L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Kad]

Le Préfet poursuivait ses allers retours entre les épées, coussins, et Son Eminence le Cardinal Connétable. Il s'agissait de se concentrer et de ne point mélanger les tâches. Il aurait été délicat de saisir le Connétable pour le poser sur un cousin, ou pire, une épée... C'est avec une joie profonde qu'il accueillit les adoubement successifs de l'Ordensmarschall Chevreux et du Hochmeister Izidore. Il n'avait eu que trop peu l'occasion de travailler avec ces deux hommes mais gardait un excellent souvenir de leurs précédents contacts.

La couronne tenait bon, bien que gagnant en branlement au fil des allers retours. Le Cardinal se tenait aux côtés de sa consœur lorsqu'icelle invita l'Asp. Vidame Asphodelle à s'approcher de l'autel. L'Azayes repensa aussitôt à ce jour lointain ou la di Cesarini s'était présentée aux portes de la forteresse Motarde d'Ascalon. Cette dernière semblait alors lancée sur un chemin sinueux. Le destin avait démontré qu'il n'avait rien d'une impasse. Elle avait su faire ses preuves en tant que Capitaine, s'investir dans l'instruction des recrues, s'imposer comme une mère aimante pour les jeunes élèves qu'elle avait guidé avec la plus grande des attentions. Elle ne l'avait jamais déçu. Pas un jour il n'avait regretté de l'avoir à ses côtés. Elle s'était affirmée au fil des mois et prenait désormais très à cœur sa fonction de Haut Dignitaire.

Mais bien au delà du travail accompli, Asphodelle possédait un relationnel ainsi qu'un sens de l'auto-dérision qui favorisaient bien souvent l'émergence d'un climat motivationnel propice au labeur. Bref, le Préfet ne savait plus trop quoi penser de plus, d'autant qu'a son âge, il importait qu'il se ménager, mais il pensait beaucoup de bien d'elle !

Sa cape ondula lorsqu'il se retourna afin de se munir de l'épée suivante. Puis, le regard rivé sur l'Aspirant Vidame, il rejoignit sa consoeur Ingeburge et lui présenta l'arme d'une magnifique facture.
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[Ingeburge]

Ingeburge ne quittait pas des yeux le Premier Intendant de la Garde Episcopale. La Sédunoise était passée par des émotions multiples et cela se reflétait sur son visage bon et franc.
Quand Ingeburge avait décidé de récompenser les milites faisant vivre les Saintes Armées, le nom d'Asphodelle s'était imposé en premier, sans explication. Et s'il avait été besoin d'en donner, elle aurait pu en noiricr des parchemins. Mais cela devait tout simplement être. Point.
Aux côtés du Connétable de Rome, se tenait le Préfet des Vidames qui couvait lui aussi son Haut Dignitaire d'un œil bienveillant.

Asphodelle, après une progression heurtée semblait avoir regagné en sérénité et elle finit de s'approcher avec dignité.

Avec non moins de prestance, le Comte du Forez déposa l'épée de Chevalier dans les mains tendues d'Ingeburge. Celle-ci présenta l'arme placée à l'horizontale à la jeune femme agenouillée et elle prononça d'une voix qu'elle fit douce et apaisante :
— Au nom de la Sainte Curie et de tous les fidèles,
Reçois ce glaive au nom du Très-Haut, d’Aristote et de Christos. Sers-t-en pour ta propre défense, pour celle de la Très Sainte Eglise, pour celle de la Foi Aristotélicienne et pour celle du Saint Siège. Autant que l'humaine fragilité te le permettra, ne blesse personne injustement avec lui. Qu'il daigne t'accorder cela.

Reçois ce glaive sur ta cuisse, mais sois attentif au fait que ce n'est pas par le glaive, mais par la Foi, que les Saints ont vaincu les païens !

Veille contre la perfidie de la créature sans nom, et sois vigilant dans la Foi et la vertu.

