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Arnarion
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MessagePosté le: Sam Fév 19, 2022 2:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
    Chap. 4 Des vertus principales du Prince et du bon gouvernement


    Du gouvernement de la Sagesse

    Le premier point que j’aimerai aborder, concernant la sagesse, est important car structurel. De celui-ci découle tous les autres. En effet, le Prince se doit primement d’être sage, mais qu’est-ce que gouverner avec sagesse ? La sagesse est accessible à l’homme par la raison, c’est-à-dire par l’intellect donné par Dieu et par l’expérience de l’homme.

    Gouverner avec sagesse,c’est faire usage avec lucidité, intelligence et tempérance du pouvoir temporel pour le bien de son peuple. La puissance du prince ne vient pas de l’étendue de son pouvoir mais de la capacité à l’en bien user pour le bonheur matériel et spirituel de ses sujets. Un Prince sage est un gouvernant qui fait passer sa raison avant son émotion et qui, fort de sa connaissance et son expérience du monde, est à même de conduire son pays sereinement en gouvernant averti et prudent. La sagesse est en effet plus importante dans l’exercice du pouvoir que la démonstration de force ou de richesse. Si la force permet de s’emparer ou de préserver, et la richesse d’entretenir, la sagesse seule permet de conserver. Et alors, fort de ton intelligence et de ton expérience, seras-tu à même de distinguer le bien du mal afin d’y trouver le juste milieux pour bien gouverner, tel qu’en dit Aristote : « Ainsi donc, la sagesse est une disposition à agir via une médiété relative, laquelle est rationnellement déterminée et comme la déterminerait un homme prudent. Mais c'est une médiété entre deux excès et c'est encore une médiété en ce que certains de ceux-ci sont au-dessous et d'autres « au-dessus » du « ce qu'il faut » dans le domaine des affections aussi bien que des actions, tandis que le sagesse, elle, découvre et choisit toujours la position moyenne. » (Logion 1).

    Toutefois, personne ne naît sage : c’est à toi, Prince, de le devenir. C’est pourquoi il faut faire grand cas de l’instruction des Princes dans les choses matérielles et divines. L’histoire a montré que les grands gouvernants ont eu de bons et sages maîtres qui leur ont apprit tout ce qu’ils savaient, aussi Aristote lui-même était le précepteur d’Alexandre le Grand.
    Le Prince mûr de son enseignement connaît ainsi la Loi de Dieu et la Loi de son peuple, il a atteint un degré de maturité intellectuelle appréciable. En revanche, le Prince instable est quelqu’un qui n’a pu arriver à équilibrer son âme. Il est de ce fait immature et incapable de régner car aveuglé.
    De même, le Prince sage doit s’entourer de sages ministres à mêmes de lui apporter assistance et conseil en partageant avec lui leur lumière et leur expérience. Parce qu’il est sage, il doit les écouter, et parce qu’il les écoute, il en deviendra plus sage encore. Au contraire, le sage qui s’entoure d’insensés voit sa sagesse éteinte par la stupidité. De même, tel que Saint Thomas d’Aquin lui-même l’a expérimenté, l’insensé qui s’entoure de sages doit savoir les écouter auquel cas jamais il n’atteindra la sagesse et ne pourra bien gouverner. Aussi Prince, ne doit-tu point chercher à t’entourer des puissants de ce monde ni même de tes proches amis, mais de ceux qui, par leur sagesse, sont à mêmes de t’aider à bien gouverner.

    Tu comprends à présent, Prince, que la sagesse est indispensable à l’autorité, et que là réside la vraie force de ta puissance en tant que Prince. Aussi dois-tu éprouver un désir de la sagesse. Tu dois la rechercher et en faire grand cas. Bienheureux est le roi qui chéri Dieu et recherche la sagesse, car celui-là est inconditionnellement un bon prince.


    Du Gouvernement de l’Ordre

    Subséquemment, de la sagesse découle l’ordre. Arrêtons-nous un instant et permet-moi de préciser ce qu’on entend par « Ordre ». En bon aristotélicien, tu attestes que de Dieu, être parfait provient la création. Celle-ci est conçue selon un ordre, autrement dit l’ordre de la création, qui fait que nous marchions au lieu de voler dans les airs. Cet ordre est un ordre parfait car décidé comme tel par Dieu pour régir sa création, et inséré comme tel dans la nature humaine, d’où le fait que marcher soit pour nous plus naturel que de voler. D’où le fait que nous appelions « ordre établi » l’ordre naturel du monde, dans lequel l’homme est libre mais soumis à Dieu. L’ordre cause ainsi le bonheur des hommes car il n’est autre chose que naturel pour lui. En revanche, si l’ordre est naturel à Dieu, le désordre lui est contraire, car contrevenant à la création.
    Maintenant Prince, en ta fonction tu es tributaire du pouvoir de Dieu, et donc dois-tu doublement t’employer à établir et préserver l’ordre car c’est ta vocation première de guider matériellement ton peuple. Aussi dois-tu assurer l’ordre établi : chéris et protège ton peuple et ta terre, lutte contre le vice et la corruption, promeut la prospérité de ta nation, respecte et défends Dieu, son Église et son Clergé dans sa mission sacerdotale. Tu es tenu de le faire d’abord par rapport à Dieu, et puis secondement par rapport à ton peuple, parce qu’un royaume ordonné est un royaume où les sujets sont heureux de vivre en ce que les institutions sont équilibrées et la justice rendue. Et parce qu’il est ordonné, un royaume est prospère. Au contraire, un Prince désordonné entraîne le désordre dans son royaume et la ruine de ses sujets.

