L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[caleb le voyageur]

Caleb, satisfait de son tour, s'approcha de son hôte, toujours munis de sa canne

[metalpark]

Le suivant en se laissant guider, il reprend les dires de cet homme de foy.

Comme vous dites, cette Helvêtie commence à me chagriner grandement sur bien des points.
Sachez qu'affirmer haut et fort son appartenance à notre Sainte Eglise, qu'afficher un concordat, n'est vraiment pas chose aisée chez nous.
Le mérite de notre fabuleuse diaconesse n'en est que bien plus grand.
Je vous rejoins sur le travail jamais suffisant... Meme s'il y a bien des embuches sur nos chemins helvètes. Que ce soit politiquement, un pays ingérable, en est surement une des causes principales.

Comme vous dites, je ne suis pas venu là pour discuter généalogie de votre famille, même si quelque part... il marque une hésitation penaude, met la main dans sa poche et du pouce serre la croix brodée du mouchoir de la vieille dame... Si quelque part disais je, c'est bien de généalogie que je souhaite m'entretenir avec vous.

Prenant plus d'assurance dans sa voix, convaincu de ses sentiments, il ne peut se relacher si prés du but...

Mon père, je viens vous demander la main d'Asphodelle.

Observant le comportement de son hôte à cette annonce, il craind autant sa réaction qu'il a si longuement, révé de ce moment ...
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Metalpark - Membre de l'OCF - Baron de Seynod - Epoux d'Eleanor

[Asphodelle]

La lumière tape sur la paupière...
Le contact doux du drap de lin de Rome....mmm mais ça c'est du drap de qualité, du tissu assez raffiné...il y avait du bon à avoir intégré une famille riche après une vie de traîne-misère...
La douleur de la faim dans son ventre était derrière...avant il était dur, au niveau du nombril. A présent il était attendrie, souple...

Elle se réveilla sur ces pensées et ayant bien dormi après quelques jours sans sommeil, elle se mit à s'étirer et à bailler comme à son habitude - à savoir comme un ours, recrudescence de son éducation populaire - lorsqu'elle se souvint chez qui elle était et se redressant vivement, plaqua sa main sur sa bouche comme une gamine prise en faute...

Elle s'assoit au bord du lit, fait quelques tours avec ses pieds dans le vide, masse sa jambe abimée et infirme, et avise son énorme cicatrice en travers de sa cuisse gauche, jusqu'au genou...vestige de guerre qu'elle avait parfaitement apprivoisé à présent, mais qu'elle considérait comme horrible. Elle soupira, comme à la vue d'un problème qui nous suit comme un ami, et comme souvent, pensa au docteur Raphoul...et à Bayeux...

Elle se lève enfin, et manque un pas quand même au saut du lit : ça arrive certain matin, mais, habituée, avise son équilibre et marche enfin d'un pas spécial, la hanche marquant bien le chaloupement, pour dissimuler son boîtement qu'elle estimait parfois bien laid. Ce matin, elle avait un peu mal...temps humide, il allait neiger.
Il avait bien fallu faire avec...

Se dirigeant vers la fenêtre, elle tire les gros rideaux verts menthe. L'éclat du jour lui fait plisser les yeux et elle sourit...à la vie, au soleil, au jour qui commence...

Promenant ses yeux sur le jardin arrière, elle rêve un instant aux fleurs du printemps qui pourraient y éclore, et un peu plus loin, la cour où semble t-il, quelques poules se disputaient du pain avec les pigeons.

C'est alors qu'elle se rendit compte que la lumière était bien vive : l'heure!!!

A quelle heure s'était-elle levée?!!

Prenant peur de froisser son oncle et de passer pour une feignasse - qu'elle était parfois faut avouer^^- elle s'empresse de verser de l'eau dans son nécessaire de toilette, se rafraichir, se brosser les cheveux et....s'habiller...ses vêtements avaient-ils sécher? quant aux autres, c'était des affaires de route, son uniforme, des braies de voyage...rien de bien raffiné...

Elle vit une grosse armoire de chêne massif...et l'ouvre à tout hasard.

Asphodelle fait un pas en arrière...ses yeux, perturbés, fouillent dans les étagères exhibées de cette lingère comme elle fouillerait dans son passé...
Sa bouche fait une moue, ses sourcils vacillent comme si elle allait pleurer : en réalité, elle réfléchit tourmentée.

Face à elle : des vêtements féminins...des robes simples mais élégantes, des chemises d'équitation, des dessous de lin ouvragés...