Entends-tu cela ? L’acceptes-tu ?
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Morte deux fois en trois jours, vise le triplé

[Asphodelle]

Alors qu'elle s'attendait à recevoir une jolie étoile...Son Eminence lui tends un glaive...

Ce n'était pas sans lui rappeler les précédentes cérémonies : Epson...Monseigneur Chevreux...Monseigneur Izidore...

Son visage exprima une surprise non feinte : mais enfin comment croire à une telle chose quand on l'avait rêver comme...comme...ben il n'y à pas de correspondance tant c'était grand...grand comme l'univers...mais enfin moins grand que l'amour qu'elle portait à ses paroissiens quand même...non ce n'était pas pareil...c'était cosmique!!!!

Alors, elle se dit que...éventuellement...on lui offrait un glaive en récompense...mais elle n'était pas complètement sotte non plus.

Alors qu'elle tentait de se retrouver dans l'espace-temps un petit peu perturbé faut le dire...

Un "oui" ridiculement bas et tout ému sortit de sa gorge, tant celle-ci était serrée...

Elle dut reprendre de façon plus franche :

Oui Votre Eminence...j'ai bien entendu...c'est par la Foy...et je veillerai contre la Créature Sans Nom...et je serai vigilante...et...oui je l'accepte.

Ah oui on en perds son latin....tandis que doucement, l'assurance se faisait jour que ce ne serait pas l'étoile qu'elle recevrait ce jour....

La voûte de la Basilique....elle semblait vaciller tout d'un coup, non? à moins que cela ne devait être son regard pers...qui prenait tout d'un coup conscience de ce qui était en train de se passer.
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« Il n'y a pas de sens, il n'y a qu'un but »

[Makcimus.]

Et le Préfet des Vidames qui ne cessait ses aller-retour... La grande carcasse maintenant prenait le temps de mieux observer, et les adoubements successifs ne perdaient de leurs intérêts.

Une dame se leva après avoir été appelée, remontant jusque Son Éminence Ingeburge en boitant. Le temps d'essuyer la sueur qui commençait à perler sur son front... Bougre qu'il faisait chaud... Et la Dame ne boitait plus.

Là encore, il ne la connaissait pas ou peut être aperçu ici même ou en quelques places de Rome. Après avoir pris le temps de bien observer, oui certainement, qu'il avait dû avoir l'occasion de croiser ce Haut Dignitaire de la Garde Episcopale. Il sourit écoutant et savourant cet instant... Il était heureux pour elle et les siens, nul doute que cet honneur était bien mérité.

Makcimus, sortit de ses pensées et écouta sourire aux lèvres.
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[Ingeburge]

Ingeburge perçut le trouble sur le visage du Haut Dignitaire de la Garde Episcopale mais elle resta impassible, concentrée sur le déroulement de la cérémonie. Et puis, l'étonnement sincère d'Asphodelle était rafraîchissant.

Elle demanda, toujours hiératique, mais son regard clair se faisant complice à l'adresse de la jeune femme :
— Continueras-tu à servir le Très-Haut, la Très Sainte Eglise et les fidèles selon les préceptes qui t’ont été enseignés?

Elle connaissait la réponse car elle savait combien Asphodelle était pieuse. Mais elle devait suivre le protocole afin que l'adoubement se fasse dans le rspect de la tradition.
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Morte deux fois en trois jours, vise le triplé

[Asphodelle]

— Continueras-tu à servir le Très-Haut, la Très Sainte Eglise et les fidèles selon les préceptes qui t’ont été enseignés?

Oh oui elle fait ses pastorales et elle sermonne régulièrement ses paroissiens...et puis elle essaie d'appliquer tout ça et c'était pas simple.

Oh ben oui...fit-elle d'évidence l'air innocent, plus à l'aise grâce à l'aura sereine de Son Eminence.