    Un bon règne est un règne ordonné, car le cas contraire, il serai assimilé à au gouvernorat d’un aveugle. Or, comment peut-il être bien guidé vers le bonheur s’il ne fait que trébucher et basculer ? Un gouvernant qui fait peu de cas de la sagesse perd son peuple en l’affaiblissant par un gouvernement déséquilibré. Il expose alors sa nation à la confusion et au danger parce qu’il fait usage d’une autorité dénuée de sagesse. Du désordre naît la violence et l’oppression qui conduisent à la misère. Fatalement, face au désordre le Prince n’a de choix que d’utiliser son autorité par d’autres moyens que celui de la tempérance, avivant par la force des tensions et des conflits qui sont d’autant de maux contre son propre peuple qu’il doit désormais résoudre. Or, l’autorité du Prince est précisément de garantir l’ordre et non de provoquer le désordre. Il doit donc préférer la sagesse à la force en s’employant, par la raison à être un rempart pour son peuple.

    Prince, remplis ton office qui t’est assigné par Dieu à travers son peuple : évertues-toi à maintenir l’ordre en ton royaume, car le cas contraire, tu irai contre ce qui t’a été assigné par Dieu et par son peuple, et tu t’en trouverai fatalement frappé d’illégitimité. Car un roi n’est roi que s’il est dans le cœur de Dieu et de ses sujets. Et il ne peut y être que s’il fait la volonté premièrement de l’un et secondement de l’autre.


    Du Gouvernement de l’humilité et de l’abnégation

    De par sa place et sa fonction, le Prince s’en trouve inévitablement très exposé au vice et au danger de l’orgueil et de la vanité. Ceux-ci sont d’autant de démons qui le détournent du bon gouvernement en soumettant sa volonté et sa puissance au service de choses mauvaises, car l’orgueil est pernicieux et peut s’immiscer dans l’âme des plus sages tout en se propageant telle une maladie infectieuse de laquelle on ne guérit que très durement et qui affaibli assez l’esprit pour faire naître de nouveaux maux tant charnels que spirituels. J’irai même jusqu’à dire que c’est là un des pire ennemis du Prince, car celui-ci côtoie quotidiennement l’apparat du siècle et celui-ci, fait de fanfreluches, d’habits dispendieux et tapageurs, de distinctions honorifiques et de récits héroïques, est fait pour susciter la fierté et la domination. Si l’apparat du pouvoir n’est pas un péché en lui-même, il faut pour autant faire bien attention à ne point s’y laisser noyer.

    Autrement, de l’orgueil et la vanité naissent une passion. Or celle-ci, est une mauvaise passion, car elle est l’objet d’un culte de soi-même. Ainsi non seulement le Prince oublie son peuple mais aussi son Dieu. Car si l’amour comme sens de la vie a été donné aux hommes afin qu’ils puissent éprouver la sensation du divin en s’aimant les uns les autres, il ne peut en aucun cas faire l’objet d’une exclusivité. Aussi le Prince aveuglé par sa propre gloire, devenu narcissique s’en détourne de Dieu, car tout ce qu’il fait, tout ce qu’il édicte et tout ce qu’il construit est effectué en son nom propre, au nom de sa propre pensée et de son propre amour pour la gloire terrestre a mépris de la gloire éternelle. Aussi n’agit-il pas par dévotion ou dévouement mais en son propre intérêt, pour sa propre gloire qui vient ainsi nourrir le feu de sa vanité. Et parce que son cœur est dominé par sa fierté, aussi le Prince devenu aveugle et abruti par la liqueur de son propre amour, s’en vient à n’écouter que ce que son orgueil lui dicte. Le Prince coiffé de la couronne d’orgueil est alors un danger non seulement pour lui-même en ce qu’il expose son âme au courroux de Dieu mais aussi son propre royaume en ce qu’il vient à mépriser son peuple. Car c’est ce que Dieu lui demande premièrement et qui légitimiste tout son office : veiller sur son peuple au moyen du gouvernement. Par conséquent, ce vice détourne le Prince de ses véritables attributions pour ne veiller que sur les siennes. Or, Prince, observe les commandents de Christos : " Il n’est de noblesse que d’âme, et c’est dans votre cœur qu’il vous faut être noble. Mais sachez que même ainsi, vous serez vulnérable, car la noblesse est souvent blessée par la bassesse. " (logion 1)
    Que l’homme qui s’enorgueillit de sa haute fonction en pensant impressionner les petites gens songent que lui-même est observé par un être dont la fonction est encore plus haute que lui. Ce n’est pas par la richesse et la puissance qu’un homme est grand, car en vérité il n’est qu’un grain de poussière à la face de l’Éternel. Un homme est grand s’il assume un gouvernement équilibré en faisant grand cas de Dieu et de son peuple, tout en restant humble et lucide. Comme la créature orgueilleuse qui perdit sa superbe, que le Prince orgueilleux sache que la gloire est périssable et qu’elle est une maîtresse bien volage qui, sans prévenir peut le quitter à tout instant, le laissant seul devant ceux qui, dans sa vanité, a méprisé et ignoré. Car comme la tête est élevée par le corps et peut s’en retrouver renversée à la chute du corps, le Prince est élevé par le peuple. Aussi doit-il prévenir sa propre chute en ne méprisant pas son peuple.

