L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[marco_depolis]

Dans le palais romain, l’annonce de la prochaine visite du Comte des Flandres avait suscité une agitation mesurée. Serviteurs et frères de l’Ordre se déplaçaient avec un calme studieux : on dépoussiérait les tentures, on ouvrait les fenêtres pour laisser entrer la lumière du matin, et l’on disposait de nouvelles chandelles en prévision de l’audience.

Le Grand Prieur Marco Ibleto Polo d’Oria Borbone, enveloppé dans son manteau clérical, parcourait lentement la grande salle, vérifiant que chaque détail soit à sa place. Sur la table centrale avaient été préparés les documents de l’abbaye de Seclin, les sceaux et une copie des dernières correspondances ; à côté, une carafe d’eau et deux coupes, conformément à l’usage romain d’accueillir les invités avec une sobre courtoisie.

Marco posa son bâton près de son siège et observa une dernière fois la vaste salle d’audience : rien n’était laissé au hasard. La rencontre avec le Comte était une affaire délicate, et l’Ordre Grégorien devait se présenter avec toute la dignité qui lui revenait.

Il inspira profondément, puis prit place en silence, tandis que le palais retrouvait un calme respectueux, seulement troublé par les pas lointains de la domesticité.
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+ Reverend Monsignor Marco Ibleto Polo d'Oria Borbone
---------- Archbishop of Genova | Vice Primate of the Holy Roman Empire | Bishop of Trento

[Marthain]

A des lieues d'imaginer l'agitation qui avait pu régner dans ce beau palais pour sa personne, le Comte de Flandres vint se présenter à la grand porte accompagné d'un serviteur. Marthain était juché sur un simple cheval bai et n'était identifiable que par la couronne comtale qu'il portait sur la tête. Le reste de sa tenue était plutôt banale pour le premier artisan bien loti venu.

A l'entrée, le premier serviteur ou frère rencontré fut interpellé par le secrétaire du Comte, qui lui dit :

Goedendag ! Pouvez-vous annoncer à qui de droit que Marthain de Dampyerre, comte des Flandres est arrivé ? Il a rendez-vous avec le Grand Prieur de l'Ordre Grégorien.

Une fois cette sobre déclaration faite, le secrétaire s'en retourne auprès du Comte, qui lui patiente en admirant la façade du bâtiment.

[marco_depolis]

Le Grand Prieur Marco Ibleto Polo d’Oria Borbone, informé de l’arrivée du Comte, s’avança avec un pas mesuré. Enveloppé dans son manteau clérical, il s’arrêta devant les grands portails tandis que le Comte des Flandres admirait la façade du palais.

« Votre Grâce Marthain de Dampyerre, soyez le bienvenu dans ma modeste demeure romaine, » dit Marco d’une voix calme et ferme. « C’est un honneur de pouvoir vous recevoir personnellement. Permettez-moi de vous conduire dans la salle d’audience afin que nous puissions aborder, en toute sérénité, les questions relatives à l’abbaye de Seclin et à ses dépendances. »

D’un geste respectueux, Marco indiqua le corridor menant à la salle principale, s’effaçant pour laisser le Comte avancer, tandis que les serviteurs ouvraient soigneusement les portes intérieures et se plaçaient pour l’accueillir selon le protocole de l’Ordre.
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[Marthain]

Le prélat qui avait prit plume avec le comte des Flandres vint lui-même l’accueillir à l’entrée. Marthain descendit de sa monture pour le saluer respectueusement.

Bonjour Monseigneur. Merci de votre accueil. Il jette un coup d’œil circulaire avant d’ajouter :Votre modeste demeure ferait pâlir d’envie certains nobles de ma contrée. C’est un plaisir d’être ici. Allons donc dans cette salle d’audience.

Et le Comte de s’avancer dans le corridor avec le Grand Prieur puis son secrétaire en retrait. Lorsqu’ils arrivèrent dans la salle choisis, Marthain dit :

Que puis-je donc pour vous, Monseigneur ?

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Marco inclina légèrement la tête en signe de remerciement aux paroles du Comte.
« J’ai fait un vœu personnel d’humilité. Voici, en vérité, la seule chose quelque peu fastueuse que je possède… davantage pour sa grandeur que pour sa beauté. Je souhaitais un espace ample pour y installer un véritable cabinet de travail et, en même temps, un lieu où recevoir dignement des hôtes. »

Puis il avança d’un pas lent dans la salle d’audience. Arrivé au centre, il se tourna vers son invité et parla d’un ton mesuré :

« Votre Grâce, permettez-moi d’entrer directement dans le vif du sujet. L’abbaye de Seclin, fondée il y a de nombreuses années à Argentat et aujourd’hui rétablie sur un fief flamand, se trouve dans une situation délicate en raison de la disparition prolongée du cardinal Adelène de Kermabon, seigneur dudit fief.

En tant que Grand Prieur et responsable actuel de la communauté grégorienne, il m’incombe de clarifier, avec votre autorité et celle de votre chef d’armes, le statut exact des terres et des droits liés à l’abbaye — bien que nous ne revendiquions aucune domination sur la terre — afin d’assurer la continuité administrative et spirituelle du lieu. »

Il s’approcha de la table où les documents étaient soigneusement disposés.