Elle jette un regard rapide à Son Eminence Kad...et se demande si il savait qu'elle allait vivre ça...il savait oui il devait savoir c'est obligé et il lui a rien dit et maintenant c'est presque si elle va pas se mettre à pleurer en pleine Basilique!! oh non ça quand même elle va pas pleurer...mais bon, on a beau essayer d'être la femme la plus forte de l'univers ou presque hein malgré le grand âge qui approche - la trentaine quoi...ben y avait des limites à tout....
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« Il n'y a pas de sens, il n'y a qu'un but »

[Ingeburge]

Oui. Cela devait tout simplement être. Les réponses d'Asphodelle, bien qu'hésitantes, étaient empreintes de conviction et de force.
Le Connétable de Rome laissa Paolo ceindre le Premier Intendant d'un baudrier de cuir, toisant le Garde d'un regard sévère dès fois qu'il se laisserait aller à sa nature... primesautière. Mais en sus d'être décoratif, Paolo savait surtout se tenir lors des grands événements, d'où son utilité toute artistique. Il se tint donc bien et sa supérieure en fut satisfaite.

Ingeburge reporta ses prunelles claires sur Asphodelle.
Même si cela devait être, Ingeburge tint à expliquer pourquoi ses choix ne souffraient aucune contestation :
— Monseigneur, il y a des choses qui s'imposent à vous comme des évidences et quand je me suis penchée sur la question des adoubements, votre nom s'est imposé car cela devait être.
Vous êtes un véritable pilier de la Garde Episcopale dont vous êtes devenue l'un des Hauts Dignitaires. Votre présence active, votre enthousiasme, votre amour pour votre prochain, votre rigueur ont su faire de vous un élément capital de la Garde Episcopale et de la Congrégation des Saintes Armées. Et je sais aussi que vous êtes mue par la même énergie au sein de votre paroisse.
Alors, ne doutez pas un seul instant de votre valeur et puisse cette épée vous rappeler combien vous comptez si vous êtes amenée à vous interroger sur ce que vous êtes.
Cette nouvelle dignité qui va être vôtre en est l'un des signes.

L'épée de Chevalier qu'elle était fut une nouvelle fois sortie de son fourreau ouvragé. Les trois coups rituels furent portés du plat de la lame et elle déclaré :
— Aujourd'hui, Asphodelle, je te fais, au nom de la Sainte Curie, de l'Eglise Aristotélicienne, du Très-Haut et des deux prophètes, Chevalier de l'Office militaire de l'Ordre de l'Etoile d'Aristote.
Puisse le Très-Haut continuer ce qu'Il a commencé en toi.

L'épée fut aussi prestement rangée qu'elle fut sortie et Ingeburge se tourna vers son ami Préfet des Vidames afin qu'il lui remette le collier.
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Morte deux fois en trois jours, vise le triplé

[Asphodelle]

"Ne doutez pas un seul instant de votre valeur et puisse cette épée vous rappeler combien vous comptez si vous êtes amenée à vous interroger sur ce que vous êtes."

Et comment savait-elle donc cela? oh oui elle allait douter d'elle...elle voudra tant être à la hauteur...car la responsabilité était immense et le symbole si important...et elle n'oubliait pas qu'elle, elle était petite et pécheresse.

"Aujourd'hui, Asphodelle, je te fais, au nom de la Sainte Curie, de l'Eglise Aristotélicienne, du Très-Haut et des deux prophètes, Chevalier de l'Office militaire de l'Ordre de l'Etoile d'Aristote.
Puisse le Très-Haut continuer ce qu'Il a commencé en toi."

Cataclysmique...plus puissant que l'avalanche, plus foudroyant que l'éclair qui frappe comme frappe la colère du Ciel...il n'y avait pas de mots pour dépeindre l'état d'Asphodelle à cet instant-là...il n'y avait pas de mot, car le statut d'Isenduil pour elle...était plus qu'un titre...plus qu'un statut ou qu'une récompense...c'était...c'était le firmament.