Il y avait eut une femme, dans cette maison...elle ne savait rien...un trou noir au goût de néant lui laissa un goût de questions sans réponses dans sa bouche : qui était son père? qui était cette femme dans cette maison alors qu'il était Paladin? avait-il connu une autre femme?

L'idée que son père naturel ait pu connaître une autre couche que celle de sa mère la met en colère tout d'un coup...elle n'y avait jamais pensé : elle était le fruit de ses amours avec la belle andalouse...et pendant qu'elle crevait de faim sur les chemins, où était-il lui?

Sa main repoussa le battant et l'armoire claqua violemment sous l'émotion : le caractère de sa mère justement, elle a...en femme trahie elle referme les preuves d'une éventuelle infidélité...

Elle se reprends, respire, s'assoit et prie...Puis se relevant, ouvre de nouveau l'armoire et prenant une robe au hasard l'enfile en vitesse avec un jupon.

Accroche ses cheveux, passe ses bottes...

Et file file file jusqu'au corridor, un peu nerveuse de voir son oncle...mais un peu remontée aussi, à cause de ce qu'elle vit et des questions qui se bousculaient dans sa tête.

Elle s'engage dans les escaliers, se lisse machinalement des faux-plis imaginaires et manque de se gamêler : la robe est un peu longue...

Elle allait grommeler quand elle entendit des voix masculines. Des voix familières...

Le visage qu'elle voit alors apparaître au détour du jambage de la porte manque de la faire tomber tout à fait : Métalpark!!!

Ainsi il a passé le pas...ainsi l'oncle déjà, l'abordait...

Elle se gratta la gorge et avança...elle se composa un visage, fier et doux en même temps, quant elle remarqua la canne : gné? une canne son oncle?

Est-ce à cet instant qu'elle commença à appréhender la suite?

Bonjour mon oncle...révérence...bonjour Métal...franc sourire, baiser spontané sur la joue. Anxieuse, Asphodelle s'accroche à du banal, de l'ordinaire : "Mais quelle heure était-il bon sang?!!" pensa t'elle, plus grand chose dans sa tête de linotte...
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« Il n'y a pas de sens, il n'y a qu'un but »

[caleb le voyageur]

Caleb menait la tête de la marche, se dirigeant vers son bureau, écoutant son hôte parler derrière lui.

[Asphodelle]

Le sourire s'efface vite au claquement de doigt...

Une moue évidente allonge son visage, et son regard se fait boudeur : namého!!! c'est quoi ces façons de les inviter à le suivre comme des serviteurs?!! Lors qu'il est retourné, elle regarde Métal d'un air complice et tire la langue derrière son oncle : puérilité évidente, sentiment de braver l'autorité pour retrouver le contrôle de sa vie et de ses choix, qu'elle n'avait point.

Une fois rentré dans le bureau, il fait claquer la porte elle sursaute et sa moue boudeuse revient, comme quand elle était convoquée par Mère Sup' à Bayeux quand elle faisait l'andouille en retraite...l'air d'une gamine rebelle que l'on va gronder.
Elle se place mais lève la tête avec fierté...parce que...voila...parce que rien, parce que là encore elle le souhaitait et ainsi elle faisait.

Son oncle fait assoir Métal sur un petit siège qui le rends plus petit devant le siège plus grand de l'inquisiteur, elle manque de glousser : ridicule...comment se servir du mobilier pour compenser son manque d'importance...

Elle ne se rendit pas compte de son insolence elle était fâchée des vêtements féminins dans l'armoire...fâchée de ses questionnements sans point final...

Allons bon...maintenant il la foudroie du regard :qu'est-ce que j'ai fais encore? a l'air de demander Asphodelle...si c'est pour avoir fait tomber une porcelaine du XIeme c'est pas de sa faute : c'est le chat...^^

[caleb le voyageur]

[Asphodelle]

Elle sursaute et fronce les sourcils : mais c'est pas vrai çaaaaaa!!! elle grogne : son père qui largue un bébé dans la nature, son frère qui la maltraite!! ah c'est beau la famille!!

[caleb le voyageur]

[Asphodelle]

Elle le foudroie sur place : l'enfer lui-même ne pourrait être plus sombre ni plus électrique...

Il la laisse debout, la traite comme une hérétique en interrogatoire,mais Asphodelle était une moitié, une bâtarde, et elle le savait : moitié noble de sang, moitié fille des chemins, moitié racée, moitié va-nu-pieds...
D'ailleurs, comble de l'ironie : son père était un Paladin Templier, sa mère était une hérétique...une empoisonneuse...elle l'amenait petite, chanté autour de feux fantastiques, les gloires de la déesse sous les nuits de pleine lune...

