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[RP] Église Saint-Yves-des-Bretons
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Stijn



Inscrit le: 18 Juin 2013
Messages: 21
Localisation: Reims

MessagePosté le: Mar Oct 22, 2019 10:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un sage un jour a dit que « tous les chemins mènent à Rome », Stijn ne connaissait pas l’auteur de ce lieu commun ni même si cette maxime visait la Ville ou la Spiritualité, dans quelques paraboles propres aux hommes du Très Haut, mais il était certain d’un fait : ce dernier n’avait jamais fait le chemin entre la capitale flamande et Rome.

Da prime la route était longue, très longue, plus que pour Picadilly même si en ces temps reculés cette sauce n’ornait pas encore les fricadelles (existaient elles seulement ?). Et de ce fait l’envie de faire manger l’intégralité des pavés ornant le chemin à l’auteur de cette formule infondée démangeait le jeune flamand.

Da seconde, et à titre principal, il n’y avait pas un chemin partant de ses douces Flandres mais bien une infinités menant vers de multiples destinations. Et c'était là précisément l’objet du délit. En effet ce n’est qu’une fois à Saint Jean Pieds de Porcs, nom comique mais situation géographique non adaptée pour l’objet des présentes, que le plus jeune des frères du Dragon se rendit compte que la phrase était totalement infondée. Un détour de près de deux semaines plus tard, un passage chez les Provençaux (des fols qui ne jurent que par un vin que l’on croirait coupé à l’eau tellement le pourpre lui manque) qu’il se retrouva enfin à Rome.

Ici le pourpre ne manquait pas. Il était certes plus cardinal que Rochefort (je suis sûr qu’un vin s’appelle Rochefort), mais il était bien présent. Un point jaune cherchait donc une jonquille.

Son graal jonquiesque était là chez les hermines, il resplendissait. Ou plutôt, ils resplendissaient. Son aîné et aimé cousin certes, sa cousine chérie aussi et surtout le clou du spectacle sa petite cousine à marier. La classe à la Cassel allait parler.

Certes il était en retard, mais ceux qui se souviennent le savent, Stijn n’est jamais à l’heure aux mariages, mais il était là et c’était Le principal.

Il se faufila discrètement (si si la famille ) pour se hisser aux places d’honneurs près de sa cousine Leandra abandonnée par son prince de cousin. Ou ex prince pour les plus jaloux.

Un petit rictus plus tard il se tenait là, fier comme un paon au milieu de la noble assemblée, c’était un peu court certes mais il variait le ton pour la discrétion. C’était le moment de sa teutonne cousine, il lui fallait le respecter.

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Stijn de Cassel
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Lilin



Inscrit le: 21 Nov 2006
Messages: 7

MessagePosté le: Mer Oct 23, 2019 12:56 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le déroulement de la cérémonie se poursuivait tandis que d'autre bénédiction s'enlisait.

Le Cassel chênu accompagna sa blonde cousine Leandra de Cassel jusqu'à son banc d'honneur. Il appréhendait de la laisser ainsi seule. Il ne savait pas encore que le plus jeune frère de feue sa dragonne cousine viendrait la rejoindre. Il ne s'appelait pas Jean ni buvait du Rochefort. Avant de regagner le parvis, Lilin prit les mains de sa cousine entre les siennes, posa son front sur le sien. Il y déposa un franc baiser sur son front encore bien blanc.

Un grand sourire s'afficha sur son visage à l'arrivée de sa savoyarde nièce. Sa nièce était magnifique dans sa robe virginale mélange de dentelles, de satin blanc et ivoire. La fille de son cousin, Anastasya, s'occupait de la traîne longue de 9 pieds. Fier comme Artaban, Lilin présenta son bras à sa brune nièce. Avant de la mener jusqu'au maître autel de l'Église Saint-Yves-des-Bretons, il posa sa main sur la sienne.

Sous la nef, la chorale chantait à la bande de veinards, de dégager le passage le bazar car ils allaient voir ce qu'ils allaient voir, de venir applaudir, acclamer la Savoyarde. De fêter ce grand jour, clochettes et tambours de venir adorer l'idole : Benedycte, Duchesse de Valromey.
À genoux, prosternons nous, soyons ravis. Pas de panique, on se calme. Crions vive la Duchesse d'Valrom' aam. Venons voir le plus beau spectacle d'Aragon dit.