Sa lèvre inférieure commença à trembler tandis que - et que Dieu lui pardonne, que l'ensemble des Saintes Armées lui pardonne, que Rome et sa magnificience lui pardonnent - de grosses larmes vinrent mouiller ses yeux verts...dont la reconnaissance portée à Son Eminence Ingeburge pour lire dans son coeur, et l'émotion était telles qu'il semblait bien que le Tout-Puissant lui-même en aurait versé une larme.

Elle se tourne vers son Préfet et ami, et épaule, et modèle...et le s'accroche à son regard, en silence.
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« Il n'y a pas de sens, il n'y a qu'un but »

[Epsonstylus]

Epson avait bien entendu prononcer le nom de son amie des 400 coups Asphodelle, son guide spirituel vers le chemin de la folie, son ancienne instructrice. La vieille avait drôlement bien fait son boulot, le maistre comme l'élève étaient adoubées.

La rouquine fit un clin d'oeil à son amour de Grand Maistre Franc. Prise d'une envie de sauter de son siège et de courir partout avec Asphodelle. Comme des chatons en perditions autour des mamelles de leur mère. Mais non. Et si on lui dévorait les lèvres amoureusement ? Non pas là, du calme, du calme. Oui du... calme.

Asphodelle arrive, Epson sourit à son passage, le regard bienveillant. La pauvre avait bien du mal à se rendre jusqu'au milieu du choeur, tant elle était tendue. Desserres les muscles fessiers ma grande ça ira mieux, pensait-elle dans son fond intérieur.

Tout se déroule à merveille, arrive la fin de l'adoubement et là la minette de la Marche manque d'être hilare, car son amie répond presque candide :

Oh ben oui

Epson a du mal à cacher sa joie, alors elle se fourre sur l'épaule de Sabotin pour dissimuler des petites larmes, la trentaine on se fait veille, c'est un grand jour et ces maudits bébés qui vous font pleurer pour tout et rien. Les yeux bleus se posent sur l'Aspirant Vidame sereinement...

[Paolo Chacù Gatti]

Le très canon Paolo arborait son fameux sourire en coin qui faisait se pâmer toutes les jeunes vierges en attente de leur prince charmant. Il était comme ça le beau gosse, quand il passait, les damoiselles n'étaient pas loin de trépasser d'extase. Et ils les aimaient toutes, l'irésistible Paolo était généreux de nature, et en plus de ses yeux incandescents, il avait un cœur vaste, une épaule solide et ma foi... non, rien car même s'il est tard, on ne va pas s'enflammer.

Alors, quand Paolo comprit qu'il ceindrait le ceinturon à una ragazza, il s'en réjouit. Il n'avait pu le faire avec celle qui était pleine, dommage et pour le reste, que des hommes. Il en avait été dépité.

Le charmeur Paolo s'avança donc, sûr de lui mais le regard réfrigérant de la Patronne le calma, elle serait bien capable de le souffleter en pleine chapelle si besoin était. Il se tint donc tranquille et revint derrière la Chef, toujours le sourire en coin. Si celle-ci avait su qu'elle était encore plus belle quand elle était en colère, elle sourirait davantage. Mais de cela, la gravure de mode n'en avait jamais parlé et personne d'autre non plus d'ailleurs...
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Sergent-Major Paolo Chacù Gatti

[Kad]

L'Azayes s'éloigna et revint de nouveau, les bras chargés. Une émotion des plus intenses transpirait du regard d'Asphodelle. Le coussin de pourpre entre les mains, le vieux Chevalier demeurait droit comme une hallebarde de la Garde Pontificale Romaine. Son attention était focalisée sur les échanges verbaux entre le Haut Dignitaire et le Connétable. Un fin sourire illumina le visage du Préfet pour s'estomper rapidement au profit d'un faciès de marbre. Il échangea un regard avec Son Eminence Ingeburge, la remerciant d'un léger hochement de tête pour l'entorse qu'elle venait d'imposer au protocole en l'invitant à prendre la parole. Raclement de gorge... Il déclara :