    Aussi le Prince ne doit pas se dédier à lui-même ou à quelques amis proches, mais à ses sujets. Il ne doit pas exister pour lui mais pour son royaume. Il ne doit point être ce roi enflé de vanité enfermé dans son château au milieu de ses richesses tel un dragon veillant sur son trésor, mais doit être assez humble pour s’abaisser au niveau de son peuple afin de le comprendre. Car en vérité, c’est là la prime fonction du Prince : il doit servir. Et il ne peut servir proprement son peuple sans se faire humble, comme le Prophète Christos s’est fait humble au service de l’humanité alors qu’il eu put, par l’intermédiaire de Dieu, la commander. Or comment un prince aveuglé par sa propre gloire peut-il se dédier au service de son peuple ? Il lui est impossible de servir sa vanité et veiller au bonheur de ses sujets en même temps. Pour cela, comme souligné, il doit s’oublier et se sacrifier pour son peuple comme Christos s’est lui-même offert sur le bois de la Croix.


    Du Gouvernement de la Foi et de la charité

    Le gouvernement de la sagesse ne peut aboutir que sur un gouvernement aristotélicien, c’est-à-dire dans la Foi et la charité. Si, comme tu le sais maintenant, tu tiens ton office de Dieu qui te donne puissance et gloire, tu ne peut évoluer autrement que dans le cadre qu’il a défini. Si dans ta course tu sors de ce cadre, alors te trouverai-tu en touche et ta légitimité à garder l’orbe du pouvoir s’en trouverai compromise, car tu agirai contrairement aux commandements de Dieu à qui tu dois ton trône. Auquel cas il sifflera et tu seras contraint de passer l’orbe que tu tenais à quelqu’un d’autre.
    Aussi dois-tu régner tout en étant soumis à Dieu. Tu dois le servir, craindre sa colère et chérir son amour comme tu servirai, craindrai et chérirai ton père. Par conséquent, tu dois appliquer Sa Loi divine. Et parce que tu appliques la loi de par laquelle tu tiens ton office, ainsi de ton gouvernement doit transparaître l’amour de Dieu.

    En tout point, le règne du Prince aristotélicien doit s’évertuer à être une imitation humaine du règne divin. Comme Dieu est infiniment bon et miséricordieux, le Prince doit régner en prince bon et doux, clément et miséricordieux. Et en vertu de cet amour, il ne doit montrer signe de haine envers ses ennemis mais il doit faire preuve de compassion envers ses détracteurs. Ainsi, face à l’affront d’une puissance étrangère il ne cherchera pas vengeance autre que juste réparation et bonne justice en Prince aristotélicien qu’il est, mais cherchera à faire d’abord la promotion de la Concorde et de la Paix. En ce sens, il doit toujours privilégier le gouvernement dans la bonté et la douceur, en s’éloignant fortement de la malice qui peut l’accabler. Il doit toujours entretenir son amour pour ses sujets, la douceur à les commander et la peine à les affliger. Tel Dieu dont la générosité est infinie, il se doit d’être généreux avec son peuple, et partager avec eux ses richesses. Aussi doit-il aimer son prochain et exercer à la piété envers les pauvres qui font aussi partie de son peuple, accueillir les marginaux, et prendre soin des miséreux, car la charité est une très grande vertu, qu’a enseigné Christos lui-même : " Disciples ! Vivez pour les autres au lieu d’attendre des autres qu’ils vivent pour vous. C’est à la cité d’accueillir les marginaux, et non aux marginaux d’aider la cité. " (Logion 2).

    Toutefois en tant que Prince aristotélicien, tu sais qu’il n’est de choses plus grande que Dieu, aussi assures-tu la primauté des biens surnaturels – dits aussi spirituels – sur les biens terrestres, dits aussi matériels. Car le plus riche des trésors n’est que cendre et poussière s’il est dénué de l’essence de Dieu. Or, la cendre et la poussière sont impropre à l’âme qui pour toute satiété exige une nourriture autrement plus riche. Aussi es-tu non seulement tenu de promouvoir la piété matérielle au sein de ton royaume, mais aussi la piété spirituelle. Aussi le Prince aristotélicien doit faire grand cas de la religion. Il doit se rendre à l’Office, prier pour ses sujets et la prospérité de son Royaume, qui sont d’autant de manifestations de cet amour premier qu’il se doit de partager. Il se doit d’être un exemple pour ses sujets et se montrer dévot et actif à la propagation de l’enseignement doctrinal. Il doit témoigner d’une vive, grande et solide Foi qu’il doit non seulement vivre personnellement mais aussi faire vivre à travers son royaume. Car il n’est pas de plus grand honneur que l’on puisse rendre à la Majesté divine que par une Foi ardente et démonstrative. N’oublie pas ces paroles, Prince, et fais-en la devise de ton règne : c’est par sa Foi qu’une nation est grande, car à Dieu plaît une solide et vive Foi, et de grands biens en découlent. Fais-toi l’abonné du grand roi Saint-Louis, de vénérée mémoire, et particulièrement aux mots qu’il prononça : «Je m’en remets à Toi, Créateur de toute chose, toi qui as confié la terre à l’Humain pour qu’il te serve, aide-moi à être la couronne d’épine qui tiendra l’hérétique loin de nos terres, aide-moi à protéger la terre languedocienne de l’ombre de la créature sans nom, ne laisse pas nos terres souffrir, comme Christos à souffert, fait que cette fois ce soit nos épines qui percent le cœur de Tes ennemis. »

