avait aussi pris, à lui, de lui répondre ça avec ce sourire ? Hein ? Franchement !

Fort bien, nous irons chevaucher demain. Il vous semble que le soleil est déjà bas, aussi suis-je obligée de vous offrir l’hospitalité au moins pour cette nuit... Et le temps qu’il vous plaira d’ailleurs.

Si le séjour vous est agréable, je pense vous dédier la chambre mise à votre disposition. Ainsi, que je sois là ou non, vous aurez toujours l’occasion de séjourner ici, en étape ou pour le plaisir.


Tout en parlant, elle avait ouvert pour de bon l’huis vu qu’il semblait prêt à la suivre ou même à rester là. Pour achever sa tenue, maintenant qu’il pouvait la voir en entier, une ceinture de soie pourfilée d’or marquait sa taille qui n’avait pas la finesse d’une damoiselle de par son instruction puis sa vie par les armes. Mais elle restait souple et suffisamment marquée pour être féminine. Les cours avec les Fléaux et son père de cœur lui avaient appris l’escrime comme l’on danse, ce qui valait aussi bien ou mieux qu’une gouvernante l’astreignant à des cours de maintien.
Ce n’avait été que plus grande que son maistre d’armes à Amboise et le lieutenant des Fléaux avant lui y avaient associés d’autres manières de combattre. De toute manière, elle n’avait jamais compris comment de fluettes jeunes femmes, de plumes ou de maison, pouvaient bien tenir à des tournois sur des destriers. D’ailleurs, le moindre petit seigneur semblait assez riche pour un train de vie de duc, mais baste. Cela resterait l’un des grands mystères de la vie.
Ce qui était moins mystérieux et infiniment plus plaisant, c’était le regard qu’il posait sur elle et le sourire qu’il arborait. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’y avait eu droit. Ou même était-ce la première fois ? Sa vie d’avant semblait tellement lointaine. Celle d’une autre.
A cause de son choix de vie justement où plus d’un ne la voyaient plus comme une femme mais comme un chevalier, un compagnon d’armes.

De son côté, elle ne voyait rien à redire à la tenue de Charles-Antoine. Elle appréciait la simplicité et la sobriété. D’ailleurs, son choix l’empêchait de se mettre à son aise comme lui.
En ce qui concernaient les tenues, le tout était de manier l’apparence, l’apparat selon le contexte et les messages non-verbaux à faire passer. Cela relevait aussi d’un apprentissage. Et ce jour, ce serait mis de côté. Ils avaient parlé d’honnêteté. Ses pensées ne l’étaient pas toutes alors qu’elle lui souriait, avec une note de retenue, touchée par la mine qu’il arborait.
Elle s’éclaircit la voix pour reprendre une contenance avant qu’elle ne vire à celle de pucelle amourachée !


Vous acceptez tout de même de quitter votre chambre, c’est déjà cela.

Nouvelle taquinerie.

L’Aula Magna n’a rien de vraiment plaisant quand on est à deux et la foule s’y est pressée il y a encore peu pour le plaid. Hmm… Je sais. J’ai commencé à établir une bibliothèque, nous y serons à l’aise et le soleil y offre ses derniers rayons le soir, pour que les bougies ne soient allumées que tardivement.

Elle le convia d’un geste de la main, paume vers le haut à la rejoindre dans la galerie. Puis se permit de lui prendre le bras, trouvant cela plus chaleureux. Ils n’étaient pas des parents ou amis malgré leur rencontre quelques années plus tôt et une certaine proximité de pensées. Aussi était-ce le moment délicat où l’on tente de trouver ensemble les bons pas de danse.
Mais tant qu’à faire, Sya se permis un pas de travers pour que l’un des points soit déjà clair.


Dans la petite cour que nous surplombons, vous devez entendre et voir de jeunes enfants, voire encore dans les langes pour les deux plus jeunes. Il s’agit de ma fille naturelle, Neven, et de mes pupilles. Lorsque je ne suis pas en mission, j’essaye de passer du temps avec eux. Les deux ainés sont les orphelins de mon cousin Anthoyne. Et les deux plus jeunes sont ceux d’un de mes anciens frères d’armes et actuel vassal et ami. Ils n’avaient que peu de semaines lorsqu’ils ont rejoint ma mesnie. Leur mère est morte en couches, je crois. Et leur père, Gauvin, désormais chevalier aussi d’ailleurs, n’avaient ni le temps, ni vraiment les moyens de s’occuper d’eux tout en menant sa vie à la Licorne.

Son regard clair glissa vers lui pour étudier discrètement ses réactions vu qu’il y en avait assez pour rebuter certains. Elle reprit.

Et vous, avez-vous des enfants? J’avoue presque tout ignorer de votre vie, en vérité.
_________________
Duchesse de Baschi, Comtesse de Cagli

[hrp : Hors français et allemand, les traductions viennent de Reverso.]
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé MSN Messenger
Charles_antoine



Inscrit le: 05 Aoû 2013
Messages: 647
Localisation: Nancy

MessagePosté le: Jeu Sep 14, 2017 11:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le soleil déclinait, et il n'était pas abhérant d'accepter l'offre de passer la nuit à Cagli. Après tout, une chambre était déjà préparée à son attention. C'est donc de bon coeur qu'il accepta.

Madame, je vous inflige déjà ma présence au sein du Conseil de la noblesse des états pontificaux. Je ne saurais être à ce point cruel pour vous imposer ma présence plus que nécessaire, surtout en votre demeure...

Un sourire amusé s'afficha sur les lèvres du jeune homme, qui poursuivit presque aussitôt.

... J'accepte néamoins votre hospitalité avec plaisir, et vous en remercie. Vous n'êtes cependant pas obligée de me dédier une chambre. Je ne manquerais pas de vous faire savoir si je devais repasser par Cagli et vous pourrez aviser à ce moment là...

Elle ouvrit complètement la porte et l'invita à quitter la chambre. Le choix de la bibliothèque lui convenait parfaitement. Il préférait de loin les endroits calmes aux lieux de passage comme pouvait l'être l'aula magna. Les occasions pour se donner en représentation ne manquaient pas pour le jeune duc, aussi dès que l'occasion se présentait, il appréciait un peu de calme.

Tandis qu'il l'avait rejoint et s'engageait dans la galerie, oubliant au passage de lui donner le présent qu'il avait amené et qui resterait sur le coffre, elle lui prit le bras.
Il en fut surpris. Mais il ne trouva rien à y redire et ne chercha point à se dégager. Il se demanda tout de même si sa propre soeur aurait osé ce geste. Il en doutait, tout comme il doutait que n'importe qui en ce monde l'eut osé.
Cela avait quelque chose de réconfortant de ne point être en tout instant le respecté Grand Maître de l'ordre teutonique, l'inaccessible Duc de Nomeny, l'austère Comte de Montegridolfo ou le sévère Prévôt de Lorraine pour être considéré comme un ami.