Chevalier Di Cesarini, vous qui plongeâtes la tête dans l'eau à l'occasion de votre baptême, mîmes le pied à l'étrier chez nos vaillants frères Francs, portâtes la main au fourreau en la Garde Episcopale, offrîtes votre vie à l'Eglise Aristotélicienne, vous devrez désormais de conjuguer toutes vos capacités pour honorer, en tout temps, lieu et toutes circonstances, la mémoire de Feu le Grand Maître Templier Isenduil ainsi que ses valeurs, que l'Ordre entend véhiculer. Je ne doute que vous en serrez capable. Comme tous ceux mis à l'honneur en cet instant solennel, et d'autres, dont le tour viendra, ne considérez point ce jour comme un aboutissement. Il s'agit d'une simple étape, un nouveau commencement. Monseigneur Asphodelle, chère sœur, permettez que je vous adresse toutes mes félicitations et vous fasse part de ma fierté.

D'ajouter en l'invitant à se redresser, lui rendant un regard soutenu :

Que je n'apprenne pas que vous avez fait de cette médaille ci une barrette à cheveux.

Le prélat de se tourner face à Son Eminence tout en gardant son sérieux. Il remit le coussin à sa consœur, honoré qu'elle ait sollicité sa présence à ses côtés pour cette cérémonie d'envergure. Il préféra ne point reporter son regard vers le Chevalier Asphodelle pour l'instant. Ah la jeunesse... C'est qu'elle allait le faire chialer aussi. Ils sont fous ces Romains.

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[Ingeburge]

Ingeburge finit par s'en vouloir. Peut-être aurait-elle dû ménager la sensibilité d'Asphodelle en la préparant au préalable à cet adoubement.

Elle demeura songeuse le temps du petit discours de Kad, observant les larmes de l'Aspirant vidame de Tarentaise couler silencieusement. Personne ne pouvait les voir et cela n'était pas une mauvaise chose. Non pas qu'Asphodelle dut en avoir honte, loin de là, mais Ingeburge savait pertinemment que le regard des autres peut parfois être cruel. Ils étaient entre frères oui mais elle aiderait le Premier Intendant à se remettre.

Elle se tourna vers l'autel, faisant semblant d'y chercher quelquechose et dos tourné, en profita pour extirper de sa manche un fin mouchoir en linon immaculé. Elle roula en boule et le dissimula dans son poing fermé.

Quand le Préfet des Vidames eut achevé son intervention emplie d'amitié, Ingeburge se saisit du collier de sa main libre, se mouvant avec lenteur, à dessein, afin qu'Asphodelle put reprendre contenance. Et nul doute que les mots prononcés par le p'tit vioque n'avait pas dû arranger les choses.

Ingeburge revint vers le Premier Intendant et passa à celui-ci le ruban supportant la précieuse décoration :
— Sœur Chevalier, moi, Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg, Cardinal Connétable de Rome, te remets ton collier, symbole de ton engagement et de ta dignité nouvelle.
Sois-en digne.
La main renfermant le mouchoir s'attarda sur le visage d'Asphodelle et Ingeburge essuya rapidement les joues de celle-ci. Puis, la Princesse tendit cette même main afin d'aider la Sédunoise à se relever et en profita pour lui glisser le tissu précieux.

Elle lui adressa un petit sourire bienveillant et compréhensif puis la laissa regagner sa place.
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Morte deux fois en trois jours, vise le triplé

[Awenna]

Awenna suivait avec une grande attention, le discours stupéfaite par les mots. Elle avait ressenti cette intensité dans les mots prononcés, cette sincérité. Puis fut appelé plusieurs personnes, elle en connaissait de nom d'autres plus particulièrement, dont une Monseigneur Mun Von Frayner, elle était fière pour lui et qu'il soit l'un de ses supérieurs la rendait encore plus fière de pouvoir appartenir à cette famille.
Plus tard se fut au tour de Monseigneur Asphodelle, elle lui vouait un grand respect, son enthousiasme et l'amour qui émanait d'elle, la touchait.