    Et parce qu’il règne dans la Foi et la Charité, soumit à Dieu ton seigneur et maître, aussi à l’exemple de Saint-Louis est-il tenu de faire grand cas de Sa Sainte Église en tes terres. Il doit veiller à son sacerdoce afin qu’elle puisse accomplir sa mission apostolique en toute sérénité. Cette Église, c’est l’institution de Dieu en ses terres, et celle-ci n’a pas vocation à commander à sa place mais à l’épauler dans son office en lui apportant la lumière qui plaît au Prince sage.
    Comprends alors une chose essentielle et bien peu considérée de nos jours : les sphères spirituelles et temporelles ne sont en aucun cas séparées. Cette prétendue séparation est une hérésie bien trop répandue et favorisée par l’ignorance coupable. Peux-tu concevoir que Dieu qui est indivisible souhaiterait que les hommes divise sa création en deux ? Certes non, et tu auras raison : de séparation il n’y en a aucune à défaut d’une complémentarité. Et c’est cette complémentarité qu’il faut que le Prince aristotélicien promeuve : le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel sont les deux facettes d’un même gouvernement, au pour être plus précis, le second gère le siècle sous caution du premier, et cette gestion est autonome tant que celle-ci ne contredit pas Dieu qui est au-dessus de toute forme de gouvernement, et dont la Loi cautionne toute forme de société civilisée, tel que le formules si bien le grand Saint Thomas d’Aquin, qui vient à présent conclure ce chapitre : « Le roy tient aussi son pouvoir de Dieu. Et comme le peuple ne fait qu’exaucer la volonté de Dieu en vous plaçant sur votre trône, votre pouvoir est de nature divine par le haut et par le bas. Le glaive que vous brandissez vous est confié par Dieu, certes pas directement, mais Dieu étant la cause première de toutes les causes et de tous les effets, nul doute qu’il est aussi la cause de votre autorité. Or, l’église étant dépositaire de la parole divine, vous devez lui obéir. C’est ainsi, à moins que vous ne vous rabaissiez à la condition de tyran » (IV-4).

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MessagePosté le: Sam Fév 19, 2022 2:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
    Chap. 5 De l’art de la Paix


    Tu sais maintenant Prince, que tu dois gouverner non dans ton intérêt mais dans celui de Dieu et de ton peuple. Ce chapitre t’apportera, je l’espère, conseils en matière de Paix, qui est une composante nécessaire du gouvernement aristotélicien. En effet, il n’est de cause et de consequence de la conservation de l’ordre que la Concorde et l’amitié, alors que la querelle, l’envie et la conquête apportent le désordre et la ruine. Pour paraphraser un grand penseur humaniste de notre temps, le Prince doit consacrer toute son énergie à cultiver les “arts de la Paix”.


    Pourquoi la guerre doit être évitée par tous les moyens possibles

    Parmi toutes les abominations néfastes à Dieu et au monde, il n’y a de plus basses que la guerre. Car elle est, Prince, la convergence de tous les vices qui enchaînent l’humain en ce monde et fait que les société se déchirent et que les hommes s’entretuent. Et parce que de sa nature elle engendre le désordre et le malheur, elle s’oppose frontalement et violemment au sens de la vie qui est l’Amour. Elle ne peut donc être considérée comme une chose naturelle. Par consequent elle est en désaccord avec l’ordre du monde, et donc en désaccord avec le divin, qui promeut l’amour comme sens de la vie. La guerre, tu l’auras compris n’est autre qu’un sacrilege. Elle est si éloignée du sens de la Création du monde que meme les bêtes sauvages dans la nature ne se vouent pas la guerre entre eux et tuent pour se nourrir eux et leurs progéniture. La guerre est en revanche un affreux détournement de l’Amour que Dieu a a donné aux hommes et qui preside la creation de cet meme homme.