Elle, elle avait le mélange de la fierté fougueuse et le caractère d'acier de sa mère...la sensualité qu'elle ignorait, la force, la détermination, la beauté peut-être...paraît-il...bien que sa mère avait une beauté insolente, envoutante, presque irréelle des femmes qui en jouent et savent en jouer.

De son père, elle a la ferveur, l'honneur, le spirituel : comme lui, elle aurait voulu faire ses voeux pour être moine-soldat.

Jusqu'à il y à peu, où tout un coup elle avait voulu respirer...vivre...cesser de s'enfermer dans son austérité, dans sa religiosité limite surnaturelle : depuis elle s'était mise à rire, à plaisanter et à faire la pitre en halle sédunoise...elle faisait la nique aux réformés, et protégeait ses sédunois tant aimés....depuis, elle vivait...et depuis tout ce temps, Métal était resté là...malgré les refus, les dix milles refus qu'elle lui avait posé...

Les yeux accrochés au visage de son oncle, elle l'assassinait sur place, le désossait, lui retirait ses membres...avec une petite cuillère...
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« Il n'y a pas de sens, il n'y a qu'un but »

[metalpark]

Metalpark regarde sa bien aimée forte tête, alors que lui même s'exécute sans broncher. Il comprend bien que l'homme cherche brillament à le déstabiliser quelque peu, mais l'arrogance de la belle, le rassure.
Tentant neamoins de faire comprendre par quelques mous à Asphodelle, qu'il faudrait se calmer un peu, l'inquisiteur l'interroge sur sa volonté d'èpouser reelement sa nièce.
Comprenant l'enjeu pour cet homme, que serait le fait de le laisser entrer dans la famille "Di Césarini", il sait alors que pour l'inquisiteur, cela représente bien plus qu'un simple mariage.
Assis sur cette chaise, il espère tout de même que son hôte, haut perché, ne perçoit pas les quelques gouttes de transpiration qui perlent son front.
Il sort son mouchoir et tapotte à la fois discrètement et élégament son front, puis enserre fermement la broderie dans ses doigts.

Aprés une inspiration immense, Metalpark commence à lui répondre

Père Caleb...
Je suis donc Sieur Metalpark, et malheureusement rien d'autre, puisque la noblesse et l'Helvêtie...

Il fait une moue qui en disait long su son regret de n'ëtre point plus titré.

Je suis pour la sixième fois élu par le peuple de Sion.
Je suis Ex Chancelier et ex Procureur de la Confédération Helvêtique.
J'ai été baptisé par Monseigneur Scarpia, sur la grande place de Berne alors que j'étais Chancelier, afin de marquer l'Helvêtie d'un acte fort de l'Eglise.
Afin de montrer au peuple Helvète, qu'être habitant de cette terre cruellement marquée par une arrogance envers le trés haut, ne rendait pas impossible le fait d'être un bon Aristotélicien.
J'ai assumé mes actes sous quelques railleries, mais je les ai assumé !
Aujourd'hui je fais en sorte que Sion, dont j'ai encore la gérance, soit de ces villages forts par son autorité à s'affirmer dans ses actes !

Sentant la passion l'envahir dans ses propos, il voulait éviter de hausser le ton, alors il se reprend doucement, en voyant Caleb le fixer.
Cela ne le déstabilisait plus... Il se pensait surement transcendé encore, comme lors de ces énormes joutes verbales politiques...

Je ne sais pas de quoi demain sera fait pour moi sur le plan politique. Serait ce en Helvêtie... Serait ce ailleurs... Je ne sais pas.
Je ne sais pas car je voudrais prendre cette descision avec celle que je souhaite plus que tout comme épouse.
Alors je vous assure que ce qui fera de moi un bon mari, est certainement mon honneteté, ma loyauté, et ma fidélité.
Je ne suis pas un homme riche, je ne suis pas un homme pauvre, mais je suis un homme qui a travaillé durement pour parvenir au sommet de mon pays.
Ayant compris que le sommet n'était pas chancelier, alors je suis revenu au vrai sommet ! Celui de m'occuper de mes concitoyens. Mes concitoyens qui vivent dans ce canton souverain qu'est Sion.
J'ai défendu ce canton du mieux possible, certes avec ferveur. Je souhaiterais aujourd'hui fonder ma famille et la défendre avec passion.
Si fonder ma famille passe par le fait d'intégrer la votre, alors je serais de celle ci avec la même hargne. Croyez moi.