Elle essayait de se rappeler de chaque personne, de regarder tout ce que se passait, de voir le moindre geste le moindre regard lorsque la personne ne tournait pas le dos.

L'homme qui était au coté de son imminence, l'amusait avec son sourire malin et leurs regards échangés.

Mais elle essayait surtout de voir qui était présent de sa Province ou non. Elle jetait de temps en temps quelques regards autour d'elle.
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[Asphodelle]

Son Eminence Kad, qui prenait - c'était évident pour elle qui le côtoyait quasiment tous les jours - un air sérieux de circonstance - et c'était un peu drôle en fait de le voir comme ça - lui rappela tout son parcours...

Comme c'était loin...comme cela lui semblait loin...l'Ordre des Chevaliers Francs, la Normandie, où elle a commencé en tant que Commandeur...ses épreuves, ses joies, ses luttes, ses luttes si intenses d'où ressortirent une réflexion poussée, mûrie, réfléchie, ressentie et déterminée, dégageant des images d'ailes d'anges, d'anges sereins et tranquilles.
Et la Garde Episcopale....le diaconat....Scarpia....ses amours, ses torrents d'amour qui étaient nés...comme les torrents de son Helvétie renaissent au printemps, comme les pluies drues sur les terres arides...il plu sur elle de l'amour à en être inondée.

Il évoqua Feu Son Eminence Kreuz, et par réflexe elle porta sa main à la croix en bois d'olivier qu'il lui légua...comme s'il avait perçu, au travers du secret de sa naissance, le destin de la fille du Paladin Templier, pourtant née d'une sorcière, pouilleuse et pauvre sur les chemins de Compostelle...
Son père Ujio...son oncle...Caleb, si seulement il avait pu être là...

"ne considérez point ce jour comme un aboutissement"

Impossible...ce n'était que le début...

Le Chevalier d'Isenduil...pour Asphodelle...était l'incarnation des valeurs de la Chevalerie dans leur écrin le plus pur, le plus juste, le plus droit.
Il n'était plus question de violence, il n'était plus question de force ou de coups portés, il n'était pas plus question d'armure étincelante et briquée, ni question de séries de médailles, ou de titres, ou de grade.
Il n'était question que de sagesse, il n'était question que de plénitude et de recherche de plénitude, il n'était question que d'amour et d'empathie, de fermeté mesuré, de lois et de valeurs, qui tout ensemble portait l'être humain, galvanisé par les paroles du Très-Haut et son infini bonté, vers une pratique du Code de la Chevalerie étincelante, lumineuse, rayonnante.

Il y avait des chemins, et il y avait des buts...
Mais le Chevalier d'Isenduil, quelque soit son chemin et son but immédiat, devait porter fièrement mais humblement, avec allure mais dignement, les principes élevées, les vertus, les règles de conduite exemplaires, qui forcent un respect doux, qui inspirent bienveillance et sérénité, qui opposent à la colère la douceur, et qui font éteindre sur les remparts des émotions mal maîtrisées, les coups d'éclat, simples reflets de nos peurs ou de nos chagrins.

Opposer l'amour à la haine, rester droit, respecter son ennemi, et toujours montrer le chemin. Tenir fermement son arme en sa main, mais que ni la haine ni la colère ne la guident, et que seule la nécessité ne fasse chanter sa lame tranchante et dangereuse.
Si tous sont découragés, le Chevalier d'Isenduil doit garder courage et le rendre à son entourage..et si les larmes embuent les visages, son bras fort et vif au combat doit savoir consoler et soutenir...si la Foy se déserte, la faire repousser comme les dattiers des oasis.

C'était tout cela Isenduil pour Asphodelle...c'était peut-être naïf, ce n'était peut-être pas assez guerrier pour certains, ni assez prestigieux, irréalisables pour d'autres....