A la hauteur des Régnants d'Aragon, le Cassel effectua à son tour une révérence en un digne salut de tête. Privilège de l'âge. A hauteur du futur époux, il prit la main de sa brune nièce pour l'avancer auprès de Romain.
Alors Lilin gagna à son tour le banc où se trouvaient à sa grande surprise son jeune cousin et sa blonde cousine.


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The ceremony proceeded whereas other flemish blessing was stopped.

The old Cassel ushered his blonde cousine Leandra de Cassel to her seat. He was worried when to leave her alone on her seat. He didn't know yet that the youngest brother of his late Dragon's cousine was coming. His cousin's name wasn't Jean and didn't drink red wine called Rochefort. Before going out of the church "Saint-Yves des bretons", Lilin took his hands in hers. His forehead to her white forehead. He deposited a candid and honest kiss on it.

When the old Cassel saw her savoyard niece, he smiled a lot. She was beautiful wearing a lace and satin dress by mingling various colors : white, ivory white. The daughter of his cousin took care about 9 foot long train. Lilin was proud as a peacock. He hold out his hand and then his right arm to his niece. Before following through the central aisle, Lilin placed his hand on his niece's hand.

The church's choir was singing to all lucky ones who were in the church. The choir was singing to make way, to welcome, to cheer the Savoyard girl. The choir was singing to mark this happy day, to ring bells, to bang the drums, to be the first on your block to meet her eye : Benedycte, Duchess of Valromey.
Genuflect, show some respect, down on one knee and now try your best to stay calm and say hey ! It's Duchess of Valmorey. It's one of the best and spectacular coterie of Aragon.

In front of monarchs of Aragon, the old Cassel bowed his head as a sign of respect. The privilege of his age. Lilin took his niece's hand and reach for the groom. Then he walked to his blonde cousine Leandra. He was surprised to see his cousin who was sitting with Leandra.

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Gregorius



Inscrit le: 09 Juin 2018
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MessagePosté le: Mer Oct 23, 2019 2:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La Duchesse venait d'arriver jusqu'à l'autel au bras de son oncle qui fit une transition en confiant la mariée à l'Infant, son futur époux. Le couple paraissait très heureux en ce jour important pour eux. Quand ils s'arrêtèrent face à lui, le Cardinal eut un léger sourire. Il n'était pas très fan des mariages, néanmoins l'effervescence de l'auditoire ne donnait pas envie de faire une tête d'enterrement ni de s'endormir. Dormir, ça il avait le temps de le faire pendant les messes...mais quand il s'agit de donner les sacrements soi-même, c'était toujours une tâche compliquée !

Le prélat parla d'abord à l'assemblée dans un message d'accueil, certes le mariage concernait les deux époux, tout de même fallait t-il que le vieillard s'adresse à tout le monde.


Mes chers enfants,
Nous sommes réunis en ce jour pour la célébration du mariage de Bénédycte et Romain qui ont décidé de s'unir sous le regard de Dieu et de l'Église pour vivre de leur amour ainsi que fonder une famille dans le respect des valeurs aristotéliciennes. Invités à assister à ce moment solennel, nous serons les témoins de la première étape de leur vie commune ensemble. Devant nous, ils se jureront la fidélité et l'amour à une durée perpétuelle car au Chapitre XIII, Christos dit à Natchiatchia : " Mais, comme le baptême, le mariage est un engagement à vie, aussi, Natchiatchia, choisis judicieusement, car une foi que tu auras épousé Yhonny, vous ne pourrez plus vous y soustraire.".


Un silence très court, et le Cardinal se tourna vers Romain, le futur époux.

Romain vis accípere Bénédycte hic prséntem in taum
legítimam uxórem justa ritum Sanctæ
Matris Ecclésiæ ?

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Romain



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MessagePosté le: Mer Oct 23, 2019 3:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Alors que le Cardinal s'adressait aux fidèles réunis en ce jour dans l'Eglise, Romain ne cessait de fixer du regard la belle Benedycte.

Puis le Cardinal se tourna vers l'Infant en latin ce qui eu pour effet de le faire revenir à la réalité et à la force de l'engagement qu'il prenait ce jour.

Il laissa passer quelques secondes d'un profond silence recueilli avant de répondre.


Quidquid latine dictum sit, altum sonatur.
(Un propos prend plus de force lorsqu'il est dit en latin)

Il lui adressa alors un petit sourire complice avant de reprendre son sérieux.

Ab imo pectore, magno cum gaudio, volo !
(Du fond du coeur, avec grande joie, je le veux !)