Tandis qu'il passait au dessus d'un cour, elle lui présenta, pour ce qu'il pu en voir, sa fille et ses pupilles. Il en fût surpris, et masqua nettement moins bien cette surprise que quand elle lui avait saisi le bras. C'était donc à cela que ressemblait une retraite de chevalier ? Il n'était donc guère pressé de prendre son congé...

Regardant par dessus la ballustrade de la gallerie afin de tenter d'apercevoir les enfants en question.
Si elle ne savait pas grand chose de lui, force était d'avouer qu'il n'en savait pas beaucoup plus sur elle. Il ne releva pas la batârdise ; il ne souhaitait pas se montrer inconvenant et ne souhaitait point juger, même si cela créa une légère gêne qu'il évacua en enchainant et en répondant ensuite à la question posée.


Il est charitable à vous de vous occuper des enfants de votre cousin et de ceux de votre compagnon d'arme.

J'avoue comprendre le manque de temps de votre ami, car moi-même, je n'aurai guère le temps de m'occuper d'enfants, je le crains. Je n'ai même pas de temps à consacrer à me trouver une épouse, voyez donc...


Un petit rire ponctua cette dernière phrase.

Donc, non, je n'ai pas encore d'héritier...

Quant à sa vie, elle était bien résumé dans sa tenue. Un regard se posa furtivement sur sa main droite dont le gant blanc qui la recouvrait masquait la cicatrice laissée par l'épreuve qui avait fait de lui un bruder teutonique.
Le collier qu'il portait autour du cou, celui du Grand-Maître de l'ordre teutonique finissait probablement de le décrire. Sa vie était cela : un gant et un collier.

Mais finalement, il y revint. Il ne voulait pas se montrer inconvenant, certes.
Mais il souhaitait en savoir plus sur elle. D'après leurs échanges, le peu qu'il pensait connaître ne s'avérait pas forcément exact...


Vous n'avez donc qu'une... fille ?
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Ellesya



Inscrit le: 29 Sep 2008
Messages: 1410
Localisation: Dieu seul sait où.

MessagePosté le: Ven Sep 15, 2017 2:17 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je sais que je ne suis pas obligée. Vous n’êtes pas en mesure de m’y contraindre, c’est cela qui est agréable quand on « offre ». Un lieu d’escale ou autre chose.
Le palais est trop grand donc ce n’est pas comme si cela allait me poser problème.
Je ne pourrai pas moi-même non plus vous obliger à venir. Le souci est donc réglé, je crois.


Elle aimait l’idée mais n’insista pas plus. Il ferait donc ce qu’il en voudrait.

Tandis qu’ils observaient la cour intérieure où la petite meute s’égaillait encore, son regard avait perdu l’éclat du sourire, même s’il était toujours sur ses lèvres. Voilà déjà qu’elle contrevenait à sa décision de profiter simplement de la joie de la venue de Montegridolfo. Ses rangs, titulatures et charges ne l’impressionnaient nullement et elle s’était imaginée pouvoir être bien plus détendue qu’en bien d’autres présences. Mais à mesure qu’il parlait et réagissait, elle s’imagina mille jugements possibles de sa part vu que sa vie à lui semblait avoir été plus rangée que la sienne, tourbillonnante depuis qu’elle avait quitté l’enfance. Peut-être qu’en ayant été dans sa tête, elle aurait été moins soucieuse, qui sait.
Elle nota ses paroles sur le mariage et la descendance, hochant légèrement du chef, pour y revenir plus tard.

Elle lâcha son bras pour poser les deux mains sur la balustrade sculptée dans la pierre régionale.


J’ignore si c’était charitable. Je ne me suis jamais posée la question. J’ai des moyens que peu ont. Il me semble normal de les mettre au service des autres selon ma conscience. Et celle-ci était la moindre des choses.

Un bref soupir avant de se lancer dans d’autres explications. Une question assez récurrente, en réalité, surtout avec ses sœurs d’armes des différents Ordres.

Vous me voyez en robe et parée, sans ostentation mais parée tout de même. Même lors des cérémonies diverses, mondaines disons, je n’opte pas nécessairement pour cela. Si, avant, j’avais les attributs et tenues azur de la Licorne, désormais j’ai un autre collier et mon mantel noir est frappé de mon symbole personnel, d’argent. Ne vous méprenez pas totalement. Ma vie ne ressemble pas à cette parenthèse bien venue. Elle se passe sur les routes et, quand j’aurai choisi une charge, dans l’engagement en celle-ci. Et on ne quitte pas ses éperons.
Mais quand j’ai l’occasion de me poser un peu et qu’il m’est possible de voir les enfants, je le fais. Je songeais leur faire passer la mauvaise saison ici. Ca ne signifie pas que je vais y rester. Mais si ils apprécient ma présence, surtout l’ainé qui se voit déjà être mon écuyer, ils sont bien entourés par des nourrices et gouvernante. Leur organisation est rôdée.


Bref sourire en coin.
Ses gants furent retirés sans y penser. Bien que soignés, il y avait quelques cicatrices et surtout les marques des forgerons et des bretteurs sur ses mains. Dans la paume droite, une ancienne cicatrice de brûlure marquait la paume. Son regard se posa dessus puis remonta vers Charles-Antoine.


Il n’est pas toujours aisé pour une femme, même à notre époque, d’assumer tous ses choix. Beaucoup sont ceux qui ne veulent pas d’un chevalier. Ou d’autres me voient comme un trophée pour mes titres mais aussi pour ce que je représente ainsi que la Louveterie. On me l’a déjà avoué d’ailleurs. Aussi n’est-ce pas que le temps pour « trouver » quelqu’un qui soit nécessaire. Mais savoir qu’on est apprécié au-delà de la façade et qu’il existe une loyauté sans défaut. J’avoue ne plus vraiment chercher depuis longtemps. J’en attend certainement trop.

Le sujet lui pesait bien plus qu’elle ne le disait avec ce bref haussement d’épaules. Mais qu’en dire de plus ?

Pour en revenir à mes pupilles… L’amitié a guidé ma proposition à mon frère d’armes. Quant aux aînés, je les aurais recueillis quoiqu’il arrive… mais, dans son testament, mon cousin m’a chargé formellement de m’occuper d’eux.

La suite va répondre à votre dernière question.


Elle repoussa une mèche échappée de sa tresse derrière son oreille, distraction permettant de parler avec autant de sérénité possible.

Contrairement à vous, j’ai été mariée assez jeune, lorsque je devins écuyère d’ailleurs. A un duc, devenu prince peu avant la cérémonie. Une descendance fut accueillie. Mais il s’avéra que nous étions fort peu assortis finalement, à en devenir malheureux sans espoir de solution.
Notre mariage a pris fin après un procès bien que nous ayons été d’accord. A ce moment-là, il n’y avait pas encore les procédures simplifiées. Nous avons décidé que la charge et l’éducation seraient partagées en fonction de nos mobilisations. C’est ainsi, alors que mon cousin escortait le retour des très jeunes enfants à Amboise, qu’il y eut un accident. Il y eut plusieurs décès sur le coup... Mon cousin survécut quelques semaines à ses blessures avant de s’éteindre alors que j’étais à son chevet. Après cela, j’avais trop de morts à pleurer alors je suis partie en mission sans rien dire de mes deuils.