    Prince, la guerre est véritablement abominable en ce qu’elle est si étrangère à la nature de l’Homme qu’elle en vient à rompre son équilibre. Les hommes, par la guerre transforment leur nature première en une aberration secondaire. elle est littéralement ab hominem, “Hors de l’Homme” en ce qu’elle est une folie collective suscitée par la passion et qui submerge la raison et l’intelligence.
    Cette folie est la cause et la consequence du désordre du monde où l’homme brandit son arme et frappe son frère au nom d’un ideal bien souvent promeut par la haine et l’avidité de la gloire matérielle au nom d’une bannière et d’un oriflamme qui prone sa domination sur ses pairs. Elle est un démon qui ne vise qu’à détruire, qui entraîne la domination destructive et liberticide, la violence, le pillage, l’humiliation, autant de composantes de l’irrespect de la dignité humaine, de degradations morales et la negation de l’amour. Car la domination n’est pas cautionnée par Dieu qui nous a crée par amour pour que nous nous aimions entre nous. C’est ainsi que Sainte Kyrène invectiva les soldats de Rome s’en prennant au vagabond: "Mais par l’Amour de la Création, arrêtez cette violence, que voulez-vous à ce pauvre être pour être si brutaux ? " Ce demon vient ainsi bousculer les conditions de vie paisibles en ébranlant ses institutions, ruinant ses finances et causant le malheur du peuple.

    Poses-toi la question, Prince: est-ce là l’aboutissement de la Cité promeut par Aristote ? Est-ce là ce que Dieu a voulu en créant l’Homme et en permettant qu’il se regroupe en sociétés? Car la guerre n’est pas qu’un conflit de baïonnettes, c’est le déchirement du peuple de Dieu et chaque goutte de sang versée est une terrible offense qui Lui est faite.
    Souviens-toi que la Créature Sans Nom fut la première à se réclamer de la domination et de la force. Et pour cela elle fut jetée hors du monde, condamnée à jamais à être enchainée à l’ombre de la gloire matérielle qu’elle a tant convoitée sans jamais ni pouvoir l’atteindre, ni pouvoir s’en défaire. Car Malheur au fils d’Oane qui prendra le glaive contre son peuple et fera couler le sang ! Malheur, car il se verra coupable d’un crime si grand qu’il en sera jeté hors du monde.

    Voilà pourquoi la Paix sera toujours preferable à la guerre et pourquoi le Prince doit en être un artisan.



    Un Prince se doit être pacifique et se vouer à la guerre juste


    Au contraire de la guerre qui, engendrée de la folie entraine le désordre et le Malheur, la Paix est source de toutes les felicities humaines, en ce qu’elle découle de l’amour et de l’amitié. En d’autres termes, rien ne peut être que détruit par la guerre, tandis que tout peut être construit par la Paix.
    Aussi le Prince qui gouverne avec sagesse sera fort de promouvoir cette paix afin de garantir l’ordre au sein de son royaume. Il se doit de régir son Etat en Prince pacifique, fondé en cela sur les valeurs aristotéliciennes: bonté, charité, tolerance, compassion et altruisme. Il doit mener son Etat vers la Paix et defendre cette paix comme nécessaire à la stabilité de son royaume. Au contraire, l’orgeuil, la convoitise, la vengeance et le bellicisme n’entrainent qu’à la ruine de son royaume et de son peuple. . En celà, toujours rappelles-toi des sages paroles de Saint Thomas d’Aquin, notre père lorsqu’il s’adressa au Prince belliciste: “Monseigneur, vous ne pouvez faire couler le sang des fidèles pareillement, pour une question qui ne touche qu’à votre honneur“ (Miroir aux Princes, chap.2).

    Un bon Prince n’acceptera jamais une guerre mais fera tout pour l’éviter par le dialogue et l’ouverture d’esprit qui sont autant de composante de la sagesse qu’on attend de lui. Mais Prince, tu te feras avocat du diable et à l’instar des disciples de Sainte Kyrène, tu te poseras cette naturelle question: "Comment, nous qui refusons la violence, pouvons nous nous opposer à celle des autres ?". Voici donc ce que l’Apôtre de Christos leur répondit: “Un jour je vous le dis, nous vivrons dans un monde d’amour où seul nous importera ce que le Très Haut voit en nous, et non plus ce que notre voisin y voit, et ce jour uniquement les armes ne seront plus sorties de leur fourreau. Mais pour que ce jour arrive, nous devrons séparer le fer et le verbe, ceci sans pour autant négliger le recours au fer par ceux qui choisiront de défendre les prêtres du Très Haut.”
    Un Prince ne doit recourir à la guerre uniquement dans le cas où toutes les solutions pour l’éviter lui sont restées infructueuses. Et meme dans ce cas-là, doit-il ne pas en faire l’apologie, mais en éprouver grande peine et affligement d’avoir fait couler le sang pour des considerations matérielles. Il doit en outre ne recourrir à la guerre que pour de justes causes, car la seule justification au prix du sang est la protection de l’ordre établi, celui dicté par Dieu et qui structure les peuples. Un glaive ne peut être dédié qu’à protéger premièrement Dieu et l’Eglise, puis l’Etat, car ce sont là les garants de la justesse du monde. En cela, Saint Thomas dit encore: « il faut que vous sachiez que votre glaive ne peut être sorti de son fourreau que sur injonction de l’Eglise, au moins avec sa bénédiction ». Car l’Eglise seule peut cautionner qu’on verse le sang des fidèles de Dieu, et la seule caution possible est lorsque le glaive vient protéger l’Ordre établi.