Espérant plus que tout convaincre cet homme, Metalpark ne rajoutait rien qu'il n'aurait pas fait. Tous ces dires sincères étaient pour lui comme une confession d'intention à cet homme qu'il ne connaissait pas.
Il vidait son coeur...
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Metalpark - Membre de l'OCF - Baron de Seynod - Epoux d'Eleanor

[caleb le voyageur]

Caleb avait joint les mains, paume contre paume, doigts tendus, caressants ses levres..
Il écouta sans broncher la tirade du Maire, parfois élevant les sourcils, en signe de suffisance, d'autres fois secouant la tête en signe de desapprobation.
Quand Métalparks eut fini, il se saisit de sa canne et se leva, marchant un peu dans le bureau, dans le dos de son invité, sans jeter un coup d'oeil à sa nièce.
Il fit les cents pas, aux seul bruit du bout de son appuis qui frappe le sol.
Puis il commenca à parler.

Messir, je ne puis vous reprocher un certains nombre de titres.. Maire, six fois, qui plus est, procureur, chancelier..
Sans doute la preuve d'un homme dévoué à sa patrie.
Baptisé, bien sur, montre de votre attachement à l'Eglise.

Caleb laisse un moment de silence, laissant préssentir un « Mais »

Mais, mais, mais...
Car il y a bien un mais.
C'est néanmoins loin d'être suffisant..

Comme vous le dites, vous n'êtes pas riche, pas pauvre.
Sans vouloir que le destin de ma nièce dépende d'un marchant plein de devises, je répugne la laisser, sans savoir de quoi seront faits ses jours..
Mais si encore là était l'unique problème..
Ma nièce est Asphodelle DiCésarini, Fille d'Ujio DiCésarini..
Sans vouloir vous vexer, je ne confierais ses jours qu'a une personne qui saura lui assurer confort de vie, et gloire et renommé.. Un renommé bien plus grande que celle qu'un maire peut lui apporter.
Et que dire que vous ne sachiez pas quels sont vos projets futur.. Peut être sont il de passer le reste de votre vis dans une cabane, pendant que ma nièce fera des tartes aux fraises..


Caleb semblait voir de ses yeux ce pathetique tableau..Il tenta de se reprendre, et posa une main paternelle sur les épaules du Maire


Je ne doutes pas que vos intentions tout comme vos sentiments soient honnêtes. Je n'ai rien contre vous..Néanmoins, ma nièce mérite mieux, bien mieux.
Vous pourrez manger içi, si vous le désirez, puis après le repas, je vous donnerai un peu de nourriture et d'eau pour que votre trajet de retour se passe bien.
Oubliez Asphodelle, elle ne sera jamais votre.
Vous trouverez certainement une compagne qui vous correspondra mieux...
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[metalpark]

Metalpark semble accuser le coup de ce qu'il entend... Un affront direct lui porte atteinte, alors qu'il ne s'y attendait pas.
Contrôlant du mieux possible son caractère trés sanguin, il ne peut cependant s'empêcher de répondre sèchement...

Pas assez bien vous dites ?
Pour vous la qualité d'un homme se résume à quelques titres que j'aurais certainement obtenus si j'avais trahis mon peuple ?
Pensez vous, père Caleb, que ce soit cela être un homme bien ?
Votre age, mon cher, a bati votre carrière par quelques déscisions ! Vous n'êtes pas nés ce que vous êtes aujourd'hui ! Permettez moi alors, d'emettre quelques doutes sur ce que sera ma carrière de demain !

Repoussant de son épaule la main de l'homme, qui à ce moment précis, fait parti de ceux qu'il deteste le plus, il reprend...

Qu'elle mérite ce qu'il y de mieux, j'en suis persuadé.
Persuadé comme je le suis, d'être moi même celui qui peut faire d'elle une femme comblée !
Vous me blessez en me disant que je trouverais une femme qui me correspondra mieux ! Voulez vous aussi me l'indiquer ?

Il se lève, sentant sa colère grandissante.

Vous ! Vous père Caleb ! Vous me dites que je ne suis pas assez bien pour elle ?
Que voulez vous que je sois ? Duc de Savoie ? Comte de Franche Comté ?
Vous voulez quoi pour moi qui soit assez bien pour elle ?
Auriez vous préféré un mensonge sur mon avenir alors qu'il est en route !
Me prenez vous pour un de ces hérétiques que vous balayez de votre chemin d'un revers de main ? Vous vous trompez mon père !