Donc… oui, je n’eus pas que Neven. Mais je ne regrette pas qu’elle soit arrivée après tout cela. Et j’ai l’esprit en paix car ma pénitence fut longue et j’ai le sentiment d’avoir été pardonnée.
L’Eglise a, semble-t-il, pensé la même chose puisque Cagli me fut malgré tout octroyée alors que j’ai soulevé ce point, n’étant pas sûre d’en être digne.


Elle inspira profondément et eut l’air bien moins accablée, décidée à ne pas se laisser emporter par les souvenirs amers et douloureux.

La dernière chose que j’aurais imaginé, alors que j’étais toute jeune et, disons-le naïve, ce fut qu’un jour, je devrais subir l’épreuve d’une séparation avec tout ce qui tourne autour comme médisances et diverses amabilités. Je n'escompte pas le revivre !

Elle dut s’arrêter là, elle avait l’impression de se justifier alors qu’il n’en en aura qu’Un pour la juger finalement. Ses gants furent enserrés dans sa dextre alors qu’elle faisait deux pas pour l’inviter à continuer à marcher si il le désirait.

Je puis aussi vous dire pourquoi je n’ai finalement pas épousé son père. Je n’ai pas prévu de vous cacher quoique ce soit. J’ai envie que vous me connaissiez, au risque que vous n’ayez plus envie de me côtoyer. A quoi bon poser un linge blanc sur les défauts pour montrer un visage d’une sagesse feinte ?

Bref instant de silence et un regard franc, déterminé, dans ses yeux clairs, puis :

Ne soyez pas « chevaleresque » en restant poliment. Je préfère des discussions à bâtons rompus qu’une distance civile le temps que vous puissiez partir.
_________________
Duchesse de Baschi, Comtesse de Cagli

[hrp : Hors français et allemand, les traductions viennent de Reverso.]
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé MSN Messenger
Charles_antoine



Inscrit le: 05 Aoû 2013
Messages: 647
Localisation: Nancy

MessagePosté le: Ven Sep 15, 2017 11:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

Lorsqu'elle lui lâcha le bras, même s'il n'en montra rien, il en fût déçu, plus qu'il ne l'aurait cru.
Il vint s'installer à côté d'elle, prenant, par mimétisme la même pose sur la ballustrade.

Charles-Antoine écouta les confessions de la comtesse, hochant la tête par moment. Il n'était évidemment pas là pour juger, et se sentait touché qu'elle se livre ainsi à lui. Son histoire à elle était pleine de tourments, et c'est là encore une chose qu'ils partageaient.

Elle l'invita à reprendre la marche en direction de la bibliothèque, ses yeux plantés dans les siens. Il accepta de bon coeur et avec un léger sourire consolateur, lui tendit un bras qui se voulait bien plus amical que chevaleresque, afin qu'ils reprennent leur marche.


Il semblerait ainsi que nous partagions le poids de deuils douloureux... Car si vous avez perdu de manière regrettable votre descendance, j'ai moi-même perdu mon ascendance.

Sa vie ne se résumait pas à finalement à un gant et à un collier...

Je suis né en Champagne, de Arman Von Frayner et de Jézabel d'Appérault. Je passais mon enfance entre Reims, le vicomté de Provins et la baronnie de Nogent. Ma famille maternelle fût de tout temps fidèle et loyal envers le pouvoir royal, allant même jusqu'à donné une épouse à Sa Majesté Levan III de Normandie.
Ma famille fût également toujours pieuse. Or, quand Eusaias
-le titre était volontaire oublié- accéda au trône et voulu imposer une Eglise Réformée, il entreprit une Croisade contre les feudataires fidèles à la Très Sainte Eglise romaine.
Mes parents, ainsi que ma soeur aînée Catherine-Victoire-Enorig siègeaient tous au Conseil ducal de Champagne ; ma mère étant duchesse.
Sans sommation, et sans qu'il n'y ait plus de raison que la foi profonde qui habitait ma mère, les armées royales donnèrent l'assault contre le Conseil. Ce fût un massacre.

Je perdis ainsi mon père, ma mère et ma soeur, ne devant ma survie finalement, qu'à la mission que m'avait donné mon père d'administrer la ville de Sainte-Ménéhould.


Le regard était songeur tandis qu'il relatait à nouveau ces évènements. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu à revenir.

En tant que cadet de la fratrie, j'aurai probablement dû me diriger vers la prêtrise. Mais je me suis retrouvé en quelques instants propulsé au rôle de chef d'une famille décimée et de seul héritier dans un duché et un royaume en plein chaos.
Déchu de l'ensemble de mes possessions française par une hérauderie à la solde de la réforme, je prenais rapidement la direction de la Lorraine, berceau de la famille Von Frayner, avec une poignée de fidèles... J'y réside toujours aujourd'hui.


Voilà pour ce qui était du début de l'histoire. Il y avait certes encore du chemin entre le jeune duc perdu entre la France et l'Empire et le Grand-Maître chevalier de l'ordre teutonique.
Mais puisque le fondement de leurs échanges étaient la découverte et que la règle était de faire fi des convenances et de la retenue généralement dévolues aux discussion au sein de la noblesse, il posa donc la question restée en suspens, tandis qu'ils arrivaient à la bibliothèque.


Ainsi, pourquoi ne pas avoir épousé le père de la jeune... Neven ?

Il espérait avoir retenu correctement le prénom.
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Ellesya



Inscrit le: 29 Sep 2008
Messages: 1410
Localisation: Dieu seul sait où.

MessagePosté le: Lun Sep 18, 2017 2:44 am    Sujet du message: Répondre en citant

Elle lui avait lâché le bras pour qu’il soit libre de ses mouvements et surtout qu’elle puisse parler sans avoir l’impression de l’ « emprisonner » au regard de ce qu’elle avait à confier. Qu’il vienne se poser à ses côtés lui avait été agréable mais, dans sa lancée, avec la tension grandissante, elle en était arrivée à ces paroles lui permettant de se retirer s’il la trouvait indigne de son affection.

Au lieu de cela, il ne releva pas son propos et lui offrit son bras. Elle en aurait soupiré de soulagement mais se contenta d’un léger sourire chaleureux. Encore quelques pas et ils étaient devant la salle à moitié en chantier. Tout du long, elle écouta sa sortie de l’enfance à lui, pressant de manière à peine perceptible sa main sur son bras, en guise d’empathie.