« Je souhaiterais donc comprendre auprès de vous le fonctionnement de l’héraldique flamande en cas de disparition prolongée, et comment cela influe sur le retrait éventuel d’un fief. Et surtout, s’il existe une solution possible à cette situation… s’il y a quelque chose que je peux faire, en tant que chef intérimaire de l’Ordre, pour éviter que la maison des grégoriens ne devienne plus semblable à une hirondelle toujours en vol qu’à une demeure stable. »

Puis il lui adressa un sourire courtois.

« Voilà, Votre Grâce, l’objet de ma requête. J’aurais également quelques propositions à vous soumettre, mais je préférerais les exposer à la fin, après avoir pu discuter un peu avec vous. »
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+ Reverend Monsignor Marco Ibleto Polo d'Oria Borbone
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[Marthain]

Le prélat est du genre direct. Il va à l'essentiel. Et ça plaît à Marthain. Il n'aime pas perdre son temps en futilité. Il écoute attentivement avant de répondre.

J'ai eu vent de l'installation de l'abbaye de Seclin sur les terres du Cardinal de Kermabron. Et je suis au courant de son absence, Ja. En ce qui concerne les dispositions héraldiques : il possède toujours son fief.

Evidemment, si son absence venait à se prolonger, il risquerait de perdre son fief en effet. Et si cela devait arriver, vous perdriez alors l'usage de la terre qu'il a mis à disposition de votre ordre.

Il fait une petite pause pour réfléchir, avant de reprendre.

Le plus simple serait bien entendu que Son Éminence soit de retour. Ainsi il pourrait conserver son fief flamand et l'abbaye serait préservée. Bien évidemment, nul ne peut prédire son retour ou non.

Il réfléchit ensuite.

Une solution possible serait que votre abbaye soit installée sur une terre qui ne soit pas tout ou partie d'un fief. Sur les terres d'une ville par exemple. Cela impliquerait évidemment un nouveau déménagement... mais ainsi votre Ordre ne serait pas dépendant de la présence d'un seul homme. En Flandres, la ville de Bruges est par exemple tout à fait en mesure de vous accueillir. Et cela vous éviterait des désagréments futurs. Qu'en dites-vous, Monseigneur ?

Et de sourire à son tour en se demandant quelles seront ces propositions.

[marco_depolis]

Marco se réinstalla dans le fauteuil, visiblement partagé entre le désir d’être clair et la crainte de paraître inopportun. Avant de parler, il inspira doucement, comme pour trouver le courage.
« Votre Grâce… permettez-moi de m’excuser à l’avance. Parfois, lorsque j’essaie de m’expliquer, je crains de donner une impression brusque ou déplacée, et je ne voudrais pas que mes paroles soient mal interprétées. »
Il esquissa un léger sourire nerveux et passa une main dans sa barbe, un vieux tic.
« Les solutions possibles, comme vous l’avez justement indiqué, sont diverses. De mon point de vue, trois en particulier. »
Les mains du prélat bougèrent lentement, comme pour rythmer les étapes de son raisonnement.
« La première serait, bien sûr, le retour de Son Éminence Kermabon. C’est la voie la plus simple… et moi-même, je continue à espérer que cela se produira. Mais je crains que cela ne survienne pas à temps pour préserver le fief. »
Un léger mouvement sur la chaise trahit son embarras croissant.
« La deuxième est celle que vous avez proposée, et que je reconnais comme raisonnable : transférer l’abbaye dans une ville flamande. Bruges… ou un autre lieu capable de nous accueillir. Cela pourrait être une opportunité, également pour créer des liens plus directs avec la communauté et les autorités locales. Mais, naturellement, une telle décision exigerait une concertation large avec tout le Conseil grégorien. »
Il se tut un instant, comme si les mots qu’il s’apprêtait à prononcer pesaient deux fois plus lourd.
« Et enfin… il existe une troisième hypothèse. »
Il déglutit lentement.
« Une idée que j’avance avec une extrême humilité et qui ne se veut en aucun cas une prétention. Simplement… une piste possible à envisager si les deux autres venaient à manquer. »
Un court silence suivit.
« Dans certains lieux, comme dans le Royaume des Deux-Siciles dont je suis originaire, il existe des titres accordés non à des individus, mais à des charges ecclésiastiques. Par exemple, le Principat de Bénévent est lié à la fonction de Primat. Je l’ai moi-même détenu durant mes mandats. »
Ses doigts s’entrelacèrent, comme pour retenir un léger tremblement.
« Je me demandais donc… si, dans le cas où Son Éminence ne reviendrait pas et où le fief serait retiré, il serait théoriquement possible que le titre de Seclin — quel que soit son rang, baronnie, seigneurie ou autre — soit lié non à une personne, mais à la charge de Recteur de l’Ordre Grégorien. »
Le vieux prélat tenta un sourire, timide et presque gêné.
« Je ne souhaite rien imposer, ni manquer de respect à la tradition flamande. Je ne le propose que pour garantir la stabilité de l’Ordre, afin que notre maison ne devienne pas une hirondelle contrainte de migrer à chaque changement de titulaire. »
Enfin, il leva les yeux vers le comte, dans l’attente, humble mais déterminé.
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+ Reverend Monsignor Marco Ibleto Polo d'Oria Borbone
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[Marthain]