    Voici encore ce qu’en dit Sainte Kyrène: “Car comme le bûcheron ne doit pas couper d’arbre si nul n’en a besoin, le soldat ne doit pas faire couler le sang inutilement. Comme le bûcheron n’a pas de haine contre l’arbre, le soldat ne doit pas avoir de haine envers son ennemi, et il ne doit agir que si la cause est juste et approuvée par Dieu. S’il combat sans haine, pour servir les desseins du Créateur, et respecte les jours de prières, il en sera pardonné.” Aussi Prince, dois-tu toujours te méfier de ceux qui font de la guerre un métier. Tiens-toi toujours à l’écart des mercenaires et autres chiens de batailles qui cultivent l’art de la guerre,et qui créent en elle leur propre gloire, drappés dans un macabre cortège de bannières, car ceux-ci, non seulement s’emparent du conflit pour donner un sens à leur vie, mais s’enrichissent sur le malheur et le désordre. Mesures ainsi ta propre gloire lors des batailles, car il n’est de gloire qui se construise sur la mort.


    La nécessaire quête de l’Unité

    Prince, tu es à present convaincu de l’inutilité des querelles futiles qui sont d’autant de guerres injustes. Mais autrement du malheur du peuple, ces conflits entrainent la discorde et affaiblissent les Etats. Pour l’honneur ou la politique, par désir d’extension, l’égocentrisme des Prince les poussent à la guerre. Ce culte de l’interêt particuliers s’oppose à l’intérêt general en entraînant non seulement instabilité de l’Etat mais le morcellement des nations aristotéliciennes. Car il y est un affaiblissement bien plus intolerable, celui de l’Aristotélité. Car les conflits entre royaumes aristotéliciens sont le symptome de la division de l’Aristotélité elle-même. La guerre détournent les Princes aristotéliciens de leur prime mission, qui est de bien gouverner leur peuple et protéger l’ordre établi de Dieu. Car un royaume désordonné est un royaume où fleurissent les ennemis de Dieu et de l’Eglise et le prince trop occupé par le combat, n’en est que trop distrait pour voir s’infiltrer le veritable ennemi qui, tel un essaim de rats, s’immiscent dans les fondations de son royaume et parasitent les institutions. Aussi l’ordre du monde s’en trouve fragilisé à une échelle plus grande encore. Or, le dessein de Dieu est la salvation des âmes, les conflits matériels sont vains et infructueux pour Lui, car la Création n’est pas faite pour être détruite, ni l’homme pour être enchâiné à cette terre, pas plus que Sa Vérité menacée. Car quand tombera le monde, tout ceci n’aura plus aucun sens. Aussi est-il nécessaire d’entretenir la Paix afin de convenir à Dieu, qui est notre père et qui desire ardemment que ses enfants s’aiment et s’entendent comme une seule famille.

    Il n’y a par consequence de choses plus naturelle à la Création que l’union des nations et des peuples aristotéliciens rassemblés sous la meme bannière de l’Aristotélité, comme des frères et des soeurs réunis en son sein. Que tous les peuples de la terre soient communément unis par l’Amour et la Foi en Dieu, et reliés par les vertus de Sa Sainte Eglise universelle, C’est là l’aboutissement final de la Paix et de la Concorde. C’est là le rétablissement de l’ordre naturel du monde qui a preside à la Création et qui fait de nous, des hommes. Mais il faut, pour cela, que la guerre meure. Et toi, Prince, tu peux la terrasser: mets de côté le culte des interêts privés et oeuvre pour la Concorde aristotélicienne. Car tout comme sans Paix, il ne peut y avoir d’unité, sans unité, il ne peut y avoir de Paix, et celle-ci ne peut s’appuyer que sur l’amour, et l’amitié entre les peuples et partager une meme Foi et une meme Charité qui sont les quatre piliers de la Concorde aristotélicienne. Pour y parvenir, il est nécessaire d’entretenir la stabilité politique au sein des Royaumes, et ainsi gouverner avec sagesse. Les Etats doivent être independent et souverains sans souffrir des intrusions d’autres Etats dans leurs affaires internes, de meme qu’ils doivent s’unir sur la base des accords politiques, militaires et économiques afin de vivre ensemble dans l’harmonie. Tout ceci est fait dans une meme communion de finalités: le bonheur des peuples, la prospérité de l’Aristotélité et l’expansion du message divin.

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Citation:
    Chap. 5 De l’art de la Paix


    Tu sais maintenant Prince, que tu dois gouverner non dans ton intérêt mais dans celui de Dieu et de ton peuple. Ce chapitre t’apportera, je l’espère, conseils en matière de Paix, qui est une composante nécessaire du gouvernement aristotélicien. En effet, il n’est de cause et de consequence de la conservation de l’ordre que la Concorde et l’amitié, alors que la querelle, l’envie et la conquête apportent le désordre et la ruine. Pour paraphraser un grand penseur humaniste de notre temps, le Prince doit consacrer toute son énergie à cultiver les “arts de la Paix”.


    Pourquoi la guerre doit être évitée par tous les moyens possibles

    Parmi toutes les abominations néfastes à Dieu et au monde, il n’y a de plus basses que la guerre. Car elle est, Prince, la convergence de tous les vices qui enchaînent l’humain en ce monde et fait que les société se déchirent et que les hommes s’entretuent. Et parce que de sa nature elle engendre le désordre et le malheur, elle s’oppose frontalement et violemment au sens de la vie qui est l’Amour. Elle ne peut donc être considérée comme une chose naturelle. Par consequent elle est en désaccord avec l’ordre du monde, et donc en désaccord avec le divin, qui promeut l’amour comme sens de la vie. La guerre, tu l’auras compris n’est autre qu’un sacrilege. Elle est si éloignée du sens de la Création du monde que meme les bêtes sauvages dans la nature ne se vouent pas la guerre entre eux et tuent pour se nourrir eux et leurs progéniture. La guerre est en revanche un affreux détournement de l’Amour que Dieu a a donné aux hommes et qui preside la creation de cet meme homme.