Il avait achevé cette part de son récit et lui posa la question à laquelle elle avait dit être prête à répondre, malgré tout un peu surprise qu’il y revienne.
Elle en profita pour pousser d’abord l’huis. La pièce contenait des casiers où étaient nichés des parchemins enroulés, la plupart dans leur étui de cuir. Beaucoup étaient encore vides, tout comme une part des étagères, accompagnées ici et là d’une pile ou deux d'ouvrages. C’était là une richesse que d’avoir tant d'oeuvres mais cela tendait à se démocratiser avec l’imprimerie et le haut taux d’alphabétisation de la population de ces royaumes.
La pièce était située avantageusement pour l’ensoleillement qui se parait des teintes dorées de ce début d’automne.


Prenez place comme vous le voulez. Il y a des sièges poussés dans ce coin-là mais aussi des coussins empilés sur le coussiège… enfin, faites comme vous le voulez ! Personne n’est là pour nous espionner.

Elle avait quitté son bras et fouillait un coffre pour y dénicher un flacon de vin et deux gobelets d’étain. Elle lui désigna sa trouvaille puis l’interrogea :

Si vous préférez autre chose, je le ferai chercher. Ainsi que pour se sustenter. S’il vous plait, n’hésitez nullement.

Tout en versant déjà doucement le vin dans le premier gobelet, elle lui répondit.

Je n’avais pas fait le lien avec vous et cette triste période. A l’époque, j'avoue que j’étais surtout soucieuse de garder mon cadet en vie, vu que sa tête était mise à prix en Bourgogne. Il a d’ailleurs également perdu ses terres dans cette souillure pour l’histoire de la France. Je tâchais aussi de contenir mon filleul, du même âge, qui voulait rejoindre la lutte de son cousin. Je n’ignorais pas le sort subi par certains et mon but premier était de les garder en vie.

Elle releva le regard vers lui.

Je suis sincèrement navrée pour vos parents et votre sœur. Vraiment.

Elle avait reposé le vin et une petite moue apparut.

Il n’y a pas de transition possible à faire entre ces drames et la réponse à votre question concernant Neven...

Son père était là parfois mais l’immense majorité du temps, il poursuivait des chimères. Une vraie girouette. Je crois qu’il ne m’a rien épargné ou presque. Jusqu’aux lettres d’adieu annonçant son suicide, aux disparitions de plusieurs saisons voire année, sans compter qu’il était connu pour être un coureur de jupons même si il m’a toujours assuré n’avoir plus fauté depuis qu’il me connaissait et que cela l’inquiétait même.


Sya leva brièvement les yeux au ciel.

Mais ce que j’appréciais chez lui, c’était, d’une part qu’il respectait ma liberté, notamment pour mes charges et mobilisations, d’autre part, il avait un don pour me faire rire. C’était assez salutaire après les épreuves connues. Neven est née lorsque je le pensais définitivement disparu.
Il m’avait demandé ma main plusieurs fois mais j’avais toujours décliné à cause de son comportement. Ce qui le soulageait en fait, m’a-t-il avoué plus tard.
Puis après une enième et longue disparition, il a réapparu visiblement changé. Apparemment très pieux, assurant ne plus poser la main sur moi jusqu’au mariage, promettant ce que j’avais toujours espéré comme comportement responsable. J’ai voulu y croire et après un long moment, les noces furent annoncées. Mais le naturel revient très vite au galop avec ce type d’homme. Néanmoins … j’ai maintenu le mariage.

Quand on a si peur de se tromper, de déchanter en épousant quelqu’un avec l’espoir que la vie sera harmonieuse et qu’ensuite tout s’écroule… Je me disais que vu tout ce que j’avais déjà enduré avec lui, il ne pouvait plus me décevoir. Que je savais à quoi m’attendre à la place de relever le défi avec un autre.
C’est assez lâche, j’en conviens.
Enfin, pendant la cérémonie, je me suis rendue compte de ma faute. Je ne pouvais pas l’épouser, même si cela aurait changé le statut de Neven. Puisse-t-elle me pardonner.
J’ai donc tout arrêté avant la fin.


Elle se mordit la lèvre, en s’excusant.

A défaut de vin, je vais vous saouler de paroles !

Un petit sourire apparut.

Dites moi vos préférences. Pour la boisson et éventuellement la nourriture.

Et je vous retourne une question… N’étiez-vous pas engagé envers une femme ? Il m’a semblé vous voir accompagné même si ce n’était généralement pas flagrant. Elle était aussi là, quand je suis venue vous visiter à Montegridolfo. Avant votre disparition.

Oh, et une deuxième… si vous vous êtes enquis de moi à votre retour, pourquoi avoir laissé tous ces mois passer au point qu’il a fallu que je prenne finalement sur moi de vous écrire en craignant de vous déranger ?

_________________
Duchesse de Baschi, Comtesse de Cagli

[hrp : Hors français et allemand, les traductions viennent de Reverso.]
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé MSN Messenger
Charles_antoine



Inscrit le: 05 Aoû 2013
Messages: 647
Localisation: Nancy

MessagePosté le: Mar Sep 19, 2017 10:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ils entrèrent dans la bibliothèque, ou plutôt ce qui deviendrait prochainement une bibliothèque lorsque tous les ouvrages y seraient rangés. Le désordre de la pièce avait quelque chose d'un peu effrayant pour la rigidité militaire du jeune homme. Mais il en ferait aisément fi à l'aide de la boisson proposée par Ellesya.

Le choix de l'assise fût offert et Charles-Antoine opta pour les coussins.


Les coussins sur le coussiège ont l'air accueillant et permettront de profiter de la lumière de cette fin de journée...

Il remercia la jeune femme de sa sollicitude avant de prendre place sur les coussins et d'écouter le réponse à la question qu'il avait posé. Le vin fût reposé ; il espérait ne pas avoir froissé son hôte par cette question qui en toute autre occasion, et peut-être même en celle-ci, aurait été inconvenante.
Il hochait la tête de compassion par moment.


Bien, je devine donc qui est le père de Neven. A vrai dire, il s'est présenté aux portes de l'ordre teutonique afin de nous rejoindre. Puis, il est repartit rapidement, arguant que ce que l'ordre avait à proposer n'était pas ce qu'il recherchait finalement... Nous le revîmes point.
Cependant, lors de son postulat, une enquête fût menée, comme nous le faisons envers toutes nos recrues futures afin de nous assurer de leur piété et de leur volonté. Je crois que c'est à ce moment là que l'information, certes erronnée de vos noces me fût rapporté...


Il resta songeur une seconde avant de rajouter, avec un léger sourire :

Il me peine de devoir faire pendre le Seneschall de l'ordre, vraiment... Je m'y étais attaché.

Il plaisantait... peut-être. Lorsque la lettre d'Ellesya lui était parvenue, lui signifiant son erreur quant au fait qu'elle soit à présent mariée, il avait été heureux que le responsable des enquêtes au sein de l'ordre n'ait pas été à portée de corde.