Mais pour elle, c'était cela qui ce jour, venait officiellement de se poser sur ses épaules...comme si jusque là, il lui manquait la reconnaissance et la latitude suffisante pour pratiquer ce qu'elle tente déjà de mettre en œuvre depuis des mois..ce en quoi elle croit déjà depuis longtemps, et qui ainsi, prenait l'image de ce qu'elle devait atteindre.

La barre est haute, mais on la prends avec force et bravoure!!! la barre n'est pas teintée que de sang même si on est soldat, car Dieu ne nous a pas mis sur Terre pour le combat, mais pour la paix et la Justice...".et pour tendre vers lui...car le sens que tu as donné à la vie est l'amour..."

Alors non ce n'était pas un aboutissement!!! non c'était le début, pour monter d'avantage...Car il y à cette chose extraordinaire et qui tient du merveilleux, que le Très-Haut a placé en l'homme cette capacité à toucher du doigt chacune des incommensurables qualités qu'Il possède.
C'était cela, le plus beau cadeau de Dieu aux hommes...


Que je n'apprenne pas que vous avez fait de cette médaille ci une barrette à cheveux.

Repensant automatiquement à un sujet débattu à la Garde Episcopale...elle ne put s'empêcher de sourire amusée...mais reprit vite une allure digne, assurant ses yeux de crique tourmentée...

Elle sourit d'un sourire immense et tourna son visage vers Son Eminence...les larmes lui avaient permis de dégager un peu d'émotions, alors elle se sentait mieux respirer...
Elle était si sensible, et c'était pas évident toujours de vivre avec cette sensibilité.

Son Eminence, le comprit.

Elle l'aida à se relever, lui passa le précieux collier avec douceur, et avec sollicitude et tact, passa très discrètement un fin mouchoir sur ses joues, lui permettant ainsi d'offrir à ses frères une vision qui seyait plus avec l'instant, sans risquer les quolibets.
Elle lui laissa le mouchoir avec autant de discrétion, et Asphodelle le tint bien dans sa main, niché au creux de sa paume.

"— Sœur Chevalier, moi, Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg, Cardinal Connétable de Rome, te remets ton collier, symbole de ton engagement et de ta dignité nouvelle.
Sois-en digne."

Je ferai tout pour en être digne Votre Eminence. Le soleil ne devra se coucher sur mon indignité.

Avant de se retourner, elle jettera un dernier coup d'oeil vers Son Eminence Kad, lourd, très lourd de sens...puis adressera un même regard vers Son Eminence Ingeburge, si reconnaissant et ce coup-ci, plus fier, dans le bon sens du terme, qu'il ne l'avait été à l'arrivée. Une sérénité y emplie la pupille, et la force tranquille revenait.

Après un clin d'oeil à Paolo, elle se retourne enfin vers l'assemblée des frères et soeurs....

L'exemple...

Et à présent il allait falloir se montrer à la hauteur...c'est pour cela que le pas se fera sûr, mais l'oeil humble, la démarche asurée, mais le coeur grand ouvert.
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« Il n'y a pas de sens, il n'y a qu'un but »

[ramon]

Ramon assistait a cette cérémonie avec grand bonheur, ses frères récompensaient pour le service qu'ils rendaient, lui réchauffé le cœur, il aurait aimer crier son soutient, mais ce devait réservé. Ainsi que de justice pour les personnes reconnus pour leur dévouement et cette cérémonie, bien que peu partagé avec les hommes d'églises, était en soit un réconfort, dans un moment ou le doute commençait a poindre. Il était certain aux vu de la réalisation de cet événement que son Éminence Ingeburge avait sa place à la tête des SA et qui n'aurai rêvé plus belle responsable. Dommage qu'elle soit femme d'église pensa t'il, ...Puis il se reprit, voici encore les mauvaises habitudes qui reviennent. Il se mit a sourire.