S'appuyant sur la chaise basse quelques instant pour essayer de passer sa colère, il regarde Asphodelle.

Oui je l'aime ! Oui je veux l'épouser ! Et enfin, je déteste les tartes aux fraises.
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Metalpark - Membre de l'OCF - Baron de Seynod - Epoux d'Eleanor

[Asphodelle]

Cette fenêtre avait des reflets magnifiques...y avait-il quelque vice dans sa matière? le froid y glissait son plumage glacé, et elle léchait les jambages de pierres blanchies par le gel.

Ses yeux pers passaient à travers les choses comme la vision traversaient la transparence de l'état vitreux...ils ne s'accrochaient qu'aux imperfections qui dessinaient des sillons de différence dans les étendues de l'ordinaire. Le bois élimé par les courants d'air et mordu par quelque hausse d'humidité, quelques éclats d'échardes sur un coin qui devraient être réparées depuis longtemps, et le vernis qui s'étale comme une seconde peau, patinant la surface...

Dehors, sous le linteau simple, une araignée tissait sa toile. Les lumières du fil de l'araignée qui se balance dans l'indifférence, heureuse de de son existence d'araignée qui ignore qu'elle se balance.

L'inquisiteur avait parlé de renommée, de gloire...qui serait ainsi apportées par son futur époux.
Sa seule renommée à tenir bon face aux réformés et leur haine n'est-elle pas suffisante? la gloire de réussir à avoir apporter un peu de lumière dans son village grâce aux seuls soutiens du Créateur, ou bien de savoir faire son pain, et de nourrir les pauvres, n'était-elle pas suffisante?

La gloire est dans le coeur de l'homme simple...la gloire est dans l'oeil approbateur du Très-Haut.

Tant de vanité...tout passe et tout s'efface...seule la parole du Créateur demeure à jamais...murmura t'elle doucement à elle-même, pendant que Métal, piqué au vif, défendait sa condition pour l'épouser.

Le seul homme à décider de sa vie était désormais Caleb Di Césarini...qui la voyait comme une monnaie d'échange, qui ne suffisait pas à elle-même pour honorer la famille...

Du frère d'un étranger qui la laissa pour inexistante, la lourde porte de sa prison se refermait doucement sur elle, et derrière résonne encore les chants des marteaux et des bouchardes, des chantiers si vivants, et le sourire, magnifique, de son père...Petit Pierre...

Cet homme l'aimait, elle était son bijou jusqu'à sa mort...à Bordeaux...

Et l'Inquisiteur?

Elle regarda ses pieds, cachés sous sa robe trop grande qui balayait le sol. Elle vit la situation en spectatrice, voyant sa vie défiler, décidée par d'autres...un instant elle aurait pu en rire, conversant avec le guéridon de sa gauche sur leur condition de meuble...mais en réalité, une certaine tristesse pesait comme une barre au milieu de son front et s'empesait tel un ciel d'orage...la résignation, pas très bon signe chez Asphodelle, prenait peut-être le temps de réaliser, pour réagir, à la façon des volcans, ou des tempêtes en mer.

En bonne fille, elle resta debout, ignorant les élancements de sa jambe...écoutant la suite...
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« Il n'y a pas de sens, il n'y a qu'un but »

[caleb le voyageur]

Caleb voit l'homme se lever, et contredire sa décision..
Non de non alors ca c'est une première..


De fraise, de myrtille ou même de pomme, là n'est pas la question.
Vous êtes venu içi, car vous savez que le choix du maris de ma nièce me revient.
Pensez vous impressionner un inquisiteur par des cris?
Pas plus que par des pleures des sanglots des larmes ou des prières.
Pensez vous que je sois homme à changer d'avis devant l'obstination?
Je ne le suis pas devant le courage, pas plus que devant la fierté.

Certains hommes épouseront des brigandes, d'autres des duchesses, d'autres des princesses..
Ce choix appartient à ceux qui en ont l'autorité.. qui êtes vous pour prétendre remettre en doute mon droit?
Qui pensez vous être, pour prétendre lui apporter bonheur?
Pensez vous que la destinée se pliera à votre volonté, et que l'avenir sera rose, juste parce que vous l'avez décidé?

Puis Caleb pris un air songeur, regarda sa nièce, puis se pencha vers le maire, lui soufflant, pour que la jeune femme ne l'entende pas..