Lorsqu'elle craignit de la saouler de parole, il repensa à cette chanson... "Ta beauté et tes grâces, et ton divin propos, ont rechauffé la glace qui me gelait les os...". Le reste du couplet lui échappa. Il la taquina.


Ne sommes-nous pas là pour nous ennivrer, que ce soit de parole ou de vin ?

Son sourire disparut fugacement lorsqu'elle lui parla d'engagement envers une femme. Courait-il des rumeurs sur lui ? Il appréciait Naurestel, partageait avec elle les gardes sur Nancy, l'aidait autant que possible à gérer la ville et la jeune femme était même devenue Neuling de l'ordre teutonique. Mais elle était mariée et il n'existait entre eux qu'une certaine amitié.
Il passait beaucoup de temps avec le bailli de Lorraine, Catherine, à gratter des parchemins afin de soulager les institutions de Lorraine. Les missives échangées étaient nombreuses, mais traitaient souvent de sujets tout à fait professionels.
Lorsque la précision fût apportée quant à la personne à laquelle elle pensait, le sourire réapparut et il éclata même d'un rire sonore.


Chaplume ? C'est à Chaplume que vous pensez ?

Le rire passa.

Non, non... Chaplume est une femme admirable de loyauté et de bienveillance. Elle me connaît depuis que je suis enfant et était au service de mes parents avant d'être au mien. Elle fait partie de ces fidèles qui me suivirent en Lorraine. Je crois que je n'aurai jamais assez d'une vie pour la remercier de son service. Mais non, il n'est aucun engagement entre nous, sinon celui du respect immense que je lui porte et la reconnaissance éternelle que je peux avoir à son égard.

Je ne suis pas engagé, sinon au service du Très-Haut, je vous rassure.


A bien y réfléchir, il ne savait pas vraiment ce que cela pouvait avoir de rassurant...
Sa demi-soeur, bien évidemment, parcourait à sa demande les routes de France, d'Empire, de Navarre, afin de lui trouver une épouse digne de son rang. Cela ne fût cependant pas évoqué.

Avant de répondre à la seconde question, qui finalement lui semblait bien plus délicate que la précédente, il accepta un verre de vin.


Le vin me conviendra très bien.

Il avait été prévenu dans le courrier que la question viendrait mais n'y avait pas pour autant pensé avant. Elle avait parlé en verité aussi en ferait-t-il autant.

Lorsque je suis sorti de ma retraite et suis revenu en la cité éternelle, j'avoue que votre visage fût l'un des premiers que je cherchais, sinon le premier.
Le souvenir de nos rencontres ne m'a jamais réellement quitté durant mon isolement à Montegridolfo. Aussi, lorsqu'en sortit, il m'aurait plû de vous croiser, par hasard, au conseil de la noblesse ou à quelque cérémonie à la basilique Saint Titus. Je ne voulais pas paraître inconvenant en reprenant contact avec vous après vous avoir laissé tout ce temps sans nouvelles.
Et puis, ensuite, je me méprenais sur votre mariage. Je crois que cela, d'une certaine manière, me freina également... Je craignais de vous déranger. Aussi, vous l'ai-je déjà écrit, mais je vous le répète de vive-voix, je fûs heureux de votre courrier, et suis à présent heureux de nos retrouvailles.


Il espérait ses réponses satisfaisantes. Il posa donc une question à son tour, un peu moins personnel et plus anodine, lui semblait-il, pour ne pas réitérer une question qui serait trop gênante.

Lors de mon départ en retraite, je n'étais point encore chevalier et vous l'étiez déjà. Vous m'avez dit avoir été au commandement de votre ordre, comme je le suis aujourd'hui à la tête du mien. Vous m'avez dit dans l'un de vos courriers ne plus faire partie de l'ordre de la Licorne. Pourquoi cela ?

Il y avait derrière la question, une vraie curiosité. Lui-même n'imaginais pas aujourd'hui quitté l'ordre teutonique. C'était tout simplement impensable. Aussi, les raisons de la séparation d'Ellesya et de l'ordre de la Licorne lui échappaient pour le moment complètement.
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Ellesya



Inscrit le: 29 Sep 2008
Messages: 1410
Localisation: Dieu seul sait où.

MessagePosté le: Mar Sep 26, 2017 11:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sya avait également gagné l’assise, faisant face à Charles-Antoine, verre à la main.
Alors que ce dernier parlait de l’ancien maître du Ritterburg d’Hohenwerfen, elle se rendit compte qu’aucun des deux n’avait nommé explicitement le Nauériels.
De toute manière, cette réflexion s’évapora assez rapidement, dispersée par les paroles de Montegridolfo. Un vague sourire animait ses traits.


Et qui est votre Seneschall afin que je puisse adresser quelques prières pour le salut de son âme ?

Son sourire s’était accentué, appréciant, derrière la taquinerie, ce qu’il avait exprimé sciemment ou non ou qu’elle s’imaginait quant à son sentiment au sujet de son mariage.
Ensuite de quoi, elle précisa, sans vilenie aucune, juste un constat :


Ce qui s’est passée avec Mike et votre Ordre est très illustratif de ce que je vous expliquais plus tôt.

Elle ne pouvait rien y faire. Elle avait bien tenté pendant des années. Ou d’essayer de le suivre ou de le soutenir pour qu’il s’attache à un projet, un objectif. Mais tout glissait entre ses doigts, comme du sable. Alors d’espoir, il n’y en avait plus eu.

A sa taquinerie sur l’enivrement, elle ravala une réplique malicieuse et hocha du chef. Avant de suivre avec intérêt le changement de mine de Charles Antoine suite à ses questions.
Qu’il avait alors l’air sérieux. Elle en venait à craindre d’avoir poussé le bouchon trop loin.
Puis, surprise ! Il éclata de rire, laissant Sya médusée un bref instant, puis empourprée et enfin grommelante pour le principe à cause du sentiment d’avoir dit une énormité. Néanmoins, un petit éclat dans ses yeux clairs n’avait pas disparu durant le rire de son vis-à-vis.
Avec attention, la réponse fut écoutée. Elle glissa alors brièvement qu’il avait de la chance et qu’elle avait eu son homologue, fidèle à ses parents puis à elle-même : Boudicca. Désormais retirée du monde par contre.

Elle fut de nouveau amusée de sa conclusion. « Je vous rassure »… Ah oui ?
Le flacon fut repris et les verres emplis. Mais les paroles s’avéraient plus douces que le breuvage alors qu’il répondait à sa seconde question.


Nous avons chacun craint de déranger l’autre. Ce n’était pas malin de notre part finalement.

Par cette réplique enjouée, la Walkyrie se donnait un peu de temps pour rassembler ses idées qui venaient d’exploser comme crevées en leur cœur par un éperon de glace. La Licorne…
Une longue gorgée fut bue à nouveau pour se dénouer la gorge et le sérieux ne peut que prendre place dans sa physionomie.