Ces derniers mots exprimés avec force et conviction résonnèrent dans l'église.

Dixi.
(J'ai dit)
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Gregorius



Inscrit le: 09 Juin 2018
Messages: 2787

MessagePosté le: Jeu Oct 24, 2019 2:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il inclina avec un profond respect les paroles de Romain concernant l'importance du latin qui était la langue liturgique de l'Église. Après ce remerciement, le Cardinal se tourne vers Bénedycte pour qui la question serait pratiquement la même.

Bénédycte vis accípere Romain hic prséntem in tuum
legítiuam marítum justa ritum Sanctæ
Matris Ecclésiæ?


Dans la patience, le vieillard resta le regard dirigé en direction de la future mariée.
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Benedycte



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MessagePosté le: Jeu Oct 31, 2019 9:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Heureuse ? Pour une fois dans sa vie, la brune ressentait de la joie.
Son futur époux l'entourait d'attentions toujours plus tendres, les unes que les autres.
Le temps suspendait son vol en ces instants d'échange des vœux, en latin s'il vous plait.

Son regard posé sur le cardinal au moment où ce dernier lui posa la question était fier. Puis pour répondre elle planta ses azurs dans les yeux de l'Infant et répéta les mêmes mots pour signifier qu'ils ne formeraient qu'un.


- Ab imo pectore, magno cum gaudio, volo !
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Gregorius



Inscrit le: 09 Juin 2018
Messages: 2787

MessagePosté le: Mer Nov 06, 2019 1:11 am    Sujet du message: Répondre en citant

Magnifique. C'était un mariage qui roulait très bien sans grabuge, ni rien du tout, tout le monde disait le sacro-saint " oui " marquant leur consentement mutuel tant attendu de tous ! Les mariés semblaient heureux de ce beau jour s'ouvrant sur leur toute nouvelle vie maritale. Le vieillard glissa son étole sur sa main nue et la tendit vers le couple pour qu'ils puissent y mettre leur main.

Unissez vos mains, mes enfants.

Le prélat les enjoignit d'unir chacun leur dextre devant lui.

Ego conjúgo vos in Matrimónium, in Nómini Altíssimi, et Sanctæ Ecclésiæ Ejus. dit-il en bénissant leurs mains à l'aide d'un goupillon d'eau bénite.

Par cette phrase, le couple venait d'être déclaré marié aux yeux de l'Église de Dieu. Passant désormais à la suite, il leur demanda en la langue vernaculaire :

Nous allons bientôt procéder à l'échange des alliances. Il va me falloir d'abord donner la bénédiction d'usage, qui de vous deux a les alliances ?

Espérons que personne n'a oublié les alliances, tout de même. Sinon c'est le drame !
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Romain



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MessagePosté le: Ven Nov 08, 2019 9:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le jeune Prince commença à chercher dans ses poches les alliances... Cela dura un temps certain et il commençait à se demander s'il ne les avait pas oublié...

Puis enfin miracle. Il tira donc l'alliance et la mit au doigt de son épouse.




Ma mie elle vous va comme un gant.

Puis il lui tendit la sienne afin qu'elle lui glisse au doigt...
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Benedycte



Inscrit le: 02 Sep 2019
Messages: 8

MessagePosté le: Ven Nov 08, 2019 9:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ana présenta un coussin sur lequel était liée l'alliance en direction de l'épousé.
Délicatement la duchesse délia le petit noeud et saisi l'anneau, qu'elle présenta à l'annulaire gauche, elle figea son regard dans celui de Romain. Elle lui chuchota.


- Par cet anneau je t'épouse.

Et joignant le geste à la parole, elle fit glisser l'alliance pour l’enchâsser convenablement autours du doigt de son homme.
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Gregorius



Inscrit le: 09 Juin 2018
Messages: 2787

MessagePosté le: Sam Nov 09, 2019 7:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Cardinal poursuivit en commençant d'abord par réciter la formule pour invoquer Dieu.

Dómine, exáudi oratiónem meam.
Et clamor meus ad Te véniat. répondit l'assistance.

Orémus.
Bénedic, Dómine, ánulos
hos, quos non in Tuo nómine
gestáverint, fidelitátem íntegram suo
cónjugi tenéntes, in pace et voluntáte Tua
permáneant, atque in mútua caritáte
semper vivant. Qui vivis et regnas per
ómnia sæcula sæculórum.
Amen.