Vous pensez l'aimer plus que moi? La seule chose qui differencie nos sentiments pour elle, est que vous, vous désirez sa chaire. Mais de son bonheur, nous en sommes tout les deux préoccupés.
J'aime ma nièce, plus que tout.. Je ne laisserai aucune chance au hasard pour lui assurer le futur exceptionnel qu'elle mérite, et vous êtes un investissement des plus risqués
Je donnerai tout pour elle, et elle mérite de tout recevoir, de rencontrer l'homme qui la rendra heureuse, épanouie, en qui elle puisse avoir confiance, une épaule rassurante pour poser sa tête, des bras réconfortants qui lui serviront de bouclier. Autant de chose, que je ne pourrai pas lui donner, mais que j'exigerai de la part de celui qui le pourra. Elle sera une princesse car tel est se qu'elle mérite. Ses yeux vert devront se refleter dans ceux de celui qui pourra les apprecier, et ses cheveux couleur sang devront recouvrir la poitrine de l'homme qui saura en être digne.
Une personne extraordinaire pour une femme hors du commun, voilà se que je veux pour elle.
Et voilà se que je lui obtiendrai. Jamais je ne lui refuserai le bonheur qu'elle mérite, juste pour ceder aux envies puériles de deux jeunes gens.
Vous pensez l'aimer, je ne vous contredis pas, mais est se que vous l'aimez assez pour la mériter, j'en ai des doutes.
Aimer quelqu'un ne signifie pas qu'on l'aura. Voilà le drame de la vie, et le votre dans le cas présent.
Ceci vous fait me détester? Je n'en ai cure, le bonheur de ma nièce compte bien plus que votre ressentiment à mon égard


Puis reprenant à voix haute.

Si l'on donne des droits à une personne pour décider des décisions d'un autre, il y a des raisons.
Tel est mon droit, et je l'exerce.
Repartez dans votre village.
Vous m'avez dis la vérité à votre compte, je vous en suis reconnaissant..
Mais pensez vous que cela était le seul critère pour avoir ma nièce..
Qu'apres un simple CV, je vous aurai donné ma bénédiction?
Vous m'avez présenté vos arguments, vos mérites.. Je les ai écoutés, et étudiés.
Ma réponse à été claire, je pense..
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[metalpark]

Metalpark se sent d'un coup trés affaibli et marqué par cet affront.
Pour la première fois, il ne pouvait argumenter davantage, ce qui n'était qu'une joute dont il était la seule cible.
Blessé, il marque un temps d'arrêt, regarde Asphodelle comme s'il voulait l'arracher à cette dictature.
Sachant qu'il devrait se résigner, que ce qu'il pourra dire ne changera rien à l'ego démeusuré de cet homme. Cet homme qui pronait l'amour de son prochain, était en train de l'en priver.
Un sursaut de fierté lui donne l'immense envie de pulvériser cet obstacle, mais il baisse à nouveau les yeux et se résigne à lui répondre calmement.

Je comprend... Je comprend que pour la première fois de ma vie on ne s'attaque pas à mes idées mais à mes idéaux... La différence est énorme et je ne peut vous en dire plus.
Si c'est un titre que vous souhaitez voir, je l'obtiendrais sans forcer.
J'ai même le pouvoir de me l'attribuer moi-même.
Vous dites ne rien avoir contre moi, mais je sais que même en m'appelant "Sieur Metalpark à huitres", cela ne changerait rien pour vous !
Cela ne changerait rien non plus pour votre nièce que j'aime tant, puisque cela ne ferait pas de moi un homme meilleur pour autant.

Il se tourne vers Asphodelle, lui prend les mains en baissant les yeux. Il en profite alors pour lui glisser le mouchoir blanc de la vieille dame dans les doigts... J'espère qu'il te portera davantage de joie qu'à moi mon coeur.

Il relève la tête, la regarde, dépose un baiser sur son front... Je t'aime

Les yeux brillants de haine et de rancoeur, attendris par la simple vision de sa bien aimée, il se tourne vers cet homme soit disant respectable, qui n'est finalement que la vision de l'Eglise que son pays déteste tant. C'est certainement à cause de gens comme celui-là, que l'Helvêtie entretient la haine de cette sainte Eglise qu'il défendait pourtant si vaillament.

Je suis Helvête Caleb... Ce doit être là mon seul tort à vos yeux.
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Metalpark - Membre de l'OCF - Baron de Seynod - Epoux d'Eleanor