J’ignore ce que vous savez de la Licorne. Je ne pense pas pouvoir en parler d’ailleurs. Mais d’un autre côté, elle doit avoir changé depuis que je l’ai quittée… alors baste.

Sa tresse avait été défaite, libérant la masse sombre de ses cheveux, héritage Arduilet. Le ruban pourfilé d’or assorti à sa robe dans laquelle elle se sentait maintenant encore plus mal à l’aise à l’heure de parler chevalerie, de revenir au cœur de ce qu’elle était depuis sa petite enfance, fut enroulé autour de sa dextre. Dextre qu’elle ferma autant que possible, mettant l’étoffe sous tension assez forte. Son regard était alors posé dessus.

J’affirmais crânement que « les hommes passent, la Licorne reste ». Même le mariage me semblait futile, secondaire, par rapport à cet engagement-là. Le lendemain -ou environ- de mon mariage d’ailleurs, j’avais reçu ma convocation pour être intronisée officiellement comme écuyer. En moins d’une heure, j’étais sur les routes en direction de la Normandie, plantant tout derrière moi.

J’étais passée par la garde épiscopale quelques années auparavant car je m’étais préparée à servir totalement l’Eglise et non point la France qui ne m’était pas grand-chose à l’époque. J’avais été élevée par un Cardinal Connétable de Rome, ancien Grand Maistre des Templiers, donc… et j’avais été entourée aussi de cardinaux après sa mort.

Quoiqu’il en soit, finalement, mon chemin m’a conduit là-bas, à Ryes. Et cela m’a même sauvé la vie, mon âme avant tout, je veux dire. Car pour nos corps, nous savons ce qu’il en est dans notre voie.

Je me suis dévouée corps et âme pour la Licorne. Elle était tombée en léthargie avec son Haut Conseil absent, son Grand Maistre disparu, ses plus jeunes membres délaissés. J’ai décidé de prendre ce que je pouvais en main, assurant bien des postes. Un capitaine ne rejoignit finalement pas ses pairs loin du monde. Je l’ai secondé et nous avons fait notre possible. Sans que je ne le remarque aussi, il m’a préparé à mes futures responsabilités. Il est très discret mais il est de ceux qui transmettent. Nos chemins sont toujours liés d’ailleurs. De mentor et frère, il est devenu un ami auquel je tiens énormément. Et réciproquement, je crois, même si il ne l’avouera pas.


Elle cessa avec le ruban, un peu plus détendue à ces paroles. Sa main était striée de blanc et de rouge. Le ruban se retrouva à nouveau enroulé mais moins durement.

Je suis née de chevaliers, de part mon père et ma mère. Il y en eut d’autres dans la famille. Et si vous avez donné une Reyne à la France, nous avons aussi eu notre compte de Grands Officiers à la réputation très honorable. Ce lignage m’a souventefois causé du tort, par jalousie, pour d’imaginaires faveurs, etc. Alors que j’avais justement fui tout cela et cherché des lieux où mon ascendance et surtout mes titres n’auraient pas de valeurs.
A la Licorne, si je fus très bien accueillie, j’ai assez vite senti quelques malaises du fait que plusieurs de ma parenté furent chevaliers là-bas, alors que j’avais postulé « malgré » qu’ils y soient allés.
Cela a alimenté, je crois, un conflit qui n’a fait qu’empirer avec les années et mon élévation.
Par mon mérite, je suis devenue chevalier plus vite que de coutume. C’est un fait très rare chez nous… chez eux. J’ai reçu également très rapidement des charges importantes comme celle de Capitaine. Et c’est à cela que je faisais mention quand je comparais nos expériences. Mon Capitaine est devenu Grand Maistre. Chez nous, c’est à vie ou jusqu’à démission au pire. Il espérait que je sois choisie et lui, rester Capitaine. Très vite, j’ai assuré ses fonctions sans en avoir le titre. C’est ce qu’il a voulu. Il ne se sentait pas du tout fait pour être Grand Maistre. Il me donnait son blanc-seing. Je l’informais de tout et je gérais tout ce que je pouvais. Nous avions la guerre contre l’Empire sur les bras, des réformes à mener, des chevaliers qui quittaient tous le service pour gagner des monastères ou des lieux inconnus. A la fin, même lui a disparu.
Je me suis retrouvée en butte contre la masse énorme d’ouvrage à gérer en interne et à l’extérieur, à soutenir et tâcher de motiver ceux que je pouvais, à nous représenter à l’hérauderie comme Héraut d’armes. Tout cela était absolument exténuant mais ce ne fut pas le coup fatal.


Sa gorge était sèche. Il était bien plus aisé de parler de son passé marital ou sentimental que de cela, de ce qui l’avait mise à terre et dont elle ne se relevait que péniblement, bien longtemps après.
Son verre fut achevé et elle le regarda.


Pour caricaturer, il y avait deux tendances principales au sein de l’Ordre. Deux philosophies. Je me battais pour l’une, selon les valeurs qui sont les miennes, qui sont les mots d’Ordre de la Licorne, de ma vision fraternelle également. J’ai étudié plus d’un an les archives et l’histoire de l’Ordre pour bien m’en imprégner. Ensuite, j’ai voulu dépoussiérer ce mausolée à la gloire des anciens qui ne laissait pas de place pour les nouveaux. Toujours avec respect, à mes yeux.

D’autres, aigris, plus vieux et sans éperons, ont estimé qu’il fallait une voie plus dure, qu’on trahissait nos prédécesseurs, etc. Je vous fais grâce des propos presque orduriers, des attitudes abjectes même devant les autres Ordres pour mettre plus bas que terre ceux qu’ils considéraient comme moins biens. Et vu leurs grandes gueules, finalement, les gens préféraient fuir le conflit. Il n’y avait pas de sanction. J’ai tenté de trouver comment gérer la situation mais je n’étais pas le grand maistre et l’une des parties étaient un de mes oncles, que j’ai fini par renier d’ailleurs… Non parce que nous avions des avis différents, mais tellement son attitude m’a fait honte plus d’une fois. C’est le seul de mon sang contre qui j’ai fait cela…


Expiration. Nouveau souffle.
Quelle idée de poser cette question. Tant d’années à tenter de condenser sans trop de fouillis parce que la réponse n’était pas simple mais la conséquence de tant et tant de choses. Que malgré la longueur de ses explications, elle ne pourrait qu’effleurer…


Je ne vis pas bien les conflits là où on devrait être une fratrie. Chacun a ses défauts et qualités évidemment, mais là, cela dépassait de loin ce point. Certains sont partis pour de bon, d’autres ont choisi le confort de la retraite. J’ai continué malgré la « douleur », parce que j’estimais que c’était mon devoir. Comme on me l’avait dit : « tu es le dernier barrage ».