Malgré la rapidité de l'enchaînement, le prélat eut le temps de bénir les anneaux martiaux en aspergeant leurs mains avec de l'eau. Enfin, il unifia le couple en liant leurs mains qu'il couvrit avec son étole blanche tout en disant à voix haute en direction des présent :

Ne homo divídat quod Deus junxit!

Et le pourpré donna la bénédiction nuptiale, la dernière prière.

Orémus.
Réspice, quæsumus, Dómine,
super hos fámulos Tuos; et
institútis Tuis benígnus
assíste; ut, qui Te auctóre jungúntur, Te
auxiliánte servéntur. Qui vivis et regnas per
ómnia sæcula sæculórum.
Amen.


Un sourire plus tard, l'homme d'Église dit au marié :

Si vous le souhaitez, vous pouvez embrasser la mariée.
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Anastasya



Inscrit le: 06 Oct 2019
Messages: 2

MessagePosté le: Lun Nov 11, 2019 12:37 am    Sujet du message: Répondre en citant

Dernier sa cousine elle suivait en tenant la traîne bien trop longue, elle se faisait discrète mais saluer lilin lorsqu'elle vit le visage. familier.
Elle s'incline devant les, monarque aragonais puis gagna sa place non loin de Bénédycte jusqu'à l'instant solennel de la bénédiction des anneau qu'elle présente à sa cousine.
Tout était si beau et émouvant.

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Anastasya de Cassel
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Ahenor



Inscrit le: 15 Avr 2016
Messages: 2

MessagePosté le: Ven Nov 22, 2019 11:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Les invités commençaient à arriver en nombre mais Ahenor n’en connaissait aucun. Aucun sauf un.

Dîtes-donc Baronne, retirez donc ce doigt de votre narine, ça vous donne mauvais genre.

Un clin d’œil et un sourire plus tard, Ahenor avait regagné sa place. Tout de même, cette pauvre Salicie, toujours fidèle, toujours loyale malgré le total désintérêt amoureux donc faisait preuve Romain à son égard et elle qui ne voyait que lui…

Petit intermède musical

Mais… Oh ! Oh ! OH ! C’était quoi cette arnaque ? Elle avait fermé les yeux à peine une seconde et ils étaient déjà mariés ? Ils avaient pris la formule mariage express avec le sosie officiel de Demis Roussos ? Pas tout à fait idiote l’idée quand on savait que le mariage d’Ahenor avait duré des plombes. La différence, c’est que la brune avait choisi des témoins de qualité, elle, alors que Romain, lui, avait pris un témoin de merde.

*instant de réflexion et introspection*

Le témoin de merde c’était moi…
Bon, il fallait réagir et faire mine de sortir d’une longue et intense prière, d’une communion forte avec l’Eternel, d’un moment de grâce sans pareille. A deux doigts de crier « le bisou, le bisou » comme au mariage de Kevina et Jean-Jérôme l’an passé, elle se ravisa et se contenta de replacer une mèche derrière son oreille.

N’empêche qu’on n’allait pas rester figés dix plombes comme des couillons par ce froid de gueux, alors à un meumendoné, il faudrait qu’ils se décident à opérer un rapprochement buccal.

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Ferrante Gregorio



Inscrit le: 05 Mar 2020
Messages: 25

MessagePosté le: Jeu Mar 05, 2020 2:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

Lettres envoyées, correspondance étudiée. Le Nanteuil n'avait guère eu l'occasion de beaucoup discuter avec son paternel, seulement cette fois-ci, il en était sûr. L'heure était venu pour lui de rejoindre la communauté des clercs de la Sainte Eglise Universelle. Il avait réfléchi longtemps à cette question, lui qui était né de basse naissance, lui qui n'avait pas eu la vie à laquelle il pensait être destiné. Lui qui, aussi, était revenu au foyer bien des années après comme l'enfant prodigue. De sa retraite provençale, il avait longuement étudié, longuement mûri la décision qui ferait de lui un fidèle parmi les fidèles, un pair parmi ses pairs. Sans attendre, il avait dégainer la plume, comme si le toucher de Christos l'avait guidé lui même. Les échanges avec son père avaient été longs, et le voilà déjà qui prenait la route de Rome sans attendre, là où tout se jouerait, dans la chapelle que son Eminence de père avait pour charge. Des nuits courtes, des jours longs le séparait d'une vocation trop longtemps mise de coté. Monter dans les grandes sphères, avoir la grâce du Très Haut entre ses mains. Voilà quelque chose qui le fascinait, voilà une entreprise aux antipodes de tout ce qu'il avait connu qui lui faisait montrer une certaine appréhension mais aussi une excitation particulière rien qu'à fouler les pavés de la capitale sacré.