    Prince, la guerre est véritablement abominable en ce qu’elle est si étrangère à la nature de l’Homme qu’elle en vient à rompre son équilibre. Les hommes, par la guerre transforment leur nature première en une aberration secondaire. elle est littéralement ab hominem, “Hors de l’Homme” en ce qu’elle est une folie collective suscitée par la passion et qui submerge la raison et l’intelligence.
    Cette folie est la cause et la consequence du désordre du monde où l’homme brandit son arme et frappe son frère au nom d’un ideal bien souvent promeut par la haine et l’avidité de la gloire matérielle au nom d’une bannière et d’un oriflamme qui prone sa domination sur ses pairs. Elle est un démon qui ne vise qu’à détruire, qui entraîne la domination destructive et liberticide, la violence, le pillage, l’humiliation, autant de composantes de l’irrespect de la dignité humaine, de degradations morales et la negation de l’amour. Car la domination n’est pas cautionnée par Dieu qui nous a crée par amour pour que nous nous aimions entre nous. C’est ainsi que Sainte Kyrène invectiva les soldats de Rome s’en prennant au vagabond: "Mais par l’Amour de la Création, arrêtez cette violence, que voulez-vous à ce pauvre être pour être si brutaux ? " Ce demon vient ainsi bousculer les conditions de vie paisibles en ébranlant ses institutions, ruinant ses finances et causant le malheur du peuple.

    Poses-toi la question, Prince: est-ce là l’aboutissement de la Cité promeut par Aristote ? Est-ce là ce que Dieu a voulu en créant l’Homme et en permettant qu’il se regroupe en sociétés? Car la guerre n’est pas qu’un conflit de baïonnettes, c’est le déchirement du peuple de Dieu et chaque goutte de sang versée est une terrible offense qui Lui est faite.
    Souviens-toi que la Créature Sans Nom fut la première à se réclamer de la domination et de la force. Et pour cela elle fut jetée hors du monde, condamnée à jamais à être enchainée à l’ombre de la gloire matérielle qu’elle a tant convoitée sans jamais ni pouvoir l’atteindre, ni pouvoir s’en défaire. Car Malheur au fils d’Oane qui prendra le glaive contre son peuple et fera couler le sang ! Malheur, car il se verra coupable d’un crime si grand qu’il en sera jeté hors du monde.

    Voilà pourquoi la Paix sera toujours preferable à la guerre et pourquoi le Prince doit en être un artisan.



    Un Prince se doit être pacifique et se vouer à la guerre juste


    Au contraire de la guerre qui, engendrée de la folie entraine le désordre et le Malheur, la Paix est source de toutes les felicities humaines, en ce qu’elle découle de l’amour et de l’amitié. En d’autres termes, rien ne peut être que détruit par la guerre, tandis que tout peut être construit par la Paix.
    Aussi le Prince qui gouverne avec sagesse sera fort de promouvoir cette paix afin de garantir l’ordre au sein de son royaume. Il se doit de régir son Etat en Prince pacifique, fondé en cela sur les valeurs aristotéliciennes: bonté, charité, tolerance, compassion et altruisme. Il doit mener son Etat vers la Paix et defendre cette paix comme nécessaire à la stabilité de son royaume. Au contraire, l’orgeuil, la convoitise, la vengeance et le bellicisme n’entrainent qu’à la ruine de son royaume et de son peuple. . En celà, toujours rappelles-toi des sages paroles de Saint Thomas d’Aquin, notre père lorsqu’il s’adressa au Prince belliciste: “Monseigneur, vous ne pouvez faire couler le sang des fidèles pareillement, pour une question qui ne touche qu’à votre honneur“ (Miroir aux Princes, chap.2).

    Un bon Prince n’acceptera jamais une guerre mais fera tout pour l’éviter par le dialogue et l’ouverture d’esprit qui sont autant de composante de la sagesse qu’on attend de lui. Mais Prince, tu te feras avocat du diable et à l’instar des disciples de Sainte Kyrène, tu te poseras cette naturelle question: "Comment, nous qui refusons la violence, pouvons nous nous opposer à celle des autres ?". Voici donc ce que l’Apôtre de Christos leur répondit: “Un jour je vous le dis, nous vivrons dans un monde d’amour où seul nous importera ce que le Très Haut voit en nous, et non plus ce que notre voisin y voit, et ce jour uniquement les armes ne seront plus sorties de leur fourreau. Mais pour que ce jour arrive, nous devrons séparer le fer et le verbe, ceci sans pour autant négliger le recours au fer par ceux qui choisiront de défendre les prêtres du Très Haut.”
    Un Prince ne doit recourir à la guerre uniquement dans le cas où toutes les solutions pour l’éviter lui sont restées infructueuses. Et meme dans ce cas-là, doit-il ne pas en faire l’apologie, mais en éprouver grande peine et affligement d’avoir fait couler le sang pour des considerations matérielles. Il doit en outre ne recourrir à la guerre que pour de justes causes, car la seule justification au prix du sang est la protection de l’ordre établi, celui dicté par Dieu et qui structure les peuples. Un glaive ne peut être dédié qu’à protéger premièrement Dieu et l’Eglise, puis l’Etat, car ce sont là les garants de la justesse du monde. En cela, Saint Thomas dit encore: « il faut que vous sachiez que votre glaive ne peut être sorti de son fourreau que sur injonction de l’Eglise, au moins avec sa bénédiction ». Car l’Eglise seule peut cautionner qu’on verse le sang des fidèles de Dieu, et la seule caution possible est lorsque le glaive vient protéger l’Ordre établi.