Quand la nouvelle élection s’est profilée, j’ai rédigé ma démission. Il n’était pas possible d’avancer avec ces deux courants s’affrontant. De plus, j’étais quasiment morte d’épuisement. En partant, certes j’abandonnais cette lutte où je cristallisais la vision et les espoirs de certains, mais j’ai estimé que c’était la possibilité pour la Licorne de tenter de se regrouper. Pour un bien ou un mal.
Et comme m’avait un jour dit mon parrain au sein de l’Ordre, avant de me faire la fausse promesse de revenir m’aider : « Seule, tu t’éteins ».
Il avait raison. Je peux, un temps, endormir ma solitude et mes peines dans un ouvrage acharné. Mais seule, il n’y a plus personne pour remettre de l’huile dans la lampe. Julios n’était plus là pour le faire et les autres attendaient toujours tant et plus de ma part.
La lumière a été soufflée.
Je n’ai pas voulu faire comme mes prédécesseurs et rejoindre la longue liste des retraités et mon refuge n’était plus la Forteresse.
Je suis partie. En gardant mes éperons mais après avoir rendu les insignes de mes charges, mon mantel azur, mon collier.
Je suis partie la tête haute mais en m’étant arraché les tripes.


Pour certains qui prennent cela à la légère, tout ceci n’était pas compréhensible. Mais pour elle…
De l’avoir confié à quelqu’un qui ne faisait pas partie du sérail des OR était un sentiment étrange. Ses mains s’étaient détendues et le ruban gisait sur son giron. L’arrière de sa tête était posée contre le mur et elle ne dit rien durant un moment. Enfin, elle rechercha à nouveau à croiser son regard.


Voilà.
Et en plus, j’ai dû vous confier cela en robe ! Je me sens dans un costume qui n’est pas le mien en cet instant. Je crois que nous allons les échanger pour me réconforter !

Sauf pour les gants, je n’en ai pas besoin. Vous si ?


Elle pencha un peu le chef en les désignant d’un petit mouvement de la tête.
_________________
Duchesse de Baschi, Comtesse de Cagli

[hrp : Hors français et allemand, les traductions viennent de Reverso.]
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé MSN Messenger
Charles_antoine



Inscrit le: 05 Aoû 2013
Messages: 647
Localisation: Nancy

MessagePosté le: Ven Sep 29, 2017 10:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le verre de vin fût descendu petit à petit et déjà, il se remplissait à nouveau. Charles-Antoine dénonça de bonne grâce son Seneschall.

Priez donc pour Malvil de la Rose Noire. Mais possiblement, je me montrerai magnanime au regard de ses états de service au sein de l'ordre.

Lui qui voulait aborder un sujet plus léger et moins personnel en évoquant l'ordre de chevalerie auquel Ellesya avait appartenu, il s'était fourvoyé, et pas à moitié... Son ton s'était fait sérieux et empli d'une certaine tristesse.
Charles-Antoine l'aurait bien interrompu et lancé un autre sujet, ne désirant pas, une fois de plus gêner son hôte.
Le dénouement de la tresse fit cependant diversion, attirant l'attention du jeune homme sur sa chevelure et lui fit perdre les quelques précieuses secondes qui auraient permis de l'interrompre avant le début de son récit.

Le jeune homme remarqua la torture subit pas le pauvre ruban qui finalement ne profitait guère de sa liberté nouvelle. Il pesta intérieurement contre sa stupidité d'avoir abordé ce sujet.

Son écoute fût attentive, ne quittant plus, une fois qu'il eut laissé le ruban à son triste sort, le visage d'Ellesya des yeux.

Le récit était douloureux, et la peine du chevalier sincère. ll voyait, même s'il se réjouissait de ne jamais avoir eu à en souffrir au sein de l'ordre, ce à quoi elle avait pu être confrontée. Nul acquiescement, nul signe ou son ne vint interrompre le récit. Le verre ne fût pas plus porté aux lèvres. Un mélange de colère retenue d'avoir abordé ce sujet et de compassion profonde pour les moments difficiles qu'elle avait à subir l'habitait et l'immobilisait.


Il reprit la parole, d'une voix un peu nouée sur les premiers mots, pris par l'émotion qui avait transpiré du récit.


Je vous prie de m'excuser de vous avoir amené à relater des faits si durs que vous auriez voulu probablement laissé derrière vous.

A la fin de son récit, il la retrouva un peu. Lorsqu'elle chercha son regard, elle le trouva aisément. Il afficha un sourire triste. Sa plaisanterie sur sa tenue était la bienvenue et rassurait le jeune homme sur le fait qu'il n'avait plongé Ellesya dans une mélancolie qui ne l'aurait pas quitté jusqu'à la fin du séjour. Son sourire s'élargit un peu.

N'hésitez pas, si vous le désirez, à aller vous mettre à l'aise et adopter la tenue qu'il vous plaira.

Il but une gorgée de vin. Alors qu'elle désignait ses gants d'un mouvement de la tête, il jeta un regard à sa main droite, gantée. Le verre changea de main.


A vrai dire, je n'en ai pas un besoin vital. Ce gant me sert à masquer la cicatrice que me laissa mon entrée au sein de l'ordre teutonique. Je ne sais si vous êtes familière de nos coutumes...
L'entrée dans l'ordre teutonique est soumise à la volonté du Très-Haut. Ainsi, nous éprouvons notre âme et notre corps, par le jeun, l'isolement et l'ordalie par le feu. Si la blessure guérit proprement, c'est que nous sommes bénis par le Très-Haut et qu'il nous accepte à son service...


Il leva la main droite à hauteur de sa tête, fermant et ouvrant le point avant de laisser la paume grande ouverte.

... je n'en garde pas moins une cicatrice qui, si elle n'est plus douloureuse, sauf en de rares occasion, n'est guère gracieuse. Il y a derrière ce gant toute la force de mon engagement, toutes mes prières et toutes les pensées qui m'ont accompagné en ces instants qui ont scellé ma vie.

Le récit était dit tout à fait librement et même avec une certaine fierté. La difficulté de l'épreuve était passée et ne subsistait que le souvenir heureux de la réussite et de tout ce qui avait concourru à ladite réussite.

J'avoue ne m'en séparer qu'en de rares occasions. Si mes vêtements couvrent mon corps, j'ai parfois l'impression que ce gant recouvre mon âme...

Son sourire se fit plus large encore. Etait-ce le vin qui lui faisait dire des choses comme cela ? L'énoncé n'était pas tout à fait faux, mais dit ainsi, cela lui semblait d'un coup totalement exagéré et difficile à comprendre pour quelqu'un n'ayant pas été intronisé au sein du chapitre de l'ordre teutonique.

Je suis plus à l'aise avec ce gant. Et afin que nous soyons à égalité, n'hésitez pas à changer de tenue pour une qui vous sera confortable et...

Le souvenir du présent laissé dans "sa" chambre lui revint en mémoire. Il rougit légèrement de l'avoir oublié. Quel piètre visiteur faisait-il... A croire que la vue d'Ellesya lui avait fait oublié l'espace d'un instant, ou d'un instant qui se poursuivait peut-être encore d'ailleurs, tout le reste du monde.