Arrivé à l'aube, il avait prit le temps de bien préparer de quoi tenir durant la cérémonie, lui qui avait tendance à vite se laisser gagner par la chute de sucre qui frappait à tout moment. Sur un cheval, il avait fait route alors que le soleil tapait ardemment contre le pavé des terrasses romaines. Le cliquetis du cheval vient s'arrêter alors que les lourdes portes de la nef patriarcal trônait à deux pas. Il vient les pousser, entrant dans ce lieu qui respirait l'encens à pleine narines. Et vient demander, d'une voix claire comme pour s'annoncer.


Eminence ?

Voyons voir si le père était déjà prêt.
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Gregorius



Inscrit le: 09 Juin 2018
Messages: 2787

MessagePosté le: Jeu Mar 05, 2020 7:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La sacristie, c'était donc là que se trouvait le Cardinal à cet instant. Son regard observait le crucifix en face de lui tout en revêtant cérémonieusement la paramentique liturgique, la chape romaine venait clore le moment de l'habillage. Pendant tout ce laps de temps, ses pensées demeuraient ailleurs, dirigées manifestement vers son passé. Les enfants, les siens. En particulier son fils, le plus jeune. Celui qui aujourd'hui demandait enfin à renouer avec la famille. L'histoire connaissait le manque de tendresse porté à la descendance du vieil homme, au contraire cette histoire, leur histoire, faisait état d'un lien filial difficile, sous tension. Sévérité, voilà l'unique tendresse portée à la chair de sa chair. Un amour difficile, soucieux du bien-être mais surtout de l'avenir. Mais les enfants du Nanteuil n'entendirent jamais les choses de cette façon. Ils avaient hérité de son caractère de tête brûlée, solitaire, et de débrouillardise. Le sens de la survie, couvert du sens de l'honneur.

Achevant son habillage devant le crucifix, le pourpré se signa pieusement. La barrette cardinalice échangée par le mitre sacrée, le vieillard se mit quelques instants plus tard en route jusqu'à l'autel suivi de sa suite composée d'acolytes. Quand il délaissa sa crosse pour la confier à un serviteur d'autel, une voix l'interpella. Une voix familière. Retourné en direction de celle-ci, un grand gaillard s'élevait devant ses yeux. Lui, à la fleur de l'âge. L'âge des premières épousailles.


Fils. dit-il sentencieusement. L'on revient toujours au même point de départ. La vie est ainsi faite.
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Ferrante Gregorio



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Messages: 25

MessagePosté le: Jeu Mar 05, 2020 8:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

On aurait pu croire que le tétu aurait ressenti une quelconque colère envers un paternel qui n'avait pas été tendre avec lui. Seulement, aujourd'hui, l'heure n'était plus aux querelles, mais aux retrouvailles sous l'amour d'une seule et même foi, comme un lien filiale réparé dans les liens d'amour fraternel qui entourait les deux hommes. Il vient se signer en se rapprochant de l'autel d'un pas léger, il embrasse la bague cardinalice par respect mais aussi pour montrer au père retrouvé sa pleine et entière dévotion à servir une cause plus grande que sa simple existence sur cette terre. Lui qui avait longtemps mis de coté les préceptes que son père avait en vain tenté de lui infliger à coup de burin, il avait finit par trouver durant les pires heures de son existence, alors frappé par une goutte fulgurante qui l'avait cloué au lit, l'amour et la chaleur d'une lecture inspirante d'une partie du dogme. Sa volonté était claire comme l'eau qui coule de source, il n'allait plus cet enfant mis sur le banc des turbulents, il fallait qu'il trouve enfin à sens à ce pourquoi on l'avait créé et quoi de mieux que son père pour lui enseigner les préceptes les plus essentiels et répondre aux questions existentielles lui traversant l'esprit.

Il reste là incliné, tenant la main du père sentencieux, comme un geste de pardon, un geste d'humilité face à ce qu'il avait autrefois fui. Il se relève ensuite, plongeant ses noisettes dans le regard fatigué du prélat assaillit par les affres de la fonction et de l'âge. Un regard qui se voulait calme, mais empli de dévotion.


Je suis prêt, père. ajoute-t-il doucement. Trop longtemps j'ai fermé mon coeur à l'amour et à la chaleur de notre Seigneur. Plus jamais.
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