    Voici encore ce qu’en dit Sainte Kyrène: “Car comme le bûcheron ne doit pas couper d’arbre si nul n’en a besoin, le soldat ne doit pas faire couler le sang inutilement. Comme le bûcheron n’a pas de haine contre l’arbre, le soldat ne doit pas avoir de haine envers son ennemi, et il ne doit agir que si la cause est juste et approuvée par Dieu. S’il combat sans haine, pour servir les desseins du Créateur, et respecte les jours de prières, il en sera pardonné.” Aussi Prince, dois-tu toujours te méfier de ceux qui font de la guerre un métier. Tiens-toi toujours à l’écart des mercenaires et autres chiens de batailles qui cultivent l’art de la guerre,et qui créent en elle leur propre gloire, drappés dans un macabre cortège de bannières, car ceux-ci, non seulement s’emparent du conflit pour donner un sens à leur vie, mais s’enrichissent sur le malheur et le désordre. Mesures ainsi ta propre gloire lors des batailles, car il n’est de gloire qui se construise sur la mort.


    La nécessaire quête de l’Unité

    Prince, tu es à present convaincu de l’inutilité des querelles futiles qui sont d’autant de guerres injustes. Mais autrement du malheur du peuple, ces conflits entrainent la discorde et affaiblissent les Etats. Pour l’honneur ou la politique, par désir d’extension, l’égocentrisme des Prince les poussent à la guerre. Ce culte de l’interêt particuliers s’oppose à l’intérêt general en entraînant non seulement instabilité de l’Etat mais le morcellement des nations aristotéliciennes. Car il y est un affaiblissement bien plus intolerable, celui de l’Aristotélité. Car les conflits entre royaumes aristotéliciens sont le symptome de la division de l’Aristotélité elle-même. La guerre détournent les Princes aristotéliciens de leur prime mission, qui est de bien gouverner leur peuple et protéger l’ordre établi de Dieu. Car un royaume désordonné est un royaume où fleurissent les ennemis de Dieu et de l’Eglise et le prince trop occupé par le combat, n’en est que trop distrait pour voir s’infiltrer le veritable ennemi qui, tel un essaim de rats, s’immiscent dans les fondations de son royaume et parasitent les institutions. Aussi l’ordre du monde s’en trouve fragilisé à une échelle plus grande encore. Or, le dessein de Dieu est la salvation des âmes, les conflits matériels sont vains et infructueux pour Lui, car la Création n’est pas faite pour être détruite, ni l’homme pour être enchâiné à cette terre, pas plus que Sa Vérité menacée. Car quand tombera le monde, tout ceci n’aura plus aucun sens. Aussi est-il nécessaire d’entretenir la Paix afin de convenir à Dieu, qui est notre père et qui desire ardemment que ses enfants s’aiment et s’entendent comme une seule famille.

    Il n’y a par consequence de choses plus naturelle à la Création que l’union des nations et des peuples aristotéliciens rassemblés sous la meme bannière de l’Aristotélité, comme des frères et des soeurs réunis en son sein. Que tous les peuples de la terre soient communément unis par l’Amour et la Foi en Dieu, et reliés par les vertus de Sa Sainte Eglise universelle, C’est là l’aboutissement final de la Paix et de la Concorde. C’est là le rétablissement de l’ordre naturel du monde qui a preside à la Création et qui fait de nous, des hommes. Mais il faut, pour cela, que la guerre meure. Et toi, Prince, tu peux la terrasser: mets de côté le culte des interêts privés et oeuvre pour la Concorde aristotélicienne. Car tout comme sans Paix, il ne peut y avoir d’unité, sans unité, il ne peut y avoir de Paix, et celle-ci ne peut s’appuyer que sur l’amour, et l’amitié entre les peuples et partager une meme Foi et une meme Charité qui sont les quatre piliers de la Concorde aristotélicienne. Pour y parvenir, il est nécessaire d’entretenir la stabilité politique au sein des Royaumes, et ainsi gouverner avec sagesse. Les Etats doivent être independent et souverains sans souffrir des intrusions d’autres Etats dans leurs affaires internes, de meme qu’ils doivent s’unir sur la base des accords politiques, militaires et économiques afin de vivre ensemble dans l’harmonie. Tout ceci est fait dans une meme communion de finalités: le bonheur des peuples, la prospérité de l’Aristotélité et l’expansion du message divin.

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