... je vous avais apporté un présent pour vous remercier de votre invitation. Je l'ai laissé dans ma chambre. Il me faudra vous le donner...


Au moins, en proposant qu'elle se mette à l'aise ou de lui offrir un présent, il était quasiment sûr de ne pas commettre un autre impair.
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Ellesya



Inscrit le: 29 Sep 2008
Messages: 1410
Localisation: Dieu seul sait où.

MessagePosté le: Sam Sep 30, 2017 1:47 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ellesya le regarda songeuse, repensant au sourire triste et charitable qu’il lui avait offert. Ce n’était pas le premier de la soirée et elle s’en voulut à son tour de s’être tant épanchée. Elle avait joué les pleureuses, lui semblait-il. Tiens, d’ailleurs, désormais, il la libérait pour qu’elle se change enfin ? Elle tâcha de ne rien montrer de ses pensées et se concentra sur ses paroles à lui, son attention se portant parfois vers le gant, parfois vers son visage.
Un signe de négation vint confirmer qu’elle ignorait les rites de cet Ordre et la curiosité fut piquée puis satisfaite, au moins en partie. Elle mourait d’envie qu’il retire son gant mais elle comprenait fort bien sa raison.
Elle reposa le verre où elle avait étanché sa soif pour répondre.


Vous jouez avec les mots, Montegridolfo… J’avais proposé un échange !

Un sourire malicieux vint retaper sur le clou.

Cela étant dit, messire est trop bon de me permettre de changer d’habits. De même que d’avoir songé à m’honorer d’un présent pour l’invitation qu’il a lui-même formulé.

Aucun n’avait raison. Aucun n’avait tort. C’était ce qui amusait Ellesya et elle lui fit comprendre avec une mine réjouie.
Mais avant tout, un point lui semblait nécessaire d’exprimer. Elle prit sa main non meurtrie dans les siennes en se penchant un peu pour reprendre son ton paisible bien que teinté d’une once de contrition.


Vous espériez certainement meilleure compagnie ou du moins plus joyeuse que celle que je vous ai fait subir avec ces récits. Si je vous ai lassé ou que sais-je, je m’en excuse. J’avoue que … je suis heureuse de vous avoir confié cela. Vous ne saviez pas quelles réponses je pouvais vous faire en me posant vos questions et j’aurais du faire bien plus concis. Il n’empêche. Merci.

Elle était de nature mélancolique, c’était certain. Mais ce trait forgé par des événements anciens ne la définissait pas non plus entièrement. Elle contrebalançait avec une douce folie, diraient certains. Ou une gaieté insolente, diraient d’autres. Une indéniable liberté qu’elle glanait dès que possible, quoiqu’il en soit.

J’ai un balcon donnant de mon logis vers l’herbularius clos et non vers les toits de la cité. Le temps est encore doux, nous pourrons y prendre un léger souper et savourer encore un peu de vin avant qu’il ne soit trop tard. Et avant cela, je mettrai une tenue plus agréable et vous pourrez aller chercher votre surprise … je suis très curieuse.

Les ombres étaient reléguées dans un coin de son esprit. L’heure n’était plus qu’à ce qu’ils avaient prévu. D’agréables moments. Même si l’un des objectifs avait été de mieux se connaître. Il devait avoir eu sa dose. Quant à elle, il n’était pas prêt d’avoir assouvi son intérêt.
Elle se rendit compte qu’elle avait toujours sa main dans la sienne et la libéra avant de se lever.


Cela vous agrée-t-il ?
_________________
Duchesse de Baschi, Comtesse de Cagli

[hrp : Hors français et allemand, les traductions viennent de Reverso.]
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé MSN Messenger
Charles_antoine



Inscrit le: 05 Aoû 2013
Messages: 647
Localisation: Nancy

MessagePosté le: Sam Sep 30, 2017 10:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le sourire était large, lorsqu'elle lui rappela qu'elle avait proposé un échange et non un équilibrage entre leurs deux tenues.

Si vous y tenez, je mettrai mes habits d'apparât demain.

L'invitation avait été lancée dès son arrivée. Il l'accepterait avec le plus grand des plaisirs. Il espérait aussi rassurer son hôte au sujet de la qualité de son accueil, elle qui s'en était excusée de la plus délicieuse des manières. Charles-Antoine trouva bon d'ajouter quelques mots, dans le cas où son allusion sur le fait qu'il resterait au moins jusqu'au lendemain n'avait pas été suffisante.

Je ne pouvais espérer meilleure compagnie. Nos vies ne peuvent être des enchaînements de moments délicieux et délicats où l'on discute entre amis en nous ennivrant de vin. Vous ne m'avez ni lassé, ni ennuyé.

La main meurtrie et gantée vint recouvrir délicatement les siennes.

Je suis honoré que vous vous soyez livrée à moi avec une telle sincérité et une telle confiance. Et je suis heureux de bien mieux vous connaître.

Une nouvelle proposition fût faite concernant l'organisation de la soirée, et, tandis qu'elle l'énonçait, Charles-Antoine releva la main gantée pour libérer les mains de la jeune femme de son étreinte.

Ils ont empli mon coeur, d'une amoureuse ardeur. Oui, c'était cela ! La suite de cette chanson dont les première paroles d'un couplet lui étaient venues tout à l'heure. "Ta beauté et tes grâces, et ton divin propos ont réchauffé la glace qui me gelait les os. Ils ont empli mon coeur, d'une amoureuse ardeur."
Il n'avait cependant pas encore assez bu de vin pour se mettre à chanter. Il n'était ni bon chanteur, ni bon poète d'ailleurs...

Il accepta, avec un large sourire la proposition.


Cela me convient parfaitement.

Parfait. Cela résumait bien le début de soirée. Si la perfection n'était pas terrestre, Charles-Antoine commençait à espérer que le Paradis Solaire ressemble à peu près à Cagli en cet instant.

Elle s'était levé, et comme pour l'aller, Charles-Antoine offrit son bras. Il commençait à s'y habituer et même à aimer cela.
Il prirent donc la direction de la chambre qu'occuperai Charles-Antoine et où il avait oublié le cadeau qu'il avait apporté. Et si elle était curieuse, il espérait surtout qu'elle serait indulgente... et patiente.


Je vous propose de ne vous le donner qu'une fois que vous serez à votre aise.

Il souriait tandis qu'il récupérait le petit présent enveloppé dans une étoffe aux couleurs de Montegridolfo. Cette proposition était cependant la même que celles qu'il formulait en tant que Grand Maître de l'ordre teutonique -"je vous propose de participer à cette mission d'escorte, je vous propose d'ouvrir une commanderie en Gascogne, je vous propose d'aller nettoyer les écuries"- et devait sonner aux oreilles averties comme un ordre.
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church Index du Forum -> États Pontificaux - Papal States - Stato Pontificio - Status Pontificius Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Aller à la page 1, 2  Suivante
Page 1 sur 2

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com